Depuis son retour de l'île, où elle avait finalement put pénétrer dans le laboratoire secret de Fusuke, le cerveau de la dame était inondé d'un mélange d'excitation et d'inquiétude. Excitée, elle l'était. Ses découvertes étaient tout simplement incroyables : elle avait vu et tenu entre ses mains l'avenir de la médecine moderne. Mieux encore, elle en avait entamé l'apprentissage. Toutefois, elle était au moins aussi inquiète. Elle était rentrée au village depuis quelques jours maintenant et n'avait pas eu une seule opportunité de s'exercer. La greffe, de par les ressources qu'elle nécessitait, était pratiquement impossible à apprendre au village des tourbillons. Du moins, pas si l'on voulait être discret. Du reste, elle était également préoccupée par la discussion qu'elle avait eu avec Gendo avant son départ. Ce serpent lui avait déclaré la guerre et l'avait humiliée. A l'approche de la Révolution, les cafards se mobilisaient sous ses ordres et bouleversaient l'ordre établi dans le clan. Cette histoire de laboratoire clandestin, particulièrement, était une véritable épine dans le pied. Elle était une tache venant salir le nom des Omura et tous ceux qui y étaient mêlés : il faudrait à la Sorcière faire preuve d'habileté pour s'en dégager et refermer le piège sur Gendo, avant que ce ne soit l'inverse qui se produise.
En bref, son esprit était en constante émulation et la sérénité semblait être un luxe auquel elle n'avait plus droit. Elle aurait aimé se consacrer davantage à ses recherches, percer les secrets de l'hybridation animale parfaite, mais cela devrait attendre.
Puisqu'elle s'était absentée pendant près d'une semaine, elle avait des obligations à respecter ici, à la DAPHU. Des rendez-vous qu'elle avait repoussés se bousculaient désormais dans son emploi du temps et devaient être traités au plus vite. Ses dernières journées avaient été longues et épuisantes, mais ce n'était qu'un maigre prix à payer comparé à la puissance qu'elle acquerrait bientôt.
L'après-midi touchait à sa fin et la doyenne attendait la venue d'un Chunin du village. Un Miyamoto, Akrillo de son petit prénom. Le combattant, qui avait l'habitude de peiner dans la maîtrise de son chakra, prenait actuellement une pilule expérimentale développée par le village dont le but était de renforcer à la fois ses quantités d'énergie et ses capacités de manipulation. Il devait ainsi rapporter directement à Mifuyu l'évolution de son traitement, ses potentiels effets négatifs, addictifs ou, dans le meilleur des cas, positifs. Le médicament avait été créé en partie grâce aux fonds supplémentaires qui avaient été débloqués pour la DAPHU par le Kage, après sa négociation intense et presque brutale. Elle comptait d'ailleurs sur les rapports de l'épéiste pour améliorer son image auprès de l'Ombre des tourbillons et masquer ses sombres agissements derrière ce prétendu programme expérimental.
On vint bientôt frapper à sa porte. "Entrez", commanda la vieillarde de sa voix rauque et attaquée par son âge avancé. Elle était assise à son bureau, presque entièrement camouflée par une immense pile de documents qui venait lui rappeler à quel point elle était en retard sur son travail. Quand le jeune homme entra, elle poussa délicatement la véritable tour de papier de quelques centimètres avec son bras droits, craignant à chaque instant qu'elle ne s'écroule. Mais elle tint bon. De l'autre côté du bureau se trouvait un fauteuil vide, qu'elle désigna à son invité (client ?) de son autre bras pour l'inviter à s'y asseoir.
"Bonjour, Akrillo. Comment se passe le traitement ? La pilule tient-elle toutes ses promesses ?" demanda-t-elle simplement, d'un air ailleurs. En réalité, cette entrevue n'avait pas encore débuté qu'elle espérait déjà qu'il se termine, pour qu'elle passe au suivant. Il fallait essayer de la comprendre : elle avait bien plus important à faire. Eh oui, elle avait la science à révolutionner.
Depuis son retour de mission, Akrillo avait été laisser tranquille par son Kage, et le service de missions en général. Il avait eu ainsi tout le temps nécessaire pour se reposer, reprendre un entrainement rigoureux et aussi vaquer à d’autre activités. Et d’ailleurs, cette fin d’après-midi était consacrée à une de ses autres activités : rendre un rapport au Domaine Omura. Bien que depuis peu le Miyamoto évitait les Omura, compte tenue de ce qu’il a vécu dans sa dernière mission, il était bien obligés d’aller les voir cette fois-ci. En effet, cela concernait sa prise de la pilule de chakra confier par les Omura. Il est de notoriété commune que les Miyamoto contrôle mal leur chakra, et/ou en possède une réserve amoindrie. Les Omura se sont alors penché sur ce sujet dans le but d’améliorer leurs alliés, en créant cette pilule. Elle avait pour but à son utilisateur de lui donner un second souffle, de quoi utiliser une ou deux techniques supplémentaires, ce qui pouvait faire pencher la balance lors d’un combat serré. Akrillo avait été choisie, par sa position au sein du clan et du village, de tester ses pilules. En tant que Chunin, il était plus a même de les tester qu’un simple garde ou un Genin. De plus, son grade de Dragon en son clan le propulsait vers l’avant pour aider son clan de toute les manières possible (ou presque), et s’en était une. Bien que, il n’arrivera jamais aux mêmes fins que les Omura dans ce labo de malheur, Akrillo était bien décidé de trouver des solutions pour que son compère soit reconnu que de véritables Shinobi.
Il était parti en direction du Domaine Omura avec seulement son Kimono violet et rouge, couleurs de son clan. Il n’avait pas besoin de son arme, du moins, il l’espérait. Il voulait encore croire que tous les Omura n’étaient finalement pas des savants fous ou des traitres au village. Il se présenta aux portes du Domaine où il fut reconnu, après tout, il venait une à deux fois par mois pour faire son rapport. Il fut gentiment guidé vers un bâtiment, celui de d’habitude. Néanmoins, alors qu’il avait l’habitude de parler à un simple médecin dans une salle d’observation, on le guida vers un bureau. Une petite goute de sueur perla sur on front, qu’il essuya d’un air naturel. Machinalement, il voulu tâter la poignée de son katana a sa hanche, et se mordis les lèvres en se rappelant l’avoir laissé chez lui. Il reprit ces esprits en respirants calmement et souriant légèrement lorsqu’on le laissa devant la grande porte du bureau. Après avoir été invité à rentrer, il vit une petite dame … Non, il la connaissait de vue, c’était une Omura de talent, petite par la taille mais il ne fallait pas tomber dans le piège. Il s’inclina légèrement avant de s’approcher d’elle et de son bureau, particulièrement mal rangé. On ne verrait jamais un Miyamoto avec un tel bureau, se dit-il. -Bonjour, la pilule, elle… elle est intéressante, mais je dois avouer que pour le moment ses effets restent moindres. Son interlocutrice semblait tellement désintéressée par ce qu’il disait qu’il avait l’impression que s’il l’avait parlé de la migration des oiseaux du printemps, elle n’aurait même pas sourcillé. Néanmoins, il continua, en s’asseyant. -Certes, elle me permet de mieux … non, plutôt elle me donne comme une réserve de chakra supplémentaire. Mais, après deux techniques, plutôt simples, ses effets ont disparu. En revanche, je ne ressens aucun effet secondaire, ni dépendance, ni problème particulier au niveau de mon cœur. L’échange continua avant qu’il lance : -Vous ne pouvez pas trouver un moyen pour la rendre… encore plus efficaces ? Nous avons besoin de mieux maitriser notre chakra, nous ne savons pas ce qu’il peut se passer, dans ce monde de fou…
Akrillo ne regretta pas ses dernières paroles, même si elle pouvait brusquer l’Omura en face ou se faire recadrer par elle. Il s’en fichait, il voulait aider son clan. Machinalement, il regarda autour de lui, si à tout moment, on aller pas l’attaquer ou le capturer comme vulgaire cobaye. Décidément, cette mission l’avait assez chamboulé…
Omura Mifuyu & Miyamoto Akrillo
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Des effets moindres ? Hum ? … Bon, si la vieillarde pouvait se permettre le luxe de l'honnêteté, elle avouerait que cela ne l'étonnait pas des masses. Cette pilule n'était qu'un écran de fumée : derrière la prétendue recherche acharnée – il y avait, en effet, une équipe de scientifiques chargée de développer ce petit bijou – étaient en réalité camouflées les ambitions de Mifuyu. Ces ambitions, elle les cachait à tous. La mascarade avait principalement été développée pour le Kage, bien sûr, puisque c'était lui qui avait fourni les fonds nécessaires. Mais cela ne s'arrêtait pas là : avec ce petit jeu, elle espérait également tromper Leiko et Gendo. L'argent dont elle disposait n'était qu'à moitié renversé dans des projets tels que la pilule pour les Miyamoto, le reste n'était que mensonge statistique. L'autre moitié servait en réalité à financer l'effort de guerre. C'était avec cela qu'elle finançait d'autres expériences moins approuvées, et particulièrement ses recherches concernant l'hybridation animale, qui étaient sur le point d'aboutir. Elle avait également utilisé ses ressources pour payer ses voyages avec Sanada sur l'île, où elle avait découvert la partie manquante du journal de Fusuke. Enfin, elle achetaient cadavres et armes pour renforcer son armée – mais la distinction entre les deux avait-elle réellement lieu d'être avec cette femme ?
Si elle s'était laissée perdre dans ses pensées le temps des premières explications du Chunin, la Sorcière se recadra finalement et posa ses deux coudes sur le bureau de bois pour mieux l'écouter. Mieux encore, pour le regarder en même temps qu'il parlait. Il n'avait aucune échappatoire : il devait lui dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
- Je vois… dit-elle d'un air faussement préoccupé. Les effets ne sont pas encore assez développés, c'est bien ce que je craignais. Le problème, c'est qu'une plus grande efficacité entraînerait forcément des effets secondaires, réfléchissait-elle à haute voix. Si sa pilule était trop bonne, la dépendance deviendrait un problème. Elle connaissait bien les shinobi, elle avait eu le temps d'en rencontrer quelques-uns en huit décennies, et s'était rendue compte d'un fait simple : ils voulaient toujours plus de puissance, peu importait la raison. Bien sûr, la dame ne dérogeait pas à la règle. Elle-même, si la pilule fonctionnait, en profiterait.
Elle posa ses poignets contre le bois, à quelques centimètres seulement d'Akrillo. Elle ne lâcha pas son regard et s'exprima d'une voix douce, bourrée de fausseté.
- Vous savez, s'il était si simple d'améliorer cette pilule, nous l'aurions déjà fait. Nos scientifiques travaillent jours et nuits pour trouver la formule parfaite qui permettra à votre clan de résoudre vos petits… problèmes, dit-elle en le regardant de haut en bas, comme pour exprimer un jugement. Et surtout, ce n'est que le cadet de mes soucis ! avait-elle envie de lui crier. Mais voyez-vous, créer du chakra, ce n'est pas si évident. Et puis surtout, ça peut être dangereux.
Maintenant qu'elle lui avait rappeler – presque poliment – quelle était sa place, elle entama la reconquête. Il fallait le convaincre, comme il fallait convaincre tout le village. Omura Mifuyu n'était qu'une vieillarde un peu pédante qui voulait le bien du village. Elle mettait ses compétences à profit pour le bien de tous les habitants des tourbillons. Oui, bien sûr, c'est cela. Si le garçon pouvait dire la même chose au Kage, elle en serait ravie.
- Du reste, je partage votre objectif, alors si vous pouviez me donner plus de détails, peut-être pourrions-nous développer cette pilule ensemble. Dans quelles occasions utilisez-vous votre pilule ? Que ressentez-vous quand vous l'ingérez ? Le chakra vous semble-t-il différent du votre, ou au contraire vous pouvez le maîtriser comme si vous l'aviez créer de vous-même ?
Quelques questions de routine, puis elle pourrait le renvoyer chez lui en prétextant une urgence médicale. Ainsi, il aurait l'impression d'avoir eu affaire à une femme compétente et dédiée dans son travail. Elle l'était, pour sûr, mais son travail n'était en rien lié à la confection d'une pilule de chakra… La Sorcière préparait toutes sortes de potions et celle-ci n'en faisait pas partie.
Akrillo ne se sentais pas plus à l’aise, il gigotait tranquillement sur son siège. Son interlocutrice semblait elle maitrisait totalement le sujet, et en profita pour assoir sa domination sur la discussion. Ce genre de personne répugnait Akrillo. Celui qui ressentais le besoin, dans un simple échange entre alliés, d’écraser l’autre et de rappeler qui est le patron, alors que la hiérarchie na jamais été remis en cause, avait pour don de l’écœurer. Retrouver ce trait de caractère chez la femme en face de lui, une Omura, ne fit qu’affirmer ce qu’il pensait d’eux…
-Oh oui… Vos scientifique travail en effet oui et jour, fit-il avec un grand sourire et penchant sa tête largement de côté. Une simple phrase mais si lourde de sens pour lui. Les scientifiques du labo X-23 bossait en effet nuit et jour… Tout comme d’autres qui, il n’en doutait plus, braver les interdits et faisait surement le même genre d’expérience, ou pire. -Enfin, vous avez surement raison, vous connaissez mieux ce domaine que moi. Tout ce qui est médical, je vous le laisse, je vous tiens juste au courant et de ce que je constate, et de ce qu’on espère.
L’échange continua alors que l’Omura décida de le questionner plus en détail. Pourtant, comme un sixième sens, ou peut-être son esprit ancestral qui lui soufflait qu’il n’appréciât pas cette femme, il voyait bien qu’elle n’en avait rien à faire. Pourtant, le Dragon se plia au jeu et lui répondit calmement. -Je l’utilise principalement en combat, de rare fois lors d’entrainement intensif, pour tester des choses. Je ressens, comme je vous le disais, comme une « réserve » de chakra en plus. Comme si d’un coup, j’étais assez en forme pour refaire une ou deux techniques, ou plutôt, comme si mes techniques précédentes ne m’avaient finalement rien coûté en Energie. Il semble dans un premier temps étranger, mais enfin, le chakra étranger, on s’y connait, avec celui de mon esprit… Mais je m’égare... Akrillo se rapprocha de la femme, tout en discutant. -Ce n’est pas mon chakra, mais je peux me l’approprier rapidement pour qu’il ne fasse finalement plus qu’un avec moi. Vous ne l’avez jamais testé ?
Avec cette question, Akrillo cherchait juste un prétexte pour la refaire parler un petit moment. Il ne voulait qu’une seule chose, c’était partir d’ici. Alors, avant qu’elle eu totalement finis sa phrase il leva rapidement la main et commença à se lever. -J’ai malheureusement oublié, mais j’ai un entrainement avec un senseï à mon domaine, je dois partir sur le champ. Le mensonge était flagrant, l’impolitesse presque insultante, mais il en avait que faire de ce qu’elle pouvait penser. Que tout ce clan pouvait penser, d’ailleurs. Et alors qu’il se dirigeais vers la sortie, il se sentais presque un peu coupable, puisque cette femme avait si sa se trouve rien a voir avec tout ce qu’il avait vécu. Il était rentré avec des aprioris et n’avait fait s’accrocher à ces derniers. Cependant, Mifuyu pouvait tout simplement être quelqu’un de désagréable, sans être une savante folle, ou traitresse. Mais il était trop tard maintenant. Il se permis néanmoins de rajouter
-On pourra se revoir bientôt, si vous souhaiter en savoir plus, sur quoique ce soit, enfin, si ça vous intéresse… Et voilà, encore cette manie de la provoquer. Akrillo ne savait pas dans qu’elle guêpier il était en train de se mettre, mais il ne tarderait pas. Il ouvra la porte en se mordant les lèvres.
Omura Mifuyu & Miyamoto Akrillo
Omura Mifuyu
Uzushio no Jonin
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Pour une raison qu'elle ignorait, la Sorcière avait perdu le contrôle de la conversation. Ou alors, pas vraiment, mais elle avait fait fuir le Chunin. Il semblait parler en doubles sens que la vieillarde ne comprenait pas. Elle avait du mal, avec le nouveau vocabulaire de la jeunesse !
Au moins, il répondit plutôt correctement aux questions posées pour l'évolution de la pilule. Si, cela avait déjà été démontré, ce produit n'était pas la priorité de Mifuyu, il n'en restait pas moins qu'elle était obligée de le développer, au moins pour en tenir au courant le Kage. Elle souhaitait donc progresser lentement, pour gagner du temps, mais il fallait tout de même qu'elle progresse. Autrement, Tsuri couperait l'influx monétaire et sa révolution se retrouverait dans un sacré pétrin. Enfin, sa révolution pacifique. Il y avait toujours une autre option qui lui titillait l'esprit, mais à laquelle elle n'osait accorder de crédit. Celle d'une guerre, pure et simple, au sein du village. Dans l'esprit de l'ancêtre, les choses étaient simples : elle était la guerrière la plus forte ici. Elle pourrait tuer Leiko, puis Gendo, puis asseoir sa légitimité à la tête des Omura sans demander l'aide de personne. Mais elle voulait faire les choses bien.
Elle prit donc en note sur un parchemin qui se trouvait là tout ce que lui dit le jeune homme. La pilule agissait comme une réserve, mais elle aurait espéré plus. Pour des shinobi avec de grandes difficultés à contrôler leur chakra, il ne leur fallait pas une énergie plus grande, mais plutôt plus légère – et donc plus facile à manipuler. Au moins, il lui était possible d'utiliser le chakra étranger sans grande difficulté, c'était l'essentiel.
"Je n'en ai pas encore eu l'occasi-…" La Sorcière n'eût pas le temps de terminer la phrase qu'elle vit le dragon Miyamoto agiter sa main et se lever en urgence. Il prétexta un entraînement à son domaine auquel il ne pouvait pas réchapper. Elle resta interdite quelques instants face à ce mensonge si évident et si faible. Comment ? Elle n'avait pas l'habitude que l'on ait recours à ce genre de stratagèmes en face d'elle, ou même, qu'on s'oppose à elle de telle façon. Car oui, c'était bien une attaque.
Puis, malheureusement pour le sabreur, la surprise laissa place à la colère. Mifuyu était une femme de grande fierté, la piétiner ainsi revenait à un outrage pire qu'une insulte.
"Revenez." Ordonna-t-elle sèchement avant qu'il n'ait eu le temps d'atteindre la porte. "Pourquoi me mentez-vous ? Savez-vous qui je suis, pour me parler ainsi ?" Elle s'approcha de lui pour se figer à une vingtaine de centimètres seulement de son doux visage, étincelant d'une jeunesse convoitée par la femme-enfant. "En plus de 80 ans, rarement ai-je connu un tel outrage. Peut-être que si vous aviez été là, pendant la guerre, la vraie, vous auriez certaines notions de respect, jeune homme." Sa complainte était devenue une rancœur envers toute une génération d'ingrats et d'incapables. Cela dépassait de loin le Miyamoto, qui avait eu le malheur d'être l'élément déclencheur. Ces jeunes étaient comme aveuglés derrière un voile et pensaient que la paix serait durable et leur autorisait paresse et insubordination... Parfois, elle en venait à souhaiter un cataclysme pour leur remettre les idées en place.
Pendant un instant, elle voulut le punir, le frapper, lui faire mal. Le faire saigner, même. Mais elle n'en fit rien. Elle ne devait pas s'attirer plus de problèmes qu'elle n'en avait déjà. Quel plaisir pourtant aurait-elle à s'enserrer autour d'un corps si jeune et puissant pour sentir la vie s'en échapper lentement ! Aaah. Non, il ne fallait pas céder. Non, non, non ! Oui ? Non.
"Maintenant, partez. Je ne veux plus vous voir. Vous venez de vous attirer les foudres de quelqu'un d'influent, sachez-le." Dit-elle dans un dernier élan d'orgueil. Ce n'était pas lui qui quittait Mifuyu, mais Mifuyu qui lui ordonnait de décamper.
Les réponses ont où l’effet qu’il espérait, puisque le Dragon vit la femme sortir en furie de son bureau pour arriver près de lui avant qu’il n’arrive à la porte. Cette dernière commença à vociférer contre lui, pestant de respect et d’ennemis. Comme ci les Miyamoto avait besoin d’un cours contre le respect. Sans broncher, alors que l’intimidation était totale de la part de l’Omura, Miyamoto lui répondit. -Le respect ne se demande pas. Mais cette fois-ci, il ne voulait ni voir la réaction de cette dernière, ni l’entendre. Son instinct lui hurlait qu’elle était mauvaise. Sa façon de réagir, se parler d’elle-même de quelqu’un d’influent, cette menace outrancière pour juste un petit affront, cette volonté de tout contrôler… Couplé au fait qu’elle travail dans cet institut qui avait demandé à Akrillo et au Kage de « nettoyer », le mot le faisait vomir, un de leurs laboratoire qui s’était détourné… Ça en faisait trop.
Alors qu’il était dans le couloir il se retourna finalement avant de fixer la porte. Il sourit légèrement, c’était la première fois qu’on le traitait ainsi, mais c’était aussi la seule fois de sa vie où il s’était comporté de la sorte. Puis il balança sa tête de côté en soupirant avant de remettre une de ses mèches derrière sa tête. Les foudres de quelqu’un d’influent… -Non, je les avais déjà… Lâchât-il dans un murmure avant de partir en direction de son clan. Sa décision était prise. Si un des clans décidait de ne plus suivre la doctrine d’Uzushio et de s’éloigner des principes même de notre création, un autre se devait de se renseigner et d’arriver à les refaire rentrer dans le rang.
En rentrant vers son Domaine, Akrillo avait la conviction que se qu’il allait faire été juste, mais pourtant, il ne se rendait pas compte à qu’elle point la situation lui échappais, et qu’il allait bientôt rentrer, malgré lui, dans une affaire bien plus grave et importante que de simples labo non éthique…
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