[Mission de rang B] V pour Vendetta (bis) PV Hyugã Chõcko

Ordre de mission:

Hyuga comment ?

En sortant du palais, Katsuya s’aperçut qu’elle n’avait pas entendu le son de la voix, de sa nouvelle partenaire. Était-ce du respect ou de la timidité ? Cas cela ne tienne, en tant qu’aînée, elle se devait de rompre le silence et de dument se présenter à la Hyugã, qui l’accompagnait. N’étant pas d’une éloquence folle, ni tout simplement loquace, la jeune femme prit quelques peu sur elle. Après tout il s’agissait d’une kunoïchi d’une noble lignée et l’élève de l’Hokage, par-dessus le marché, Suyu avait tout intérêt à y mettre les formes.

- Bon pour commencer je m’appelle Akakitsune Katsuya, le premier Kanji étant pour la couleur rouge et le deuxième pour le renard…  Bref je suis Jõnin depuis peu et visiblement je vais encadrer cette mission, je te propose de nous mettre en route, pour gagner du temps, on discutera en chemin. Ah si j’oubliais, nous partons pour plusieurs jours compte tenu de la mission, veux tu prendre quelques instants pour te préparer ? Pendent ce temps, je vais régler, le côté administratif, de nos bons de sortie du village, avec les gardes des portes, où tu m’y retrouveras, quand tu seras prête. C’est bon pour toi ? Débita sans presque respirer l’Akakitsune, pressée visiblement de se débarrasser de cette avalanche d’informations.

La jeune brune grimaça un sourire à son interlocutrice, dont le regard semblait exilé de sa face, du fait de ses troublantes pupilles. Bien entendu, la jõnin était familiariser aux différents clans du village ainsi que leurs capacités, mais de mémoire de ninja, c’était sa première mission avec l’un d’entre eux.

Si les détenteurs de Dõjutsu jouissaient d’une certaine réputation, ils suscitaient également la convoitise et la jalousie, Suyu ne l’ignorait pas, par conséquent, la brunette, mis de côtés tous les propos dévalorisants, qu’elle avait pu entendre ici et là, pour se forger sa propre opinion. Mais quelle idée de confier une mission anti-romanesque, à deux jeunes femmes en pleine adolescence, Katsuya se demandait bien ce qu’en pensait la Hyugã, peut être lui poserait-elle la question, plus tard.

Alliant le geste à la parole, la jõnin se rendit aux portes, ordre de mission en mains. Suyu salua respectueusement, les deux gardes, de toutes évidences, des chunin d’astreintes, qui étaient préposés aux filtrages des allées et venues.

La tâche à bien des égards, semblait peu gratifiante, Suyu en avait elle-même fait l’expérience. Se remémorant de ses nombreux pieds de grues effectués, dans des conditions similaires. Cette dernière, dans un élan de compassion, envers ces Konohajin émérites, les gratifia tous deux, d’un sourire chaleureux et sincère, en leur remettant son parchemin d'escapade dans les vastes contrée du Pays du Feu.

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“La vie est une aventure,
elle doit être sans cesse disputée à la mort.*”

[ Printemps de l'an 17 ] ( thème musical )

La première impression que nous laisse quelqu’un tient parfois à peu de choses.

Dans le cadre de cette mission, avec cette nouvelle partenaire que Chōko ne connaissait guère ; cela n’aurait pas été un euphémisme d’avancer que la Hyûga s’était mise à juger sa congénère un peu hâtivement. Dès lors que cette dernière était arrivée en retard au rendez-vous fixé par l’Hokage, dans le but de leur présenter la mission et ses enjeux, les dés en avaient été pipés.

Chōko était sur la défensive, et sans doute que cela se voyait.

Lorsque la plus âgée des deux pénétra enfin dans le bureau de l’Hokage, soit plusieurs longues minutes après sa cadette, cette dernière ne put se retenir de jauger la jonin en se sentant prise de court. A aucun moment Chōko ne s’était attendue à recevoir une mission de cette envergure ; menée de front en compagnie d’une parfaite inconnue qui plus est. Jusqu’ici, la jeune Chōko avait plutôt eu le droit aux parcours de santé gentillets, au cœur du périmètre restreint du village. Des missions somme toute assez simples, passées à traquer en solitaire tel ou tel animal domestique égaré. Ou bien dans l’optique pure de rendre service aux petits commerçants du coin. La seule réelle mission un peu périlleuse, que la jeune Hyûga avait expérimenté de près jusqu’à présent, était celle qu’elle avait menée avec ses coéquipiers Uchihas et leur sensei. Soit, peu de temps après avoir rejoint l’équipe n°4.

« — Maître Hokage, je suis mortifiée de mon retard… »

Cette exclamation fit sortir la Hyûga de ses songes égarés. Cependant, son naturel plein de retenue la poussa à se poser en retrait de l’action présente, laissant bien volontiers ses deux aînées s’expliquer entre elles.

« — Ce sera une formidable expérience pour elle. »

La jeune Hyûga hocha la tête pour signifier son accord. Yuriko-sama tendit le rouleau de mission à Katsuya.
Quelques mots encore furent ajoutés pour la forme, néanmoins Chōko ne semblait toujours pas résolue à desserrer les lèvres.
Finalement, l’Hokage les salua une dernière fois avant que les deux kunoichis ne quittent le bureau, la plus jeune sur les talons de son aînée.

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Alors qu’elles dépassaient toutes deux les lourdes portes qui menaient à la rue passante, artère majeure au cœur du village de la feuille, l’aînée se tourna un peu abruptement vers Chōko. Après avoir esquissé un geste de recul instinctif, celle-ci écarquilla ses grands yeux laiteux pour étudier les traits sereins d’Akakitsune, dans l'attente d’un geste de sa part. Qui ne tarda pas. La kunoichi, plus expérimentée, desserra la fine commissure de ses lèvres pour se présenter à sa consœur. Chōko l’écouta attentivement sans piper mot. La kunoichi débitait beaucoup en très peu de temps, comme s’il ne lui était pas nécessaire de reprendre son souffle. Un détail qui fascina drôlement la cadette. Au point, même, d’en oublier tout bonnement de répondre et de se présenter comme l’étiquette l’aurait exigée. Chōko hocha à nouveau vivement la tête avant de tourner les talons, peu de temps après que Katsuya lui ait décroché un sourire maladroit.

La génin fila tout droit jusque chez elle.

Lorsqu’elle fut arrivée à bon port, la porte d’entrée claqua dans ses gonds lorsque Chōko l’envoya valser sans l’ombre d’un remord. Le bruit raisonna un peu à l’intérieur de la maisonnée, mais déjà Chōko gravissait les marches deux par deux jusqu’au premier. Malgré son katana qui entravait quelque peu ses mouvements, la force de l’habitude l’empêchait de trop réfléchir à cette question.
Elle déboula en furie dans sa chambre, qu’elle retourna sans-dessus-dessous, et surtout, sans une once de gêne apparente. Moins de dix minutes plus tard, Chōko était déjà de retour dans l’entrée, un sac à dos rempli du nécessaire pour plusieurs jours passés à découcher à l’extérieur. Mais rien de trop lourd, pour ne pas la fatiguer inutilement durant son périple. Sur le chemin qui la ramenait vivement jusqu’à l’entrée du village, Chōko songea à nouveaux aux explications que sa sensei et hokage lui avait promulgué, juste avant que la seconde kunoichi ne fasse son apparition dans le bureau. Vraisemblablement, la jeune Hyûga allait maintenant se lancer dans une mission périlleuse.
Etrangement, cet état de fait soulevait en elle autant de crainte que d’excitation, toutes deux mêlées ensembles dans un cocktail qui faisait couiner son estomac comme il glaçait son sang dans le réseau de ses veines. De ce qu’avait cru comprendre la génin, il était question dans cette mission de querelles avant tout à but commercial. Le tout saupoudré d’une romance interdite ; qui n’était pas sans lui rappeler celles qu’elle avait pu lire dans les nombreux récits romanesques, qui pullulaient en masse dans la bibliothèque municipale de son village natal. Elle eut alors une rapide pensée pour Fubuki, qu’elle fit de son mieux pour éloigner loin de son cerveau. Ce n’était ni le lieu, ni le moment de ressasser tout ça.

Lorsque Chōko eut enfin rejoint sa coéquipière, Akakitsune, la génin inspira un grand coup avant de se hisser jusqu’à son aînée. La jeune adepte du kenjutsu posa la main sur le pommeau de son katana pour se donner un peu de courage, puis se pencha en avant en tournant son regard vers les traits délicats de Katsuya, dans l’espoir d’accaparer un peu son attention.

« — Sommes-nous fin prêtes à lever le camp ? »

Elle se redressa en dénouant les muscles de son dos comme pour paraître un peu plus grande aux côtés de Katsuya, qui la surplombait de quinze bons centimètres, si ce n’était plus.

« — Au fait, je ne crois pas m’être encore présentée comme il se doit… Je m’appelle Hyûga Chōko, enchantée. J’espère que notre mission se déroulera sans accrocs… ? »

Un chouille mal à l’aise après sa dernière remarque, qu’elle trouva elle-même brusquement mal venue ; la plus jeune se racla la gorge avant de reprendre la parole à nouveau.

« — Avez-vous déjà eu l’occasion de vous rendre à Manami ? Personnellement, je connais très mal cette région. Je serais bien en peine de nous guider jusqu’à elle. »

Tenta-t-elle en grimaçant, peu certaine de réussir à lancer une conversation banale avec ces mots-là. Tout du moins faisait-elle l’effort d’essayer.

* Citation de Albert Einstein (1879 - 1955).

[ Printemps de l'an 17 ] ( thème musical )

Nous venions tout juste de dépasser l’enceinte du village, que ma coéquipière reportait à nouveau son attention sur moi. J’écarquillai mes prunelles laiteuses de surprise et j’attendis gentiment que la kunoichi m’ait apostrophé pour desserrer les lèvres à mon tour. Contre toute attente, Katsuya commença à me questionner pour s’enquérir de mon avis à propos du plan d’action qu’elle souhaitait que nous exécutions. Cette attention de sa part me toucha, puisque tous les ninjas nommés responsables d’une mission comme celle qui venait de nous être octroyée, ne se donnaient pas forcément cette peine. J’ouvris une première fois la bouche avant de la refermer et de déglutir, décontenancée par la tournure que prenait la situation. Je replaçai la bretelle gauche de mon sac sur mon épaule tout en cherchant mes mots, pour m’éviter de déblatérer une idiotie plus grosse que moi.

« — E-effectivement, il faudrait sans doute mieux pour nous que nous puissions nous construire notre propre idée de la situation, sans risquer d’être influencées par l’avis d’un tiers... Cela va nous demander d’y sacrifier du temps, mais ça aura au moins le mérite de nous éviter une possible déconvenue. Comment pourrions-nous procéder selon toi ? Avec notre attirail sur le dos et nos bandeaux frontaux, je doute que nous réussissions à passer inaperçues en nous présentant ainsi aux portes de Manami. »

Je marquai une pause, à la fois pour reprendre mon souffle mais aussi pour prendre le temps de réfléchir de mon côté à une possible alternative, capable de préserver notre anonymat.

« — Il était question de rejoindre les rangs de la famille Yuzuru dans les instructions de la mission. On pourrait aussi profiter du fait de rassembler des renseignements par nous-même…pour vérifier si les Yuzuru ne cherchent pas actuellement une domestique…ou n’importe quoi d’autre qui pourrait nous servir d’alibi. Au moins à l’une d’entre nous. Si on veut se faire une réelle idée de la situation le mieux serait de côtoyer les cibles directement. Pourquoi ne pas mener les deux de front ? Chercher des renseignements en ville, et directement auprès des Yuzuru simultanément. Je me dis qu’on attirerait sans doute moins l’attention comme ça. »

Je jetai un regard peu rassuré à Katsuya pour jauger sa réaction. Je n’avais lancé cette idée que pour lui démontrer que je m’investissais moi aussi dans la mission dont nous avions écopé toutes deux. Pour lui prouver que je prenais le bon déroulement de cette dernière très à cœur ; afin de lui faire comprendre qu’elle pouvait compter sur moi. Mais j’aurais pu volontiers avouer le caractère hasardeux de mes propos. Qui m’avaient été avant tout inspirés des nombreux livres chevaleresques et romancés qu’il m’arrivait encore de lire malgré le fait indéniable que je prenais chaque jour un peu plus de l’âge – la maturité, quant à elle, restait toujours à prouver, comme s’amuseraient à le souligner certains garçons de mon âge et de mon clan. Ma langue partit claquer contre mon palais sous le coup de l’irritation qui grimpait en moi à cette simple réminiscence, mais je fis de mon mieux pour faire taire le tout. Pour ce faire, je concentrai mon esprit pour réussir à marcher dans les pas de mon aînée en la suivant de près. Je m’évertuais à poser les semelles de mes bottines aux endroits exacts où les chaussures de Katsuya avaient foulées les branches des hauts arbres avant les miens. Nous avancions à bon rythme, avec le soleil pour unique témoin de notre sillage. Ce dernier dardait ses doux rayons au travers du feuillage dru typiques des forêts de notre mère patrie.

Katsuya avait jaugé qu’il ne nous faudrait qu’une demi-journée pour rallier la ville portuaire, qui était notre destination. Mais j’étais à peu près certaine que nous pouvions faire mieux, pour peu que nous ne trainions pas l’allure. Et la récente mission que j’avais accomplie en compagnie de mes coéquipiers de l’équipe 4 – chaperonnés par Yuriko-sama – m’avait appris à me méfier au plus haut point des sentiers comme celui que nous longions actuellement avec Katsuya. Malgré le katana qui battait la mesure de mes pas contre ma cuisse droite, je faisais de mon mieux pour me fondre dans la masse de la flore locale, avec autant d’agilité que ma coéquipière. Mais je doutais fort que le résultat soit probant ; tant cette dernière me semblait taillée pour le caractère furtif du métier de ninja.