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Because We Have To [Relationel - Chinoike PV]

Chinoike Tsumi
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Chinoike Tsumi



« As-tu jamais vu un jour qui ne se soit changé en nuit ? »

Tant de nuits bercées par l'éveil. Voilà des années que le sommeil se jouait de moi et cette nuit n'avait pas fait exception. Le regard figé sur les braises d'un foyer fumant, je laissais mes pensées aller et venir dans un flux constant m'empêchant de dormir. Combien de fois déjà avais-je fait le bilan de ma vie ? Submergé par cette vague sombre qui aimait à s'échouer sur les rivages de mon esprit, je me laissais porter par la mélancolie et l'incertitude.. Et comme à chaque fois, lorsque venait les premières lueurs du jour, le scintillement fugace d'un espoir inconnu venait me sortir de l'inertie. Suffoquant entre ces murs glacés, j'abonnais mon lit de fortune et la chaleur déclinante de ce feu qui n'avait su réchauffer mon âme. Pas après pas, je me délivrais de cette grotte où le Clan dormait encore paisiblement, oubliant dans les songes la dur réalité de son existence. Peu à peu je revenais à la surface, abandonnant mon corps à l'air encore glaciale de la montagne qui doucement retrouvait le tracé majestueux de sa grandeur dans les premiers rayons du jour.

J'aimais ces moments. C'était sans doute la seule chose qui valait la peine de ces insomnies. Voir doucement, le ciel changer de couleur. Contempler la disparition des étoiles, qui laissaient place à des nuances d'orange et de rose se reflétant sur les cimes enneigés et qui, seconde après seconde, se perdaient dans l'immensité bleutée d'un horizon sans nuage. Là gisait l'espoir de ma vie. Qu'un jour enfin la nuit qui s'était abattu sur moi et le Clan, finisse par disparaître pour nous plonger dans un futur remplit d'espoir, loin de toutes ces émotions néfastes qui avaient pu nous hanter. Là vivait mon Nindo : Tout faire pour que l'ombre laisse place à la lumière et que l'espoir ainsi que la bonté guident à nouveau nos pas.

Perdu dans la contemplation de ce nouveau jour, un rayon de l'astre diurne venait tout juste de frapper mon visage. Il était temps. D'un pas assuré, je parcourais les chemins presque effacés qui serpentaient le long des hauts monts jusqu'aux bosquets enneigés où la faune s'affairait aux besognes de l'existence. À quelques encablures, caché par un rocher recouvert de neige, je guettais l'objet de ma convoitise. Se confondant dans l'immensité immaculé, un lièvre se tenait là, cherchant, fouinant parmi les branches dénudées de la flore quelques denrées à se mettre sous la dent. Doucement, j'avançais, prenant garde à avancer contre la fine brise qui dansait entre les arbres, réfléchissant à chaque geste pour faire le moins de bruit possible. Il était encore tôt, et faire la course avec un lièvre n'était pas vraiment dans mes projets. Je voulais que ça se fasse vite, bien et sans souffrance pour le pauvre animal qui avait malheureusement croisé ma route. Après quelques incertitudes, j'étais enfin à portée de ma cible. Tranquillement, je sortais un kunai de ma poche, calculant la distance, la force du vent et la possibilité qu'il m'entende et déguerpisse avant ou pendant mon lancé. Sa tête était enfoui dans un amas de branche, les oreilles recroquevillés en arrière. C'était ma chance. D'un geste net et précis j'envoyais mon arme en direction de la pauvre bête qui tombait alors sous le tranchant de la lame.

Je m'approchais de mon butin avec un pincement au cœur. Moi qui était remplit d'un espoir nouveau, devait encore aujourd'hui mettre fin à la vie innocente d'un être qui n'avait rien demandé à tout cela. Je balayais cependant mes pensées d'un mouvement de tête avant de récupérer mon arme ainsi que la dépouille du lièvre, découpant son abdomen pour en vider les organes qui aurait pu durant le voyage salir la peau ou la viande. Une fois fait, je repartais vers la grotte. La matinée était à peine entamé et pourtant la Mort s'était déjà frayée un chemin jusqu'à moi. Cette pensée me fit repartir dans mes sombres songes, chaque pas appuyant encore plus sur le paradoxe de mon existence. Désirer à ce point que la vie et l'espoir guide mes pas, et pourtant continuer à danser avec la souffrance et le trépas. Pourquoi tout ne pouvait pas être aussi simple que dans les histoires que l'on conte aux jeunes enfants ? La réponse venait d'elle-même. Car avant que le soleil ne se lève et nous baigne de sa chaleur dans un jour merveilleux, il fallait passer par la sombre nuit où seul la lumière vacillante des étoiles pouvait nous guider. C'était comme ça.

Parce que nous le devions.

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Chinoike Hitagi
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Chinoike Hitagi
Parce que nous le devions

Je papillonnais des yeux, j’avais froid, horriblement froid, comme toujours j’avais envie de dire. Enroulé dans mes fourrures, je me renfonçai le plus possible pour espérer trouver quelques heures de sommeils en plus, mais en vain. Mon corps avait décidé que j’avais dormis assez longtemps. J’aurai aimé rester plus longtemps enfoncées dans mes draps, à ne rien faire, juste attendre que le temps passe, inexorablement, sans que je n’ai d’accroche sur lui, que je me fasse emporté par sa longue valse, interminable. Mais, je n’avais pas de temps à perdre, malheureusement pour moi, procrastiner, patienter, ne pas bouger, profiter d’une pause, je ne pouvais pas faire cela. Il y avait tant à faire et pourtant, paradoxalement, nous étions si peu nombreux. Malgré mon envie de me rendormir, je n’avais pas le droit, c’était interdit.

Je sortis de mes draps, nues et grelottante sous l’air ambiant, ne tarda pas à m’habiller, enfilant mes sous-vêtements, puis une culotte longue, puis un débardeur, puis un pantalon, une première paire de chaussette. Ce fus ensuite le tour à un maillot à manche longue, un surpantalon, un pull, un kimono, une veste, une seconde paire de chaussette, une troisième paire, puis finis par enfiler mes énorme botte en cuir. Puis, esquissant un bâillement, attrapa mon énorme sabre et la fatigue dans l’âme me dirigeai vers l’entrée, j’étais de corvée de surveillance. Alors que j’arrivais, mon prédécesseur, me serra la main et disparu dans la grotte, heureux de quitter cet horrible poste. Il m’indiqua néanmoins qu’un Chinoike était déjà dehors, en la personne de Tsumi. Devant moi, un timide feu dansait, heureusement, un renfoncement utilisé comme poste de garde protégeait du vent, du froid et permettait de voir tout le monde rentré et sortir, sans pour autant être visible de loin.

Je baillais à m’en faire décrocher la mâchoire, puis, posant mon sabre sur mes genoux, commençai  à monter la garde. Ce n’était guère un métier très passionnant, ni réellement fun. Pour ainsi dire, je détestais faire cela, mais quelqu’un devait le faire  et cette fois, c’était tombé sur moi, malheureusement. Surtout que patienter à ne rien faire développait l’appétit et je n’avais comme seule bouffe que du bœuf séché, autant vous dire que je crevais la dalle. L’aube était levé depuis déjà quelque temps et je voyais le soleil se refléter un peu sur l’énorme couche de neige. Au moins, il y avait du soleil, ce n’était pas si mal. Et alors que je réfléchissais à cela, je repensai à ce que m’avais dit mon cousin de garde avant moi, Tsumi était sortis.

Si je devais définir Tsumi, je dirai probablement que c’était un gars bizarre, étrange. Je ne pouvais pas réellement dire ce qui me gênait chez lui…

Peut-être le fait que cet enfoiré à buter un gamin ?


Je ne pipais mot intérieurement, car on touchais du bois. A mes yeux, la violence, la guerre, tout cela était légitime pour asseoir la domination que nous méritions, mais tout cela ne devait pas toucher le clan. La famille était sacrée à mes yeux, attaquer un membre du clan, c’était tout simplement un acte de haute trahison à mes yeux. Je me faisais la réflexion que si j’avais été l’intendante ou la cheffe, je lui aurai probablement décollée la tête des épaules.  L’intendant avant Etsu n’avait pas pu s’y résoudre et celui-ci avait été emprisonné dans une geôle au fond des grottes durant des années. Aucune personne ne pouvait en ressortir saine d’esprit, encore plus quand de base, on avait probablement un sérieux pète au casque. Je ne m’étais jamais retrouvé avec celui que je voyais comme un renégat. Mais, si Etsu l’avait libéré, lui avait absous son immonde péché, c’est qu’il y avait une raison, non ? Je grinçais des dents, probablement que toute aide était bonne à prendre. Mais, j’étais sceptique à penser à cette aide là. Sur ce coup-ci, je ne pouvais pas être d’accord avec Etsu, je ne pouvais pas lui faire confiance… Pour tuer un gamin portant le même sang que nous, on ne pouvait qu’être un dégénéré. Je ne lui avais jamais parlé, je n’avais jamais cherché, car au fond de moi, il m’effrayait. Non pas que son air famélique me fasse peur, non j’étais et plus grande et plus large que lui, non, disons plutôt, qu’à mes yeux, il était l’échec, la consécration ultime de l’incapacité à fédérer tout le monde sous un but commun…

J’avais beaucoup d’apriori envers lui et encore une fois, si ça n’avait pas été Etsu, je pense que je l’aurai déjà tué, si quelqu’un ne s’en était pas occupé avant moi, j’imaginais sans problème la réaction de Ryuku ou Kameijiro. Mais, autant que cela puisse me déplaire, je devais suivre les ordres de mon intendante, à point, c’est tout ! Son cas me faisait beaucoup réfléchir, tellement que ma petite tête me faisait mal à force d’y penser. J’étais devenu plutôt forte pour exprimer mes sentiments avec des mots, pouvoir définir ce qui se passait en moi. Mais, alors mettre une explication sur le comportement des autres et ce qu’ils me faisaient ressentir était un peu plus compliqué, je n’étais tout simplement pas habituée et je n’avais pas vraiment envie, de peur de comprendre une partie de ce que j’étais. Je préférais la simplicité de mon existence et de mon esprit.

Grignotant un de mes morceaux de bœuf fumé, mon ventre criait famine et j’étais encore bonne pour plusieurs heures de garde. Mais, alors que je commençai à me plaindre et insulté la neige autour de moi, je vis la silhouette que je redoutais passa devant, je vis dans sa main qu’il avait un lapin et à cette vision, mon ventre se mis à grogner et l’eau me monta à la bouche. J’avais deux possibilité, faire fi de ma peur et écouter mon ventre qui ne désirait que manger, ou alors le laisser passer et avoir toujours faim. Finalement, considérant que ma faim était trop importante, je hélai avec arrogance et envie le Chinoike à quelques mètres de moi :

« Eh, c’est un bien beau lapin que voilà, viens donc le faire cuire sur le feu ! »

Ma voix n’avait aucune trace de gentillesse on pouvait me forcer à vivre sous le même toit que lui, mais pas me forcer à l’apprécier. Mais, j’avais faim et puis, ce lapin ne se conservera pas bien longtemps dans le froid, je le savais. J’étais allé plusieurs fois à la chasse pour le clan et conserver la nourriture était certes devenu quelque chose que nous connaissions, mais cela n’empêchait pas que le gout du lapin frais était infiniment meilleur. Pourquoi j’avais appelé Tsumi ? Parce que nous le devions, dévorer ce lapin !


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Chinoike Tsumi



« " L'envie est un scorpion qui se pique lui-même. »

Mais la route vers la rédemption est pavé de péchés. L'un des plus sournois et des plus paradoxale est, et restera toujours l'Envie. Le chemin du retour était entrecoupé de pensées fugaces sur la suite de mon existence. Allais-je enfin trouver une place au sein de ce Clan ? Parviendrais-je à me faire accepter des autres ? Leurs avis sur moi allaient-ils changer comme je comptais le faire moi-même ? Tant de questions en suspends dont seul le temps détenait les réponses. Cela faisait quelques printemps que j'avais retrouvé les miens. Pourtant, dans leurs yeux, je pouvais toujours voir la méfiance, le mépris et la rancoeur à mon égard. Rien de surprenant, même si j'avais espéré que les choses s'améliore un peu plus rapidement.

L'entrée de notre demeure se dessinait un peu plus dans l'horizon immaculé qui, avec la réverbération du soleil, me calcinait violemment la rétine. Mais malgré la douleur, c'était un paysage on ne peut plus magnifique que j'aimais à contempler sans modération. La montagne mystique et ses flancs abruptes. Ce manteaux neigeux qui glissaient paisiblement jusqu'au lac gelé, dont l'eau cristalline scintillait des milles feux sous les rayons du soleil. Un spectacle d'une beauté inouïe cachant une rudesse à y vivre tout aussi implacable. C'était notre chez-nous, non pas par choix certes, mais c'était tout de même là où l'on vivait et j'en étais ravis.

Mes pas brisaient l'espace qui me séparait de l'entrée de la grotte. La journée venait tout juste de commencer et pourtant il me restait tant à réaliser. Le lièvre que j'avais attrapé tantôt n'allait pas rester frais éternellement et il me fallait encore en enlever la peau et cuir la viande avant qu'elle ne dépérisse. C'était plongé dans ce planning morbide qu'une voix inconnu m'interpellait. En regardant la source de ces paroles, je pouvais constater que je n'étais pas si seul que ce que j'aurais pu penser. Une jeune femme se tenait là, près d'un feu aux abords de l'entrée. Il était logique, aux vues de notre situation, qu'il nous fallait des sentinelles pour veiller à ce que personne puisse venir nous nuire. Pourtant c'était un concept auquel j'avais du mal à me faire. Encore quelque chose sur lequel je devais travailler.

Elle m'invitait à partager mon butin. Honnêtement dans un premier temps, j'avais envie de faire la sourde oreille à son appelle. Dans sa voix, rien ne laissait penser qu'elle faisait ça par gentillesse ou par désir de partager un moment avec moi. J'avais bien comprit que tout ce qui l'intéressait, c'était la viande fraîche qui se présentait à elle. L'Envie est une maîtresse cruelle. Et si la mienne ne me donnait aucune raison d’accéder à sa requête, il s'agissait pourtant là d'une aubaine à ne pas manquer. Qui sait ? Peut-être que ce moment pourrait être les prémices d'une première amitié ? Ou tout juste une bonne occasion de montrer que je n'étais pas que le monstre qu'on pouvait raconter. J'hésitais un moment, pensant au « pourquoi » je m'étais mit en chasse. Et après réflexion, rien ne m'empêchait d'essayer de sociabiliser avec elle.

Je m'approchais d'elle d'un pas incertain. Le foyer qui était à ses cotés, brûlait d'une légère flamme pourtant vivace. Juste ce qui fallait pour se maintenir au chaud, sans pourtant alerter une quelconque position et bien assez pour faire cuir la viande de ce pauvre lièvre sans en briser la saveur. Je me baissais à coté d'elle et sorti un kunai. De mon autre main, je me saisissais de la pauvre bête, découpait et retirait la fourrure du reste de la carcasse, avant de l'accrocher à nouveau à ma ceinture. Si j'étais prêt à partager de la viande avec ma camarade, la peau quant à elle servirait d'autres desseins. Une fois fait, je lui tendais le lièvre à bout de bras. Je ne savais comment elle voulait se débrouiller pour faire cuire ça et honnêtement, dans mon esprit, j'avais déjà fait un trop grand pas de géant pour pouvoir directement continuer ma marche sociale. Puis après tout, c'était bel et bien un partage que l'on vivait. Alors, après tout le mal que je m'étais donné pour quérir ma proie, elle pouvait bien se charger de la cuisson... Non ?

« Tiens... Je ne sais pas comment tu veux le faire cuire alors... J'te laisse faire si tu veux bien ? »

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Chinoike Hitagi
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Chinoike Hitagi
Parce que nous le devions


Je vis la silhouette fine s'arrêter, figer, comme un lapin qui aurait senti le fumet d'un prédateur lorsque le vent avait tourné. Cette perspective me faisait gloussé, de m'imaginer moi en tant que prédateur avait un côté excitant, presque bestial. Un sourire figé sur les lèvres, sans détourner le regard, j'attendais de voir la réaction du dénommé Tsumi. Je ne pouvais pas nier que ce malaise étrange persistait dans mon esprit et dans mon être, non pas qu'il me fasse toujours peur, disons qu'il était quelqu'un que je n'aurai jamais pensée côtoyer, c'était comme un mauvais rêve qui se réalisait, un délicieux lapin en plus. C'était comme se retrouver nez-à-nez avec un mythe, quelqu'un qu'on a toujours connu, mais jamais vu, jamais même pensé le voir. Ce malaise étrange en moi avait créé une boule d'anxiété dans la poitrine, qui semblait grandir, de minute en minute.

Oui, c'était probablement cela, j'étais anxieuse, mais la faim avait été plus forte, c'était que ce qui m'avait fait prendre ce risque… Etais-ce réellement un risque ? Pouvais-je sincèrement considérer cela comme un risque ? Car après tout, Tsumi n'était plus censé être dangereux, enfin Etsu avait choisi de le ramener. Elle avait probablement fait un examen de la santé mentale et du danger du type… Sur ce coup, je ne pouvais qu'avoir confiance en Etsu et confiance en moi… De toute manière, de quoi avais-je peur ? Qu'il nous puisse nous attaquer ? Il n'était probablement pas assez fort et toujours pas assez remis, malgré les mois qui étaient déjà passés, pour espérer gagner… Enfin, contre des personnes telles que Miyuki, Ryuku, Etsu, Fuyu, Zennosuke, Kameijiro, il serait ridicule d'attaquer quelqu'un, pour ensuite se faire descendre comme un lapin. Si jamais il avait vécu depuis son retour sans faire de vagues, c'était probablement aussi parce qu'il ne voulait plus de cette vie seule, non ?

Je secouai la tête à trop réfléchir, j'avais mal au crâne et tout cela commençait à m'agacer. Après tout, j'étais Hitagi, depuis quand je réfléchissais autant ? C'était ridicule. Depuis jamais, non de dieu ! Ou était passé ma spontanéité ? Je me forçai à arborer une face égale, mettant dans un coin très reculés de ma mémoire mes interrogations, j'avais clairement trop la dalle pour espérer avoir une réflexion saine. Enfin, même une réflexion tout cours, ça fait beaucoup de blabla intérieur pour ressortir avec plus de questions qu'en entrant ! Ca me gavai et je décidai de simplement suivre mon instinct et puis basta. Au pire, je devais me forcer à avoir confiance en mes camarades et puis point barre. Ce qui se passera, se passera et trêves de bavardage inutile. Je n'avais qu'à réagir avec instinct et tout se passera bien.

Finalement, lorsque je portai de nouveau mon intérêt au renégat du clan, après avoir décidé que trop réfléchir me déplaisait, celui-ci était en train de se diriger vers moi. Ce qui m'étonna, enfin non, pas vraiment, ce que je notifiais, c'est que sa démarche était incertaine, ce qui devait témoigner d'une crainte… Je ne m'en formalisais pas, je préférai même qu'il ait peur de moi, plus que je puisse avoir peur de lui, c'était mieux comme ça. De toute manière, à cet instant précis, je décidai de me concentrer intégralement sur mon ventre et mon estomac, sans que mes pensées puissent esquisser la moindre de leurs petites sœurs. J'arborai alors un sourire carnassier, plus pour le lapin que pour lui. Le gars finis par s'asseoir à côté de moi, à distance néanmoins, puis sans un mot, commença à dépecer le lapin avec un kunai. Puis, il me le tendit, incertain, en me demandant de le faire cuire à sa place si je voulais bien. Hochant la tête avec presque gravité, car faire cuire le lapin était quelque chose d'important, je pris délicatement le rongeur sans peau dans mes mains, puis, prenant mon sabre posé derrière, je le dégainai et avoir l'imposante lame, trancha rapidement le ventre du gibier. Mettant mon gant dans la bouche, je tirai pour en extirper ma main, que je me dépêchai d'enfoncer dans le bide de la bête et arracha les entrailles que je jetais par terre sans ménagement et sans répugnance. Puis, empalant la bestiole de tout son long sur la lame, je la plaçai sur le feu, pour que la viande puisse bien cuire. Je faisais tourner ma lame de temps en temps, pour une cuisson uniforme. En sentant les premiers effluves, l'eau commença à me monter à la bouche et mon bide se mit à grogner.

Honnêtement, maintenant que je côtoyais Tsumi, il semblait bien moins impressionnant, légendaire, il était plus… pitoyable et minable. Il semblait effacé, banale, je pourrai même dire servile devant moi. L'idée d'avoir un larbin qui exécutait mes tâches et me suivait sans rien dire était plutôt intéressante et je ne la faisait pas quitter mon esprit. Etant à seulement un mètre de moi, il semblait si maigre, si faible, si… brisé. C'était le mot, ce jeune homme de quelque année mon aîné était brisé autant physiquement que mentalement. Il n'était plus si effrayant, ma boule d'anxiété disparue rapidement devant cette vision pathétique.

Il me faisait presque pitié, la même pitié que je ressentirai devant un chien blessé. En y pensant quelques secondes, une image traversa mon esprit, Tsumi était comme un chien abandonné qu’on aurait harponné avec une charogne et qu’on aurait forcé à partager, c’était absolument cela… Je trouvais excitant et flatteur l’idée de faire de Tsumi mon chien à moi. Après tout, un chien ne vivait que pour son maître et ce dernier ne lui rendait que de l’amour… J’étais tout à fait capable d’offrir de l’amour à ce jeune homme, il n’était pas moche, son côté famélique avait presque quelque chose de… sexy ? Non, viril, c’était cela, c’était à la fois viril, mais il possédait en lui une douceur, une fragilité énorme… il était faible et je voulais le remettre sur pied qu’il m’obéisse. J’aimerai avoir quelqu’un comme cela, qui m’obéisse et que j’entretiendrai. Je ne réfléchissais plus, je ne faisais que suivre le fil de mon instinct, tranquillement. Je trouvais l’idée excitante et séduisante, puis les mots s’empilaient en moi. Car maintenant que je le voyais comme il était, brisé et en manque de tout, je ne le haïssais point. J’avais beau trouvé que ce qu’il avait fait était horrible, dégeulasse, à gerber, il avait payé le prix fort, enfermé longtemps dans un trou, sans rien. On devait pardonner au chien qui avait fait une bêtise pour qu’il ne puisse plus recommencer.

Je devais bien entendu tâter le terrain, pour être sûre de ce que voulait le jeune homme, nous n'avions échangé que quelques phrases, mais je voulais tenter la chose. Faisant tourner une nouvelle fois mon sabre. Je me décidai enfin à lui adresser la parole, d'une voix qui ne respirait plus la haine, ni même la pitié, juste la même voix que j'aurai eu si jamais le jeune homme était vraiment un chien abandonné, un mélange de gentillesse et de compassion avec une pointe de pitié :

« Bon Tsumi, ça s'ra bientôt chaud ! Merci d'me faire confiance pour la cuisson ! »


Puis, après quelques secondes, sortis le lapin des braises, puis tourna la lame vers mon cousin et déclara :

« Tiens, vas-y sers-toi, t'en as plus b'soin qu'moi d'toute façon ! Et attention, c'est chaud ! »

Puis, une fois servis, ramena ma lame vers moi et commença à picorer des petits morceaux de viande brûlante que j'enfournai dans ma bouche. Et entre deux bouchées, déclara :

« Ah, sinon, moi c'est Hitagi, heureuse d'te rencontrer ! »





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Chinoike Tsumi



«For a memory of one kind word, she would stay among the beasts.»

La jeune femme s'affairait aussitôt, me laissant le temps de la regarder plus en détail. En soit, elle n'avait rien de bien différents par rapport aux autres femmes du clan, le même teint pâle, les mêmes yeux couleurs sangs, plus ou moins la même carrure qu'imposait de vivre dans ces montagnes. Non, sa particularité se dessinait dans la couleur de ses cheveux. Un bleu bien étrange qui pourtant lui donnait une singularité assez amusante, le tout entrecoupé d'une mèche rebelle qui arborait la teinte de ses yeux. Un curieux personnage en soit, mais un enfant du désespoir sans nulle doute. Cela, j'arrivais à le percevoir que trop facilement. Nul besoin d'une vue complète pour percevoir dans sa gestuelle et sa manière d'être qu'elle aussi avait souffert. C'était devenu par fatalité l'adage de notre génération, une croix que nous portions tous à notre manière. Certains se contentait de jouer les durs, d'autres tentaient d'oublier leurs peines dans un altruisme exacerbé mais au combien égoïste. D'un premier point de vue, j'aurais dit qu'elle faisait partie de la première caste.

Sans d'autres paroles, elle dégainait son sabre. Une lame qui me paraissait bien trop grande pour le travail à faire mais je restais silencieux, observant, jaugeant cette personne qui peu à peu se révélait à moi. D'un geste sec et rapide elle ouvrit le lièvre se défaisant sans outre mesure des abats qui la constituait, les jetant plus loin sans conscience ni respect envers la pauvre bête. Un élan de dégoût m'envahit, car bien que je m'étais promis de me forcer à comprendre et apprécier chaque membre du Clan, je ne pouvais accepter certains de leurs actes. Celui-ci, aussi futile pouvait-il lui paraître, était pour moi la raison même qui m'avait pousser à la faute. Un déni de l'être vivant, de ce qui le compose et fait ou faisait de lui ce qu'il était. Réduit à un simple morceau de chair, je vis ma proie se faire empaler de part et d'autre par la froide lame de ma camarade, qui exposait les deux à la chaleur de ce foyer dont la chaleur n'arrivait à réchauffer mon cœur face à cette scène glaciale. Même si je savais qu'au fond de moi, il n'y avait pas tant de moyen que cela pour s'occuper de ce pauvre être, je ne pouvais m'empêcher de le revoir avant que la mort ne s'abatte sur lui. Mon poing se crispait, serrant la neige en son creux, refroidissant le courant ardent de ces pensées qui me révoltait au plus haut point. Pourquoi devions nous sans cesse détruire pour créer ?

Mes pensées fuyaient ici et là, le regard perdu dans le rougeoiement dansant des braises qui gisaient devant moi. Il était étrange de penser que mes premiers échanges seraient aussi peu convainquant. Je savais la promesse faite à Etsu concernant cette famille qui m'avait lâchement oublié à la Mort, mais je ne pouvais, au plus profond de moi, faire aujourd'hui aussi facilement ami-ami avec eux. Certes, ce n'était pas cette jeune femme qui m'avait condamné à ces années de perdition dans un trou au fin-fond d'une montagne mais pourtant, tout en elle semblait respirer le même ressenti que j'avais eu par le passé. Quand les autres me regardaient de haut, me méprisant par la pitié et cette fausse bonté motivé par on-ne-sait-quoi.

J'étais surpris de voir qu'elle connaissait mon prénom. Ou du moins, qu'elle savait que celui-ci était le mien. Après tout, j'avais très vite comprit que la sombre légende du tueur d'enfant avait fait son chemin dans le Clan. J'avais été le croquemitaine des jeunes esprits que les anciens aimaient à citer lorsque leurs progénitures n'allaient pas dans leurs sens. Il était si triste de voir qu'un seul acte avait réussi à faire de moi un monstre, alors que je ne désirais que la vie. Ma morbide réputation me précédait à nouveau, je ne pouvais qu'apprendre à m'y faire. Aussi difficile cela pouvait être.

La jeune Chinoike tournait encore sa lame au dessus du feu quand elle se mit à la brandir face à moi. Il semblait que le lapin était cuit à sa convenance et sans un mot, je quérais quelques morceaux, faisant fit de l'abjecte sous-entendu qu'elle venait de dire. J'étais persuadé qu'elle ne se rendait pas même compte de la portée de ses paroles, pensant bien faire, comme tout ceux qui se devait de faire avec ma présence. J'étais à la fois agacé et assez fier d'arriver aussi facilement à tenir le coup face à toutes ces choses qui à l'époque, avait eu raison de ma raison. Une pensée jaillissait alors. Faisais-je si pitié que ça ? Etais-je si maigre pour que l'on me regarde avec tant de pitié et de fausse compassion ? Il était vrai que mes dernières années n'avaient pas été les plus simple bien au contraire. Souvent je repensais à ces trois années d'horreurs, me demandant comment j'avais bien pu survivre à cela. Mais si j'avais pu me sortir de cet enfer, ce n'était pas pour replonger dans la malveillance. Etait-ce peut-être là tout ce dont il était capable au plus profond de leurs cœurs ? De la pitié, pour mieux cacher les faiblesses de leurs âmes, s'offrant ainsi une certaine force les murant un peu plus dans ce qu'ils pensaient d'eux ? Mes réflexions étaient bien trop sombres à mon goût, mais je ne pouvais m'en empêcher. Chassez le naturel et il revient au galop, ce n'était que dans la nature profonde et sauvage que je trouvais la lumière. Mais je me devais de faire taire mes penchants solitaires. Ne serait-ce que pour elle et la chance qu'elle m'avait offert de vivre cette seconde vie.

« Enchanté Hitagi... Et merci pour ce repas. »

Je me trouvais faux. Même si mes paroles n'avaient à mon sens, rien laissées transparaître de mes ressentiments, je ne pouvais que penser à ce que je me forçais à devenir. Qu'importe, quitte à jouer le jeu, autant le jouer jusqu'au bout.

« Et du coup, tu fais souvent la sentinelle ? Je veux dire... C'est ton poste officiel ? C'est pas trop dur d'être tout le temps dehors à attendre qu'il se passe quelque chose ? Ca fait un moment que je suis là et je t'avoue que j'ai encore du mal à comprendre le fonctionnement du Clan...»

Il fallait jouer le jeu, je le lui devais.

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Parce que nous le devions

Je le dégoûtais, tout dans la démarche, le comportement de Tsumi montrait qu'il ne me portait pas dans son cœur. Il me détestait probablement, alors que je m'étais comportée avec lui comme avec tout le monde. Je secouais la tête de manière imperceptible, légèrement déçue. Après tout, j'aurais aimé qu'il puisse m'apprécier immédiatement, que je sois comme une déesse à ses yeux, mais les choses étaient plus compliquées. Je ne pouvais pas m'empêcher de porter l'héritage de cet être décharné devant moi. Après tout, c'était des membres de ma trempe qui lui avait fait subir ça, en plus d'avoir créé un contexte qui définitivement ne convenait pas à cet être… évanescent et fragile. Des figures comme cela, je n'en avais jamais rencontré, c'était comme découvrir une autre philosophie, une autre manière de vivre. Sa haine et son dégout à mes yeux étaient légitimes, après tout, je n'étais pas une sainte, je traînais moi aussi mes casseroles. Mais, cependant, je n'abandonnais pas, je voulais faire de Tsumi mon chien, mon larbin. Encore une fois, ce n'était pas un sort aussi détestable qu'on pourrait le croire aux premiers abords. Non, non, c'était même un grand honneur que je lui faisais, j'étais capable de payer en nature pour ses services… Je voulais le dominer, l'asservir, pour qu'il ne soit qu'à moi et à moi seule. J'étais têtue et je ne voulais pas abandonner.

Telles étaient les pensées qui m'avaient traversé l'esprit alors que celui-ci picorait. J'avais aussi picoré de la chaire de lapin, scrutant chacun de ces mouvements, comme un prédateur scrutait sa proie. L'image de prédateur me fit décrocher un petit sourire, que je m'efforçai de dissimuler. Après tout, je voulais gagner la confiance du jeune homme, je ne pouvais pas l'effrayer, ni percevoir l'animalité qui bouillonnait au fond de moi. Ce n'était pas le bon moment.

Je lançai un sourire franc et sincère lorsque celui-ci me remercia pour le repas et qu'il était enchanté de me rencontrer. Même moi, je discernais que ce n'était pas tout à fait sincère, mais je n'en avais que guère cure, après tout, nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes, je ne pouvais pas attendre de lui, une confiance aveugle, ni même pardonné si rapidement à ceux qui voulait sa mort… moi y compris il n'y avait pas si longtemps que cela.

Je continuais de grignoter des morceaux de lapin, cherchant à me rapprocher du feu le plus possible, pour me réchauffer, j'avais toujours intensément froid. Et malgré le fait que mes pensées d'asservissement de mon camarade m'avaient occupé, je ne pouvais pas ignorer désormais les grelottements qui parcouraient mon corps. Alors que je ramenais mes mains vers ma bouche pour souffler et essayer que mon haleine réchauffe ma face, Tsumi se tourna alors vers moi et me questionna sur ma présence ici, en tant que sentinelle, sur les difficultés à faire ce travail. Il m'indiqua aussi qu'il avait encore un peu de mal à comprendre parfaitement le fonctionnement du clan.

J'avais dardé mes prunelles sur lui et celle-ci s'illuminèrent, pleine de beaucoup d'émotion, de la joie en faisait partie. Le fait qu'il puisse oser me poser des questions étaient signe qu'il essayait au moins de s'ouvrir à moi et cela me faisait intensément plaisir, car je pouvais gagner sa confiance. J'en attendais même pas autant d'avoir une telle chance. J'étais si heureuse que j'en oubliais le froid qui tiraillait mon être quelques instants auparavant. Posant mes mains sur mes cuisses, j'en profitais pour reprendre un lambeau de la chaire du lapin, dont la carcasse était toujours empalée sur mon sabre, lui-même planté à la verticale dans le sol. Puis, après avoir terminé ma bouchée, détournant les yeux de Tsumi, les plongeant dans le lointain, dans la lande enneigée, cherchant la réponse la plus vraie, la plus générale, la plus adéquate. Finalement, après quelques secondes de mutismes, je pris la parole, d'une voix enrouée par le froid et un long mutisme :

« Non, c'est pas vraiment un poste officiel, disons plutôt qu'c'est une fonction que je suis capable de faire… Faut qu'tout l'monde mette la main à la pâte. Nous avons tant à faire, mais nous sommes si peu nombreux, alors faut bien cumuler les choses qu'on peut faire. Et puis, il faut faire des efforts pour le clan, supporter le froid malgré son dégout profond en fait partie, même si on exècre le froid. Ça peut parfois être long, fastidieux et il ne s'passe rien, jamais. Mais, c'est le prix à payer pour essayer de survivre, de se protéger les uns, les autres. Au final, nous sommes une meute de loup à mes yeux, nous collaborons tous pour que la majorité ait une existence décente, pour que nos descendant ne vivent pas une existence de haine, de colère, emprisonné dans la fatalité de son existence. Le but, c'est que nous soyons les derniers Chinoike à souffrir, que ceux qui fouleront cette terre après nous aient un avenir radieux, différent de cet enfer blanc que nous vivons. Seul, nous n'sommes rien, si nous restons unis, nous pouvons p't'être espérer une existence d'être humaine décente, au final, nous n'aspirons à une vie décente hors de cet enfer, c'est tout. On veut juste bien vivre. Si jamais personne ne fait d'effort, alors nous sommes tous destinés à crever comme une bête blessée. »

Je fis une pause, j'étais grelottante, le froid, mon insatiable ennemi était de retour et il se plaisait à me brûler. Soufflant de nouveau dans mes mains, j'essayais de me réchauffer, puis repris ma tirade, cette fois, je regardais les yeux de Tsumi :

« On n'est pas parfait clairement… on n'est pas des saints, on a fait des erreurs, c'qu'on veut, c'est juste que tout le monde puisse bien vivre, que ce soit toi, moi ou même Etsu. Mais, si on veut tous bien vivre, faut faire des sacrifices maintenant, pour récupérer ce qu'on a sacrifié plus tard, pour que plus jamais l'un de nous n'ait à souffrir. Du coup, on essaye de faire tout ce qu'on peut, pour s'faire une place au soleil. Faire des missions pour et devenir plus fort et faire grandir l'aura du clan, pour récolter de l'argent pour nourrir nos vieux et nos gamins. Même si pour cela on doit malheureusement piétiner certaines personnes extérieures, personne qui n'aurait peut-être pas hésité eux aussi à nous piétiner. C'est tuer et ou être tué, nous nous sommes déjà fait tuer une fois, alors, on essaye de survivre, on a fait le choix de survivre, par tous les moyens… »

Ma voix, telle une brise s'arrêta, puis dans un dernier sursaut murmura, plus pour moi-même que pour le décharné à côté de moi :

« C'est pas juste, mais la vie est injuste… Les belles pensées, les belles paroles ne marchent qu'avec ceux qui pensent pareil… Trop bon, trop con malheureusement… »

Je ne pipais plus le moindre mot. Après tout, j'avais ouvert la boite de Pandore, de beaucoup de choses. J'avais dû mettre des mots sur ma réalité, enfin sur celle qui convenait le plus majoritairement au clan, celle de vouloir vivre décemment. J'avais moi-même compris beaucoup de choses sur moi-même et le clan. La réalité m'apparaissait alors beaucoup plus troublée qu'à mon habitude et le cafard s'installa en moi. Ma nature pessimiste remontait. Enfin, j'essayais de virer toutes ces mauvaises pensées, toute cette tristesse. Cela ne valait pas le coup de s'apitoyer sur son sort, il fallait être maître de son destin, enfin, c'était l'existence que j'avais choisie, être maître de mon destin, pour le clan !





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« It's true, we're all a little insane, but it's so clear now that I'm unchained »

Mais à trop jouer avec le feu on finit par se brûler. J'écoutais le monologue de ma camarade qui semblait profondément croire en ces convictions. Mots après mots, elle laissait s'écouler un flot de pensées qui pour moi semblait à la fois tellement logique et pourtant tellement méprisable. Pourtant, je ne pouvais détourner mon regard de cette vision. La voir ainsi prostrée, cherchant le réconfort et la chaleur dans quelques braises fumantes en témoignant de l'espoir d'un futur dont le chemin était parsemé de sang et de mort. Avec le recul, j'avais l'impression de me revoir plusieurs années auparavant. Quand les ténèbres étaient ma seule compagne, cherchant une lueur caché dans cet amas de pensées putrides dans laquelle la résignation nous plonge. Pour que le soleil brille à nouveau, il fallait passer par la nuit la plus sombre. Sur ce point j'étais entièrement d'accord. Et de toute manière, au vu de la situation du Clan, l'être ou pas ne changeait absolument rien à ce fait. Je continuais à rester là, la regardant s'enfoncer de plus en plus profondément dans les abysses de son esprit, offrant au froid la délicate étreinte d'un désespoir édulcoré par la promesse d'un avenir radieux.

« Elle me plaît cette petite... »

Mon œil se fermait, laissant se dessiner sur mon visage l'expression de mon agacement. Je savais ce que cela pouvait impliquer de laisser quelqu'un donner libre court à ses émotions. J'avais travailler sur ça, pourtant, je n'arrivais toujours pas à les faire taire. Cette qualité pour certains, cette connerie pour d'autres, donnait la vie à ces êtres informes qui sévissaient dans ma tête. Et le pire dans tout ça, c'était que je leur avais donné à chacun un nom.

« Dégage Yokubou »

« Allons, allons mon petit Tsumi, tu ne vas tout de même pas m'empêcher de me délecter d'autant d'Envie ? Ca serait tellement cruelle... Une si jolie femme, aux attraits si agréables... Ce serait une honte de ne pas en profiter... Pauvre petite créature... Désirant la vie par la mort, elle ne se rend même pas compte qu'elle nourrit de son vain espoir le même brasier qui a consumer son clan par le passé... Pauvre petite chose... »


J'ouvrais l'oeil découvrant avec une horreur cachée la non-forme qui entourait Hitagi. Quoi qu'il arrivait, je ne devais pas réagir. Ces choses n'avaient lieu que dans ma tête, je le savais. Pourtant, je la voyais comme je pouvais percevoir ma camarade. Une ombre serpentine aux yeux carmins se jouant des courbes de la jeune femme dont le regard restait figé sur le foyer crépitant. J'essayais tant bien que mal de continuer à me concentrer sur son monologue, ignorant les frasques perverses de cette hallucination qui continuait à se glisser sur la moindre parcelle de ce corps inconscient du mal qui la recouvrait.

« C'est exactement ça que je ne comprends pas. »

L'ombre s'arrêtait, me fixant d'un regard désapprobateur. Depuis le temps que je vivais avec eux, j'avais apprit à les connaître. Chacune de ces ombres existaient et s'animaient lorsque mon empathie exacerbée subissait les émotions et sentiments d'autrui. Il suffisait parfois d'une simple phrase pour tout déclencher, mon cœur battant alors au même rythme que ces âmes torturés partageant leurs lourds fardeaux avec moi. Nul personne n'était compliqué à saisir pour moi, il suffisait de poser la bonne question au bon moment et tout se déversait dans mon esprit, me plongeant avec eux dans la tourmente funestes de leurs blessures. Un supplice qui me faisait regretter à chaque instant de ne pas m'être plongé dans le mutisme le plus total.

« Vous avez, comme moi, tous envie d'un nouveau jour radieux où la souffrance n'est plus. Mais pour ça, vous êtes prêt à faire subir vos tourments à d'autres pour vous approprier ce qu'ils ont. Quitte à faire sombrer d'autres vies dans la même situation que la nôtre. Je ne vous comprend pas. Parce que nous n'avons rien, nous devrions envier ceux qui ont et chercher à nous accaparer leurs biens ? »
« Tsumi... »
Je regardais Hitagi et le serpent qui s'était figé face à moi, souriant à la pensée qui venait de me traverser l'esprit.
« Au final, c'est comme si tu avais porté un fardeaux sur tes épaules et que pour t'en débarrasser, tu l'imposais à quelqu'un d'autre. Pourquoi ? Parce que tu en as la force ? Le pouvoir ? Parce que l'on peut prendre à plus faible que nous quitte à les plonger dans la même souffrance que nous vivons ? Je ne vois rien de bien à la fin, ce n'est qu'un cycle qui continue d'exister... Comme un serpent qui se mord la queue à l'infini. »
Je marquais un temps, me délectant du regard de l'ombre qui aurait voulu fondre ses crocs sur ma gorge pour me faire taire.
« Je te comprend tu sais. Mais je crois que vous vous y prenez tous mal. Moi, quand je vois cette montagne et cette grotte, j'arrive à percevoir toutes les magnifiques possibilités qui s'offrent à nous. C'est comme si nous étions hors du monde, loin de tout le tumulte qui a causé notre perte. Tu vois ça comme une punition mais ne t'aies-tu jamais demandé si au final ce n'était pas une chance merveilleuse pour nous de tout recommencer à zéro ? Une page blanche, immaculé de tout où tout reste à construire ? Je pense que c'est un combat qui en vaut plus la peine que celui de prendre à quelqu'un d'autre et de replonger dans le chaos. Parce que, si on y pense, demain, si on revenait à reprendre notre place, ou faire encore plus grand, qu'est ce qui nous garantis que les générations futures ne subiront pas d'horreurs plus grandes que ce que nous avons connus ? »

« Imbécile, je n'aurais jamais cru entendre de telles sornettes venant de ta bouche mon petit Tsumi... Tu crois vraiment qu'en construisant quelque chose ici, ces êtres torturés vont trouvés la paix ? Je te le dis comme je le vois, ce ne sont que des âmes perdues, embrasés par l'Envie qui n'auront de cesse de vouloir prendre et détruire tout ceux qui voudront leurs destitués ce qu'ils croient mieux mérités. »
« Tu as sans doute raison... Mais si je peux offrir une alternative à tout ça... Je me dois d'essayer. »

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Parce que nous le devions

J'avais fait l'effort d'écouter l'avis de Tsumi, après tout, je voulais le guider vers le chemin qui le ressoudera au clan, cependant, en écoutant ses inepties, car c'est ce que c'était, je ne pus m'obliger de grimacer. Il venait de faire ce dont j'avais parlé tout à l'heure, de la belle morale, des belles valeurs. FOUTAISE ! La morale, les belles valeurs, ne sont que des freins, que la preuve inéducable de la faiblesse des autres. Dans le monde des shinobis auquel nous appartenons, c'est tuer ou être tué, dévorer ou être dévoré. En tant que prédatrice, je ne pouvais tolérer de me laisser dévorer, de perdre, de me faire marcher dessus. Je me forçais à avoir du respect pour Tsumi, pour ne pas lui parler trop violemment, je me forçai à la guider vers la voie du clan. Mais, à cause des foutaises qu'il avait balancé, j'étais irritée, je lui avais expliqué les prémices de ce que le clan pensait, si je lui en avais parlé, de la morale, ce n'était pas pour qu'on me la gerbe à la gueule. Non, je refusais qu'on me cause de morale, c'était ridicule, c'était faible... Mon regard gentil et compatissant avait disparu durant le long de son monologue mièvre et pitoyable. Je me forçai à souffler pour ne pas le disputer, après tout, le chemin que je voulais prendre avec lui, pour moi ne pouvait pas s'atteindre en si peu de temps. J'étais quelqu'un de pressée, je ne devais et ne pouvais pas l'être dans cette situation. Je me devais de rester calme, gentille et compatissante, tout en ramenant le clébard dans la raison.

On pouvait me demander beaucoup de choses, je pouvais me forcer à mieux me comporter pour faire de Tsumi mon chien, mais j'étais bien incapable de ne pas prendre un air déçu et dégoutté devant ces paroles. De même, ma voix allait être cassante, je le savais. Ce que j'allais dire n'allait pas être simple à dire, comme à entendre, mais je ne pouvais pas faire autrement, car après tout, si on n'était pas au moins un peu sévère, comme on l'était avec un chien ou avec un enfant, celui-ci ne comprenait pas.

Une fois qu'il eut terminé de parler, je secouai la tête pour bien signifier qu'il était dans le tort, vis-à-vis d'où il souhaitait aller. Après tout, il n'aurait pas été un Chinoike, son avis, je m'en serai bien passé, j'avais bien autre chose à faire que de jouer les oreilles attentives à un simple paysans sans clan, ni talent pour le chakra, son existence même ne m'aurait pas intéressé, ni ses pensées. Dans ce cas-là, nous aurions été deux vies impossibles à consigner et nous ne nous serions jamais rencontrés. Or, dans ce cas-ci, il semblait souhaiter se rapprocher du groupe que nous formions, du groupe des Chinoike, Tsumi voulait nous rejoindre et pour cela, il devait se débarrasser des inepties qu'il possédait. Or, pour son propre bien et le mien par la même occasion, je me devais de le mettre en garde, car après tout, on ne pouvait pas lui en vouloir, il n'était pas là depuis si longtemps. Si on voulait rejoindre un groupe, on ne pouvait pas être un boulet avec des idées rétrogrades pour le clan. Le propre de l'homme semblait être de toujours vouloir plus, ou plutôt l'homme qui gagnait de plus en plus, ne pouvait accepter de se soumettre à avoir moins que ce qu'il avait avant. C'était exactement le cas pour nous. Lorsque les vieux, que tout le monde nous avait rabâché toute notre vie que nous étions les véritables maîtres du pic de Motogami, que nous devions contrôler cette région, parce que notre sang, notre rang était spécial, alors on se prenait au jeu et voir que nous n'étions plus qu'une bande de loque blafarde cachée dans une grotte était rageant.

Enfin, bref, tout cela pour dire, que la vision du monde de Tsumi était trop pure, trop en inadéquation avec la nature violente et spartiate du monde que nous connaissions et que nous arpentions. S'il continuait sur cette voie, il finirait d'un, par mourir, mais de deux par emmener à la mort les plus faibles d'entre eux, qui oserait imaginer un futur resplendissant sans avoir à se battre. Si nous avions perdue tout ce que nous avions en nous battant, nous n'allions pas récupérer sans nous battre, c'était d'une logique enfantine. Et puis, tout le monde rêvait de plus, tout le monde était jaloux de son prochain, ceux qui ne ressentaient aucune jalousie était juste des hypocrite.

Je claquai de la langue, réfléchissant à ce que j'allais devoir dire pour lui faire changer d'avis. Finalement, ayant à peu près l'idée en tête, je pris alors la parole. Comme je l'imaginais ma voix était cassante et sévère :

« Comme j'te l'ai dit tout à l'heure, les belles pensées pour les autres, tout ça, ça n'a d'sens que quand tout l'monde partage c'te pensée, or c'pas l'cas. Epargne les autres et ils t'poignarderont dans l'dos, car désirant l'peu qu'il t'restes. Imaginons qu'on abandonne toute envie d'se tirer d'ici, qu'est-ce qui nous prouve qu'demain les paysans vont pas estimer qu'on est trop dangereux à cause d'nos pouvoir, ou même vouloir nos cavernes et décider d'nous crever eux-même ? Ou même pire, d'engager des shinobis pour terminer l'travail ? Il faut s'protéger sois-même et sa famille... Personne ne t'épargnera parce qu't'a été gentil avec les gens... Le respect, la gentillesse, c'est bien qu'en famille, mais ces gens sont pas not' famille. C'est des gens, qui comme tout l'monde veulent s'échapper d'la misère... Ils sont semblables à nous, sur tous les points. Et comme nous, ils n'hésiteraient pas à les sacrifier pour s'rapprocher d'leur but.»

Je fis une pause et déglutis calmement, mon rythme de parole était lent et mes yeux scotchés sur l'horizon, mais je réussissais à sortir des paroles sensé et logiques. Elle était symptomatique de notre vision et du monde qui nous entourais. Je repris calmement, toujours autant sévère, mais c'était une sévérité bienveillante, je faisais cela pour lui et aussi pour moi :

« C'est p't'être un cycle infinis d'souffrance, mais tant qu'tout l'monde pensera pas comme toi, jamais ça s'terminera... Et si on est les premiers à abandonner, on s'ra les premiers à s'faire baiser. »


J'étais plutôt fière de moi, j'arrivais à construire une réflexion, j'avais des arguments sensé et non pas manichéen. Honnêtement, au plus profond de moi, il était vrai que je savais que Tsumi avait raison, or, ce dont il parlait était tellement irréaliste et impossible à mettre en place. Encore une fois, avoir de la bonne volonté, des belles valeurs, c'était bien, mais seulement si les autres les partageaient avec toi. Cependant, je n'avais pas fini de répondre à Tsumi, car il y avait un point qui me gênait et m'énervait sincèrement et j'allais le lui expliquer :

« Tu penses vraiment que cette montagne et cette grotte représente une quelconque chance ? Cet endroit est un enfer. J'vais t'raconter une histoire. Quand j'avais huit ans, j'me suis paumée dans ces grottes, si mon vieux m'avait pas r'trouver j's'rai morte et personnes auraient rien pu faire pour moi. Cet endroit est inhospitalier, la nourriture y est raie, la terre infertile. En fait, il n'y a rien de bien ici, autant pour vivre, que pour survivre. J'sais pas pour toi, mais il n'y a rien à construire, on ne peut rien construire ici, ni une vie paisible, ni une survie. Moi, j'ai pas envie d'me poser la question tous les jours d'savoir si mes enfants pourront manger à leur fin, si mon dernier né n'est pas mort durant la nuit à cause du froid, ou de la chaleur parce qu'il était trop proche d'moi. J'veux pas d'venir stérile à cause d'une putain d'aménorrhée parce que j'ai rien à bouffer à cause d'une énième cherté. On ne peut rien construire dans cette montagne. R.I.E.N. Rien. Mais, j'sais même pas pourquoi j'te dis ça, tu d'vrai être celui qui le sait le mieux, parce que t'as été enfermé des longues putains d'années dans le froid, sans chaleur, ni nourriture. Ta survie est déjà un exploit...»


J'étais quelqu'un de terre à terre, j'avais des préoccupations simples, savoir si je pourrai nourrir ma famille, rien de plus, rien de moins. On ne pouvait rien construire ici, c'était une certitude et Tsumi devait bien le savoir, lui qui avait vécu dans cette montagne durant si longtemps, sans le minimum que confort que nous avions réussis à rebâtir. L'avenir que voyait Tsumi n'était pas un avenir viable, il était stérile, comme ces contrées inhospitalières et froides.

« La question n'est pas de savoir, quelles monstruosités on risque de laisser sur notre chemin, quelles horreurs nous allons produire pour nous hisser là où est la place que nous méritons, la place inscrite dans notre sang. Peu m'importe les conséquences de mes actes, même si j'dois crever un pays entier de ses habitants, j'le f'rai. La question, c'est quel avenir nous allons laisser aux enfants de la prochaine génération. Et si j'dois m'sacrifier, alors, j'le f'rai, pour qu'plus jamais, des gens soient capables des horreurs qu'nous allons faire. Il s'agit d'fermer l'cycle d'la haine en cristallisant toute cette haine... Il s'agit d'se sacrifier pour un avenir plus beau pour tout... Réfléchir à sa propre échelle d'individu est caduque. On devrait tout faire pour ses enfants. J'sais qu'd'mander l'sacrifice est une grande chose et dans les faits, j'forcerai personne à s'sacrifier... C'que j'veux, c'est un vrai avenir, même si pour cet avenir, j'dois crever comme une chienne ! On a un pouvoir, le ciel à décider de nous offrir ce pouvoir, c'n'est pas pour rien en faire... On s'doit d'assumer ce sang qui coule dans nos veines, qu'on l'ait voulu ou non. »


Je replaçai mes yeux et mon attention sur Tsumi, je frissonnais de peur, oui, j’avais peur en l’avenir, j’étais même terrifiée. Finalement, je décidais de reprendre, d’une voix plus douce, plus tranquille, plus féminine :

« Oublie donc tout c’que j’ai dit sur l’sacrifice, tout ça, la monstruosité…. C’était ridicule et j’sais même pas d’quoi j’parle…L’futur fait peur à tout l’monde, moi la première… J’suis terrifiée et j’sais même pas, si c’que j’dis à du sens… Mais, j’ai une certitude inaltérable, rien ne pourra pousser d’autre dans cette grotte qu’un ressentiment, qui lui nous mènera définitivement à notre perte. Qu’est-ce qu’on devrait faire ? J’en sais rien, moi j’suis une femme d’action et j’ai confiance en Etsu… Elle, elle nous sauvera de cet endroit, ou rien ne pousse…  J’te d’mande pas d’avoir confiance en moi, ou même dans tous les autres, mais ait au moins confiance en Etsu… Bien qu’j’aimerai au moins t’inspirer la confiance. Un jour, on d’vra s’battre tous les deux ensembles, ce jour-là, on placera chacun sa vie dans les mains de l’autre et j’espère surtout que tout se passera bien… »

Je fis une énième pause et plongeant mon regard dans celui de mon cousin famélique, souffla avec douceur :

« T’en pense quoi ? »



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« La vie n'est que le reflet des couleurs et des pensées qu'on lui donne »

« J'en pense que nous ne tomberons jamais d'accord. »

Il avait écouté les premières phrases avec une oreille attentive, puis s'était laissé aller à l'ennui. Qu'importe avec qui il pouvait discuter, les discours était toujours remplient des mêmes propos de Peur, de Colère, d'Envie, de Conquête, de Peine, de Jalousie et de Mort. Les mêmes qui six ans auparavant l'avaient conduit à abandonner une partie de son âme en détruisant une vie. Bien sûr qu'il pouvait comprendre ce long et fastidieux monologue, emplit de concept et d'idéaux enfantins. Bien entendu, il pouvait concevoir l'incertitude de demain et la crainte de tout voir basculer dans le néant. Mais tout ceci le fatiguait au plus haut point. Il se faisait petit à petit à l'idée que dans ce clan,  personne ne partagerait jamais sa vision du monde et que la seule à peut-être comprendre pourquoi il pensait ainsi, ce pouvait être cette lueur qui l'avait sauvé il y a trois ans. Car enfermé au plus profond d'une des plus hautes montagnes de ce monde, il avait comprit l'importance de la vie.

« Je ne peux pas vous comprendre. Du moins, je peux saisir le pourquoi vous pensez tous ainsi, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Car non, mon histoire ne me permet pas de comprendre ce que tu as ressenti à tes huit ans. Toi, tu t'es perdue dans ces grottes pour je ne sais quelle raison. Moi, je sais pourquoi j'ai passé trois années entière dans la solitude et les ténèbres. À cause de la haine. Cette haine et ce désir de destruction, qui a poussé un enfant à venir juger un gamin différent de lui. Parce que ce gosse était différent et ne pensait pas comme les autres, on s'est permit de lui faire du mal. D'abord, on l'a mit de côté, puis, on l'insultait pour au final s'en prendre à lui par la force. Parce qu'il paraissait faible et ne faisait pas partie du moule on s'en est prit à lui comme un bouc-émissaire. Sauf qu'un jour, cet enfant dont je parlais s'est permit de lui tirer une pierre au visage. Arriva ce qui devait arriver, il perdit un œil à cause de ça. Mais l'histoire ne s'arrêta pas là. C'aurait pu, mais la haine n'engendrant que la haine, le gamin qui était mit de coté et jugé inutile découvrit alors le don de manipuler le sang. Aveuglé par toutes les émotions négatives que son Clan cultivait, il a fini par y céder. Une goutte... Une goutte de sang a suffit pour que la mort opère. Suite à ça, personne n'a essayé de comprendre la situation. Alors même qu'il pleurait toutes les larmes de son corps, regrettant chaque seconde de ce moment qui le hante encore... Ils le jugèrent et l'emprisonnèrent au fin fond d'une grotte perdue dans une montagne dont ils interdirent l'accès. »

Son regard se perdait dans le rougeoiement des braises. Marquant un pause pour encaisser les tristes images qui passaient sans cesse dans son esprit.

« J'ai passé trois années dans cette grotte. Trois ans, parce que personne n'a cherché à savoir, ni à comprendre. Trois ans, plongé dans les ténèbres et le silence, torturé par mon propre corps. À cause de quoi ? D'un groupe d'immondes imbéciles qui n'avaient que la violence en tête. Parce que j'étais faible, on m'a frappé. Parce que j'ai répondu, on m'a lynché. Mais tu sais à qui j'en veux le plus ? À moi. De ne pas avoir réussi à me contenir, de ne pas avoir su prendre du recul malgré la souffrance pour ne pas répondre et agir plus intelligemment. À cause de ça, j'ai été privé de la lumière pendant trois longues années. Trois ans qui m'ont fait comprendre qu'en vrai, je n'ai jamais été aussi aveugle et plongé dans les ténèbres que cette unique minute où j'ai laissé la haine prendre le contrôle de moi. »

Il se relevait, tapotant les miettes de poudreuses qui s'étaient accroché à lui, n'adressant aucun regard à la jeune femme qui grelottait à ses côtés. Il fit quelques pas pour se quérir les restes que cette dernière avaient si banalement jeter un peu plus loin. S'accroupissant, il commençait à faire un trou dans la neige, puis dans la terre, déposant en son sein les abats pour qu'une fois que ce fut fait, les recouvrir délicatement.

« Si je dois me battre, ce ne sera pas par vengeance ou mépris de la vie, mais bien par nécessité. Si je dois ôter la vie, ce ne sera jamais gratuitement. Et si je devais vraiment avoir le choix, j'abandonnerai volontiers mon dernier œil valide pour ne plus jamais avoir à utiliser ce don si précieux à ce clan qui à cause de ma différence, m'a abandonné. »

Il se relevait, regardant Hitagi avec un regard froid, détaché et remplit d'indifférence. Il ne s'attendait pas à être compris. Il pensait même qu'après ça il serait sans doute détesté. Critiquer son propre Clan était une action on ne peut plus grave chez les Shinobis et peu de ceux qui avaient eu l'audace de le faire en ressortait vivant. Mais qu'importait.

« Quant à Etsu. Elle est la seule raison pour laquelle je suis encore ici. Et l'unique personne pour laquelle je me battrais pour le Clan... Je te remercie pour le repas, mais j'ai à faire, si tu veux bien m'excuser. »

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Chinoike Hitagi
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Parce que nous le devions

Lorsque j’avais sorti au famélique Tsumi l’expression « trop bon, trop con », je n’aurai alors jamais cru que celle-ci se retournerait contre moi. J’avais essayé de le comprendre, de lui montrer la voie à suivre pour rejoindre la communauté des Chinoike, c’était même lui qui m’avait demandé de lui expliquer pour qu’il comprenne comment tout cela marchait. J’avais pris sur moi pour lui expliquer avec douceur, gentillesse, sans être méchante, j’avais fait des efforts, je m’étais forcé à faire quelque chose qui ne me ressemblait pas, expliqué le fonctionnement du clan, pour qu’on insulte les miens ? J’étais enragée, je sentais mon sang pulser dans mes veines, comme de la lave qui attendait sous un volcan pour exploser. Je me sentais trahi, j’étais déçue. Finalement, moi qui avais voulu rattacher Tsumi à moi, j’avais échoué à le faire, il fallait croire qu’on ne pouvait pas toujours domestiquer un chien errant, j’en payais les frais ici et maintenant. Je m’étais préparée à beaucoup de chose, cependant, je n’aurai jamais pensé à cela, mais le pire, c’était qu’il osait piétiner mes bons sentiments. J’étais probablement une des seules personnes à lui avoir tendu la main et celui-ci avait cru bon de me prendre ma main pour me gifler avec. Je pourrai tolérer plusieurs choses, son comportement n’en faisait pas partie. Lui qui m’avait inspiré la pitié quelque temps auparavant, je ne ressentais plus qu’une haine chaude, fétide, malsaine. Mais, cependant, cette haine qui grandissait en moi, était excitante, si bonne à mes yeux, je devais la libérer, une fois libérer, cette haine pourra alors exploser et montrer à Tsumi qu’on ne jouait pas ainsi avec les sentiments d’une femme, ni avec ma bienveillance. Je n’étais pas qu’une conne et j’acceptais très mal, extrêmement mal, chacun de ses mots.

Lorsqu’il avait déclaré que nous ne tomberions jamais d’accord, j’avais encore de l’espoir dans mon cœur, mais la suite avait fini d’enterrer cet espoir. J’avais senti mon cœur se flétrir mon sourire doux se dissiper, mes lèvres se baisser, mes narines se dilater, mon regard devenir des flèches enflammés. Tout en moi avait alors voulu cesser tout cela, me lever, prendre mon sabre et ôté la vie à ce chien galeux. Il m’avait mordu et je ne pouvais pas tolérer qu’il morde d’autre personne et qu’il transmette sa rage, dans ces cas, il suffisait d’euthanasier la bête, pour en finir avec les tourments. Cependant, je ne pouvais pas, oh croyez-moi, j’y aurais pris un plaisir divin, une extase d’ordre sexuelle à le crever comme il aura vécu, comme un chien et un pariât. Cependant, c’était Etsu qui l’avait ramené et je n’avais pas le droit de vie et de mort sur les chiens de mon intendante, bien que cela me frustrait profondément, je ne pouvais pas.

Je serrai les dents si fort que celles-ci grinçaient et je sentais même un léger filet de sang baigner sur ma langue tant mes dents appuyait sur mes gencives. En y repensant, en regardant alors le chien s’éloigner, je repensais sans réagir à ce moment où le renégat se lever, puis était allé enterrer les entrailles du lapin que j’avais jeté au loin. Oh, c’est que Monsieur Tsumi avait plus d’empathie pour un putain de lapin que pour moi. Il se retourna alors pour me prévenir qu’il avait d’autre chose à faire. A cet instant-ci, quelque chose explosa en moi, j’attrapai mon sabre, puis donnai un énorme coup avec le fourreau sur le crâne de l’autre, et avant qu’il ne s’effondrât au sol, je l’attrapai par le col, lui donna un coup de tête bien fort pour bien lui briser le nez, lorsque je vis le sang couler de son nez, je ressentis alors une joie sans faille. Puis, je lui fauchai les jambes et une fois par terre, lui donnai un coup de botte dans l’estomac, j’espérais sincèrement qu’il allait vomir le lapin, comme ça au moins, l’assassinat de la bête lui pèsera sur la conscience. Je regardais ce jeune homme que j’avais mis au sol, je le regardai de haut et cracha alors :

« Avec un tel comportement égoïste, t’étonne pas qu’tout l’monde t’déteste. T’es même arrivé au point où même ceux qui font quelque chose pour toi, tu les rejettes. Et oui, crois-moi t’as mieux à faire, parc’qu’tu va t’occuper d’monter la garde. Ça va t’faire plaisir, hein ? Ou Monsieur Tsumi à autre chose à faire, comme avoir plus d’empathie pour une bestiole que pour des êtres humains. Et t’inquiète pas pour les raisons que tu vas avoir de combattre, car si j’revois ta gueule, j’vais t’le retirer avec les dents ton œil… Au moins, tu pourras crever sans nous faire chier ! Ah et dernière chose, Etsu déteste les égoïstes dans ton genre, alors te fait pas trop d’illusion. »

Et sans attendre, lui redonnai un coup de pied dans le ventre et repartis en direction de la forêt, je ne pouvais pas rentrer, je devais laisser ce chien de Tsumi réfléchir à ses actes. Peu m’importait si Etsu me punissait, peu m’importait si j’étais mise aux arrêts, je ne pouvais pas laisser ce cancer de renégat installer ses pensées nauséabondes dans le clan. De toute manière, je n’avais pas peur, car même si je le tuais, qui serait triste ? Etsu peut-être, mais Etsu ne dirigeais pas sans partage, je savais que si je crevais ce chien, Kameijiro, Ryuku et mon grand-père prendront ma défense. Il y avait des choses que j’étais prête à faire, pour protéger le clan de ce démon qui essayait de nous pervertir par son égoïsme. En m’éloignant, je sentis du sang couler sur mon front, mon coup de tête m’avait fait saigné, mais peu m’importait, ce n’était pas important, le plus important, c’est que je venais de lui mettre une bonne leçon, une bonne raclée.

Souriante, je continuais à marcher, j’allais détruire quelques arbres pour passer mes nerfs, toujours pas rassasié par la petite branlée que je lui avais mise. J’aurai préféré lui arraché l’œil et le buter, cependant, je ne pouvais pas faire cela, malheureusement, ça me faisait chier, mais je ne possédais pas le droit de mort sur ce chien.


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« D'ombres et de lumière. »

Elle ne l'excusait pas. Il avait tapé là où ça faisait mal, tirant sur les ficelles qu'il fallait pour faire tomber le masque de la jeune femme. Etait-ce voulu ? Non. Il ne s'agissait là que d'un échange de point de vue divergent sur un même sujet. Mais à l'image du Clan qui l'avait meurtri des années auparavant sans chercher à le comprendre, ses paroles différentes avaient poussé Hitagi à le malmener. C'est sur le crâne que vint le premier choc, un coup par derrière qui le faisait basculer en avant le sonnant légèrement avant de se voir saisir par le col. Elle lui faisait face, le regard plongé dans la plus vile des haines, il savait ce qui allait se passer, mais ne bougeait pas. Son nez se brisait au contact du crâne de la jeune femme qui tout de suite après ça le balayait, le faisant tomber à terre sur la fine couche de poudreuse. Elle fit plier son corps sous un premier coup de pied, puis un second peu après avoir cracher les dernières gouttes de son venin. Tsumi restait là, regardant la Chinoike partir d'un pas lourd et certain. La douleur lancinait tout son corps qui ne savait pas vraiment qu'elle était le pire.

« Elle t'as pas loupé mon pauvre... »

Il laissait échapper un rire. Yokubou était encore là, posé sur la neige, regardant avec amusement la détresse du jeune homme qui mit quelques secondes à s'asseoir. C'est vrai qu'elle ne l'avait pas loupé, l'adrénaline était encore là pour aveugler la douleur, mais déjà il sentait l'odeur putride de son propre sang dans sa bouche. Il crachait les effluves sur la neige, arborant par la suite un sourire résigné.

« Je ne comprend pas Tsumi. Pourquoi tu ne l'as pas frappé ? Je t'ai vu dégainer ton kunai quand elle t'a attrapé et pourtant, tu as préféré le ranger... Pourquoi ? T'aurais pu la saigner, ça t'aurait évité tout ça. »

Ca c'était passer en un fragment de seconde. Juste au moment où il avait reçu le coup sur la tête, il avait posé ses doigts sur l'arme, prêt à frapper lorsque son assaillante l'avait saisi par le col. Pourtant il s'était ravisé, il avait réfléchi, il avait fait un choix.

« C'est ce que j'ai fait il y a trois ans... Pourtant ça ne m'a aidé en rien. Au contraire, je me suis retrouvé privé de ma vie, enfermé dans une geôle loin de la lumière. Ce n'est pas ce que je veux et puis... J'ai fait une promesse à Etsu. »


Il se relevait, repensant à ce que lui avait ordonné Hitagi. Il avait reçu l'ordre de rester ici et de surveiller les allées et venues de tout ceux qui passaient par là. Elle l'avait chargé d'un poids qui était le sien, au même titre que ceux qui s'était délesté de leurs haines sur lui. Il souriait au comique de tout ça. Des années plus tard, rien n'avait vraiment changé, toujours les mêmes procédés, toujours la même manière de voir les choses : le règne du plus fort sur le faible. Mais qui avait vraiment fait preuve de faiblesse ? Lui ? En se retrouvant à terre ? Ou elle, qui avait si aisément perdue son sang-froid et manquée de faire exactement ce pourquoi il avait été rejeté ?

Son regard se posait sur les restes de viandes cuites laissées sur le sol. Non sans peine, il s'agenouillait, récoltant les derniers morceaux et les enveloppait dans un morceau de tissus. Essayant d'oublier la douleur, il se relevait, laissant les braises fumantes, pour s'enfoncer dans la grotte. Car oui, il avait autre chose à faire, c'était la raison pour laquelle il s'était levé si tôt aujourd'hui et il se devait de tenir sa parole. Le pas alourdit par la douleur, il marchait non sans mal dans ce qui pouvait s'apparenter à une allée, laissant le regard désapprobateur de tous les mêmes du Clan glisser sur lui. Après plusieurs minutes il arrivait à sa destination poussant la porte d'un appartement.

« Bonjour, il y a quelqu'un ? »

« Tsumi ? Comment vas-tu mon garçon ? Entre donc ne reste pas dehors ! »

Yosa était une dame qui avait survécu avec sa fille au massacre du Clan. Aujourd'hui, elle faisait partie des anciens du village et s'affairait malgré son âge avancée à bien plus de tâches que le jeune homme aurait été capable de réaliser. Il l'avait rencontré un peu par hasard au détour d'une promenade. Elle était sortie pour aller quérir quelques herbes pour préparer les pommades et les soins nécessaire à l'arriver prochaine de l'arrivée de sa fille. C'était une dame rayonnante de bonté mais qui a cause de son âge, avait glissé sur une congère. Elle aurait pu ne jamais revenir ce jour-là mais Tsumi l'avait aidé, non sans peine, à la ramener chez elle. De là, ils avaient discuté un peu, du moins, c'était surtout elle qui faisait la conversation, laissant le jeune homme dans un mutisme respectueux de toutes les belles histoires et anecdote qu'elle pouvait lui offrir. C'est là qu'il apprit pour l'heureux événement mais aussi la détresse de la vieille dame qui avait dans l'espoir de trouver de quoi confectionner quelques habits ou couvertures pour l'arriver de l'enfant. Touché par l'altruisme et l'amour que portait Yosa, il s'était fait la promesse de lui ramener ce qui lui fallait.

« J'ai débusqué un lièvre ce matin, je vous ai ramené la fourrure pour le petit et aussi quelques morceaux de viandes cuites. Je suis désolé qu'il y en ai si peu, je me suis permis de le partager avec la sentinelle tout à l'heure. »

« Mais c'est magnifique ! Merci mon garçon, merci du fond du cœur ! Et ne t'excuses pas voyons, c'est déjà gentil de ta part de m'avoir apporté cette belle fourrure. Mais tu n'étais pas obligé tu sais, je ne t'ai pas raconté tout ça pour ça hein ! À mon âge on a tendance à toujours trop parlé mais ce n'était pas pour que tu te sentes obligé. Mais... Dit moi... Avance un peu... Qu'est ce qui t'est arrivé au visage ? Quelqu'un t'a frappé ? »

« Non Yosa-sama, j'ai glissé et ai heurté le sol en rentrant tout à l'heure, c'est moins grave qu'il n'y paraît ne vous en faites pas. »

« Tss, tss, tss, je ne veux rien entendre tu viens de suite je vais te soigner ça ! Allons bon, faut que tu fasses plus attention hein, en tant que shinobi tu dois... »

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