Ma tête sonne en boucle au rythme de pensées qui se faisait de plus en plus récurrentes. L'homme que j'avais rencontré très peu vêtu, l'homme qui m'avait connu au détour d'une rue. Une similitude, une pensée qui me traversait l'esprit comme un looping mémoriel. Il était étrange, mais en même temps tellement attachant. Je ne savais pas qui il était, enfin qui il était généalogiquement dans mon arbre, cependant, je ne savais pas sa place. Nos similitudes, nos regards, nos souffrances beaucoup de choses nous corrélaient, mais beaucoup de choses semblaient nous diverger. Qui était-il ? Qui étais-je ? Finalement, toute cette rencontre avait chamboulée l'être que j'étais que ce soit dans ma psyché caractérielle ou bien même dans la conception même du puzzle qui me constituait.
Il fallait que j'aille des réponses à mes questions. Il fallait que je comprenne si ces différentes techniques étaient bien du même gêne que le mien. S'il réussissait à faire mes techniques ou bien que je puisse faire ses techniques permettrait d'avoir une réponse à l'interrogation de savoir si nous étions bien de la même famille. J'étais pourtant certain et lors de nos deux précédentes rencontres, j'avais déjà eu la plupart de mes questions qui avaient eu une réponse. Je voulais simplement comprendre tout le schéma, j'avais besoin de toujours tout maîtriser. C'était pathologique chez moi, j'avais simplement besoin de tout contrôler à la limite de la névrose obsessionnelle.
Je le recherchais du regard dans le village, finalement, je ne savais pas réellement où il vivait, c'était compliqué de pouvoir lui transmettre un message, j'avais simplement envoyé une missive au domicile de Hatsumomo Omura, car si j'avais bien compris, il avait été élevé par cette famille. La missive était simple, je lui donnais rendez-vous s'il acceptait de se rejoindre au niveau du terrain d'entraînement.
La marche pour le terrain avait été rapide et je m'étais posé de nouveau contre un arbre avec un crayon chiffonnant une ébauche simple d'un rêve éveillé.
J’avouais que les choses étaient un peu étranges en ce moment, entre elle, la plus belle créature que je n’avais jamais vu, cette Omura aussi avec qui l’on repoussait les limites du corps humain et cette équipe des plus atypiques, ma vie s’était remplie de plein de nouvelles personnes. Et beaucoup de sympas en réalité. Ainsi donc, je ne réfléchis pas vraiment lorsqu’en revenant d’une de mes nombreuses sorties quelque peu controversée, je trouvais une missive sur mon lit. Shun voulait me voir, il m’avait même donné rendez-vous, bon, j’étais déjà en retard, mais rien de bien problématique. En soit, s'il voulait me voir et s'il avait pris le temps de m’envoyer une missive, c’était bien qu’il avait le temps non ? Me changeant donc, enfin changeant ce qui pouvait-être changer, je me dirigeais lentement vers le terrain d’entraînement. J’étais intrigué, c’était évident, mais je n’allais très clairement pas me précipiter, j’étais fatigué.
Arrivant donc au lieu de rendez-vous, je le trouvais contre un arbre en train de faire je ne savais quoi. Il avait toujours été un peu étrange comme moi, mais plus le temps passé, plus notre lien évident me manquait. M’approchant donc, je me laissais tomber lourdement à côté de lui, la fatigue dans les veines. « Je suis là, pourquoi un rendez-vous si formel ? », il aurait pu venir me trouver non ? Il suffisait de suivre les bouteilles d’alcool vidées ou les blessés, rien de très compliqué en soit, rien d’insurmontable surtout. « Qu’est-ce que tu fais ? » demandais-je alors avec toute la curiosité du monde. J’étais clairement mal placé, pas pour mon comportement, mais bien en terme de position, pour voir ce qu’il était en train de bidouiller, j’aurais peut-être du réfléchir avant, tant pis.
J’avais traîné pour venir, mais maintenant que j’étais ici, j’étais content d’être à côté de lui, de pouvoir prendre un peu de temps pour nous, pour nous retrouver. J’étais content d’être là, pas autant qu’avec Etsu, mais c’était sans doute moi, sans doute pas pareil. Elle… Elle était parfaite, elle était une déesse que je voulais vénérer. Oui, j’étais sans doute un peu stupide, mais pouvait-on m’en vouloir ? Non, elle était parfaite.
Pourquoi un rendez-vous si formel, pourquoi pas ? En même temps, j'étais un gars plutôt formel, j'aimais le côté très structuré de la vie. Et ce qui m'énervait au plus au point en ce moment, c'était l'inconnu étrange que pouvait porter cet homme qui commençait à me rendre totalement maboule. Je devais savoir qui il était pour moi, je devais comprendre ce lien si étrange qui nous réunissait. Ma voix se faisait incertaine, mais en même temps dénuée d'un but, d'un objectif :
« - Ce rendez-vous, j'en ai besoin. Je veux savoir si on est définitivement de la même famille. J'ai besoin de comprendre qui on est. Je veux t'enseigner des techniques que personne n'a jamais réussi à apprendre à part moi. Par la suite, si tu y arrives et que j'arrive à apprendre une de tes techniques, j'aimerais qu'on aille demander à ta Mère de déterminer si oui ou non, nous sommes frères. »
J'approchais mon dessin du visage de Tsume. Sur le papier, il y avait deux lions dessiné à l'encre chinoise. Je posais maintenant le dessin sur le sol et d'un simple mudra je fis apparaître un lion d'encre qui se mettait à courir vers un arbre avant de se jeter dessus pour exploser dans une explosion assez forte pour déraciner l'arbre. Mes yeux se posaient de nouveau vers Tsume :
« - Tu sais, je ne me souviens de pas grand-chose de la fin de notre mission. Il s'est passé quoi, pourquoi il y avait un nuage de poison partout ? »
Je ne comprenais carrément pas grand-chose, j'avais loupé pas mal de parties dans la mission et ça m'énervait. M'endormir en plein d'une mission alors que j'avais été choisi pour participer au futur examen de Jonin, je faisais une pale copie de ce que j'imaginais pour l'image d'un Jonin. De plus, récemment, je m'étais tourné vers l'art de la médecine afin de devenir un ninja de soutien et médecin. Je voulais aider et je voulais devenir quelqu'un de génial et de nécessaire pour ce pays avant de pouvoir viser plus haut. Je posais une dernière question :
« - Tsume, tu te vois où dans plusieurs années ? »
Il avait besoin de savoir ce que nous étions, il voulait même m’enseigner des techniques que personne d’autre ne pouvait maîtriser et puis il voulait apprendre les miennes avant d’aller voir mère pour savoir si nous étions oui ou non frères. Dans un sens j’avais déjà eu la réponse, celle qui m’avait poussé à vouloir les anéantir tous, un par un. Il y avait quelque chose de viscérale entre nous, quelque chose que je n'expliquais pas et qui pourtant était là. Il demanda alors ce qu’il s’était passé lors de notre mission, pourquoi il y avait un nuage de poison, pourquoi j’avais explosé dans un sens. Il se posait des questions, il voulait des réponses, des réalités et moi, j’avais l’impression d’avoir ses dernières marquées dans mon sang. « Je commence à peine à vivre, je n’en sais rien. » avouais-je tout simplement avant d’avancer vers lui, avant de poser une main sur son torse à l’emplacement de son coeur et de le fixer droit dans les yeux. Je ne savais pas si on était réellement lié, mais je savais que nous ne formions qu’un. C’était une réalité pour moi, une réalité qu’il finirait par comprendre à son tour. « T’étais… Ils t’avaient…» commençais-je par dire, conscient qu’il ne devait pas bien comprendre, « J’étais explosé, ils t’avaient touché, ils t’avaient mis en danger et c’était… Insupportable. » je n’avais rien pu contrôler, si ce n’est ma colère.
« Je crois que j’ai pas besoin de parler à qui que ce soit pour savoir que tu es ma famille, et même si l’on ne partage rien génétiquement, tu demeures une des choses les plus chère à mes yeux. » ajoutais-je dans un sourire, « Et puis ta gueule d’ange ressemble trop à la mienne. » ajoutais-je dans un clin d’oeil. « Montre-moi comment rendre ces chiens vivant et je te montrerais comment faire d’un simple tatouage une arme de destruction. » il voulait qu’on partage nos techniques ? Alors il en serait ainsi. Je lui apprendrais comment mouvoir ses tatouages, comment les faire sortir de lui, comment les rendre mortel. Et puis utiliser un peu d’encre normal ne serait pas de trop, même si je préférais toujours user de celle que j’avais sur moi. Elle était létale, douloureuse et j’adorais voir les visages se tordre de douleur.
Il commençait à peine à vivre ces mots résonnaient affreusement dans ma tête comme des aiguilles qui s'amusaient à me transpercer chaque parcelle de mon cerveau. Je ne pouvais pas comprendre que quelqu'un avait pu l'enfermer pendant autant de temps de sa vie. Je commençais de plus en plus à détester les Omuras, au fond de moi, je savais que Hatsumomo était une gentille personne et la petite Naminé était de la même trempe, mais quand je m'imaginais les adultes puis ce qu'ils avaient pu faire à Akeno ou bien même Mifuyu... Je n'étais plus réellement sure de ce clan qui frôlait un peu trop souvent avec l'éthique et l'adage : « Pas vu, pas pris ! » De plus, je perdais de plus en plus foi envers le Senkage. Il était aveugle devant la souffrance et les différents agissements de certains clans. La suprématie clanique était bien plus présente que ce qu'on pouvait le penser. La suite de la discussion me décontenançait totalement. Il s'était énervé à cause du fait que quelqu'un puisse me faire du mal. Mon visage reflétait une incrédulité sans pareille. Je ne comprenais pas, mais dans le discours de Tsume, c'était clair comme de l'eau de roche. Il semblait sûre de lui que nous étions de la même famille, en même temps, je voulais une simple confirmation, puisque j'étais quasiment persuadé de ce lien également. Mon regard se faisait profond et perdu, ma voix se levait comme incertaine :
« - Je crois qu'au final, je suis d'accord avec toi, j'essaye simplement de mettre des faits réel sur un ressenti métaphysique. »
Bon maintenant pour apprendre les techniques, c'était quelque chose d'exceptionnelle. Je n'avais jamais enseigné cette technique auparavant, c'était assez étrange pour lui expliquer, elle me paraissait simplement réelle ou innée. Je lui montrais le papier et lui dis d'un ton un peu nonchalant :
« - Je pense que c'est la même chose que pour tes queues, mais au lieu de le faire sortir de mon corps, les lions sortent du papier. Tu dessines et après, tu visualises le lion qui sort de sa toile comme si c'était une extension de ton propre imaginaire. En faisant ton mudra, le lion va sortir du parchemin et partir en ligne droite. Je m'excuse, c'est assez confus, c'est la première fois que j’apprends cette technique à quelqu'un et c'est quelque chose d'étrange, car elle paraît inné pour moi. »
Je rougissais de mon incompétence. J'étais d'habitude assez bon pédagogue, mais en ce moment, j'avais l'impression d'être nul. Nous nous ressemblions étonnamment et si finalement nous étions jumeaux, serait-ce possible ?
Parfois les faits réels n’étaient pas nécessaires, les évidences étaient trop nombreuses. « Je suis sûr que si je laisse pousser mes cheveux, on pourrait nous confondre... » soufflais-je avant de m’intéresser promptement à cette technique qu’il voulait m’apprendre. Pour lui c’était comme les queues, sauf qu’il les lions sortaient du papier. Il suffisait simplement de dessiner, de visualiser et de laisser les lions sortir de ce papier. Bon c’était un peu brouillon, c’était le moins que l’on puisse dire, mais je pensais avoir saisis l’idée. Me laissant donc tomber sur le sol, je réfléchissais à comment je faisais pour manipuler l’encre sur mon corps, mais je devais reconnaître que c’était simple, inné comme il l’avait souligné. Alors je tendis simplement une main pour lui voler l'encre et le papier. Autant faire comme il me l’avait montré avant d’essayer de le faire avec mes tatouages. Prenant donc le pinceau, je posais ce dernier sur le parchemin avant que certaines images ne me reviennent en tête. J’avais déjà dessiné, j’avais déjà donné vie à ce que je traçais… Mais ce souvenir bien que rassurant, était aussi teinté d’autre chose, un sentiment désagréable que j’essayais bien rapidement d’oublier. L’encre était ma plus précieuse amie, la plus tendre compagne, il me fallait simplement la retrouver.
Je me mis donc dans un premier temps à dessiner, tout simplement. Un lion solitaire dans un paysage bucolique. Ce n’était sans doute pas ce qu’il attendait, mais dessiner avait toujours été une de mes plus grandes passions. Posant le pinceau à côté de moi, je glissais mes doigts sur le parchemin, sur ce lion qui semblait inanimé et qui pourtant pouvait prendre vie à chaque instant. Mon chakra se mêlait naturellement à l’encre, sans que je le veuille, sans que je n’y réfléchisse et si l’animal ne tarda pas à prendre vie, il restait sagement à sa place, sur le parchemin. La difficulté serait bien de le faire sortir, comme j’aurais pu m’en douter, mais j’avais appris à le faire avec mes queues, cela ne serait pas bien compliqué. Je devais juste l’appréhender. « Dessiner m’a toujours détendu... » avouais-je alors qu’en effet, l’excitation de la journée disparaissait peu à peu au profit d’un calme qui n’était pas courant chez moi.
« Il faut l’éjecter c’est bien ça ? » demandais-je sans pourtant attendre la réponse. Manipulant ce chakra, j’agissais naturellement, sans vraiment réfléchir pour pousser le dessin hors du cocon rassurant du parchemin, sauf qu’au lieu de grandir et grossir comme le sien, l’animal mourut, se décomposa même pour n’être plus qu’une flaque d’encre inanimée. C’était embêtant, mais je supposais qu’il n’y avait rien d’impossible, « Le lion est mort ce soir. » soufflais-je dans un sourire avant de réfléchir un peu plus à tout ça. Il fallait solidifier cette créature, la rendre vivante, comme mes queues.
L'histoire des cheveux était assez comique en soi, elle montrait nos différences, mais également nos ressemblances. Le jeu des sept erreurs avait commencé en cet instant avec la longueur des cheveux qui jouaient beaucoup sur pas mal d'aspect. En même temps, mes cheveux étaient uniques, ils étaient lisse et d'une beauté sans pareille, une sorte de fierté que je ne souhaitais jamais perdre. Je souriais et lui répondait pour la première fois avec une façon beaucoup plus décontracté :
« - Les cheveux longs, c'est ma marque de fabrique, donc je te prierai que même si tu es fan de cet aspect de ma personne de ne pas laisser pousser tes cheveux. »
Un petit rire amical venait de sortir de mon larynx. Je me retrouvais à le regarder dessiner nous avions de nouveau une chose en commun. Il dessinait bien, il était rare de voir quelqu'un dessiner aussi bien que moi. Un sourire se dessinait de nouveau sur mon visage en cet instant, je souhaitai lui dessiner ce visage si joli qui était en train d'être absorbé par sa manie inspiratrice.
À genoux, je le contemplais d'un air tellement détaché, mais tellement absorbé en même temps. L'oxymore de deux comportements totalement opposés, mais qui se reliait dans l'idée de ne pas vouloir faire trop peur en jouant l'attentif, mais également jouer le détachement montrait que j'avais confiance en lui. En le regardant, il avait du mal à créer les différents lions, il était vrai que mon explication était plutôt bancale et je pouvais comprendre qu'il ne puisse pas le maintenir en dehors du parchemin. Je souriais à sa phrase comme quoi le lion était mort ce soir, il y avait une différence entre nos deux lions, ils étaient d'un style moins traditionnels, mais d'une beauté exceptionnelle également. Je répondais à cette phrase par une simple injonction :
« - Oui, expulse le lion comme si tu voulais expulser ton chakra de ton corps. Dans un premier temps mettre le chakra dans le parchemin, puis l'envoyer vers l'avant. »
Je posais ma main sur son épaule d'un geste amical et fraternel :
« - J'ai foi en toi, tu peux le faire et je suis sûre que cette technique sera plus puissante avec toi que moi-même. »
« Je ne pourrais pas avoir de cheveux longs de toute façon, ça me gênerait au combat. » soufflais-je dans un sourire avant de me pencher sur cette technique. J’avais déjà su donner vie à un lion, mais je n’avais pas su le faire sortir. Il m’indiquait alors qu’il fallait mettre son chakra dans le parchemin avant de l’envoyer vers l’avant. Souriant alors à ses mots d’encouragement, je repris tout simplement mon travail, cet entraînement pour appréhender une nouvelle façon de combattre. Un nouveau lion avait donc prit naissance sur le papier, un lion presque identique au premier, un lion avec mon chakra à l’intérieur. Cette étape était maîtrisée, elle était simple, c’était la plus naturelle. Il ne suffisait que de dessiner et d’injecter un peu de chakra, c’était commun, d’autant plus quand l’encre était une alliée, une amie. Prenant alors le temps qu’il fallait, je finis par expulser le chakra du parchemin et cette fois si le lion sortit bien, il grossit et ressemblait davantage à celui de Shun, mais il était instable, immobile et il finit par s’écrouler comme l’autre. Je n’avais pas mis assez de chakra, je devais recommencer.
Ce petit jeu se répéta deux ou trois fois encore, jusqu’à ce que le lion qui était en train de me faire face soit solide, assez stable pour passer à la suite. Il devait à présent pouvoir foncer sur une cible pour imposer des dégâts et là encore, c’était à moi de contrôler l’impulsion. Cela faisait longtemps que je n’avais pas passé autant de temps sur une technique, mais je ne me sentais pas ridicule, juste conscient que chaque nouveauté nécessité une étude. Pour ici, c’était surtout savoir contrôler son chakra et le repousser de façon à appuyer la technique. Ce n’était pas bien compliqué en soit, il fallait juste savoir doser.
Je repris donc à zéro et cette fois si, je guidais mon impulsion bien plus loin, jusqu’à ce que cela frappe quelque chose. Mon premier essai fut un échec, le lion explosa en route, le deuxième ne fut pas plus brillant, faute de chakra, et puis au troisième essaie, l’ensemble fut correcte, cohérent. Le seul défaut à présent c’était bien la puissance. Avec ce genre d’impact, il n’y aurait pas beaucoup de dégât, pas beaucoup de raison de la craindre. Il me fallait la même chose, mais avec une pression plus forte encore au point d’impact. Recommençant donc une nouvelle fois, l’arbre fut un peu plus durement secoué jusqu’à ce qu’il ne perde des feuilles au second essai. J’y étais. J’y étais vraiment. Reposant donc mes mains sur mes genoux, j’avais saisi toute la mécanique, que ce soit la concentration, l’expulsion, l’orientation et la mise en pression de l’encre pour causer des dégâts. Cette technique n’était pas compliquée, elle demandait simplement de la discipline.
Relevant donc les yeux vers lui, je soufflais dans un sourire, « A toi d’être mon élève maintenant... », à ses mots, une queue d’encre sortit du bas de mon dos pour me redresser, pour m’aider à me remettre debout. Les pieds sur terre, je lui donnais des premières indications. « Avant d’apprendre à faire mumuse avec ta queue, tu dois manipuler l’encre sur ton corps. Sauf erreur de ma part, j’ai cru voir un tatouage sur toi, c’est lui qui va nous servir de matière première. ». Faisant donc bouger mes tatouages, je reprenais, « Tu peux maîtriser tes tatouages à plusieurs niveaux, soit tu les bouges, soit tu les fais sortir, soit tu manipules ceux des autres. Ici on va vraiment se concentrer sur les manipuler, c’est la base de tout. », ce qui lui permettra d’appréhender la suite. « Un peu comme l’encre sur un papier, tu dois essayer de donner vie à ce qu’il y a sur ton corps. En fait il faut que tu te vois comme un parchemin sur lequel l’encre est aussi une arme ! Enfin tu vois l’idée ? » si c’était le cas, chapeau à lui.
Les cheveux longs le gêneraient au combat, il était vrai qu'il fut un temps mes cheveux pouvaient être un fardeau, mais d'un autre côté cela faisait partie de mon esthétisme et surtout ma marque de fabrique mon petit truc en plus et cela me permettait d'avoir une différence avec mon cher acolyte d'entraînement. Après plusieurs essais, celui-ci réussit finalement à reproduire ma technique les lions étaient un brin différent, mais en même temps tout se ressemblait. Il était rare et d'une puissance sans fin que ce petit homme démontrait dans l'apprentissage de cette technique. Il était à mon tour d'apprendre sa nouvelle technique. Il était question d'une technique qui pouvait permettre de faire bouger l'encre de nos tatouages sur notre corps comme je pouvais faire mouvoir de l'encre sur un parchemin. Il me disait que je devais m'entraîner sur mon tatouage, je dénouais mon top en le relevant par le bas et en le faisant passer au-dessus de ma tête et puis libérant mon corps à la nature et l'air doux qui caressait le cuir de ma peau. Je pris un frisson dû au vent qui me paraissait tellement étrange en cet instant. Mon tatouage la fleur de lotus qui se trouvait au niveau de mon pectoral.
Mes cheveux tombèrent le long de mon torse. Mon buste se relevait un instant alors que ma main se mettait à caresser l'encre de celui-ci. Le concept était assez simplissime, je devais simplement faire mouvoir l'encre comme je pouvais mouvoir les aigles ou bien les lions d'encres. Il était temps de malaxer mon chakra et de le focaliser dans mon tatouage avant même d'essayer de le faire bouger. J'essayais maintenant de le mouvoir, mais ma peau se mettait à luire avant que mon tatouage se mît à brûler, le cuir de ma peau se mit à rougeoyer... Je serrais les dents... Je regardais d'un œil un peu étonné :
« - L'encre sur un parchemin est quand même moins douloureux que sur un corps... Je vais y arriver, je dois le remodeler, je suppose ? »
Je me concentrai une nouvelle fois. Le tatouage se mouvait, il semblait avancer dans le bas de mon torse puis, sur mon bras, mais la douleur était telle, j'avais du mal à concevoir la stabilité du chakra dans cette technique. Un instant, je respirai et sur ma peau alors qu'un chemin de brûlure s'était créé. Bon avec de la maîtrise, je réussirai :
« - Si tu me montrais la prochaine technique, cela me permettrait de modifier et de stabiliser le cheminement du tatouage en essayant de le modeler. J'espère que les traces de freinage de brûlure ne sont pas obligatoires ? Enfin, tu en as déjà eu pour ta part ? »
Puis je soupirais un instant avant de reprendre :
« - Après, je t'apprendrai à te faire voler ? Tu n'as jamais vu mes aigles encore, je crois !? »
Ca ne semblait pas aussi simple pour lui que pour moi, il se faisait blesser par le mouvement de l’encre, comme si cette dernière était une ennemie. Alors certes il y était arrivé, mais ces blessures n’étaient pas obligatoire, loin de là. Ignorant donc sa proposition d’apprendre à voler, je m’étais approché de lui pour pose une main sur son torse-nu. Ce n’était peut-être pas très acceptable comme situation, mais je voulais comprendre d’où venait le problème. Quelque chose n’allait pas dans son appréhension de cette technique, j’en étais sans doute responsable, mais dans le doute… Je fis donc bouger son tatouage sans que cela ne semble lui arracher la moindre douleur. Simplement, l’encre bougeait, elle roulait sur sa peau comme une goutte d’eau. Elle était à sa place. C’était donc lui qui se blessait seul, lui qui causait des propres dégâts à son corps, « Ton tatouage est naturellement plus charger en Chakra que le reste de ton corps, essaie de faire comme pour monter sur un arbre, déplace naturellement, ne forces pas. » expliquais-je du mieux que je pus, « L’encre est une alliée, une extension de toi… Elle coule dans ton sang, elle assombrit ton esprit, elle est tout et rien à la fois. ». Cessant de le toucher, je m’éloignais d’un pas pour répondre à une autre de ses questions, « Mon encre ne me brûle que parce qu’elle contient du poison, mais c’est des échauffements tout au plus. C’est un peu plus désagréable quand j’y verse un poison différent. », c’était mon cas à moi, pas à lui. Peut-être que si il avait été éprouvé, lui aussi aurait fini par mêler le poison à ses tatouages, mais ce n’avait pas été le cas.
« Recommence, mais cette fois je veux que tu réussisses à faire sortir l'encre de ton corps à la façon d’un pique. Il faut quelque chose de tranchant, ça sera l’une de tes meilleures contre-attaques si jamais tu es bloqué au corps à corps.. » la plus surprenante et la plus douloureuse aussi. Personne ne pourrait échapper à cette attaque, sauf de très bons réflexes. C’était aussi le bon moyen pour commencer à apprendre ce que je voulais. Si il souhaitait faire sortir des queues dans son dos, il faudrait qu’il appréhende l’essentiel. Son encre ne devait pas être aussi nocive pour lui. Il devait s’en faire une alliée agressive.
« Ton tatouage, ton encre, c’est ton chakra, là, fait le sortir ou tu veux en pointe, une fois que t’aura ça, on pourra passer aux choses sérieuses. » à ce qui lui serait sans doute le plus utile. Il deviendrait davantage un monstre que quiconque, si ce n’est moi. Il deviendrait… Comme moi, la folie en moins sans doute. Mais il ne serait plus qu’un simple ninja. Il dépasserait les limites de l’entendement. « Il faudra penser à te tatouer davantage aussi, tu auras moins de mal avec plus d’encre sur toi. » ajoutais-je simplement.
Je devais moins charger de chakra mon tatouage, la main que cet homme, qui me touchait le torse, était assez étrange, cela semblait à la fois rassurant, mais également malséant. Il semblerait que ma technique ne soit absolument pas au point, car lorsque celui qui avait le même sang que moi dans ses veines fit se mouvoir le tatouage. Je ne ressenti aucune sensation de brûlure ou autres. Il était clairement plus doué que moi pour faire mouvoir un tatouage, c'était comme si je ne comprenais rien à l'encre qui s'était infiltré au sein de mon corps. En même temps, il était compliqué d'imaginer mon tatouage pouvoir se mouvoir. Trop de chakra, le gros souci de ma vie de ninja, j'avais du mal à doser les différentes quantités de chakra dans certains points sur mon corps, c'était très compliqué à stabiliser et surtout de pouvoir réussir à déclencher le mouvement d'un dessin. Il essayait de m'expliquer de manière plus concrète avec des techniques que je connaissais comme la marche sur les arbres ou bien même sur le fait que je devais ressentir l'encre comme une partie de moi-même, l'encre devenait mon sang.
Mes yeux se fermaient et mon esprit voguait dans mon corps à la recherche du flux et du reflux de mes canaux sanguins. Il était difficile de se concentrer assez fort pour qu'on puisse percevoir ce qui au naturel ne semble pas être quelque chose que l'on ressent. Tsume avait mélangé son encre avec du poison, c'était ce qui brûlait, mais j'étais loin d'avoir fait une telle chose. Il voulait que pour mon prochain essai, j'essaye de faire sortir une pique d'encre, c'était assez étrange comme conception d'une image. Une pique, c'était très peu esthétique, mais je pouvais bien essayer. Je me concentrai un instant pour essayer de ressentir mon chakra comme j'avais essayé de ressentir le flux sanguin. Mes yeux s'ouvraient d'un battement de cil et ma voix se faisait interrogative :
« - Je vais essayer, j'espère que tu vas trouver ça réussi. »
Le tatouage vint s'enrouler autour de mon bras, une forme bleutée recouvrait mon avant-bras. Je focalisais mon esprit un instant sur cette partie le pique sortait comme il pouvait, il était sorti. Par contre, il ne semblait pas réellement très menaçant. La technique avait néanmoins occasionné aucun dégât et c'était déjà une avancée plus que prometteur. Après avoir réessayé plusieurs fois de sortir un pique de manière un peu plus offensive, celui-ci sortait convenablement. Une perle de sueur s'était créée le long de ma tempe. Je souriais :
« - Bon, on passe aux oiseaux ? Tu es prêt cher membre de ma famille ? »
J'avais une famille... Il était exceptionnel pour moi de pouvoir utiliser ce terme dans sa véritable signification.
Il était volontaire, c’était déjà ça, mais il n’y arrivait pas comme moi, alors oui, j’avais plus de connaissance, plus de pratique, mais c’était tellement inné chez moi que je redécouvrais avec lui la complexité d’un apprentissage élémentaire. Il n’y avait jamais rien de facile, mais c’était d’autant plus vrai ici, alors qu’il devait dompter quelque chose qu’il n’avait jamais cru possible de faire. Alors certes, c’était relativement logique. Quand on pensait pouvoir manipuler l’encre sur du papier, il n’était pas complètement exclu de ne pas savoir le faire avec des tatouages, mais il fallait avoir l’esprit ouvert, il fallait voir au-delà des normes. Je ne pouvais pas lui demander de miracle, en revanche, ce qu’il était en train d’essayer d’apprendre était nécessaire pour obtenir la suite, pour ne serait-ce qu’essayer de devenir comme moi. Il avait du chemin à faire, mais lorsque l’on n'avançait pas seul, les choses étaient plus faciles. En gros, très clairement, je serais son sauveteur, son messie sans qui il n’aurait jamais réussi à obtenir ce genre de chose. Ce n’était peut-être pas vrai, mais je me plaisais toutefois à y croire.
Il n’avait pas vraiment compris, en revanche il venait de faire quelque chose d'intéressant qui ne manquerait pas de me faire réfléchir à une potentielle technique. Il était doué avec l’encre, mais il pensait trop à la suite alors qu’il n’avait pas encore les bases, lui souriant donc, je fis non de la tête à sa proposition de passer à la suite. Il se précipitait beaucoup trop. « T’as pas compris l’idée, tu dois continuer et puis je te l’ai dit, l’idée c’est que tu réussisses à créer des queues. » commençais-je alors avant de refaire mes explications. « Tu dois pas chercher à faire une épée, là faut faire des piques à la manière d’un hérisson. Le but c’est de devenir agressif quand t’as pas le choix. Il faut vraiment que tu essaies d’expulser l’encre. », lui faisant donc une démonstration, des pics sortirent de moi pour menacer l’air. « On passera à ce que tu peux m’apprendre après. » affirmais-je, conscient que cela pouvait-être frustrant, mais certain que cela lui serait déjà bien plus utile qu’à moi. Maîtriser l’encre sur du papier n’était certes pas une chose aisée, mais c’était visiblement moins douloureux que lorsque lui essayait de mouvoir l’encre. Il était encore débutant, fragile avec ça. Il devait se renforcer. « Recommences. » lui ordonnais-je alors
Finalement, j'étais loin d'avoir réussi ce qu'il me demandait. Mon encre semblait trop focalisée, je ne savais pas encore comment tout mouvoir d'un seul coup. Focaliser l'encre sur une partie s'avérait quand même plus simple, cependant faire en sorte de badigeonner l'ensemble de mon corps d'encre afin de devenir un hérisson noirâtre était particulièrement compliqué surtout pour un adepte du maniement d'encre sur un autre support que son corps. Je me concentrais à mon maximum pour faire que l'encre se propage sur l'ensemble de ma peau à la couleur de nacre. Mes cheveux tombaient le long de mon torse alors que le noir emplissait chaque parcelle de mon torse. Il fallait que je réussisse, alors si la pique au préalable m'avait demandé une concentration effarante. Il fallait que je divise cette attention sur un maximum de points de manière à pouvoir créer des piques sur différentes parties de mon corps.
Mon chakra circulait le long de mes canaux le long de mon corps, je sentais le chakra s'infuser dans mon corps, chaque parcelle de mon corps avait l'impression de se retrouver enseveli dans un torrent de chaleur bleuté. Je devais maintenant faire en sorte d'expulser l'encre de mon corps sous la forme d'aiguilles, je me devais de créer mon corps comme le prolongement d'une réaction offensive comme si j'étais un animal qui essayait de se défendre en rejetant les ennemis à l'aide de piques. Un véritable oursin vivant, mon corps se teintait d'ombre et d'un simple mouvement plusieurs piques se mirent à sortir de mon corps, enfin, ils étaient pour le moment d'une très petite taille. Il fallait que je m'entraîne avec plus d'assiduité. :
« - Un conseil pour agrandir les piques ? »
La technique n'était pas forcément très loin de son apogée, mais c'était toujours compliquée. J'étais prêt bientôt à lui enseigner l'art de voler, mais avant ça je devais apprendre à devenir un singe.
J’avais dû le recadrer, je m’en voulais un peu sur le moment, mais lorsque je le vis se reprendre, réussir et faire ce que j’attendais de lui, je fus satisfait. Il était doué, bon ce n’était pas du tout étonnant en soit, il m’avait moi en professeur et j’étais visiblement le meilleur dans le domaine vu que j’avais été longtemps seul. Souriant donc je claquais dans mes mains pour sautiller sur place et déclarer, « La pratique ! Mais tu la maîtrise plus que bien ! Maintenant je veux qu’on passe à la suite, tu comprendras pourquoi mon plan de formation était si génial. », bon là suite serait moins facile, et il devrait sans doute y passer plusieurs jours, seulement, c’était le prix à payer s'il voulait ne serais-ce qu’approcher mon niveau dans l’art de la manipulation de l’encre. Il devait travailler.
Lançant donc cette attaque, une queue sortie de derrière moi pour danser dans mon dos. Il serait ici question de matérialiser quelque chose d’aussi solide pouvant aussi porter des dégâts important, mais surtout, qui pouvait nous faire gagner en agilité. « On va passer au Sekkyoku Tekina Ikukyu ». Craquant mes doigts je m’approchais de nouveau de lui pour lui tourner autour et dire d’une voix chantante, « Tu vas devoir maintenant faire en sorte de créer une sorte de queue dans ton dos, elle peut attaquer, mais elle peut aussi t’aider à éviter un coup. C’est la base, une fois que tu sauras en faire une solide, tu pourras en faire plusieurs. » c’était simple dit comme ça, mais en pratique il devrait y mettre plus du sien. « Tu n’y arriveras pas aujourd’hui, on va devoir s’y prendre en plusieurs fois » la consommation serait beaucoup trop importante avant qu’il arrive à stabiliser le chakra.
« Concentres ton chakra dans le bas du dos, et essaie de faire plus gros qu’une pique… Si vraiment t’as trop de mal, faudra qu’on aille te faire tatouer ce que tu veux en urgence. » j’avais un peu peur de ça aussi, le manque de matière. En soit-il pouvait en créer, mais il avait besoin d’aide malgré tout, créer serait plus physique, plus épuisant encore et je doutais qu’il puisse réellement tenir le choc. Déjà que là, il avait du consommer un peu de chakra, si je ne voulais pas avoir à le porter pour le coucher quelque part, j’avais besoin qu’il tienne le coup. Qu’il réussisse à arriver à faire ça. Ca serait amusant autant qu’angoissant.
Cet homme sautillait sur place, il semblait étrangement content de lui. Il me félicitait en quelque sorte, selon lui son plan de formation était parfait et j'allais le comprendre bientôt. S'il était sûr de lui, je ne voyais pas pourquoi je ne devais pas avoir confiance en ses propos. Les piques semblaient plutôt bien fonctionner, mais il faudrait forcément un peu plus de pratique dans l'avenir afin de pouvoir les faire sortir assez facilement. Il continuait son dialogue en m'expliquant qu'on allait passer à une nouvelle technique et de son joli petit arrière train une énorme queue d'encre venait de sortir. Je sautillais, j'avais rêvé d'avoir cette technique pouvoir m'asseoir sur une énorme queue ou bien même me balancer comme un petit singe, c'était quelque chose qui me donnait carrément envie. J'écoutais les propos du jeune sensei d'une journée. J'avais hâte, mais cette technique semblait être plus que difficile, j'avais déjà eu du mal à sortir les piques qu'est-ce que cela allait être avec une énorme queue noire... Selon lui, je n'aller pas y arriver aujourd'hui :
« - Tu sois sûrement avoir raison, j'ai déjà mine de rien utilisé plutôt pas mal de chakra... Et tu as sûrement raison, il va sûrement falloir que je fasse un nouveau tatouage... »
Quel tatouage, je me demandais bien. J'avais l'image d'un grand oiseau qui pourrait s'étaler le long de mon dos. Un phénix, cet animal d'une puissance rare qui abrite tant de mythes depuis la nuit des temps. Un animal qui convoquerait les flammes de la vie, une puissance et une métaphore de la vie et de ce qu'elle pouvait apporter... Une véritable métaphore du renouveau, de la nature, et même de la nature humaine. Il fallait néanmoins que j'essaye une première fois. Je me concentrai, j'affluai le flux surnaturelle du chakra dans mon corps afin de le focaliser au niveau de mon bas du dos. Par la suite, j'essayais de projeter le chakra de ce bas du dos vers l'extérieur afin de créer une jolie queue et mobile. Cependant, la douleur fut atroce, car l'encre manquait et j'avais l'impression que mon corps recherchait l'encre pour la faire jaillir, mais que celui-ci n'en trouvait pas et faisait bouillir mon sang... La queue ne se formait pas réellement, mais simplement un pique sortait et la douleur fut tellement puissante que je me retrouvais à tomber sur le sol... Je levais la tête :
« - Bon que dirais-tu d'un tatouage sous la forme d'un phénix dans mon dos ? Je crois que j'ai besoin de plus de matières, sinon mon sang va jaillir... »
J’étais même sûr de moi, on allait avoir besoin de plus de matière s'il voulait y arriver, mais dans le doute autant qu’il essaie. Le regardant donc se démener, c’est sans grande surprise qu’il finit par s'écrouler sur le sol après une maigre émergence d’encre dans le bas de son dos. Il avait atteint la limite de son corps, il ne fallait pas être idiot pour le remarquer. L’écoutant donc choisir un phénix, je m’abaissais pour prendre un parchemin et un peu d’encre avant de dessiner un phénix sans trop me poser de question. Lui mettant alors sous le nez, je soufflais, « Ca te vas ça ? » n’attendant pas trop la réponse, je le relevais sans douceur avant de le mettre sur mon épaule pour disparaître des lieux. J’allais le tuer si on continuait, alors on allait prendre une pause, déjà le temps de le tatouer, de manger, mais aussi de dormir. M’arrêtant donc devant une porte d’un endroit visiblement miteux, je rentrais dans les lieux avant de poser un peu brusquement Shun sur la table et de saluer le propriétaire des lieux à qui le donner une belle bourse pleine de ryos pour réquisitionner son petit atelier de tatouage artisanal. L’encre ici était de très bonne qualité, celle qui m’avait été incrustée dans la peau venait d’ici d’ailleurs et pour mon frère, je voulais le meilleur.
Dessinant de nouveau d’autre phenix avec plus de précision, je lui tendais tout en l’invitant à choisir pendant que je préparais le matériel. Il n’avait pas franchement le temps de souffler, mais il fallait aider son corps et lui offrir le plus de repos possible. « On va te tatouer, te soigner, manger et dormir, demain tu verras ça ira plus vite. » lui affirmais-je, mais en attendant, il devait vraiment subir l’opération, car cette technique pour tatouer était tout sauf agréable, mais au moins elle était compatible avec mon clan. Alors Shun allait avoir un peu de mal au début, voir d’avoir de la fièvres les premiers mois, ou même vomir faute de pouvoir supporter les contres coups. Mais ça passerait, car c’était passé avec moi alors que j’étais un enfant. Après ca ne serait qu’amusement.
« Alors tu choisis quoi ? Qu’on puisse passer à la suite ?! » dis-je un peu pressé et excité par tout ça. Et puis j’adorais dessiner alors tatouer quelqu’un avec ce léger fumé de sang frais, c’était complètement excitant… Bon dans le bon sens du terme, car c’était mon frère, enfin je crois, mais ça restait du gâchis de pas pouvoir le lacérer pour abuser de lui. Je devais aussi être un piètre professeur pour lui refuser un véritable repos, mais c’était comme ça qu’on apprenait non ? En se dépassant ?
J'avais donc choisi le tatouage c'était un Phœnix qui allait être mis dans le dos. Ça allait être compliqué ça allait être difficile ; j’avais un peu peur de la tache que ça allait être, mais en même temps Tsume avait l’air tellement content. Je souriais devant le dessin de mon jumeau :
« - Cela me semble parfait pour être encré sur mon dos. »
La fin de ma phrase semblait se mourir dans mon larynx, il m’avait attrapé comme une sorte de sac à patates et m’avait posé sur son épaule. Je ne pouvais rien faire, j’étais beaucoup trop fatigué. Il m’avait emmené dans un lieu dans lequel je pouvais finir par me reposer. Enfin, c’est ce que je croyais, mais il m’avait jeté sur une table comme les pauvres patates que j’étais en ce moment. Puis, il faisait des trucs chelou, avant de récupérer ce qui semblait être un attirail afin de tatouer mon dos. Un instant, je me demandais si c’était une bonne idée, mais avais-je simplement mon mot à dire ? Je me laissais faire et je montrais du doigt les traits qu’ils me présentaient de bien des manières, j’étais clairement perdu. Je me laissais clairement porter par ses lubies. Je répondais d’un râle un peu lent :
« - Je te laisse choisir. Je suis un peu trop fatigué pour choisir, nous avions des goûts similaires, nous sommes des frères après tout… »
Je me laissais faire, j’enlevais le haut qui enlaçait mon torse pour laisser la place à mon cuir de peau. L’encre allait me faire souffrir, mais j’étais prêt. Prêt pour laisser l’encre pénétrer mon corps, le bafouer, j’allais devenir une œuvre d’art pour Tsume, mais cette œuvre d’art allait me faire souffrir. Le sang allait sortir de peau un mélange d’encre et de petites parcelles de peau, ainsi qu’un sang rougeâtre. J’étais prêt, un simple petit :
Je voulais tatouer cette peau blanche et offerte. Je voulais l’aider, certes, mais je voulais aussi un peu m’amuser sur lui, même si il risquait de souffrir. Le soucis sans doute dans cette histoire, c’était bien que je n’avais que très peu de problème avec le fait de souffrir, au contraire même, j’aimais ça, je m’en délectais, je m’en amusais. Certes j’allais faire attention à ne pas trop le briser, mais il risquait fort de perdre connaissance. Ce que je m'apprêtais à faire était d’une rare violence, mais c’était un mal nécessaire pour son bien. C’était un mal qui le ferait grandir, qui le rendrait plus puissant, plus apte à se battre. Choisissant donc comme il me l’avait demandé, je commençais mon œuvre, ignorant les tensions de ses muscles face à la douleur, ignorant aussi la peine que je sentais filtrer dans sa voix. Rien de ce qu’il pourrait faire n’apaiserait ses peines, ni me ferait cesser. Alors je continuais, jusqu’à ce que sa conscience abandonne et qu’il ne s’écroule. Jusqu’à ce qu’il cède. Il n’y avait nulle honte à cela et ça me permit juste de pouvoir continuer sans erreur. Il me fallut presque trois heures pour injecter suffisamment d’encre dans son corps et tout autant pour faire baisser la fièvre qui avait suivit.
Je l’avais ramené dans le domaine Omura, le déposant dans ma chambre, ma cellule sans fenêtre où j’avais été enfermé presque toute ma vie. Cette prison de béton était parsemée de brûlure chimique du à mon poison, mais j’aimais l’endroit.
La journée avait déjà bien débuté quand Shun finit par sortir de l’inconscience, il avait su supporter la douleur, il avait surpassé ses limites et il n’était pas mort. Certes il avait cicatrisé grâce à l’intervention de mère, mais la douleur de son sang luttant contre le corps étranger sous son épiderme ne disparaîtrait pas rapidement. J’avais connu cette violence, et je savais qu’elle n’était rien face à ce qui aurait pu lui arriver. Poussant donc un bol de ramens tiède vers lui, je l’invitais à manger avant de lui expliquer ce qu’il fichait ici, « C’est ma chambre. Mère m’a autorisé à revenir avec toi, elle a même soigné les plaies. », mère semblait d’ailleurs en savoir beaucoup plus sur nous, mais elle n’était pas resté assez longtemps pour que je lui demande. « Tu peux donc manger sans te soucier d’une infection et une fois que ça sera fait, on retournera t’entraîner. », déclarais-je dans un sourire amusé.
On y voyait pas grand chose, la faute aux lanternes essoufflé de nous avoir éclairé une nuit entière sans raison, mais la lumière était suffisante pour capter les subtilités de mes émotions. « Pas trop mal ? » lui demandais-je alors, conscient que tout le monde ne pouvait pas se satisfaire d’une telle douleur sans chercher à s’en défaire, à s’en soulager. Le monde n’était pas comme moi, je le savais, vouloir changer ça était inutile.
La douleur avait été énorme et j’avais fini par m’évanouir. Ma psyché s’était plongée dans le grand bain Onirique d’un de mes rêves. L’encre de mon phénix prenait vie dans ce doux rêve différent et particulier de ce qui se déroulait d’habitude. Un oiseau rouge qui sortait de mon dos, un oiseau qui venait se poser autour de mon corps comme pour couver et protéger son oisillon. Un instant, je me demandais si cette chose n’avait pas finalement une certaine signification et si j’étais finalement en train de renaître de mes cendres comme l’animal mythique qu’il était et j’aimais particulièrement ce côté-là. J’allais devenir plus fort, j’allais renaître comme un véritable ninja capable de faire quelque chose dans cet univers dont la paix était qu’un simulacre dans ce monde de Shinobi.
Mes yeux s’ouvrirent d’un simple clignement et je me demandais dans l’endroit où je me retrouvais. La chambre dans laquelle j’étais était étrange, je ne la connaissais pas. Un instant, je me posais une dizaine de questions, mais finalement Tsume me répondait nous étions dans le domaine des Omura. La chambre du jeune garçon, enfin « chambre » était un bien grand mot, on aurait dit plutôt une certaine prison. La femme Omura m’avait soigné le dos et c’était quelque chose qui semblait avoir plutôt bien fonctionné, mon dos était beaucoup moins douloureux. Il m’expliquait que je pouvais manger sans risquer une infection, m’a douleur était présente, mais l’art des Omuras étaient plus que bénéfique j’avais quasiment pas mal. Je me levais et regardais mon frère :
« Finalement, tu as vécu dans une chambre avec beaucoup de goût. »
Il me demandait si je n’avais pas trop mal. Un instant, je me disais que ce n’était rien comparer à la fois où un Kaguya m’avait pénétré d’une dizaine d’os dans tous le corps. Je répondais d’un simple sourire :
« - Je vais bien, on peut reprendre l’entraînement. »
Je ne compris pas réellement la référence, ou la raison de sa déclaration sur ma chambre. J’avouais n’y avoir passé pas beaucoup de temps, du moins concernant la décoration, et puis les fois ou j’y étais, je perdais le contrôle, je m’écroulais, ou j’étais dans un tel état psychotique qu’il était peut-être inutile de me demander d’aspirer à quoi que ce soit ici. C’était une prison, une cage de souffrance délicieusement agréable. Il déclara alors bien aller, affirmant qu’il pouvait reprendre l’entraînement à présent. Sautant donc sur mes pieds, j’allais me diriger vers la sortie lorsqu’il me demanda comment j’allais. Je suppose que c’était ce qu’il fallait faire entre frères. S’inquiéter du bien-être des autres. Me tournant donc vers lui, je me penchais légèrement pour répondre, « Aussi bien qu’hier, merci de demander ! » et puis je fis un tour sur moi-même pour reprendre ma route avec je l’espérais l’homme sur mes talons. Sortant du domaine sans rendre de compte à quiconque, je rejoignais notre terrain d’entraînement lâchement abandonné faute de probabilité de réussite avant de m’y arrêter en plein milieu et de faire de nouveau face à mon frère. Reprendre l’entraînement maintenant serait terriblement douloureux, j’aurais d’ailleurs dû insister sur ce détail, mais si on était de la même famille, un peu de douleur ne devrait pas trop le déranger non ? Non. Et puis il n’y avait que de l’encre dans son sang, il n’avait pas eu la même chance que moi en recevant en plus du poison, alors ça ne serait pas si pénible.
Frappant mes mains entre elles, je fis sortir d’énorme queue de mon dos avant de donner de nouvelles explications, « Alors pour reprendre, concentre moi autant de chakra et d’encore que possible en bas de ton dos et expulse ton chakra pour former une queue. Une fois que t’y arrive, faudra voir ça comme une extension que tu peux contrôler, car elle te servira de protection autant d’attaque. », il fallait juste qu’il réussisse à la matérialiser, ce qui ne représentait en soit pas un problème, car il avait déjà su faire sortir de l’encre de son corps. À présent il allait devoir essaie d’expulser ça et je ne voyais pas comment lui dire autrement. Il allait devoir essayer, s’entraîner et pas abandonner. Il m’avait fallu des années pour maîtriser tout ça seul, pour lui ça irait plus vite, il n’était déjà pas seul et en plus il maîtrisait mieux son chakra que je ne l’avais jamais fait.
Ca irait, en admettant qu’il soit bien mon frère, il réussirait à faire ça. Je croyais en lui, « Au travail frérot. » murmurais-je dans un sourire carnassier. Il n’était pas impossible qu’il s’évanouisse avec la douleur d’une blessure pas complètement remise subissant les assauts d’une technique, si c’était le cas, on en aurait pour plusieurs jours. Ce qui n’était pas un problème, mais encore une fois, je doutais qu’il soit le genre à aimer souffrir.
Il semblait un peu circonspect devant mon comportement envers lui. En même temps ce n’était pas simple d’apprendre à avoir un frère surtout qu’il ne semblait pas avoir été bercé dans les relations sociales tout court donc devoir comprendre le fonctionnement d’une relation aussi complexe qu’un lien fraternelle. Il me répondait qu’il allait aussi bien que hier finalement c’était une réponse plus que normale. Je souriais à sa réponse, mon tatouage me faisait encore mal et si je pouvais simplement passer mes paumes sur la douleur cela partirait beaucoup plus rapidement.
Nous partîmes tellement rapidement vers le terrain d’entraînement, il était temps de créer ma première queue d’encre n’y voyait là aucune connotation sexuelle la dedans. Il fallait réellement réussir à faire sortir un immense appendice noir de mon coccyx. Il fallait faire circuler l’encre dans le bas de mon dos puis le projeter afin de créer une forme assez grande qui ressemble à une queue qui pouvait à la fois servir de support d’attaque ou bien de support de défense. Connaissant ma façon de me battre cela serait surtout pour me défendre ou bien-même pour servir à ma vitesse. Je commençais à faire circuler le chakra dans l’ensemble de mon corps pour l’expulser la forme était sortie, mais elle n’était pas stable comparer aux piques de toute à l’heure c’était tellement plus gros, plus long la douleur de l’encre de mon dos à peine arriver ressemblait à des milliers d’aiguilles sur mon cuir:
« - Il est tellement difficile de la maintenir hors de mon corps, la forme est extrêmement longue et la quantité d’encre utilisé par mon corps n’a jamais été aussi conséquente. En plus de la maintenir, il faut pouvoir la contrôler. Maintenir puis contrôler ça devient difficile, comment tu fais ? Une astuce, un conseil ? Je ne suis pas aussi doué que ça, bien sûr certains fuins ressemblent à ce genre de technique, mais rien d’aussi conséquent. »
Je soupirais, la douleur était puissante mon corps rejetais de bien des aspects la souffrance et j’haletais beaucoup. Les gouttes de sueur perlaient à peu près partout sur mon front.
Il était… Incapable d’y arriver même avec une telle quantité d’encre ? C’était… Frustrant de voir que mon frère n’avait de toute évidence pas la même maîtrise que moi de cet art. Il n’avait pas été bercé des années durant et il n’avait jamais essayé de manipuler l’encre sous une forme différente que liquide. Je pouvais comprendre ses difficultés, mais ma frustration restait pourtant bien vive, bien réelle. Pourquoi était-il si en difficulté ? Pourquoi cela lui semblait si impossible ? Je ne voyais qu’une chose pour le moment et ça n’allait pas lui plaire, « Tu as usé de la facilité depuis que t’es petit. Manipuler un dessin… C’était bon pour les enfants. », mais l’encre sur le corps, ca demandait quelque chose de plus… Ca demandait du travail et une acceptation qu’il ne semblait pas être en mesure d’avoir pour le moment. « L’encre fait partie de mon corps, c’est une extension de mon chakra, ce n'est pas encore ton cas. Tu dois en faire une partie pleinement consciente de toi et tout ce que tu feras avec de l’encre deviendra toi. », je ne savais pas trop comment lui expliquer, mais il semblait si… Épuisé par la douleur, si… Dans un sens la torture avait été une bénédiction.
Prenant alors un kunai, je m’ouvris une partie du torse, pas assez pour m’éviscérer, mais assez pour faire couler le sang abondamment et pour faire mal. Du moins mal sur le papier, sur le fond, il n’y avait aucune douleur réellement désagréable, j’avais pris cette habitude. « Habitue toi à la douleur, la vie deviendra plus facile… » commentais-je en ne sourcillant pas. En résistant, l’on pouvait encaisser la douleur plus facilement, résister à des interrogatoires, mais supporter aussi l’encre en mouvement sous la peau. J’avouai que cette dernière avait fait un peu mal au début, mais l’on s’habitué à tout, surtout à ça et le poison dans mes tatouages rendait tous plus compliqué, alors si je souffrais à l’épuisement pour quelque chose d’aussi secondaire que la genèse même de mon clan… Il fallait qu’il s’endurcisse. « Tu es faible… Tu as peur de la douleur petit frère… Je m’excuse d’avance, mais tu dois me sortir cette queue et te défendre… Tu n’es rien de plus qu’un faon dans une forêt, si tu ne sais pas marcher dès ta naissance, tu te feras bouffer par les loups et surprise… Tu viens de naître. », j’étais sincèrement désolé, mais j’avais appris dans la douleur, dans la peur, il devait savoir se défendre instinctivement, sans y réfléchir.
Fondant sur lui, je lui mis un coup-de-poing au visage avant de le faucher pour le faire tomber et le chevaucher. Quatre queues d’encre sortir alors de mon dos pour frapper et maintenir les mains et les jambes de mon frère, pour ce qu’il en était de moi, j’enserrais son cou entre mes doigts pour commencer à le faire suffoquer tout en y transférant mon encre pour le brûler. Je ne le tuerais pas, je m’arrêterais à la moindre perte de connaissance, mais il devait l’ignorer, il devait se surpasser, il devait se défendre. Alors mon regard s’assombrit alors qu’il convulsait sous moi pour s’en sortir. Aucune pitié, je ne devais montrer aucune pitié. « L’encre c’est toi, c’est ton chakra, ce n’est pas ton ennemie… Cette queue n’est pas épuisante, elle n’est pas douloureuse, elle te protège, c’est ton instinct de survie, c’est toi… Arrête d’avoir peur, arrête de te chercher des excuses et sauves toi sinon c’est la mort… » mes queues imposèrent un peu plus de poids sur lui, « La douleur n’existe pas, c’est simplement une amie capricieuse… Défends toi petit frère. », je ne savais pas comment lui apprendre autrement, j’étais sans idée, ça devait fonctionner.
Il était cru, il avait une certaine puissance dans ses mots. Il savait piquer où cela faisait mal, des dessins d’enfants. Mon regard devenait dur. Il venait de critiquer l’art du dessin qui m’avait accompagné durant toute mon enfance. Je l’aimais tellement cet art, il m’avait permis d’exister et de maintenir dans le monde réel, enfin il m’avait surtout permis de m’évader de la réalité, c’était antinomique ce que mes pensées voulaient dire. Finalement, c’était simple, le dessin était à la fois l’ancre qui me permettait de vivre, mais également l’instrument de mon voyage onirique. Selon lui, l’encre faisait partie de son corps alors que pour moi-même, c’était une chose qu’on pourrait qualifier de nouvelle, j’avais un simple petit tatouage de base. Le nouveau qui peignait la toile qu’était mon dos était encore quelque peu douloureux. Je répondais à sa phrase un peu violente:
« - Ne critique pas mon art, de dessin pour enfants. C’est beaucoup plus qu’un simple caprice de gamin. »
Il s’ouvrait le torse, le sang coulait le long de ses pectoraux c’était un homme d’une folie rare. Il maintenait la pression sur mon corps pour m’empêcher de fuir, mais c’était plus difficile qu’autre chose, je sentais que je pouvais mourir lors de cet entraînement, sans qu’il s’en rende réellement compte. Ce qui m’inquiétait c’était la façon dont il parlait, il semblait avoir vécu l’enfer et je m’en voulais de ne pas le connaître, j’aurais aimé le sauver des Omura. Je me vengerai un jour, d’avoir transformé mon frère en ce monstre.
Il fallait que je réussisse, car la force de ses queues était d’une violence hors norme. J’avais envie de crierai lorsque je me sentais étouffer… Je détestais ressentir quelque chose qui me serrait de cette manière. Dans la douleur, il était difficile de pouvoir maintenir le flux de son chakra convenablement. Le flux d’encre se mouvait dans le bas de mon dos pour tenter de s’expulser en forme de queue, mais c’était une sorte de pique pas très flexible qui n’avait pas réussi à se matérialiser convenablement.
Bordel… Je pourrais y arriver… Je tentais plusieurs fois, mais mon chakra semblait se faire la malle bien trop vite… Je haletais de fatigue, un éclair de génie une queue se matérialisait pour projeter au loin Tsume… Cependant, elle était restée qu’un instant, mon corps se courbait et ma main touchait le sol pour reprendre mon souffle.
Je ne vais pas mentir, le frisson qui venait de me traverser l'échine était tout sauf désagréable. Il avait lutté, il avait réussi à se défaire de moi, il avait réussi à faire cette queue, il m'avait repoussé. Il m'avait même blessé à en croire le fin filet de sang que s'écoulait de mon torse. Il avait éveillé un instinct bien violent, un instinct primaire, un appel à la violence, à la cruauté, au sang... J'adorais ça, j'adorais vraiment ça. Me redressant donc, je lui souris, révélant toutes mes dents et toute la cruauté dont je pouvais faire preuve, j'étais fier, c'était une évidence, mais il avait allumé le brasier de ma violence, il avait mis le feu aux poudres et j'allais lui faire confirmer son essai. Me mettant donc en position, je me courbais légèrement pour finalement me propulser en avant et le rejoindre d'un bond. Toujours sortie, les queues frappèrent le sol pour le prendre à contre-pied et saisir de nouveau sa gorge avec ma main. Le plaquant contre un mur, je jubilais, j'avais du mal à contenir cette violence, j'avais envie de... Tuer ?
Un sursaut de conscient, un seul, le lâchant brutalement, j'eus du mal à savoir ou j'étais, ou qui il était, j'avais mal, mon ventre me faisait mal et... Posant une main sur mon abdomen, je voyais le sang, cette blessure si douloureuse et... Comment c'était possible ? Je... Qu'est-ce que je faisais ici ? La panique, la peur, la souffrance, tout m'écrasa brutalement et après un pas en arrière, je relevais les yeux vers lui, « Qu'est-ce que ... ? » mais le gouffre qui m'aspirait brisa rapidement mon esprit si bien que je finis par disparaître....
Il me fallut quelques secondes pour revenir à moi, j'avais lâché Shun, j'avais du sang sur la main, mais aucune autre blessure... Avait-il usé d'un Genjutsu pour gagner du temps ? Bon, si c'était ingénieux, je n'étais pas ici pour un tour de passe-passe, « Tu travailleras tes illusions avec quelqu'un d'autre p'tit frère... » soufflais-je avec ce sourire carnacier qui me définissait tant. J'allais le briser s'il n'y arrivait pas et pour affirmer ces pensées, je retournais pour frapper le mur, « Attaques moi, utilises la vraiment et je te laisserais tranquille. » assurais-je alors que je me penchais de nouveau sur son cas. Il devait me répondre, il devait me répondre. Le sang appelait le sang, j'adorais cet entraînement !
Il était compliqué d’appréhender la personnalité bien particulière de mon jumeau. J’avais peur de le comprendre, en fait, j’avais peur de pouvoir comprendre. En cet instant, je me disais que comprendre la douleur de Tsume c’était la ressentir et devenir un apôtre de cette douleur. Je préférai en quelque sorte le déni, rester loin de cette compréhension et de cette douleur qui m’était pour le moment étranger. Le fait d’avoir projeté mon camarade d’entraînement avec la queue d’encre avait fait couler le sang du torse de mon frère. Le problème venait du fait que le liquide vermillon venait de réveiller une pulsion particulière chez le Chunin d’Uzushio. En un simple bond, le singe venait de se retrouver à me plaquer contre le mur tout en menaçant avec un de ses queues. La prise était forte, mon corps ne réagissait plus, il avait envie de me tuer, son regard était compréhensible. Le regard d’un prédateur envers une proie. Est-ce que j’allais mourir de la main de ma seule famille ? Un instant, je me posais réellement cette question… Mon corps ne pouvait rien faire, puis il me relâchait, la réalité revenait en plein dans la psyché du Kudo.
Il ne se souvenait de rien, il ne se souvenait pas de m’avoir attaqué et il avait même l’impression que j’avais tentée une technique d’illusion sur sa personne, mais finalement, c’était simplement le sang qui avait fait cette folie. Il voulait que je réussisse à le repousser avec ma queue, ce n’était pas évident. Avec la peur, la forme d’encre s’était retirée et il fallait tout recommencer. Je réitérais l’ensemble de mes signes, puis créais avec difficulté une nouvelle queue. La forme était compliquée, mais elle réussit à repousser une nouvelle fois, l’homme qui me tenait en son joug.
Je regardais l’extension de moi, me réceptionner sur le sol. Je regardais mon frère :
«- Verdict ? Comment est la réalisation de cette technique ? »
Bizarrement, pour une fois, j’étais content de sentir le sol sous mes pieds. Pourtant, ce n’était pas toujours le cas, mais c’était plaisant en cet instant.
Accueil 
J’avouais que les choses étaient un peu étranges en ce moment, entre elle, la plus belle créature que je n’avais jamais vu, cette Omura aussi avec qui l’on repoussait les limites du corps humain et cette équipe des plus atypiques, ma vie s’était remplie de plein de nouvelles personnes. Et beaucoup de sympas en réalité. Ainsi donc, je ne réfléchis pas vraiment lorsqu’en revenant d’une de mes nombreuses sorties quelque peu controversée, je trouvais une missive sur mon lit. Shun voulait me voir, il m’avait même donné rendez-vous, bon, j’étais déjà en retard, mais rien de bien problématique. En soit, s'il voulait me voir et s'il avait pris le temps de m’envoyer une missive, c’était bien qu’il avait le temps non ? Me changeant donc, enfin changeant ce qui pouvait-être changer, je me dirigeais lentement vers le terrain d’entraînement. J’étais intrigué, c’était évident, mais je n’allais très clairement pas me précipiter, j’étais fatigué.![Scarifie moi de tes peurs [Pv Tsume] 017476b9f2f4af2ec7019ed62e007064](https://i.pinimg.com/564x/01/74/76/017476b9f2f4af2ec7019ed62e007064.jpg)
![Scarifie moi de tes peurs [Pv Tsume] Fb4386bf721cc4dc5e432cef991c81cf](https://i.pinimg.com/564x/fb/43/86/fb4386bf721cc4dc5e432cef991c81cf.jpg)
![Scarifie moi de tes peurs [Pv Tsume] 973df5692895aee2e1610b8a75348db0](https://i.pinimg.com/564x/97/3d/f5/973df5692895aee2e1610b8a75348db0.jpg)
![Scarifie moi de tes peurs [Pv Tsume] F77d9bf2226200bae3c39d14434caafd](https://i.pinimg.com/564x/f7/7d/9b/f77d9bf2226200bae3c39d14434caafd.jpg)