C'était pas mal la plage. Surprenant pour une meuf qui vivant dans le désert? Fallait dire que l'atmosphère était pas vraiment la même. C'était pas la première fois que je fourrais mon nez dans le delta d'ofusecho mais je n'avais pas vraiment profiter du coin comme je le voulais et surtout à la mode bonne touriste. Fallait à tout prix que je remédiasse à cela et autant vous dire que je me pris des petites vacances tranquilles. Me faire taper sur les doigts? Ouais sans doute. Au pire, je pourrais toujours dire que je m'étais lancée dans une mission personnelle de reconnaissance du terrain, ou une connerie du genre. Je visitais le coin, je bouffais local et je m'imprégnais du milieu voisin. Est-ce qu'il allait gober ça? Peut-être pas. Je me rattraperais sur le boulot.
C'était avec cet esprit faussement léger que j'étais partie de chez moi avec mes affaires. J'avais longé les côtes comme la dernière fois jusqu'à parvenir dans un petit coin du delta avec une magnifique vision sur la mer bleue et surtout, du putain de sables blancs. Haaa ça! ça changeait tout bizarrement. Là, ça sentait les vacances, l'air iodé, le petit vent qui allait bien... le repos à plein nez! Ha qu'il était bon de rien glander!
M'enfin, fallait pas que je m’emballasse non plus parce qu'en général, j'avais toujours une merde qui m'arrivait qu'importe où je fourrais les pieds. J'avais presque fini par croire que j'avais comme une malédiction qui me poursuivait ou bien c'était un message du divin qui me disait "non ma fille, tu eux te carrer si tu crois qu'on va te laisser tranquille ". Pas certaine de la formulation mais ça sonnait comme ça dans ma tête.
Lorsque je parvins à mon but et que je me décelais le bon petit coin pour lézarder, je posais lourdement mes affaires, sans trop de ménagement avant de m'étaler sur le sol et m'allonger en étoile sur le sable. J'en avais plein les pattes parce que mine de rien, j'en avais taillé des kilomètres depuis Suna. D'ailleurs, je ne retins même pas un soupir qui en disait long sur mon état d'appréciation de la chose. Aussitôt et paresseusement, je commençais à retirer mes chaussures d'un mouvement de pied - parce que j'allais pas me redresser pour le faire, je les fis glisser avant de les repousser. Là, je les plantais dans le sable chaud, sentant la multitude de petits grains me masser la plante agréablement. Quel bonheur.
De loin, je devais ressembler à une voyageuse ou une maraudeuse. Mes grosses affaires ne laissaient pas transparaître que j'étais une shinobi et j'avais bien évidemment planquer ma plaque. Mon katana était peut-être la seule chose qui laissait entendre qu'il fallait pas trop me casser les noix mais bon. J'étais pas trop dans l'attitude agressive, bien au contraire. J'étais bel et bien en mode grosse glandouille et prête à profiter à fond de mon repos... si je le pouvais vraiment.
Un petit sourire sur les lèvres, je finis par placer mes mains derrière la tête et laissa mes yeux se perdre dans le ciel et faire comme les gosses, c'était à dire trouver des formes aux nuages. Le son des vagues qui débarquaient sur le rivage dans leur mouvement de va et de viens avait leur petit truc calmant et apaisant. Il ne m'en fallait pas plus et j'étais à deux doigts de m'endormir quand je remarquais quelque chose planer au-dessus de moi. Un oiseau.
J'aimais bien les oiseaux. Ils avaient quelque chose de mystérieux et inaccessibles. Voler ça devait être sympas. Plus j'observais l'animal danser dans sa ronde, plus je me demandais quel type d'animal s'était. Clairement pas une mouette. Pas un albatros non plus. En fait, ça ressemblait pas trop à un oiseau marin. C'était pas un vautour non plus qui me prenait à tort pour un cadavre échoué sur la plage. Je plissais un peu les yeux comme si cela allait m'aider à mieux reconnaître le bestiaux. Un... aigle? Mmmm... bizarre. Vraiment bizarre.
Vivre seul, avancer dans les ténèbres à l’abri de la Lumière!
Oiseaux de passage
I wanna Be a Hero
J’étais parti en direction d’un delta dont le nom m’avait échappé. Je ne comprenais pas forcément grand chose aux différents noms, c’était à se demander s’ils avaient choisi aléatoirement les noms des endroits. Il n’y avait pas forcément de logique dans ces choses. Je ne pouvais pas comprendre l’ensemble des choses, il était difficile d’appréhender des concepts. Fin, ce n’était rien qu’une idée, mais mon but était tout autre que de philosopher sur les noms étranges des régions.
Cette région était connue pour son côté balnéaire, une chose que je ne comprenais pas forcément, puisqu’il était rare que je puisse me servir des loisirs de certains lieux pour me détendre, mais cette zone avait un intérêt. Permettre à certaines personnes de baisser leurs gardes. Mon but dans cette parcelle du monde était simple, je devais assassiner un homme qui était venu en vacances. Cet homme était un dirigeant d’un réseau de pilules de chakra bien trop puissant qui aurait des effets très négatifs chez certaines personnes. En effet, contre une quantité énorme de chakra, il créait chez les gens une perte totale de conscience et transformait l’homme dans une espèce de transe qu’on appelait l’état « berserker ».
S’il y avait des choses que je détestais plus que tout, c’était qu’on puisse pousser l’homme à devenir encore plus odieux que ce qu’il était déjà. Je tuerai cet homme quoiqu’il m’en coûte. Il était aisé de tuer un homme qui se complaisait dans le luxe remplit d’oisiveté était faible et dans la position parfaite pour le prendre à revers. Mon aigle se mettait à voler tout autour de la plage, il cherchait des informations, alors que je marchais tout en regardant le ciel à la recherche d’indice particulier, je trébuchais sur ce qui semblait être un corps d’une femme. En effet à trop regarder le ciel, on en oubliant parfois la Terre elle-même ainsi que le sol et ce qui pouvait être devant soi. Le goût du sable était étrange et sa sensation contre ma peau de visage était encore plus abstraite, je n’étais pas forcément habitué à me baigner dans une mer de sable et je n’aimais pas du tout cette sensation. Je me relevais tout en m’excusant auprès d’une femme qui était étrange elle ressemblait étrangement à Akira dans son côté albinos au niveau de sa chevelure qui était, en effet, dénué de pigmentation coloré.
« Excusez-moi madame, je regardais mon oiseau dans le ciel si bien que je ne vous avais pas vu. Vous allez bien ? »
Mon aigle fit une lente descente en ronde avant d’atteindre mon épaule. Je m’occuperais de cet assassin plus tard, puisque de toute façon, je ne l’avais pas repéré sur cette plage.
Je savais pas pourquoi je persistais à mater le piaf au-dessus de ma tête, c'était comme s'il y avait quelque chose d'hypnotique. Mais au bout de cinq minutes, cela me cramait littéralement la rétine alors je préférais tenter de pioncer, ne serait-ce qu'un petit peu. Une petite sieste, ça pouvait pas faire de mal, non? C'était mérité? J'étais à deux doigts de me laisser emporter par Morphée mais... j'avais un karma pourri. Vous voyez, le genre qui vous soufflait que vous pouvez toujours aller vous faire voir. Parce que là, clairement, c'était un signe.
Un type que j'avais pas vu venir ni d'Eve ni d'Adam se prit les pieds sur moi comme si j'étais une vulgaire carpette. Non mais, vous le croyez-vous? Je convenais que j'étais pas d'une masse énorme mais j'étais pas non plus transparente à preuve du contraire. Comment on pouvait être aussi nigaud pour se laisser distraire à ce point? En tout cas, autant vous dire que ma tête de femme surprise était de rigueur et j'avais sursauté au point de me redresser comme un mort dans son cercueil. Est-ce que je m'étais mise à râler? Oh que oui. Sauf que lorsque je tournais la tête, j'avais droit à une vue sur une paire de fesses - et quel popotin! - et une tête dans le sable. M'enfin, qu'importe le petit cul, il m'avait pris pour un tapis. Autant dire que même si j'avais pas un égo de dingue, ça me fichait un coup.
Grognant un peu, chassant le sable que l’inopportun venait d'étaler partout sur moi, je finis enfin par voir le visage du bonhomme à qui appartenait ce postérieur honteusement placé sous mon nez. Jeune. Bronzé. Fine gueule. Finalement l'ensemble collait à peu près. Mes yeux le fixèrent quelques instants et je le dévisageais de haut en bas avec une moue pleine d'interrogation. Cependant, j'eus droit à des excuses.. et ce qui semblait une explication. Le piaf, c'était donc le sien. D'ailleurs, l'animal vint se reposer sur son épaule en moins de deux.
Toujours assise dans le sable, je me grattais un peu la tête d'agacement. Fait chier. Je finis par me relever à mon tour et lui fit un signe de main pour lui faire comprendre que c'était pas grave, ainsi qu'un haussement d'épaule. Il n'y avait pas mort d'homme, je pouvais passer à autre chose après tout.... ou pas. Demeurant silencieuse - notamment par obligation - je fis quelques pas vers lui pour le zieuter d'un peu plus près, avant que mon regard passa sur son aigle. Un éclaireur? Je voyais pas son insigne. Je finis par lui tourner le dos pour aller fouiller mes affaires et j'en sortis mon carnet. Dans un premier temps, je lui montrais ma gorge. Il y avait un grand bandage tout autour et j'essayais de mimer comme je pouvais le fait que je n'avais pas de voix, avant de lui montrer un papier où c'était clairement écrit.
" Je m'appelle Honoka. Je suis muette. "
La base. Un bout de papier, trois coups de crayons plus tard et je tentais le dialogue.
" Et vous, vous avez rien? "
Visiblement non. Du moins à première vue. Je finis par faire un petit signe du menton en direction de son oiseau et un signe de main qui mimait, index dressé, et qui tournait en l'air et en rond pour lui demander pourquoi l'animal tournicotait dans les parages. Pas certaines que j'en obtins une réponse, mais c'était tout ce que je pouvais demander pour le moment... à moins qui me tendent une perche sur autre chose. Au pire, je pourrais toujours retourner piquer du nez.
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Oiseaux de passage
I wanna Be a Hero
J’avais la tête dans les nuages, parfois le rêve de devenir Icare faisait que je perdais pied sur ma propre Terre. Un instant, je n’avais pas regardé le sol, un instant, j’avais trébuché sur le corps d’une femme ce qui m’avait fortement embarrassé. Alors que mon visage s’était couvert d'une fine pellicule de sable fins et que mon corps s’était retrouvé dans une délicate et piteuse situation le cul en l’air les jambes qui passaient par-dessus la femme. Mon visage dans le coussin de sable. Je me relevais d’un prompt geste.
La femme se relevait et fit quelques gestes pour me dire qu’elle ne semblait pas gêner, elle était étrange, elle ne parlait pas et s’exprimait par geste avec différentes connotations. Tout me paraissait étrange, mais en même temps, c’était intriguant. Elle sortait une sorte de feuille avec un crayon, elle se mettait à écrire dessus. Honoka, son prénom. Un joli prénom et elle était muette c’était la première fois que je voyais ça, en quelque sorte elle était comme mon aigle. Personne ne pouvait l’entendre ou le comprendre à part moi. J’étais sa voix dans ce monde, elle me demandait si j’allais bien. Mon visage descendait afin de voir l’ensemble de mon corps. Je relevais la tête vers la femme :
«- Juste pleins de sables, je semble aller, merci de votre inquiétude humaine de sexe féminin prénommée Honoka. »
Elle semblait s’enquérir de la raison du vol de mon aigle en rond. Encore une de ces personnes qui ne pouvaient s’empêcher de chercher à comprendre tout ce qui se passait. D’un signe de main, l’aigle allait se poser sur la tête de la femme:
«- Demander lui directement, s’il a envie, il vous répondra et je vous expliquerai, pour l’instant, je ne dirais rien. »
Un simple regard bestial qui venait de se poser sur cette personne. Aucune expression, simplement du sable qui parait mon visage d’un grain particulièrement cuivré. Je ne comprenais pas, j’étais venu dans cet endroit pour traquer quelqu’un et je me retrouvais en compagnie d’une femme qui avait perdu la parole pour je ne savais quelle raison. Elle semblait également posséder diverses cicatrices, accident ou création de la main de l’être humain. Un songe ou un mystère, l’utopie de cet endroit semblait revenir à mon être. J’allais reprendre ma marche quand le bruit de l’aigle me ramenait à la situation. Il y avait trop de monde dans cet endroit pour possiblement traquer un être, il fallait que je réfléchisse à un moyen de faire le point.
Humaine de sexe féminin prénommée Honoka. Bon dieu, c'était quoi cette manière de causer? J'étais encore tombée sur une gueule d'ange qui avait un grain au plafond ou quoi? Je le regardais en écarquillant un peu les yeux, c'était une présentation plutôt atypique, c'était sans dire. Même à Suna, on pouvait être spartiate mais pas à ce point. Il en tenait une couche le beau gosse. En guise de réponse, j'eus simplement un haussement d'épaules comme pour lui signifier qu'il avait pas à me remercier pour si peu. Je faisais que lui rendre la politesse en plus.
Mais après, alors que je lui demandais ce que traficotais son piaf, j'eus l'impression d'avoir fait une bourde, le genre de truc qu'il fallait pas demander en fait. D'un simple geste de la main, son aigle prit ses aises et considéra mon crâne comme un perchoir. Putain! Pourvu qu'il me chia pas sur les cheveux! J'aurais vraiment les boules. J'aimais bien les animaux, je les emmerdais pas tant qu'ils m'emmerdaient pas. J'étais pas hyper à l'aise et rassuré d'avoir l'oiseau au-dessus de moi, surtout que je savais que ce genre de bestiaux avait des serres, et c'était pas là pour faire joli. Je levais légèrement les yeux en l'air , je distinguais à peine son bec. Je me demandais si j'avais le droit de le toucher... l'oiseau, hein.
En tout cas, je captais pas du tout le charabia du bonhomme caramel. Lui demander? A qui? L'oiseau? Il causait le machin? A moins qu'il susse lire, je pensais que la communication allait être galère et à la vue de sa position, on allait pas trop échanger nos pensées. Le seul avec qui je pouvais avoir un combat de regard, c'était son maître qui prit une tête de chien féroce. J'eus un petit tique de la bouche, une petite moue qui montrait que je m'interrogeais clairement sur le genre d'énergumène que j'avais en face de moi. Qu'il ne voulait pas me dire pourquoi il était là, j'en convenais. J'allais pas le torturer de questions, j'en avais en fait, rien à cirer.
On se contenta de se regarder dans le blanc des yeux dans un silence qui aurait pu paraître gênant, avant que je fouillasse dans mes poches. Je sortis un mouchoir propre et j'approchais légèrement ma main vers son visage mais je m'arrêtais comme pour lui demander la permission. Ma tête lui disait "je vais pas te faire de mal, bouge pas". Puis là, je frottais doucement les grains de sable qu'il avait sur les joues. Je faisais gaffe parce que c'était abrasif. Cependant, j'allais pas jusqu'au bout du bout de mon geste, et je lui plaçais mon mouchoir dans sa main. Là, je le regardais à nouveau en faisant un signe qu'il lui en restait encore mais qu'il était assez grand pour continuer à s'essuyer tout seul.
Et maintenant, mon plus gros problème, c'était son piaf. Qu'est-ce que je pouvais faire avec lui sur la tête? Je regardais son maître, qui m'avait d'ailleurs toujours pas donné son nom et par conséquent, je le nommerais "boule de miel", et je fis un signe en pointant son oiseau. Je faisais comment là? Je pris mon carnet et commençait à écrire.
" On fait comment pour causer avec un oiseau? "
Je lui mis sous le nez. Je me mis aussi en le regarder avec une certaine sévérité, comme lui. Apparemment, fallait se la jouer sauvage pour communiquer.
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Oiseaux de passage
I wanna Be a Hero
La femme semblait littéralement se décomposer avec la présence d’Amerika sur sa tête. Il n’était pas rare de voir quelqu’un se retrouver en situation un peu désavantageuse, car beaucoup ne comprenait pas l’essence d’une communication avec un animal. Cependant, je pensais qu’une muette pourrait comprendre comment communiquer avec un aigle. Certes, pour ma part je pouvais l’entendre parler, mais d’un autre côté, il était assez simple de pouvoir comprendre que l’aigle communiquait totalement avec des gestes ou bien avec leurs regards.
Mon visage se tortillait dans un mouvement très neutre et presque fade. Je pensais qu’elle pourrait être quelqu’un de différente, mais pour le moment j’étais un peu déçu de ce que j’avais devant moi. Ma voix sortait comme elle pouvait:
« - Comme pour vous sans calepin, je dirais. Le langage corporel, même si en cet instant votre côté dure ne vous va clairement pas. »
La dureté de mon regard était naturel, mais parfois les mots étaient compliqués à manier bien plus que mon faciès. En même temps, je n’étais pas le plus doué pour m’exprimer et dans tout ce qui est relation sociale. Mon corps se mouvait dans un mouvement rapide, mais dans une certaine nonchalance, c’était un peu comme si mon corps était en train de devenir un oxymores. Mon regard, captait un panorama à la recherche d’une cible potentielle, celle que je recherchais pour ma quête, afin de recevoir une certaine somme:
«- Puis-je vous demander, auriez-vous vu un homme possédant une certaine richesse qui aurait pu potentiellement essayer de vous soudoyez pour vos atouts de sexe féminin, comme n’importe quel homme endoctriné par notre société aurait agi?! »
Maladresse de quartier, il était vrai que mon langage se bousculait dans une ivresse d’incompréhension. Je voulais savoir des choses, dont je ne comprenais rien, je n’avais jamais rien compris aux relations entre sexe opposée, de toute façon pourquoi le monde était si binaire?
"Boule de miel" était pas le genre de type qui allait briller par le nombre de ses expressions faciales. Y avait pas photo. Alors je faisais une remarque sur son piaf ou plutôt sur la manière de communiquer avec ce dernier, il m'observa avec un drôle d'air et me sortit une connerie du style "l'air méchante, ça te va pas". Parce que c'était la tête que j'avais là? Je savais pas si je devais bien le prendre, mais ça me blasait encore plus.
" Votre oiseau est bien joli mais pas sure que mes gestes me permettent de lui faire comprendre que je suis pas un perchoir. "
Si je me mettais à trop agiter les mains sous son bec, je pouvais me faire arracher le doigt. Il s'attendait à quoi le beau gosse? J'y connaissais rien en langage de poulet. Mais bon, je pouvais toujours tenter la chose en levant mon bras près de ma tête comme pour lui dire de descendre par là, non pas sans une appréhension. Les aigles, c'était gros et cela avait des serres qui pouvaient vous déchiqueter une main. Cependant, je me montrais pas agressive donc avec de la chance, ça passerait peut-être.
Sans certitude que le plan fonctionnerait, je posais mes yeux améthystes sur le bonhomme. Disons que je prenais un peu plus le temps pour l'observer de haut en bas alors que son regard à lui scrutait l'horizon à la recherche de quelque chose ou plutôt quelqu'un. Il avait pas l'air d'un type commode mais c'était rien face aux genres de gugus que je me coltinais au village. Immédiatement, il me posa la question à laquelle je n'eus qu'un sourcillement étonné. Il était en train de me traiter de prostituée ou je rêvais? Parce que le coup du type plein d'oseilles qui auraient essayé de m'acheter.... ça sonnait un peu dans le genre, hein? Heureusement pour lui, il m'en fallait bien plus pour m'offusquer. C'était pas comme si on m'insultait pas déjà de tas de noms. Un de plus ou un de moins, ça me faisait une belle jambe. Par contre, si même les étrangers trouvaient que j'avais la dégaine d'une dépravée potentielle, je devrais me poser des questions. Alors que l'oiseau finit par me libérer, je pus prendre dans les mains mon calepin pour noter ma réponse. De toutes façons, ce type parlait trop bizarrement pour que je l'eus pris mal.
" Je suis pas certaine de saisir votre commentaire, mais je suis arrivée il y a peu sur la plage. Il n'y avait pas une âme qui vive à l'horizon, ni trace de pas sur le sable si cela peut vous aider. "
Si un type riche devait se balader, il ne le ferait pas sans escorte à moins de vouloir vraiment passer inaperçu. Je lui retendis un bout de papier.
" Si le type que vous cherchez à du pognon, cherchez plutôt un lieu où il pourrait le dépenser. A moins qu'il soit au courant que vous le cherchez, il y a peut-être des criques dans le coin où se planquer mais je ne suis pas de la région. "
Je pensais que je venais de faire ma bonne action de l'année en aidant le beau gosse. Je ferais pas ça tous les quatre matins, surtout que j'étais là pour faire la sieste en écoutant le bruit des vagues. A croire que tous les océans, de sable ou d'eau, avaient cette étrange capacité à m'apaiser... ou bien j'étais une romantique qui s'ignorait totalement. Ha! Cette blague.
Puis soudainement, je me mis à le regarder d'un peu plus près. Il avait pas la dégaine d'un plouc, ni même d'un mercenaire un peu pécore. Il portait pas d'insigne mais mon pif me disait qu'il devait être un professionnel. S'il avait un oiseau, il devait être du genre sentinelle ou traqueur. On en avait pas des fauconniers par chez nous, mais ça aurait de la gueule.
" J'espère que le gars que vous cherchez vaut la peine de lui courir après. Du gâchis pour une belle gueule dans ton genre. "
Je lui tendis mon dernier message avant de reposer mes fesses sur ma serviette et me chercher une bouteille d'eau. Le soleil commençait à taper alors que mes yeux se perdirent aussitôt dans le bleu de la mer.
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La femme à la tignasse d’une drôle de couleur et ne parlons même pas de la couleur présente dans l’iris de cette demoiselle. Je savais que le genre humain se déclinait sur une palette de teinte énorme, mais de là à connaître les couleurs de l’arc-en-ciel dans les iris des gens. On n’arrête pas les nouveautés… Amerika semblait comprendre ce que la femme voulait lui faire comprendre et elle descendit de son perchoir pour regagner mon épaule. Mon regard qui s’était enlevé de cette personne, je cherchais dans le coin avec mon regard la cible qui semblait pour l’instant échappée à mon radar. La personne qui ne parlait pas écrivait de nouvelles choses… Elle n’avait pas d’informations particulières sur ma cible. Elle ne servait donc à rien, mais bon, je ne pouvais lui dire ça. Elle m’expliquait qu’il fallait que je cherche un endroit où on pouvait dépenser de l’argent… Je lui posais la question :
«- Finalement, vous avez l’air de vous y connaître en argent. Vous pourriez peut-être m’accompagner afin de chercher dans les bons endroits ? »
Il était vrai que je n’avais pas forcément une grande expérience dans le monde des snobs et des riches. J’étais qu’un roi d’un clan qui ne possédait pas forcément de grandes richesses. Elle me demandait si cet homme méritait que je puisse perdre du temps à rechercher cet homme. En même temps, j’étais un traqueur, je ne posais pas souvent de questions. On me donnait une cible, j’effectuais ma sale besogne sans rechigner. De plus, je ne comprenais pas forcément pourquoi cette femme parlait de mon visage comme une gueule. Mon visage s’arquait d’un sourcil :
« - Pourquoi parler de ma gueule ? Je ne suis pas un animal, on appelle ça un visage, non ? De plus, si je le cherche, c’est parce qu’on m’a demandé de le chercher rien d’autre. Je ne pose jamais de questions sur mes cibles à abattre. »
En même temps, n’importe quel assassin, c’est que c’est la condition sinequanone pour qu’on puisse par la suite se voir confier d’autres contrats. La mission d’un chasseur de prime était de tuer, sans réellement comprendre pourquoi et en s’arrêtant sur l’anamnèse de la personne qu’on devait couper tout futur. J’avais toujours eu l’impression que c’était une question de destin, d’une personne suffisamment forte et omnisciente pour déterminer qui devait mourir ou survivre.
C'était vraiment un drôle de bonhomme ce type. Il y avait pas à dire. Si moi j'étais pas du genre à causer, lui il le faisait d'une manière si bizarre que cela le ferait passer pour un dingue. Et si moi j'étais prête à le considérer comme tel, imaginer les autres! Enfin, comme je disais, au moins, il a une belle gueule. Il avait ça pour lui à défaut d'une langue bien pendue. Alors que j'avais mes fesses sur le sol, je réfléchissais subitement à sa proposition... même si je ne savais pas trop comment le prendre. Je m'y connaissais en pognon? J'avais surtout l'art et la manière de le dépenser là où il le fallait pas quand cela ne concernait pas mes marionnettes. Je trouvais ça assez ironique. Est-ce que je devais aider ce type que je connaissais pas? Ou bien je jouais la flemme jusqu'au bout en restant là comme une carpette? Il fallait dire que les deux se valaient. Les emmerdes ou le calme? Dur, dur.
Alors que je pointais mes yeux dans sa direction, quelque chose me disait que partir avec cet inconnu allait me conduire forcément dans une histoire à la con avec des problèmes que j'avais pas envie d'avoir. Mais n'était-ce pas le jeu? Je me mis à rire légèrement à son dernier discours. On ne pouvait pas dire qu'il était pas premier degrés. Je prenais lentement mon calepin et je commençais à écrire avant de le lui montrer en tendant le bras dans sa direction.
" T'emballe pas. C'est comme de l'argot. Gueule ou visage, ici, cela veut dire la même chose. Je te faisais simplement une sorte de compliment pour te dire que je trouvais ça dommage qu'un type avec un beau visage perde son temps à courir après un crétin. "
Je finis par me lever, sentant même mon dos craquer. Je manquais clairement d'exercice. Silencieusement, je me mis à ranger tout mon bordel dans le sac, avant de tout enfiler sur le dos. Je m'allumais sereinement une cigarette et quand j'eus finis, je repris mes notes. Le type était visiblement un chasseur de prime, un exécutant qu'on payait pour un sale boulot. C'était pas si différent de ce que faisait les shinobis - parce que oui, à ce moment-là, j'avais pas capté que j'avais en face de moi un konohajin parce qu'il en avait pas trop la gueule. Il n'avait pas non plus son insigne et moi non plus d'ailleurs.
" J'ai pas grand chose à faire. Et puisque tu me l'as demandé gentiment, je veux bien te filer un coup de main. J'ai deux trois idées où pourraient trainer un vicelard dans le genre du gars que tu poursuis. "
Je fis un signe de main pour indiquer la route à suite, il nous faudrait longer un peu la plage pour retrouver le chemin. Il me semblait que sur une carte, j'avais vu une bourgade qui faisait un peu paumée mais on m'avait dit qu'en réalité, c'était plutôt le lieu où ses messieurs venaient s'amuser au prétexte de voyage professionnel pour s'acoquiner ou dépenser leurs oseilles sans avoir leurs femmes moralisatrices sur le dos. Il fallait vraiment de tout pour faire un monde. Ce qui m'avait fait marrer, c'était que le type qui me l'avait dit avait un peu honte d'avoir l’information. Mais alors qu'on prenait la route, je me stoppais d'un coup.
A cet instant, je me tournais vers ce partenaire d'un jour et je commençais à écrire sur mon calepin à la va-vite pour le prévenir quand même. Faudrait pas qu'il s'enflamma si de la donzelle lui rentrait dedans alors qu'elle faisait leur taf.
" Je préfère te prévenir que le lieu dans lequel on va est une sorte de bordel. Dans le sens familier du terme. Je veux dire qu'il y aura des femmes légères qui vont tenter de te faire dépenser ton argent ou te séduire pour y arriver. Généralement ça marche sur tous les idiots. Alors t'emballe pas si elles font leurs boulots. Elles te voudront pas de mal. "
Je lui présentais ma première feuille avant d'en entamer une autre.
" Il y a plusieurs trucs du genre là où on va. Des maisons de jeux aussi. On rentre, on fait mine de boire un coup incognito et on sort si ton bonhomme est pas là. Si ton gus y est, on le fera sortir discrétos. On est pas là pour se faire remarquer. "
Quand j'eus finis de donner les grandes lignes, on repartit silencieusement sur notre route. Je savais pas pourquoi, je regrettais déjà le bruit de la mer...
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Le langage entre un parlant et un muet est assez compliqué à appréhender. Surtout que le concept de l’argot ou de la façon de parler ainsi que les intonations pouvaient engendrer pas mal d’intérêt et surtout éviter certains malentendus. Le malentendu qui s’était créé par son calepin était évident, j’avais tendance à me concentrer un peu trop sur le sens premier des mots et leurs définitions mêmes. Il n’était pas évident de pouvoir converser, mais en attendant elle semblait être une indicatrice parfaite pour ce moment. « Beau visage », un crétin, toutes ces choses avaient-elles une réelle signification, en même temps c’était sûrement une signification pour une personne qui avait un réel attrait pour les faits sociaux. La norme était quelque chose, que je n’aimais guère. Il fallait répondre:
« - En même temps, je ne trouve pas un réel attrait à la beauté subjective! »
Elle se levait devant moi et elle fit une sorte de gymnastique pour détendre l’ensemble de son corps. Les rhumatismes de cette femme semblaient assez présents. Est-ce qu’elle pourrait réellement m’aider ? Enfin bonne, au moins elle ne pouvait être un véritable moulin à paroles comme Hako et pouvait sûrement être un bon moyen de pouvoir grappiller des informations ce qui n’était pas choses aisées. Elle avait deux trois idées:
« - Je suis tout ouïe à tes idées! »
Elle m’expliquait que l’endroit où nous devions nous rendre était une sorte de « Bordel ». Un endroit rempli de fille de joie, j’avais lu quelques livres sur ce genre de personne. Des femmes qu’on pourrait assimiler à des succubes qui volent des vies au travers du plaisir charnel, se nourrissant de l’âme des personnes qui tombent sous leurs charmes. Il soupirait d’un air un peu perdu:
« - Elles peuvent tout tenter, les plaisirs charnels ne sont clairement pas ma tasse de thé! Cependant, je n’aime clairement pas qu’on me touche, mais je ferais de mon mieux pour ne tuer personne. «
La suite était plus dans mes cordes, faire en sorte de pouvoir de rentrer incognito et de pouvoir boire un coup, jouer un petit peu plus. Cela restait quelque chose que je pouvais concevoir et faire, de plus de l’allure de cette femme, elle semblait avoir quelques habitudes dans ces lieux. Je répondais d’un ton neutre:
« - Ok je te suis, je ne connais pas trop ces lieux, mais je ferais en sorte de rester à l’affut pour trouver ma cible. Il suffira de trouver un prétexte pour le faire sortir de ce lieu. »
Et bah... ce type était un phénomène à lui tout seul. La beauté subjective ? J'aimerais bien connaître le sens ce qu'il considérait comme de la beauté objective, tiens. J'étais encore tombée sur un mec bizarre. Parce qu’autant je pouvais imaginer que monsieur loquace était pas branchée joli minois, autant le côté puceau... J'y aurais jamais cru. Pas avec une tête pareille.... même si sa manière de causer refroidissait clairement l'ambiance. C'était pas avec ça qu'il pourrait emballer quelqu'un. Je ne pus m'empêcher de faire un commentaire écrit.
" T'es bien le premier type qui me sort un truc pareil. T'es vraiment pas commun. "
Je soupirais en me disant que si un jour celui-là devait se marier, madame allait clairement déchanter à la vitesse grand V. En attendant, puisqu'il semblait promettre de faire de son mieux, je supposais qu'il en était capable. Je le connaissais pas donc je m'avançais pas. On se démerderait comme on pourrait le moment venu. Alors qu'il m'annonça qu'il serait à l'affût de celui qu'il recherchait, je fis un geste de la main comme pour lui dire que j'avais compris. Pas besoin de s'étendre plus sur l'affaire, j'étais là que pour jouer les guides au final. Moins j'en savais, mieux je me porterais. C'était l'affaire de "boule de miel" après tout.
Notre petit duo suivit en premier lieu la côte avant de finir par s'enfoncer un peu dans les terres. Les routes étaient pas si bien entretenues mais demeuraient accessibles. Il fallait dire que là où je l'emmenais, il n'y avait que des gens de mauvaises vies. En tant que mercenaire, le gars devait en avoir vu d'autre. On finit par arriver dans un patelin assez animé, il y avait même du monde : des prostituées qui tentaient d'appâter le client devant les devantures, des vapeurs d'alcool qui s'échappaient des tavernes, parfois même de cris de victoires dans les tripots des parieurs. C'était moins malfamé que cela n'y paraissait parce que l'argent y circulait clairement. Cela se donnait un standing alors que fallait pas se leurrer, on était pas au casino chez les bourges.
Je finis cependant par m'arrêter en chemin, regardant les devantures pour réfléchir où un quetard pourrait bien s'arrêter pour prendre du bon temps tranquille sans pour autant tout claquer non plus. Pas tout de suite en tout cas. Ce genre de bled, ça vivait surtout la nuit. Je fis un signe à Monsieur Loquace et désignait du doigt une enseigne : "le palais de la servante". Encore un qui avait un intel S à tous les coups. Ironie quand tu nous tiens. D'un mouvement de tête et demeurant silencieuse, je lui signifiais qu'on allait y faire un tour, manière de vérifier voire même de se renseigner.
Pour entrer, il fallait soulever un rideau pour découvrir un grand bar complètement enfumé. Je pouvais vous dire que ça tapait pas que de la cigarette. Il y avait une sorte d'hôtesse d'accueil mal fagotée qui me dévisagea avec mépris. Le ton fut le même. Elle me demanda ce que je faisais ici. Ma réponse ? Un doigt d'honneur. Elle s'offusqua alors que j'entrais en compagnie de "boule de miel" et là bizarrement, elle fit moins la tronche en le voyant. D'un petit coup de coude, je lui désignais une table libre. Chaque table avec ces bancs et coussins, et tout autour d'eux, des petits barrières pour rendre plus intimes la zone. Bref. C'était un bar d'hôtesse ++. Il y avait des serveuses habillées de façon aguicheuses, des clients déjà rond comme des pelles, d'autres jouaient aux cartes en braillant et dépensaient leur argent à flot en compagnie des donzelles qui remplissaient leur verre dès qu'il était vide. C'était ça, leur business. Mais à voir la tronche de certaines, elles devaient aussi offrir des services supplémentaires. Tant de décadence en un seul lieu. Même moi je trouvais ça craignos, pour vous dire. Cependant, le bonhomme que traquait le fauconnier me semblait appartenir à ce monde de vaurien.
On finit par s'asseoir, je levais la main pour tendre un papier et commander à boire pour la table. Fallait bien jouer le jeu après tout. Je me vautrais sur le siège alors que je penchais la tête vers "boule de miel". Mon visage lui demandait clairement " tu le voies ? ".
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