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Loyers en retard - ft Masamune Sanada

Meyo Tsuri
Meyo Tsuri
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Loyers en retard
Meyo Tsuri ft Masamune Sanada




The Fifth Element - Korben Dallas

Parchemin de mission:

"Une petite impatience ruine un grand projet."


- Monsieur... Vous devriez... laisser un genin vous accompagner... Pour lui montrer comment on fait...

Le Shodaime encore écarlate, fusilla le pauvre homme du regard. Un éclair de lucidité adoucit son être et après une longue expiration nasale, Meyo acquiesça. Il tourna les talons et se pencha vers la file d’attente. Il pointa son doigt sur le plus jeune de l’assemblée et lança d’un ton sec : « Toi, suis-moi ! ». Il dévala les marches de la tour du Senkage, se retrouva dehors et prit la route du port. Il voulait absolument éviter l’avenue principale - à cette heure-ci, elle devait être bondée - et il bifurqua dans une ruelle à l’abri du soleil et des curieux. Il s’arrêta enfin pour contempler sa pauvre victi… son élève du jour. « Tiens donc, comme le hasard fait bien les choses ! » pensa-t-il, un sourire mauvais aux lèvres. Il tendit le rouleau, froissé par la poigne nerveuse du Shodaime au genin. Il lui laissa le temps de lire.

- Masamune Sanada. Nous allons devoir convaincre ce monsieur Isao, qu’à Uzushio, il y a des règles à respecter ! Et quelques notions de base comme ne pas colporter des saloperies de rumeurs, n’est-ce pas Masashi ?

Bien que présent, le Kagemusha du Senkage resta dans l’ombre si bien que Tsuri eut l’air de parler seul. Il crut déceler au loin un ricanement. Il reprit le chemin du port et il lui fallut quelques centaines de mètre pour se calmer. Son visage avait retrouvé sa pâleur habituelle et derrière ses lunettes, un regard froid fixait de nouveau le monde. Ils passèrent devant une taverne obscure où quelques habitués fêtaient dignement la paternité d’un des leurs. Tsuri les ignora et une odeur sucrée provoqua la halte des deux compagnons improvisés: un stand de confiserie. Sa bonne conscience maintenant opérationnelle lui ordonna de se racheter. Il prit une paire Mitarashi Dango, insista pour payer auprès de la vendeuse et en tendit un au jeune garçon.

- Je suis désolé, tu n’as pas à subir mes humeurs.

Ils s’installèrent sur un banc non loin du port. Lorsqu’ils eurent terminé de manger, Tsuri sortit sa pipe et alluma du tabac frais. Il en tira quelques bouffées avant de jeter un regard amusé au garçon.

- Il me semble que nous partageons les joies d’une mauvaise habitude ? dit-il en recrachant la fumée. La dernière fois, c’était lors de l’interpellation de Genkishi si ma mémoire est bonne. Dans mes souvenirs, tu as fait preuve d’une imprudence rare, qualifié même d’idiote par certain.

Il perçut un nouveau ricanement non loin d’eux.

- Je n’ai pas trouvé le temps de pouvoir t’en parler avant, mais ton comportement face au danger était puéril. tu aurais pu mourir et provoquer, en plus de cela, un incident diplomatique. Konoha devant une telle déconvenue, aurait pu se retirer de l'accord qui nous lie.

Les mots étaient durs, mais nécessaires du point du vue du Shodaime. Les genins n’avaient pour la plupart pas connus la guerre et leurs aptitudes les rendaient imprudents. Sanada n’était pas le seul dans ce cas, mais Tsuri avait pu témoigner de sa témérité. Il continua plus bas.

- La vérité c’est que, s’il t’était arrivé malheur ce jour-là, je n’aurais pas pu me le pardonner. Tu es un uzujin et ce n’est parce que tu possèdes des capacités hors du commun que tu dois prendre des risques inconsidérés. Tu es encore jeune, laisse-toi le temps de grandir et d'apprendre avant de jouer les héros. Il existe un adage qui dit que « Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve. »

Sans être persuadé d’être intelligible aux yeux du jeune homme, il avait essayé d’être le plus doux possible. Il tira quelques bouffées de plus avant d’éteindre la pipe. Sa colère l’avait enfin quitté. Le regard dans le vide, il voyait devant lui à présent l’image de ce pécheur avide. Il imagina les scénarios possibles et leurs dénouements. Il reporta son attention sur Sanada.

- Bien, voilà ce que nous allons faire. Je veux que ce soit toi qui parles au pécheur. Essaies de trouver les mots justes, de le convaincre, sans te mettre en danger bien évidement. Essaies de comprendre son point de vue, pèse chacun de tes mots. Enfin, tout en restant ferme, ne sois pas insultant ou détaché. Après toi ! conclut-il d’un signe de main.

Tout allait bien se passer.


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Masamune Sanada
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Loyers en retard


Sanada recherchait une nouvelle mission à accomplir, quelque chose de simple et rapide, à même de remplir sa bourse sans trop d'effort.
Il était en train de sélectionner la tâche la plus facile quand une voix sembla l'interpeller d'un ton assez ferme autoritaire. Il allait envoyer paître l'inconnu qui le prenait pour un valet quand il se retourna.
Un instant, il crut rêver, et ce n'était pas un songe très agréable. C'était le Kage en personne qui venait de l'appeler. Depuis la confrontation avec l'étranger à la carrure de gorille, il ne l'avait pas revu, et, à considérer sa colère face au comportement du soldat des Cinq ce jour-là, cela n'avait pas été une mauvaise chose pour Sanada.

Meyo Tsuri dévala les escaliers d'un pas leste et sembla prendre la route du port tandis que le genin tentait de le suivre d'assez près pour savoir ce qu'il lui voulait, non sans une certaine appréhension. Il s'arrêta enfin dans une ruelle quasi-déserte et lui tendit un parchemin de mission.
Sanada lut avec attention les souhaits de la Guilde des Marins et Pêcheurs d'Uzushio. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi le kage en personne se déplaçait pour une mission aussi anodine en apparence. Lui, simple genin et encore débutant dans les arts shinobis, aurait pu s'en charger sans aucun problème.
Cependant, il ne dit rien, il ne voulait pas aggraver son cas dans l'esprit du leader et se contenta d'acquiescer alors que son supérieur le briefa d'un ton assez sec tout en parlant à un ami imaginaire. Le mieux pour le moment était de se taire, vraiment.

Dans les rues toujours bondées du village, les gens se retournaient sur le duo, Tsuri ne semblait pas faire attention aux visages qui s'éclairaient ou aux enfants qui arboraient un sourire d'admiration en voyant passer celui qui inspirait sûrement bon nombre de vocations. Mais pour Sanada, jeune ninja planqué derrière sa capuche et son nuage de fumée, tout cela était parfaitement étrange et il ne put s'empêcher de ressentir une certaine fierté.
Quand il marchait avec Mifuyu, les réactions étaient totalement différentes.

Ils passèrent devant un stand qui dégageait une légère mais agréable odeur de brûlé, le Kage s'arrêta, achetant deux brochettes de boulettes sucrées. Malgré l'attitude de la vendeuse qui tenait vraisemblablement à offrir le mets à celui qui avait fait prospérer ce village. L'homme n'en démordit pas et paya sa part ainsi que celle du soldat des Cinq.
Sanada avait un profond respect pour lui, même s'il ne le portait pas dans son cœur, sa fidélité allant à la sorcière avant tout, il se devait de reconnaître que c'était un chef aimé, juste et bienveillant. Une espèce rarissime dans le cortège des puissants de ce monde.
Alors qu'il s'excusait, ce qui confirmait encore plus l'humilité qui habitait l'homme, Sanada garda toujours le silence, bien qu'il inclina la tête avec un sourire pour lui montrer qu'il acceptait volontiers la repentance du chef, qui n'avait, dans l'esprit du jeune homme, même pas lieu d'être.

Les boulettes furent délicieuses et le duo savoura le véritable dessert ensuite. Sanada fumant son herbe odorante et verte-pomme à l'aide de son long calumet tandis que le Kage semblait, lui, brûler une sorte de paille marron que Sanada ne connaissait pas. L'odeur ne lui donna pas envie de goûter cette mixture, mais après tout, Tsuri ne lui avait aucunement proposé.

Quand vint enfin le moment qu'il redoutait, celui des remontrances concernant son comportement face à l'intrusion du colosse dans le quartier Omura, il se contenta d'écouter attentivement. Pour un amoureux des mots comme Sanada, le discours de son chef fut une pure merveille. Il admirait la façon qu'avait le grand shinobi d'allier à la fois des mots durs et percutants à une empathie certaine. Cet homme était versé dans l'art du discours cela ne faisait aucun doute. Ses paroles le touchèrent au cœur, profondément. Il fut cependant sorti de sa torpeur admirative quand Tsuri s'adressa à nouveau à lui.

- Bien, voilà ce que nous allons faire. Je veux que ce soit toi qui parles au pécheur. Essaies de trouver les mots justes, de le convaincre, sans te mettre en danger bien évidemment. Essaies de comprendre son point de vue, pèse chacun de tes mots. Enfin, tout en restant ferme, ne sois pas insultant ou détaché. Après toi ! conclut-il d’un signe de main.

Ils se relevèrent du banc pour continuer leur chemin jusqu'à l'entrepôt de ce fameux pêcheur qui refusait la solidarité qui avait pourtant fait de ce village un des principaux carrefours commerciaux du Sekai et après un dernier regard vers les lunettes carrées qui reflétait les rayons lumineux du soleil, le jeune homme entra dans l'entrepôt de bois qui empestait le poisson séché.

Un vieux monsieur semblait occupé à crier sur des garçons qui vidaient un bac de mérou. Sanada s'éclaircit la gorge pour indiquer sa présence.

- Oki Isao ?
Demanda-t-il poliment en s'inclinant, soucieux de ce que venait de lui dire son supérieur hiérarchique.

- Qu'est-ce qu'tu veux ? Répondit sèchement le vieil homme. Les poissons ne seront pas prêts avant demain.

- Je ne suis pas là pour cela. Je suis un shinobi envoyé ici par la Guilde des Marins Pêcheurs du village. Il semblerait que vous ne vouliez pas vous acquitter d'un paiement, qui semble pourtant obligatoire.

- Ouais et alors, il m'envoie un gamin pour négocier maintenant ? Ils manquent pas de toupet ! Il abattit une machette qu'il venait d'arracher à la main d'une des jeunes employés sur un mérou qui fut décapité instantanément. C'est comme ça qu'on fait ! Lui dit-il de même ton dédaigneux avec lequel il avait reçu le soldat des Cinq.

- Je ne suis pas là pour négocier. Il y a des règles, nous y sommes tous soumis. C'est ainsi que nous pouvons vivre ensemble sans nous entretuer pour la moindre querelle. S'exclama Sanada en haussant légèrement le ton. S'il avait été avec l'équipe Tsubaki, le malotru serait déjà en train de se noyer dans les carcasses de puantes de poissons. Mais il avait une promesse à tenir et se contenta donc de s'approcher légèrement du vieil homme en gardant un visage calme et souriant. Il est inutile de chercher querelle à la guilde, vos affaires semblent prospérer bien plus que ceux de vos concurrents, qui, eux paient la taxe sans rechigner.

- Et alors ? S'ils sont assez bêtes pour obéir, ce n'est pas mon problème. Dans la vie, il y a des dominants et des dominés. Ceux qui respectent les règles ne le font souvent que par peur plus que par soucis d'équité. Je n'ai pas l'intention de me laisser marcher dessus par une guilde de vieux, et si je peux racheter l'affaire des autres, je vais pas me gêner. Dans la jungle des îles, les prédateurs chassent et les proies sont chassées. Ainsi va la nature. Je suis un prédateur moi. Conclut-il en se retournant.

Si Sanada détestait quelques choses, c'était bien qu'un homme use de sa puissance, autant physique que financière pour écraser les autres gratuitement.

- Les dominants sont toujours contre les règles, jusqu'à ce qu'ils tombent sur plus forts qu'eux, et là, ils implorent tout d'un coup les lois pour se faire épargner. Dit Sanada qui perdait patience.

- J'écrase les faibles, et je rachète leurs stocks, justement parce qu'eux paient sans réfléchir des taxes.

- Les taxes sont là pour assurer le bon fonctionnement du port et sa sécurité. Vous ne faites que profiter du système mise en place tout en vous plaignant de celui-ci.

- Je n'ai besoin que de mes fils pour me protéger, pourquoi crois tu que je les ai inscrits à l'académie. Dit-il avec un sourire hautain.

Sanada oublia les recommandations du Kage. Sa colère éclata alors qu'il invoquait son ranton pour couvrir le ciel d'un voile aussi noir que son humeur. Le vieil homme sembla déconcerté en constatant l'obscurité qui envahissait le port et son entrepôt.

- Mais, tu ne vas quand même pas m'attaquer ! Cria le vieil homme alors que la visibilité était devenue quasiment nulle entre les murs de bois.

- Les prédateurs chassent, et les proies sont chassées, n'est-ce pas ? Goûtons ensemble à votre éthique...Dit le jeune homme en s'emparant de son kunai.

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The Witcher 3: Wild Hunt - Drink Up, There's More!


Il s'était attendu à plus de surprise de la part du jeune homme, mais il n'en fut rien. Il se contenta de prendre le chemin du port, sans rechigner. Plusieurs émotions s'affrontèrentau sein du Shodaime. L'admiration d'abord. Devant une telle force de caractère, capable d'encaisser une remontrance puis d'agir aussi sereinement, cela forcer le respect. Le doute ensuite, avait-il compris un traître mot de ce qu'il venait de lui dire ? Enfin, c'était l’inexorable certitude de passer à côté d'un détail qui s’empara de lui. Sans réussir à mettre le doigt dessus, il se contenta de suivre le genin.

Une fois sur le port, il devint plus compliqué d'ignorer les gens, surtout maintenant que sa conscience lui hurlait dessus. Il dut se résigner à serrer des mains, à saluer les enfants, à entendre des revendications pour finalement arriver du côté des pécheurs, dans le coin le plus à l'Est du port. Sanada, toujours aussi confiant, entra le premier et se présenta. Meyo comprit dès la première phrase du vieux pécheur pourquoi la guilde avait fait appelle aux shinobis. Il s'accouda à l'entrée, la tête dans la pénombre et laissa le genin usait de bon sens.

À partir de maintenant, voyons les faits interprétés par le cerveau du Shodaime. « Présentation implacable, les faits, pas de jugement. Réponse insultante comme on pouvait s'y attendre, tentative d'infantilisation loupée. Argument autoritaire sur les lois en vigueurs balayé d'un revers de manche par de la mauvaise foi."

Tsuri percevait à présent l'irritation du jeune homme, faisant écho à la sienne.

« Perte de patience du jeune shinobi, il rentre dans le jeu du vieil homme et le menace, mauvais choix. Le pêcheur a plus d''expériences dans ce domaine. Jolie pirouette du jeune homme qui retombe sur une vérité générale pertinente. Acculé, réponse stupide du vieil homme. Tiens, il fait bien noir tout à coup. »

Le Shodaime passa la tête dans entrebâillement de l'entrée et s'aperçut du ciel menaçant. « Il a perdu patience. Mais c'était un beau match. » D'un pas fluide, Tsuri se plaça dans le dos du genin et lui posa la main sur l'épaule pour l'apaisait. D'une légère pression, il le fit reculer vers la sortie. Le vieil homme parut soulagé l'espace d'un instant, juste avant que la flamme d'une torche ne vienne éclairer le visage du Senkage.

Déception, cela n'eut pas l'effet escompté, le tyran ne reconnaissant pas le Shodaime. « Il faut vraiment que je sorte plus souvent de la tour ». Un peu vexé, Tsuri lui tourna le dos et fit mine d'entamer la conversation avec Sanada en marchant vers la sortie. Il s'assura tout de même de se faire entendre par le mauvais payeur.

- C'était très bien, mais tu as lâché trop tôt. Ce n'est pas nécessairement de ta faute, tu n'as pas toutes les cartes en main. Tu ne savais pas par exemple que la Ligue Somei va bientôt s'installer à Uzushio et que pour ne serait-ce qu’espérer leur parler, il faut être à jour dans ses paiements. Tu as également du oublier - c'est une une loi obscure - ajouta t-il sur un ton détaché, que n'importe quel gradé peut révoquer le droit d'étudier à l'académie à un aspirant s'il fait un rapport à charge. Il me semble qu'on a une section spéciale pour l'avidité de vieux croulant, dit-il en se touchant le menton de l'index. Enfin, et là c'est de sa faute, il a oublié qu'en cas d'infractions répétées, les shinobis et cela inclut les genins, protecteurs du village caché d'Uzushio, sont en droit de réquisitionner son affaire et de botter ses fesses hors de nos frontières.

Il avait accentué chacun des mots de sa dernière phrase, qui sonnait comme une sentence.


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Masamune Sanada
Loyers en retard


La lame shinobi à la main, le genin était prêt à faire goûter un peu du monde que ce vil entrepreneur semblait vouloir défendre, mais une main ferme se posa sur son épaule.
Le calme et la sagesse du Kage avaient quelque chose de contagieux, et alors qu'ils s'éloignaient de la cible du courroux du soldat des Cinq, il expliqua les multiples possibilités légales dont disposaient les autorités pour reprendre la main sur les commerces qui pratiquaient une concurrence déloyal avec les autres.

Un peu paniqué à l'idée de se faire voir retirer sa poule aux œufs d'or, Isao revint à la charge, usant de la seule manière qu'il avait de négocier, la menace.

- Vous ne me faites pas peur ! Je participe aussi à la richesse de ce village et croyez-moi, je vais me défendre auprès des autorités. Ce n'est pas deux ninjas de bas-étage qui vont pouvoir m'intimider !

Sanada se retourna. Les méthodes de l'équipe Tsubaki, Mifuyu en tête, ne s'embarrassait généralement pas de discussions trop longues. Il avait appris l'efficacité pure, quelle que soit la mission qu'on lui confiait.

Il s'approcha du vieil homme pour le regarder dans les yeux et usa de la même technique que la Kage avait utilisé contre l'étranger lors de leur première rencontre.
Laissant exploser une aura prédatrice, qui, il le savait pertinemment, n'aurait aucune emprise sur le chef du village, il s'approcha lentement de l'oreille du patron véreux, totalement paralysé par la technique et chuchota à son oreille.

- Il me suffirait de te pousser dans l'eau maintenant pour t'admirer couler comme une ancre, laissant l'océan remplir tes poumons et ton corps crasse. Tu n'as pas le monopole de la puissance, encore moins dans ce village. Je te conseille de payer au plus vite, sinon, quelle que soit la décision des autorités, je reviendrai encore et encore pour devenir ton pire cauchemar.

À ces mots, il romput le jutsu, laissant le pêcheur reprendre ses esprits.

- Vous n'êtes que des bandits ! Croyez bien que je vais me plaindre au kage, je connais son amour pour la paix ! Il ne laissera personne toucher à un civil ! Et vous allez payer ! Je suis prêt à corrompre toutes les autorités du village pour cela. Vous allez regretter ce que vous venez de faire. La véritable puissance ici, c'est l'argent. Il se tourna vers Tsuri, le toisant du regard. Les chiens de garde des guildes ne m'ont jamais fait peur.

Si Sanada était littéralement dégoûté par l'attitude du patron de l'entrepôt, il devait reconnaître que son courage, plutôt sa témérité était admirable, un civil qui gardait son aplomb malgré les menaces d'un ninja étaient une chose rare par les temps qui courait.

- Sais-tu au moins à qui tu t'adresses ! S'écria Sanada qui n'arrivait pas à calmer la colère qui l'animait face à un tel énergumène.

Pourtant, Tsuri n'avait pas mentionné son statut, il ne semblait pas être un homme qui jouait de cela, même avec le pire des entrepreneurs. La vertu du chef du village semblait dépasser de loin les vices de ce vieil homme, et au-delà de l'énervement, c'était une attitude qui plaisait au soldat des Cinq. L'autorité des hommes lui avaient toujours paru être une construction friable, une tentative vaine de ravir le pouvoir qu'avaient les dieux sur les mortels, et plus il observait le chef du village, dépeint comme un faible par beaucoup de personnes pour son obstination à privilégier l'entraide à la guerre, plus il se rendait compte que ce qui paraissait être de la faiblesse pour les étrangers était en fait une force de caractère qui forçait l'admiration.
Tsuri n'était pas un homme que l'on pouvait corrompre avec la violence, il avait choisi un cap, et ce ne sont pas les vents contraires qui allaient le décourager. Petit à petit, par l'exemple, il montrait la voie à Sanada qui, lui, s'était un peu égaré sur le chemin du surhomme.

Prenant une grande inspiration, il plongea son regard dans les yeux de son supérieur et afficha un sourire relâché.

- Cher Oki Isao. Dit-il d'un ton beaucoup plus calme et cordial. Vous allez nous accompagner dans les bureaux de la guilde afin de régler les retards de paiements que vous avez sciemment laissé traîner. Sinon, vous serez tout simplement banni du village. En tant que carrefour principal du commerce dans la région, nous ne pouvons nous permettre une réputation qui nuirait au bon déroulé des transactions. Tout le monde doit savoir que nous payons, et que nous sommes payés, dans le respect des deux partis. Si cela ne vous convient pas, libre à vous d'installer votre échoppe de poissons dans le désert de Suna. Ils sont, parait-il, friand de votre manière de penser.

Se plaçant à côté du vieil homme sans aucun geste menaçant, il l'invita simplement à les suivre vers le quartier général de la guilde un peu plus loin sur le port.

Le vieillard, voyant que ses stratégies d'intimidation n'avaient pas marché, finit par suivre les Uzujins, à contre-cœur.

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