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Sang-froid • ft. Hitagi

Jin Wei
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Sang-froid • ft. Hitagi Ven 17 Juil - 23:08
Jin Wei

Le Lac Gelé, nuit noire ; il faisait froid, terriblement froid. Approchant les mains de sa bouche, la jeune femme soufflait désespérément le peu d’air chaud que parvenait à produire son corps. En vain… Elle regrettait son geste instantanément : si, au départ, elle avait eu l’impression de se réchauffer, la vapeur d’eau condensée avait alors cristallisé sur ses mains découvertes, renforçant la morsure du froid. « Merde ! » siffla-t-elle entre ses lèvres glacées. Et encore, c’était un euphémisme, cela ne traduisait que faiblement ce qu’elle pensait de cet endroit… Bordel, que faisait-elle dans ce trou paumé ?!

Tout venait d’une discussion avec Yu – ce type était à l’origine de tous ses malheurs, vraiment – au cours de laquelle il l’avait mis au défi de survivre une semaine sans lui. Elle avait évidemment accepté, goguenarde, sûre de ses qualités et de son indépendance… Et puis il l’avait abandonné aux portes de l’Isthme du Gel, avec comme consigne de le rejoindre de l’autre côté du Lac Gelé. « Quel enfoiré ! » pesta-t-elle dans le silence de la nuit. Il fallait dire qu’elle n’était pas équipée pour ce genre d’endroit, habillée légèrement, sans autre équipement que ses armes. Elle avait déjà épuisé ses provisions de biscuits secs. Les autochtones, si tant est qu’il y ait des gens assez fous pour vivre là, lui riraient au nez s’ils la voyaient déambuler dans son accoutrement.

Mais, de fait, il ne semblait y avoir personne, et cette pensée lui apportait un peu de réconfort. Elle préférait encore mourir des suites de ses gerçures que de se trouver ridicule face à un homme chaudement emmitouflé. C’était un raisonnement profondément stupide, mais l’enfant têtue avait une fierté, pensait-elle. Et puis le jour devait bientôt se lever ; reniflant bruyamment, elle posait un regard plein d’espoir sur l’horizon. Oh, elle aurait donné n’importe quoi pour quelques rayons réchauffant sa peau glacée… Et un peu de viande. A cette pensée son estomac se mit à gronder et elle soupira profondément. Malheureusement, elle avait bien l’impression que la faune avait, elle aussi, déserté la région… A moins que, la nuit, seules les bêtes les plus dangereuses ne rôdent, dans l’ombre ?

Alors qu’elle pressait le pas, espérant se réchauffer, Wei ne tarda pas à discerner ce qui, de nuit, lui sembla être une grotte. Voilà qui lui permettrait de s’abriter un peu, le temps que la température remonte ! Soudainement revigorée par sa découverte, elle sautilla jusqu’au trou béant. Les dieux soient bénis ! Elle n’avait certes pas de quoi faire un feu, au moins elle n’aurait pas à affronter la brise qui soufflait par instant. Elle plissait les yeux, sans parvenir à évaluer sa profondeur, mais comme son nez ne distinguait aucune odeur particulièrement forte, elle supposa que la grotte n’était pas habitée et pénétra l’endroit sans hésitation. Elle n’alla pas très loin, restant à proximité de l’entrée un instant, perdue dans ses pensées. Ce n’était pas tant sa mort potentiellement imminente qui la préoccupait, sinon la direction qu’elle prenait. Se repérer dans l’immensité du Lac Gelé était ardu, et elle n’était pas certaine d’avoir pris le bon chemin. Ne sachant pas s’orienter avec les astres, sont seul repère était cette lueur de plus en plus rouge à l’horizon, lui indiquant où se situait l’Est.

« Grrrr… » Sursaut soudain. Avait-elle bien entendu ce qu’elle croyait avoir entendu ? Elle sentit les poils de sa nuque se raidir et elle glissa prestement une main sur le manche de son arme, Kūnwú. N’osant plus faire de bruit, elle retint sa respiration un instant, restant figée dans une position peu confortable. Ce n’était peut-être que le son de la glace craquant légèrement au fond de la grotte… Devait-elle l’ignorer ? « Fffft. Fffft. » Voilà autre chose ! Était-ce humain ? Animal peut-être ? La jeune guerrière pivota tout doucement sur elle-même, cherchant de son regard un peu paniqué l’origine de ces bruits étranges dans l’obscurité. Il lui sembla voir quelque chose bouger, mais elle se demanda si ce n’était pas son esprit qui lui jouait des tours. Et puis, comme elle tirait sa lame de son fourreau, l’attrapant à deux mains pour se donner un peu de contenance, elle sentit soudainement quelque chose l’effleurer. « AAAAAAH ! » hurla-t-elle, parcourue d’un spasme incontrôlable et, faisant volte-face, elle tranchait l’air furieusement. Pays de merde !

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Chinoike Hitagi
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Re: Sang-froid • ft. Hitagi Ven 31 Juil - 17:26
Chinoike Hitagi
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Sang Froid
Je grognais, me frottant les épaules, j'avais froid. Le lac gelé était définitivement le pire endroit pour espérer vivre... Et dire que ma maison, c'était ici. Je grognais d'autant plus que la nuit était tombée et que je me retrouvai seule, sous la voûte céleste. Bien que le temps eût été assez clément, la nuit était un enfer, le froid était beaucoup plus mordant et je sentais ces crocs assassins mordre ma peau a l'air libre, comme si un millier d'aiguilles s'enfonçait en moi. En réaction, ma tête vibrait alors qu'un frisson me parcourait l'échine. Mon souffle dessina un nuage devant ma bouche, me prouvant bien qu'il faisait trop froid, enfin, trop froid pour moi. Quelle idée avais-je eu de m'enfoncer dans les terres si tard ? C'était tout bonnement absurde et je me sentais conne, car à cause de cela, je n'allais pas pouvoir goûter au délicieux confort de mes draps. À cette pensée, mon dos se baissa et je maugréais de plus belle.

Arpenter la région, c’était un peu mon devoir, enfin, je le voyais comme cela. Je me devais de savoir ce qu’il se passait dans la région, car les miens n’habitaient pas loin, si quelqu’un s’aventurait trop près de nos grottes, les plus virulents d’entre nous attaqueraient sans hésiter. J’avais en tête Ryuku qui bien que derrière son air simplet avec nous, était impitoyable et je n’avais encore jamais vu quelqu’un survivre à une rencontre avec lui trop près de chez nous. J’étais plus douce que Ryuku, enfin d’une certaine manière. Je considérais le peuple de l’isthme du gel, comme des voisins et probablement comme des vassaux d’une certaine manière, je me sentais un peu responsable d’eux et je n’aimais pas l’idée de devoir les tuer. Non, j’avais une préférence pour la peur. Instiller la peur, sentir qu’on dominait complètement la personne devant soi, ça c’était kiffant, ça c’était incroyable. Je ne voulais pas me vanter, mais j’étais plutôt bonne pour cela. Rien qu’en y pensant, pour un instant au moins, je réussis à oublier le froid qui me tiraillait et j’arborai alors un sourire carnassier à ces pensées. C’était toujours plaisant de ressentir cette puissance que d’être au-dessus des autres !

Enfin, tout cela pour dire que du coup, je m’étais aventuré plus tard qu’à mon habitude dehors, pour faire un peu le tour des alentours et vérifier qu’il n’y avait pas un os. J’avais été heureuse de remarquer qu’il ne semblait pas y avoir de problème. J’avais été un peu moins heureuse de remarquer que je m’y étais prise trop tard et que j’allais probablement devoir attendre demain pour rentrer à la grotte, j’étais trop loin et le sol était fourbe la nuit. Entre les rivières à l’eau très froide, presque givré et les tourbières, c’était un lieu dangereux. Je fis donc le choix, pour ma sécurité, malgré le fait que je maîtrisais la topologie des lieux, je préférais m’abstenir et je me dirigeais vers une petite grotte que je connaissais.

Dans la nuit noire, pour bien voir, j'avais sorti mon sabre et avait infusé mon chakra dedans et une douce lumière bleue s'en échappant, telle une veilleuse dans cette nuit noire. Le ciel était étoilé, mais je n'avais pas le loisir de m'arrêter pour contempler ce joli paysage, j'avais autre chose à faire. Et alors que je me dirigeais vers ma petite grotte, ayant oublié ma haine du froid, chantonnant gaiement, je remarquai alors des traces de botte sur le sol, se dirigeant vers la direction que j'allais prendre. Je me mis alors à sourire, je n'avais donc pas été la seule idiote piégé par la nuit ? Voilà quelque chose qui était rassurant, j'hâtai alors le pas et traversa la petite distance qui me restait. Et en passant la tête dans la grotte, j'aperçus de dos une jeune femme, une longue chevelure auburn lui tombait sur le dos. Celle-ci n'était pas de la région, c'était facile à voir et à déduire en regardant ces vêtements, personne n'habitant ici n'était assez fou pour sortir avec de tels vêtements. Rien qu'à la voir, elle me donnait froid. Elle portant devant elle une longue épée et semblait vibrer. Je la regardai quelques instants, me rapprochant et au moment où je m'apprêtais à lui tapoter gentiment l'épaule pour lui signifier ma présence, elle se retourna et envoya son sabre dans les airs dans ma direction sans regarder. J'avais eu la présence d'esprit de m'être méfié et leva moi aussi ma lame et alors que les deux s'entrechoquèrent, la douce lumière de mon épée baigna mon visage et quelques étincelles, crépitèrent.

Prenant alors mon sourire le plus carnassier, énervée d’avoir été attaqué de la sorte, je sifflais avec médisance :

« Que vient faire une étrangère dans ces contrées de nuit ? »


En vrai, c’était quelque chose de peu banals. Enfin, la jeune femme, qui semblait être de quelques années mon aînée n’avait rien de banal, avec ses multiples armes, son tatouage et sa chevelure rousse. Elle était clairement le genre de personne qu’on ne voyait pas ici. J’étais de mon côté un peu plus raccord avec ma peau exsangue et mes cheveux noirs coiffés au carré.

Malgré le fait que j'étais énervée d'avoir été attaqué, je ne voulais pas me battre. Non pas que j'eusse eu peur de l'issue de cet affrontement, j'étais même plutôt confiante dans mes capacités, avec mon nodachi et mes talents héréditaires, je me savais capable de tout. Non, si je n'avais pas envie de me battre, c'était pour des raisons un peu plus futiles, il était trop tard pour cela et je ne songeais qu'à me reposer pour retrouver demain les miens. Je ne pouvais pas non plus ignorer la curiosité qu'était cette jeune femme. J'étais très curieuse de savoir ce que quelqu'un comme elle, venait faire dans une contrée aussi pourrie et moisis. Sauf, qu'avec nos deux sabres immobilisés l'un contre l'autre, laissant entendre la mélodie de l'acier, l'affrontement ne semblait pas être si loin que cela. Pour éviter toute effusion de sang, je me décidai alors à reprendre la parole pour faire baisser la pression et me désengager je repris alors un peu plus cordialement, mais gardant néanmoins une dose de mépris :

« J'te veux aucun mal, range ta lame, je ferai de même! »


Il restait désormais à voir, si elle voulait se battre, cependant, tard comme il l’était, je ne l’espérai pas, se battre de nuit était pénible, surtout pour moi et mon Dojutsu, qui nécessitait un contact visuel pour marcher. C’est ainsi que je me rendis compte que l’issue d’un affrontement ne serait peut-être pas aussi catégorique en ma faveur. Enfin, seul cette jeune femme pourra choisir son destin et le mien.

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Tout s’était déroulé très vite ; son coup fut stoppé net et elle se figea tout à fait. A la lueur des étincelles et du chakra qui se diffusait doucement, un visage se révélait à elle. Creusé par les ombres, il paraissait plus décharné qu’il ne l’était réellement, et la lumière blafarde ne faisait que renforcer son aspect cadavérique, le faisant luire dans la nuit, plus blanc que blanc. Un fantôme ! Son cœur rata un battement, sous le choc. Cette grotte était le refuge d’un yūrei ! Abandonnant toute dignité, elle hurla de nouveau. Elle avait toujours détesté, dans les histoires qu’on lui avait contées, les yūrei, ces âmes pleines de regrets, et elle avait espéré ne jamais en croiser un de son vivant. Quelle malchance… Wei ferma les yeux, tandis que le fantôme lui adressait un sourire à lui glacer le sang. Une pensée absurde lui avait traversé soudainement l’esprit, comme si voir une image de l’au-delà la faisait retomber en enfance : « Si je ne le vois pas, il ne me voit pas. » Certes, elle n’était plus en âge de croire à la pensée magique, et le contact de son épée contre celle du spectre paraissait bien trop réel, mais la peur prenait le dessus.

Cela dit, la voix de l’apparition avorta rapidement tout fol espoir. Que faisait-elle là ? Il n’y avait pas de doute possible, non seulement le fantôme pouvait parler, mais il lui parlait. Wei était visiblement sur son territoire, la malheureuse ! Elle essaya de balbutier une réponse, sans réussite, conservant ses paupières closes, par peur de représailles si elle croisait le regard du yūrei. Devait-elle fuir ? Implorer son pardon ?
De nouveau, la voix du fantôme s’éleva, ce qui lui fit grincer des dents, cette fois-là. Il ne lui voulait aucun mal, hein ? Elle s’exclama, soudainement véhémente : « Tu mens ! Je sais ce que tu veux et tu ne l’auras pas ! » Il était hors de question qu’elle se fasse avoir par le mensonge d’un yūrei, elle savait pertinemment ce que ces êtres cherchaient, ils essayaient de s’emparer des âmes des vivants, et elle ne se laisserait pas faire. Dans sa colère subite envers l’esprit vengeur, elle ouvrit ses yeux dans lesquels brillait à présent une flamme ardente, et arma son bras au-dessus de sa tête, prête à frapper un grand coup. Mais, face à elle, il n’y avait plus trace du fantôme. Le visage creusé et livide avait cédé la place à celui d’une jeune fille au teint pâle et aux cheveux noirs comme la nuit. Qu’est-ce que… Elle suspendit son geste, stupéfaite. Etait-ce encore un coup tordu du yūrei ? En était-il seulement capable ? Ou bien… La lumière des étincelles, couplée à son imagination débordante, lui avaient-elles fait croire à la présence d’un fantôme, là où un humain se tenait réellement ?

Laissant finalement retomber Kūnwú sur le côté, elle dévisageait la nouvelle venue d’un air curieux. « Toi... Tu n'es pas un fantôme ? »  Et comme pour s'en assurer, elle lui pinça la joue par surprise. De la chair comme on les aime, bien moelleuse, bien réelle. La jeune rousse soupira longuement, définitivement rassurée. « J'ai eu la peur de ma vie ! Tu fais flipper dans le noir, tu sais ? »  Cela sonnait presque comme un reproche, à vrai dire, mais la joie de se trouver face à un être vivant l'emportait. Se remémorant alors les paroles de son interlocutrice, au cours de la scène surnaturelle, elle haussa un sourcil et désigna l'intérieur de la grotte du pouce. « Tu habites là, alors ? »  Elle préférait s'en assurer avant de faire un commentaire déplaisant sur cet endroit lugubre et sur les autochtones qui devaient être des troglodytes, ou des hommes préhistoriques. Il valait mieux éviter de froisser cette femme-là, car elle ne doutait pas que son avenir en ces terres allait dépendre fortement de leur relation. En effet, à présent que la tension était retombée, ses muscles commençaient de nouveau à s'engourdir sous l'effet du froid.

Lui offrant son plus beau et son plus chaleureux sourire, Wei plantait sa lame à la verticale avant de se frotter les mains. « Tu n'aurais pas de quoi faire du feu, par hasard ? »  Et puis, continuant sur le ton de la conversation : « Je suis un peu venue en touriste, ahah. Il fait sacrément froid ici, je savais pas... »  Sa voix s'était un peu perdue sur la fin, alors qu'elle repensait au pari qu'elle avait fait avec Yu. Bon dieu, quand elle allait le revoir, lui !

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Chinoike Hitagi
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Je vis devant moi le visage de la rousse s'écarquiller de terreur et je ne me souvins pas d'avoir un jour provoqué ce genre de réaction. C'était à la fois étrange, car je n'étais pas si flippante que ça, enfin, malgré ma peau blafarde, ma manière à sourire comme une hyène, ma taille supérieure à bien des femmes et les multiples cicatrices qui couraient sur ma peau. Mais c'était aussi très jouissif de voir la peur s'instiller dans les autres, les voir perdre complètement leur moyen, se faire dominer par ma présence et instantanément, un ricanement mauvais sortis de ma gorge, en partis pour désengager la pression qui montait, mais cela eut l'effet inverse car l'étrangère se mit à beugler qu'elle savait très bien ce que je voulais et que je ne l'aurai pas. Je restai pantoise un instant, ne comprenant pas ce qu'elle me chantait : Comment ça, elle savait ce que je voulais ? Comment avait-elle pu deviner ma haine farouche pour les Uchiha et mon envie de les massacrer tous jusqu'au dernier. De plus, je n'appréciais pas qu'elle insinue que je ne l'aurai pas. Resserrant ma prise sur ma lame, je poussai un peu plus et rugis sans me rendre compte que nous parlions de deux choses différentes :

« J'obtiens toujours ce que je veux Etrangère ! »

Je serrai encore plus des dents et la terreur était d'autant plus visible dans le regard de l'autre. Mais, cette terreur se transforma rapidement en fureur alors qu'elle dardait ses prunelles telles des flèches incandescentes devant moi. Je serrai les dents alors que je voyais bien l'autre essayer de dégager sa lame et une fois cela fait, elle la leva en même temps que je m'apprêtais à encaisser pour lui mettre la branlée de sa vie, j'allais mettre en œuvre mes talents héréditaires, car les nuages derrières la lune se levèrent et d'un coup la caverne fut envahie de lumière, souriante, j'attendais le choc, presque excitée de m'occuper de cette étrangère qui commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. J'avais été au combien patiente et il était temps de payer pour cela !

Mais, le choc n’arriva jamais, la rousse laissa sa lame descendre à côté d’elle avant de bredouiller une question qui me fit instantanément exploser de rire. Elle venait de me demander si j’étais un fantôme. Je mis quelques secondes à reprendre mon calme. Et pour bien montrer que je n’étais pas un fantôme, je m’entaillais le doigt avec ma lame et laissa une goutte de sang perler le long de mon annuaire et gloussai :

« Les fantômes ne saignent pas. »

Mais, j’avais donc la raison à pourquoi elle m’avait attaqué. C’était donc ça, on m’avait pris pour un fantôme et elle avait donc voulu affronter une créature de ce genre avec son sabre, cette pensée m’arracha elle aussi une quinte de rire comme la première des connes, ne me rendant même pas compte que moi-même n’avait pas réfléchis. Après un long soupire, elle me disputa à moitié, arguant que je faisais peur dans le noir. J’haussai alors les épaules et sifflai amusée :

« Généralement, les gens d'ici sont habitués à notre présence. Et c'est bien mieux comme ça qu'on ait peur de nous !»

Et alors que rangeais ma lame dans son fourreau, dissipant le chakra, la rousse désigna toute la grotte rendue visible par la lumière de la lune et me demanda si j'habitais ici. Je plissai les yeux et répondis en articulant chaque syllabe :

« J'suis certes une troglo... une trobo... troblo... J'habite certes dans une grotte, mais pas celle-ci... ça craint un peu de vivre dans une si petite cavité, surtout sans porte ou source d'eau. »


Je me laissais choir le long de la paroi de la caverne et soufflant sur mes mains, les enfouis dans mes manches, gelée. Après tout, après le shot d'adrénaline passé, tout mon corps criait qu'il avait froid. Je me mis alors à baragouiner des grognements et des insultes avant que l'autre que j'avais presque oubliée tant j'étais concentrée sur le froid qui me rongeait, attira mon attention. Elle me décrocha son plus beau sourire et me demanda si j'avais de quoi faire du feu. Et ouvrant alors de grands yeux, je me levai en trombe et fouillant dans mes poches, finis par sortir une boite d'allumette que j'avais dû oublier ici pour une occasion comme celle-ci, se présence m'était apparus comme un flash. Gloussant de joie, je me mis à rassembler les quelques brindilles qui étaient présentes dans la grotte et allumai ainsi un petit feu.

Pendant que j'avais travaillé à faire ce feu, la rousse m'avait expliqué qu'elle était ici en touriste et je ne pus m'empêcher de secouer la tête de droite à gauche en signe d'incompréhension, passer des vacances ici, quelle drôle d'idée ! C'était tout bonnement aberrant, qui voudrait passer des vacances ici ? Personne. Pour la simple et bonne raison que c'était un lieu de merde. Une fois mon feu allumé, je lui répondis :

« T'as pas choisi le bon lieu pour des vacances ma belle, ici, ça craint ! L'appellation gel ne trompe pas, on se les gèlent ! »

Ma voix était dépitée, car je rêvais de quitter cet endroit, mais j'y restais car j'avais tout ici, les chaînes du sang me retenait et m'empêchait donc de déguerpir, mais au moins j'étais avec ma famille et les gens que j'aimais, c'était un palliatif à ma souffrance et à la haine qui dévorait mon être. A cet instant même, je voulais expulser toute haine de mon corps, mais sachant pertinemment que celle que je serai demain la chérira de tout son cœur. Je soufflai bruyamment alors que toutes ces pensées et ces cogitations faisaient mal à ma trogne. Et finalement, reprenant la parole gloussai de douleur :

« Ça va être ta première nuit dans l'isthme, bienvenue en enfer... Ah merde, c'est quoi ton nom machine ? »


Je me rendis compte que je ne connaissais pas le nom de ma camarade de fortune emprisonnée pour la nuit avec moi. Après avoir entendu son nom, je sortis quelques tranches de bœuf séché que je lui filais. Je n'étais pas du genre partageuse, mais j'aurais aimé qu'on fasse pareil avec moi, mais c'était néanmoins à contre cœur que je lui laissais une partie de ma ration, j'étais bonne pour aller chasser demain. De plus, de quoi j'aurai l'air de quoi si je laisse crever la première touriste venue ? Il était temps de montrer ma domination pour la survie en milieu hostile, de prouver que parce que nous vivions dans l'isthme, nous Chinoike étions un cran au-dessus. Et puis qui sait, peut-être que j'aurai une belle récompense en l'aidant. L'espoir faisait rêver, dans mon cas, une belle petite prime serait parfaite, ou peut-être même mieux, des secrets guerriers. Me voilà rêveuse.

La jeune femme me faisait pitié et je l'aidais sans m'en rendre vraiment, j'étais trop douce, en espérant que cela ne me pose pas de problème un jour.


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« C’est si terrible que ça ? » demanda Wei, dont la voix tirait de nouveau dans les aigus, signe que les révélations successives de l’inconnue ne la rassuraient guère. Sitôt le petit feu allumé, elle s’y était agglutinée comme un coléoptère à sa lanterne. L’endroit, à présent baigné de lumière, paraissait bien plus accueillant, et la rouquine se demandait donc vaguement ce qui pouvait bien lui valoir des qualificatifs comme « ça craint » et « enfer ». Et puis aussi, entre autres choses, pourquoi les « gens d’ici » devaient avoir peur des gens « comme elle » ; elle venait d’où si elle n’était pas d’ici, et qui était le « nous » dont il fallait avoir peur ? Beaucoup de questions qui resteraient pour la plupart sans réponse, pour le moment, car la demoiselle n’avait pas le courage de les poser – qui savait comment la femme des cavernes allait réagir, elle paraissait… elle paraissait gentille, en réalité, mais Wei était bien placée pour savoir que poser trop de questions était le meilleur moyen de s’attirer les ennuis. Elle se limita donc à des interrogations sur l’environnement hostile dans lequel elles se trouvaient, et non sur des choses plus personnelles. « Y’a des bestioles la nuit ? Genre… Des ours ? Pire encore, c’est possible ? Je pensais que l’enfer c’était chaud, mais il fait froid là. » Et ce disant, elle se rapprocha encore un peu du feu. De temps à autre une flamme projetait une vague de chaleur plus intense qui venait brûler sa peau à nu. C’était une sensation très étrange car, l’instant d’après, la morsure du froid prenait le relais et elle avait l’impression que des dizaines de fourmis lui piquaient la peau.  

« Je m’appelle Wei… Et toi ? » poursuivit-elle, acceptant dans la fouée l’offre généreuse de son interlocutrice. De la viande séchée, alléluia ! Cette femme lui avait peut-être foutu les jetons, mais elle avait un grand cœur. Comme quoi, il ne fallait pas se fier à l’apparence. Peut-être lui devait-elle un peu plus d’explications, d’ailleurs. Mordant férocement son bout de viande, Wei continua, tout en mastiquant : « J’ai dit tourisme, mais c’était surtout une façon de parler… J’ai fait une sorte de pari, avec un gars. Je dois le rejoindre au nord du Lac Gelé, par mes propres moyens. » Son visage s’assombrit légèrement. « Si je l’attrape, celui-là… Il s’est bien foutu de ma gueule, sérieux. J’aurais dû me douter qu’il y avait un piège. » maugréa-t-elle. Puis, penchant la tête sur le côté comme si elle réalisait quelque chose, elle agita son bout de viande à moitié dévoré dans la direction de l’autre guerrière. « Et toi, d’ailleurs, tu fous quoi dehors par ce temps ? Tu ne devrais pas rentrer dans ta grotte ? » Elle eut un sourire goguenard. « Tu t’es perdue ? » Ah, c’était gentillet, il ne fallait pas qu’elle le prenne mal !

Le temps de finir son maigre repas et de faire un peu la conversation avec la sabreuse, Wei sentait peu à peu ses muscles s’engourdir et ses paupières s'alourdir. Etait-ce l’heure de dormir ? Impossible, entre les bruits de la nuit et le feu qui perdait de sa vivacité, lentement mais surement, elle ne se sentait pas rassurée. La seule chose qui avait progressivement gagné sa confiance, c’était la grande femme des cavernes – un peu effrayante, mais pas mauvaise bougre. Pour autant, elle se sentait irrémédiablement attirée dans les ténèbres, son énergie entièrement consacrée à la digestion et au maintien de sa chaleur corporelle. Et si une bête se mettait à les attaquer ? Ou pire, si elle finissait congelée dans cette grotte ? Elle ne sentait déjà plus le bout de ses doigts, alors elle espérait vraiment qu’ils ne tombent pas tous seuls… Il fallait qu’elle réagisse. « AH ! » cria-t-elle, se relevant d’un coup. Se gratifiant de deux petites claques sur les joues, elle s’exclama : « Il faut que je bouge, sinon je vais m’endormir ! » Mais la demoiselle du coin avait raison : le trou dans lequel elles se trouvaient n’était pas bien grand. Bouger pour aller où ? Effectuant quelques montées de genoux, elle l’interrogea, entre deux prises d’air. « Quitte à rester coincées... cette nuit... tu ne veux pas... qu’on s’échauffe un peu… Tu manies le sabre, non ? »

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Sang Froid
Machine ne semblait pas super contente de passer une nuit dans le merveilleux isthme et encore moins dans une grotte ou on se les caillaient ! Comment lui en vouloir ? Je détestais moi-même ce lieu, c’était une satanée prison de merde et j’étais emprisonnée dedans à cause de mes miens de sangs. Seule la présence des autres Chinoike me faisait rester ici, sinon, j’aurais déjà dégagé ma carcasse depuis bien longtemps. Mais, coincé entre la caillasse et les liens du sang, je restais, je persistais, je m’usais dans ce lieu que je détestais depuis toujours. Coincé dans une grotte encore plus merdique que celle dans laquelle je pionçais, je ne pouvais que comprendre : j’étais à ma place dans le froid, mais j’étais à la fois si loin aussi. Des sentiments contradictoires s’affrontaient et rien ne semblait prendre le dessus, tout restait comme avant… douloureux. L’autre rousse me faisait doucement pouffer de rire à ne pas savoir dans quoi elle s’était embarqué, elle était pas au bout de ses peines, moi qui connaissais l’horreur du lieu, je savais qu’elle était inapte à survivre seule dans ce lieu : la pauvre.

« Bah ouais, il faut assez froid pour tuer un homme adulte et faire geler tes vêtements avec ta sueur… Puis, bon en plus t’as des loups, des ours, des renards et des gros oiseaux. Et puis, t’as probablement plus dangereux dans la nuit… »

Ce qu’il y avait de plus dangereux dans l’isthme, c’était nous, les manieurs de sang exilé ici, prêt à tout pour nous venger et retrouver notre place au soleil. Nous étions le plus gros danger dans ces contrées, aucune créature ne pouvait nous supplanter dans la glace, nous étions les rois de l’isthme et nous y étions habitués jusqu’à être capable de dominer ce lieu. Le prédateur ultime de ces lieux avait des yeux rouges, étaient couturés de cicatrice et avait la peau exsangue. Si je n’étais pas moi-même une exilée, je pleurerais la nuit à l’idée de rencontrer quelqu’un comme Ryuku, ou même moi les mauvais jours.

« Boh, tant qu’on n’est jamais en paix et qu’on souffre, tout peut-être l’enfer, j’pense… »

L’enfer pouvait être partout à mes yeux, la preuve j’y vivais depuis que j’étais en âge de me souvenir. La rouquine se recroquevillait vers le feu et finit par se présenter, Wei… c’était la première fois que j’entendais ce prénom, c’était plutôt beau. Wei, avec sa manie à causer, elle n’était pas près de la mettre en veilleuse. Moi, qu’étais pas bien douée pour trop causer, entendre l’autre jacasser comme une pie, ça me changeait pas mal, j’avais pas besoin de trop parler, c’était plus simple, je préférais… j’en avais l’impression. Enfin, vu que ça allait être ma voisine pour la nuit, mieux valait avoir de bonnes relations, non ?

« Hitagi, moi c’est juste Hitagi ! »

Je n’avais pas envie outre mesure de balancer mon nom aux nez d’une étrangère, se serait trop risquer, je me décidais donc à fermer ma gueule pour éviter les problèmes potentiels. Puis Hitagi c’était suffisant, pas besoin de savoir que j’étais une Chinoike.

Je n’eus pas à parler bien longtemps que Wei, celle qui ne la met jamais en veilleuse reprenait, moi, les yeux rivés sur les flammes, j’écoutais sans rien dire, rêvant d’un lit chaud, de pouvoir pioncer, chauffer par la chaleur humaine… j’aimerai bien que Mugi soit là, collé à moi, me rendant fiévreuse en me caressant la peau… mais ce n’était pas pour tout de suite, là avec moi, j’avais juste une belle étrangère qui ne savait pas s’arrêter de causer, sûrement que si elle la fermait, elle comprendrait l’étendue de sa connerie en venant là en n’étant pas préparée, les gens stupides, ça courait les rues, la preuve, je n’étais clairement pas une flèche. L’autre ne semblait pas être aussi très intelligente vu le genre de pari qu’elle faisait, enfin, c’était son problème ça. Quoique, vu que j’étais coincée avec elle, c’était probablement aussi le mien par extension.

Mais, déjà l’autre se détournant de son histoire me demanda ce que moi je faisais là, j’haussais les épaules, moi c’était bien moins drôle qu’elle qui s’était fait avoir parce qu’elle n’était pas assez intelligente, ce n’était pas très intéressant :

« J’faisais une ronde, il faisait trop sombre pour rentrer… j’avais pas envie de tomber dans une rivière gelée ou me faire bouffer par une tourbière… Du coup j’ai rejoins le lieu couvert l’plus proche : là ! Je fronçais les sourcils en repensant à sa remarque et repris, agacée. J’connais la région comme ma poche, c’est presque comme si j’étais née là ! Si tu n’avais pas fait attention, tu aurais pu connaître un sort bien plus horrible que d’être juste coincée avec moi. »

Je n’appréciais pas que l’autre pense que je me sois perdue, la preuve, ma voix avait été vibrante comme l’acier et glaciale comme le gel. Pour qui elle se prenait celle-là ? Elle voulait que lui casse sa magnifique petite gueule ? Je lui avais offert à manger et avait allumé le feu, ce n’était pas pour qu’on se moque de moi, cela commençait à m’agacer un peu, surtout qu’elle n’arrêtait jamais de parler. Moi qui m’étais surprise à trouver sa plus simple de juste écouter, ses piaillements commençaient à me les briser menu ! Je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de passer mon chemin… Je n’avais rien fait pour mériter ça de subir les moqueries d’une gonzesse trop conne pour comprendre que dans l’isthme du gel, il faisait froid ! Ça commençait légèrement à m’péter les ovaires en même temps que j’sentais ma rage grandir. Je me forçais à le contenir, après tout, tabasser une innocente, ce n’était pas quelque chose qui ferait bonne presse, mais si elle me gavait trop, ça allait sortir et faudrait pas chialer derrière qu’Hitagi avait été méchante, ma patience avait des limites.

Enfin, maintenant que j’étais là, je ne comptais pas bouger, je ne pouvais plus vraiment bouger et c’était probablement dommage car déjà, l’autre recommençait à gueuler. D’ici la fin de la nuit, l’entièreté de l’isthme saura notre présence. Je me pinçais l’arête du nez, j’étais fatiguée et j’allais sortir traumatiser de cette rencontre. Tout cela me donnait envie de me crever les oreilles pour ne plus rien entendre et qu’on me laisse tranquille.

Enfin, l’autre n’avait pas tort quand elle disait qu’elle voulait se réchauffer, j’avais la chair de poule et j’aimerai bien me réchauffer, à deux c’était plus simple ! Même si de toute évidence, on n’avait pas vraiment les mêmes idées pour se réchauffer. Elle voulait manier le sabre, moi… euh… moi, j’en parlerais plus tard. Je me relevais et attrapait mon sabre, voyant là quand même une occasion de lui faire fermer sa gueule et ensuite se réchauffer à ma façon :

« Si tu transpires trop, tes vêtements vont geler sur toi et tu vas calancher avant la fin d’la nuit… »

Je jetais alors mon manteau qui me servira mieux plus tard et finalement, ne restant plus qu’en brassière, exhibant mon corps bardé de cicatrice et surtout mes muscles gonflé et préparé pour l’effort. Redressé de tout mon long, je me rendais compte que par rapport aux autres femmes, j’étais bien plus grande.

La sensation du sabre dans la main, le chant de l’acier dans l’air, firent peu à peu palpiter mon cœur alors qu’un rictus se dessinait sur mes lèvres. J’avais tendance à l’oublier, mais j’adorais me battre, cogner, frapper. C’était vraiment l’pied la castagne !

« Vas-y ramène-toi, Wei ! J’vais foutre la branlée d’ta vie ! »


Malgré la dureté de mes mots, je souriais et gloussais, j’étais heureuse, ça m’amusait bien que la gonzesse piaille partout, un combat, rien de mieux pour adoucir mon caractère… ou alors l’enflammer. Mais j’étais aussi contente, surtout parce que normalement, en combat on ne causait pas et que je tenais là une occasion inestimable que la belle rousse se taise. Puis, je repris, toute malicieuse :

« Par contre, si j’gagne, on fera à ma manière pour se réchauffer ! »

Était-ce le froid sur ma peau ou mes pensées qui faisait rougir mon nez et mes joues ? Cela, la rousse ne pouvait pas le savoir, mais moi je savais que j’avais une bonne raison de gagner ! Maintenant, fallait assurer ma vieille !



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Visiblement, la proposition de Wei avait éveillé quelque chose en Hitagi ; un esprit combatif, un instinct primitif. La femme des cavernes la surplombait de tout son être à présent, dressée le sabre à la main, et si la jeune étrangère n’avait pas eu conscience de l’agacement que ses piaillements intempestifs avaient provoqué, elle voyait cependant bien la différence, maintenant que l’autre tenait son arme. Affichant elle-même un sourire carnassier, elle ramassa Kūnwú qui trainait par terre jusqu’alors. Wei ne savait pas grand-chose du monde, mais une chose était sûre : elle n’avait pas rencontré un seul sabreur qui n’ait pas un tel goût pour le combat. Un lien indéfectible unissait un bretteur à son arme, et le simple fait de la tenir en main pouvait lui donner le sentiment d’accomplissement de soi. Que serait Wei sans Kūnwú ?

Faisant tournoyer la lame dans ses mains, la jeune femme exécuta rapidement quelques étirements, tandis qu’Hitagi semblait déjà certaine de sa victoire. « Haha ! Que tu crois ! Et moi, je gagne quoi ? » lançait Wei, particulièrement réceptive à ce genre de provocations. La musculature et les cicatrices de la guerrière ne l’impressionnaient guère, à vrai dire, mais elle avait comme une impression de déjà vu, le sentiment d’avoir en face d’elle une sorte de version féminine de Zhao Yu. Une raison de plus pour ne pas perdre, clairement !
L’espace réduit qu’offrait la grotte ne lui permettrait pas d’utiliser tout son savoir-faire martial, et la taille de la troglodyte serait certainement à son avantage dans un combat rapproché. La jeune Jin ne pouvait donc compter que sur sa vitesse et sa souplesse pour s’en sortir… A moins que l’autre ne sache pas tenir sur les deux baguettes qui lui servaient de jambes ?

Saisissant son arme à deux mains, Wei ne se fit pas prier et bondit alors. Elle feignit un premier coup frontal du tranchant de sa lame, avant de réorienter la trajectoire de sa lame et de frapper de biais, cherchant à provoquer une parade évidente. Lame contre lame, elle voulait tester un peu la vivacité et la résistance de sa camarade. Puis, relâchant soudainement sa prise, la rouquine bascula sur le côté et, enroulant son épaule, asséna un violent coup à son adversaire. Compte tenu de la différence de taille, le coup atteindrait probablement les côtes de la demoiselle. Si Wei n’était pas certaine d’arriver à la propulser contre le mur de cette façon, elle songea que cela aurait au moins l’avantage de lui couper le souffle et de calmer ses ardeurs. Sur le mur de la caverne, le feu projetait leurs ombres qui avaient semblé danser un moment.

D’un bond vers l’arrière, elle reprenait un peu de distance et raffermissait sa prise sur la garde de son arme. « Pas de regret ? » lançait-elle avec malice à son adversaire, tentant la provocation, à son tour. Tout ceci n’était qu’une petite mise en jambe, de quoi s’assurer qu’elles étaient bien échauffées ; elle laissait à sa nouvelle connaissance le soin de mener le prochain assaut qui lancerait véritablement les hostilités.


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Chinoike Hitagi
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Qu’est-ce que l’autre pouvait gagner ? C’était vrai que je n’y avais pas vraiment réfléchis, trop occupée à vouloir me réchauffer à ma façon. J’haussai les épaules en souriant :

« Si tu gagnes, tu auras le droit d’faire de moi c’que tu veux ! »

Mais, de toute façon, peu importait vu que j’allais sortir vainqueur de cet affrontement en deux coups de cuillère à pot. Je pourrais bien aussi jurer que je deviendrai sa chienne que ça ne changera rien. Contre la petite rousse, ma victoire était assurée, la pipelette perdra.
Alors qu’elle s’étirait, je me rendais compte que je n’étais clairement pas à mon avantage dans cette grotte ou mon sabre pouvait cogner partout. Ce fut donc avec un regret que dans un flash de lucidité comme j’avais j’en avais dans ma trogne, que je lâchais mon nodachi pour seulement sortir le tantô sur ma poitrine. J’me souvenais que trop bien de l’affrontement en milieu fermé contre l’Akimichi qui nous avait mis, Etsu et moi en grosse difficulté. Mon allonge deviendra ma pire faiblesse et pourrait causer ma défaite à cause d’une mauvaise surprise. Je préférais donc me concentrer sur mon seul sabre cours qui lui ne me décevra pas durant un affrontement.

Wei bondit, la lame en avant, prête à trancher, je m’apprêtais à parer, lorsque je vis la lame sensiblement bouger, je jetais mon bras au dernier moment coinçant l’attaque, juste avant que l’acier ne vienne caresser ma peau nue. Hum, elle se débrouillait mieux que je ne le pensais ! Je tentais de prendre cependant l’avantage dans cette joute de lame contre lame à l’instant où elle se déroba et que passant à côté de moi, se jeta contre mes côtes avec une force que je n’aurais jamais crus d’un petit corps comme cela… Surprise je me laissais pousser contre la paroi, jusqu’à ce que mon crâne cogne la roche, m’arrachant un rictus de douleur. Cela devenait vraiment intéressant, niarf.

J’allais tout faire pour la battre et démontrer que j’étais la meilleure

Moi qui m’étais dit que je ne ferais pas trop mal à cette jeune femme, je découvrais qu’elle n’était pas si sans défense que je l’avais cru, elle avait des ressources, c’était mieux comme cela, je n’aurais pas besoin de me retenir outre mesure contre elle. A défaut de la douleur, l’adrénaline commençait à pulser violemment dans mes veines, toute pensée rationnelle disparaissait emporter par le flot du combat. Une lame à la main, j’étais toujours d’humeur à me battre et mon envie d’il y a à peine quelques instants de ne pas me battre était déjà très très loin, envolé par l’excitation dévorante du combat !

En relevant mon regard fou de combat, je remarquais que la jeune femme avait reculé et désormais me demandait si je regrettais quelque chose. Je secouais la tête et grognais grisée par l’affrontement :

« Niet ! »

Mon visage en disant tellement sur mon état, j’étais rouge par le froid, l’effort et surtout l’excitation que m’offrait ce combat. J’haletais comme une chienne tant mon souffle s’emballait, tant mon corps tout entier avait envie de montrer ce qu’il savait faire, comment il pouvait écraser cette petite créature tout entière entre l’acier et le sang. Je voulais triompher et l’écraser comme un moustique, pour ensuite nous réchauffer comme je le voulais… Même si je devais avouer que là, c’était le pied… J’aimais trop ça…

Je déroulais mes muscles et épaules, infusant un peu de chakra dans les muscles de mes bras pour augmenter ma force et bondit sur la jeune femme, espérant réduire la distance entre elle et moi pour la toucher et rester au corps à corps là où j’avais l’avantage ! La lame en avant, je visais la gorge sans le moindre état d’âme, il fallait toujours viser les points vitaux, même en combat singulier. Je n’avais pas particulièrement peur pour elle, c’était une gonzesse plus rapide que moi, elle saura se débrouiller pour ne pas mourir de cette attaque qui n’était pas la mer à boire. Et je comptais bien profiter que toute son attention était canalisée sur ma dague, pour moi aussi ne pas que rester cantonner à mes talents au sabre. J’envoyais un coup de pied dans le bas ventre, visant spécifiquement la partie ou en dessous se trouvait la vessie, un coup particulièrement douloureux, mais pas dangereux. Je ricanais, tous mes sens étaient concentrés sur le combat. J’aimais vraiment trop ça, un frisson me parcourut tout entier, de l’échine jusqu’aux pieds, c’était exquis.

Comment allait-elle répliquer ? Comment le combat allait-il tourner ? J’avais envie de voir cela ! RAHHHHHHHH QUE J’AVAIS HATE !




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« Aller, approche. » Les mains fermement accrochées à la garde de son arme, Wei s’était penchée légèrement vers l’avant, visiblement prête à encaisser l’assaut imminent d’Hitagi.
Son premier combo avait fonctionné et, si ça n’avait pas suffi à projeter véritablement la grande femme des cavernes, cela avait eu le mérite de la faire reculer. Elle s’était même tapé le crâne contre la pierre. Nulle trace de sang néanmoins, et elle avait à peine grimacé. C’était comme si le corps de cette femme avait été façonné dans la roche. A côté, Wei paraissait presque trop douce, elle frappait vite et fort, croyait-elle, mais elle n’était pas certaine de rester de marbre lorsque son adversaire abattrait sa lame sur elle.

L’autre cria quelque chose que la rouquine interpréta comme l’assurance de ne pas vouloir s’arrêter là. C’était même pire que ça, le coup sur la tête semblait l’avoir d’autant plus excitée. Voyait-elle Wei comme une adversaire digne de ce nom, ou était-elle seulement grisée par la violence et la douleur ?
Il y eut un mouvement imperceptible aux yeux de la Jin, puis ses muscles se bandèrent et elle bondit finalement.

A l’instant où sa lame sembla toucher la gorge de l’enfant rousse, il y eut une espèce d’explosion qui, quoique surprenante, était parfaitement inoffensive. Le nuage de poussière provoqué par cette brutale apparition se dissipa dans l’instant, révélant la présence d’une grosse pierre à l’endroit où se tenait Wei l’instant auparavant.  « Bien tenté ! » put-on alors entendre et son cri résonna dans la caverne. Elle surgissait de l’autre côté, sabre en main, chargeant comme une furie.

Utiliser la technique de substitution après avoir volontairement laissé l’autre mener l’assaut, c’était un coup bas, et elle le savait. Alors qu’elles étaient censées se retrouver dans un duel à l’arme blanche, elle ne faisait que fuir pour pouvoir attaquer sous un autre angle. Mais l’impression de puissance qui se dégageait du corps d’Hitagi et la facilité avec laquelle elle semblait prête à encaisser les coups avaient achevé de la convaincre qu’il vaudrait mieux éviter le tranchant de son tantō.
D’ailleurs, Hitagi avait vu juste, en choisissant de troquer son nodachi contre une lame courte. La jeune fille avait trouvé ça curieux, de prime abord, mais l’étrangère avait complètement effacé le handicap lié à sa taille dans un espace réduit, en réalité. Elle démontrait une certaine expérience, que Wei n’avait pas totalement anticipée.
L’un dans l’autre, cette fuite témoignait du respect de la rouquine pour la combattante. Un mauvais coup, et elle pouvait facilement se retrouver hors-jeu.

Mais cette fois, contrairement à leur premier échange, il n’y aurait pas de répit. A partir de maintenant, Wei ferait pleuvoir les coups sur le corps de son adversaire. Il lui semblait avoir pris l’avantage, grâce à son petit tour, et elle comptait bien insister.
Le duel amical allait rapidement prendre des allures de combat acharné, si cela continuait. Après tout, les deux femmes n’avaient pas fixé de règles particulières… Et qui serait déclarait gagnant ? Le dernier à abandonner ? Peu probable, compte tenu des mentalités, qu’il y ait un quelconque abandon… L’unique survivant alors ?


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Mon tantô cogna une roche à la place de la nuque de la rousse alors qu’une petite explosion de fumée avait retenti. Devant un arcane ninja, j’ouvris de grands yeux, surprise et à peine eussé-je le temps d’exécuter un seul mouvement, que déjà, une lame s’abattait sur mon épaule et que je devais serrer les dents pour ne pas grogner. Je m’étais fait avoir, j’avais sous-estimé la gonzesse, mais je ne comptais pas me laisser faire : j’allais la démarrer celle-là !

J’aurais aisément pu contrattaquer avec le Ketsuryugan et empaler poil de carotte en deux coups d’cuillère à pot. Mais, ça ne me paraissait pas le truc le plus intelligent à faire. Puis bon, je n’avais pas vraiment besoin de mes talents héréditaires pour mater une étrangère qui était juste capable d’esquiver. Si j’avais voulu me battre avec quelqu’un qui esquivait, j’me serais tataner avec Tsumi.

Enfin, je n’étais pas à court de plan, car oui, j’avais un plan. Et ce plan nécessitait tout d’abord de lâcher un gloussement. Car à l’instant où elle retirait sa lame de ma chair… roulement de tambour, pas la moindre blessure, pas une égratignure, rien, que dalle. J’avais l’air aussi en forme qu’avant, aussi solide que la roche, invincible et intouchable. La vérité, c’était que vu qu’elle avait utilisé des arcanes shinobi sur moi, je ne voyais pas pourquoi je ne ferais pas pareil. Et mon corps avait réagis seul, avec le seul arcane de Genjutsu qu’il maîtrisait, celle qui me faisait passer pour invulnérable.

Je me retournais alors lentement en tapant dans mes mains et esquissant un sourire, faisant fi de la douleur que je ressentais réellement, je lâchais en gloussant :

« Insuffisant ! »

J’essayais de dominer psychologiquement cet affrontement, de la faire paniquer, de lui faire croire que j’étais invincible et que rien de ce qu’elle pouvait faire ne pouvait ne serait-ce que m’égratigner. Et raffermissant ma prise sur mon sabre, je m’élançais d’un mouvement de la jambe vers machine. Je ne rigolais plus, j’étais passée aux choses sérieuses. Je devais gagner cet affrontement et quasiment tous les coups étaient permis. Je devais montrer le gouffre qui nous séparait-elle et moi. Elle était plutôt douée, elle avait quelques mouvements intéressants, mais c’était insuffisant pour me vaincre. J’étais trop forte, c’était ça la vérité.

Wei allait malheureusement pour elle devoir subir un de mes assauts les plus dangereux. Et vous savez quoi ? Je me sentais incapable de ne pas sourire à pleines dents, parce que c’était trop bon, je prenais trop mon pied là. Un affrontement avec des rebondissements, il n’y avait que ça de vrai. J’espérais presque qu’elle esquive mon attaque, qu’elle me démontre qu’elle était vraiment forte, qu’elle pouvait me tenir tête et rendre ce moment encore plus follement excitant qu’il ne l’était déjà.

Mais elle devait apercevoir mon image rémanente qui me suivait, dansant avec moi, alors je m’apprêtais à la frapper sans aucun remords. Je savais qu’elle allait survivre, elle était pleine de ressource, je le savais. Je voulais que ce combat s’éternise, que je lâche mes forces dans la bataille ! J’étais paradoxale, je voulais vaincre, mais aussi souffrir, suer, en chier pour ensuite progresser. Oui, c’était ça, je voulais devenir la plus forte de toute et un adversaire à peu près à ma portée se dessinait.

Je gloussais d’avance, curieuse de savoir si je ferais mouche. Wei, montre-moi donc l’intégralité de ton potentiel, jette toutes tes forces dans la bataille. AFFRONTE-MOI !





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Re: Sang-froid • ft. Hitagi Sam 12 Fév - 11:49
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Quoi ? Comment… Comment était-ce possible ?
Wei était pourtant certaine de l’avoir touchée, certaine d’avoir vu sa lame fendre l’air et s’abattre sur la chair à nu de son adversaire ; il était impossible qu’elle ait pu esquiver un tel assaut. Mais c’était comme si Kūnwú n’avait fait que caresser, effleurer la peau d’Hitagi. Il n’y eut pas une effusion de sang, pas une éraflure… Pas une trace du passage de la lame affûtée. La femme des cavernes était toujours debout, face à elle, indemne. Et elle riait.
Surprise, Wei n’avait finalement pas enchaîné après son assaut. Les yeux écarquillés, elle regardait l’endroit où son arme avait tranché Hitagi sans comprendre. Cette femme était-elle seulement humaine ? Elle repensa brièvement à la façon dont elles s’étaient rencontrées, dans cette caverne lugubre. Elle l’avait prise pour un fantôme dans la nuit. « Les fantômes ne saignent pas. » avait répondu l’inconnue, s’entaillant le doigt pour appuyer ses propos. Et elle avait vu le liquide rouge s’écouler. Mais maintenant, Wei pouvait voir qu’elle ne saignait pas vraiment ! La jeune femme sentit son cœur s’emballer. Existait-il des fantômes qui pouvaient prendre l’apparence d’êtres humains ? Aurait-elle créé l’illusion du sang, un peu plus tôt, pour gagner sa confiance ? Mais dans quel but ?

Véritablement déstabilisée par l’illusion de l’épéiste, la rouquine ne put se préparer à l’assaut qui s’ensuivit. Elle vit alors Hitagi foncer sur elle à toute vitesse, impuissante et troublée. Une, deux, trois Hitagi… Le fantôme se décuplait sous ses yeux, avec un sourire vorace, et Wei ne put que dresser son arme face à elle, dans une maigre tentative pour parer, ne sachant d’où viendrait véritablement l’attaque.
La lame courte la trancha brutalement et elle sentit une douleur fulgurante. La jeune femme ne put retenir un cri de douleur. « Merde ! » Elle serrait la mâchoire mais quelques larmes échouées au coin de ses yeux témoignaient de sa souffrance.
Elle avait redouté l’instant où son adversaire serait capable de l’atteindre, mais la réalité dépassait tout ce qu’elle avait imaginé. En un seul assaut, l’épéiste avait su prendre l’avantage. La blessure de la rousse était bien réelle. Elle songea vaguement qu’il lui faudrait demander à Yu de la soigner ; il avait ce don pour effacer les cicatrices… Mais pour ça, il fallait encore se sortir vivante de cet affrontement.

D’un bond, Wei se jetait contre son adversaire. Elle y mettait toute son âme et toute son ardeur. Pour elle, il ne s’agissait plus de gagner ou de perdre. Elle avait l’intime conviction de se battre contre quelque chose de surnaturel et dangereux. Quelque chose qui jouait avec elle avant de la dévorer, peut-être… Il n’était plus question de se jauger entre épéistes. A défaut de pouvoir l’emporter, elle allait tout donner pour survivre.

Alors qu’elle se jetait corps et âme dans la mêlée, il y eut un phénomène insolite. L’arme que tenait Wei sembla se mouvoir étrangement, comme si le métal dont elle était faite devenait malléable sous l’effet du chakra de son utilisatrice. De fait, sous les yeux d’Hitagi, Kūnwú se transforma soudainement.
Ce fut non pas une épée mais une lance qui s’abattit sur elle. Animée par la rage de vivre, la rousse ne retenait plus ses coups, frappant avec la hampe de son arme, puis avec sa pointe, abattant Kūnwú sans relâche. Mais l’objectif n’était plus de la découper, elle avait bien compris qu’il était inutile d’espérer la blesser. Dans cet assaut chaotique, elle voulait la désarmer et jeter son tantō plus loin pour l’empêcher de frapper de nouveau. Sans son arme, elle verrait la véritable nature de cet être inhumain.


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Mon coup avait fait mouche et Wei n’avait rien pu faire, je voyais le sang couler de sa plaie et une satisfaction m’envahis. J’étais décidément la meilleure, la plus forte ! Elle ne pouvait rien contre moi. Et alors que je levais mon sabre pour continuer mon assaut, prête à terminer l’affrontement sans trop blessé non plus poil de carotte. J’aurais l’air maline si jamais je la crevais d’un coup, non, c’était qu’un combat amical, bien que j’sois bien sérieuse et que j’comptais quand même gagner. J’étais chez moi, j’pouvais pas laisser n’importe quelle grognasse espérer me battre.

Mais encore fallait-il que j’arrive à interpréter la lueur de terreur pure dans les prunelles de Wei et sa face semblable à celle d’un animal acculé. Parce que sans m’en rendre compte, une escalade dans la violence avait eu lieu et presque magiquement, l’épée de la rousse se transforma en lance et d’un coup dans la main, mais je serrais fort et ma lame ne m’échappa pas, par l’entraînement, mes muscles étaient agrippés… Mais j’avais bien failli laisser tomber mon arme, je devais être prudente. J’écarquillais des yeux, surprise de ce qui c’était passé, par la transformation de son arme. Ce n’était clairement pas normal et la surprise acheva de m’empêcher de réagir prestement. Puis sans même que j’eusse le temps de réagir, voilà qu’une vague de coup de lance s’abattait sur moi. Je serrais les dents et encaissait l’assaut, alors que mon corps, encore une fois usait de ses arcanes shinobi pour cacher les blessures. J’étais ainsi la seule à ressentir la morsure de l’acier, la seule à savoir que oui, mon sang coulait des multiples estafilades que poil de carotte provoquait sur ma peau.

Je déglutis, ce combat n’avait plus trop l’air d’être amical… Je devais me battre avec plus de force si je ne voulais pas me faire blesser trop fortement… L’autre semblait se battre pour sa vie, sa face était terrorisée, elle semblait être une autre personne que la pipelette qui jacassait avant et ne fermait pas sa gueule. Je devais réagir si je ne voulais pas me faire trancher en morceaux, je devais montrer que j’étais plus forte pour qu’elle abandonne toutes ces velléités à se battre. Je devais la briser en petits morceaux pour que plus jamais elle ne tente d’essayer de me vaincre.

J’attrapais la hampe de sa lance d’une main et tentait de la bloquer, pour empêcher qu’elle continue de faire pleuvoir sur moi l’acier et sa morsure sanglante. La mâchoire toujours contractée, je plantais mes prunelles dans celle qui semblait se battre pour sa vie, tentant de capter son attention, elle qui semblait ne plus rien écouter. Mais mes propres prunelles étaient fiévreuses d’excitation dû au combat, je vibrais presque de plaisir devant les imprévus qui ne me faisait que ressentir une vague de plaisir et de joie ! C’était trop bon que de ne pas savoir le prochain mouvement de son adversaire. Un sourire se dessinait de nouveau sur mes lèvres et je ricanais, pour me donner de la confiance avant de grogner :

« J’vais pas t’laisser essayer d’me tuer sans rien faire. T’peux toujours rêver poil de carotte ! »

Et serrant un peu plus ma prise sur la hampe, avant de lever mon tantô et de faire pleuvoir de nouveau le tranchant de ma lame. Je visais les points vitaux, sans pour autant essayer de la tuer, l’histoire de la faire tressaillir et montrer le gouffre titanesque qui se trouvait entre nous. Puis bon, vu comment elle avait l’air paniqué, je devais la mettre hors d’état de nuire, avant qu’elle ne représente un soupçon de danger pour moi. Je devais la mettre hors d’état de nuire avant que je sois moi-même complètement dévorée par les flammes alléchantes et torride du plaisir de l’affrontement, du plaisir du triomphe.

Cet affrontement commençait à prendre des proportions gigantesques, tant je puisais dans mes réserves de chakra et tant elle semblait se battre pour sa vie. Mais, l’esprit embué par la chaleur du combat, j’étais bien incapable de la rassurer, après tout, j’espérais presque qu’elle contrattaque. Toutes les fibres de mon corps tremblaient d’excitation, attendaient le prochain coup, voulait pouvoir réagir, se battre.
Quelle sublime soirée !





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« Je vais mourir ici. » La hampe de l’arme frappait avec force la main de l’épéiste qui ne lâcha pourtant pas son tantō. « Je vais mourir ici. » Les coups de lance plurent sans parvenir à égratigner la peau de la femme des cavernes. « Je vais mourir ici. » se répétait Wei, inlassablement, à chaque nouvel échec.
Une fois de plus happée par l’illusion, elle se faisait une raison : ses coups ne blessaient pas. Sa maigre tentative pour mettre l’espèce de yōkai hors d’état de nuire avait également échoué. Que lui restait-il ? La fuite ? Elle coula un regard en direction de la sortie de la grotte. Le trou béant ne renvoyait aucune lumière, aucune chaleur. Non, elle resterait là, jusqu’au bout. Se savoir condamnée et constater l’impuissance de ses coups ne la décourageaient pas ; elle avait une flamme en elle, celle qui la poussait à se battre, à lutter, à survivre.

Mais alors que son attention se relâchait, une demi-seconde, la main de la soi-disant Hitagi s’abattit sur la hampe de son arme, empêchant toute nouvelle frappe de sa part. Réprimant un juron, la rouquine tenta de se dégager de l’emprise, mais la poigne de l’adversaire était ferme, bien trop ferme. Elle vit, dans les yeux du fantôme, une étincelle inquiétante. Elle allait la dévorer. Et, absorbée par ce regard, elle crut l’entendre parler, au loin, mais ses mots n’atteignaient pas son esprit. Quelque chose la préoccupait bien plus, en cet instant : devait-elle abandonner Kūnwú, à défaut de pouvoir la retirer des mains de son ennemie ?
Hitagi trancha pour Wei : elle armait son bras, prête à lui asséner un coup de tantō destructeur. Dans un geste réflexe, Wei relâcha soudainement son emprise. Un coup d’estoc, alors que leurs corps étaient si proches, n’augurait rien de bon. Lâcher Kūnwú à son adversaire était un véritable sacrifice, mais un sacrifice nécessaire. De fait, la jeune femme eut tout juste le temps, les mains finalement libres, d’esquiver les coups dans un déplacement quasi-instantané.

Hitagi tranchait donc dans le vide, son arme dans une main, celle de Wei dans l’autre. La Jin devait réagir promptement, profiter de l’inconfort temporaire de son adversaire ; elle détacha un petit rouleau de stockage glissé à la ceinture et le déroula d’un mouvement sec. Elle n’avait peut-être plus sa lame, mais ses compétences ne s’arrêtaient pas au Kenjutsu ou au Sôjutsu. Wei avait appris à composer avec toutes sortes d’armes, du plus petit makibishi à l’imposante naginata.
Il y eut alors un sifflement dans l’air. Cinq kunai filaient en direction de la Chinoike, visant ses bras et ses cuisses. La rousse espérait-elle encore blesser son adversaire, avec de simples armes de jet ? Le visage fermé, Wei ne souriait pas. C’était son ultime tentative, croyait-elle, d’immobiliser l’être surnaturel. De fait, à peine visibles en raison du jeu de lumière de la caverne, des fils reliaient chacun des kunai à Wei. Hijutsu Isibari. Elle ferma le poing, faisant circuler son chakra à travers les liens, jusqu’au bout des pointes qui s’enfonceraient peut-être dans la chair de l’ennemie.

« Qu’es-tu vraiment ? Pourquoi tes blessures ne saignent pas ? » demanda finalement la jeune fille d’une voix rauque, alors que la tension semblait retomber de son côté. Essoufflée, sa poitrine se soulevait fortement. Elle entendait le sang battre dans ses tempes. A vrai dire, elle n’attendait véritablement qu’une seule chose : un signe, un regard qui confirmerait la paralysie, pour pouvoir récupérer son arme. Mais elle n’espérait plus vraiment se battre après ça. Elle avait largement puisé dans ses ressources et la fatigue commençait à engourdir ses membres, à commencer par ses jambes.


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Mais mon tantô ne trancha malheureusement pas sa chaire, car elle disparut d’un coup, alors que je me retrouvais avec sa lance dans les mains et que derrière moi, sa présence réapparue et à peine m’étais-je retournée que déjà plusieurs kunai s’enfoncèrent dans la peau de mon bras que je levais pour intercepter mon arme, alors que d’un coup, comme un coup de jus traversa mon bras et s’engourdit, je grognais sous la surprise, lâchant sa lance, j’arrachais les kunai faisant fi de la douleur et grognant. Je mettais toute ma volonté à continuer de bouger malgré l’étourdissement que cela produisait en moi. Décidément l’autre poile de carotte avait plus d’une corde à son arc, puis la maîtrise des armes de jets acheva de me faire piger que c’était là une shinobi, pas qu’une badine qui savait utiliser le chakra, mais bien une mercenaire de l’ombre comme moi. Cela ne rendait l’affrontement amical que plus amusant !

Et alors que je m’apprêtais à relever le bras pour lui infliger de nouvelle blessure, prête à continuer ce qui n’était pour moi qu’un jeu, la rouquine laissa retomber sa garde, elle paraissait exténuée et vraiment terrifiée. Elle n’avait plus la volonté de se battre dans ses gestes et tout en elle respirait la peur et la terreur. Mais plus que ça, elle paraissait encore étonnée que je ne reçoive ni blessures et surtout, intriguée par qui j’étais. J’avoue que je n’y avais pas encore pensé, mais oui rencontrer une brute couverte de cicatrice dans une grotte, maniant une lame et ne semblant pas saigner avait de quoi étonner, surtout pour quelqu’un qui n’était pas méga familier de la zone et des étranges créatures qui peuplaient ses grottes.

Je rangeais alors mon tantô dans son fourreau, puis leva les mains en l’air, un grand sourire sur les lèvres :

« Tu n’as plus vraiment la volonté de te battre ! J’ai gagné le combat ahah ! »

Puis me baissant, ramassant sa lance, je la lui lançais avant de lentement me laisser couler le long de la paroi de la grotte en baillant, puis répondis aux interrogations de l’étrangère :

« Si tu attends une réponse premier degrée de ce que je suis, je dirais que j’suis une jeune kunoichi comme toi, genre, je maîtrise le chakra et tout… Quant à pourquoi je ne saigne pas, disons qu’il faut savoir garder ses secrets mais, levant mon genjutsu, laissant apparaître les plaies sur mon corps, je dirais que tu ne t’es pas trop mal débrouillée quand même! »

Attrapant quelques bandages qui traînaient dans mes affaires, je commençais lentement à panser mes plaies. Puis relevant les yeux, fit signe à la rouquine de se rapprocher :

« Vu que j’ai gagné le combat, tu l’avais promis, on va se réchauffer à ma manière, du coup si t’as pas envie de crever, t’as tout intérêt à venir te blottir contre moi, ça nous évitera de perdre notre chaleur. Puis j’vais pas te manger, t’inquiètes pas ! J’suis toujours pas un fantôme ! »

Je levant alors un pan de mon manteau, un sourire malicieux aux lèvres, faisant venir la belle rouquine près de moi, plutôt emballée par l’idée de proximité avec ce bout de femme là !





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Kunoichi, chakra, genjutsu… Hitagi révélait enfin ses secrets. En d’autres circonstances, Wei aurait été un peu amer de découvrir qu’elle s’était faite si facilement berner. Mais, la fatigue aidant, elle admit simplement que son adversaire était bien plus robuste et qu’elle avait bien plus de ressources. Le match était perdu et elle n’avait plus la force de faire dans la mauvaise foi. « Bien joué… Tu as été plus forte. »

Rapetissant Kūnwú pour la ranger à l’intérieur de son habit, la rousse poussa un long soupir avant de se laisser tomber aux côtés de la brute des cavernes. La perspective de se retrouver blottie contre une parfaite inconnue ne la réjouissait guère de base, et à présent qu’elles étaient toutes transpirantes de leur combat, Wei n’avait qu’une envie : fuir à l’autre bout de la caverne. Quel humain normalement élevé dans le respect des conventions sociales aurait l’envie de rester à moins d’un mètre d’un être puant et suant ? Hitagi, visiblement… Mais, à la réflexion, elle ressemblait plus à une bête qu’à un être humain.
Cela dit, la femme des cavernes avait raison. Wei ne s’en rendait pas compte, car son corps dégageait encore la chaleur de l’effort, mais bientôt les choses allaient se calmer et, si elle ne se couvrait pas, elle allait tomber malade.

Remontant ses jambes contre sa poitrine, elle posa doucement sa tête contre la paroi rocheuse. Le corps d’Hitagi semblait irradier de chaleur – et surement que cette dernière aurait la même impression avec Wei. Alors, elle ferma doucement les yeux, malgré elle.
La tension retombée, la fatigue se faisait d’autant plus pesante et la rousse avait de plus en plus de difficultés à lutter. Mais il ne fallait pas qu’elle dorme. Tout semblait hostile dans cette région et, malheureusement, ce n’étaient pas les quelques coups qu’elles avaient échangé qui allaient la faire changer d’avis. Hors de question qu’elle s’endorme aux côtés d’une femme qui pouvait la dépecer aussi facilement. « ‘façon… y m’vengera… »

Elle ouvrit subitement les yeux, réalisant que le sommeil avait failli l’attraper. Elle s’éclaircit la gorge, légèrement déboussolée. « Tu m’as parlé ? Désolée… » Il lui semblait bien avoir entendu une voix lointaine, mais peut-être l’avait-elle rêvée. Elle eut un reniflement, avant de poursuivre : « C’est quand même un drôle d’endroit où vivre… » Parler pour ne pas sombrer. Tant pis si l’autre voulait se reposer en silence. « Et du coup t’es la seule de ton espèce ? Un shinobi sans affiliation, c’est rare… » Même elle en avait une : sa famille puis, plus tard, son organisation. En dépit de son air brut et bestial, Wei ne pensait pas qu’Hitagi soit une sorte d’enfant sauvage. Elle était bien trop apprivoisée, bien trop équipée… Cela dit, elle pouvait vivre de mercenariat, seule dans le froid. « Tu sais, je connais des endroits bien plus sympas. Avec Yu, on a un coin dans le Pic des Géants… C’est tout à l’ouest du Sekai. Ça fait loin, mais au moins on vit pas dans une grotte gelée. »

Elle pouvait continuer à parler ainsi longtemps. A vrai dire, peu lui importait que sa compagnonne l’écoute ou lui réponde. Hitagi pouvait bien dormir même, si ça lui chantait. Et, à cette pensée, son ton se fit plus doux, comme si elle voulait la bercer avec sa voix, plutôt que tenir réellement une conversation. « Le jour ne devrait pas tarder à se lever… »



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Je souriais comme une benête, heureuse d’avoir été la meilleure, la plus forte, la plus puissante. C’était trop l’pied de gagner et de prouver au monde, mais surtout à ma gueule que j’étais une force de la nature. Bah ouais, en même temps, pas besoin de tortiller du cul, j’avais survolé l’affrontement et même la rouquine ne qu’était pas mauvaise, fallait l’avoué, l’avait dit. J’étais la meilleure de tout l’isthme ! Et la première personne qui niait cette vérité éclatante … j’lui pétais la gueule ! Ça c’était du plan comme on en faisait plus, cogner d’abord, puis cogner et cogner après, ça ne m’avait jamais fait défaut jusqu’à maintenant, alors autant continuer !

La rouquine finit par s’asseoir près de moi, repliant ces jambes, elle était toute chaude, ça c’était agréable, parce que moi, je commençais à me rafraichir, une légère couche de gel se formait à la surface de ma peau et un peu plus de temps, j’aurais fini comme une glace. Je jubilais tellement de ma double victoire que la tête de six pieds de long de poil de carotte m’étonna même pas, être attentive au langage physique des autres, c’était compliqué, du coup, j’y f’sais pas vraiment attention.

La fatigue se faisant sentir, je me décidais à fermer les yeux pour pioncer un ch’tit coup, ça allait pas m’faire de mal de toute façon de roupiller. Un bon sommeil sans rêve, juste du repos, c’était ça le sens de la vie et tout son intérêt, mais j’émergeais plus tard à cause des éclats de voix de ma bouillotte. Pourquoi qu’elle me causait l’aut’ conne, voyait pas que je pionçais moi ? Pouvais pas faire comme tout le monde, fermer sa gueule et dormir ? Parce qu’encore la veille, elle était bien roulée, j’voulais la sentir près de moi et l’avoir comme bouillotte, mais là, elle me vrillait le crâne à causer. Parce que le réveil pour moi, c’était pas ce que j’avais de plus kiffant, encore plus par Madame je jaquette mais je la ferme pas quand les honnêtes travailleurs dorment ! Pète les ovaires celle-là !

Je faillis lui dire de fermer sa gueule, mais une fois son monologue interminable de question, vu que j’avais pas réussis à le rendormir, j’étais réveillée et un peu moins en rogne que quelques instants auparavant, puis bon, l’aube semblait pointer le bout de son nez, j’allais m’casser et regagner chez moi, l’histoire de pioncer dans un vrai lit avec un vrai feu et une vrai bouillotte.

Et avant de me casser, baillant largement, l’histoire de faire autant de bruit que possible, essuyant d’un revers de paluche les larmes qui m’pointait au bout des yeux, d’une voix enrouée, je répondis :

« Non, j’te causais pas, j’pionçais… »

Je bougeais un peu, séparant mon corps de poil de carotte, puis fit craquer chacune de mes articulations :

« J’te f’rai dire que j’habite dans une grotte comme ça, genre j’ai un pieu, des fourrures, du feu… Ca c’est vraiment le pire des conforts que j’ai jamais vu de toute ma vie… »

Je rapprochais mes jambes de mon torse, baillait une nouvelle fois :

« Bah j’vis pas seul, j’ai d’la famille, genre un peu… J’suis pas très branché ermite, puis bon, sinon je serais surement morte depuis longtemps si j’vivais seul. Je fis une pause, fronçant les sourcils. C’est surement l’endroit le plus craignos du monde ici, j’le déteste, mais j’ai tout ce à quoi je tiens ici et je peux pas les abandonner, on compte sur moi pour survivre… Après j’ai vu du paysage, j’ai baroudé un peu dans le Sekai quand même, mais les pics du géant j’ai jamais vu, qui sait, si mes pattes m’emmènent là-bas un jour, on se recroisera peut-être. »

J’achevais de me lever, jetant un regard vers dehors, quelques traces de lumières apparaissaient, le ciel était encore noir, mais on y voyait mieux, puis plus de trace de blizzard, c’était le moment de se tirer, puis j’espérais bien finir ma nuit moi. Je rassemblais mes affaires, puis lâchant un sourire vers Wei, grogna :

« Le temps risque plus d’nous buter, je me tire moi ! Bon courage pour survivre jusqu’à la fin de ton voyage. Puis qui sait, peut-être qu’on se reverra toi et moi Wei… A la prochaine et tâche de ne pas abimer ton joli minois jusqu’à la prochaine branlée que j’vais t’foutre ! »

Puis partant dans un rire carnassier et graveleux, j’achevais de disparaître dans l’aube montante, rejoignant chez moi. C’était une drôle de rencontre cette Wei quand même, un peu bizarre mais pas désagréable en vrai, ça m’avait amusé le temps que cette soirée dure. Mais chacun partait de son côté, moi du mien, elle du sien et seul le destin diras si on se rencontrera de nouveau. Mais ce que je savais, c’est que j’avais envie de pioncer moi ! Aller hop, au lit ma grande !





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