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Undercover Moonwalkers [Ft Honoka]

Maika
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Maika
Undercover Moonwalkers


Note repliée:

Maika relisait la petite note laissée par l'Augure avant son départ. Il maudissait ses prédictions souvent ésotériques et sous forme d'énigmes. Une fois n'est pas coutume, elles venaient de l'envoyer en plein désert avec pour seule guide une liste d'attribut.

Levant les yeux alors que la puanteur des hommes faisait place à l'odeur de vide terreux du désert, il découvrit l'oasis d'Imano, le fief d'un des plus riches marchands du Sud.

Le magnat des minerais avait eu la lubie de construire une ville dans une toute petite oasis. Une ville réputée pour ses fêtes interminables et son arène colossale, théâtre de combats titanesques où des centaines de ryos étaient pariés chaque jour.

Si le danseur du Danzaemon avait déjà entendu parlé de l'endroit, il fallait avouer que le pittoresque décor valait le coup d'œil. La ville, ou plutôt, le village n'était pas grand, à peine quelques centaines d'habitations se dessinaient derrière le grand marché qui était pourtant bondé de monde.

Undercover Moonwalkers [Ft Honoka] Iji3


- Bouarf ! J'ai chaud, ça pue, on est encore venue chercher une pouilleuse pour que l'Augure lui regarde les aisselles et confirme qu'elle n'est pas la prochaine Coryphée. Y'en a marre de se taper des missions et encore des missions. Et tout ça pour rien ! J'ai à peine de quoi me payer un jus de cactus, alors mon bordel à hérissonne et autres mammifères pas doux, il est loin, encore très loin.... Dit Doro en regardant avec une envie maladive les étales du marché qui débordaient de camelote brillante, la plus grande passion de l'animal après les insultes et les moqueries.

- Tu te tiens tranquille, tu pourras prendre ce que tu veux quand on a la petite et une caravane pour le nord.

Maika se dirigea vers le palais, en cette période de fête estivale, de nombreux artistes étaient amenés dans ce petit hameau féru de la noblesse du sud qui n'avait pas beaucoup d'endroits pour se distraire. Il se présenta pour ce qu'il était réellement, un danseur prêt à se donner en spectacle pour quelques jours. Il n'y avait pas une meilleure façon de pénétrer le palais et se rapprocher de cette Keiko.

- Maika, je viens pour danser. Dit l'homme qui ne pouvait chasser son naturel.

- Mais qu'il est con ! Tu veux nous griller ou quoi ? Tu vois pas que les gens ici n'ont pas un bâton dans le derrière comme toi ? Dit le petit hérisson en reluquant avec insistance deux demoiselles aux bras d'un vieil homme qui portait un kimono Kamiko, étoffe parmi les plus nobles et recherchées du Sekai.

Maika ne répondit rien, il n'allait pas se mettre à claquer de la langue et siffler pour communiquer avec la petite boule de pic qui l'accompagnait. S'il n'arrivait pas à être le type sympathique et souriant, il ne voulait pas non plus passer pour un illuminé.

- Vous êtes sur la liste effectivement. Mais, moi, j'ai un couple de danseurs, et non pas un danseur seul. À moins que le hérisson soit une femelle et que vous fricotez avec... Ça expliquerait les cicatrices...Dit le garde en s'esclaffant bruyamment avec son collègue.

- Non, elle est là, elle a simplement eu besoin d'un remontant en arrivant, alors elle est vers le marché. Dit le colosse en tentant de retenir le plus naturellement possible Doro qui voulait se jeter sur les gardes.

- Espèce de dégueulasse à la peau lisse et molle, je vais te montrer moi qui c'est le bonhomme entre nous. Lâche-moi, lâche-moi bordel je vais lui planter mon cul dans la face et on verra qui fricote !

- Le problème, c'est que je ne peux pas vous faire rentrer seul. Yusaku-sama a insisté sur la sécurité cette année, une fois à l'intérieur, vous ne pourrez ressortir. C'est pour empêcher les paris clandestins et les malversations, vous comprenez.

- Très bien, je reviendrai plus tard. Dit-il en tournant les talons.

- Tu vois, l'Augure nous a encore mis dans une belle merde. Faut trouver une danseuse maintenant....Trouver une danseuse ! Ouais de la gonzesse ! Dit Doro en s'éloignant à toute vitesse, le museau en l'air, à la recherche de celle qui allait " presque lui faire oublier les Hérissonnes de la forêt d'Inari" comme il aimait le dire.

Quelques heures plus tard, Maika savourait une boisson fraîche près du lac qui alimentait l'oasis en eau douce, quand il aperçut son compagnon trainer avec insistance autour d'une femme.

La première chose que remarqua Maika fut ses cheveux, presque blancs et entourant un visage qui n'avait rien de celui d'une vielle femme. Ses traits assez fins étaient soulignés par deux cicatrices, une sur le front, l'autre sur l'œil, qui lui donnait un air d'aventure du désert. Son corps semblait aussi souple que musclé, sans doute était elle une combattante venue tenter sa chance dans l'arène réputée de l'oasis.

Maika s'approcha doucement tandis que Doro faisait déjà son numéro devant la jeune femme, se roulant par terre en dévoilant son ventre tout en poussant des petits cris mignons pour qui ne pouvait pas le comprendre.

- Regarde-moi celle-là ! Disait-il en la regardant. Avec une gueule pareille, on ne pourra pas éveiller les soupçons. Personne ne ramènerait miss la balafre pour danser si elle était pas danseuse. Tu me comprends ? Pis, si les gardes ne nous croient pas, on pourra dire en scred qu'on joue sur l'empathie du public et c'est pour ça qu'on la traîne avec nous. Allez ! C'est une bonne idée !

Maika eut un sourire, il savait qu'au-delà des insultes et de la médisance son compagnon ne l'avait pas choisie par hasard. L'instinct animal était une chose inexplicable et Maika faisait entièrement confiance en Doro pour cela. S'il se moquait de ses cicatrices, c'est tout de même sur elle qu'il s'était arrêté parmi les dizaines de filles de joie, les danseuses exotiques et autres combattantes qui se baladaient dans l'îlot de verdure au milieu de l'océan de sable.

Alors qu'il allait l'aborder, les gardes du palais passèrent devant eux.

- Voilà donc la fameuse ! Dirent-ils. Si vous voulez faire les papiers tout de suite, il faut nous suivre.

- On arrive ! Dit Maika en attrapant la jeune femme par le bras pour qu'elle le suive sans avoir pu lui dire un mot.

En chemin, il tenta de lui faire un sourire sans toutefois lâcher prise, la laissant sentir la force qui habitait le corps de l'acrobate.

- Maika enchanté. Je suis désolé, je vous expliquerais tout une fois à l'intérieur. Dit-il dans un souffle.

La jeune femme sentait la fumée et l'encre, surtout sur le bout des doigts.

"Une peintre fumeuse". Pensa-t-il amusé.

- Tout, tout, tout, tu vas quand même pas lui dire qu'on est là pour un kidnapping tout de même ? Dit Doro en continuant de jouer le petit hérisson inoffensif aux yeux, d'une couleur violette splendide, de l'inconnue.
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Shirogane Honoka
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Shirogane Honoka
Undercover Moonwalkersft. Maika & Doro


C'était la première fois depuis que j'avais repris du service que je me rendais dans les environs d'Imano et on ne pouvait pas dire que j'avais choisi le mauvais jour. Cela fourmillait de monde, une vraie folie au point que lorsque l'on traversait la zone, je me faisais bousculer sans sommation, ce qui me changeait grandement de Suna où certains préféraient s'écarter de moi. Par contre, fallait pas s'attendre aux politesses d'usage. Les "pardon madame", on pouvait se les mettre là où je pensais... mais je n'en demandais pas non plus. Je portais juste de temps à autre un regard faussement sévère alors que je serrais fermement la clope que je consommais entre mes lèvres.

Qu'est-ce que je foutais là? De base, c'était juste le temps de me ravitailler. J'avais entendu parler que le grand ponte marchand de la ville aimait festoyer et on prétendait aussi qu'il organisait des combats. Ces deux éléments signifiaient pour moi : potentialité de grande beuverie. Mais là encore, c'était pas dans mes intentions, bien que je cracherais pas sur l'occasion si par le plus grand des hasards je venais à me faire inviter. Mais fallait dire que je revenais d'une mission et mon seul désir était de me faire payer en rentrant. Je portais Itori sur le dos depuis des heures, totalement emmitouflée pour lui donner l'allure d'un simple bagage encombrant, mon épée à ma ceinture et mon insigne sunajin planqué parce qu'on avait pas forcément la côte et j'étais pas là pour les embrouilles.

Sur mon chemin, je m'arrêtais devant un étale où il y avait plein de pierreries, à l'état brutes pour la majorité et des versions déjà taillées. Je baladais mon regard innocemment, curieuse plus qu'autre chose, jusqu'à ce que le marchand ne tenta de me vendre quelque chose.

" Oh! Mais regardez la jolie dame que voilà!!! Quelque chose vous intéresse? Nous avons des pierres de toutes les tailles et pour toutes les bourses. Des précieuses, des fines... "

Je finis par lever mes yeux vers lui et quand il vit mon visage, il s'arrêta net. Je levais un sourcil d'incompréhension avant que le marchand ne se mit à bégayer. Qu'est-ce qu'il avait ce crétin?

" Vos yeux... vous... vous avez des yeux magnifiques! On dirait l'une de mes améthystes! Attendez! "

Aussitôt, il se mit à farfouiller dans une caisse et me sortit une pierre qui faisait presque la taille d'un œuf de poule. J'hallucinais. Le gars me faisait le coup de la "dame aux jolis yeux". Il était sérieux? Comme si je l'avais pas vu bugué sur mon visage parce que j'avais des balafres.

" Regardez! Regardez! Elle est exactement de la même couleur! Elle vous irait à merveille! Tailler, vous pourriez en faire un superbe pendentif ou même une bague ou des boucles d'oreilles! Nous pouvons même le faire pour vous! "

Je pris la pierre dans mes mains, je la soupesais comme si je m'y connaissais mais en vrai... les pierres, les bijoux, tout ça... c'était pas le genre de la maison. Je me tournais vers le soleil et laissais ses rayons passer au travers. La couleur de mes yeux, hein? Bizarrement, je me sentais prise par un sentiment de nostalgie un peu bizarre. Est-ce que j'aurais aimé être ce genre de femme? De celle à qui on offre ce genre de breloque? Je me retournais finalement vers le commerçant pour lui rendre son caillou. On le saurait jamais.

Une fois que j'en ai eu marre et que je sentais ma gorge s'assécher à cause de la chaleur, je me disais qu'il serait temps pour moi d'aller boire quelque chose dans le bar des environs... sauf que je croisais sur ma route la plus étrange des bestioles que l'on pouvait trouver ici : un hérisson. J'écarquillais mes yeux de surprises et regardaient autour de moi pour vérifier si quelqu'un était pas en train de chercher la bête à pic, mais au lieu de ça, il faisait le beau devant moi en poussant des petits gémissements qui auraient fait fondre la glace de l'Isthme de gel... mais j'avais un visage tellement peu expressif que je donnais l'impression que ça me faisait ni chaud ni froid. Je posais simplement mes yeux sur cette petite chose et j'étais à deux doigts de me barrer, même si pendant quelques secondes l'idée de l'embarquer avec moi m'effleurait l'esprit. Un animal de compagnie, ça pouvait être sympas, non?

Sauf que les embrouilles vinrent à moi sans que j'eus à lever le moindre petit doigt. A croire que j'étais littéralement maudite à la naissance. Deux gardes se pointèrent dans ma direction en parlant de danseuse, et j'eus pas le temps de dégainer mon calepin pour répondre qu'un type assez baraqué à la peau basané s'approcha à son tour. Il me saisit directement par le bras et je me retrouvais avec cet inconnu à suivre des gardes. Là, vous vous dîtes : pourquoi tu l'envoies pas chier? C'était pas comme si tu en étais pas capable? C'était pas faux. J'aurais pu lui faire un doigt d'honneur et lui dire d'aller se faire voir. Sauf que ce type me fit un drôle de sourire et me serra en même temps assez le bras pour me montrer qu'il pouvait me le briser au passage. Ce serait con qu'une marionnettiste et une épéiste y laissait un bras.... pour... pourquoi d'ailleurs?

Pour Maika. Le nom du type. Visiblement, il avait un problème et il avait pas trouvé comme meilleure idée de m'y mettre dedans aussi. Super. Génial. Vie de merde. Je laissais échapper un soupir qui en disait long avant de farfouiller de mon bras libre dans mon futal. Je dégainais mon calepin où sur la première page mon message de base était inscrit.

" Je m'appelle Honoka. Je suis muette. "

T'avais pas eu du pif mon gars... ou bien c'était son hérisson? Parce que je venais à peine de capter que le bestiaux nous suivait et vue la coupe de cheveux du type, à tous les coups, c'était lui le maître de la bande.

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- Pouah ! V'la qu'on a touché le gros lot ! La balafrée ne sait même pas parler ! Je vais encore devoir passer un séjour avec deux moines ayant fait ce putain de vœux de silence. J'emmerde cette vie ! Bordel, on aurait mieux fait de crever dans ce satané labo avec Maika !

Celui qui avait pris le nom de la cantatrice ne réagit pas, il tentait d'organiser un plan, chose dont il était incapable, préférant improviser. Ce qui lui avait été dûment reproché par sa troupe. Cette fois-là, il voulait faire les choses bien. Ignorant le hérisson qui crachait toujours sa bile, il se pencha à l'oreille de la muette.

- Tu ne peux pas parler, mais tu peux entendre. C'est suffisant pour un danseur, et je suis pas le gars le plus loquace de l'oasis de toutes façons.

La main toujours fermement serrée sur l'avant-bras de la Sunajin pour ne pas éveiller de soupçons, Maika et la jeune femme suivirent les gardes jusqu'à l'entrée de l'immense palais

Une fois les formalités remplies, ils purent enfin pénétrer dans ce qui allait être pendant une semaine le centre de la culture et du divertissement de la région.

Un intendant richement habillé les salua avant de les mener dans les quartiers des artistes, une aile du château réservé à ceux qui allaient se donner en spectacle durant le festival.

La décoration, splendide à l'entrée, se faisait de plus en plus sobre à mesure qu'ils avançaient en silence. Enfin, un grand escalier de pierre déboucha sur un très long couloir, des portes en bois défraîchis habillaient les murs qui n'avaient plus rien de grandiloquent. Comme dans tout spectacle, l'envers du décor n'avait pas la magie de la scène. L'intendant présenta la salle derrière la première porte, une pièce ronde pourvu de tatamis confortables et d'une multitude d'instruments.

- Le salon des artistes, c'est ici que vous pourrez répéter si vous ne voulez pas le faire dans une chambre. Les repas seront servis dans cette pièce à midi puis dix-huit heures.

- Et ben, vous n'êtes pas des couche-tard dans la région.

- Effectivement, le désert nous enseigne la vie avec les astres. Cependant, si vous mangez à cette heure-ci, c'est pour travailler ensuite.

Il guida le danseur et sa nouvelle partenaire tout au bout du couloir, enfonça une grosse clé rouillée dans une serrure tout aussi rongée et après avoir tambouriné plusieurs fois le bois qui avait gonflé, parvint à ouvrir.

- Et voilà votre nid douillet ! S'exclama l'employé de château comme si son ton allait effacer la vétusté de la pièce.

- Ça ira. Dit simplement Maika en refermant la porte au nez aquilin de l'intendant.

Enfin seuls, Maika installa sa couchette par terre et invita la dénommée Honoka à prendre possession du seul lit de la petite pièce. Celle-ci se baladait depuis le début avec un sabre, signe qu'elle n'était pas un simple civil. Si cela pouvait paraître louche, il n'en était rien dans une région où les bandits et les pillards pullulaient. Mais ce qui intriguait le plus le danseur du Danzaemon, c'était le gros bagage qu'elle transportait dans son dos.

Préférant ne pas poser trop de questions, car ce n'était pas son genre, il s'allongea sur le lit de fortune qu'il avait improvisé.

- Je ne tiens pas à te retenir de force ici, mais sache que si tu tentes de t'enfuir, Doro se chargera de t'en empêcher. Si tu le fais quand même. Je te retrouverai, où que tu sois, qui que tu sois. Je suis désolé de t'avoir embarqué là-dedans, mais c'est trop tard maintenant. Je dois retrouver une fille dénommée Keiko, la survie de ma troupe en dépend. Ce soir, nous aurons une première représentation à faire. Repose-toi.

Il avait dit tout cela le dos tourné, allongé sur le côté, sa tête faisant face au mur.

Maika s'assoupit pendant une heure tandis que Doro, lui, montait la garde en fixant la kunoichi de ses yeux ronds.

L'agitation dans le couloir le réveilla, et, ouvrant la porte, il constata une dizaine d'artistes en train de se préparer, s'échangeant des tenues et des instruments, chantant de concert pour ajuster l'harmonie des voix, mettant en feu des épées. À n'en pas douter, la première parade était sur le point de commencer.

Maika attrapa une nouvelle la jeune femme, mais cette fois par la main et la colla contre lui.

- Tu as une épée, donc je présume que tu peux t'en servir. Or, si tu sais combattre, tu sais danser. Allez, on y va. Dit-il en l'entrainant vers le salon des artistes.

Maika et Honoka se firent maquiller et habiller avant de rejoindre les autres à l'entrée du grand jardin, un magnifique îlot de verdure théâtre des fameuses fêtes du magnat.

Un grand rideau tiré devant eux, Maika observait les musiciens se mettre en place, non sans une appréhension qu'il aimait toujours autant. Il allait faire ce qu'il aimait le plus au monde, danser. Sa partenaire n'avait plus rien à voir avec la femme qu'il avait croisée.Vêtue d'un kimono or avec une longue fente au niveau de la jambre droite qui mettait en valeur ses formes, affublée d'un chignon qui dégageait ses traits fins et son port de nuque élégant, elle était belle.

Avant que les premières notes se mettent à vibrer, Maika s'adressa à sa partenaire pour lui indiquer le plan.

- On danse et on attend le moment opportun pour que tu te diriges vers les quartiers des servantes. Tu cherches une Keiko et tu lui dis, enfin, tu lui écris de venir nous voir cette nuit. Descellant comme une lueur de fureur dans les splendides iris d'Honoka, il se justifia quelque peu. Je ne peux pas y aller, ce serait plus suspect. Doro viendra avec toi, il peut sentir les gardes à des centaines de mètres, il t'indiquera par où passer, fais lui confiance et tout ira bien. Allez ! En piste mademoiselle !


Maika attrapa la main et la taille de la sunajin et se précipita à la suite des autres artistes au travers du rideau. Le décor était magnifique, des dizaines de fontaines habillaient le jardin rempli de fleurs et de plantes exotiques. Passant entre les centaines d'invitées de marque déjà quelque peu éméchés, Maika menait le pas. Avec tous les ennuis qui se profilaient à l'horizon, il valait mieux profiter de cet instant de bonheur.

Son corps se mit à vibrer aux premières notes de musique, entraînant l'étrangère que le hasard avait choisi dans son véritable monde.

Musique de l'orchestre:
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Shirogane Honoka
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Shirogane Honoka
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Quand la chance était de mon côté, on pouvait pas dire qu'elle ratait son coup. Dire que je venais tout juste faire une pause que me voilà embarquer dans une histoire de porc-épic. Maika - puisque c'était comme ça qu'il s'était présenté - me tenait toujours fermement par le bras comme si j'étais en position de me barrer sans foutre le bordel. Il aurait fallu que je sois bien crétine pour faire une esclandre maintenant à moins d'être certaine de pouvoir dominer mon kidnappeur et les deux gardes. J'étais clairement pas en position de dominer les trois, à moins d'être sacrément gourmande.

L’hirsute me glissa à l'oreille qu'il était un danseur, chose que je n'aurais clairement pas deviné en le voyant même s'il était gaulé comme il se devait pour le métier. Fallait dire que j'étais pas très branchée spectacle, malgré le fait que je sois une marionnettiste et que j'avais une certaine vision de l'artistique. Disons que je n'avais jamais eu le temps de vraiment voir ce que cela donnait. J'avais sans doute pu faire illusion dans une mission ou deux mais jamais à grande échelle. Que du privé... et ça finissait mal en général. Alors, le monde des artistes saltimbanques, j'y connaissais pas grand chose, je savais pas ce que le public pouvait atteindre des types dans son genre. Les faire rêver ou marrer? Peut-être les deux. Quelque soit la vie qui fut la mienne, mes souvenirs me rapportaient pas ce genre de chose. Jeune Kaigan, je pensais le plus clair de mon temps dans des caravanes, sous des tentes à prier ou me battre avec d'autres gamins. Shirogane, j'avais le nez dans la sciure de bois, les oreilles dans le cliquetis du métal que l'on martelait et la tronche dans la poussière d'un atelier. Ma détente? Fumer. Boire. Dormir. Et là, je vous nommais que ce dont je me rappelais.

Muette, ce ne fut pas compliquée pour moi ne pas l'ouvrir devant tout le cinéma que l'on devait faire devant les soldats. Je suivais gentiment en me demandant dans quelle merde j'allais encore me fourrer et ça me démangeait sévère de prendre une clope dans mon sac. On atterrit devant le palais du grand ponte des environs, on remplit des documents et on nous présentait à un intendant vilain comme un pou. Je m'attardais pas trop sur sa tronche mais je buguais plutôt sur la décoration des lieux. Je n'avais jamais mis les pieds dans un tel endroit. Cela puait le luxe à s'en étouffer, cela m'aurait presque brûlé les yeux tant d'indécence quand on savait que la moitié de Suna crevait la dalle. Suna ou tout autre petit village miteux du désert en réalité. Y avait vraiment que les enfoirés qui réussissaient dans la vie.

Mais plus on s'avançait, plus le doré s'effaçait. Dommage. J'aurais pas craché pour une nuit grand cabaret. On nous présenta une salle où visiblement les artistes pouvaient becqueter et s'entrainer, puis il indiqua qu'on aurait une chambre ou plutôt une loge pour se reposer. Je commençais à comprendre que j'étais là pour me donner en spectacle et je lançais un regard furtif à Maika. Il était sûr de son coup? Quoiqu'il en fut, on nous guida jusqu'à la chambre et le grand type ferma la porte au nez aussi sec à l'intendant. Moi, je me plantais au milieu de la pièce en me demandant encore ce que je foutais là alors que Maika s'installait tranquillement sur le sol.... mais il m'indiqua de prendre le lit. Gentleman.

Nonchalamment, je posais mon gros bagage - ma marionnette - tout prêt du lit et plus exactement près de la commode. Je le calais de telle façon que cela restait prêt de moi mais aussi pour ne pas que cela glissa négligemment au sol, puis je m'assis sur le lit. Ce fut à cet instant que mon homologue se décida enfin à l'ouvrir. Il fallait dire qu'il m'avait prévenu qu'il était pas du genre loquace. Je me tournais vers lui mais il s'était allongé en me tournant le dos. Il s'attendait pas à ce que je répondis quoique se soit ou bien le désirait-il pas. En tout cas, il ne manqua pas de me mettre à l'aise avec des avertissements sans équivoque, ce qui me fit étrangement sourire alors que mes yeux croisèrent ceux de son hérisson. Là, je pris mon calepin et commença à écrire un mot. Je le pliais et en fit un petit avion que je lançais dans sa direction.

" Tu sais comment parler aux femmes, mais t'es nul pour trouver les bonnes. "

J'attendais bien évidemment pas de réponse et je me contentais de m'allonger à mon tour en essayant de trouver le sommeil... jusqu'à ce qu'un boucan de tous les diables ne finissent pas me réveiller moi et mon camarade. A peine sur mes jambes que Maika me prit par la main et m'entraina dans le salon des artistes. Il s'était mis en tête que comme j'étais une sabreuse, je devais savoir bouger. C'était techniquement pas faux mais j'étais pas certaine d'avoir la grâce d'une vraie danseuse. Je me permis pas de le contredire et me laissais m'entrainer encore une fois. Tout allait trop vite de toutes façons et en quelques secondes, j'étais fardés de maquillage et habillée avec le style de fringues que je n'aurais jamais porté à moins d'une potentielle mission d'infiltration. Je devais vivre le truc un peu comme ça... peu-être que cela serait marrant.... peut-être... ou juste chiant. Je soupirais lourdement quand on finit de me déguiser et je regardais Maika avec des yeux qui disait " t'es toujours sûr de ton coup?" alors qu'il me tenait la main.

Pendant quelques secondes, mon regard descendit sur cette emprise qui me fit... bizarre. Je réalisais subitement que cela semblait faire une éternité que l'on ne m'avait pas tenu la main. J'irais pas dire que c'était chaleureux mais cela aurait pu y ressembler, comme un vestige. Un vestige de souvenir lointain. Mais alors que les premières notes de musique teintèrent, il me balança les ordres de mission - parce que je vivais le truc de cette façon. Je vous cacherais pas que j'étais pas en joie. Sans déconner. Déjà que j'étais là pour dépanner, fallait aussi que je fasse le gros du boulot? Il était culotté le type! Il me balança que son pote à quatre pattes me dépannerait en cas de problème. Super. Me voilà rassurer. J'aurais dû me barrer finalement.

Pas le temps des regrets que je sentis les bras puissant du danseur m'embarquer sur la piste verdoyante des jardins. Je me retrouvais en train de danser parmi des tas de privilégiés et je me forçais à légèrement sourire pour pas paraître trop étrange. Quand à la danse, je me contentais d'être guidée par Maika et la musique, je m’efforçais de pas lui foutre trop la honte ne serait-ce que pour pas que l'on se fasse remarquer dans le mauvais sens du terme. Enfin la honte... qu'est-ce que j'en avais à faire après tout? Je le connaissais pas. J'aurais carrément pu volontairement merder pour trouver une feinte et me barrer. Sauf que je finis par lever les yeux vers lui et je compris qu'il aimait vraiment ça... danser... j'étais encore tombée sur un drôle de type. Je les collectionnais décidément.

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Maika n'aimait le combat que parce que c'était, de son point de vue, une extension de la danse. Un ballet qui se jouait en duo, une chorégraphie où le contretemps état roi, c'est lui qui surprenait le danseur adverse, cassant un rythme déterminé pour mieux toucher.
Les combattants avaient donc une prédisposition innée pour la danse, les danseurs pour le combat. Mais, les deux éléments étant considérés comme des arts éloignés dans les traditions martiales du Sekai, aucune des deux disciplines ne pouvait ne serait-ce que distinguer la richesse que l'autre pouvait lui apporter.

Les pas du danseur étaient aussi fluides que la complainte du chanteur qui contait sa propre mort. Le regard planté dans les améthystes de sa partenaire, il profitait de chaque seconde, de chaque note pour laisser son corps s'exprimer et vibrer sous la musique.

Quelques morceaux s'enchaînèrent ainsi, jusqu'à ce qu'une autre partie des artistes prennent le relais. L'alcool coulait à flots depuis déjà un moment et la noblesse distinguée se laissait de plus en plus aller, dansant et chantant de concert avec l'orchestre et la troupe qui l'accompagnait.

Une fois plus au calme dans les loges, Doro grimpa sur le rideau rouge replié et colla son museau contre celui de Maika.

- Cette histoire, elle chlingue depuis le début. En plus, je comprends pas comment l'Augure peut t'envoyer en mission. Tu es tellement con ! Tu veux que je parte avec elle, Doro pointa alors de façon méprisante son petit doigt vers la jeune femme, alors qu'elle est muette bordel ! Elle va faire quoi une fois devant la fameuse Keiko ? Elle va lui dessiner le fait que des tarés l'ont désignée comme étant le successeur du chef d'orchestre d'un cirque maudit ?

- Tais-toi ! Dit Maika qui ne voulait pas avouer que le hérisson avait raison concernant la capacité de Honoka à convaincre.

- Bon, on va y aller ensemble pour chercher la petite. On attend juste que les cuisines envoient les nouveaux plats et on se faufile en douce.

- Ton plan est tout aussi foireux. Foireux, foireux, foireux.

Le défilé des servants portant d'immenses plateaux d'argent recouverts de victuailles commença, alors même que les anciens étaient encore bien remplis. Au palais du magnat, tout était fait pour ostensiblement montrer qu'il pouvait se permettre de gâcher quand des régions entières autour de lui avaient du mal à se nourrir. L'indécence était le propre de la noblesse pour Maika, et cette soirée là le confirmait une fois de plus.

Trouver Keiko ne fut pas si difficile il n'y avait pas de garde dans cette partie réservée aux employés. Il cria son nom dans les cuisines jusqu'à ce qu'une jeune fille au visage rond se retourne.

Étrangement, elle ne fut pas surprise de voir la bande pourtant pittoresque et adopta même un ton impatient en s'adressant à eux.

- Et bien ! Ça fait un moment que je vous attends ! Alors on se barre ? Dit-elle en tapant du pied les yeux balayant Maika de haut en bas avec un air de dégoût.

- Comment ça, tu sais ? Qui t'as prévenue ?

- Je sais pas, je reçois des lettres depuis un moment, apporté par un colibri. L'Augure ou je sais pas quoi. Ce truc m'a prévenu qu'il voulait m'enrôler pour chanter, alors entre faire ce que j'aime ou éplucher des légumes pour les goinfres d'à côté, mon choix est vite fait tu comprends. Il m'a dit que tu galérerais sûrement. Il a donc pris les devants. Bref, on se casse ?

Elle enleva son tablier et se précipita le plus naturellement du monde loin des immenses fourneaux.

- Attends ! Les gardes te connaissent ! Il va falloir réfléchir à un plan pour te faire sortir en douce ?

- Quoi ? Je croyais que tu pouvais me protéger, c'est ce que disais l'autruc. Donc tu te démerdes mon grand.

Maika jeta un regard à Honoka tandis que Doro ne pouvait pas s'empêcher de rire à chaude larmes devant la situation complètement inattendue.

Ils s'étaient attendus à faire face à une jeune fille timide et effrayée à l'idée de partir avec des inconnus loin de chez elle, mais voilà qu'ils se retrouvaient avec une diva agacée que son talent n'ait pas été reconnu plus tôt.

Quand il tenta d'enfin faire quelque chose, il était trop tard. La jeune fille venait de gifler un garde avant de se précipiter derrière Maika, lui ordonnant de la protéger.

Le colosse souffla de rage, il avait pour une prévu de s'échapper sans trop de fracas, voilà que le destin le renvoyait à ses bonnes vieilles habitudes.

Il jeta un coup d'œil à Honoka pour qu'elle s'occupe du second garde tandis que son poing s'abattait avec force sur le casque du malheureux, enfonçant le bronze comme si cela avait été du cuir.
Après avoir disposé de son adversaire, il regarda sa partenaire du soir pour voir si elle s'en sortait. À sa grande surprise, le garde était déjà au sol, complètement inconscient.

Sans attendre, Maika attrapa Keiko pour la jeter sur son dos.

- On prend nos affaires et on file ! Dit Maika à Honoka alors qu'il s'élançait vers leur chambre.

En quelques minutes, ils avaient rangé leurs affaires. Les bruits en bas commençaient à se faire plus pressant. Ils avaient sans doute découvert les deux corps inconscients, sans oublier que les employés de cuisine n'avaient rien raté du petit spectacle de la diva. Le magnat allait peut-être être au courant, et avec lui, toute sa ville.

Alors qu'ils couraient dans les dédales de ce palais immense poursuivis par une dizaine de gardes, Doro, accroché avec Keiko sur le dos de Maika n'arrêtait pas ses médisances.

- Tu vois ? Tout part toujours en cacahuète avec toi ? Tu m'expliques pourquoi ? Tu es vraiment nuuuuuuuuul !

Le petit groupe faisait face à une grande porte de bois, Maika ne connaissait pas cette partie du château, mais s'il y avait une porte, c'était forcément qu'elle donnait sur l'extérieur. D'un puissant coup de pied, le danseur ouvrit une brèche dans le bois pourtant épais.

- Heu, je voudrais pas vous faire flipper, mais les gardes ont arrêté de nous poursuivre.

- Quoi ? Dit Maika en se retournant. La horde était au loin effectivement, apparemment hilare.

- Vous feriez mieux de regarder en face de vous ! Dit Keiko d'un ton qui jurait avec ses attitudes.

Instinctivement, Maika se rapprocha d'Honoka, jusqu'à ce qu'il sente son étrange bagage contre son dos, ainsi, il tourna pour admirer l'immense arène dans laquelle ils avaient pénétré.
Dans les tribunes hautes de plusieurs dizaines de mètres, des centaines d'habitants s'entassaient, leurs cris appelant au spectacle des combats à mort.

- Honoka, je suis désolé de t'avoir embarqué là-dedans, mais dès qu'on s'en sort, je te paie un coup. Il est temps de sortir ton katana, et tous les autres atouts que tu as !

Maika, lui, arracha un des fins porte-drapeaux qui entouraient l'arène et le cassa sur son genou pour en faire un bô. Doro se jeta sur le bâton nouvellement créé et si figea en une lame aux multiples dents et aux bords acérés.

" Eh bien, nous avons de nouveaux challengers ! Qu'on envoie l'escouade de la mort ! "

La foule scanda le nom peu original pendant que les grilles se levaient.

Deux combattants apparurent sous la lumière des gigantesques flammes qui éclairaient le champ de bataille. L'un arborait un masque qui semblait avoir été taillé dans un véritable crâne humain. Il portait une armure légère renforcée par un bouclier. Son épée semblait destinée à lacérer la chaire plus que réellement couper, ce qui ne présageait rien de bon.
À ses côtés, une montagne humaine se dressait, Maika qui était largement plus grand que la moyenne arrivait à peine aux épaules du titan, il arborait un masque de taureau et portait sur son épaule une gigantesque masse qui faisait la taille d'un homme.

- Je m'occupe du cocu. Dit Maika en armant sa lance.

Il espérait qu'Honoka allait bien s'en sortir contre la montagne de muscle qui lui faisait face.

Les gladiateurs:

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Le délire était sacrément particulier. Si on m'avait dit que je serais là à bourlinguer avec un type avec une coiffure qui ressemblait à celle de son animal de compagnie, croyez-le bien, je vous aurais regarder avec dédain ou un truc qui s'en approchait. Mais ce qui me frappait le plus, c'était que le gaillard se démerdait sacrément bien. Bon, fallait dire qu'il m'avait dit qu'il était danseur, fallait bien qu'il maitrisât quelques pas mais je m'attendais à ce que son C.V. soit un peu pipeauté. J'avais pas eu du pif pour le cerner. Il fallut attendre que les noblesses soient assez pintés pour qu'on puisse s'évader un peu et qu'une autre troupe prit le relais, manière de nous laisser le temps de respirer. J'aurais bien bu un coup au passage mais...

Maïka me balança qu'au final, il allait m'accompagner pour trouver la meuf qu'il cherchait. Fallait dire qu'au vu de sa description et comme je pouvais pas crier son nom, cela allait être la grosse galère. Personnellement, ça m'arrangeait et je n'eus qu'un haussement d'épaules à lui accorder quant à son plan. C'était sa galère avant tout. J'allais pas faire chauffer mes neurones pour lui, c'était à peine si je le faisais pour ma propre vie. On guetta comme il avait prévu le défiler des serviteurs et je me faufilais à sa suite pour finir dans la casba des employés. Il finit par trouver la donzelle et on pouvait dire qu'il était tombé sur un sacré numéro. Apparemment, elle l'attendait et il était pas au courant. La communication était au top niveau dans sa bande.

Alors qu'il se crêpait le chignon, je regardais tout autour de moi comment les gens s’affairer dans la cuisine. Ni vu, ni connu, je chipais un couteau et un bout de pain. J'avais la dalle et cela paraissait meilleur que tous les trucs qui auraient pu nous être servi. Si un serveur me regardait, je lui fis simplement mes yeux mauvais pour lui faire comprendre d'aller se faire voir. De toutes façons, son employeur devait être tellement torché qu'il aurait rien vu.

Mastiquant mon quignon de pain tranquille, la gamine qu'on était venu chercher commença à foutre le bordel. A la tronche de mon comparse du jour, je saisis que c'était clairement pas prévu au programme. Si c'était que moi, je pense que je ne me serais pas retenue de lui foutre une claque pour sa connerie. Elle facilitait pas son kidnapping alors qu'elle était consentante en plus. Je soupirais, toujours en mâchonnant alors que Maîka se tourna vers moi pour dire qu'on allait devoir se bagarrer. J'avais capter. Il s'occupa d'un des gardiens et moi d'un second. Si le gaillard se contenta d'un énorme coup sur la tronche, je ne me montrais pas aussi sympathique. Vu que j'avais volé un couteau et que j'étais pas la femme la plus bourrine du monde, j'optais pour une méthode plus radicale. Le couteau dans la gorge. Pas un bruit. Vite fait. Ni vu, ni connu. Je m'attendais pas réellement à ce que cette histoire se passa bien et j'espérais qu'il s'attendait pas à ce que je sois une sainte non plus.

Comme les problèmes allaient pas tardé à nous tomber sur le coin de la gueule, il était temps de prendre la poudre d'escampette, mais pas sans récupérer nos affaires. Je me défis rapidement de ma tenue de clown dans laquelle je n'étais pas tellement à l'aise et me sentis soulagée une fois que j'eus mon paquet sur le dos et l'épée à la ceinture. Cela pouvait paraitre un peu con, mais je me sentais à poil sans eux.

Ne connaissant pas les lieux, ni le plan qu'avait Maïka en tête, j'attendais simplement et gentiment ces directives. Il devait sans doute connaître les lieux, il avait dû les étudier ou un truc du genre. Je me posais pas plus de question en tout cas, et je le suivis, toujours muette - parce que oui, ce détail n'était pas prêt de changer. Mais plus on avançait, plus je le trouvais bizarre. Le grand piqué de la tête je parlais. Chaque fois que son animal piaillait, il tournait la tête comme s'il le comprenait. C'était... vraiment louche. Mais fallait dire qu'il y avait sans doute plus bizarre dans le monde, mais quand même. J'avais déjà croisé des gens qui causaient à leur ficus, alors à un hérisson...

On courrait comme des dératés pour échapper aux gardes qui avaient été alertés sauf qu'au détour d'un chemin, fallait croire qu'on avait merdé. Alors qu'on pensait comme des idiots qu'il s'agissait de la sortie, on avait atterri dans la gueule du loup, en plein milieu d'une arène à la con. Et merde. La poisse. On était sur un satané terrain de combat. Y avait vraiment des jours où il fallait pas se lever. Alors qu'on se tenait dos à dos avec Maïka, ce dernier s'excusa. Pour ce que ça valait si on crevait ici... mais il était prêt à me payer un coup. Il pouvait pas être mauvais.

Je soupirais lourdement pour montrer que cette situation m'emmerdait mais que j'étais pas rancunière. J'allais même jusqu'à lui tapoter sur le bras... avant de me diriger vers celui qui allait être mon adversaire. C'était un grand type musclé comme pas possible avec un casque dégueulasse. J'espérais pour lui qu'il était mieux en dessous. Blasée, je n'écoutais pas les cris des spectateurs et à la place, je finis par dévoiler enfin ce que j'avais sur le dos : ma marionnette, Itori. Elle se présentait comme une jolie petite fille à la blonde chevelure, le visage un peu triste. Mais ses membres de bois trahissaient qu'il s'agissait d'une poupée. J'avais bien évidemment activé mes fils de chakra et je me tenais prête... Il allait y avoir de la bagarre.



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Maika
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L'ambiance était bouillante dans les tribunes. Cette arrivée impromptue de la bande hétéroclite composée d'un colosse, d'une jeune femme portant un étrange paquet, d'un hérisson et de ce qui semblait être une employée de maison excita la foule à qui on avait vendu un simple duel entre gladiateurs.

Quand l'homme à la chevelure hirsute et bleue transforma son bâton en une lance acéré avec l'aide du hérisson, la foule eut un cri de stupeur qui se renouvela à l'apparition de ce qui paraissait être une petite fille blonde aux côtés de la belle aux cicatrices. L'étrange barda qu'elle transportait depuis le début révélait enfin sa nature.
Maika, fasciné, en oublia presque le combat. Il avait devant les yeux une construction de bois, il le sentait grâce à son odorat développé, qui avait pourtant un air presque humain. Son air triste était entouré de cheveux soyeux qui brillait sous les énormes torches qui éclairaient l'arène. Jamais le danseur du Danzaemon n'avait été témoin d'une telle technique ninja. Car il en était persuadé maintenant, la muette était une shinobi. Il eut un sourire satisfait en regardant la Shirogane et son arme de prédilection.

- Doro ne se trompe jamais. Dit-il avec un sourire.

Soulagé de ne pas avoir à protéger à la fois la diva et sa partenaire du jour, il se jeta dans la bataille.
Le guerrier au casque de taureau était encore plus grand que lui, mais il était lent. Extrêmement lent pour Maika qui alliait la vitesse et la souplesse pour accentuer sa force dans son art martial. L'acrobate évita donc sans mal la gigantesque massue qui s'abattait sur la terre ocre, soulevant chaque fois un épais nuage de fumée.

L'Équilibriste détestait se battre, il ne le faisait que par nécessité et jamais avec la satisfaction de ceux qui consacraient leur vie à cela. Lui, aimait danser et la musique. L'art du mouvement en danse l'avait certes grandement aidé dans sa technique martiale, mais ce n'était qu'une conséquence de sa passion. Non pas une fin en soi. Comme toujours donc, le colosse chercha à achever le combat le plus vite possible.

Après quelques coups, le gladiateur au casque de cornes commençait déjà à se fatiguer. C'était son dernier combat avant sa remise en liberté, un combat bien entendu truqué par le seigneur de ce minuscule royaume au milieu du désert. La défaite contre la liberté. Le deal était clair. Mais c'était un simple duel qui était prévu et pas un combat contre deux inconnus. L'un maniant une lance animale, l'autre accompagné d'un pantin à l'aspect enfantin qui ne le rendait que plus terrifiant. Jamais on improvisait dans ce genre de match, c'était le fondement même d'une confrontation truquée.

Alors, quand il aperçut le pied de l'inconnu à la tignasse partir vers sa nuque à une vitesse ahurissante, il comprit qu'il ne reverrait sans doute jamais sa famille, qu'il n'allait plus pouvoir admirer un lever de soleil sur la neige de l'isthme de gel. Si proche de sa liberté, le géant au casque de taureau s'effondra sur la terre battue, convulsant quelques instants, il s'immobilisa enfin, la colonne vertébrale sévèrement touchée par le coup de Maika.

Dans la tribune des notables, c'était la consternation. Qui étaient ces étrangers venus gâcher l'arnaque qu'ils organisaient depuis des mois ? C'est le "Skull", celui qui affrontait la jeune femme et son enfant qui devait achever le taureau pour valider les paris. En un coup de pied, ils venaient de perdre une grande partie de leur fortune.

Furieux, l'un des riches marchands ordonna des renforts afin de punir ces troubles-fêtes.
La foule, déjà en délire, éclata en liesse quand une dizaine de chars firent leur entrée. Certains étaient tirés par des chevaux qui tournaient en rond autour des trois combattants encore debout, les douchant sous une pluie de javelots. D'autres encore semblaient glisser à l'aide d'une planche de bois sur le sable ocre, propulsé par des félins qui mordaient tout ce qui passait sur leur chemin. Les chevaux comme les hommes.

En quelques secondes à peine, le Colisée du désert se transforma en véritable champ de bataille. Les flèches et les javelots volaient en tous sens, visant principalement Honoka et Maika, mais n'épargnant pas les autres.

Au cœur de la bataille, Maika découpait les chars avec sa lance, il coupait les pattes des animaux, perçait les poitrines à portée. Mais ils étaient trop nombreux, malgré sa vitesse, il fut touché par deux javelots dans le dos qui lui arrachèrent un cri de douleur.

Se retournant, Maika arqua son bras pour jeter sa lance de toutes ses forces vers le pilote le plus proche qui tenait les rênes de deux grands oryx recouverts d'une armure de métal et dont les cornes avaient été aiguisées pour couper autant qu'elles embrochaient naturellement.
La puissance du lancer illumina la terre devenue rouge un instant avant de transpercer le pilote qui fut projeté contre le mur non loin. La lance enfoncée dans la pierre se mit à s'animer de nouveau. La lame noire disparut pour redevenir un hérisson. Celui-ci courut aussi vite qu'il put en évitant les chars et les félins jusqu'à sa moitié.
Maika s'était saisi du char mené par les oryx et faisaient maintenant le tour de l'arène avec son ami animal. Il récupéra la diva qui se cachait derrière le cadavre d'une jument et repartit à la recherche de la muette.

Dans l'enfer de l'affrontement sanguinaire, il l'aperçut enfin. La jeune femme paraissait plus belle que jamais, ses cheveux blancs contrastant avec la mer rouge à ses pieds. Ses doigts semblaient composer une mélodie mortelle alors que la petite fille qu'elle avait portée sur son dos sur son dos virevoltait avec une grâce inhumaine entre les ennemis.

Après plusieurs tours d'arène, pourchassé par les autres chars, Maika repéra une porte en bois qui semblait moins robuste que les autres. Prenant un virage serré, les oryx foncèrent sur un archer qui était tombé de son char et l'empalèrent avec force. Maika confia les rênes à Doro et accrocha des deux parchemins explosifs sur le corps du gladiateur qui gémissait de douleur. Il arracha le condamné des cornes puis le lança de toutes ses forces contre la porte de bois.


- Putain ! On va se prendre un mur !
Dit Doro qui ne pouvait maintenir la force de direction sur les animaux aussi apeurés qu'enragés.

Mais il devait tenir et guider le char jusqu'à Honoka. Maika, lui se pencha au maximum en tendant sa main pour pouvoir attraper la kunochi sans s'arrêter.

- Honoka ! Cria-t-il dans le concert de métaux qui s'entrechoquaient pour capter son regard lavande.

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Cela braillait de partout, c'était infernal que j'en avais mal au crâne comme si j'avais la gueule de bois. Me battre gratuitement, ça m'avait toujours emmerdé. Oh bien entendu, on pourrait toujours dire que je me battais pour ma vie... pour ce que j'en avais à foutre. C'était pas ça qui allait me remplir les poches, ni me permettre d'améliorer mes marionnettes en achetant du bons matériels - ni du bon tabac d'ailleurs. Cependant, j'étais dans une situation relativement merdique et même si la petite danse avec l'hirsute fut agréable, ça valait quand même pas tout ce merdier. J'avais vraiment un karma tout pourri et j'avais généralement appris à m'en accommoder, comme toujours. Il m'avait dit qu'il me paierait un verre, fallait-il encore être vivant jusque là.

Face à mon bonhomme, je demeurais stoïque. Mon visage n'exprimait rien à l'image même de ma marionnette. On était fait du même bois, si on me permettait l'expression. Elle était à la fois moi dans mon enfance, mais aussi un peu de ma mère. Peut-être un peu d'autres choses dont je n'avais pas les souvenirs, une incarnation vicieuse de la nostalgie. Généralement, mes adversaires avaient deux comportements distincts : soit ils étaient mal à l'aise, soit ils se pensaient déjà vainqueurs à cause des apparences fragiles de ma poupée. En général, il finissait par le regretter... surtout celui-là. Je savais déjà comment j'allais le bouffer. Il fallait dire qu'il avait pas choisi le bon uniforme en se baladant le nombril à l'air. C'était un peu comme s'il m'offrait une cible.

M'enfin, lui aussi semblait de pas me prendre comme une adversaire bien sérieuse et c'était bien mal connaître les Shirogane. Nous prendre seulement pour des ingénieurs un peu foufou et fantasque était assez grossier. Il le paierait de sa vie, pas parce que j'avais le moindre mépris pour lui, non, mais parce que je préférais ma peau à la sienne. Rien de personnel. Tenant ma poupée du bout de mes doigts et mes fils de chakra invisible à ses yeux, j'observais l'énergumène qui fit craquer sa nuque. Son bouclier serait le plus gênant mais pas insurmontable. D'ailleurs, dès que la foule éleva la voix pour que le combat commença, il me fonça dessus et d'un geste j'attirais Itori dans ma direction. Elle leva ses bras de bois et réceptionna sa gigantesque lame, avant de la ramener à mes côtés d'un geste souple. Il semblait s'étonner de la robustesse du patin - mais fallait pas se mentir, elle avait de sales entailles maintenant - qui malgré sa taille allait s'avérer peut-être aussi gênante qu'une mouche qui lui tournerait autour. J'eus un petit sourire. Il tenta donc à plusieurs reprise de me rentrer dedans, mais j'esquivais un maximum pour le maintenir à distance afin de trouver le bon angle d'attaque. Si cela pouvait sembler lâche, je le poussais surtout à se fatiguer inutilement. Il pouvait avoir les muscles qu'ils voulaient mais manier un bouclier et une épée de cette envergure n'était pas aisée. Les combats dans l'arène étaient fait pour être menés vite donc plus je faisais durer, plus cela le mettait en difficulté.

La foule semblait plus satisfaite du combat que livrait mon camarade et je leur en voudrais pas. Cela devait être plus impressionnant jusqu'à ce que je trouvasse la brèche et là. Itori se retrouva face au mastodonte qui leva son épée et brusquement une trappe s'ouvrir dans le buste de ma poupée. Un large câble d'acier avec une lame au bout fut violemment projetée et lui traversa les tripes. Surpris, ce dernier lâcha son arme et son bouclier alors qu'il déglutissait dans son casque. Il eut le réflexe de porter ses mains sur le câble pour essayer de le retirer et j'en profitais. Je me déconnectais de ma poupée qui tomba à genoux sur le sol alors que je fonçais déjà droit sur ma cible. Je dégainais mon katana et lui trancha la tête juste sous le casque. Rapide. Net. Précis. Elle roula sur le sol au moment même où je rangeais déjà mon sabre pour récupérer ma marionnette.

C'est à cet instant que j'entendis les huées de la foule mécontente. Maïka aussi avait réglé son compte à l'autre montage et on était pas censé être les vainqueurs de ce tournoi. J'enturbannais ma précieuse Itori et la remis sur le dos, au moment même où des cinglés en char et des tigres débarquèrent pour rajouter du piment à la fête. Super. Génial. J'avais besoin de fumer. Je soupirais lourdement de dépit avant de tourner mon regard vers mon "kidnappeur" mais pour lui aussi ça sentait le roussi. Et à peine avions-nous le temps de réaliser la hauteur du niveau de chienlit dans laquelle nous étions, qu'une pluie de javelots et de flèches s'abattit sur nous. Je pus esquiver les premiers jets en me plaquant derrière le bouclier de mon adversaire mort et mon paquetage me protégea miraculeusement de nombreuses flèches qui m'arrivaient pas derrière. Maintenant Itori ressemblait à un hérisson à son tour.

Un tigre me frôla de justesse et mon réflexe fut de balancer la tête du gladiateur dans sa direction. Il devait tellement avoir les crocs qu'il en suivit le chemin, faisant perdre pied à l'homme qui tirait ses rênes. Bon minou, va. Je pouvais cependant pas rester inerte, sinon c'était ma mort et je sortis mon katana pour parer ce que je pouvais. Un javelot me frôla la cuisse, m'entaillant sévèrement et me poussant à poser un genou à terre alors que je crachais sur le sol d'agacement. Une flèche se planta même dans mon épaule mais je ne me fis pas prier pour la retirer rapidement. Hors de question de crever ici. Je rangeais à nouveau mon katana et reprit ma marionnette. J'étais une Shirogane. Il allait en bouffer! D'un coup d'épée, je lui retirais toutes les flèches avant de me connecter à nouveau et nous reprîmes par à la bataille en tandem. Je la fis danser tout autour de moi pour écarter ses enfoirés, je lui faisais cracher des kunais de sa bouche et des aiguilles de tous côtés, tout en ayant sortie des lames au bout de ses mains. Itori allait faucher aujourd'hui.

C'était une véritable mêlée de sangs et de projectiles. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris part à une telle bataille. Et dire que j'étais une femme de calme, j'étais à présent en pleine tempête. Puis, brusquement, entre la poussière soulevée et les hurlements je crus entrapercevoir la silhouette de Maïka sur un char. Il fonçait dans la direction et je vis sa main se tendre au moment où il hurla mon nom. L'heure de la fuite. Je ne cherchais pas à comprendre et j'opinais de la tête avant de saisir sa grande main qui m'empoigna pour m'attirer sur le char. De la même façon j'attirais Itori vers moi pour qu'elle vienne à son tour. La suite? Comment dire... on allait droit dans le mur. Littéralement.



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Honoka usait d'un art shinobi totalement inconnu de l'acrobate. La silhouette mécanique semblait se battre avec une vitesse et une dextérité qui forçait le respect. Comment une telle prouesse était possible ? Maika l'ignorait. Mais, depuis sa rencontre avec l'entité et son entrée à Danzaemon, le cirque centenaire, il avait appris que rien n'était impossible.

Alors que la petite fille de bois tournoyait dans une danse macabre, alternant les projectiles et les coups de lame fourbes, Maika parvint à attraper fermement le poignet de la Shirogane. L'attirer vers le char ne fut pas difficile, la force colossale du danseur avait des avantages.
À la suite de cet enlèvement express, la marionnette retourna à sa créatrice, ils étaient maintenant cinq.
Honoka et Itori, Maika et Doro, enfin, la diva outrée par tant de violence et de sang.

- Non mais ça va pas ? Demanda-t-elle de son ton hautain. Si c'est pour entrer dans une troupe d'assassins, très peu pour moi !

Maika n'écouta qu'à moitié, au-delà des exigences de la chanteuse, il fallait survivre. Le char prit un virage si serré que l'un des poursuivants ne put tourner aussi vite et termina sa course contre le mur dans un fracas qui excita encore plus la foule.
Maintenant dans la trajectoire de la porte, Maika agita les rênes pour accélérer encore la cadence tandis qu'ils fonçaient vers la porte de bois. Malgré l'obstacle, les oryx ne déviaient pas, et, alors qu'ils allaient s'écraser contre celle-ci, Maika activa les deux parchemins explosifs collés sur le cadavre de l'archer et fit exploser le bois et la chaire.

Le petit groupe se protégea des débris tandis que des bouts corps les bombardaient aussi, peignant les fugitifs d'une couleur rougeâtre.

Shame,shame,shame.:

À peine avaient-ils franchi la porte qu'une mélodie se mit à retentir. Ils étaient dans ce qui semblait être un salon pour notable et défonçaient littéralement les tables sur leur chemin.

La voix de la diva se fit entendre alors qu'elle se mettait à danser, chantant dans ce chaos une chanson entraînante, mais qui semblait accuser Maika moralement de ne pas la suivre dans ses pas.
Le colosse se tourna vers Honoka.

- T'inquiètes ! Les gens se mettent souvent à chanter autour de moi. Lui dit-il dans un sourire. Il commença à faire des pas en rythme, jouant avec les rênes comme s'il s'agissait d'un partenaire de danse.

Un char qui les poursuivait se mit à hauteur et son conducteur chanta de concert avec la diva, donnant à la scène une atmosphère qui pouvait sembler étrange, mais qui ne l'était pas pour le duo de danseurs, habitués à vivre leurs péripéties en musique.

Alors qu'ils franchissaient le frêle mur de papier qui séparait le salon de notable de l'antichambre menant à l'extérieur, la musique s'intensifia, des musiciens semblaient aligner le long du chemin, jouant l'air qui accompagnait les voix de la chanteuse et de leur premier poursuivant. Cette scène surréaliste continua dans les rues presque désertes du petit village créé par le magnat.

Les projectiles fusaient de toutes parts, en effet, chaque musicien se transformait en un archer ou un garde juste après leur passage, les bombardant de toutes leurs armes pour arrêter cette étrange troupe de fuyards.
Soudain, les portes renforcées du village firent leur apparition au bout du chemin de terre battue noyée sous la poussière des coups de sabot et des flèches se plantant dans le sol et le char.

Au bout, la liberté et la tranquillité se dessinaient. Dans l'immensité du désert et avec le soleil qui se couchait lentement, ils allaient disparaître derrière une des innombrables dunes qui composaient l'océan de sable.

-Encore un effort et on va y arriver ! Cria-t-il plus aux animaux qui couraient qu'à sa partenaire du jour. Allez les gars, on y est presque.

Devant eux, une rangée de lance s'alignait en chanson, prête à accueillir avec douleur et fracas le véhicule maintenant en piteux état.

- Il faut que tu t'arrêtes ! Dit Doro en voyant la barrière de métal devant eux.

Au-dessus du rempart d'hommes, des musiciens étaient placés sur les tours, jouant l'air entraînant qui galvanisait le danseur.

- Jamais. Répondit-il dans un sourire.

La distance s'amenuisait entre le char et la phalange qui faisait barrage, dans une chorégraphie parfaitement synchronisée entre eux. La tension montait, le rythme et les voix aussi, mais Maika maintenait le cap. Si ces hommes étaient prêts à sacrifier leurs vies pour protéger la propriété de leur maître, lui avait prêté serment auprès des siens pour servir Danzaemon et son objectif ultime, il ne pouvait pas reculer.

- Tenez-vous prêt à sauter ! Dit-il alors que l'impact devint imminent.....Maintenant !

Le danseur lâcha les rênes du char et attrapa la diva par la taille. D'un puissant saut, il s'éjecta au dernier moment, laissant les animaux et le char se fracasser sur les lances.

Maintenant sur les petits remparts, le danseur, Doro et la diva accompagnait les musiciens, dans un final des plus mélodiques.



Enfin, dans le silence enfin revenu, il put enfin voir la marée humaine de gardes et de mercenaires descendre la rue principale en hurlant vers eux.

- Je crois qu'on ferait mieux de se tirer ! Dit-il en sautant de l'autre côté des remparts. Le désert, c'est pas mon domaine, j'espère que tu sauras nous faire survivre là-dedans !

Il regarda Honoka avec un sentiment de reconnaissance et de gêne, il l'avait embarqué dans ce pétrin, et il lui demandait encore de l'aide.

C'est ainsi qu'ils disparurent dans l'immensité de sable et de pierre qui composaient le paysage aride de cette partie du continent.

À l'abri du danger, pour le moment.
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C'était un merdier sans nom cette histoire. Sérieusement, on m'y reprendrait pas. La prochaine fois, je détournerais les talons. Point barre. Voilà mes pensées lorsque je posais mon satané derrière dans le char. Maïka tenait les rênes, la gamine chouinait, moi je serrais Itori contre moi pour lui enlever petit à petit les flèches qu'elle s'était prise dans le dos. A la vitesse à laquelle on roulait, je sursautais comme une crevette dans une poêle et je pouvais vous affirmer que j'avais sacrément mal au... Bref. Le danseur tentait de nous sortir d'affaire avec les moyens du bord et c'était pas jojo. Je le sentis prendre un virage tellement serré que je dus faire appel à mon chakra pour me maintenir à peu près stable et entendre un énorme brouhaha. Toujours assise, je levais vaguement la tête au-dessus de la voiture. On ne voyait que mes yeux et mon nez dépassé. J'étais blasée alors qu'une pluie d'entrailles nous tombait sur la tronche. Et dire qu'on aurait pu crevé comme des glands en s'écrasant sur ce mur. Vie de merde.

Nonchalamment, et sans prêter attention à la gamine qui braillait toujours, je me retrouvais dans cette scène surréaliste où j'enlevais un bout de boyaux sur la tête de ma marionnette. On avait du sang dans les cheveux, sur les fringues, c'était poisseux à mort. J'avais la naïveté de croire que la journée pouvait pas être plus pourrie que ça. Erreur. La sortie que le porc-épic géant nous avait fait prendre nous fit apparaître dans un putain de salon et autant vous dire qu'avec un char, le ménage avait été vite fait. C'était pas le jour où il fallait joueur aux cartes ou tripoter madame dans le noir.

Pourtant malgré le foutoir, croyez-le ou non, mais ça n'arrêtait pas un artiste. Une chanteuse de cabaret s'en donnait à cœur joie et l'autre zinzin qui me disait que c'était normal. Je le regardais bizarrement mais puisque c'était lui qui le disait. Soit. Je lui demandais simplement de nous sortir d'ici entier dans la mesure du possible, pour le reste, je le jugerais pas. Pas trop en tout cas. On défonçait littéralement tout sur notre passage, ça gueulait, ça criait, ça insultait. Et dire que moi je pouvais pas en placer une.... mais je pus pas m'en empêcher à un moment donné, lorsqu'une flèche tomba pile poile à l'endroit où je venais d'en retirer une sur ma poupée a levé un doigt majeur majestueux à l'égard de ces enfoirés du dimanche. Je leur fis même l'honneur de lever le second tellement j'avais les boules.... avant de nous prendre une pluie de projectiles. Je redevins sérieuse quelques secondes, le temps de dégainer à nouveau Itori pour qu'elle déplia un bouclier de chakra pour nous protéger.

La course était toujours aussi folle alors qu'on avait enfin rejoint l'extérieur et je reconnaissais entre mille l'odeur sèche du sable. Je finis par me redresser - bien qu'avec prudence et en me tenant comme je pus - et voyait qu'au devant de nous, quelque chose se dessinait. Cela sentait pas bon, encore une fois. Y avait une rangée de types, alignés comme des oignons armés de lances. Pourtant, Maïka ralentissait pas du tout, il fonçait droit devant. J'étais à deux doigts de penser que ce type était suicidaire jusqu'à ce qu'il hurla qu'on devait se tenir prêt à sauter. Bon sang. C'était vraiment la merde.

Quelques centièmes de secondes plus tard, j'avais sauté comme une tarée du char. Je me retrouvais étalée sur le sol, après un bon rouler-boulet en tête à tête avec Itori. Heureusement que j'avais relâché mes fils, sinon je me retrouverais saucissonnée avec elle. Quand bien même, j'avais mal partout. Déjà que je m'étais mangée une flèche, cette sauterie allait pas me faire du bien. Alors que tout mon corps était endolori à cause de ma sortie en char, je cherchais presque nerveusement de quoi fumer. Il me fallait à tout pris mon tabac. Ce ne fut qu'à la première bouchée qu'un sentiment d'apaisement me saisit mais pas pour longtemps. Derrière nous, les soldats commençaient à se regrouper et je voyais déjà Maïka sauter de l'autre côté des remparts. Naturellement, j'en fis de même avant qu'il ne me regarda avec un air de chien battu. On sentait que cela le faisait un peu chier que tout partie en sucette. Je soupirais tout en crachant ma fumée. Je me contentais alors de faire un signe de main et lui indiquait une direction à prendre. Le désert, c'était ma maison après tout.

A mon tour d'être la meneuse de la danse.

On s'enfonça dans l'immensité des dunes, la tête couverte de ce qu'on pouvait pour éviter l'insolation. Il fallait qu'on trouvât un lieu tranquille pour se reposer, manger un peu et surtout soigner ce qu'il y avait à soigner. J'avais pas envie de nous amener dans le premier hameau venu, après tout, peut-être que des messagers volants avaient déjà annoncés qu'on était recherché. Il fallait laisser un peu tasser les choses du coup... direction une petite zone connue de moi-même, et des nomades qui connaissaient la région.

J'emmenais donc la troupe en direction de vieilles ruines, majoritairement grignotées par les dunes et à semi-enseveli. Il fallait avoir l'oeil ou bien s'approcher d'assez prêt pour voir qu'il s'agissait d'un ancien village.. ou peut-être un temple. Difficile à savoir en réalité. En tout cas, à la vue de ce coin, ça inspirait pas grand chose, ce que je comprenais tout à fait mais je leur fis un signe de continuer à me suivre. Parmi les édifices ensevelis, il y en avait un qui laissait deviner une ouverture un peu plus large, il y avait un étrange toit arrondi comme une coupole mais brisé à un endroit, laissant passer la lumière à l'intérieur. Avant de les faire entrer, je sortis une corde de mes affaires que je nouais fermement à une pierre au niveau de l'entrée puis la balança à l'intérieur. Cependant, je m'en servis pas pour descendre, c'était plutôt là pour aider à nous remonter plus tard. Je me laissais glisser sur le sable qui s'était engouffré à l'intérieur pour atterrir dans ce qui semblait être une ancienne grande salle autrefois. Maintenant la moitié de la pièce était au désert.. ou presque.

Pourquoi je les avais conduis là? Pour plusieurs raison : un c'était paumé et à moins de connaître, impossible de nous retrouver; deux c'était humide grâce aux pierres froides de l'édifice, on était à l'abri de la chaleur et y avait un peu d'eau qui ruisselait d'une fontaine murale, le truc était toujours relié à une ancienne nappe ou un truc du genre; trois, il y avait de la mousse qui avait poussé un peu partout, ça nous permettrait de dormir tranquillement; quatre, il devait y avoir des rongeurs qu'on pourrait bouffer si on manquait de nourriture. Après tout, on était pas les seuls qui voulaient profiter de ce petit paradis. Il fallait dire qu'on pouvait s'enfoncer dans l'édifice, il y avait des couloirs qui menaient à d'autres salles, totalement obscures pour le coup.

" Faites comme chez vous. "

Alors que j'éteignais une énième cigarette que j'avais fumé en chemin, je montrais mon petit calepin à mon camarade. C'était l'heure du camping.

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Le soleil écrasait le corps pourtant musclé de Maika. Chaque pas s'enfonçait dans le sable, rendant la marche plus difficile encore. S'il n'avait pas eu à porter la diva et Doro, il n'aurait pas peiné à suivre Honoka et son nuage de fumée qu'on aurait pu humer à des kilomètres dans un endroit à la senteur aussi pur et dénué de la pollution olfactive des hommes.

Le danseur serra les dents, il ne voulait pas paraître faible et se plaindre pour quelque chose qu'il avait lui-même provoqué, et suivit la jeune femme au travers des dunes, avec pour seule complainte le sifflement du vent sur le désert.
Honoka était muette, et cela arrangeait bien Maika. La parole n'avait jamais été son fort. Il n'était pas un érudit, il détestait la lecture et les interminables leçons de son ami Sachi sur toutes questions métaphysiques. La pensée de voir l'Illusionniste de Danzaemon faire du prosélytisme à Honoka l'amusa une seconde, mais, ce fut la seconde suffisante pour qu'il perde de vue la jeunne femme.
Il accéléra le pas pour gravir une énième dune et fit alors face à un ensemble de ruines qui semblaient à moitié immergées dans la mer de sable.
Sans doute mangées par le désert comme certaines îles avaient, paraît-il, été submergées par les océans.

Il y avait de la poésie qui émanait de ce panorama. La puissance des édifices de l'homme réduite à néant par une marée de minuscules cailloux. La grandeur d'une destinée écrasée par la vacuité d'une poussière voguant au gré du vent.

Maika posa la diva à terre, tandis que son compagnon quittait son cou pour admirer ces vestiges d'une civilisation oubliée.

- Une fois, j'ai rencontré une femme un peu bizarre sur un bateau naviguant sur les mers du Sud. Les gens la prenaient pour une Pythie en lien avec les Cinq ou je sais pas quoi, bref. Tout ça pour te dire que ce jour-là elle m'a dit en regardant un temple que l'on longeait. "L'architecture, c'est de la musique pétrifiée". Je crois que je viens de comprendre cette phrase.

Désireux d'en voir plus, Maika suivit Honoka jusqu'au cœur du cimetière de monuments.
La jeune femme semblait connaître les lieux, la suspicion de Maika fut confirmée quand elle mena la petite troupe jusqu'à l'intérieur d'une bâtisse.

Le changement de température fut si brutal que la diva grelotta une seconde, avant de se satisfaire de la fraîcheur de l'endroit.

- C'est qu'elle est pas con ! Tu vois, je les choisis balafrées, mais utiles ! J'ai toujours dit que les plus beaux kimonos se trouvaient dans les fripes, enfin les plus robustes. Tu vois ce que je veux dire ? Oh !

- Ta gueule.

- Tu me prends pour qui espèce...

Le hérisson se jeta toutes aiguilles sortis vers Maika tandis que celui-ci se préparait déjà à jouer de son bô.

- Banzai !!!! S'écria le hérisson.

Son cri fut stoppé net par le parfait coup de bâton qui renvoya la petite boule de piques vers le fond de l'immense pièce.

- Ne t'inquiète pas pour nous ! On est chez nous partout ! Dit Maika avec un sourire. Je vais aller chercher un truc à manger. Si tu peux ramener quelques bûches de bois ce serait pas de refus. N'hésite pas à prendre mademoiselle pour t'aider.

- Moi je chante. Je ne fais rien d'autre.

- Il y a quelques heures, tu ne chantais pas, tu étais à la botte d'un vieux croûton qui te recherche plus par fierté que parce que tu vaux quelque chose pour lui. Donc tu obéis à Madame et son pantin et tu la fermes aussi si tu veux pas goûter de mon bô comme Doro.

- Je t'emmerde ! Cria le petit animal dans la pénombre du fond. Il n'avait compris que son nom, mais cela suffisait.

Sanada posa une main sur l'épaule de Honoka, comme pour s'excuser de lui imposer des énergumènes pareilles. Puis, d'une facilité déconcertante, l'acrobate sortit du trou pour chasser.

En temps normal, Doro et lui n'avaient aucun mal à repérer la piste olfactive d'une proie. Le hérisson se fondait dans le bô de Maika et après avoir repéré la cible, ce dernier lançait alors un lancer du chasseur. Il ne restait plus qu'à ramener la bête avant de la dépecer.
Seul, il allait devoir se débrouiller autrement.

Doro, lui, s'enfonça encore un peu plus dans les ténèbres. Il ne pouvait pas communiquer avec Honoka ou avec la Diva, et de toute façon, à ce moment précis, il n'en avait pas envie.
L'obscurité ne l'effrayait pas, comme son humain de compagnie à qui, de son point de vue, il avait tout appris, il se fiait beaucoup plus à son nez qu'à ses yeux pour évoluer dans le monde. Les odeurs étaient d'une profondeur infinie en comparaison aux couleurs. La roche, le sable, la poussière, mais aussi la peur, la maladie ou le dégoût, tout avait une odeur. Pour Sachi qui entendait plus finement que les hommes, le concert du monde devait être bien différent des bruits que les simples mortels entendaient.
Prisonniers des sens, l'illusion ne cessait donc jamais.

- Ce taré de Sachi ! Dit Doro alors qu'il pensait à lui.

Quand Maika revint, le soleil avait disparu, mais sa lumière diffusait des couleurs pastels qui magnifiaient le paysage.

Il jeta un énorme serpent devant les deux jeunes femmes.

- J'ai trouvé que ça. On m'a dit que ça a le goût du poulet. Il est temps d'essayer.

À l'aide d'un kunai, Maika entreprit de dépecer la bête. La Diva s'éloigna pour s'allonger sur un lit naturel de mousse verte nourri par le fin filet d'eau qui coulait sur la brique.

Maika regarda Honoka dans les yeux alors qu'ils ne dansaient pas pour la première fois. L'odeur de tabac froid se mêlait à des effluves de vernis, d'huiles et de bois. Ses mains, surtout, étaient le terrain de toutes ses odeurs. Le métal de sa lame ajoutait un parfum plus acide au tout.

- C'est toi qui as fabriqué cette œuvre ? Demanda Maika en pointant du menton Itori, la petite fille de bois. Je n'ai jamais vu une kunoichi combattre de cette manière. C'est une tradition du désert, je présume. Tu viens d'où Honoka ? Si ça peut te rassurer, ma troupe n'a aucune attache. Tu ne serais pas mon ennemi même si tu es Kaigan. C'est les terreurs par chez-vous d'après ce que j'ai entendu depuis le début de mon voyage.
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Shirogane Honoka
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C'était un peu bizarre comme relation, je volais dire, avec l'autre porc-épic. Il était pas du genre causant mais j'avais l'impression que le peu de fois où il voulait bien dire quelque chose, c'était pour sortir de grande phrase, à l'image d'un théâtreux. Il fallait aussi dire que derrière une telle masse, j'aurais jamais imaginer qu'il y avait un danseur qui sommeillait en lui. Il y avait peut-être un grand philosophe. Comme quoi, il fallait mieux éviter de prétendre qu'on avait tout vu dans sa vie. M'enfin bref.

A la vue des circonstances, je finis par les guider dans des ruines perdues dans le désert, connues des vrais nomades du pays du vent. C'était le genre d'endroit qui avait disparu des cartes mais qui demeuraient dans le crâne des vrais voyageurs. En gros, une bonne planque mais pas que. Un fois que nous étions en bas, je lui présentais sommairement les lieux jusqu'à voir son hérisson volé. Alors, je voulais pas me la ramener mais c'était pas de la maltraitance, ça? En tout cas, il entretenait de drôle de rapport avec son animal de compagnie. J'allais pas juger. Le bestiau ne semblait pas lui en tenir rigueur outre mesure, sinon il ne le suivrait pas. Il s'ensuivit ensuite une petite embrouille avec la diva à qui il priait de venir me filer un coup de main. Je secouais pourtant la tête négativement pour signifier que ce n'était pas la peine, j'allais me démerder. Fallait dire que j'avais pas tellement envie de me coltiner la gamine capricieuse pour l'entendre geindre.

" Je vais chercher du bois. La gamine peut rester là. "

Je lui montrais mon papier, avant de le voir grimper à la surface comme un acrobate. Je ne pus m'empêcher de siffler en guise d'admiration. J'avais pas le loisir d'avoir autant de force dans les cuissots, bien que je n'avais pas en rougir. Je finis par tourner mon regard vers la gamine à qui j'agitais ma réponse sous les yeux. Elle me toisa avec un certain dédain avant de se chercher une place confortable. Super. Bonne ambiance.

Sans chercher à comprendre plus loin, je me mis à chercher du bois sec. Il y avait toujours des trucs dans les ruines, des choses qui apparaissaient toujours d'apparence inutile mais qui ne l'était pas pour certains yeux comme par exemple un bout de chaise pété, un banc à moitié rongé par les insectes, des poutres... si cela avait pas moisi, ça suffisait pour allumer un feu. Il m'en fallut pas plus pour revenir au campement avec le nécessaire, même si je dus faire plusieurs aller-retour. Nos prédécesseurs avaient laissé de quoi faire un brasero de fortune dans lequel je mis les morceaux de bois recueillis. Il me suffit par la suite de caler du papier que j'arrachasse de mon calepin pour faire allume-feu et mes allumettes que je me gardais généralement pour mes clopes. Et bingo. Enfin... bingo parce que j'avais un peu le coup, sinon, c'était toujours la merde d'allumer un feu quand on utilisait pas le katon. J'avais toujours un parchemin explosif sous le coude mais ça me semblait un peu extrême comme méthode... et bonjour la discrétion.

Notre joyeuse petite troupe s'installa devant le feu, guettant le retour de Maïka dans un silence presque religieux. J'avais installé Itori à mes côtés, la gamine faisait la tronche et le hérisson... bah il faisait une tronche de hérisson. Cependant, notre chasseur finit par revenir mais avec pour seule pitance un serpent qui allait pas nourrir son homme. Mais on allait pas cracher sur de la viande fraîche. Je le laissais jouer les cuistots parce que c'était pas mon truc. En attendant, je m'allumais une cigarette jusqu'à ce qu'il m'interrogea.

Mais alors qu'il prononça le nom des Kaigan, je pus m'empêcher d'avoir un petit sourire en coin. S'il savait... je soupirais, crachais ma fumée sur le côté avant de reprendre mon petit calepin pour lui répondre.

" Je m'appelle Honoka Shirogane et j'appartiens au clan du même nom. Nous sommes ce que l'on appelle des marionnettistes et nous nous battons avec ces petites merveilles d'ingénierie. La tradition veut que l'on construit sa marionnette, mais il y en a qui préfère en acheter. On peut être doué pour les manipuler mais pas forcément pour les construire. "

Je lui agitais le papier sous le nez et une fois qu'il eut le temps de tout lire, je fis une boulette que je jetais dans le feu pour l'entretenir.

" Quant à l'endroit d'où je viens, je te dirais d'ici ou d'ailleurs, c'est pareil. Je suis du genre à valdinguer dans le pays du vent. "

Je fis un léger sourire alors que je reprenais une bouffée de la clope.

" A quel genre de troupe tu appartiens? Tu sais te battre, danser, et tu cherchais une chanteuse. On peut dire que c'est surprenant. "

Je finis par poser mes yeux améthystes dans sa direction, cherchant peut-être un peu à percer l'énigme... mais avec un colosse comme lui, dur, dur.

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Maika
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Pour une raison des plus étrange, Maika appréciait le moyen de communication de la Shirogane. En effet, ce plaisir de la lettre était né alors que l'enfant et cobaye enfermé dans une cellule avait appris à lire avec la cantatrice, celle qui avait construit l'homme qu'il était, au travers d'un minuscule trou dans un mur.

Plus que par la parole, sauf si elle était écrite avant, il trouvait que l'émotion des mots, leur magie aussi, explosait bien plus aux yeux que l'oral. Bien entendu, il lui arrivait de déclamer des vers, même si c'était le travail du Coryphée, mais pour un néophyte du langage comme lui, la lueur de magie semblait briller plus facilement lorsqu'elle avait un parchemin pour décor.

Le colosse eut un sourire en lisant la réponse de la jeune femme. Il ne savait rien des Shirogane, et il n'avait que faire de l'appartenance de celle qui l'avait aidée et suivi malgré le saugrenue de la situation.

Quand elle posa la question sur sa troupe, Sanada se contenta de sourire, restant tout aussi évasive qu'elle l'avait été sur ses origines et sa vie.

- Nous sommes de simples artistes qui avons dédié notre vie à l'art que nous chérissons. La danse dans mon cas. Le combat n'est qu'une danse différente, qui joue sur les contre-temps. Il faut que ta rythmique soit légèrement décalée de celle de ton adversaire, ainsi, tu pourras le frapper avant qu'il ne te frappe. La danse, c'est se mouvoir, marcher, courir et ramper. C'est pour ça que je sais me battre, rien d'autre.

C'est ce moment que choisit Doro pour revenir, des champignons ramassés dans les tréfonds de cette ruine humide pleins les pattes.
Sans regarder Maika une seconde, il jeta les champignons à ses pieds et avec toute la mignonnerie dont cette bestiole était capable, partit se réfugier sur Honoka avant de se blottir en boule, ne laissant plus que ses piques visibles à la face du monde.

Tout en piquant les morceaux de serpent qu'il alternait avec un champignon, Maika alimenta le feu et bientôt, une douce odeur de viande cuite au charbon de bois emplit la pièce qui heureusement avait de nombreux trous pour laisser la fumée s'échapper.

Le repas fut silencieux et frugal. Maika s'endormit presque juste après, épuisé par les jours qu'ils venaient de passer, mais heureux d'avoir accompli sa mission.

Quand le soleil se leva, Maika remonta quelques minutes pour s'assurer qu'il n'y avait personne avant d'appeler les autres à le rejoindre. Il ne fallait pas rester dans cette région. Son physique pour le moins reconnaissable ne l'aidait pas, sans compter qu'un homme accompagné d'un hérisson kleptomane laissait toujours des témoignages derrière lui.

Encore une fois, il avait besoin de la kunoichi aux yeux lavande pour le guider jusqu'au port le plus proche.

- C'est la dernière chose que je vais te demander Honoka, peux-tu m'indiquer, ou me mener à cet endroit ? Dit-il en indiquant l'embouchure d'un fleuve. Je prendrai un bateau ici pour retrouver mes compagnons. Tu as déjà fait beaucoup, mais je serai incapable de me retrouver dans ce paysage aussi beau que monotone. Si tu m'aides, Danzaemon aura une dette envers toi, et nous payons toujours nos dettes.

- Oh non ! On va pas encore marcher ! J'en peux plus moi ! Gémit la diva.

- Fais-la taire avant que je la bute bordel ! Dit Doro. Honoka, elle a au moins la décence de la fermer. Voilà une femme qui sait tenir son rang !

- Non mais tu t'es regardé ? C'est pas des mains que t'as, c'est des pattes, c'est pas une bouche que t'as, mais une gueule ! Respecte-la.

- Je suis un putain de mammifère moi ! La crème de la crème des animaux sur cette terre. Et un mâle.

- Je vais te buter ! Dit Maika en se précipitant vers Doro.

Celui-ci esquiva promptement le bô du danseur et se réfugia sur la tête d'Honoka caressant ses cheveux en couinant comme une bonne victime. Ses yeux ronds et vitreux emplit de fausses larmes.

- Allez protège-moi femelle. Montre lui comment tu es con!

Maika ne supportait pas le comportement de Doro dans ces cas-là, mais il avait maintes fois tenté d'expliquer les manipulations de l'animal. Malheureusement, celui-ci savait se faire bien voir et il avait conscience que seul Maika pouvait le comprendre. Il passait donc pour une adorable petite bête auprès des mêmes personnes qu'il insultait avec vigueur et plaisir.

Parfois, le colosse se demandait si la perversion de Doro venait de sa cohabitation avec l'homme ou si c'était une composante naturelle de son exécrable tempérament.
Ne voulant pas retarder le voyage et celle qu'il retenait depuis plusieurs jours, il décida d'ignorer Doro le reste du voyage.

Entre le hérisson et la chanteuse capricieuse, il n'était pas sûr de les ramener vivant, non pas qu'il avait peur de faillir à sa mission, au contraire. Il aurait voulu les tuer tous les deux sur-le-champ.

La diva sur le dos, il espéra de tout son cœur que la marionnettiste allait continuer le chemin avec lui.
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C'était curieux comme moi et le grand porc-épic on pouvait avoir autant de ressemblances que de différences. On appartenait clairement pas au même monde mais on semblait curieusement se comprendre. Sa réponse me fit sourire parce qu'on ne dévoilait, lui comme moi, que ce qu'on voulait bien dire, on allait pas au-delà tout en respectant nos silences. Après tout, on avait pas besoin d'en savoir plus non plus. L'essentiel suffisait mais j'aimais bien sa comparaison entre la danse et les postures de combat. Est-ce que je pouvais aussi dire que je dansais avec ma marionnette? Peut-être. Je supposais que oui. Ou je n'étais qu'un maître d'orchestre qui battait le rythme, le professeur de danse de ballet? L'image m'amusait.

Mais alors que mes pensées s'éloignaient en même temps que mes ronds de fumée, le petit Doro revint avec des champignons dans le bec, les déposant au pied de son maître. C'était vraiment un animal aussi curieux que mignon, même à mes yeux qui généralement étaient indifférents à tout - sauf peut-être à ce qui avait un intérêt non-négligeable à ma manière de vivre soit fumer, boire et mes marionnettes. Bien que depuis quelques mois je m'interrogeais sur la possibilité d'adopter un chat. Vie passionnante. Bref, le machin vint se mettre en boule au creux de mes jambes sans que j'eûs mon mot à dire. Il m'aurait été aisée de le virer mais comme il faisait pas de mal, je laissais faire. Je me contentais de manger en la compagnie de Maïka en silence, appréciant le peu qu'on avait récolté jusqu'à ce que le sommeil nous gagna naturellement et je pense pouvoir dire qu'on avait dormi comme des bébés. Il fallait dire qu la journée avait été... longue.

Le réveil? Bizarre, je dirais. J'avais presque oublié cette sensation d'émerger au milieu de nulle part, me rappelant quelques souvenirs de la vie nomade Shirogane que j'avais mené avec mon vieux. Y avait aussi quelques souvenirs Kaigan dans le lot mais c'était très différent. Pas la même ambiance on allait dire. En tout cas, à peine le temps de vérifier qu'on avait pas nos poursuivants dans les environs, on finit par tous remonter à la surface avec un soleil qui tapait déjà. La magie de la région. Mais alors que je commençais à me regarder comme il faut en ajustant mon manteau et ma capuche sur la tête, Maïka semblait avoir besoin d'un service supplémentaire. Je me mis à soupirer. Pas pour la demande, mais les kilomètres supplémentaires que j'allais me taper. Je ne pouvais pas nier que j'étais un peu flemmarde sur les rebords.

À ce moment-là, il me montra une carte et me désigna le lieu où il voulait se rendre. Un port? Mouais. L'air marin pourrait pas me faire du mal et je trouverais bien un tripot pour boire un coup, même si je supposais que la qualité serait dégueu. M'enfin, à la vue de notre position et mes connaissances, je savais plus ou moins comment m'y rendre mais ça restait une trotte de traverser les plaines. Seulement au même instant où il m'expliqua où il voulait se rendre, la gamine se mit à geindre et je vis Maîka se retourner vers son hérisson qui couinait... bizarrement. En les regardant, on aurait presque dit qu'ils avaient une conversation.... c'était vraiment bizarre... vraiment.

Mais je finis par m'en désintéresser pour prendre mon carnet et commencer à écrire. Je ne fis même pas un geste supplémentaire quand l'animal me sauta dessus pour renifler mes cheveux. Me semblait l'entendre chouiner mais j'étais concentrée sur mes mots... jusqu'à ce que je montrasse ma note à mon grand camarade.

" Je dirais que j'ai pas trop le choix de t'y conduire, tu m'as toujours pas payé mon verre mais sache que cela demandera plusieurs jours de traversée, si on a aucun problème en cours. On devra se ravitailler, et ça va nous obliger à faire un petit détour. "

Je lui tendis mon premier message avant d'enchainer.

" Je sais pas qui est ton Danzaemon et t'as pas besoin de lui coller une dette sur le dos. Techniquement, y a que toi qui a une dette envers moi. Et puis les chances qu'on se revoie sont infimes de toute façon et je préfère les paiements en nature. Paie-moi ton coup à l'arriver, c'est suffisant. "

Je lui tendis mon nouveau papier avant de lui afficher un petit sourire. Je partais toujours du principe qu'on pouvait claquer à tout moment alors les promesses, les dettes, c'était un peu comme du vent. Si je me faisais buter dans deux jours, ça me ferait une belle jambe qu'il eut une dette... comme dans le sens inverse après tout. S'il claquait, il ne la paiera jamais. J'avais une philosophie de vie assez simple et j'étais pas une rêveuse. Je prenais ce qui venait. Point. J'évitais de trop remettre au lendemain et je ne promettais jamais rien.

Sur ces dernières paroles, je fis un signe pour que nous nous mettions rapidement en route et ce fut le début de la pénible et longue traversée. La gamine arrêtait pas de râler, de demander quand on arriverait, si on pouvait s'arrêter. Je restais calme cependant, mon agacement se traduisait plutôt sur ma consommation de cigarettes qui devenaient de plus en plus grande au fur et à mesure que nous avancions. Mais bon, je finis toutefois par céder à la gamine en passant par un petit village - au prétexte de nous ravitailler et surtout pour qu'elle puisse fermer un peu son bec. Mais à peine avions-nous mis les pieds là-bas que je reconnus des shinobis de Suna, sans doute une équipe qui revenait de mission. Oups.

J'abaissais rapidement ma capuche et baissais les yeux pour qu'ils ne me croisaient pas le regard. Comme je portais pas mon bandeau et que j'avais bien planqué ma marionnette, il suffisait que j'eûs l'air à peu près naturelle pour tracer ma route mais... Maïka avait dû remarquer que quelque chose clochait dans mon attitude. En tout cas, je m'étais pas faite gauler, ils en avaient rien à foutre mais je préférais rester prudente. Cela la foutait mal. J'avais rien à me reprocher mais j'avais déjà bien assez du monde au cul parmi les Shirogane et l'administration qu'on pourrait me foutre des problèmes inexistants sur le dos. Je préférais éviter les sermons, les reproches et les blâmes gratuit. J'en avais déjà long sur les bras alors....

Sans rien rajouter sur le sujet, je finis quand même par adresser un petit mot à mon camarade pour lui signifier qu'on allait rester dans les environs mais qu'on ne s'éterniserait pas à moins que la gamine eut vraiment besoin de pioncer...

" On peut faire le plein de vivre ici et si la gamine peut pas suivre la cadence, on peut pioncer ici mais... on partira à l'aube. Je te laisse décider. Y a une auberge pas trop chère là-bas pour des chambres pas chères. "

Sous mon capuchon et mon foulard, on ne voyait que mes yeux briller, à l'affût du moindre problème potentiel... et bizarrement, j'avais un pressentiment qu'une connerie allait nous tomber dessus.

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Maika
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La belle Honaka était une bénédiction pour le duo de Danzaemon. Malgré son caractère exécrable, Doro avait un don pour renifler les bonnes personnes et sans nul doute que sans son aide la mission d'extraction de la diva aurait été un calvaire difficile à surmonter.
De par sa connaissance du terrain, la marionnettiste guida la troupe jusqu'à une petite bourgade où ils espéraient atténuer les complaintes de la chanteuse.

Dans le village, l'attitude d'Honoka changea légèrement, Maika sentit des effluves de soldats. Le sang, le métal rayé, l'alcool et la sueur, tout correspondait à une petite troupe de combattants endurcis. L'Équilibriste de Danzaemon ne chercha pas à approfondir sa recherche quant au malaise de sa partenaire, il avait compris, il ne fallait pas rester ici très longtemps.

- On prend à manger et on repart. Dit-il simplement à l'endroit de la Diva.

- Hors de question, on se repose ou je crie de toutes mes forces !

Maika retint son pied qui avait une furieuse envie de faire connaissance avec la nuque de l'insupportable cantatrice, mais dû plier. Il n'était pas question de créer un esclandre en pleine rue. Il fallait pouvoir continuer la route sans encombre.

Il pénétra donc le premier dans une auberge sur le bord de la grande route qui longeait le village. Au centre de la pièce, une vaste scène circulaire accueillait un groupe de trois chanteurs qui susurraient une ballade. Autour, quelques personnes dansaient lentement tandis que la grande majorité des autres les observaient, assis autour des tables qui encerclaient la piste de danse.

La petite bande composée d'un colosse à la chevelure hirsute, d'un Hérisson bardé de bijoux en toc, d'une cuisinière un peu rondouillette et d'une belle femme bardé de cicatrices ne passaient malheureusement pas inaperçu et tout le monde se retourna. Sentant les dizaines de regards plantés sur lui, Maika tenta d'adopter une démarche la plus naturelle possible afin de traverser la salle. Arrivé au milieu, il remarqua avec horreur un groupe de soldats surarmés qui portait fièrement le bandeau du village de Suna.
La réputation des shinobis du désert les précédait. Partout dans le Sekai, la rigueur militaire des Sunajins était louée, leur courroux craint. La bande regardait un couple de danseurs, arborant eux aussi le signe militaire du village du vent. Dotés d'un certain sens du rythme, ils faisaient passer les autres couples pour des amateurs, à la plus grande satisfaction des ninjas qui applaudissaient les leurs et se moquaient des autres.

Maika se tourna alors vers les musiciens chevelus et chuchota quelque chose à l'un deux.
Il s'adressa ensuite à la diva, lui ordonnant d'aller chercher des vivres au bar accompagné de Doro.

- Tu prends des trucs et tu te barres, je te retrouve ensuite.

- Ne traîne pas !

- On va juste faire une petite diversion...

Alors que le groupe terminait sa chanson, Maika invita le couple de danseurs à se mesurer à lui et Honoka. Les clients du bar applaudirent, ayant plus qu'assez des médisances de ces étrangers si forts dans la vie comme sur la piste qu'ils ne pouvaient rétorquer.

Très vite, un cercle humain se forma entre les deux couples. Sous l'impulsion de la foule, le groupe entama une mélodie beaucoup plus rapide et entraînante.

Stayin Alive:

Alternant les pas avant et arrière, la main basculant en diagonale de sa hanche jusqu'au plafond doté de bougies multicolores, Maika attrapa la main de la belle muette pour l'entraîner dans ses pas. De par sa condition, Honoka avait appris à écouter naturellement plus que les "parlants" et ainsi, elle avait un sens du rythme et des pas qui n'avaient rien à envier à la sunajin qui les toisait du regard. Sous les cris encourageants des clients qui étaient enchantés du spectacle. Maika se saisit de sa partenaire pour l'envoyer en l'air, la récupérant par la taille avant de faire la toupie. Les pieds battants le sol en rythme, il l'invita ensuite à le suivre dans une chorégraphie rythmée qui alternaient les pas cassés et les mouvements plus fluides. Enfin, dans une dernière pirouette, ils invitèrent tout le monde à danser.

La foule qui se dressa d'un coup coupa la vue du groupe de soldats et des sunajins danseurs un instant.

- On file ! Cria Maika en attrapant la main d'Honoka pour ne pas la perdre.

Les chanteurs s'en donnaient toujours à cœur joie quand ils respirèrent l'air frais de la nuit. Doro était là, un sac de vivres deux fois plus gros que lui entre les pattes.

- Cette connasse ne veut rien faire ! Quand l'Augure en aura fini avec elle, je vais la percer ce ballon de merde !

- Calme-toi, on file !

- Sympa la musique !

- C'est pas terrible comme  style de musique ! Dit la Diva qui ne bien entendu pas le hérisson.

- Si c'est FUN Konasse !

Le reste de la route fut plus reposant, personne ne semblait les poursuivre et au petit matin, ils arrivèrent dans la cité portuaire.

Au loin, le large chapiteau de Danzaemon était construit, signe que la troupe allait rester ici un moment.

- Allez Honoka, il est temps pour moi de t'offrir ce fameux verre ! Dit-il avec un grand sourire.

Doro, lui, sautillait sur le bâton de Maika surexcité à l'idée de retrouver sa famille.

- Enfin à la maison ! S'écria le petit animal en laissant le groupe pour courir vers les artistes.

Aux abords de la route pavée, des artistes illuminaient la voie de crachat de feu, de magie mêlant habilement la poudre noire à l'art des sceaux et au ninjutsu pour former des décors de feu qui scintillaient dans le soleil couchant. Une musique agréable flottait dans l'air, le parfum des mets grillés s'échappaient d'une large place faite sur l'herbe où des acrobates sautaient joyeusement en rythme avec la musique.
Dans le fond, la grande cahute était posée, maison roulante aux allures pittoresques tant chaque mur, chaque porte, chaque fenêtre était si anarchiquement placé que le tout semblait tenir grâce à la force du chakra.

Maika invita celle qui venait de devenir son invité à l'intérieur, privilège rare pour une étrangère à la troupe. L'intérieur était déroutant pour un œil peu averti, certains animaux vaquaient à leurs occupations, révisaient leurs tours, ou dormaient tout simplement.

- Salut Maika ! Salut Poufiasse ! S'écria une voix qui semblait venir du coin de l'entrée.

Un instant plus tard, un perroquet d'une taille plus qu'honorable vola juste au-dessus d'eux et profita de la porte ouverte pour prendre l'air.

Après avoir traversé des couloirs biscornus, des portes de toutes tailles, et quelques escaliers où la moitié des marches manquaient, ils parvinrent dans une cuisine de belle taille. Au centre, une large table de bois brute semblait clouer au sol. Maika ouvrit un placard qui contenait une bonne centaine de bouteilles différentes.

- C'est l'avantage de voyager, on peut rapporter des trucs d'un peu partout. Tu veux quoi ? Du Saké de Baransu ? De la liqueur de rose de l'Isthme du gel ? Du vin de dattes des dunes ou un rhum vieilli dans les caves d'Uzushiogakure ?

Maika posa les bouteilles. Après tant de péripéties, il était temps de payer sa dette.
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Shirogane Honoka
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La messe était dite. Alors que j'avais proposé de rester pour la nuit ou bien de se carapater rapidement, la gamine fit un esclandre pour se reposer. Regardant du coin de l'œil Maïka, j'étais presque étonnée qu'il pût conserver son sang froid. Personnellement, je l'aurais sans doute assommer et bâillonner. Du coup, il abdiqua devant le caprice, sans doute pour éviter que l'on se fît plus remarquer. Il avait suffi d'un regard pour qu'il me comprît. On commençait à former un bien étrange duo, on s'habituait à l'un et l'autre. Avec toutes les conneries qu'ils nous étaient arrivés aussi...

On se dirigea vers le chemin de l'auberge où un curieux spectacle se produisait. C'était impressionnant le nombre de chanteurs que je croisais depuis ma rencontre avec le colosse hirsute. Il les attirait ou quoi ? Ou bien c'était un sacré foutage de gueule de la part des dieux puisque je n'avais pas de voix ? Alors que je laissais mon camarade s'occuper des formalités, je contemplais sur la piste les danseurs. Il n'y avait que des couples qui donnaient l'impression de voguer sur la mélodie. J'aurais pu trouver cela attendrissant si je n'avais pas été une femme aussi cynique.... mais je finis par très rapidement détourner la tête quand j'aperçus les symboles de Suna sur quelques vestons. Bordel. C'était bien ma vaine. Voilà qu'on se payait des danseurs dans nos rangs.... et après, on me traiterait de fainéante, hein? Je commençais à me rendre compte l'étrange impression que cela faisait de se sentir envahi par l'ennemi... enfin ici, c'était plus que je voulais pas me faire taper sur les doigts par Grand Papa.

Seulement voilà. Autant on arrivait à peu près à se comprendre avec Maïka, autant on était pas totalement sur la même longueur d'onde non plus. Plus je voulais noyer le poisson, plus il voulait jouer à ceux qui se faisaient remarquer, le genre "plus c'est gros plus ça passe". Il me traîna une nouvelle fois dans un délire inimaginable. Il m'avait dit qu'il était danseur, mais moi, c'était clairement pas ma profession. Pourtant, il me prit par la main et fit de moi à nouveau sa cavalière. Est-ce que je devais m'y opposer ? Cela aurait eu l'air trop suspect et puis comme je l'accompagnais, je me devais de jouer le jeu. Je supposais qu'il avait une idée derrière la tête, bien que cela m'échappait totalement.  

Après m'avoir traîné sur scène pour amuser les bourgeois, je me retrouvais à faire un concours improvisé de danses acrobatiques. Si vous tentiez d'imaginer la scène, ne me représentait pas avec le sourire aux lèvres, c'était vraiment pas le cas. Par contre, je tâchais de faire de mon mieux pour suivre chacun de ses gestes de Maïka, je reproduisais exactement ce qu'il faisait en suivant le rythme bizarre de la danse folklorique à laquelle je m'adonnais. Lorsque l'on devait faire une chose ensemble, et bien je le laissais totalement prendre le dessus. Je ne compris même pas comment à un moment donné je me retrouvasse à faire la toupie, mais je l'avais fait. Et puis d'un seul coup, sans rien comprendre, il cria qu'il fallait que l'on filât dès que ceux qui n'étaient que des spectateurs se mêlèrent à nous. Qu'est-ce que je fis ? J'obéis. Je me mis à courir, tenue par la main puissance du colosse. Dans notre course folle, on rejoignit la diva avec le petit hérisson. Ils semblaient avoir tout trouvé pour que l'on reprit la route le plus rapidement possible en direction de la zone portuaire.

Combien de temps cela prit ? Exactement le nombre que j'avais indiqué. Notre principale chance était que l'on ne fut pas poursuivi et nous parvînmes à destination sans encombre. À notre arrivée, j'eus droit à la vision d'un énorme chapiteau de cirque. Je me demandais curieusement de quoi cela avait l'air, jusqu'à comprendre que c'était la troupe de Maïka. D'ailleurs, il m'indiqua que c'était l'heure du verre tant attendu et je ne me fis pas prier. Je lui fis un petit salut de la main comme quoi c'était pas de refus.

C'était sur ça qu'on finit par abandonner la diva et le hérisson. Moi je me contentais de suivre mon grand ami. Silencieuse et nonchalante, je fus très surprise de découvrir un peu l'envers du décor. C'était vraiment une ambiance un peu particulière, entre le flippant et le spectaculaire. On pouvait mater des acrobates comme des clowns, des magiciens dont les sorts trahissaient pour un œil comme le mien des techniques shinobis détournées. En voilà de drôle d'usage. Le seul couac de tout ce bordel fut le perroquet qui m'insulta gratuitement, me surprenant au passage puisqu'il savait différencier l'hirsute de sa compagnie. Il aurait pu au moins être plus poli de bestiaux.

On traversa alors un véritable zoo jusqu'à finir dans la cuisine de la troupe. Enfin contente de pouvoir poser mon postérieur sur un tabouret alors que mon camarade me présenta un panel de bouteilles très différents. Lentement, je me mis à les regarder les unes après les autres, je connaissais pas tous les alcools après tout et je fus curieuse de goûter à celui de l'Isthme de gel. Je lui tendis alors mon choix alors que de l'autre côté, je sortis mon calepin.

" Plutôt poli ton camarade à plume. Tu dois pas ramener beaucoup de sainte femme dans ton boui-boui je suppose ? En tout cas, merci pour le verre. Je commençais à avoir la gorge sèche. "

J'attendis d'avoir mon verre pour me mettre à goûter la fameuse liqueur. C'était étonnamment pas mauvais. J'étais plutôt du genre à boire du saké, mais je pouvais très bien me faire à ce genre de truc.

" Cela a vraiment de la gueule votre chapiteau. C'est très impressionnant. Du coup, tu donnes des spectacles de danses en faisait des tournées si j'ai tout capté ? Cela paie bien comme boulot ? "

Vu la façon dont il bougeait, je supposais. Personne pouvait s'imaginer qu'un grand dadet comme lui avait de telle capacité à se mouvoir. Ça devait impressionner les foules à tous les coups.

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Maika
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Maika éclata d'un rire gras à l'évocation de Pupute, un compagnon animal d'un membre de la meute, la branche des dresseurs du cirque, qui s'était auto-baptisée et ne retenait que les mots grossiers de la langue humaine. Il servit la liqueur de rose qui avait l'étrange propriété de givrer le verre dans lequel elle était versée. Après avoir avalé le sien cul-sec, il sentit une brûlure glacée lui envahir la gorge puis l'estomac, le délicat goût de la fleur ne vint que dans un second temps, exaltant les papilles du danseur.

Il garda le silence sur l'allusion aux jeunes femmes, il lui arrivait souvent de recevoir des avances de quelques nobles ou paysannes après un spectacle, mais jamais il n'avait accepté. Maika portait le nom du seul amour qu'il avait jamais eu, un amour platonique, entre deux geôles lugubres. Jamais de sa vie il n'avait ressenti une quelconque envie sexuelle. Il avait tenté la chose bien évidemment, mais il ne sentait presque rien en comparaison à une chorégraphie lascive avec une belle jeune femme. La danse, c'était sa façon de vivre, de s'exprimer, de faire l'amour aussi.

- Ne t'en fais pas pour Pupute le perroquet, il est un peu...nerveux avec les étrangers. Enfin, allez, bois ! Dit-il. En se resservant un verre. Merci ! Oui, c'est notre maison, on tourne dans le Sekai pour offrir du spectacle aux gens. On aide parfois nos hôtes aussi. Il avala le deuxième verre et le posa avec force sur la table. Oh, pour la paie, on accomplit des missions, on fait ça...Parce que c'est notre vie.

Il sentit le contrat gravé sur ses avant-bras le brûler un peu alors que le sang dessinait fugacement ce qui le liait à tout jamais au cirque. Il n'allait pas lui dire qu'il était condamné à une vie enfermé après sa mort, comme son prédécesseur le servait en ce moment même, prisonnier des flammes tant qu'il ne faisait pas appel à elle. Après l'aventure qu'ils venaient de vivre, il avait une confiance aveugle en Honoka, Doro l'avait choisi, et elle avait réussi à les sortir de situations où la trahison aurait été une solution bien plus aisée. Mais il ne pouvait pas révéler "l'envers du décor", le cirque était un lieu de magie, ce qui se tramait en coulisse ne concernait que les artistes.

- Maika, je peux te parler une seconde ?

C'était un homme assez vieux, un visage d'ange et un étrange chapeau blanc sur la tête, le Coryphée de Danzaemon venait d'apprendre la revenue de Maika et il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer. L'Augure venait d'examiner la diva, et elle n'était pas une digne successeure pour le Coryphée. Pourtant, le temps jouait contre eux. Il ne restait que quelques mois de vie au chanteur et musicien en chef du cirque. La malédiction de leur organisation l'avait affaibli. Il pouvait encore chanter, mais il ne pouvait plus combattre, or, cela marquait en général le crépuscule de ces artistes. Heureusement, ils avaient une nouvelle piste, après le spectacle de ce soir, le hérisson et son danseur allaient devoir repartir aussitôt.

Il revint vers Honoka et lui tendit la main avec un sourire.

- Je repars vers le nord dès ce soir. Mais je tiens à ce que tu danses avec moi durant cette représentation. Une dernière fois.

Sans trop lui laisser le choix, comme depuis le début de leur rencontre, il l'a força à boire quelques verres de liqueur de rose et l'entraîna vers les coulisses du chapiteau. Là, les artistes de Danzaemon habillèrent Maika et Honoka à l'aide d'une technique de ninpo propre à l'organisation. Maika avait un kimono de soie rouge tandis que Honoka, plus splendide que jamais, arborait un chignon qui dégageait son visage maquillé par les sorts de la troupe, si bien que ses cicatrices, qui faisaient pourtant une grande partie de son charme pour Maika, furent camouflées.
Ses courbes étaient soulignées par un splendide kimono qui semblait si fin qu'il aurait pu être tissé dans les ateliers des légendaires Kamiko. Il n'en avait ni le confort, ni la robustesse cependant.
De couleurs or et rouge, les magnifiques dessins semblaient évoquer un soleil se couchant sur un désert.
Arborant un masque traditionnel qui répondait à celui de Maika, les deux shinobis regardèrent le Coryphée et son orchestre prendre place dans un chapiteau qui semblait chauffé à blanc à la perspective d'assister à un spectacle qu'on disait unique.

Maika souffla un mot à son acolyte musicien, regardant Honoka avec un léger sourire. Ce soir, il allait tout d'abord rendre hommage à leur rencontre.


             
 ***************************


St James infirmary:



Comme toujours pour Maika, les souvenirs de ses expériences étaient rythmés par la musique et la danse. Ainsi, il ne fit pas le choix de leur premier dialogue ou de leur premier combat pour rappeler ce moment, mais bien leur première danse.

Quelques notes glissées aux musiciens du cirque avaient suffi pour qu'ils interprètent leur version de la chanson qui avait rythmé leurs premiers pas dansants.
L'air lancinant joué dans le palais du magnat était sublimé par Danzaemon, mais pour le moment, il était difficile de reconnaître l'air qui avait soudé leurs destins. Le Coryphée, seul éclairé dans un océan obscur, jouait de cet instrument imposant qu'il avait rapporté des terres lointaines.

Les notes d'abord seules, furent rejointes par un halo de lumière rouge qui traversa la scène. Lentement, sous les doigts du musicien qui composait sur le moment, soutenu par son orchestre de cordes, la lumière s'intensifia, jouant des ombres et des danseurs placés dans l'assistance pour faire vivre le spectacle au plus près.

La mélodie se fit plus dramatique alors que doucement, la scène prenait une teinte orangée, se laissant découvrir au public. Au centre, des oiseaux de toutes les teintes tournoyaient, dans un bal aussi majestueux que colorés, les plumes, sublimés par les lumières de plus en plus vives s'agitèrent, formant des rondes et des spirales qui semblaient presque psychédéliques tant elles étaient captivantes. Le spectacle s'intensifia encore, avec l'arrivée du décor, entièrement sculpté de rêves et d'illusions. Lentement, les châteaux se formèrent, les mers montèrent autour de la piste, des arbres poussèrent entre les spectateurs. Sous les notes de plus en plus rythmées, le paysage se figea enfin, laissant la mélodie suivre la dramaturgie, avant de s'estomper complètement. Puis le silence.

Une rythmique reprit les devants de la scène, bientôt suivie par le son puissant et grave d'une contrebasse, aussitôt le Coryphée se joignit à la fête, ses doigts semblant dorénavant sauter sur ses notes. Alors que les instruments forgés de cuivre se mettaient à vibrer, Maika attrapa la main de Honoka et l'entraîna sur ce qui était, pour tous ceux sous le chapiteau enchanteur, le centre du monde.

Sous la rythmique imposée, le danseur et sa cavalière avançaient, d'une démarche presque animale. Maika fit le tour de sa partenaire, puis, tout en roulant les épaules, se mit à claquer des doigts en rythme avec la musique.

Autour d'eux, la troupe des équilibristes du cirque vinrent les rejoindre, adoptant la même gestuelle que leur leader. Dans une chorégraphie parfaitement exécutée, Danzaemon raconta l'histoire de la région, avec ses batailles, ses histoires d'amours et ses révolutions. Aidé par les illusions des magiciens du cirque, la scène se transformait au gré de la mélodie. Les nuages artificiels qui couvraient la toile rouge du chapiteau bougeaient de concert avec la troupe, les animaux, les dresseurs, les musiciens. Tous semblaient animés de la même énergie, de la même folie créatrice.

Lentement, les instruments disparurent, laissant le Coryphée conclure. La bataille avait été perdue. La scène, maintenant rouge-sang, était prête pour le second acte.

Maika garda fermement la main d'Honoka dans la sienne pour s'extirper de la cohue de la troupe qui se changeait pour la suite du spectacle. Il devait repartir, au service de ce même cirque, pour chercher les successeurs à leur malédiction.

Il sortit avec elle dans la fraîcheur du soir qui contrastait avec la fournaise de l'intérieur. Le Danzemon était placé sous le signe du feu après tout.

Déjà, Doro le hérisson était adossé à un arbre, le sac du duo prêt pour le voyage.

Maika se tourna vers Honoka pour la regarder une dernière fois dans ses habits de lumière.

- Je crois qu'avec ce spectacle, je te dois encore un verre demoiselle ! Merci d'être ce que tu es. Je suis certain que nous nous reverrons.

Il ne lui laissa pas le temps d'écrire quoi que ce soit dans son carnet et l'embrassa langoureusement dans un dernier geste musical en l'inclinant vers l'arrière, son kimono fendu dévoilant une jambe fine et galbée dans le mouvement.

Maika s'écarta ensuite et tourna le dos à la marionnettiste, il n'était pas un grand fan des adieux.

Doro le rejoignit sur la route, des bijoux qu'il avait sans doute volé aux spectateurs fortunés de ce soir pleins les doigts.

- Oh, ça va, fais pas la gueule ! Tu vas la revoir ta couillonne. Mais c'est vrai qu'une pouffiasse qui se la ferme autant, c'est une denrée rare ! Moi je te le dis !

- Tu vas pas commencer ! Rétorqua Maika visiblement de mauvaise humeur.

- Oh le con, mais c'est que tu l'aimes bien la poupée et sa poupée...

- Ta gueule...


- Poupée...poupée...poupééééééééée.


La route s'annonçait, comme toujours, très longue.
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