Le maître chauve || PV Chinoike Ryuku ||

Le maître chauve

IL FAIT FROID PUTAIN ! C’ÉTAIT QUOI MON IDÉE DE CONNE DE VENIR ICI ? J’avais affronté des adversaires puissants, survécu à une guerre, mais cet endroit aurait raison de moi un million de fois si je ne trouve pas un abri bientôt. C’est froid, c’est blanc, y’a pas un chat. Quelqu’un peu me dire ce que je fais là vraiment ?

Je me suis dit avant de partir : allons explorer le monde et trouver un maître d’arme. À la place, je me prends un mur de neige, des blizzards et de la glace. Okay, je me suis perdue en chemin, j’allais vers Baransu au début – après la guerre, je me suis dit que j’avais des chances de rencontrer des mercenaires et des hommes d’armes engagés pour protéger l’endroit – mais évidemment, on est en été et il neige … Je ne suis pas au bon endroit, hein ? On ne se le cachera pas, je ne suis pas une lumière lorsqu’il est question d’orientation, mais là … là c’est un échec critique.

Je marche dans la neige qui me monte jusqu’aux genoux. Évidemment, je suis méga ralentie et je ne sens plus mes mollets. Je suis certaine aussi qu’on pourrait m’amputer le nez et je ne le saurai jamais. Mes cils sont pleins de larmes gelées et quand je ferme les yeux, ça colle ensemble.

J’ai envie d’hurler, mais dans le désert de neige et de vent … ça ne sert à rien. C’est dans un moment comme ça que j’aurai voulu voir Otohime. Avec ses sceaux, elle avait probablement quelque chose pour se garder au chaud. Sinon Sanada ferait un bon four, la dernière fois, même sous la pluie son corps était chaud. Heureusement, si ça avait été Mifuyu … je serais morte. Son petit corps à demi mort et tout petit m’aurait plus volé le peu de chaleur que j’ai qu’elle aurait pu m’aider.

Mes bras sont serrés contre moi, frictionnant mes biceps en espérant générer un peu de chaleur, mais, honnêtement, je n’y crois pas. À ce point-ci, je veux juste sortir de cet enfer. Je n’ai rien d’efficace contre le froid.

Il fait un peu froid pour s'entrainer non ?

Je suis bien ici, a l’abri dans ma petite construction de fortune. Tout bon habitant de la région sait comment se fabriquer facilement de quoi s'abriter pour se faire un petit feu, mais surtout ne pas finir comme un glaçon. Que fais-je donc un peu éloigné de la grotte ? On peut appeler ça une randonné, un petit parcours pour fortifier le corps et l'esprit. Il est bon des fois de partir se ressourcer. C'est le meilleur moment pour ce genre d'excursion, il fait beau, il fait chaud pour la région, la végétation est présente, la faune nous salue. L'époque idéale pour découvrir de nouveaux horizons.

Il a beau faire chaud pour la région, je n'ai pas hésiter à me faire un petit feu pour être un peu plus a l'aise. J'ai préféré marquer un temps de pause dans ma balade. Le soleil presque au zénith, mon ventre me rappelle à l'ordre sur mes besoins naturels. C'est parfait, je viens tout fraîchement d'attraper un lapin. Il m'a suffi de trois coups de couteaux bien placés pour dépecer la bête. Le temps est calme et chaleureux, le moment propice pour faire de mauvaises rencontres. Comme celle qui se profile à quelques mètres, sa silhouette d'enfant enjoué balançant ses pieds dans le vide, assis sur un tronc d'arbre.

Tetsu ▬ Comment va mon petit Ryuku ? Tu te balades dans la forêt, tout seul ?
Ryuku ▬ Il faut croire, j'aime prendre l'air.

Je lui ai répondu ça d'un air nonchalant, entrecouper de bruits de mastication.

Tetsu ▬ Ahah, tu es vraiment un spécimen a par. Je ne me lasserais jamais de venir te voir. Il me tarde de te voir un jour sombrer dans les eaux profondes des ténèbres. Tu deviendras ainsi l'un de mes précieux fidèles.

Je soupire à l'écoute de ces paroles. Tiens, je suis bien calme aujourd'hui. Sa vision a le don de m'énerver d'habitude, me faisant monter dans les tours en seulement quelques secondes pour venir ravager, bien souvent, la zone où je me trouve. Aurais-je mûri ? Je suis peut-être simplement lassé de ce petit jeu.

Ryuku ▬ Tu es conscients qu'un jour, moi ou un autre, nous viendrons prendre ta place ? Nous triompherons et libérerons le monde de ton mal qui a fait souffrir bien trop de personnes.
Tetsu ▬ Ahah. Venez ! Je n'attends que ça, venez dont me distraire mortels, je m’ennuie a force de simplement corrompre les gens. Ahah

Il disparut dans une légère brise. Me laissant ainsi seul devant mon feu crépitant, une cuisse de lapin en bouche. C'est d'ailleurs à cet instant que mes sens s'agitent ! Une silhouette apparaît au loin. Juste après le départ de ce Dieu maléfique ? Coïncidence ou coup du destin ? Hum … L'allure de cette femme est tout de même étrange, elle n'a rien d'une civile de notre contrée. Est-ce là une envoyée du créateur ? Hors de question qu'elle s'approche plus de la grotte si c'est le cas ! Prenant bien soin de reposer ma brochette entamée, je m'arme de la lance non-conductrice. Mon souffle se fait plus long, ma concentration augmente, je sens le chakra onduler en moi. Je le sens envahir mes muscles ainsi que la lance. L'arme de bois est désormais décorée de petits éclairs. Charmant comme comité d’accueil, n'est-ce pas ? Mon pied d'appuis s'avance, ma respiration ce coupe et la fraction de seconde plus tard, la lance se plante aux pieds de la demoiselle.

Ryuku ▬ SI VOS INTENTIONS SONT MALEFIQUES, JE VOUS CONSEILLE DE FAIRE DEMI-TOUR. SINON JE NE VOUS RATERAIS PAS LA PROCHAINE FOIS.

Le maître chauve

Il y a une chose à savoir de moi. Rien, absolument rien au monde m’empêchera de me mettre à l’abris d’un froid aussi, pas même quelqu’un qui me lance une lance dessus. J’avance encore et le regarde droit dans les yeux. Comment ça des intentions maléfiques ? C’est quoi se barjo ?

« AH OUI PARCE QUE QUELQU’UN QUI MEURT DE FROID DANS LA NEIGE C’EST AVOIR DES INTENTIONS MALÉFIQUES ?! »

J’ai trois frères, gérer des débiles qui me balancent des armes par la tête, je fais ça toute la journée – c’était quoi l’idée de nos parents vraiment ? – donc une petite lance lancer par ma tête, c’est rien du tout ! Imaginez quand ils se mettent les trois contre moi parce ‘’je suis la plus vieille’’ … bande de petits connards. Enfin, pour en revenir à notre petite situation, j’ai l’autre barjo qui pense que je suis maléfique, un abri et une lance.

« TU M’AS PAS DONNÉ L’OPTION : J’AI FROID JE ME SUIS PERDUE JE VEUX JUSTE PAS MOURIR DANS LA GLACE ! »

C’était comme si la seule solution c’était que je sois un monstre venu avec les pires intentions. Je n’avais pas le droit d’être juste une kunoichi perdue ? J’allais lui rentrer un peu de sens entre les deux oreilles, moi. Bon okay, une fois que je sentirai mes doigts à nouveau. Parce que je me servais de ma lance maintenant, mes bouts doigts allait briser et tomber dans la neige. J’étais tellement gelée que j’étais certaine à cent pourcent que ça ne saignerait même pas ! Ça m’apprendre à partir à l’aveugle comme ça. J’aurais dû apprendre à écouter Sakura … Pourquoi est-ce que les morts ont toujours raison ? C’est pas juste …

Je prends la lance du gars avant de continuer vers lui. Il avait deux choix : Me laisser passer ou gouter ce que ça faisait de faire embrocher par sa propre arme !

« Écoute, oui je suis ninja. Oui je viens DÉFINITIVEMENT PAS du même endroit, mais j’ai froid, alors soi un humain pour quelque temps et laisse-moi me réchauffer dans ton abris, parce que sinon, t’auras un glaçon sur la conscience. »

Évidemment, il devait pas être méchant avec le discours qu’il avait – sonnait plus comme un mes avec une envie irrépressible d’être un héro et ça je comprends – mais ça changeait pas que j’étais passablement énervée et que la seule chose que je voulais, c’était me réchauffer.

Il fait un peu froid pour s'entrainer non ?

Hum … Qu'est-ce que tu racontes jeune fille ?! Tu peux très bien mourir dans le froid et être mon pire ennemi… c'est juste que tu es mal préparé ! Assume ta bêtise, c'est tout ! Un bon aventurier est une personne qui ne pars jamais sans slip porte bonheur rembourré. Hum … bon il faut dire que le climat par ici est tout de même un peu spécial, mais qui viendrais dans ces contrées sans être un minimum préparé ? Quelqu'un de peu intelligent. A cette idée je souris, fortement. Comment ça, c'est l’hôpital qui se fou de la charité ?! Je vous en pose des questions moi ?! C'est moi qui raconte ok ?!

Jum hum .. La voilà qui se rapproche l'arme à la main, la mienne en plus. Je la toise du regard, fortement. Après tout, elle est peut-être perdue. A cet instant précis une pensée me vient en tête. Un souvenir de Fuyu, une phrase qu'elle me répétait quand j'étais petit : « Si jamais tu croises une jeune fille, surtout galant avec elle et ne fais pas honte aux Chinoike ». Je ressens même sa tape derrière la tête. Outch. Je soupire. Si jamais, elle est vraiment en train de devenir glaçon, je me connais et je vais le regretter toute la journée.

Ryuku ▬ Vas-y, tu peux profiter du feu. Il reste même un peu de lapin si jamais. Au moindre faux-pas, tu finis en steak !

Voilà Ryuku, c'est bien ! Montres lui qui est le patron ! Joue ton rôle d'homme un peu. Je dis ça le biceps légèrement contracté. Pour sûr qu'elle va remarquer ma musculature. Attends, attends et si jamais c'était la femme de ta vie ?! Là devant toi, triple idiot ! Mon sang ne fait qu'un tour à cette idée. Je reste pétrifié quelques secondes la regardant s'installer paisiblement. Si jamais c'est le cas, j'ai plutôt merdé pour le coup. Comment je vais faire pour rattraper tout ça ? AAH me voilà dans de beaux draps ! Non non non ! Reprends tes esprits héros des Chinoikes, ne te fais pas avoir par son joli minois, tu ne peux pas être certain que ce n'est pas un envoyé de l'autre Dieu. Une seconde d'inattention et elle pourrai te planter un couteau dans le dos. Reste vigilant !

Ryuku ▬ Qu'est-ce qu'une fille aussi mal préparée vient faire dans nos contrées ?

Ouais, c'est bien ça le chauve. Essai de récolter des informations, comme ça au cas où ça dérape… Ben tu seras pas vraiment plus avancé. Quel enfer les femmes, même avec Etsu ce n'est pas aussi compliqué. Il faudrait que je m'assure qu'elle n'est pas hostile, après on sera plus serein. Du coup, je préfère prendre place à ses côtés non loin du feu. Il fait froid dehors. On pourrait peut-être réchauffer nos corps, l'un contre l'autre ? Mais tu vas arrêter avec ce genre de pensées oui ! Focus sur sa venue, on t'a dit ! Roh !

Le maître chauve

« Ah ouais ? T’essaie quoi que se soit, t’es une brochette. J’ai assez d’armes sur moi pour faire ça. »

Écoutez, quand on me menace de me transformer en steak, moi aussi, j’suis pas mal en cuisine ; brochette, filet, lanière … Couper de la viande, je ne suis pas mauvaise du tout. Alors parlez-moi pas de steak. Et comment il compte faire un steak quand son arme c’est une lance ? Bon okay. Calmons le jeu. Il me laisse quand même me réchauffer près de son feu. Je lui donne donc sa lance en m’assoyant. Putain que ça fait du bien une source de chaleur. En plus, dans son abris, le vent me mord pas les joues, les cuisses et … tout quoi. Je prends une bonne inspiration, l’air chaud me réchauffe les narines, la gorges, même les poumons. Peut-être que … juste peut-être que je ne terminerai pas en glaçon dans un territoire inconnu.

« Je me suis perdue. J’allais à Baransu et … je vois bien que c’est pas du tout ça. Tu saurais pas où je suis ? »

De toute beauté. Comme toujours. Il faut juste se dire que … Ce n’est pas toujours facile prendre soin d’un itinéraire. Je ne me suis jamais rendu à mon premier arrêt. Mais je me suis quand même entêtée à continuer. C’était ça que me reprochait Sakura à l’époque.

« C’est une plutôt jolie lance que t’as là. Moi aussi j’en ai une. Tu veux la voir ? Je l’ai mise dans mon gros rouleau. Attends. »

J’enlève donc un des rouleaux de mon dos avant de l’ouvrir par terre. J’en libère ma naginata que je montre à mon … hôte ? Oui, on peut voir ça comme ça.

« C’est mon père qui l’a faite quand j’ai décidé de devenir ninja. T’en pense quoi ? C’Est la fabrication Fuma, joli n’est-ce pas ? »

Puis, bon. Je réalise que le mec n’est pas si mal et que je ne me suis toujours pas présentée. Je ne suis pas vraiment une menteuse, même on se fait toujours dire que c’est mieux de mentir sur son nom. Et puis, il est un peu tard, hein ?

« J’m’appelle Masami, Fuma Masami. Chunin d’Uzushio et toi, c’est quoi ton nom ? J’aimerais quand même être capable de nommer le mec qui m’a sauvé d’une mort certaine. »

Je veux dire, il aurait pu me dire non, on aurait pu se battre pour la grotte et le feu, mais je ne pense pas que dans ce froid c’est une bonne idée. Bon, ça aurait certainement réchauffer de bouger et tout ça, mais … C’est bien que ça se passe bien, je vais dire ça comme ça, c’est plus facile.

Il fait un peu froid pour s'entrainer non ?

Ryuku ▬ Hum … Tu ne sais même pas où tu es ? Oh la vache !

Soupire.

Ryuku ▬ Tu es actuellement dans l'Isthme du gel, non loin des terres de mon clan. On a peu l'occasion de voir des shinobis perdus avec un climat comme le nôtre, tenant aux miens, tu peux comprendre ma méfiance.

Je ne saurais dire quel est mon ressentiment. Je suis tiraillé entre la surprise et la désespérance de cette jeune fille. Serait-elle totalement inconsciente ? L'isthme du gel est un endroit dangereux tout de même pour les gens non avertis, mais surtout non préparés. Sympa ma lance ? Hum ? Elle voudrait peut-être en voir une autre de ... ? Je me frappe derrière la tête dans mon esprit. Que t'arrive-t-il le chauve ?! Es-tu en rut en ce moment ? Ou c'est le fait de te retrouver seul avec une femme en dehors de celles du clan ?! Tu es désespérant !

D'ailleurs ni une ni deux et la voilà qui sort un rouleau presque plus grand qu'elle. Néophyte que je suis, j'écarquille les yeux en grand ! Quelle est donc que cette sorcellerie ?! Elle sort tranquillement son arme de ce bout de papier ! Je suis tout fou, je n'avais jamais vu ça avant. Comme un gamin voyant un tour de magie pour la première fois, je soulève la chose comme pour m’assurer qu'il n'y a pas un truc caché dessous. Fascinant tout ça ! Je suis tellement absorbé, que je ne remarque pas tout de suite l'arme qu'on me tend. Je marque un temps d'arrêt, prenant l'objet en main, faisant mine de m'y connaître, testant son équilibre, regardant sa fabrication. Je toise le regard de la demoiselle, je vois bien qu'elle attend une réponse construite de ma part. Mais …

Ryuku ▬ Ouais, elle est pas mal. Après comment dire, tant que je la sens bien en main, je me fous un peu du reste personnellement. Ahah Mon seul critère c'est qu'elle ne se casse pas au premier coup ahah

Pas mal le chauve, on ne pourra pas me reprocher d'être honnête. Je soupire dans ma tête, ce n'est pas avec ce genre de phrase, ni de talent que je vais l’impressionner. Comme échange de bon procédé, je lui fais voir ma lance, celle qui m'a coûté une fortune. Mais ça en valait la peine, j'aime cette arme, bien plus robuste que l'autre, plus affûté, mais surtout me permettant encore plus de chose avec mon chakra. Et puis avec son violet flambant, elle claque.

Ryuku ▬ Tu peux m’appeler Ryuku, je ne suis pas sûr que savoir mon nom t'apporte grand chose. Malheureusement, la guerre m'a appris à garder ce genre de choses pour moi. Uzushio, le fameux village caché dans les îles plus au sud. Je n'ai jamais eu l'occasion de me balader vers ces contrés, peut-être un jour.

Je reprends place auprès du feu, une brindille en main pour l'attiser un peu.

Ryuku ▬ Il est vrai que voyager dans cette région non préparée, peut très vite mal finir. Les chaleurs sont assez variantes ces temps-ci. Si tu souhaites continuer plus loin, je te conseille de t'équiper dans un village non loin en habits plus adéquats. Tu peux rester ici le temps que tu veux, les miens ne viendront pas t’ennuyer, ils ne viennent pas par ici, moi par contre, je compte repartir d'ici une heure ou deux, histoire de m’entraîner. Vous faites ça aussi par chez vous ? Rien de tel que l'air frais pour fortifier son corps.

Le maître chauve

L’isthme du gel ? Oh putain. Je suis loin-là. Un peu trop à mon goût. Ça explique la glace et la neige et tout ça. Au moins, je suis quand même chanceuse, je suis tombée sur un abri. Après, il me parle que je suis rendue près des terres de son clan. Oui je comprends un peu plus la méfiance, donc je ne fais qu’hocher de la tête. J’aime pas donner raison, mais j’ai pas trop le choix. Même moi, si un inconnu, quelqu’un pas d’Uzu s’approchait, je serais un peu plus … hum … avec un balai dans le cul. Sérieuse quoi.

« Classe, hein ? » lui dis-je en voyant sa réaction en invoquant ma lance de mon rouleau. « C’est comme ça que je transporte mes armes ! J’en ai tellement que t’y croirais presque pas ! »

Oui. J’aime parler de mes armes. Par contre, il me déçoit un peu avec sa réponse. Tant que ça tienne dans ses mains et que ça brise pas. C’est triste. Il n’apprécie pas les belles lames, mais à quoi je m’attendais ? En général, les gens ne sont pas … en admiration devant les belles armes. Il faut de fins connaisseurs.

Le temps se mets sur pause, je le jure, quand je regarde enfin sa lance comme il faut. À la lumière du petit feu de la grotte, je la vois mieux que dehors. Oh ce qu’elle est belle. Conductrice de chakra, lame affilée. Elle me donne la chaire de poule. Pourquoi est-ce que c’est toujours les autres qui ont des belles armes. De la qualité comme ça …

« mmmmm. »

Son très appréciateur. Je n’ai même pas pu le retenir. Cette lance, c’était la plus belle que j’avais jamais vue. Enfin, non. Celle de Jin était encore plus incroyable, mais ça … ça c’était autre chose.

« Tu viens quand tu veux ! Je me porterai garante ! Si tu veux voir mon village, je veux dire ! Demande-moi aux portes et je te ferai faire un tour. »

Il finit par s’assoir près du feu avec moi. Je suis plutôt contente, parce que ça montre qu’il me fait juste un peu plus confiance. Après tout, je ne suis pas là pour faire la guerre, ou pour faire quoi que se soit qui soit du domaine de l’incident diplomatique. Je suis un peu abrupte, mais pas au point de lancer une guerre … non ?

« C’est sympa de ta part, mais je pense que je vais juste continuer mon chemin en direction de Bransu. Sais-tu par où se serait ? »

Je fais une petite pause. Je veux pas non plus paraître pressée de partir, pas maintenant que je suis enfin au chaud. Non, va falloir corriger le tir un peu.

« Par contre, je prends l’invitation à rester un peu plus longtemps parce qu’ici. Oui, on s'entraîne. On est un village de ninja après tout. Et si tu vas t’entraîner, quand je serai bien réchauffée, on pourra échanger quelques coups si tu veux. Je suis pas mauvaise à la lance. Aux shurikens. Au kusarigama. Au kunai. Au … Enfin. Aux armes. »

Lorsqu'il s’en irait, je le suivrai. En attendant, je ferai peut-être une petite sieste. Oui, une sieste ça m’a l’air d’une bonne idée, le temps qu’il revienne. Mais c’est pas un signe d’hypothermie ça ? Je sais plus trop. Je demanderai à Mifuyu en rentrant. Mais qu'Est-ce que je fais pour ma sieste ? Peut-être que de d'en faire un c'est pas une si bonne idée.

Il fait un peu froid pour s'entrainer non ?

Ryuku ▬ Hum … Bransu ? J'ai beau connaître la région, je ne vois pas du tout où ça peut bien être … S'échanger quelques coups, j'avoue que j'ai peu l'occasion de m’entraîner avec quelqu'un y a pas grand monde par ici qui maîtrise la lance. Ahah

Hum ? Que fait-elle ? Elle se couche ? Hein ?! Mais elle dort ! Woua, elle devait être vachement exténuée pour s'endormir aussi vite comme ça. Du coup je me retrouve tout seul moi, qu'est-ce que je fais ? Je ne comptais pas passer ma journée ici moi. Je la zieute du coin de l'œil. Soyons gentil un peu, j'avais pris un sac avec moi, c'est avec finisse et sans bruit que je l'attrape. Je fouille quelques secondes, avant d'en sortir une couverture en laine. Je soupire et m'empresse de la déposer sur la jeune fille. Au moins elle n'aura pas froid comme ça. C'est bizarre tout de même, je me surprend moi-même à aider cette inconnue. Je suis plutôt froid avec les gens en dehors du clan généralement. Faut croire qu'elle a su me mettre à l'aise.

Assis en tailleur devant le feu, je patiente, un bout de bois à la main, attisant de temps à autre les braises pour éviter que le brasier ne perdre en intensité. Pourquoi rester là ? Je ne vais pas laisser seule tout de même, elle serai capable de finir en glaçon sur place. Je rigole de cette pensée. Il faut dire qu'elle vient de loin aussi. J’essaie de m'imaginer les paysages qu'elle a pu traverser. A-t-elle était confronté au mal de Dieu ? En imaginant le pire, je me recroqueville. Arrive-je un jour à tuer cette entité maléfique ? Qu'est-ce que tu racontes Ryu ?! Tu n'as pas le choix, ils comptent tous sur toi ! Comment veux-tu qu'ils puissent sourire sans gêne si jamais tu baisses les bras. Mes deux mains viennent frapper mon visage. Pas de pensées négatives !

Je tourne la tête une nouvelle fois vers celle qui s'est invitée sous mon abri. La voilà qui s'est tourné vers moi. Oh tiens qu'est-ce donc ? Je plisse les yeux pour mieux voir. Une araignée dans ses cheveux ! Malheur de malheur, il faut que je l'enlève. Mais il faut que je fasse gaffe à ne pas la réveiller. C'est avec précaution et douceur que je me place au-dessus d'elle. Doucement Ryuku, doucement. Mon équilibre ne tient plus que par une main, la seconde s'approchant du visage de la jeune fille. Attention, attention. Paf, une pichenette et l’arachnide plus là. Ouf ! Une bonne chose de faite. Je sens ma main qui commence a riper. Je suis en train de prendre mon appui-là, son visage se rapproche beaucoup trop vite du mien ! Voilà que mes lèvres embrassent sa joue. Je reste figé ainsi pendant plusieurs secondes, stupéfait de la tournure des événements. Elle bouge, vite !

Je me replace vite fait bien en position assise comme si de rien n'était. Hum hum. Elle entrouvre légèrement les yeux. Stupéfaite de s'être endormie, elle me demande si cela fait un moment qu'elle dort ainsi.

Ryuku ▬ Cela fait une bonne heure que tu dors mais n'ai crainte, il n'y a aucun danger tant que je serai là. Je ne vais pas tarder à y aller par contre.

J'ai balancé ça, visage caché, je sens qu'il est tout rouge, bien trop gêné de la situation précédente. Récupérant mon calme peu à peu, je lui laisse récupérer ses esprits. Si jamais elle se sent en sécurité elle peut vouloir continuer sa sieste, ça ne me dérange pas. Tant que ça ne dure pas des heures ...

Le maître chauve

Une heure je n’avais pas prévu m’endormir pour une heure, mais c’était revigorant, c’était le moins que je pouvais dire. J’étais exténuée du voyage, du froid et même de m’être perdu. Le garçon n’avait aucune idée d’où était Baransu, j’étais définitivement loin du compte. Il faudrait que je trouve une façon de revenir dans la bon chemin, ais pour l’instant, je devais surtout gérer le fait que j’étais endormie comme ça devant un étranger et que je m’étais mise en position de vulnérabilité. Parce que oui, les ninjas, et même juste les femmes en général, ça ne faisait pas ça, dormir, sans défense devant un homme ! Bon, je devais avouer que j’avais compris qu’il allait partir, mais quand même ….

Les joues rivalisant avec la couleur des cheveux des Uzumaki, je balbutiai quelque chose à l’égard du chauve. Quelque chose que moi-même je n’avais pas trop compris. Ça n’allait vraiment pas mon histoire. Ah lala ! Bon fallait se ressaisir et plus vite que ça !

Il avait l’air embarrassé lui aussi. Il devait carrément se dire que je n’avais pas de honte. D’un côté, ce qu’il pensait, ce n’était pas ma priorité, mais fallait se dire que je m’étais vachement mise les pieds dans les plats toute seule, de toute façon.

« Merci … »

Je m’asseyais donc secouant un peu la tête pour me réveiller. Au moins ça m’avait réchauffée et il m’avait même prêté une couverture de laine. En prenant le morceau de tissus en mes mains, je le lui rendis, toujours aussi embarrassée par moi-même.

Tiens, je sentais bien mes doigts maintenant, putain, ça faisait du bien ça ! En fin, bref, qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui ! Je lui rendais ça couverture en le remerciant encore. Je lui en devais une, y’avait pas à le dire. Peut-être que je pourrais trouver une façon de le remercier …

« Désolée de t’avoir r'tenu comme ça. Dis, s’tu veux, on peut y aller tout d'suite. »

Tant que je sortais de ce cocon de chaleur qui me faisait tomber les paupières et que je me mettais à bouger, c’était tout ce que je voulais maintenant avant que je ne me fasse davantage honte.

Il fait un peu froid pour s'entrainer non ?

Bon, il semblerait que la princesse soit prête. Elle veut m'accompagner en plus. J'aurais pensé qu'elle avait des trucs à faire plus urgent moi. Faut croire que les gens ont encore du temps à perdre à notre époque. J'avoue que ça m'arrange un peu, s’entraîner tout seul, c'est bien, on est au calme, personne pour nous crier dessus, personne pour nous interrompre parce qu'on fait de trop de bruit, personne pour nous dire d'arrêter. J'ai bien compris que faire du tapage à côté de la grotte, ça embattait tout le monde !!!

Si tout le monde est prêt, allons-y. Je ne prends pas la peine d'éteindre le feu, on sait jamais, la pauvre n'est pas du tout accoutumée de la région. Pour peu qu'on décide de prendre une pause, si jamais nos corps sont trempés de sueur, il ne faut surtout pas prendre froid, autrement, c'est l'hypothermie assurée. Ma belle lance en main, c'est avec sérénité que je me dirige à l'extérieur, à peine quelques mètres plus loin. Nous sommes dans la forêt, l'espace est réduit certes, mais nous avons largement de surface pour bouger convenablement, sans être encombré par les obstacles.

Par quoi faut-il commencer pour débuter correctement un entraînement ? Par l’échauffement bien sûr ! Forcer à froid la pire des manières. Je plante alors ma lance dans le sol et commence à faire de légers mouvements amples avec mes bras. « Tu devrais t'échauffer, forcer à froid ne t'apportera que douleur et autres trucs pas bien ». On hésite surtout à échauffer le reste du coup, le buste, les jambes, le haut du corps. On alterne tout ça avec des phases plus lentes. J'aime écouter la nature qui m'entoure, ne plus observer avec mes yeux, mais avec mes oreilles. C'est un exercice qui me permet d'augmenter ma concentration de façon exponentielle.

On continu les échauffements, mais cette fois-ci lance à la main. Comment je connais tout ça ? Je ne sais pas, c'est moi qui est toujours fait ainsi. J'ai surtout transposé les enseignements de Zennosuke, de son Kenjutsu, à ma maîtrise de la lance. Il faut dire que dans le clan, personne n'utilise ce genre d'arme, alors je me débrouille comme je peux. C'est pour ça qu'aujourd'hui avoir un autre utilisateur de ce genre d'armes, c'est presque une bénédiction. Il ne faut pas que je laisse passer cette chance. Il va être temps de commencer non Masami ?

Pour continuer, je décide de passer légèrement aux choses sérieuses. Prenant alors ma lance de mes deux mains, ma respiration se stoppe une bonne seconde, tous mes muscles se contractent et j'expire une dernière fois avant de débuter mon enchaînement. La fraction de seconde plus tard, mon corps bougeant de lui-même, ayant pris pour cible l'arbre en face de ma personne, la lance aussi rapide qu'efficace, je martèle de plusieurs dizaines de coups le tronc. Les mouvements successifs sont brefs, courts, intenses, diablement rapides et d'une précision impressionnante. Je sais ce que je fais, je maîtrise, je me contente de retranscrire mon ressenti dans le métal que j'empoigne.

Technique terminée. J'expire fortement une nouvelle fois. Je ressens que chacun de mes muscles sont congestionnés. Le pauvre arbre présente de nombreux trous dans son écorce. On attend le bois craqué comme si le végétal va céder après cet assaut. J'y suis allé peut-être un peu fort ...

Le maître chauve

Il ouvrit donc la marche me menant un peu plus loin pour s’entraîner. Évidemment, ça n’aurait pas été pratique brandir nos lances dans une grotte. Je devais avouer que même si je m’étais perdue, ce n’était pas une mauvaise affaire, mais pas su tout. Après tout, j’avais quand même trouvé ce que je cherchais : quelqu’un avec qui m’entraîner. Alors, je ne me plaignais pas, mais du tout. J’allais apprendre quoi qu’il arrive, juste pas de la façon que j’avais imaginé.

Mais c’était pour ça que j’aimais voyager pour m’entraîner, on trouvait toujours un million de chose qu’on ne cherchait pas et qui pourtant était juste ce qu’on avait besoin. Il faisait froid, alors, aussitôt que nous fûmes à un bon endroit pour nous entraîner, Ryuku me proposa de m’échauffer, chose que je fis sans rouspéter. Pas question de laisser le froid m’avoir. Je courus un peu, étirai les muscles, fis tournoyer ma lance, bougeai mon tronc pour échauffer chacun des muscles avant qu’ils ne soient gelés et pris en place par la glace.

Même si j’étais très contente d’avoir rencontré Ryuku, je me devais de pas me faire avoir encore une fois par le froid. Je me promis donc, dans ma tête, que c’était la dernière fois que je venais à cet endroit. Le froid ne m’allait vraiment pas, j’étais une créature des tropiques pas de la glace.

Bref ! Tout ça pour dire qu’une fois que je fus bien échauffé, j’eux la chance de voir Ryuku effectué un truc à la lance, un truc que je ne savais moi-même pas faire. Pendant une seconde, je restai bouche-bée à le regarder faire. Je devais avouer que j’avais bien des tours dans mes poches, mais pas celui-là !

« wow, c’est géant ton truc. »

Ma voix était un peu admirative et elle ne cachait pas du tout que j’avais bien aimé la démonstration. Mais je ne voulais pas non plus avoir l’air d’une conne qui ne savait pas ce qu’elle faisait là ! J’étais une maîtresse d’armes après tout. Je savais me servir de ma lance moi aussi et fallait que je le prouve aussi. Donc sans attendre, mais sans prendre d’arbres en cible, je m’exécutai à mon tour. Je fis un grand coup de hampe de ma lance dans le vide ; un coup qui aurait sans mal paré un assaut si un ennemi avait été sur place et m’avait attaqué, mais il fallait un peu d’imagination pour le voir. Alors, je ne me gênai pas d’en faire un autre. Pas un coup de hampe, mais plutôt quelque chose de direct. Je chargeai, ma lance devant, droite et forte. Ce n’était pas le coup le plus délicat que je connaissais, mais en général, ça montrait bien que savait tuer avec ma lance.

« Pas trop mal, non plus, hein ? »

Certes, ce n’étaient pas mes bottes secrètes, mais j’en étais quand même fière. Après tout, je savais me servir de tellement d’armes que même si ce n’était que des coups de base, il y avait de quoi être fière. Quoi que ça Ryuku ne le savait pas encore … J’espérait au moins avoir réussi à attirer son attention, parce qu’après tout, mon but c’était de lui faire savoir que je savais me servir de mon arme …