Mahina et les Garçons [Entraînement solo]

Technique à apprendre:

- Oh, je vois une maison, là.

- Nul, c'est plutôt une boîte de bois transportant des poissons, y a même une queue qui dépasse.

- Et là, j'ai une tortue. Regarde, la tête est de ce côté.

- Ah ouais, je vois.

Mahina et Sanada s'adonnaient à leur jeu préféré depuis qu'ils se fréquentaient, repérer les nuages aux formes insolites. L'avantage, c'est qu'ils pouvaient jouer quand ils le voulaient. Si le village était sous un ciel bleu azur, il suffisait au soldat des Cinq d'user du don que les dieux lui avait offert pour commencer une partie. Mais cela, malheureusement ne convenait qu'aux deux jeunes adultes.
Les voisins, eux, étaient excédés de vivre dans un quartier au temps si versatile.

Une fois n'est pas coutume, ils furent interrompus par la vieille voisine de Sanada.

- Y en a marre à la fin ! Tu vas me rendre mon beau temps ! Je voulais tricoter sur mon balcon, si tu continues, je te préviens, je finirai par en référer aux autorités. Nous n'avons pas à vivre selon tes humeurs et tes envies.

- Excusez-moi ! Dit-il. Mais je ne peux rien faire, la pluie va s'arrêter d'elle-même dans quelques minutes.

- Oui, mais les nuages ? Ils restent et produisent de l'ombre, et je ne peux pas voir mes mailles correctement !

Sanada se détourna de la rambarde pour s'allonger à nouveau dans le hamac, une pointe de culpabilité trottant dans son esprit. Cela faisait maintenant un moment qu'il consacrait une grande partie de son temps libre à la maîtrise du ranton, pourtant, s'il réussissait sans mal à provoqué des pluies, des orages ou bien même de la grêle, il ne pouvait rien faire d'autre que de regarder les techniques s'estomper d'elle-même. Sûrement, devait-il y avoir un moyen d'inverser le processus, et de chasser les nuages comme il pouvait les invoquer.

Plus tard dans la matinée, Sanada accompagna Mahina jusqu'à la porte de l'académie, lui devait voir le professeur Kawabata Yasunari qui l'avait aidé à maîtriser la technique de l'anguille de l'orage. Elle, avait un cours de kenjutsu.
À peine les portes passées, elle s'éloigna de lui pour rejoindre ses amis comme s'ils ne se connaissaient pas.
Sanada ne pouvait s'empêcher d'être passablement énervé par l'attitude de la Miyamoto qui changeait du tout au tout quand ils étaient en public. Plusieurs fois, il l'avait vu passer avec sa bande de clanique populaire et faire comme s'il était un meuble. Elle ne voulait pas "gâcher leur relation" selon ses dires, mais Sanada n'était pas naïf. Il n'était pas le gars cool de l'enceinte scolaire, c'était même tout le contraire. Aux yeux de la plupart des élèves, c'était un étrange garçon entraîné par une encore plus étrange sensei. Le fait qu'il porte une capuche en permanence cachée derrière un épais nuage de fumée odorante n'arrangeait pas ses affaires.
C'est bien simple, depuis le tout début de son apprentissage, il ne s'était fait aucun ami, mise à part Hatsumomo. Il y avait bien sur Haruka, qu'il considérait comme sa plus proche confidente, mais de par son statut et son niveau plus qu'avancé dans l'art du combat, on ne la croisait jamais dans les classes.

Ignorant les remarques du groupe de Mahina alors qu'il passait devant eux, il s'engagea dans le couloir sombre qui menait au bazar qui servait de bureau au vieux professeur puis frappa à la porte.

La voix nasillarde de Yasunari résonna au travers de l'entrée, invitant le visiteur à pénétrer dans la pièce sombre et poussiéreuse.

- Sanada ! S'exclama-t-il alors qu'il était vraisemblablement en train d'écrire sur un très long parchemin. Que me vaut l'honneur de ta visite ?

- J'ai besoin de votre aide encore une fois. Je voudrais apprendre à conjurer les nuages. Redonner au ciel une clarté bleutée comme j'invoque la grisaille et la pluie. Vous croyez que c'est possible ?

- Dans l'art du chakra, seul l'imagination est la limite. Avec le bon dosage et les mudras adéquat, à peu près tout est possible ! Dit-il avec un sourire. Et si tu peux provoquer la grêle, tu peux sans doute la faire cesser. As-tu au moins essayer avant de venir me consulter ?

Le jeune homme resta interdit, presque honteux. Il se rendait compte qu'il avait choisi une solution de facilité. Avant même de faire face à l'échec, il demandait de l'aide. Avec un sourire, il se leva de la chaise à moitié remplie de livres et parchemins et se dirigea vers la porte.

- Je te rejoins dans quelques heures sur les terrains d'entraînement, en attendant, fais des expérimentations et note ce qui fait obstacle à la bonne exécution de ta technique.

Sans un autre mot, Sanada se dirigea vers les aires de combat.
Il choisit le plus éloigné et invoqua un nuage de pluie peu dense.

Le procédé pour invoquer la pluie était maintenant tout à fait naturel, alors qu'une partie de son âme rejoignait les cieux, il accentuait le chakra suiton au sein du nuage, provoquant les gouttes de pluie.
Il laissa l'eau lui caresser le visage alors que les élèves en pleine séance pratique n'hésitaient pas à l'assassiner du regard. Le ranton avait un avantage certain, son champ d'action gigantesque, mais cet avantage en combat était une contrainte pour les entraînements en ville.

le Soldat des Cinq tenta de disperser le nuage, ajoutant du chakra raiton dans le cumulus, le résultat ne se fit pas attendre, et un orage gronda au-dessus de l'académie, pour le plus grand malheur des autres étudiants.

Sous un arbre, Sanada sortit un petit parchemin où il nota les étapes nécessaires à la création de ses différents nuages. Puis, tenta plusieurs choses pour conjurer le tonnerre qui éclatait au-dessus de sa tête. D'abord, il tenta de concentrer un chakra neutre, comme celui qu'il utilisait pour envoyer la vague prédatrice du kanashibari. Mais les résultats ne furent pas concluants. Il tenta ensuite de manipuler le nuage en lui-même. Il savait déjà faire cela, la montée brusque en altitude du château éthérée provoquait la grêle, mais ici, il tenta d'écarter au maximum la formation gazeuse. Le nuage s'éclaircit légèrement, mais le tonnerre et la pluie ne cessèrent pas pour autant.

Pendant plusieurs heures, le jeune homme réitéra ses essais, jusqu'à l'arrivée du vieux professeur qui ne put que constater l'impasse dans laquelle il était.

- Hum intéressant. Lui dit-il. Intéressant, mais je dois m'avouer un peu déçu. Tu n'as pas vraiment retenu la leçon de Fukui Kenichi et son approche naturaliste du ninjutsu.

Sanada ne répondit pas. Il n'avait pas envie de lui dire qu'il avait rencontré l'arpenteur et que celui-ci s'était fait ridiculiser par la sorcière en duel. Inconsciemment, cela avait quelque peu mise en doute les théories du chercheur dans l'esprit du soldat des Cinq. Alors même qu'il n'y avait aucune raison objective à une telle réticence, il ne pouvait s'empêcher de penser que si les doctrines du chercheur avaient été si efficaces, il aurait gagné contre l'Omura.

- Viens avec moi. Dit Yasunari. Nous allons d'abord devoir trouver le mécanisme à même de dissiper un nuage avant de l'appliquer.

Quelques minutes plus tard, ils étaient de retour dans le bureau sombre du professeur.

Technique à apprendre:

- Allume ton calumet, souffle la fumée ici. Dit le vieil homme en soulevant une cloche de verre qu'il retourna.

Sanada s'exécuta, et la fumée blanche emplit bientôt tout l'espace du réceptacle.

- Bien sûr, il y a la méthode la plus efficace, aussi bien pour chasser une masse éthérée dans le ciel que la fumée dans tes poumons. Et comment fais-tu ? Demanda-t-il.

- Je souffle...Dit Sanada qui ne voyait pas où Yasunari voulait en venir.

- Exactement ! Tu souffles. Le futon est donc l'élément qui contre naturellement tes nuages et cette fumée, mais ça tu le sais déjà n'est-ce pas ?

- Oui, et je ne maîtrise pas...

- Je sais ! Le futon n'est pas à l'ordre du jour. Ni pour toi, ni pour moi. Alors, comment va-t-on pouvoir chasser la fumée enfermée dans ce réceptacle ?

Sanada resta presque une heure devant la cloche, essayant d'injecter un peu de raiton, puis de suiton, la combinaison des deux, mais rien n'y faisait.

- Je ne vais pas te mâcher le travail encore une fois. Dit le professeur. Tu peux emporter la cloche avec toi. Réfléchi et expérimente. Tant que tu n'arrives pas à rendre cette cloche aussi transparente qu'à l'origine, tu ne pourras rien faire avec le ciel.

Sanada transporta donc l'objet jusqu'à son toit. Toute la nuit. Il tenta différentes expériences.
La remplir d'eau chassait la fumée, mais la quantité de suiton qui allait être nécessaire pour remplacer l'espace d'une immense nuage était tout bonnement impossible à invoquer. Il aurait fallu une partie de l'océan, et le ciel n'avait pas de rebord. Il s'allongea dans son hamac tout en observant la fumée emprisonnée dans la cloche inversée et chercha encore et encore une solution. Mais rien ne venait.

Passablement agacé, il décida de prendre une pause et de se servir de la cloche comme d'une cible pour y lancer les pépins des fruits qu'il dégustait en admirant la vue sur le port. Après moult essais, une petite graine atterrit dans le base, une fois qu'elle eut touché le fond, la fumée s'écarta légèrement.
Sanada se redressa, il s'approcha du réceptacle et y jeta différentes boules, chaque fois, la fumée s'écartait légèrement. Ce n'était qu'une piste, mais la seule qu'il avait et il se devait de la suivre.

Le lendemain, il fut part de ses avancées au professeur qui eut un sourire.

- C'est, en effet, intéressant, mais tu remarqueras que c'est lorsque le pépin s'écrase contre le fond que l'énergie est la plus forte. Et cela provient tout simplement de l'onde de choc provoqué par la vitesse de l'intrus au sein d'une matière éthérée. C'est un souffle, cela est donc comparable au futon, alors même que cet embryon de fruit ne peut pas faire de ninjutsu. Qu'est-ce qui peut donc créer un souffle sans mudras ? Demanda le professeur.

Sanada s'adossa et laissa son esprit voguer entre toutes les théories farfelus qui lui passaient par la tête, puis, dans un souvenir ému d'une mission avec Masami et Othoime, il se rappela le souffle d'une explosion qu'elle avait elle-même provoquée faisant valser son corps de déesse dans le décor.

- Une explosion provoque un souffle ! Dit Sanada en se redressant. Si je peux faire exploser mon chakra ranton, peut-être que cela produira la même chose.

- Le monde n'est pas un tissu de hasard mon garçon. La nature obéit à des lois, et ce, de tout temps et en tout lieu. C'est peut-être ce que l'on peut appeler l'universalité. Une affinité qui explose, quel que soit son type, provoquera forcément un souffle.
C'est une loi que les dieux, pour employer ton vocabulaire, on tracé dans l'univers, et je ne vois pas pourquoi le ranton en serait une exception.

Accompagné de sa cloche de verre, Sanada quittait l'académie. Trop absorbé dans ses pensées; il ne remarqua pas un des compagnons de Mahina derrière lui qui lui arracha le petit dôme de verre des mains.

- Rends-le-moi ! S'exclama Sanada.

- Sinon ? Tu vas faire quoi ? Rétorqua le Miyamoto qui dépassait d'une tête l'androgyne.

- Je vais te cramer, devant tous tes petits copain.
Le dénommé Koman déposa la cloche à terre, et avec un sourire, indiqua au Masamune d'approcher. Sans hésitation, Sanada posa les mains au sol.

- JIBAISHI! S'écria-t-il alors qu'une vague d'éclairs voguait sur le sol en direction du voleur.

Koman eut un sourire goguenard en voyant la course de l'éclair foncer vers lui, portant les mains à sa bouche, il répliqua aussitôt.

- FÛTON : RESSENPÛ ! Dit-il en portant une main à sa bouche.
Une rafale puissante dissipa l'attaque de Sanada qui, surpris, n'eut pas le temps d'ancrer ses pieds dans le sol à l'aide de son chakra et fut emporté quelques mètres plus loin.

-Dommage pour toi, les utilisateurs de raiton, j'en bouffe au petit dej. Dit-il alors qu'une petite troupe s'était formée pour admirer le spectacle. Juste derrière Koman, il aperçut Mahina, avec un sourire moqueur qui lui traversait le visage.

- Il fait pitié. Dit-elle en posant une main sur l'épaule du grand gaillard. Rends-lui son jouet et rentrons. Elle prit la main du Miyamoto et repartit sans un regard vers le soldat des Cinq.

Celui-ci, humilié, attrapa la cloche et rentra en vitesse sur son toit. Il dut se retenir pour ne pas laisser exploser des larmes de rage tandis que le ciel gronda son désarroi toute la soirée au-dessus du village, laissant une pluie désagréable cacher le bleu azur du ciel qui se teintait d'orangé.

Soufflant l'épaisse fumée dans la cloche inversée, Sanada y jetait ensuite un peu de chakra ranton, sous une forme condensé, qu'il essayait ensuite de faire exploser. Le résultat était probant et à chaque essai, une plus grande partie de l'amas dansant était expulsé du récipient de verre.
Lorsqu'il entendit un bruit provenant du mur, il s'arrêta pour voir Mahina apparaître comme si de rien n'était.

- Bonsoir ! S'exclama-t-elle de sa voix suave. Je me disais que tu devais être là, j'ai juste eu à suivre les nuages les plus sombres.

- Hein hein... Dit Sanada en retournant son attention sur le petit objet de verre.

- Rho, allez, tu ne vas pas faire la gueule ! Je ne vais pas te défendre à chaque fois.

- Je n'ai rien à te dire, tu peux aller voir ton pote.

- Oh, c'est mignon, il est jaloux... Dit-elle en s'approchant de son visage pour lui faire un baiser.

Sanada aurait voulu la repousser, lui dire qu'il n'aimait pas les attitudes de girouette et que s'il n'était pas assez bien pour elle à l'académie, cela n'avait aucune raison de changer en dehors.
Pourtant, face aux courbes de la jeune femme et son entrain, il se tut, et finit par passer la nuit avec elle, tous deux enfermés dans le hamac devenu cocon.

Technique à apprendre:

Le lendemain, il laissa la Miyamoto dormir tandis qu'il emprunta une barque sur le quai du port réservé à l'académie et s'échappa vers le large. Entre ciel et mer, il était dans son élément, loin de tous et apaisé.

Il n'eut pas besoin d'invoquer un nuage puisqu'un orage parfaitement naturel semblait se diriger vers le village. Sanada observa le château nuageux se déplacer lentement vers la terre.
Alors qu'il était au-dessus de lui, il concentra son chakra ranton au maximum, le sculptant pour former un condensé de l'énergie dans le plus petit espace possible.
La fine pellicule de chakra avait du mal à contenir le ranton, et c'est exactement ce qu'il voulait. La moindre perturbation allait casser l'enveloppe, libérant l'énergie d'un coup, ce qui allait provoquer le souffle tant attendu par le jeune homme.

La première tentative fut concluante bien que très faible. Un cercle parfait se forma au milieu de l'immense nuage, mais il ne fut pas dissipé pour autant. Loin de là.

Encore et encore, le Masamune recommença l'exercice. Formant une bulle imperméable mais assez fine de l'énergie divine qu'il envoyait dans le ciel. Avec l'altitude et la pression, celle-ci éclatait en écartant le nuage. Mais la quantité n'était pas suffisante. Former la sphère d'énergie pure se révéla être un véritable travail d'orfèvre, chaque centimètre carré se devait d'être parfait, mais il était tout de même encouragé par les progrès significatifs qu'il faisait chaque fois.

Quand la nuit tomba, il reprit le gouvernail en direction du port, avala un plat de poulpe grillé chez Kaede en vitesse, puis décida de s'endormir à l'intérieur de son habitation, au milieu de ses autels sculptés à la mémoire de ses victimes.

La nuit fut agitée, sans le souffle du vent et la caresse des étoiles filantes, il eut un mal fou à s'endormir, l'image de la Miyamoto hantant ses pensées. Il ne voulait pas retourner à l'académie, il en avait assez de cette bande qui martyrisait tous ceux qui n'étaient pas à leur image : puissants, riches, et populaires.

Il reprit donc le chemin du large sous la tempête orageuse qui frappait les côtes du village depuis la veille.
Naviguer sur une mer aussi déchaînée était un exercice périlleux, même pour celui qui avait vécu autant de temps sur un bateau.

Il parvint à trouver un banc de sable où il accosta l'optimist, tout en prenant bien soin de jeter l'ancre à un endroit assez profond pour stabiliser l'embarcation.

Il réitéra les efforts pour former une boule de ranton concentré qu'il envoyait au sein des nuages pour la faire exploser, sans le soleil pour lui indiquer le temps qu'il passait, il ignorait depuis combien d'heures il tentait de dissiper les nuages, mais ses jambes flageolantes lui indiquèrent soudain que son énergie était presque épuisée et qu'il était tant de rentrer. Se décodant pour un dernier essai, il plongea toute sa concentration et son application pour enfin avoir un résultat probant.

Son esprit totalement absorbé par la technique, le jeune homme ne put voir la grande vague qui déferla sur le banc de sable, l'emportant comme une marionnette désarticulée vers la coque du petit bateau amarré non loin. Son crâne heurta violemment le bois au niveau de l'arcade. Se relevant avec hâte pour reprendre sa respiration, il eut un goût métallique caractéristique dans la bouche alors qu'un filet de sang coulait le long de son visage. Le soldat des Cinq retourna sur la petite bande de terre lorsqu'il aperçut une seconde vague, plus grande encore, approchant dangereusement. Sans vraiment réfléchir, son subconscient sans doute trop habitué à un même exercice depuis quelques jours, il forma une boule de ranton pure, recouvert d'un fin film de chakra. Au moment où l'eau allait une nouvelle fois le violenter, Sanada n'envoya pas sa création vers le ciel comme il en avait l'habitude, mais l'écrasa directement entre ses mains. La quantité de ranton bien trop élevé pour une si petite cage jaillit de toutes part, provoquant une explosion de chakra telle, qu'elle bloqua l'élément aqueux.
Pendant une seconde, il se retrouva au centre de la vague, protéger par une sphère invisible parfaitement ronde. Lorsque l'effet s'estompa, le rempart d'eau avait déjà continué sa folle course vers la côte.

Sanada resta un moment interdit. Jamais il n'aurait pu imaginer qu'une autre façon d'utiliser la technique puisse exister, et pourtant, il venait de trouver une utilité bien particulière et différente de ce qu'il avait en tête en travaillant ce jutsu.
Presque à bout de force, trempé et transi de froid à cause du vent qui soufflait avec force, il décida tenta tout de même une dernière tentative de chasser la météo si capricieuse ce jour-ci. Malheureusement pour lui, la technique qu'il venait d'utiliser presque parfaitement s'avérait très coûteuse en chakra, et malgré toute sa volonté, il ne parvint qu'un faire un trou parfaitement rond au milieu du cumulus au-dessus de lui.

Nauséeux et épuisé, il psalmodia une prière de remerciement aux dieux et rentra vers le port.

Toujours blessé, il décida de passer à l'hôpital de la ville pour refermer la petite plaie provoquée par la fureur de la nature. En sortant, il croisa Koman avec d'autres Miyamoto qui quadrillaient le village. Les gardes étaient souvent du clan d'épéiste et il n'était pas rare que des élèves avancées prennent part aux rondes qui assuraient la sécurité dans les rues de la cité commerciale. S'approchant de lui, Koman adopta un ton autoritaire et froid, faisant mine de ne pas le connaître.

- Que faites-vous dans un quartier clanique à cette heure-ci ? Demanda-t-il entouré du petit groupe de garde.

- Un...deux... Je compte les analphabètes armés qui servent de chien de garde au village quand ils passent. Ça me relaxe.

- Surveille ton langage jeune homme ! Répondit un des gardes qui semblait plus vieux et sage que les deux adolescents.

- Sinon quoi ?

Le vieux garde porta la main à son fourreau, de l'autre, il tenait ce qui semblait être une laisse de raiton. À son bout, un molosse de foudre grogna en fixant Sanada de ses yeux électriques.

- Un garde qui promène son chien, ça porte à confusion, qui est qui dans le duo ? Dit-il toujours aussi insolent.

- Ah, tu es donc un petit courageux toi. Nous insulter pendant que nous sommes en service. Parce que je ne veux pas salir l'honneur de notre clan, je te laisse repartir, mais que dirais-tu d'un duel avec Koman, dans un de nos dojos. On verra alors qui gémit comme un clébard. Nous organisons deux compétitions dans l'année, et l'une d'entre elles commence dans deux semaines. Nos membres s'affrontent dans une ambiance festive, et quelques étrangers sont admis. Il faudra l'accord de ton sensei.

- Je vais faire qu'une bouchée de toi. Dit Koman sous les rires de ses équipiers du soir.

Le chef de la brigade leva la main comme pour imposer le silence.

- Ma sensei est d'accord. Elle n'est jamais contre un combat, encore moins quand il s'agit de remettre à leur place les lèche-bottes du Kage.

Le chien de foudre aboya, voulant se jeter sur l'androgyne, mais son créateur tira sur la laisse en ordonnant à la brigade de le suivre pour continuer la ronde.

Koman resta une seconde devant le jeune homme, un sourire goguenard déformant son visage carré.

- Je vais te pulvériser devant mon clan et Mahina, elle est pas belle la vie ?

- Je crois que ton maître t’a donné un ordre, alors fais ce que vous semblez faire de mieux dans ton clan. Obéis.

Sanada rentra chez lui encore énervé par la rencontre. Il savait qu’il avait outrepassé la bienséance et les règles élémentaires de la politesse. Mais c’était lui qui était venu le chercher, c’était lui qui lui avait volé la cloche. Il n’avait fait que répondre à l'énième provocation de l'épéiste.

Ce soir-là, il s’imagina battre Koman avec l’aide des cieux et du tonnerre. Il savait que le jeune homme maîtrisait le futon, l’élément qui dissipait à la fois son godai et son domaine de prédilection, il savait aussi grâce à Rokuro que ce clan pouvait user de plusieurs affinités, via une technique qui restait cependant un mystère pour lui. Un peu paniqué, il prit la décision de s'entraîner d’arrache-pied jusqu'à l’affrontement et de créer une nouvelle technique à même de pouvoir surprendre son ennemi.

Et pour cela, il allait pousser l’insolence jusqu'à s’inspirer de la technique de prédilection des gardes manipulant le raiton.

Le chien de foudre.

Technique à apprendre:

C'est aux aurores qu'il se leva le lendemain. Entrant dans l'académie, il prit bien soin d'éviter les lieux de prédilection de la petite bande de clanique qui lui menait la vie dure et attendit l'arrivée de Yasunari devant la petite porte de son bureau.
Le vieil homme arriva à la même heure que tous les autres jours, son kimono rapiécé traînant légèrement au sol comme s'il avait été trop grand pour lui.

- Et bien jeune homme, qu'est-ce qui t'amène de si bonnes heures ? Demanda le professeur avec un sourire.

Sanada attendit de pénétrer dans la caverne aux mille objets pour lui raconter son avancée dans la maîtrise du Kirema ainsi que son altercation avec les gardes.

- Tu es bien présomptueux, inventer entièrement une technique n'est pas chose facile que l'on peut faire entre deux séances de fumette et de lecture. Il faut s'y consacrer corps et âme. Mais d'abord, il va falloir que tu maîtrises parfaitement la technique que tu es en train d'apprendre. On ne s'arrête pas à mi-chemin pour repartir dans une autre direction.

C'est donc avec une certaine appréhension que Sanada emmena le professeur jusqu'au banc de sable où il avait l'habitude de s'entraîner.
Par la force de la marée et du mouvement incessant de l'océan, la petite bande de terre perdue dans le désert aqueux se déplaçait un peu chaque jour, changeant d'orientation et donc la vue qu'on avait sur le port.

Sanada avala le petit-déjeuner qu'ils avaient acheté au marché juste avant d'embarquer et se mit au travail. La tempête de la veille avait cessé, mais il restait les ruines des châteaux éthérés dans le ciel, légers nuages qui peinaient à filtrer les rayons du soleil.

- Ce temps est parfait, les nuages semblent légers et épars. Une fois que tu auras chassé ceux-ci, tu vas créer ta propre cible. Tant que l'exécution n'est pas parfaite, nous ne parlerons pas d'une nouvelle technique, et encore moins d'une issue de ton imagination.

Galvanisé par la promesse implicite d'une aide par le spécialiste de l'histoire du ninjutsu, Sanada se mit au travail.

Il forma une sphère de ranton concentré au maximum qu'il recouvrit de chakra de sorte à former une bulle. Il expédia ensuite la sphère de chakra dans le nuage, laissant la fine pellicule d'énergie céder au contact de la pression d'altitude. Le ranton explosa, dissipant le nuage avec efficacité, transformant le ciel voilé en immensité bleu qui faisait miroir à l'océan.

Satisfait mais pas encore comblé, il invoqua ensuite des nuages noirs, la luminosité chuta, englobant le petit bout de terre et les poissons qui se demandaient ce qu'il se passait au dessus de la surface. Il réitéra ensuite la technique, faisant disparaître les nuages aussi vite qu'ils étaient apparus. Après une matinée d'essais, Yasunari affichait enfin un sourire réjoui.

- Parfait, l'explosion est désormais assez puissante pour redonner au ciel son état d'origine.

- Je pense que si je fais exploser le chakra autour de moi, le souffle pourra protéger un instant des éléments. C'est ce qui m'est arrivé avec une vague. Dit-il en indiquant le pansement qui couvrait une partie de son front.

- Très bien, nous allons voir cela. Dit simplement le professeur en transformant l'eau environnante en shuriken aqueux.

Yasunari lança la technique en direction du jeune homme.Les premiers essais furent compliqués pour Sanada, la coordination entre l'explosion et l'objet à arrêter étant une tache difficile à bien appréhender. Enfin, au bout d'un long moment, l'enseignant put constater avec satisfaction que le souffle du ranton venait de totalement annihiler ses créations de chakra.

- Effectivement, c'est pas mal du tout ! Dit-il en ayant du mal à cacher son excitation. Le ranton est un élément fascinant. Reprenons, cette fois-ci avec un autre élément.

En fin d'après-midi, Sanada alluma enfin son calumet, assis et totalement épuisé par la journée d'entraînement qu'il venait de subir.
À l'aide de parchemin contenant des techniques de base de chaque affinité, lui et son professeur avait dressé la liste de ce que Kirema pouvait contrer.

- Tout cela est assez logique finalement. Tu peux contrer des techniques de suiton, raiton, futon et ranton bien sûr. Le katon sera accentué par le souffle de l'explosion, le doton lui, résiste très bien au futon, il est donc normal que tu ne puisses le contrer avec cette technique. C'est du bon travail. Je suis fier de toi. Dit-il à Sanada qui sourit, bien peu habitué à des louanges dont sa guide était souvent bien avare. Nous commencerons la création de ta technique dès que tu auras rassemblé assez de contenus théorique pour que l'on puisse travailler dessus. Je te conseille de te plonger dans les livres de la réserve de Sugihara. Il y a quelques pépites dans sa collection privée et apparemment, tu le connais.

Technique à apprendre:

Entre les missions, la préparation à l'examen et ses entraînements avec la Sorcière, Sanada n'avait eu que très peu de temps pour aider dans la librairie du vieil homme comme il en avait l'habitude. Lorsqu'il entra dans la boutique ce jour-là, il fut donc accueilli par un cri de surprise teinté d'ironie du premier ami qu'il avait eu au village.

- Eh bien mon garçon, je te pensais mort au front, ou pendant l'examen ! Dit-il avec un sourire goguenard.

- Oui désolé papy, j'avais pas mal de trucs à faire ces derniers temps. Je peux squatter la réserve ? J'ai des recherches à faire.

- Tu vas me ranger le nouvel arrivage d'abord, après je t'ouvre mon repère.

Soufflant ostensiblement pour exprimer son mécontentement, le soldat des Cinq s'exécuta pourtant, classant les nouveaux arrivages dans les rayons fréquentés de la librairie.

Ce n'est qu'après plusieurs heures de labeur que Sugihara permit à son petit protégé d'accéder à sa collection.

Sanada pénétra avec émotions dans la magnifique arrière-salle, la dernière fois qu'il avait été là, c'était lors d'une joute verbale qui l'avait opposé à la shinobi qu'il admirait le plus avec sa sensei, Myōshin Junko.

Il s'assit sur le bureau en loup de frêne ouvragé et commença ses recherches sur les techniques de capture. Après de longues heures à parcourir d'obscurs essais sur le ninjutsu, il trouva enfin l'ébauche d'une piste dans un ouvrage provenant du pic des géants comme l'indiquait la petite note du libraire sur la reliure.

“ Les techniques de captures sont une émanation directe du chakra de l’individu. Si un dragon aqueux peut avoir une forme quelque peu différente selon l’auteur de la technique, le chien de foudre lui, est directement lié au ninja qui l’invoque. Certains créeront donc des molosses épais, quand d’autre invoqueront plutôt un chien plus petit et agile. La forme ne dépendant pas de la volonté du ninja, mais bien de sa nature intrinsèque. Une technique de capture à l’avantage de réponse direct, et j’insiste sur ce terme, à la volonté du lanceur, tandis qu’une émanation sans lien visible sera poussée par sa propre nature à attaquer. Les loups doton fonctionnent ainsi en meute, et si un ninja très expérimenté peut insuffler des ordres simples, c’est toujours l’invocation chakratique qui décidera.”

Sanada interrompit sa lecture, repensant à l’anguille d’orage et sa grande sœur la murène qui l’avait attaqué alors qu’il cherchait à maîtriser la technique. Tout cela faisait sens dans l'esprit du jeune homme. Après avoir allumé son calumet, il reprit ses recherches.

“ Les bases d’une technique de capture résident donc dans le lien chakratique que forme le ninja avec sa création. Dans le cas d’un chien de foudre, la main qui resserre le lien avec la création est donc totalement monopolisé dans ce but, la création n’a pas d’existence propre, elle n’est qu’une extension du ninja, quelque peu transformée par son affinité et sa nature”.

Sanada recopia soigneusement le paragraphe et sortit de la réserve.

- J'ai tout ce qu'il me faut. Je reviens dans deux semaines pour t'aider si je gagne.

- Si tu gagnes quoi au... ? Dit Sugihara qui était en discussion avec une cliente. Mais avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, le jeune homme avait déjà disparut dans la foule qui animait une des rues les plus commerçantes du village.

Son idée était claire, du moins dans son esprit. S'il pouvait invoquer une extension directe de sa main, avec le gigantisme propre au ranton, il aurait une arme à même de terrasser un adversaire à une bonne distance, une arme contrôlée directement par son esprit et sa volonté. Pour cela, il fallait d'abord une matière dans laquelle sculpter une réplique de sa main qu'il pourrait relier à l'original.

Naturellement, il choisit le nuage le plus dense qu'il pouvait créer, le cumulus orageux.

Les premiers essais ne furent pas du tout concluant. Relier une partie de son anatomie à l'immensité des cieux était beaucoup plus simple dans son imagination que dans la pratique. Sculpter le nuage requierait un lien fort et puissant. Si la laisse de raiton ne faisait pas plus de quelques mètres de longs, le nœud qui devait lier sa main à la réplique gigantesque de celle-ci devait être beaucoup plus longue.

Il acta donc pour un parti-pris radical, si une partie de son âme, matière intangible, rejoignait les cieux à l'invocation des nuages, il fallait y ajouter une partie plus conséquente de sa volonté. Le cordon serait donc plus métaphysique qu'avec la technique de capture raiton, entraînant forcément une dépense beaucoup plus significative de chakra.

Après une prière pour chercher la force de gravir cette montagne idéelle, il reprit l'entraînement expérimental.

Technique à apprendre:

Pendant plusieurs jours, Sanada pratiqua intensivement le lien qui l'unissait au royaume des cieux quand il transformait la météo. Lentement, mais sûrement, avec les heures passants, il créa une phalange, puis une autre, puis une autre. Il concentrait son chakra dans sa main et en envoyait une partie en altitude tout en essayant de conserver le lien qui animait la formation éthéré qui ressemblait à un énorme poing dans le ciel. Mais malgré tous ces efforts, il n'arrivait pas à l'animer.

Chaque fois qu'il bougeait le bras, le nuage s'entendait avec le mouvement, perdant son aspect compact qui donnait forme à la main des dieux, comme il avait choisi de la baptiser avec sa modestie caractéristique.

Les jours passaient à une vitesse folle, il en avait presque oublié Mahina, la perspective du duel lui accaparant l'esprit. Mais un soir, alors qu'il fumait sur son hamac, elle grimpa par le mur comme elle en avait l'habitude et vint se poser juste à côté de lui.

- Je suis simplement venu te dire que j'allais me marier durant la prochaine fête des cerisiers en fleur.

- D'accord. Répondit Sanada qui sentait malgré son apparent ton détaché, son cœur glissé au fond de son estomac.

Il laissa un silence pesant s'installer, ne regardant pas une fois la splendide Miyamoto qui l'avait tant fait vibrer.

- Voilà, je vais te laisser, je suis désolé si je t'ai fait du mal Sana, tu auras toujours une place spéciale dans mon cœur.

- D'accord.

Elle se retourna emportant avec elle son nodachi qu'elle emmenait partout.

- Je peux savoir avec qui ? Demanda Sanada alors qu'elle était sur le bord de la terrasse prête à sauter dans la rue.

- Je pense que tu t'en doutes. Facilite-moi la vie, montre lui qu'il n'est pas le plus fort Miyamoto qui ait foulé la terre de ce village. Dit-elle avec un sourire avant de disparaître dans l'obscurité de la nuit.

Yasunari était en avance, comme à son habitude. Pour ne pas attendre le soldat des Cinq sans rien faire, il prit son petit-déjeuner chez Kaede, non seulement la cuisinière préparait parmi les meilleurs plats du port de commerce, mais en plus elle connaissait bien Sanada qui venait régulièrement se délecter de son fameux poulpe grillé.
Il profita donc du temps du repas pour se renseigner sur son élève, puis, marcha d'un pas tranquille en direction du quai réservé aux embarcations de l'académie.

Le trajet fut silencieux. Pour une raison qu'il ignorait, le jeune homme semblait taciturne ce matin. Il se garda donc de parler, laissant les vagues qui frappaient la coque du petit bateau briser le silence.

Sanada avait avancé dans la création de sa technique, mais il lui restait le plus important, la mobilité de la main nuageuse devait être aussi souple que la sienne, ce qui n'était vraisemblablement pas le cas.

- Augmente la quantité de chakra, et fais en sorte que le lien entre le nuage et ta main soit plus fort si tu veux qu'elle reproduise le mouvement de ton poing. Et une autre chose, tant que cette technique est active, tu ne pourras pas composer de mudras. Il faut donc que par-delà le simple choc et la douleur qu'elle va provoquer, trouver une véritable utilité à cette technique. Elle est impressionnante, certes, mais cela ne sera pas d'une grande utilité contre un ninja expérimenté. Contre des samouraïs et des bandits de grands chemins, cela peut suffire, pas contre Miyamoto Koman. J'ai reçu une invitation de l'honorable clan d'épéiste, et je pense que ta sensei attitrée sera aussi de la partie. Alors tu vas éviter de nous décevoir, tu veux bien ?

Après un rire qui accentuait encore plus sa voix nasillarde, le professeur Kawabata fit face à son élève.

- Bien. Par la nature même du nuage d'orage, qui semble nimbé plus que de raison d'éclairs, le contact avec un adversaire sera efficace et douloureux. On va voir cela tout de suite, ne lésine pas sur la quantité de chakra, sinon, la main ne répondra pas exactement comme ton poing et le décalage te sera préjudiciable.

Tout en emmagasinant les conseils du spécialiste de ninjutsu, Sanada invoqua un nuage de foudre.

Composant les mudras qu'il avait mis au point avec son professeur du jour, il relia ensuite totalement le nuage avec sa main directrice, la gauche. Aussitôt, un poing géant déchira le nuage, pour finir par s'abattre sur le professeur. De par sa matière, le nuage n'était pas si rapide, mais son gigantisme rendait l'esquive très difficile.
Plusieurs fois, Yasunari se déplaça avec une agilité qu'on ne soupçonnait pas chez un vieil homme un peu bedonnant. Mais, réagissant aussi vite que la main directrice du jeune homme, la formation nuageuse changeait de trajectoire, pour le poursuivre, comme si rien ne pouvait échapper à l'immensité du ciel et de ses créations.

Au bout de quelques heures de pratique, l'enseignant invita son élève à faire une pause.

- Si on avait une Uzumaki pour te mordre, tu récupérerais du chakra bien plus rapidement, mais malheureusement pour nous deux, je ne connais pas les arcanes secrets de ce clan qui leur permettent une telle prouesse. Je te donne un devoir à faire à la maison pour ce soir, tu vas trouver une technique, ce sera une raiton à mon avis, qui pourra être effectué par la main, et ce, sans mudras. Il faut varier tes attaques avec celle-ci. Si tu te contentes d'une simple extension gigantesque de ton bras, elle sera vite prévisible et donc, plus facilement évitable.

Sanada ne put dormir pour la deuxième nuit consécutive. Si, la veille, il avait pensé à Mahina et cet arrogant de Koman, il avait ce soir-là beaucoup plus important à faire. Il fallait absolument qu’il trouve une autre manière d’utiliser la main des dieux, quelque chose qui la rendrait aussi handicapante qu’elle était douloureuse. Nimbé de la fumée de son calumet, seul réconfort dans la nuit noire, il décortiqua son répertoire raiton encore et encore, cherchant une solution qui semblait ne jamais venir.

C’est aux premières heures du jour que les dieux lui octroyèrent une inspiration divine. Et après une rapide prière tant il ne tenait plus en place et avait envie de tester son idée dans le réel, il se dirigea non pas vers l’académie, mais vers les terrains d'entraînements encore désert à cette heure-ci.

Technique à apprendre:

Suivant l'ordre nécessaire à l'application de son idée, il invoqua un nuage d'orage pour y apposer le reflet chakratique de sa main qui s'anima dans les cieux. Plusieurs, fois, il frappa un mannequin de bois qui noircissait sous les coups électriquse à mesure que la forme éthérée happait la cible. La nature intangible du nuage ne pouvait produire le choc d'un véritable coup, elle ne semblait que happer le buste sculpté avant de se retirer, c'était bien les éclairs qui parsemaient la matière aérienne qui donnaient toute l'efficacité à sa technique.

Une fois l'échauffement terminé et ses réserves de chakra bien entamées, il tenta de glisser, à la place du coup, une toile de foudre sous le socle du mannequin. Il rechercha pendant de longues heures le moyen de transformer les éclairs au sein de la main des dieux pour reproduire la création de fils de foudre qui lui avait tant donné de fil à retordre sur l'île du temple abandonné. Le changement ne fut pas très probant pendant les premiers essais, mais petit à petit, il comprenait les rouages qui pouvaient transformer de simples éclairs en fins fils se propageant sur le sol au contact du poing nuageux. Bien entendu, il ne put savoir sur le moment s'il avait réussi, car dans tous les cas, le buste de bois ne pouvait pas bouger. Mais l'idée était là, et s'il pouvait déclencher une véritable toile de foudre à distance, alors l'utilité de sa technique et sa versatilité s'en retrouvait enrichit.

Il s'assit sous un arbre, déjà épuisé par la technique qui dévorait littéralement ses réserves de chakra et s'endormit alors que le soleil n'était pas encore à son zénith.

- Debout jeune homme, je me demandais où tu pouvais être. Et à en juger par le mannequin de bois et les traces de brûlures qui le marquent, j'en déduis que tu as déjà bien travaillé.

- Je voulais transformer le simple coup en un piège provoquant une toile de foudre sous l'impact de la main, mais je ne suis pas certain du résultat.

- Et bien, il est donc temps de regarder cela de plus près ! Dit le Professeur, enlevant la cape qui cachait partiellement son embonpoint.

Faisant face à son élève et sans la moindre sommation, le professeur utilisa l'eau d'un canal assez proche et la modela en un requin aqueux qui fonça sur Sanada, celui-ci comprit tout de suite où son professeur voulait en venir et utilisa le Kirema, relâchant toute la puissance du ranton pour dissiper l'animal chakratique. L'invocation de squale fut instantanément dispersée par puissance de l'explosion ranton, laissant une grosse flaque d'eau s'écraser avec fracas sur la terre battue.

Le soldat des cinq eut un sourire satisfait, puis, invoqua l'orage et la main des dieux. S'ensuivit une série d'esquive de son professeur, qui dut employer une technique pour s'éloigner de la main. Il envoya une salve de shuriken d'eau et força le jeune homme à user de ses réflexes surnaturels pour ne pas se faire toucher. Le vieil homme avait raison, la technique bien que puissante, rendait le soldat des cinq vulnérable aux attaques. Avec sa main directrice accaparée par le royaume des cieux, il ne pouvait user d'aucune technique, autant défensive qu'offensive.

C'est alors qu'il choisit d'employer sa botte secrète, laissant une certaine distance entre la main des dieux et sa cible pour lui faire croire à un coup raté, il changea légèrement la nature du raiton au moment où son poing gigantesque frappait le sol. Aussitôt, une toile phosphorescente se déploya sur le sol, emprisonnant les pieds du professeur qui ne pouvait plus se déplacer. Cette fois Sanada rabatit sa main sur le côté, sa réplique de nuage frôlant le sol en direction de Yasunari avant de se stopper juste avant l'impact.

- Je dois dire que je suis étonné. C'est une excellente idée que d'avoir pensé à changer la nature du raiton au sein du nuage pour pouvoir y développer les prémisses d'une toile de foudre. Cela peut-être un atout de taille durant un combat qui tourne à ton désavantage. N'hésite cependant pas à faire cesser la technique ensuite pour pouvoir enchaîner ton adversaire piégé. Maintenant, nous allons combattre, et je te préviens, je ne retiendrai pas mes coups.

Techniques à apprendre:

Les fêtes Miyamoto n'avaient pas leur pareil, tant dans l'esthétisme de ses décors que dans le raffinement des plats et des boissons.
Pourtant, très vite, Sanada fut guidé loin du brouhaha des conversations mondaines du rassemblement. Son duel n'était pas de ceux qui allaient se dérouler officiellement sur un tatami décoré, devant des convives aussi bien étrangers qu'autochtones.
L'insolence de ce jeune homme devait être punie, quiconque se moquait de l'honneur des Miyamoto devait faire face à l'injure, et ce spectacle, dans la droiture qui caractérisait le clan aux ancêtres guides, se devait de rester interne. Il n'était pas question de ridiculiser une Uzujin devant des étrangers, il était question de laver un affront. Une chose que l'on ne pouvait faire qu'en famille.

Le soldat des Cinq suivait l'homme silencieusement. Les mudras du Kirema et de la main des dieux tournant en boucle dans sa tête. Il avait hâte de montrer à Mifuyu les deux nouvelles techniques qu'il était parvenu à maîtriser. Il avait une crainte cependant, jamais il n'avait pu les user en combat réel.

Les derniers sparrings qu'il avait fait avec Yasunari avait affiné son art, certes, mais rien ne valait un adversaire qui ne retenait pas ses coups. C'est ce qui lui avait manqué durant ces semaines, la douleur des frappes de la Sorcière. Elle ne s'embarrassait pas d'une bienveillance qui n'était qu'un handicap dans l'évolution du jeune homme. Elle se retenait juste pour ne pas achever son élève, les coups tapaient avec force et précision, entre ses bras, un simple exercice devenait l'antichambre d'une bataille. Tous ses mouvements semblaient initier une mort certaine et imminente.

Il ne leva les yeux du sol que lorsqu'il fut arrêté par son guide. Devant lui, un splendide jardin resplendissait dans la lumière du début de soirée.
Des bambous semblaient délimiter l'espace, hors du temps et des petits chemins qu'il avait traversés pour venir jusqu'ici. Les buis étaient taillés net. Au centre de la mer végétale, un plus petit carré de gravier portait deux statues imposantes. L'une représentait une femme calligraphiant une toile à terre, alors qu'elle se tenait debout et fière. Un pinceau aussi grand qu'une épée semblait s'abattre sur le papier qui était en réalité du marbre. De l'autre, un homme à genoux semblait prier devant l'autel de ses aïeux.
Sur le côté longeant une grande bâtisse qui formait un des remparts du jardin privé, une rangée de chaises surmontées d'une toile pour créer de l'ombre trônait, encore vides. Juste en face, un terrain de gazon bien plus petit qu'un terrain d'entraînement avait été délimité à la teinture. On avait donc créé dans ce petit espace, l'arène qui allait accueillir le combat.

En voyant la taille, Sanada ne fut pas dupe. Le clan privilégiait l'enseignement du kenjutsu comme une des pierres angulaires de leur doctrine martiale. Un plus petit espace avantageait évidemment Koman, mais il ne montra aucune expression face aux invitées qui arrivaient. Le clan combattait sur son terrain, il était normal d'obéir à leurs règles, pour une fois.

Les gardes avec qui il avait eu la petite discussion dans les rues du quartier Omura arrivèrent, devancés par deux nobles, dont un se présenta comme le père de Koman. Il s'inclina devant Sanada avec un sourire hautain qui traduisait sa confiance en la victoire de son fils, puis se tourna vers la sorcière Omura. À peine eut-il croisé son regard que son expression dédaigneuse disparut aussitôt. Il ne savait pas grand-chose de la petite fille qui était, paraît-il, plus vieille que les anciens du clan. Mais il savait que son courroux était mortel. Il n'avait pas besoin de prouver sa supériorité par la parole, son fils et élève allait le faire pour lui. Le petit insolent, ce sans-clan, était le protégé de la dame. Il utilisait selon Mahina, sa future belle-fille, d'un godai assez rare mêlant suiton et raiton, mais son fils étant versé dans l'art du futon, cela ne l'effrayait guère.

Après une cérémonie obscure aux yeux de l'impie Osmétien, Koman arriva, avec à son bras Mahina, plus belle que jamais dans son kimono de satin dorée qui se mariait parfaitement à la couleur de ses yeux presque jaune. Sanada sentit sa gorge se nouer quelque peu. Au-delà du fait qu'il voulait battre celui qui était le chef de la bande qui le malmenait et honorer Yasunari et Mifuyu pour leur enseignement, il tenait plus que tout à accomplir la demande de Mahina.

Il fallait bien avouer que Koman était impressionnant dans son armure aux couleurs du clan Miyamoto.
Le Kabuto était orné de deux cornes sculpté dans ce qui semblait être de l'ivoire. Elle formait deux tours qui semblait rongées par le temps, parfaite démonstration du génie de l'artiste qui l'avait créé. Le torse et les bras étaient recouverts d'une succession de plaques de cuirs, de bois précieux, et de métal. Sur le cœur, les armoiries de la famille de Koman étaient inscrites surplombée par la phrase :

" Si ton épée est trop courte, allonge-là d'un pas."

Le bassin et les jambes semblaient quant à un peu moins protégé, sans doute pour ne pas trop pénaliser la vitesse du combattant.

Lorsqu'il s'avança, Sanada ne put que constater la différence de gabarit, accentuer par la large armure portée par Koman.

Un sensei de l'école du Dragon avait été spécialement invité pour arbitrer le combat, et, après un long silence, il entra enfin au centre de la petite arène et invita les combattants à le rejoindre.

- Je veux un combat digne de notre clan. Ne retenez pas vos coups. La mort ET l'amputation des membres est cependant interdite. Vous êtes encore des élèves, et ceci n'est qu'un combat amical aux yeux des autorités, et ne vous y trompez pas, c'est ce que c'est. Ne vous prenez pas pour des héros de guerre. Vous êtes dans le même camp.

Aucun des deux n'eut une réaction, ils se fixaient dans les yeux, dans un affrontement qui avait déjà commencé.
Après s'être incliné devant les senseis et son adversaire, Sanada se mit en position de combat. Et, à la grande surprise de tous, il dégaina son kunai. Avec une armure aussi imposante, Koman allait être lent mais aussi bien mieux protégé. Heureusement pour lui, le raiton faisait fi de ce genre de protection, mais cela, il le réservait pour plus tard.

Son adversaire se jeta sans hésiter à l'assaut du soldat des Cinq. Lui, ancra ses pieds dans la terre-mère et se concentra, comme Mifuyu le lui avait apprit. "Instinct du tueur" consistait en une posture défensive à même de contrer les techniques simples du kenjutsu. Sanada était persuadé que Koman ne savait pas qu'il maîtrisait les rudiments du combat à la dague et voulait le surprendre directement. Il fallait instaurer le doute dans l'esprit de l'adversaire. Comme l'avait fait la Sorcière avec l'arpenteur. Koman fendit l'air avec son épée, mais elle fut contrée par la courte lame de Sanada.

- Depuis quand tu te bats avec des armes toi ? Dit le Miyamoto d’un air surpris.

- Depuis que je m’entraîne avec la spécialiste du kaikenjutsu dans le village couillon !

Le soldat des Cinq s’abaissa et balaya sa jambe pour faire chuter son adversaire mais son pied sembla se heurter à un véritable mur.

- Ta puissance est ridicule. Dit Koman en attrapant le kimono du Masamune avant de le jeter comme un vulgaire sac de riz au travers de l’arène d’une seule main.

Si le jeune homme qui allait épouser Mahina avait l’apparence d’un colosse, il en avait apparemment la force aussi. Encaissant le coup sans broncher, Sanada se releva et invoqua un nuage de pluie.

- Tu crois donc que tu vas me battre avec tour de passe-passe. Tu peux bien faire ce que tu veux avec le ciel, je vais quand même t’écraser. Dit Koman qui avançait d’un pas décidé en composant des mudras d’une main.

De par leur tradition de combat à l’arme, une main était souvent prise par celle-ci, ils apprenaient donc l’art d’invoquer le chakra en composant les signes avec seulement cinq doigts. Mahina elle-même usait de cette capacité pour faire exploser le tonnerre de concert avec son nodachi. Sanada tenta vainement d’esquiver les sphères de vide qui venaient de jaillir de la bouche du jeune homme, mais il fut tout de même touché.

Techniques à apprendre:

Yasunari n'aimait pas du tout le fait d'être assis à côté d'Omura Mifuyu. Cette femme l'effrayait au plus haut point. Il aurait préféré de loin être enfoncé dans le fauteuil de son bureau, à continuer ses recherches, mais maintenant qu'il était là, tout près d'elle, il n'osait plus bouger. Le combat faisait rage depuis plusieurs minutes maintenant et la respiration du grand Miyamoto devenait de plus en plus audible.
Sanada jouait de sa vitesse supérieure pour éviter les coups. Il ne rétorquait que trop rarement cependant, se contentant de fuir avec agilité les attaques tranchantes de Koman. À tenter, l'épéiste réussissait bien plus à toucher Sanada, mais celui-ci ne bronchait, pas, il encaissait, avant de poursuivre ses tours incessants de l'arène.
Pour le moment, il n'avait utilisé aucune de ses nouvelles techniques. La pluie avait fait place à l'orage depuis quelques minutes quand enfin, l'érudit reconnu les mudras de Kirema.

Une onde bestiale venait de surgir du cimeterre de Koman et se dirigeait droit vers le jeune homme qui ne bougeait pas. Le père du Miyamoto eut un sourire, tout le monde savait que face à un utilisateur de raiton, le futon était un avantage précieux et si le jeune homme avait gardé son armure malgré le fait qu'elle ne soit d'aucune utilité contre le tonnerre, c'était pour mieux humilier cet adversaire.
Pourtant alors que l'onde n'était plus qu'à quelques mètres, le soldat des Cinq laissa exploser la sphère de ranton autour de lui. Le souffle était étrange, on ressentait que ce n'était pas du vent. La puissance, elle, restait indéniable et la technique fut dissipée instantanément.

La mine déconfite, Koman ne comprenait pas vraiment ce que tout cela voulait dire. Le raiton était censé perdre contre son élément, c'était toujours ainsi. Le ranton, c'était pire. Pourquoi et comment alors ce nullard avait réussit à contrer une de ses meilleures techniques.
Il avait mal aux jambes. Il n'avait presque que fait de courir après cette misérable proie qui se débattait avec force pour ne pas se faire manger. Il était fatigué, il fallait en finir vite et bien. Préparant un nouvel assaut, son regard fut attiré par le nuage que le cassos avait invoqué. Il semblait rapidement diminuer de volume autant qu'il s'épaississait pour presque devenir tangible. Une sorte de chose jaillit, mais elle sembla se dissiper instantanément. Koman regarda Sanada, qui paraissait décontenancé.

- Ne me dis pas que tu as tenté une technique que tu ne maîtrises pas complètement quand même ? Tu m'as pris pour ton mannequin de bois, je vais te faire regretter cette insolence moi !

Et sans une autre sommation, il se mit à courir vers Sanada, usant du peu de chakra qui lui restait pour l'achever une fois pour toute.

Le cobaye de la Sorcière ne comprenait pas trop ce que tout cela voulait dire. Il avait réussi à chaque fois ces derniers jours l'exécution de la main des dieux. Mais cette fois-ci, alors qu'il en avait vraiment besoin, il n'y arrivait pas. Son esprit avait du mal à se séparer complètement pour rejoindre le nuage et pourtant, s'il voulait vraiment contrôler cette émanation de la puissance divine, il devait leur confier une partie de son âme.

Une seconde, il croisa le regard ambré de Mahina et celui-ci lui redonna le calme nécessaire pour laisser l'élévation du lien. Le Miyamoto n'était plus qu'a quelques mètres et Sanada avait un choix à faire. Continuer la technique ou reculer. Alors qu'il avait presque perdu espoir, il sentit le lien se souder, il rajouta une bonne dose de chakra pour stimuler la vitesse du coup. Heureusement, depuis le début du combat, il était avare dans l'utilisation de son énergie, s'il avait bien retenu une leçon du combat contre Hako-chan, c'était bien celle de ne jamais croire ce don des dieux inépuisable.

Le poing d'orage transperça les cieux jusqu'au sol, frappant la terre avec une grande vitesse qui jurait avec l'absence d'onde de choc dû à la légèreté intrinsèque du gant nuageux. Koman fut arrêté net dans sa course et alors qu'il en regardait la raison, il fut surpris de voir une toile de foudre enserrer ses pieds.

Il tenta vainement de les couper avec son katana. Il n'avait plus vraiment d'énergie pour user du futon. Présomptueux comme il était, il comptait toujours sur son art du sabre pour l'emporter.

Sanada, lui, était aux anges. Non seulement sa technique avait marché, mais les shurikens que lançait Koman indiquait qu'il n'avait presque plus de chakra dépenser. Le soldat des Cinq mit un temps fou pour arrêter l'inertie du poing géant.

Et alors qu'il abattait à nouveau le poing sur le Miyamoto, il fut interrompu par l'arbitre.

- Cela fait dix minutes jeunes gens. Le combat se termine donc par une égalité. Nous remercions les visiteurs pour cette affrontement amical.

- Mais j'allais...

- Chut ! Interrompit Yasunari. C'est nous qui vous remercions. Nous allons disposer à présent.

Le vieil homme tira Sanada par le col et le colla contre un mur.

- Je sais, tu voulais gagner.

- Non, je me moque de gagner ou de perdre. Je voulais donner une leçon à ce sale con.

- Surveille ton langage jeune homme, je ne suis pas sûr que ta sensei serait fière de t’entendre parler comme ça. Tu croyais vraiment qu'ils allaient te laisser gagner chez eux ? Ne rêve pas mon enfant. Les Miyamoto sont un clan honorable, ils n’en restent pas moins des ninjas avec tous les vices que cela comporte. Ne te méprends pas, tu as fait face à un élève moyen, les grands-maîtres de ce clan te trancheront la tête avant même que tu n’es pu composer le moindre mudras. Et si tu veux les égaler, il faut continuer à t’entraîner dur. Je suis sûr que tu auras encore plein d'idées. Et j’ai quelques rouleaux de ranton qui arriveront d’ici un mois. Dit-il, redonnant le sourire au soldat des Cinq qui avait plus soif de savoir que de vengeance

Le jeune encapuchonné laissait sa barque voguer entres les rives du village du tourbillon.

Observant les passants et les petits bateaux qui offraient des repas sur le pouce. Aujourd'hui, Mahina allait officiellement se fiancer à Koman.
Sanada tentait de ne pas trop y penser, et pourtant, elle hantait chacune des secondes qui passaient. La colère s'était peu à peu muée en tristesse. Mais il avait une parade à ce sentiment, le travail acharné.

Regardant la ville qui s'éloignait alors qu'il prenait le large, il jura avec les cieux pour témoins qu'il allait devenir l'un des meilleurs manieurs de ranton et de raiton que le monde avait porté.

Il fallait au moins cette force pour protéger le prophète une fois qu'il l'aurait retrouvé. Au moins ça pour survivre à la guerre Omura qui risquait d'éclater.

Au moins.