J’essayais sincèrement de me concentrer sur ce que racontait mon vieux, mais j’avais du mal à cause du regard profond que l’autre me portait. Je secouais la tête pour faire sortir ces pensées de ma tête et me concentrer sur les mots de mon vieux, mais rien n’a faire, cette impression d’être comme un bout de viande qu’on reluquait me mettait absolument mal à l’aise.
« Tu m’écoutes ou quoi ? »
Je fus soudainement ramenée à la réalité par l’injonction de mon vieux et alors que je m’apprêtais à rétorquer que oui, je me décidais à me taire, car ce n’était pas vrai. De toute évidence, mon grand-père le verrait bien. Je me décidais alors de ne pas me la jouer fayotte et de répondre sincèrement, toute penaude et déçue :
« J’essaye, j’essaye, mais l’autre derrière me déconcentre. Il me regarde comme un chien regarde un bout de viande ! »
Le vieux plissa les yeux et regarda derrière moi et haussa les épaules en sifflant :
« Déjà pourquoi il est là lui ? »
J’haussai moi aussi les épaules en signe d’incompréhension et lâchait même un petit son de la bouche pour accentuer cela. Je ne savais absolument pas pourquoi il me suivait depuis quelque temps. Il ? Bah oui, je parlais de Chinoike Mugi, qui depuis quelques jours déjà s’était décidé à me suivre comme un chien suivait son maître. Dans mon cas, j’avais l’impression que j’étais un bout de viande à ses yeux et qu’il n’attendait que de me dévorer. Je ne comprenais pas ses volontés, ni pourquoi il me suivait, mais une chose était sûre, il me gênait durant mon entraînement.
Le jeune homme de quelques années mon aîné leva la main et en souriant, déclara :
« Oh, ne te sens pas gêné par ma présence, je ne fais qu’apprécier le spectacle ! »
Avec sa longue chevelure brune, ses taches de rousseur et son air candide il n’avait l’air de rien, mais à l’avoir toujours dans mes pattes, cela commençait à me saouler, surtout qu’aujourd’hui était un jour particulier. Mon grand-père m’avait annoncé qu’il m’apprendrait la technique fétiche de mon père, autant l’avouer, cela me mettait en joie et je crois que je pouvais même dire que je bandais comme un âne à cette idée. J’avais toujours en mémoire cet évènement particulier lorsque plongé dans une illusion créer à partir des souvenirs de la vieille carne, j’avais subi cette attaque. Même aujourd’hui quelque temps après, la douleur imaginaire que j’avais reçue était encore vive. Je déglutissais même en y repensant. Et dire qu’il m’apprenait cette technique ! J’étais trop heureuse !
Ce moment aurait dû être absolument incroyable si un casse-couille n’était pas là pour me gêner et m’empêcher de voir la technique à l’œuvre. Je dénudai ma lèvre supérieure et feulais alors :
« J’AI PAS BESOIN DE TOI ! VA VOIR AILLEURS SI J’Y SUIS ! »
Celui-ci s’attrapa les épaules et gigota alors en levant la tête et en gloussant :
« Que de mots doux, ahah ! »
Je crachai par terre et l’ignorais, préférant me reconcentrer sur mon grand-père qui observait la scène avec un sourire aux lèvres et me fit même un clin d’œil. Je fronçais les sourcils et lui demandais alors ce qu’il avait. Celui-ci partis d’un rire tonitruant et m’assena une claque sur l’épaule, puis voyant que je ne comprenais pas, pris un air sérieux et me murmura à l’oreille : « Je crois qu’il t’aime bien ! »
Je fronçais les sourcils, pas réellement sûre de comprendre. Le vieil homme soupira alors et gloussa :
« Il a envie de te butiner ! »
Devant la métaphore graveleuse de mon vieux, je réduisis mes yeux à deux fentes alors que je me sentais presque le rouge me monter aux joues. Personne ne m’avait jamais fait du gringe et j’étais plutôt le genre à faire le premier pas avec les gens. Savoir qu’un quasi inconnu à mes yeux avait des sentiments à mon égard me faisait tout bizarre. Comment pouvait-il en avoir alors que je ne lui avais jamais parlé où côtoyer ? OK, je n’étais pas la plus intelligente et j’étais paumé question romance, mais quand même, je savais bien qu’on ne pouvait pas créer des sentiments envers quelqu’un sans la côtoyée. C’était complètement fantasque que de croire cela. Dire qu’il y a quasiment quelques jours, j’ignorais son existence où presque. Surtout qu’en plus j’avais autre chose à faire que de mettre mes pensées au service d’une petite romance, je n’en avais rien à foutre. Je devais combattre pour le clan, pas le temps pour bécoter je ne sais pas qui. Je devais devenir plus forte, je n’avais ainsi pas à jouer à la femme au foyer où l’amoureuse transis. Nous étions en temps de guerre et l’amour ne m’intéressait pas.
Je secouai la tête pour virer toutes ces pensées de ma tête et je me reconcentrais sur le vieux et je demandais avec un sérieux qui m’était jusqu’à pas si longtemps, inconnus :
« Bon, bref, peux-tu me remontrer la technique, que je vois ce qu’elle fait ! »
Le vieil homme hocha la tête, convaincu par ma détermination et repris son rôle de mentor. Il avait offert son existence au clan, je comptais bien faire pareil, peu m’importais les conséquences personnelles que cela aurait pour moi. J’étais une guerrière, pas une gonzesse effarouchée par n’importe quel playboy fringuant ! Pas de temps à perdre pour de telle chose, encore une fois, je devais juste devenir plus forte et plus puissante pour que personne ne puisse jamais embêter le clan.
Je virai chacune de ses pensées parasite de mon esprit pour me concentrer entièrement sur le sabre de mon vieux. Je vidais mes poumons et rapidement, plus rien n’existait autour de moi.
Je vis mon vieux se rapprocher du mannequin avec une lenteur étonnante et alors qu’il donnait un simple coup, le mannequin tomba en de multiple morceaux, démembré par une attaque lente. Je restais choquée quelques instants, derrière moi, Mugi ne rétorqua rien, lui aussi choqué. Ainsi donc, c’était cette technique que j’allais devoir apprendre ! J’étais trop excitée.
Le vieux revint vers moi et commença alors à m’expliquer :
« C’est un coup très lent qui ne paraît pas dangereux, mais c’est là, tout son talent. Une fois que le premier coup est donné, tu dois être capable d’une vitesse fulgurante pour trancher sévèrement à de nombreux endroits en un seul instant. Cela demande des capacités physiques exceptionnelles, mais tu devrais être logiquement capable d’une telle prouesse avec un peu d’entraînement. En injectant du chakra dans tes muscles, tu deviendras capable de frapper très rapidement. De plus, l’avantage est qu’avec la quantité de sang que perd ton adversaire, tu peux ensuite l’attaquer avec son propre sang. Cette technique est super complète, mais tu vas avoir du mal à la maîtriser, c’est sûr. Mais, si tu réussis, tu accéderas à un niveau supérieur en tant que guerrière ! »
J’hochai la tête frénétiquement et m’empêchait alors de baver devant une telle excitation, je vibrais presque tant j’étais excité à l’idée de maîtriser cette technique. Elle était juste trop balaise et trop forte, l’attaque parfaite pour moi. Il me tardait tant de la maîtriser !
Tant d'idée se battait en moi, après tout cette technique possédait d'incroyable utilisation, le côté sous-estimable de la technique en faisait probablement son atout. Après tout, la lenteur du coup, le potentiel destruction incroyable. Elle était simple à éviter, mais vu son côté inoffensif, peu de chance pour qu'on se doute de son caractère hautement ravageur, c’était là ma chance. Je devais la maîtriser et la mêlée à mes autres techniques pour des attaques en traîtres, j’aurais là des combo fantastiques et absolument somptueux. Cela démontrera pour finir que je ne me battais plus dans la même catégorie que les sabreurs du commun. Je prouverai mon talent et ma supériorité. C’était follement excitant et l’envie de m’entraîner montait en moi. Que j’avais hâte de m’y mettre pour ensuite montrer aussi au vieux que j’étais forte, qu’il n’avait pas tout fait pour moi en vain. C’était pour lui que je faisais cela, pour le clan…
Je dégainais alors mon sabre, prête à essayer à la divine technique ici et maintenant, mais à peine avais-je dégainé mon splendide nodachi que déjà quelqu’un entra en trombe dans la caverne où je m’entraînais avec mon vieux et où cet étrange Mugi était lui aussi, me dévorant toujours du regard. Alors que je tournais la tête, je remarquai Buntaro que je saluais avec vigueur et chaleur :
« Bunbun ! Comment ça va ? »
Celui-ci se frotta la tête et souffla saouler de toute évidence par ma familiarité et probablement du fait d’avoir dû me chercher partout, car rapidement, il déclara :
« Fuyu à une mission pour toi, tu pars maintenant ! »
J’hochai la tête et déclarais alors à mon vieux :
« Bon, il semblerait que l’entraînement n’est que partis remise ! »
Je rengainais alors mon sabre et fit un signe de la tête à mon aïeul avant de partir. Et alors que j’avais fait quelques pas, Buntaro repris alors :
« Tu viens toi aussi Mugi ! »
Je me retournais alors choqué et foudroyait du regard l’autre. Celui-ci leva les mains en l’air et grommela que ce n’était que les ordres et qu’il était déjà gavé d’avoir dû nous chercher. Il passa devant moi et Mugi alla à sa suite, il se permit alors de plaisanter :
« Il semblerait que nous devions rester encore quelque temps ensemble ! »
Ce à quoi je répondis d'un ton sec :
« Ta gueule ! »
Et sans un mot, je le poussais et pris sa place derrière l’ami d’Etsu. Je le suivis dans le dédale de corridor rocheux qui représentait cet affreux endroit, cette prison. Nos pieds claquaient sur le sol et l’écho résonnait bien. Je me concentrais sur les stalagmites au plafond. Cela ne faisait aucun doute que des êtres humains n’avaient rien à faire ici, surtout pas y vivre. Nous étions presque devenus des animaux en dormant et vivant dans des lieux aussi horribles. Je me maudissais alors de notre faiblesse il y a des années. Nous avions tous été humiliés et c’était parce que nous avions été humiliés que mon envie d’en découdre et de démontrer que désormais tout était différent était si forte. Avec la technique que la vieille carne allait m’apprendre, plus personne ne pourra me résister, je serais invincible ! Je me permis un sourire carnassier à l’idée que bientôt, je serai la meilleure parmi les meilleurs !
Finalement, nous arrivâmes au bureau d’Etsu où cependant, ce fut la vieille Fuyu qui nous attendait, sans perdre une seule seconde, elle déclara :
« Nous avons reçu une mission pour la vallée de la foudre, tu vas y aller petite Hitagi, vu que tu y es allé avec Ieyasu il n’y a pas longtemps ! »
Je plissais les yeux et pointant le doigt vers l’espèce de sangsue qui me suivait, je sifflais :
« Suis-je obligé de subir l’autre ? J’suis bien persuadée que je pourrais faire la mission seul ! »
Derrière moi, Mugi ricana, mimant la détresse et la tristesse. Je l’ignorais, préférant me focaliser sur la vieille Fuyu qui prit la défense de mon admirateur secret :
« Tu auras besoin de lui pour la mission. La puissance brute ne fait pas tout tu sais ? Vu que vous allez devoir vous infiltrer, se serait mieux si tu avais Mugi qui lui sait être discret ! Tâche de t’entendre avec lui, le clan compte sur toi ! »
Je fronçais les sourcils et soufflai, mais finis par accepter. En invoquant le clan pour moi, la vieille me dominait et m’empêchait toute réponse. Elle savait très bien que c’était ma raison de vivre. Il semblerait donc que pour quelques jours, je doive subir ce boulet de Mugi.
Ce fut ainsi que je pris congé et que suivis par mon camarade de fortune, je sortis de la salle. J’aboyais alors sur lui :
« Va te préparer toi et tes affaires, on décolle dans vingt minutes, je serai devant la grotte ! Si t’es pas là à l’heure, je me tire sans toi, compris ? »
Il se contenta de me laisser un sourire de toutes ces dents avant de disparaître. Je lâchais un soupir et rejoins-moi aussi ma piaule pour rassembler mes affaires. Quelques instants plus tard, mon énorme manteau sur les épaules et un bonnet sur la tête, mon nodachi derrière la nuque, je patientais avec plus où moins de mal. J’aurais préféré partir avec quelqu’un que j’appréciais vraiment, type Etsu, Ryuku ou Tsumi, mais Mugi, c’était une grosse farce. Je tapais du pied par terre pour montrer mon désaccord. Il était si peu sérieux, comment le clan et Fuyu voulaient-ils que je puisse collaborer avec quelqu’un qui semblait en avoir aussi peut rien à foutre ? Je ne comprenais plus rien et j’étais obligé de m’y soumettre.
Finalement, Mugi arriva sans être en retard et nous partîmes ensemble ! Que j’aurais aimé pouvoir me faire la malle seule ! Enfin, les ordres étaient les ordres et je devais m’y soumettre peu importait mon appréciation de mes camarades.
Alors que je marchais devant je laissais Mugi que je considérais désormais comme mon aide de camp pour me faire toutes les tâches chiantes que je ne voulais pas faire, y compris lire le parchemin de mission que je n’avais pas encore lu. Malgré le léger vent, le brun parla assez fort à côté de moi pour m’apprendre le contenu de notre mission :
« En gros, princesse, il y a une série d’enlèvement dans la région du la vallée du tonnerre, Riichiro Koga, marchands nous demande d’enquêter dessus, parce que cela nuit à ses affaires ! »
Je ne relevais pas le fait qu’il m’appelait princesse et je me contentais alors de siffler :
« Putain d’enfoirés d’esclavagistes ! »
J’avais envie d’en terminer rapidement, l’histoire qu’on puisse rentrer et que je sois débarrassé de cette tâche et de mon boulet. Je décidais alors arbitrairement que nous allions loger chez notre employeur avant d’enquêter sur les enlèvements.
Le chemin fut assez long pour arriver jusqu’à la demeure de l’autre qui se trouvant en pente de la vallée. Le voyage nous avait pris presque deux semaines, deux semaines, seule à devoir subir la drague lourde de Mugi qui semblait considérer que j’étais la femme de sa vie. Lassé de ses jérémiades, j’avais un soir, fourrée ma langue dans sa bouche pour le faire taire. Depuis il faisait moins le malin, car dès qu’il rencontrait mon regard, il le détournait. Cela me faisait, lui que me faisait du rentre-dedans ressemblait désormais à une pucelle effarouchée ! Et pourtant j’étais encore vierge dans l’histoire. Les hommes étaient pathétiques et ne pensaient qu’à une seule chose, cela me faisait marrer et après ça se croyait supérieur ! Quelle farce !
Bref, toutes ces histoires pour dire que les derniers jours furent moins pénibles que les premiers, car l’autre se taisait. Je devais avouer qu’une fois silencieux et obéissant comme un chien, il était beaucoup plus mignon. Être bavard me saoulais, surtout quand on voyait qui était la maîtresse de nous deux ! Plus le temps passait, plus sa compagnie était moins désagréable, qui sait, peut-être ferait-il un parfait larbin !
Pour en revenir sur la demeure de notre bon vieux commanditaire, c’était une belle baraque comme on en voyait plus. Entouré d’un mur de pierre taillé, un énorme jardin semblable à une oasis dans le désert semblait émergé de la roche ! C’était là bien beau et je me surpris même à vouloir habiter ici. Pour le reste, la maison était divisée en plusieurs bâtiments, l’aile principale, l’aile du personnel et l’aile du matériel, une espèce d’entrepôt à ce qu’avait dit un des serviteurs qui nous avaient fait visiter la maison avant de nous emmener voir son maître.
La première impression que j’eus de Koga fut très mauvaise, il semblait être si excentrique, cela me paraissait être un défaut pour quelqu’un issus d’un milieu aussi sévère. Je n’arrivais pas à placer la moindre confiance en lui, dans sa manière de nous regarder, il y avait quelque chose de dérangeant, comme s’il regardait une source de richesse infinis. En fait, toute sa demeure paraissait bizarre, j’avais un mauvais pressentiment, sans pouvoir réussir l’expliquer. Tout était trop silencieux pour un riche marchand, normalement, de nombreux émissaires auraient dû être là. Rien de ce que j’avais l’habitude de rencontrer chez quelqu’un de sa classe était là.
Mais, je me convainquis que ce n’était que de la paranoïa, après tout, il payait pour nos services, c’était peut-être juste un gars chelou, qui savait du coup ? Notre entretien avec lui fut ainsi rapide et je me débrouillai pour être la plus respectueuse possible. Je m’étais présentée avec mon nom complet, bien consciente que le clan avait besoin de soutien de gens comme lui : au mépris de toute méfiance élémentaire pour moi et mon camarade. Avec Mugi derrière moi, je réussis néanmoins à obtenir l’hospitalité avant d’aller enquêter au village en contrebas du splendide palais, dès le lendemain matin. Nous allions ainsi être logés dans l’aile du personnel. Je me débrouillais pour ne chopper qu’une seule chambre pour nous deux. Bien que mon cousin me les brise quelquefois, ma prudence m’hurlait de ne pas me séparer de lui et ce fut ce que je fis. Plus vite nous en avions finis avec cette mission, plus vite nous allions rentrer chez nous. Malgré mon intelligence limitée, quelque chose clochait et me mettait mal à l’aise sans que j’arrive réellement à mettre un mot dessus.
Dépité, j’abandonnais, mais décidais de faire part de mes doutes à Mugi qui ne semblait pas aussi cruche que moi sous son sourire d’angelot. Une fois sortis, profitant du jardin, j’isolai l’autre et sifflai à voix basse :
« Cette mission craint, ce bon vieux marchand est quelqu’un de bizarre, je n’arrive absolument pas à lui faire confiance. Reste sur tes gardes mon vieux ! »
Cette fois-ci, Mugi réussis à soutenir mon regard et hocha la tête et répondit avec sérieux :
« Je suis d’accord avec toi Hitagi, quelque chose craint ! »
Finalement, nous rejoignîmes notre chambre avant d’être invité à passer le repas avec notre hôte. Je me voyais mal refusé son hospitalité et mon admirateur et moi fûmes contraint d’y aller. J’aurais préféré me reposer et parlé stratégie avec Mugi : tout cela me déplaisait, je n’avais pas l’impression de pouvoir faire mon taff dans de bonnes conditions. Le repas fut assez luxueux et je mangeais alors tout ce qui était dans mon assiette, je lançais Mugi plus aux faits des relations social causer avec notre bonhomme. Alors que je bâfrais, je me sentais de plus en plus fatiguée et je remarquais bien que Mugi l’était lui aussi. Il baillait de plus en plus et ses yeux étaient injectés de sang. Alors que je ne prenais ça que pour une fatigue passagère, je ne réussis pas à me relever. Moi qui voulais me tirer pour aller me pieuter, je ne compris pas. Ce fut à cet instant que Mugi s’endormit à table. Ce fut à ce moment-là que je compris, nous venions d’être drogués et alors que je piquais du nez et que notre hôte me souhaitait bonne nuit, je sifflais alors :
« Fils de pute ! »
Je m’endormis ainsi sans plus de cérémonial !
Chinoike Hitagi
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Lorsque je sortis de mon sommeil, j’avais la tête tout embrumée, mais il ne me fallut pas beaucoup de temps pour reprendre le cours de mes pensées. La morsure de l’acier sur mes poignets, mes chevilles et ma gorge eut tôt fait de me rappeler à l’ordre. J’étais complètement enchaînée à un mur dans une pièce tapissée de pierre. Devant moi, une énorme grille d’acier qui semblait incassable.
Une fois les idées en place, je commençais à tirer le plus fort que je pouvais sur les chaînes qui me retenait, en vain. Elles ne bougeaient pas d’un seul millimètre, j’étais coincé ici et une profonde haine viscérale commença à me déchirer les entrailles. Je me souvenais de ma présence ici, j’avais été piégée comme une bleue et j’en payais le prix ! Je beuglais comme une forcenée :
« KOGA RAMENE TOI, J’VAIS TE CREVER ! »
Je tirais tant sur les chaînes que celles-ci formaient une valse complexe, mais rien à faire, je n’étais pas capable de les déloger un peu, ni de me libérer. Dire que si Ryuku avait été là, il les aurait brisés avec une telle facilité. Cela me rendait malade, j’étais si faible !
Je commençais à me morfondre sur mon sort, lorsque j’entendis alors une voix qui était devenu familière ces derniers temps : Mugi. A l’entente de sa voix, je réessayais encore une fois de me libérer, tentant de jeter et d’attraper la grille, je lançais un rot de colère :
« J’SUIS LA ! ILS T’ONT RIEN FAIT J’ESPÈRE ! »
Je tendis alors l’oreille pour entendre sa réponse. Il semblait qu’ils ne lui avaient pas fait de mal, heureusement, sinon je me serais promis de leur offrir des tourments encore pires que la mort.
J’abandonnais alors l’idée de briser les chaînes tant désormais mes fers me déchirait la chaire, j’avais le cou, les poignets et les chevilles en sang. Si je voulais éviter de me vider de mon sang, je devais me calmer et simplement patienter le bon moment pour me faire la malle avec Mugi. C’était en plus un coup à chopper le tétanos, ce qui était inacceptable, j’allais réussir à sortir et j’allais leur faire souffrir des tourments pires que la mort.
Déjà dans mon esprit enragé naissait mes idées de vengeances. J’allais utiliser la technique fétiche de mon père et relancer la tradition. Ils n’allaient pas s’en tirer comme cela.
Je décidais alors de faire ce que je faisais rarement, plonger dans mes pensées. Cela avait toujours mieux marché avec mes dons héréditaires qu’avec le Kenjutsu, mais entravé comme je l’étais, je n’avais pas vraiment le choix, j’allais devoir songer à la technique et voir ses mises en œuvre.
Mes souvenirs affluaient alors que mon cœur et ma colère décroissaient lentement. C’était un coup rapide qui demandait une grande vitesse à la mise en applications. Je voyais bien le mouvement un coup, qui est en fait une multitude de coups. Le tout était évidemment de réussir le premier coup qui est lent. Pour la suite, il faut quand même réussir plusieurs choses, dont la vitesse qui est le plus grand obstacle à cela.
A force de réfléchir, je me rendis compte qu’imaginer simplement était dur, c’était un énorme chantier qui se présentait à moi, ce fut à cet instant que j’eu l’illumination. Je joignis alors mains ensemble et exécutait quelques mudras alors qu’apparaissait de la flaque de sang où je baignais, une copie conforme de mon propre corps. Complètement libre de ses mouvements, je le plaçais devant moi alors que j’invoquai une épée de sang entre mes mains. Avec le peu de leste que j’avais avec mes chaînes, je pouvais au moins essayer la technique contre ma propre apparence.
Si j’avais trouvé l’exercice de pensée compliqué, il fallait bien avouer que la pratique était encore plus compliquée, c'était un sacré chantier de maîtriser cette technique, car je manquais évidemment de force dans les bras pour réussir l’exploit d’une telle vitesse dans le maniement du sabre. Mon essai fut désastreux, d’un, ses chaînes me bloquait et m’empêchait de faire de beau mouvement pour ensuite réussir le mouvement. Ainsi, mon sabre ne me frappa pas bien et ne trancha pas. Je grognais alors seule dans me cellule et tout autre essai même en réussissant à trancher était insuffisant, j’arrivais à trancher une fois, mais je manquais définitivement de la force et de l’aisance pour réussir à trancher plusieurs fois en un laps de temps si rapide après le premier coup. Je ne pouvais rien faire contre cela, quel enfer, j’étais trop faible et cela me faisait enrager. Je devais devenir plus forte, mais emprisonnée dans cette geôle, les choses s’annonçaient mal. Surtout que désormais, je ne pouvais compter que sur moi-même pour me fortifier, pas de grand-père pour m’aider, personne d’autre que moi : moi et moi seul.
Vu qu’il me fallait plus de force pour exécuter ces mouvements, il me fallait fortifier mon corps. En plantant deux épées de sang dans les mailles de mes chaînes et dans le mur, je n’avais désormais plus qu’à faire des tractions. Je commençais alors le travail bien que mes poignets étaient ainsi mis à rude épreuve et même mes doigts. Mais, je devais continuer, c’était pour ma vengeance.
Je fis des tractions durant plusieurs heures, ignorant le sommeil, ne songeant absolument pas que je pourrais sortir grâce à mes dons héréditaires, j’étais trop concentrée sur comment j’allai faire payer au seigneur l’affront de m’avoir enfermé ! Chaque exercice était bon pour à la fois me faire oublier ma colère, mais aussi pour faire parvenir mon corps au meilleur niveau et ainsi être capable de faire ce que j’avais toujours été incapable de faire, m’améliorer par moi-même.
Après tout, la solution consistait aux muscles des bras et des épaules. Sans force conséquente à ce niveau-là, c’était tout bonnement impossible. Je n’oubliais pas non plus que vu la puissance musculaire nécessaire, l’utilisation du chakra était capitale. Aucune technique destructrice sans bombarder le chakra dans mes muscles. Mais, même avec le chakra, il me fallait une base incroyable de force pour espérer réussir ce coup. Je m’étais donc enchaîner les tractions en me remémorant bien les muscles qu’il fallait muscler. Tout se jouait au niveau des biceps et quadriceps qui devait porter le poids du sabre avec une facilité incroyable, pour pouvoir trancher avec facilité. De plus, la force pour trancher avec facilité et rapidité ne pouvait pas sortir de nulle part. Seul un entraînement complet et complexe pouvait au final m’amener la force nécessaire qui une fois mêlé au chakra me permettra d’agir comme je le voulais pour me libérer de là avec Mugi.
Je n’étais toutefois pas naïve, je me doutais bien que les efforts pour réussir au résultat escompté seront considérable et j’y perdra sûrement des plumes, mais peu m’importais, c’était aussi une occasion pour moi de démontrer mon niveau et mes capacités en tant que guerrière et leader d’homme. C’était une chance de prouver à tous que je n’étais pas que la brutasse sanguine, mais que j’avais évoluée et que je n’étais plus ma même. Je saurai être digne de cette situation de merde et je nous libérerai de cette mauvaise passe. Et lorsque se sera arrivé, alors je pourrais nous venger de cet homme de malheur.
Je le revoyais dans ma tête, lui avec sa gueule dechèvre et son affreuse moustache qu’il lissait. J’allais lui couper la tête et effectuer quelques jongles avec. On ne se moquait pas d’Hitagi impunément, j’allais me venger et sauver Mugi, foi de Chinoike.
Chinoike Hitagi
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Finalement, cet entraînement brutal à soulever tout ce que je trouvais dans ma cellule, majoritairement des clones de moi-même comme haltère et les tractions enchaînées par centaines durant mes deux premières semaines de captivité furent la première étape obligée de cet entraînement rude qui laissait alors mon corps à ces limites. J’avais passé mon temps à ne faire rien d’autres que des tractions, au point qu’au final, mes poignets étaient en sang et je croyais presque apercevoir mes os à certains endroits. Mais, grâce à cet entraînement difficile et radical, j’avais désormais bien assez de force pour être capable d’utiliser la technique, enfin, j’imaginais. C’était au moins le minimum que je devais avoir pour espérer trancher tout bien gentiment.
Je recevais des repas chaque matin et je dévorais avec appétit, je ne voyais plus personne et la nuit, je parlais avec Mugi en hurlant à chaque fois. Sauf, que ma voix s’était tarie et je n’étais plus capable de beugler comme je le faisais auparavant. La captivité commençait à durer longtemps, je contenais ma rage et ma haine depuis un moment… J’allais devoir nous faire sortir d’ici avant de devenir folle, ou qu’on se rappelle qu’on était dans ses geôles de merde.
Je n’avais quasiment plus vu personne, jusqu’au jour où ce bon vieil enfoiré de Koga ramena sa sale gueule par ici. Lorsqu’il remarqua l’état de mes poignets, il appela un médecin, de toute évidence, il tenait à ce que je reste en vie. Quant à moi, je lui crachai au visage alors qu’il commença à m’expliquer que j’allais combattre dans des combats clandestins pour lui faire gagner plus d’argent. Si je devais avoir une validation de ce que j’avais déjà commencé à penser, la voilà, c’était lui l’esclavagiste qui nous avaient appelé pour chopper de puissants combattant. Je m’étais fait avoir comme une bleue. Je m’en voulais tellement de ne pas avoir été plus prudente.
Mais, je n’abandonnais pas tout, car j’avais désormais une idée, je lui demandais alors une salle pour m’entraîner, expliquant que j’avais perdu mon niveau enfermé ici et qu’il fallait que je reprenne des réflexes. Cet abruti me crût et je me retrouvais ainsi dans une salle certes fermée à double tour, mais je n’avais plus de chaînes et après le passage du médecin qui maîtrisait le chakra, mes poignets étaient comme neuf. J’allais enfin pouvoir m’entraîner correctement, sans que personne ne se doute de ce que je préparais.
Mugi arriva quelques instants après moi et il m’enlaça. Je ne le repoussais pas et passait ma main sur son dos en murmurant :
« T’inquiète pas, j’vais nous faire sortir de là ! »
Je prenais mes responsabilités. Et je comptais bien réaliser cette promesse. Je n’avais personne pour me reposer, ni Etsu, ni Tsumi, ni personne en fait. Cela me rappelait lorsque Tsumi m’avait dit que je ne pourrais pas compter sur Etsu éternellement. J’avais répondu que je pouvais gérer sans elle, il était temps pour moi de le prouver.
J’attrapais alors un sabre en bois, car quoiqu’il me laisse m’entraîner, l’autre n’était pas fou au point de me laisser des armes d’acier. Soit, ce n’était pas très important. Le résultat allait être le même, j’allais m’entraîner.
Car même si j’avais désormais la force nécessaire pour porter mon sabre à bout de bras et de donner des coups assez puissants, il me fallait désormais le mettre en pratique, une fois le premier coup donné, la multitude suivante était le véritable problème.
Je me décidais alors à donner quelques coups sur le mannequin qui l’ébranlèrent et me permirent de me chauffer un peu les muscles pendant presque quatre heures, l’histoire que je sois vraiment prête physiquement.
Le premier essai fut lamentable, je m’avançais alors, mon sabre non tranchant à la main, je donnais alors ce coup que tout le monde voyait, celui qui précédait l’infinie taille qui suivait. Mais même si mon premier coup, qui ne possédait aucune difficulté réussissait, la suite fut misérable, ma lame se coinça dans la paille, ce faisant, je tombai alors par terre. Je me relevais, regardant la paume de mes mains, entaillés par quelques graviers enfoncés dans ma peau. C’était insuffisant à tous les niveaux. Il me fallait persévérer et trouver la faiblesse de chacun de mes mouvements pour enfin en être capable.
Ceux qui suivirent ne furent pas plus brillants. Je n’arrivais pas à enchaîner les coups les uns avec les autres. C’était si difficile, mais en même temps, pour un arcane suprême du Kenjutsu, ce n’était pas très étonnant. À côté, Mugi me regardait et me donnait des conseils, lui qui avait vu la technique lui aussi avait compris à demi-mot ce que j’essayais de faire et essayait de m’y aider au mieux. Il était du genre cérébrale et pour la première fois, je fus heureuse qu’il soit à mes côtés.
Il me fallut bien une semaine pour arriver à un résultat à peu près correct, plusieurs coups à la suite sur toutes les partis du corps. Le raisonnement était plutôt simple, bien que franchement difficile à mettre en place. Il me fallait d’abord, infuser une quantité ridiculement grande de chakra dans mes bras pour obtenir la force nécessaire. Ensuite, je m’approchai calmement et donnait le premier coup de sabre, qui cognait avec force, une fois le second coup lancé, c’était là que tout se mettait en place. Un énorme mouvement de zigzag devait être fait avec précision, tranchant les partis du corps. Avec un sabre en bois, le résultat était assez pitoyable. Surtout qu’après chaque essai, je devais me reposer, tant c’était éreintant pour mon corps de faire cela. Cela expliquait pourquoi mes essais s’étaient espacé autant et que j’avais mis un temps fou pour seulement une étape.
Mais, j’avais toutefois l’impression qu’il me manquait un truc, comme si la technique était incomplète. J’arrivais certes avec rapidité à donner tous les coups, mais il manquait un truc. Cela marchait avec un sabre en bois, contre un mannequin, mais contre un être humain, cela serait probablement insuffisant.
C’était tout à fait démoralisant d’avoir fait tant d’effort, d’avoir retenu le mouvement de chaque coup, d’avoir imprimé à force de dizaine d’essai dans ma mémoire musculaire la manière de faire.
C’était rageant et je criais de colère tant j’avais l’impression de ne pas en être capable. Il était probable que sans les encouragements de mon seul ami dans cet enfer, j’aurais abandonné.
Après tout, chaque jour, il avait été là pour moi, donnant ses conseils, essayant de se rappeler au mieux. C’était lui qui avait trouvé l’idée de la mémoire musculaire, de tout d’abord répéter le mouvement, encore et encore jusqu’à ce qu’il rentre. C’était lui qui m’avait donné l’idée de répéter sans chakra dans les bras et sans le mannequin devant. Il avait fait la majeure partie du travail. Je ne comptais donc pas sur moi-même, car Mugi me mâchait le travail. Enfin, il avait été d’une grande aide, car finalement, les résultats étaient là, il ne me manquait plus qu’à essayer pour de vrai sur un humain et prouver à tous que j’étais capable.
La veille du grand jour, soit la veille du jour que j’avais décidée pour nous sortir de là, surtout grâce au meilleur essai que je n’avais jamais eu. Après tout, j’avais effleuré de la main suffisant pour considérer que j’étais prête. Je m’étais élancé comme à chaque fois, ayant recommencé le mouvement basique une dizaine de fois sans le chakra nécessaire. Mon sabre en main, ma poigne forte, avec une lenteur exagérée, je m’étais élancé de mon premier mouvement. Ma lame sembla alors tranchée une fois le mannequin, laissant une entaille d’environ deux centimètres de profondeur dans la paille. Je me doutais bien qu’avec un vrai sabre, ce ne serait pas la même chose.
Cependant, je n’avais pas donné qu’un seul coup, mon premier coup avait été suivi avec beaucoup de vitesse par un zigzag de lame qui laissa sur tout le mannequin, plusieurs entailles plus ou moins profondes. Une fois cela réussis, je m’effondrais à moitié par terre. Épuisée, j’espérais, je pensais que cela allait être suffisant… De toute évidence, si j’échouais, mes réserves en chakra seraient assez entamées pour ne me laisser qu’une chance de me rattraper en tant qu’échec… C’était vraiment peu… Mais, il fallait prendre des risques dans la vie. Il fallait savoir se jeter à l’eau.
J’aurais été capable de nous faire nous échapper avec Mugi pas mal de fois, mais je souhaitais me venger et j’aurai ma vengeance. Si jamais j’échouais, alors seule la mort nous attendra.
Chinoike Hitagi
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Le réveil fut assez doux Tout était bourdonnant dans ma tête, je papillonnais des yeux, comme extérieur au monde autour de moi. Je me sentais bizarre et libérée à la fois. Comme si ce jour allait être mon dernier sur terre. Je regardais mes mains, assise contre un mur, je me rappelais encore des caresses sur ces mains d’hier soir. Sous mes ongles, se trouvaient quelques traces de sang et de peau… J’avais été une vraie tigresse hier… Il était temps pour moi d’en finir.
Je me levais alors qu’un garde venait et ouvrait ma cellule. Je le suivis sans rien dire, le regard éteint et silencieuse, chaque parcelle de mon corps se préparait à ce qui allait se dérouler. J’arrivais dans la grande salle ou je m’étais entraînée ces derniers jours… enfin, je l’espérais.
Quelques instants plus tard, devant un autre garde, Mugi arriva, l’air renfrogné. Il n’avait pas bien dormi comme moi… En même temps, comment dormir après avoir goûté les plaisirs de la chaire ? C’était presque impossible. Telle une drogue, nos corps s’attiraient l’un l’autre. Nous avions retenu chacun ce que le corps de l’autre faisait. Même aveugle, je serais capable de savoir qui c’était en fonction de sa manière à me caresser, autant que Mugi était capable de savoir que c’était moi à ma manière de le mordre et de le griffer. Mais, ce n’était pas l’heure de se jeter dans les bras l’un de l’autre, il était l’air de se battre.
Nous avions déjà convenu de ce que chacun allait faire. Le maître d’arme s’approcha alors de moi. Il avait été convenu auparavant avec Koga que je serais la seule à me battre et que Mugi était mon entraîneur et soutien émotionnel. C’était surtout pour pouvoir garder le jeune homme avec moi et d’autant plus que désormais il était mon amant.
Le maître d’arme que j’avais déjà entraperçu une fois apparus alors par le pas de la salle circulaire dont le toit était percé par une large fenêtre. Cinquantenaire, bedonnant, musclé, la barbe mal entretenue et brune dévorant son visage et son mono sourcil qui lui donnait un regard sombre, c’était une vraie force de la nature. Moi, je ne faisais que guère attention à lui. Dans ma tête tournait en boucle les mouvements que je devrais faire, se mêlait à eux, les jeux d’adulte de la veille.
Il m’invita à m’avancer et alors qu’il prenait un sabre en bois, je relevais le regard et murmura :
« Pas b’soin d’sabre en bois… J’combat mieux contre l’acier ! »
L’autre haussa les épaules et gloussa, heureux de pouvoir faire couler le sang. J’avais avant tout proposer ça pour pouvoir récupérer son sabre pour ensuite m’amuser vraiment avec. Les passes d’armes qui allaient avoir lieu, allaient être l’échauffement. Je restais sur la défensive, encaissant les attaques de mon sabre en bois, je me prenais régulièrement de petit coup qui faisait couler le sang. Je restais défensivement, reculant avant tout durant une bonne demi-heure, n’opposant pas de résistance offensive. Mon esprit était blanc, je ne pensais plus à rien, mon corps réagissait seul et je me laissais porter. Jusqu’au moment où, sentant mon corps prêt, je m’élançais. Je me souvenais de ce que m’avait dit Mugi hier. J’imaginais alors que la lame était tranchante, plus tranchante que jamais. Une fine pellicule de chakra en forme de lame se posa alors, réduisant toutes les aspérités à cause des coups que j’avais donnés sur le mannequin pendant plusieurs semaines et les coups que je m’étais pris. La lame ne ressemblait plus à rien, mais peu importais vraiment.
D’un coup, en tourbillonnant, je donnais un coup transversal en tournant sur sa poitrine, qui me permit de passer derrière lui et expulsant tout l’air de mes poumons, je me préparais. Je levais alors ma lame aiguisée par le chakra et donna un coup simple, suivis avec une vitesse incroyable par un zig-zag qui trancha son dos, sa nuque, ses arrière-bras, ses cuisses, son bassin, ses mollets. J’avais infusé une telle quantité de chakra dans mes muscles que je faillis tomber à la renverse. Un poids me tomba sur le dos. J’étais éreintée d’un coup. Par terre, le maître d’arme hurlait. Je n’avais pas réussi à lui faire de dégât à la hauteur de ce que faisait mon grand-père.
Je me baissais et pris son sabre avant de lui trancher la gorge. J’avais compris ce qui n’avait pas été bon contre un corps humain, outre le sabre en bois, je n’avais pas frappé assez précisément. Mais, je ne m’inquiétais pas, la prochaine était la bonne. J’allais vraiment la réussir, j’allais trancher le propriétaire qui nous avais enfermé et nous allions prendre la poudre d’escampette.
Mais, je devais me reposer. Les gardes avaient été assassinés par Mugi, qui grâce à ses dons d’illusionniste, les avaient enfermés, avant de leur trancher la gorge avec le tantô qu’il avait récupéré. Peut-être leur erreur avait été de le sous-estimer lui, plus que moi.
Nous avions quelques minutes pour fuir et nous cacher pour nous reposer. Vu l’énorme demeure, cela n’allait pas être trop compliqué. Surtout que nous venions de chopper la clé du maître d’arme. Nous allions pouvoir passer l’énorme portail d’acier.
Nous réussîmes ainsi à fuir les geôles sans problèmes avant de nous enfermer dans son palais. Son erreur avait été d’être trop sûr de lui et il en payait le prix. De plus, sûrement qu’il allait croire qu’on avait fui sa maison, mais c’était là tout le plan.
Nous nous réfugiâmes alors dans une petite pièce de l’air des servants et nous commençâmes à monter la garde à tour de rôle. Nous restâmes cachés jusqu’à la nuit, sans qu’on nous ait trouvé. Koga était trop sûr de lui et il allait le payer. Tout était déjà écrit. J’étais de nouveau en pleine forme pour utiliser le Râle final, tout allait donc bien se passer. J’allais tuer ce satané esclavagiste et fuir avec Mugi.
La nuit tombée, nous sortîmes et essayant de faire le moins de bruit possible, nous nous dirigeâmes vers l’aile qui contenait la chambre de cet enfoiré.
Heureusement pour nous, nous ne croisâmes aucun garde, jusqu’au moment d’arriver devant sa chambre, ou quelqu’un nous interpela. Je n’eu même pas le temps de réagir, que déjà Mugi avait lancé un genjutsu sur l’homme, de quelques mudras rapides. La garde sembla alors devenir fort paisible et se stoppa, l’air serein.
Je laissais un sourire carnassier dévoré mon visage alors que tranquillement, j’ouvrais la porte coulissante et m’infiltra dedans. Quelqu’un bougea alors et demanda :
« Yoshitsune, c’est toi ? »
Je laissais un rire sardonique s’échapper de ma gorge et répondre :
« Il semblerait bien que non… Ce sont ces bons vieux esclaves qui viennent se venger ! »
La personne, Koga au son de sa voix se leva en précipitation, dans un bruit de tissus qu’on bougeait. Il essayait de sortir de son futon. Je le laissais faire, peu inquiète, après tout, j’avais déjà passé le plus dur. Un instant plus tard, la lumière apparue blême dans la pièce. Ce bon vieux Koga était en train de fuir dans le jardin. Je repris mon petit rire et m’élança à sa poursuite. En un instant, je réussis à le rattraper et le fit tomber par terre sans le moindre problème.
A moitié dans la boue, je lui ordonnai de se relever alors que je faisais trois pas en arrière. Il se releva, blême et complètement salit. Derrière moi, Mugi arriva derrière moi en tenant triomphalement mon nodachi qu’il avait trouvé dans la chambre de notre bon ami. Je gloussais alors de joie, alors qu’on m’apportait mon arme à moi. C’était maintenant que ça allait devenir drôle :
« Tu as fait une erreur mon petit Koga, tu nous as sous-estimés… Et t’vas l’payer d’ta vie mon salaud ! »
Il tremblait et avait du mal à tenir debout. Je repris avec ivresse devant la peur que je lui inspirais :
« T’vas avoir l’honneur d’crever d’la plus belle des manières ! »
Je dégainais mon sabre avec extase, heureuse d’entendre le sifflement de l’acier. Je fis tournoyer un peu mon arme pour me la remettre en main et heureuse, je dardai mon regard sur le marchand d’être humain. J’identifiais chaque endroit où ma lame allait frapper : Le bras, la tête, la poitrine, les jambes. Je voyais le trajet qu’allait alors former mon sabre, l’éclat de l’acier dans l’air. Un soufflement pour vider mes poumons et l’air sembla se distordre alors que brandissant mon sabre, j’infusai mon chakra dedans, formant une fine couche dessus, accentuant encore le tranchant létal de mon arme. Mes muscles se gorgèrent aussi de chakra, laissant chaque fibre de mon corps et surtout de mes bras, épaules et pectoraux gagner en force physique. J’avançais tranquillement, simplement. En tant que civil, il n’y avait aucune chance qu’il puisse l’éviter.
J’assénais alors le premier coup tranchant littéralement son torse en deux. Mais, ce n’était pas tout, car lancé dans ma trajectoire et munis d’une réelle arme, je pouvais aller plus loin. Je tranchais ainsi dans la continuité grâce au zigzag imprimé par mes bras. Son bras gauche, son épaule droite, son flanc gauche, sa cuisse droite, sa jambe gauche, son pied droit furent tranchés par ma lame qui traversa comme dans du beurre en un instant. Sa tête avait été aussi tranchée latéralement et alors que je rengainais ma lame et que son corps giclait du sang avant de s’effondrer par terre.
J’avais réussi… Mais, je m’effondrais alors à moitié de fatigue. Mugi me rattrapa et disparus d’un coup avec moi sur ses épaules. Nous faisant définitivement fuir cet endroit. Nous réapparûmes au loin et derrière nous, le lieu désormais en plein dans la lumière lunaire disparus au loin a mesure que nous nous éloignons. Quant à moi, je sombrais dans le sommeil, sur le dos de Mugi.
Cet endroit restera gravé dans mon esprit. J’y étais entrée en tant qu’adolescente qui faisait des erreurs et je quittais cet endroit en tant que femme. J’avais gagné en maturité, mais surtout, je comprenais désormais que je haïssais ceux qui avaient le pouvoir, quel qu’ils soient. Que se soient, les daimyos, les marchands, la pègre, tous ceux qui avaient de l’argent et du pouvoir n’en étaient pas dignes et finissaient fatalement pas mener le mal. J’en avais eu bien des exemples de cela. Cela m’engageait à continuer à ne pas faire confiance à ces êtres… Ils possédaient un tel pouvoir sur un territoire si réduit, c’en était absurde… Il n’y avait rien d’humain dans ces êtres… Cette aventure me le prouvera.
Cet endroit était aussi l’endroit où j’avais découvert les jeux d’adultes, je comprenais un peu mieux les êtres libidineux, c’était bon, agréable, brûlant… Diable, que c’était bon. Je n’étais plus la même de ce fait. J’espérais ne plus jamais me faire avoir par ce genre de piège. Tout cela allait me servir de leçon.
Mais surtout, j’avais appris une technique ravageuse, seule ou presque. J’avais surmonté l’obstacle de la difficulté abusée de cette technique et j’avais triomphé. Je n’allais plus être la même à présent, mes talents martiaux étaient à leur summum et je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin. Après avoir réussi cela, plus rien ne me résistera.
Lorsque nous serons rentrées à la grotte, un jour nouveau brillera pour moi. La nouvelle Hitagi que je cherchais à devenir prenais forme. Tout ne faisait que commencer… plus rien ne sera pareil. Prenez garde !