Flashback an 4 Une peau pâle, fragile, des traits délicats de la noblesse, des cheveux sombres brillants, soyeux, un kimono de soie aux élégants motifs et des yeux perles cernée de longs cils, un front immaculé, sans la marque des oiseaux en cage et un air innocent … Chiyo, dès l’enfance avait une apparence semblable à une poupée. Elle était l’incarnation de l’enfant Hyuga de la Soke, avec chacun de ses mouvements. Digne et fière de ce qu’elle était, timide et délicate comme toutes les fleurs de la noblesse. Une apparence si cassable, si douce. On le savait au premier regard, d’où elle venait et où elle allait, ce n’était pas bien difficile surtout sachant que les jeunes dames de la Soke ne se mêlaient pas à la populace habituellement, préférant parfaire leurs nombreux talents de futures épouses, de dignes mères Hyuga.
Accompagnée par une servante du clan, elle se rendait avec entrain à ce qui devait être une leçon de danse traditionnelle et, à chacune de ses leçons, elle se hâtait de s’y rendre, refusant même une seconde de retard. C’était devenu une réelle passion et elle avait un talent inouï – enfin si l’on en croyait l’instructeur qui devait dire ce genre de chose simplement pour tomber dans les bonne grâce des Hyuga – alors elle se refusait de donner, ne serait-ce qu’une fois, le mauvais exemple.
Aussitôt arrivé, elle salua poliment l’instructeur, s’inclinant respectueusement avant de prendre place dans le rang. Akemi, la servante l’accompagnant pris place auprès des parents attendant que leur fille soit libérée de nouveau. Puis, ce ne fut pas bien long que l’instructeur donna les dernières informations pour la représentation du jour. Chiyo serait la première à prendre la scène avec sa dance d’éventail si longuement répétée. Ensuite, une jeune fille, Maiko de son prénom, passerait pour une dance avec une ombrelle et ainsi de suite. Une fois l’ordre de passage dévoilée, la fille aînée de l’instructeur vint refaire le chignon des jeunes danseuses pour qu’elles soient toutes impeccables sur la scène.
À l’extérieur, devant la petite scène sans prétention, quelques passants s’étaient agglutinés, curieux en voyant trois femmes d’âge mur installer des instruments juste à côté de la plateforme. Après de longues minutes de préparation, l’instructeur monta sur la plateforme et annonça le début de la performance, appelant son premier disciple à monter.
Chiyo prit alors place, souriant dans son élégant vêtement turquoise, ornée de papillons marine, dans ses petites mains se trouvait deux éventails aux motifs simples de papillons et fleurs. La jeune fille se positionna devant foule, se mettant à genoux sur la scène. Elle commença d’abord par s’incliner le front sur ses mains, puis elle se saisi de son éventail de papier blanc. L’échine bien droite, légèrement de profil à ses spectateurs, les genoux un peu fléchis. Elle commença d’abord par tourner lentement l’éventail entre ses mains. Ses mouvements aussi lents que la musique mettant en valeur à chaque extension, à plis de ses bras l’élégance du corps féminin. Entre ses doigts, l’éventail tournant doucement, gracieusement s’approchant et s’éloignant de son petit corps svelte. La danse de la petite Hyuga dura près de cinq minutes et se conclu de même façon qu’elle avait commencé, prosternée devant la foule.
Elle retourna derrière les pans de tissus installés pour leur servir de coulisses, un immense sourire aux lèvres. Elle était définitivement fière de sa performance, mais une fois que son maître la félicita, il aida à préparer la prochaine danseuse, la laissant seule.
L’agitation de l’arrière-scène n’était pas à son goût. Elle décida donc de s’éclipser quelques instants, cherchant à aller rejoindre les spectateurs pour admirer ses collègues de classe.
Les sandales de bois avaient claqué à toute allure sur les pavées de Konoha à un rythme effarant pour les courtes pattes qui les seyaient, leur bruit agrémenter du rythme joyeux de la respiration excitée de l’enfant. La petite tête aux cheveux d’ébène en fouillis s’était ruée à toute allure entre les passants, bousculant sans faire attention certains des adultes trop haut perchés pour entrevoir la petite fusée pleine d’énergie. Vêtu d’un kimono vert forêt arborant le symbole emblématique de l’éventail, déjà mal mené par la course excitée de l’enfant, l’enfant Uchiha s’était visiblement dépêché pour arriver à l’heure (ce qui n’était pas encore fait).
Le jour était enfin arrivé et il était hors de question qu’il manque une seule seconde de la prestation. Depuis trop longtemps (du moins pour l’étrange conception du temps qu’ont les plus jeunes) attendait-il ce spectacle. Déjà mardi, à l’heure du petit-déjeuner, Nikkou avait proclamé haut et fort avec entrain qu’il devait participer à un événement. Plein d’une bonhomie propre à l’enfance, il avait affirmé qu’il ne pouvait manquer ça et que la danse était devenue son activité préférée. Et tout le monde savait que la classe de Tsume-sama était la meilleure troupe en ville. Pour rien au monde n’aurait-il manqué cette grande prestation.
Il demeurait pourtant que les enfants ont, du moins le plus souvent, une mauvaise gestion du temps. Déjà, il avait dû choisir son plus beau kimono entre tous, au détriment de l’état de sa chambre, et il s’était ensuite battu avec le obi pour que le kimono soit parfaitement cintré, refusant obstinément que sa mère ne l’aide pour gagner du temps. La ceinture finalement placée, il s’était élancé sans outre attente vers la place publique où une petite scène était installée.
De sa petite taille, Nikkou n’hésita pas à bousculer les plus vieux, passant sans autre formalité entre les couples venus encourager les efforts de leur enfant. Enfin à l’avant, le jeune académicien pu admirer la première danse de la meilleure place. Les mouvements élégants de la fillette faisaient virevolter l’éventail de concert avec les pans de son kimono, accentuant la grâce de chaque mouvement de la demoiselle. Les yeux écarquillés, Nikkou ne pouvait détourner le regard de la jeune fille, ses joues prenant une légère rougeur devant la beauté des mouvements et (il ne voulait pas l’avouer) de la danseuse.
À la prosternation finale de la prestatrice, l’académicien s’exclama d’excitation et d’émerveillement en claquant vigoureusement de ses petites mains et en sautant sur place pour se faire voir de la scène. De sa vie d’enfant, il n’avait jamais vu une telle prestation d’élégance et d’agilité aristocratique, sans compter sur la coquetterie délicate des apparats choisis. Le petit démon n’avait pas peur de l’affirmer, il avait décidé qu’il s’agissait de la plus belle danse du Pays du Feu.
Quelques minutes plus tard, la seconde danse commença, sans cependant la moindre trace de la vedette qui venait de lui voler son cœur. Étonné, Nikkou se tourna de droite à gauche pour voir si les autres spectateurs étaient aussi étonnés, mais la plupart étaient trop heureux de voir leur enfant enfin sur scène. Du coin de l’œil, il aperçu cependant dans la foule, un apparat familier qu’il n’aurait pas pu ignorer. Le kimono turquoise à sa hauteur ne pouvait mentir sur l’identité de la forme qu’il voyait reclus à l’arrière des spectateurs.
Excité, Nikkou n’attendit pas une secode et se fraya un chemin dans la foule pour retrouver la danseuse étoile.
« Hey…toi!!! Tu étais incroyable avec tes éventails! La meilleure danseuse de tous le Hi no Kuni, j’en suis certain! »
Arrivé à destination, le petit Uchiha s’était pointé à quelques centimètres du visage de la princesse Hyûga, complètement inconscient des normes de distance bienséantes. Il s’était exprimé de toute la sincérité de son cœur d’enfant, exagérant encore plus en écartant les bras dans un signe qui signifiait visiblement qu’elle était la meilleure dans le monde entier.
« Mais regarde, regarde! Moi aussi, je sais danser. Dis-moi ce que tu en penses! »
Profitant de l’espace à l’arrière de la foule, le bambin sautilla sur ses pieds avec un piètre rythme avant de s’élancer par dernière d’un saut altier impressionnant suivi de de deux pirouettes rigides (visiblement emprunté à son entraînement de Shinobi) pour reprendre quelques pas en agitant les mains avec les paumes dressées à la manière des adeptes des arts martiaux. Un ninja qui voulait être danseur, on aura tout vu.
Flashback an 4 Une fois la danse terminée, la petite Hyuga s’était frayé un chemin pour voir danser ses collègues de classes. Ses yeux lavande ne quittaient pas la scène alors que ses camarades de classes défilaient une à une. Pourtant, ce ne fut pas bien long avant qu’elle n’entende une voix, celle d’un petit garçon qu’elle ne connaissait pas. Son attention se tourna vers lui et grands yeux clairs le fixait calmement. Il était mignon dans son vêtement vert forêt. Pourtant, le mieux, c’était ce qu’il disait. Elle la meilleure danseuse de hi no kuni tout entier ? Elle rougissait de plaisir à cette idée et pas seulement les paroles. Le jeune garçon semblait ignorer les règles de bien séance, alors qu’il s’était hissé à quelques centimètre du visage de la délicate enfant.
Un minuscule rire malaisé lui échappa, alors qu’elle fit un petit pas vers l’arrière pour créer une petite distance entre eux. Elle ne pouvait être vue si près d’un garçon ! Qu’allait penser son futur époux … dans vingt ans ? Elle lissa d’une main les pans de son kimono pour se calmer. Il n’y avait pas à dire, ce garçon était plein d’entrain et joie. C’était très différent de chez elle, ou tout était un peu plus … comment dire, morne. Bien sûr Chiyo adorait le calme du domaine Hyuga, mais elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier ce regain de vie.
La jeune danseuse posa une main sur ses lèvres, tentant de cacher à quel point ce compliment la flattait. Après tout, une dame se devait d’être modeste. De ses laisser gagner par la futilité de quelques belles paroles ne faisait pas vraiment bonne figure …
« C’est … Merci. Tu penses vraiment que j’étais si bonne que ça ? »
Le ton trahissait la fierté qu’elle ressentait après un éloge si imagé. Il était extrêmement facile de la flatter dans le sens du poil. Quelques gentils mots et elle se laissait appâter. Le garçon poursuivi disant que lui aussi avait une passion pour la danse, expliquant qu’il savait aussi danser et il lui fit même une démonstration.
« C’est bien, mais attend. Lorsque tu fais ce mouvement … »
Elle imita le geste qu’il venait de faire, s’assurant de garder le dos bien droit.
« Essaie de garder ton dos parfaitement droit, Tsume-sensei dit que ça donne l’impression que ton geste est plus langoureux, plus élégant. Et quand tu tourne la main comme ça, présente l’intérieur de ton poignet à la foule, ça rend le geste plus fluide, comme de l’eau qui glisse sur des rochers … »
Elle n’était pas encore au même niveau que Tsume-sensei, mais c’était deux trucs que lui avait expliqué l’enseignante, puisqu’elle avait l’habitude de faire les mêmes erreurs. Certes la chorégraphie n’était pas la même, mais c’était sans nul doute le même geste.
La jeune fille posa sa main sur le poignet de sa nouvelle pupille pour faire le geste avec lui pour illustrer ce qu’elle tentait d’expliquer. Elle n’avait pas l’excuse de ne pas connaître les règles de bienséances, mais il était parfois ardu d’expliquer la danse sans ce genre de contact. Son futur mari pourra bien le comprendre, non ?
Le ninja en herbe n’aurait pu remarquer, même s’il avait véritablement essayé, le malaise poli de la petite fille aux yeux lavande. Trop excité par la scène qu’il venait de voir, il ne pouvait même comprendre que sa présence (et surtout sa proximité) pouvait gêner la pauvre fille de bonne famille. Membre de la famille Uchiha, Nikkou appartenait à ces petites familles limitrophes auxquelles on accordait peu d’importance, laissant leurs enfants jouer dans les ruelles et gambader même en dehors des enceintes protectrices du clan.
« Ah mais oui, j’en suis certain! Tu étais tellement agile et gracieuse comme un papillon qui danse dans les airs! Et puis j’aime beaucoup la danse, je m’y connais. J’ai vu au moins plus de dix millions de spectacles! »
L’enfant insista en levant les dix doigts de ses mains pour les refermer une bonne dizaine de fois pour exprimer toute l’ampleur de sa proclamation. Le chiffre absurdement élevé était évidemment exagéré. Par dix millions il voulait certainement dire pas plus d’une vingtaine. Et par spectacles, il référait à quelques prestations lors de festivals ou simplement aux pratiques de la troupe de la petite Chyio. Il n’en restait pas moins que l’académicien appréciait l’art et la danse par-dessus tout, du moins à ce moment précis. De cœur et de tête, le bambin Uchiha s’exprimait avec honnêteté.
Les yeux du garçon s’agrandirent d’émerveillement et il sautilla sur place en plissant les yeux de bonheur lorsqu’il regarda sa nouvelle idole répéter les mêmes mouvements de danse que lui, mais avec tellement plus d’élégance et de technique.
« Wow!! C’est beaucoup plus joli! Moi aussi je veux être de l’eau qui brise les rochers! »
L’explication avait presque été assimilée par le garçon, bien trop excité pour se concentrer. Avant que sa nouvelle amie ne puisse le guider, Nikkou s’exécuta avec plus d’énergie et de vigueur encore, plus proche du combat que de la véritable danse (comme s’il voulait vraiment briser un rocher). La motivation ne manquait pas, il fallait au moins lui donner ça.
« Et alors? Est-ce que c’était mieux? J’étais comme de l’eau… »
Avant qu’il ne puisse finir sa phrase, la petite danseuse posa sa main sur son poignet toujours levé, coupant le souffle du petit Nikkou devant ce contact familier avec cette nouvelle amie. Les joues du garçon prirent une petite teinte rouge alors qu’il sentait les mains douces et délicates et qu’il voyait de si proche pour la première le lavande des grands yeux de l’une des nobles du Clan Hyûga. Elle était jolie.
Pris au dépourvu, le petit dragon Uchiha tenta de se reprendre et de s’exécuter avec maladresse, exécutant les mouvements avec plus de fluidité et de lenteur, mais de façon plus emmêlée…allant jusqu’à se prendre dans ses pieds et tomber à la renverse directement sur sa professeure d’un jour et l’entraîner dans sa chute. Tombé directement sur elle, Nikkou se releva de peine et de misère en se pausant un bref moment au-dessus d’elle, happé par beauté de son visage de poupée…avant de réaliser son erreur et de se retirer sur le côté, à genoux pour aider Chyio à s’asseoir a son tour.
« Gomei! Je suis nouveau dans la danse, et pas aussi doué que toi…euh…au fait, c’est quoi ton nom? »
Demanda-t-il, le cours de ses pensées changeant du tout au tout en quelques instant alors qu’il réalisait qu’il n’avait même pas une idée du nom de sa nouvelle amie.
Les belles paroles du garçon la faisaient rougir jusqu’aux oreilles. Ce n’était pas qu’elle était timide, mais se faire dire de si jolis mots la rendaient cependant plus qu’embarrassée, alors qu’elle se sentait mise sous les projecteurs. La petite Hyuga lui sourit donc avec timidité, comme si elle rétrécissait un peu sur elle-même.
« oh, c’est … c’est très gentil ! Dix millions ! Wow ! J’aimerais beaucoup en avoir vu autant que toi ! »
Alors que Chiyo imita la danse du garçon, elle vit son adoration et, évidemment, elle ne pouvait que s’en enorgueillir. Fière comme un paon, elle redressait la tête et le dos. Enfin, on la reconnaissait pour ce qu’elle savait faire. Encore une fois, il avait de belles paroles et flattait la petite demoiselle dans le sens du poil. Ses yeux blancs brillaient de bonheur tellement elle aimait entendre ces compliments.
« Je peux te montrer ça !»
La jeune fille lui expliqua donc comment faire et le garçon s’exécuta, plein de vigueur, d’énergie, manquant un peu de la délicatesse d’un réel danseur. Au moins, il avait de l’enthousiasme et Chiyo ne pouvait que le reconnaître d’un petit rire cristallin. Elle opta de l’aider directement en le guidant, un peu comme son enseignante lui avait montré la première fois. Bien que son aide lui permît de s’améliorer, quelque chose d’autre clochait et le garçon trébucha sur elle.
Le poids du garçon sur sa frêle silhouette, elle ne pu s’empêcher de laisser un petit cri de surprise, alors qu’elle aussi rejoignait le sol, puis, sous son nouvel ami, elle ne put que soupirer de douleur. Il se releva, mais resta quelques secondes à la regarder. Mal à l’aise, rougissante et surtout n’ayant aucune idée de ce qu’elle devait faire ou même dire, disons que ce n’était pas tous les jours qu’un garçon lui tombait dessus.
« hum … »
Elle avait certainement l’air un peu bête, mais ce n’était définitivement pas une situation habituelle pour une princesse Hyuga, il fallait se l’admettre à ce point-ci. On pouvait voir une certaine panique dans ses yeux blancs et son expression semblait de plus en plus malaisée. Par contre, elle ne repoussa pas le garçon ni même ne sembla faire aucun geste discourtois à son égard. Heureusement, le petit Uchiha s’excusa lorsqu’il se releva, mentionnant un manque de talent, mais la demoiselle, pas encore remise de ses émotions secoua vivement la tête.
« non, non, c’était très bien, mais … Je crois que c’était simplement de la concentration. Moi, c’est Hyuga Chiyo et toi, c’est quoi ton nom ? » dit-elle doucement, la main sur son cœur, comme si elle tentait encore de se calmer.
Les pupilles innocentes de l’enfant se fixèrent dans le haut de leur orbite d’un réflexe calculateur alors que, pensif, il portait un doigt sur au coin de sa bouche pour se concentrer. Hyûga. Murmura-t-il sans voix, en bougeant simplement les lèvres d’un effort exacerbé. Il avait déjà entendu ce nom quelque part, lui semblait-il.
Hyûga. Prononça-t-il d’une voix mi-audible, marquant les deux syllabes d’une pause prononcée pour tenter de se remémorer l’endroit ou le moment où il avait entendu un tel nom. Et subitement, le visage de l’enfant s’illumina alors qu’il se rappelait de ce nom emblématique au sein du Village de Konoha.
« Oh! Oui, je connais les Hyûga! Ce sont des Ninjas aussi, non? Mon papa m’a dit un jour que vous étiez le seul Clan comme nous avec un Dodojutsu. C’est vrai? »
Nikkou avait prononcé erronément l’art sacré de son clan avec une assurance assumée. Une erreur pardonnable seulement grâce à l’innocence de l’enfant. Et peut-être à ce sourire plein d’intérêt et d’excitation. Visiblement le petit garçon était semi-éduqué dans les arts Ninja. Bien plus que dans la danse certains auraient-ils dit, et ce, malgré ses prétentions exagérées de quelques secondes plus tôt.
« Moi c’est Nikkou...ah oui...euh...Uchiha Nikkou! »
Peu aux faits des conventions de politesse, comme avait bien pu le comprendre Chyio, il avait même oublié de se présenter formellement. Une erreur peu commune pour un enfant issu d’un clan majeur du Village Caché dans les Feuilles. Particulièrement pour un Uchiha. Un signe d’une famille mineur du clan. Ou simplement d’un enfant désintéressé des arrogantes propensions du clan à insister sur leur ascendance.
« On me dit que je dois devenir un Ninja parce que je suis un Uchiha. Toi aussi? Mais j’aimerais bien être danseur. Ou peintre. Ou peut-être collectionneur d’insectes…»
L’enfant avait levé la main droite pour énumérer toutes ces options, marquant quelques pauses pour réfléchir à ses dernières idées. Tant de rêves éphémères qui lui venaient d’un jour à l’autre et qu’il se refusait d’ignorer sans réelle considération. Le privilège de la jeunesse d’avoir devant soi une vie pleine de possibilité à explorer.
« Tu aimes les insectes toi aussi? Ce n’est pas grave sinon, il y a tout plein d’autres options pour quand on sera grand. Tu veux sûrement être une grande danseuse! »
L’interrogation posée sous forme d’affirmation fut accompagnée d’un tour sur lui-même en écartant ses petits bras d’un grand mouvement. L’enfant visiblement excité d’entendre les rêves de sa nouvelle amie (ou du mois, celle qu’il considérait déjà ainsi).
Alors qu’elle venait de se présenter, le jeune garçon sembla réfléchir intensément à son nom. Il devait avoir entendu ça quelque part, après tout, tout le monde avait entendu parler des Hyuga, mais elle n’intervint pas. Elle laissa le jeune homme se rappeler de lui-même qui ils étaient et la splendeur de leur clan. Elle le vit avant même qu’il parla. Son visage si expressif s’éclaira d’un coup. Lorsqu’il prit la parole, Chiyo ne pu s’empêcher de sourire et rougir de fierté à la réputation des siens.
« Je ne sais pas si nous sommes les seuls autres, mais je peux t’assurer que notre Byakugan est quelque chose d’incroyable ! »
Les seuls autres à avoir un dojutsu ? Qui d’autre avait un dojutsu ? La perplexité s’imprima sur le visage de la jeune femme qui sembla réfléchir du mieux qu’elle le pu. Non, elle ne se souvenait pas qui d’autre pouvait prétendre à ce genre de dons … Enfin, jusqu’à ce que le garçon ne se présente à son tour. Il était définitivement mignon à se prendre les pinceaux comme ça !
Pui son nom sonna quelques cloches dans l’esprit de la fillette. Mais bien sûr, les Uchiha ! Mais n’étaient-ils pas supposés être des malcommodes qui ne savait apprécier les belles choses ? Des grosses brutes épaisses et des martyrs nés ? Enfin, c’était ce que son père lui avait dit … Il n’aimait pas beaucoup les Uchiha, mais Chiyo, maintenant qu’elle venait d’en rencontrer un, ne comprenait vraiment pas cette animosité … Elle s’inclina donc poliement devant le garçon comme le voulait l’étiquette.
« Enchantée de te rencontrer Nikkou-kun ! »
Et il poursuivit. Il parla du grade de ninja et qu’il en deviendrait un malgré qu’il n’en eût pas vraiment l’intention. C’était dommage. Être ninja, c’était un métier digne et qui apportait gloire et honneur aux siens, comme à soi-même. D’un côté, elle comprenait, après tout, elle-même n’avait pas choisi la voie dans laquelle elle marcherait, bien qu’elle ne s’y opposait pas du tout, même qu’elle avait hâte de pouvoir prendre part au clan et l’aider à prospérer.
« Non, moi je ne suis pas ninja et je ne le deviendrai pas, j’appartiens à la branche principale, mon devoir et tout autre ! »
La petite fille brillait de fierté. Peu importe quel était le devoir qu’on lui avait assigné, elle semblait prête à l’accomplir et plus que volontaire, même. Puis, elle retint un frisson, lorsque la conversation dériva vers les insectes. Elle était une vraie princesse, il n’y avait pas à le dire
« Non, je … je n’aime vraiment pas les insectes. Ils me font peur avec leurs pattes et leur … yeux ? et … » Un frisson la secoua. « Enfin, tout. »
Non, les insectes et elle … ce n’était pas un bon mélange, mais pas du tout. Pressée de changer de sujet, elle lui répondit ce qu’elle comptait faire dans le futur, un immense sourire aux lèvres. Elle allait se montrer digne des siens et de son rôle dans l’organisation du clan.
« Danseuse … ? Ce … ce n’est pas vraiment une option. Moi plus tard, je vais me marier et avoir des enfants et apporter gloire et honneurs à mon clan en les élevant comme de bons Hyuga … Comme toutes les filles de la branche principale. »
Plus il observait la jeune danseuse, plus Nikkou semblait en oublier ses propos. Le volubile petit Uchiha restait figé (ou presque), à s’abreuver de ses paroles…ou du moins à lui laisser le temps de lui répondre sans la harceler d’autres questions. Peut-être parce qu’il aimait bien la façon dont elle avait de s’exprimer. Les syllabes prononcées d’une politesse cristalline et d’un ton élégant, mais toujours mignon.
Ou peut-être était-il simplement impressionné par ce qu’elle était. Une enfant vouée à la danse. Une personne affranchie du destin de shinobi. Ces idées qu’il avait eu pour lui-même étaient-elles peut-etre suffisantes pour subjuguer le bambin. Elle représentait après tout (peut-être à tort) la vie qu’il désirait tant. Loin du feu ardent des entraînements spartiate du Clan Uchiha.
Le petit Uchiha ne releva même pas que sa camarade était effrayée des insectes. Trop occupé à la regarder et à sourire d’un air béat au joli sourire qu’elle lui offrait. Presque contemplatif, il remarquait le teint de neige et se perdait volontiers dans le mystère de ces deux yeux blancs. Deux lunes pleines brillant dans la cascade de cheveux de nuit de la Hyûga.
Un instant, Nikkou se demanda même si une maladie n’était pas dans l’air. Le manque de souffle. Les chaleurs qui lui montait à lui aux joues. Et ces moments d’absence pendant lesquels il oubliait même de fermer la bouche alors qu’il écoutait son interlocutrice. Il devait se reprendre avant de passer pour un complet idiot!
« La Branche Principale!! Wooowww…qu’est-ce que c’est? »
Dans le clan Uchiha, l’idée de noblesse était après tout proscrite. Il n’y existait que le mérite et la puissance. Les forts prenaient toute la place. Et les plus forts leur volaient. Il ne restait plus rien pour les familles comme Nikkou, dépourvu de talents et, par conséquent, de moyens.
« Hein? Te marier? Je n’ai jamais pensé à ça…on est encore trop jeune, non? »
La famille de Nikkou dépourvu de tout capital politique, le sujet du mariage n’avait jamais été abordé. Peut-être serait-il l’un des chanceux auxquels le clan n’accorderait aucune importance, lui permettant de trouver l’amour plutôt qu’une union avantageuse. Un privilège donné à peu dans un clan où la pureté du sang et la survie du bagage génétique primait.
« Moi je ne voudrais pas les élever comme de bons Uchiha! Tout le monde est beaucoup trop strict chez moi. Mes enfants pourront choisir ce qu’ils veulent faire! »
La déclaration forte de l’enfant était pleine de passion et d’innocence. Il en savait encore si peu sur le devoir dû à son clan, vivant toujours dans le bonheur des jours heureux. L’enthousiasme dont il faisait preuve dès son plus jeune âge suffirait à briser les barrières…ou à le briser.
« Dit…tu connais beaucoup plus de choses que moi. Est-ce que les Hyuga et les Uchiha peuvent se marier? »
La question posée de manière innocente ne l’était clairement pas. L’intéressé croyait cependant être capable de subtilité en évitant de lui déclarer quelques sentiments qui hurlaient à cœur battant de proclamer son intérêt.
Le petit Uchiha devant elle était vraiment gentil, il s’intéressait à ce qu’elle faisat, ce qu’elle était et même d’où elle venait ! En général, ceux qu’elle rencontrait avait plutôt tendance à garder de bonnes distances avec elle. Une sorte de protection et surtout, personne ne voulait vraiment e retrouver dans les histoires d’Hyuga. Il arrivait aussi que ses yeux perle effraient les enfants civils qui ne fréquentaient pas nécessairement les clan ninjas. Alors, il était plutôt difficile pour Chiyo de réellement connecter avec quelqu’un comme elle y arrivait à ce moment-là avec Nikkou.
Mais la belle demoiselle ne remarqua pas l’air béat de son nouvel ami, confondant son admiration pour de l’intérêt amical. Elle ne comprit pas non plus que la rougeur à ses joues était due à elle et non soleil d’été. À ce moment-là, Chiyo savourait sa nouvelle amitié et l’entente immédiate qu’elle avait eu avec le garçon. Une entente presque naturelle, comme si leur chemin était prédestiné à se croiser.
Puis, le jeune garçon demanda d’être éclairé sur l’organisation interne des Hyuga. Bien qu’elle fût une enfant, Chiyo savait quelque peu comment tout cela fonctionnait, après tout, c’était son clan. Malheureusement, ce n’était pas un système simple à expliquer, mais elle ferait de son mieux pour éclairer le jeune garçon. Elle voulait vraiment qu’il comprenne et surtout qu’il voit qu’elle n’était pas n’importe qui ! Elle voulait briller un peu plus et montrer sa valeur à Nikkou, l’impressionner pour qu’il décide de rester son ami.
« humm … C’est quelque peu complexe à expliquer, mais je vais essayer. Chez moi, il y a deux branches, la branche principale, à laquelle j’appartiens et la secondaire. Mais les deux branches sont aussi importantes l’une que l’autre ! Il ne faut pas penser que quelqu’un est mieux qu’un autre. La branche principale, c’est elle qui prend les décisions, qui s’assure que le sang reste pur et qui gère les trucs à l’intérieur du clan. La branche secondaire, se sont ceux qui sont voué à être ninja, se sont les redoutables Hyuga connus dans tout le Sekai. Ils sont les gardiens de la branche principale et sont souvent plus à l’extérieur que nous. Ils ont beaucoup de responsabilités aussi, mais je ne les connais pas encore toutes. »
Chiyo s’arrêta quelques secondes pour réfléchir, mais elle ne trouvait pas d’autre mots ou d’autre façon de clarifier alors elle opta pour l’option facile : sourire et espérer que son explication avait été suffisamment clair. Puis, lorsqu’elle parla de mariage, elle vit le garçon réagir avec surprise. Le visage de la délicate Hyuga s’empourpra de nouveau. Il avait raison, elle était encore bien jeune pour ça.
« Pour tout de suite, oui, je suis trop jeune, mais viendra un temps où je ne le serai plus et se sera à ce moment-là que je devrai me marier. »
Mais quelque chose dans ce qu’il dit fit tiquer la princesse Hyuga. Un air pensif s’afficha sur son visage, puis, elle reprit exactement les paroles de son père, enfin pas exactement-exactement, mais presque ! Elle avait toujours cru fermement que même le fait d’être strict avait une raison plus profonde, bien qu’elle lui échappât encore et qu’elle lui échapperait pour quelques années de plus. Chiyo préférait se fier aux paroles de son père, un homme qu’elle admirait entièrement et qui s’était montré sage plus souvent qu’autrement.
« C’est très strict chez les Hyuga aussi. Mais as-tu déjà pensé à ça ? si c’est strict, c’est pour mieux nous protéger tous, plutôt que e faire plaisir à une seule personne. »
Elle ne l’avait pas encore entièrement compris, mais c’était la graine de l’abnégation de soi pour le bien commun qui avait été semer dans son esprit par son père qui commençait à germer. Une valeur fortement prisée dans un clan comme celui des Hyuga. Un jour peut-être le verrait-elle, mais cette journée n’était toujours pas arrivée.
La question suivante de son ami la fit sourire. L’espace d’un instant elle s’imagina, adulte, mariée à Nikkou et un petit rire cristallin lui échappa. Ça ne semblait pas si mal. Au moins, un garçon comme lui, ça changerait des homes trop sérieux des Hyuga. Il apporterait comme un vent de renouveau chez les siens, apportant un peu plus de gaité à l’austérité que l’on connaissait à sa famille.
Bien sûr, Chiyo ne comprenait pas toutes les implications de ce que cela voulait, pas à cet âge du moins, mais l’idée ne lui semblait pas du tout mauvaise. Ses mains vinrent prendre l’une de celles de Nikkou, probablement à cause de ses élucubrations, puis elle prit la parole.
« Hum … Je ne sais pas. Les Uchiha, vous avez des yeux spéciaux non ? Alors, ça veut dire que se serait difficile un mariage en nos deux clans. Surtout que chez moi, on veut le plus possible que nos enfants aient le sang pur pour protéger notre Byakugan … Je ne pense pas que ce soit impossible par contre, mais faisable, j’en suis sure ! Il n’y a rien d’impossible dans le monde ! Et puis, si c’est toi l’Uchiha en question, je suis certaine qu’on trouverait une façon ! Tu es vraiment un bon garçon, alors je ne crois pas que ce serait un problème du tout ! »
Son petit visage s’était égayé à cette pensée. Évidemment, à cette époque Chiyo ignorait tout de l’amour et s’imaginait que les couples mariés étaient de très bons amis, des gens qui savaient s’entre-respecter. Encore plus dans le contexte dans lequel vivait la belle Hyuga, ou ceux de son entourage étaient sujet à des mariages arrangés.
« Dis, si jamais on se marie, toi et moi, tu voudras bien rester mon ami pour toujours ? Et ... enfin, même si on ne se marie pas … »
De nouveau, les joues pâles de la jeune fille s’enflammèrent à cette proposition qui voyait déjà bien loin dans le futur. Ses mains lâchèrent celles du garçon pour venir se plaquer sur son visage, comme pour cacher son embarras.
Le bambin écoutait d’une oreille distraite les explications de la politique interne du clan du Poing Souple. La bouche entrouverte, il se contentait d’hocher la tête en guise d’attention, absorbé non pas par ses paroles mais ses yeux d’un blanc en forme de pleine lune. Au moins, comprit-il l’essence des enseignements de la jeune fille.
“Oh, c’est plus compliqué chez les Hyûga que chez les Uchiha! Nous tout le monde doit s’entraîner à être Ninja. C’est Kagami-sama qui l’oblige qu’ils m’ont dit mes parents”
L’explication simpliste était donnée sur un ton plein d’assurance, de celle dont seuls les enfants, encore innocent et plein d’ignorance, pouvait prétendre. Les deux enfants issus, à des degrés différents, de deux clans principaux pouvaient comparer leur réalité et la politique de leur clan. Après tout, à cet âge, il s’agissait de la seule réalité accessible. Aussi, pouvaient-ils trouver quelques points de ressemblance, mais également faire valoir leur expérience différente.
“Hmm..je n’y ai jamais pensé comme ça. C’est vrai qu’ils doivent faire de leur mieux pour nous protéger…mais ils devraient nous demander si on veut être protégé! Nous forcer à faire ce qu’on veut pas pour nous protéger, je trouve que ce n’est pas juste!”
La comparaison établie (et son opinion pronconée), Nikkou put prendre un instant pour absorber les implications des propos de la jeune fille. Les yeux de l’enfant se perdant vers le haut dans un effort de réflexion. Elle avait bien dit qu’elle était membre de la branche principale? Elle était donc d’une autre classe que lui…et peut-être bien trop haut placée pour même son amie.
Déjà, le raisonnement de sa nouvelle amie sur leur potentielle mariage lui fit de la peine. Encore une fois, son appartenance au clan Uchiha lui barrait des possibilités. L’empêchait d’être lui-même. Mais il demeurait toujours une solution à ces problèmes…continuer à ignorer son héritable et à refuser l’assimilation aux idéaux de son clan.
Il laissa même un petit rire contenté s’échapper suite aux compliments de Chyio. Comme lui, elle conservait l’espoir de pouvoir décider de son destin et était même allé jusqu’à le complimenter et a laissé reposer ses espoirs sur lui. Il n’en fallu pas plus pour l’enfance pour se sentir revigorer.
“Mes parents ont pas de dodojutsu…peut-être que moi non plus. En tout cas, j’en veux pas! Comme ça, je resterai libre de faire ce que je veux…et toi aussi si tu veux qu’on soit libre ensemble.”
Il n’allait pas jusqu’à avouer que ce plan était uniquement pour avoir la chance de marier sa nouvelle amie qu’il avait rencontré il n’y avait que quelques minutes…mais ce choix de vie lui conviendrait parfaitement. Il se voyait déjà lui aussi laisser pousser ses cheveux jusqu’aux fesses comme les Hyuga pour se promener avec la jolie jeune fille…il doutait cependant que sa chevelure serait aussi lisse que la leur.
“Qu’on se maie ou non, je te promets qu’on restera ami pour la vie!! Parole de Uchiha Nikkou. Je suis chanceux d’avoir une si belle et gentille amie…”
Finit-il par avouer d’un petit sourie gêné, les joues de nouveau rouge de gêne pour s’aligner avec la posture de son corps qui tentait d se faire plus petit suite à un tel aveu.
Lorsque Nikkou mentionna que ses parents n’avaient aucun dojutsu, la petite fille retint un sourire amusé. Elle ne pouvait s’empêcher de trouver sa façon de s’exprimer des plus adorables. Par contre, la notion de liberté n’était pas quelque chose qui lui parlait et probablement que ça ne lui parlerait jamais, mais le fait que son ami propose quelque chose qui était cher à son cœur – sa liberté – pour qu’il puisse la vivre à deux, Chiyo se sentait rougir face à cette idée. Bien qu’elle fût une princesse de la branche principale dans toute sa splendeur et qu’elle avait l’habitude qu’on lui porte une attention particulière elle n’avait que très de liens profonds ou d’amitié qui dépassait l’apparence. Personne avec qui partager toutes ses choses qui étaient chères à son cœur et avec qui partager celles qui l’étaient pour l’autre parti. Pourtant, dans ce moment précis, même si leur rencontre n’avait eu lieu quelques instants plus tôt, la petite danseuse ne pouvait s’empêcher de ressentir ce genre d’attachement qu’on voue à ses personnes qui ont toujours été à nos côtés, cette amitié que seuls les amis de plusieurs décennies semblaient pour partager. Une connexion instantanée, si l’on pouvait le dire ainsi.
« Moi, je veux que mes yeux détiennent le Byakugan, ça rendrait mon père très fier et j’aimerais vraiment rendre mon père fier. Il m’aime beaucoup, tu vois, et je veux lui montrer que moi aussi je l’aime beaucoup. »
Elle ne comprenait pas le principe génétique derrière cela, mais au moins, elle pouvait savoir ce que voulait dire si toute sa famille possédait le Byakugan. Il n’était que logique qu’elle aussi en soit porteuse. Mais Chiyo ne comprenait pas en quoi porter un dojutsu était lié à liberté (bien qu’elle finirait par comprendre plus tard, pour l’instant elle n’y voyait qu’une raison d’être fière de sang et de son ascendance.)
Lorsque Nikkou lui promis qu’avec ou sans mariage, il resterait son ami, qu’il la trouvait belle et gentille, la petite fille ne pu que s’empourprer. Elle baragouina quelque chose d’incompréhensible, et même pour elle, avant de dire tout bas et tout timidement :
« Moi aussi je suis contente d’avoir un ami gentil et beau comme toi … »
L’embarras plein le visage, elle monta ses mains sur ses joues pour cacher sa réaction derrière les manches de son kimono. Elle s’agitait un peu sur ses pieds, comme incertaine de savoir sur quel pied s’appuyer.
« Mademoiselle ! Je vous cherchais partout ! Nous devons rentrer, vous avez vos cours de cet après-midi qui vous attendent, allons, nous devons nous hâter ! - Ah mais ! Attendez ! »
La femme qui venait d’arriver avait pris la fillette par le bras et l’entraînait vers les rues qui la ramènerait au domaine Hyuga. Il fallut à Chiyo un énorme effort pour se défaire de sa poigne de fer, mais elle y parvint. Elle courut vers son nouvel ami sur qui elle planta un chaste baiser sur la joue avant de partir avec un sourire
L’enfant admirait la noblesse de sa nouvelle amie. Alors que lui répudiait tout engagement et refusait obstinément d’accepter le dogme Uchiha, il pouvait au moins reconnaître l’altruisme loyal de la belle Hyuga. Une fière princesse de la branche principale, désireuse de développer les arcanes de son clan pour mieux le servir et faire honneur à ses parents. Une héritière digne de ce nom.
“Ton père doit déjà être déjà fier de toi. Il est chanceux de t’avoir…et moi de pouvoir te compter comme mon amie.”
Finit-il par ajouter aux propos de la belle qu’il ne pouvait s’empêcher de regarder d’un regard gêné alors que ses joues prenaient une légère teinte rosée. Malgré l’innocence de l’enfance, le petit Uchiha savait pertinemment que son comportement n’était pas normal. Qu’il éprouvait quelque chose d’inédit…mais avant qu’il ne puisse comprendre la nature de ses sentiments, l'accompagnatrice de la jouvencelle était intervenue pour mettre fin à leur première rencontre.
Déçu, Nikkou regarda impuissant son amie se faire entraîner vers son quotidien. La bouche entrouverte pour protester, sans trouver cependant le courage ou les mots justes pour expliquer à la servante que leur rencontre ne pouvait se terminer ainsi. Un sentiment d’impuissance l’envahissant devant cette scène inachevée…
Entre la déception et l’impuissance, le gamin ne remarqua pas l’opposition de la princesse Hyuga qui se libéra de la poigne de l’adulte pour venir apposer un doux baiser sur sa joue…le laissant complètement tétanisé, incapable même de dire au revoir à sa nouvelle amie. Pour simplement la saluer d’un signe de la main indécis, encore incertain de la scène qui venait de se dérouler.
Du haut de ces quelques années, Nikkou ne pouvait comprendre une telle réaction. La volubilité caractéristique de l’aspirant ninja perdue au travers de quelques compliments mal placés. Il sentait une douce chaleur émanée de ses propres joues alors qu’il se perdait dans le souvenir des yeux aux teintes de pleine lune de la jolie danseuse…