Dans le meilleur des mondes... feat. Yamanaka Jinpachi
" En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. "
Le temps était une notion avec laquelle tout shinobi se devait de savoir jouer, mais lorsqu'il entrait dans un cadre d'évènements plus personnels, il paraissait prendre une toute autre dimension. Combien de jours s'étaient déroulés depuis la dernière fois qu'elle avait vu Jinpachi? Les circonstances avaient été aussi terribles que heureuses. Son cœur avait failli s'arrêter à apprenant qu'il était peut-être tombé au combat mais cette fois-là, le temps ne joua pas contre elle. Elle put le sauver. Mais l'homme qui s'était réveillé ce jour-là n'était plus tout à fait le même ou plutôt, il s'était enfin révélé. Là où il pointait du doigt toutes leurs différences et son aversion pour ce qui n'entrait pas dans le cadre de son clan, il était parvenu à s'ouvrir à la jeune femme jusqu'à finalement balayer ce qui pour lui était des certitudes. Et il avait osé poser l'ultime question, celle d'un mariage, celle d'une possibilité à laquelle la kunoichi ne croyait plus.
Ce fut alors qu'un nouveau chemin s'était dessiné devant eux et de nouveaux choix à faire pour l'avenir. Cela n'allait pas uniquement changer les choses pour eux si la promesse était tenue, mais aussi pour leur entourage. Alors, même pour Yuriko, il avait été nécessaire de reconsidérer les projets qu'elle s'était réservée mais aussi les responsabilités auxquelles elle était attachée. Faire des choix, c'était faire des sacrifices. Mais jusqu'où était-elle prête à aller? Elle s'était mille fois posée la question et tentait de chercher la solution quand cette dernière se présenta à elle comme une opportunité étrange, comme un signe. Akimichi Chô souhaitait se retirer de son poste de Hokage.
Si pendant les premières minutes où l'idée l'effleura le doute et le manque de confiance l'avait saisi, ses réflexions multiples commencèrent à faire naître en elle une évidence. Certes, elle ne nierait jamais qu'elle n'avait jusque là jamais eu cette ambition mais peut-être était-ce aussi pour cette raison qu'elle pourrait atteindre cet objectif. Elle était dénuée d'une volonté d'obtenir un pouvoir égoïste. Elle ne serait qu'une tête de proue qui tendrait les fils d'une toile où chacun pourrait se trouver, où chacun aurait son rôle à jouer, où chacun serait une pièce de l'échiquier. Alors, l'idée commença à germer. Cela ne serait pas uniquement une solution pour facilité son désir, mais également une assurance pour pouvoir faire ce qu'elle avait toujours voulu faire : protéger, mais à une échelle plus grande.
Ce fut à ce moment-là que l'image de son frère lui apparut. Lui qui était un soleil éblouissant qui lui brûlait les yeux, elle qui se cachait dans son ombre pour ne pas se consumer. Elle pourrait enfin marcher à ses côtés, elle pourrait enfin le regarder mais surtout le soutenir dans les propres décisions qui l'attendaient à lui. Et ce fut à ce même instant qu'elle comprit que c'était lui... c'était lui qu'elle perdrait. Sa moitié. Son jumeau. Son autre bout d'âme. Eux qui avaient toujours été comme des enfants qui ne s'étaient jamais lâchés la main allaient devoir se séparer dans un ironique chassé-croisé. Kyoshiro se devait de se tenir aux côtés de Sayuri. Il devait se tenir aux côtés de son enfant. Toutefois, rien ne pouvait véritablement prêter appui à cette demande. Pas les politiques actuelles en tout cas. Et elle... elle désirait se trouver aux côtés de Jinpachi. Ils devaient sacrifier leurs liens pour pouvoir se tenir auprès de ceux qui faisaient battre leur cœur. Un mal pour un bien, orchestré par un jeu diplomatique que seul les hautes instances pouvaient exécuter. Il lui fallait devenir Hokage.
Ainsi le problème posé, il serait aisé de croire que finalement, son désir d'obtenir ce poste n'était dirigé que par ses sentiments amoureux. Pourtant, il y avait bien plus encore derrière. Elle pensait à ses élèves. Elle pensait à ses patients. Elle pensait à ses vœux de devenir plus forte. Tout cela se regroupait finalement dans l’obtention de ce titre. Mais comment réagirait Jinpachi? Y parvenir signifierait maintenir ses obligations dans son village. Pour lui, cela signifierait quitter les siens. Cela serait son sacrifice à lui. L'aimait-il assez pour cela? Cela l'angoissait un peu mais il était nécessaire qu'ils puissent en discuter ensemble.
Yuriko avait donc trouver le moyen de faire parvenir un message jusqu'à son amant et lui donnait un rendez-vous dans les profondeurs de la forêt d'Inari. Le lieu était assez vaste et dangereux pour ne pas y croiser foule, mais ils étaient aussi l'un des territoires partagés par le clan Nara dont autant la kunoichi que le clan Yamanaka entretenaient des rapports cordiaux. Une maigre assurance certes, mais cela était assez pour une entrevue privée. Et puis... cela commençait à les connaître. La kunoichi se posta donc au lieu de rendez-vous qu'elle avait donné, attendant sagement l'arrivée de Jinpachi alors qu'elle était adossée à un grand chêne, se laissant bercer par le souffle du vent dans les feuillages.
Une missive, un message qui m’était arrivé. J’étais étonné de recevoir ce genre de missive très protocolaire, puis j’avais compris en lisant la lettre qu’elle venait de Yuriko, elle semblait vouloir s’entretenir avec moi et elle me donnait comme lieu de rendez-vous un endroit dans la forêt d’Inari. Un instant, je me demandais ce qui pouvait donner une rencontre de la sorte. Depuis qu’elle avait accepté ma demande en mariage, nous n’avions pas pu nous revoir et si maintenant elle avait décidé d’annuler les fiançailles, car elle avait compris que notre amour serait compliqué dans le milieu des ninjas.
J’avais récupéré une bague, parce que j’avais proposé une demande en mariage sans même lui donné une bague, mais j’avais un peu fait ça sur un coup de tête. J’avais pris du temps pour sélectionner le cadeau idéal, puis j’avais trouvé une belle bague qui restait très simple afin de sublimer la beauté simple et innocente de la jeune femme. Enfin, si cette conversation ne tournait pas à une rupture. En même temps, si c’était le cas, je penserais que je détruirais tout ce qui se trouvait autour de moi.
Je stressais plutôt pas mal, mais j’arrivais au niveau du rendez-vous, elle était déjà là, toujours d’une beauté sans pareil. Mon corps la réclamait, mes bras voulaient la prendre dans le creux de mon torse, mais il fallait attendre qu’elle m’explique la raison de ce rendez-vous :
« - Bonjour Yuriko, je t’avoue que ce rendez-vous est assez inquiétant, vu que je ne sais pas le motif de cette rencontre ? Tu veux me quitter ? »
J’avais été franc, en même temps si elle souhaitait faire une chose pareille, j’aimerais que ce soit rapide et bref pour éviter de souffrir trop longtemps dans un stress pour attendre une information qui pourrait me dévaster.
Dans le meilleur des mondes... feat. Yamanaka Jinpachi
" En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. "
Le temps sembla s'arrêter alors que l'attente lui paraissait terriblement longue. L'anxiété qui la gagnait un peu était sincère. Jinpachi était un homme dont le tempérament était assez volcanique et paradoxalement aussi assez simple... et peut-être également un peu misogyne. Après tout, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, il lui avait bien fait savoir que la place de la femme n'était pas sur un champ de bataille, et à vrai dire, elle ne savait pas le moins du monde si son opinion avait véritablement changer sur le sujet. Pourtant, il ne lui avait jamais fait le reproche d'être une kunoichi, comme si cela n'avait plus aucune importance. Même lorsqu'il lui posa la question du mariage. Cependant, là, il serait question de potentiellement devenir hiérarchiquement plus élevé que lui. Cela paraissait assez anodin mais... on ne savait jamais.
Après tout, peut-être regretterait-il de s'être épris d'une femme comme elle? Peut-être se rendrait-il compte qu'il était plus aisé d'épouser une autre Yamanaka ou même une femme civile? Peut-être regrettait-il déjà sa question puisqu'ils ne s'étaient pas revus et qu'elle n'en eut aucune nouvelle? Cette tourmente était insupportable et sans nul doute pas nécessaire. Mais que voulez-vous? Le cœur d'une femme amoureuse était assez prompt à se laisser surprendre.
Yuriko sortit de ses songes lorsqu'elle entendit quelqu'un approcher et qu'elle ne fut pas son soulagement lorsqu'elle reconnut la silhouette de son amant. Elle sourit naturellement et lutta quelque peu pour ne pas se lancer dans ses bras mais... son expression changea lorsqu'elle vit que le visage de Jinpachi parut fermé. Est-ce que ces angoisses avaient été prémonitoires? Mais elle n'eut pas le temps de poser la moindre question qu'il fut le premier à parler de but en blanc. Lorsqu'elle l'entendit lui demander si c'était elle qui voulait le quitter, elle écarquilla grand les yeux d'étonnement.
" Par... pardon? Te quitter? Mais pas du tout! Pas du tout pauvre idiot! "
Elle fronça les sourcils et s'approcha de lui pour le frapper légèrement sur la poitrine comme si elle avait été vexée.
" Comment as-tu pu imaginer une chose pareille? Crois-tu donc que mes sentiments pour toi sont aussi faibles? "
Conservant une mine un peu agacée, elle tenta toutefois de s'expliquer.
" Je suis désolée de ne pas t'avoir donné plus d'explications dans mon message, mais le contraire aurait été imprudent. Et puis... je voulais te voir parce que j'ai peut-être trouver une solution à notre problème. "
Yuriko croisa alors les bras, le visage toujours un peu renfrogner.
" Enfin... une solution... faut-il encore que tu ne regrettes pas la question que tu m'as posé la dernière fois... "
La jeune femme n'osa pas le regarder dans les yeux, légèrement en colère qu'il ait pu, finalement, penser une telle chose possible. Une Yuriko amoureuse pouvait aussi être une Yuriko boudeuse.
Les mots que venait d’exprimer cette femme venaient de soulever mon âme dans une légèreté totale. Je respirais profondément, mon cœur avait raté plus d’un battement tellement j’avais été stressé. L’étau qui avait comprimé mon organe était violent, je ne pensais pas qu’elle allait me dire une chose pareille. J’avais eu tellement peur qu’elle puisse me quitter et m’abandonner là comme une âme en peine dans les limbes en seule compagnie des arbres, vaillants esprits de natures et gardien de cette forêt. Si elle m’avait lâché, je me serais sûrement converti en homme de foi et offert mon âme et mon corps pour le Dieu que je vénérais. Cependant, elle avait décidé autrement et malheureusement pour Raijin, je semblais encore vivre des années auprès de celle que j’aimais. Enfin, maintenant que j’étais plongé assez loin dans mes pensées, j’avais oublié qu’elle souhaitait s’entretenir avec moi pour une quelconque raison. La pression venait de reprendre sa place dans mon âme, la morsure délicate d’une violente angoisse venait se délecter de chaque parcelle de mon être.
Elle m’avait traité d’idiot, elle me demandait si je doutais de ces sentiments. Mon visage se fermait, je n’avais simplement pas confiance en l’amour, j’avais perdu trop d’être cher dans ma vie pour me laisser aller à des sentiments et maintenant que j’étais tombé dans ce tourbillon de sentiment j’avais peur qu’on me le reprenne, j’avais peur qu’elle fasse chemin arrière. Je soupirais un instant avant de lui répondre :
«- Non, je n’ai simplement pas confiance en moi. Et j’ai peur de perdre les gens que j’aime depuis que je suis né, c’est ce dont il m’arrive, c’est simplement moi. Je m’excuse, bien sûr que j’ai confiance en toi et en tes sentiments. »
Elle avait semblerait trouver une solution à nos problèmes et si cette solution n’engendrait pas une envie de regretter ma question. Elle parlait de ma demande en mariage, mais il était hors de question que je regrette ma question. J’aimais cette femme et je souhaitais l’avoir à mes côtés jusqu’à la fin de mes jours. J’attendais sa réponse, je ne savais pas ce qu’elle allait me dire, mais en tout cas elle savait ménager le suspens et augmenter la dose de stress qui m’accaparait. Je rajoutais :
« - Je suis tout ouïe sur cette solution dont tu sembles inquiète. Tu me fais peur quand même. »
Je rigolais, mais je riais plutôt jaune, parce que je ne payais pas de mine. J’avais très peur de ce qu’elle allait me dire.
Dans le meilleur des mondes... feat. Yamanaka Jinpachi
" En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. "
L'agacement de Yuriko était réel, peu habituel quand on la connaissait mais Jinpachi n'était pas n'importe qui à ses yeux. Lorsqu'elle avait commencé à nourrir des sentiments pour lui, bien au-delà de ce qu'elle se pensait capable d'éprouver après les différents épisodes douloureux qu'elle connut dans ce domaine, elle avait accepté de lui ouvrir tout simplement son cœur et de réapprendre à faire confiance en quelqu'un d'autres, autres que son propre frère. Le fait que ce dernier puisse douter de sa sincérité la blessait un peu... mais Jinpachi était un homme maladroit. Elle l'avait compris le jour même où elle l'avait rencontré. Impulsif, il avait la fâcheuse tendance à dire les choses comme elle lui venait, sans y mettre de forme, sans forcément réfléchir à la portée de ces mots.
C'était pour cette raison que son irritation s'effaça assez rapidement, parce que cela était inutile avec lui et... elle ne pouvait ne pas être touché par les efforts qu'il faisait, et le fait qu'il s'excusa de lui-même pour sa méprise.
" Mmm... voilà qui est rare de t'entendre parler de cette façon, toi qui semble toujours si impénétrable. Je veux bien te pardonner pour cette fois... mais ne doute plus de moi. "
Si jusque-là, la kunoichi avait les sourcils froncés, son visage finit par se dérider au même moment où elle décroisa ses bras. Là, elle laissa échapper un petit soupir et s'avança vers son amant dont elle se saisit des mains avant de prendre une grande inspiration. Levant son petit minois vers lui, elle réfléchissait à la manière dont elle pourrait lui expliquer son idée.
" Je vais faire en sorte de devenir Hokage. "
Clair. Net. Précis. Il n'était pas nécessaire de jouer de longueur pour faire comprendre les choses au Yamanaka.
" Je sais que cela ne sera pas évident mais... lorsque j'ai appris que Akimichi Chô faisait le choix de quitter son poste, j'ai vu cela comme un signe et une opportunité. "
Elle serra les mains de Jinpachi.
" Si je parvins à remporter les élections qui vont se dérouler et que je peux prendre la direction de mon village, je serais à même de soutenir l'idée d'un mariage politique entre ton clan et Konoha. Nous n'aurions plus à nous cacher et cela profitera à nos deux camps. Cependant..."
La jeune femme eut un regard un peu inquiet.
" ... cela signifiera que tu seras obligé de quitter le domaine des Yamanaka pour vivre avec moi à Konoha. Tu pourras toujours travailler en coopération avec eux parce que notre mariage impliquerait des traités mais... tu devras abandonner ta vie là-bas... et je sais que tu y es très attaché. Est-ce que... tu seras prêt à accepter cela? Pour l'amour de moi? "
L'étrange sentiment d'inquiétude d'un rejet l'effrayait plus qu'elle ne l'aurait cru. Yuriko avait peur que ce dernier réagisse mal à cette proposition vers laquelle elle s'engageait déjà. A ses yeux, c'était la seule possibilité qu'ils avaient pour ne plus vivre dans la clandestinité.
La conversation prenait des proportions inattendues. Je ne comprenais pas sa peur, mais elle semblait être extrêmement pressante pour la jeune femme dont le poids des pensées et des mots semblait bien trop pesante pour elle. Mon corps souffrait d’une certaine tension, une tension causé par le suspens provoqué par la femme. Elle m’excusait d’avoir douté de ses sentiments, mais je ne devais plus douter de ses sentiments. Mon regard se faisait en quelque sorte incongru, ou interpellé, il était compliqué d’aller à l’opposer de ma façon d’être. Je soupirais, mais ne pipais pas mot attendant la suite de ce qu’elle souhaitait me dire. La suite était surprenante, enfin comme une petite bombe qui venait d’exploser. Elle souhaitait devenir HOKAGE, mon sourcil se soulevait, je ne savais pas si elle blaguait ou non, mais vu son air très grave c'était ne semblerait-il pas une blague?! Elle m’expliquait que c’était une solution pour nous simplifier notre future vie, en effet en obtenant un poste à responsabilités, elle pourrait plus facilement trouver un moyen de nous réunir, mais vu son poste à haut rang… Cela voudrait dire que je serais dans l’obligation de devoir tout abandonner pour aller à Konoha. Ce village de faibles, si tout le monde était comme Akira, ou même cet Uchiha qui avait perdu face à moi. Cela ne me donnait pas forcément une grande envie, mais en même temps, je pourrais peut-être y trouver ma place. Cela méritait réflexion.
Mon visage se relevait vers la femme, ma bouche s’ouvrait dans un mouvement d’automatisme, ma langue semblait vouloir dire quelque chose, mais les mots avaient du mal à sortir et à prendre une réelle intention :
« - Je… Hum… Ne sais pas… Tout ceci est étonnant… Je n’avais pas forcément pensé à… Enfin de laisser mon clan… Mais si c’est la seule solution… Afin de passer ma vie à tes côtés… Je pense que je pourrais faire cet effort et ce n’est pas comme si je manquerai à mon clan. Je n’ai pas de réelle attache dans ce clan. »
Malgré mes mots, mon cœur semblait s’éprendre d’une certaine peine. En même temps, j’avais mis tous mes efforts afin de faire prospérer mon clan. Je voulais devenir plus fort pour les protéger, je souhaitais faire en sorte que mon clan change sa vision des choses. Il se pourrait que je ne puisse plus rien faire pour changer les mœurs, mais d’un autre côté, je serais content de pouvoir vivre toute ma vie avec cette femme qui faisait battre mon cœur. L’ensemble de mon être venait de se plonger dans un dilemme intérieur énorme. La réponse n’était pas simple, mais il fallait que j’écoute mon coeur :
« - La réponse n’est pas évidente à donner, mais mon cœur me supplie de te dire oui. Dans tous les cas, je pense que je te suivrais n’importe où, et même si je dois quitter mon poste ainsi que le domaine de mon clan. »
Dans le meilleur des mondes... feat. Yamanaka Jinpachi
" En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. "
Lorsque la jeune femme lui annonça limpidement ses intentions politiques, ce dernier eut un sourcillement de surprise qu'elle ne sut pas comment interpréter sur l'instant, rajoutant un peu plus d'angoisse à ce qu'elle éprouvait. L'idée que tout pourrait s'arrêter entre eux fit naître une vive douleur dans sa poitrine. Ses yeux se perdirent rapidement dans la sien comme si elle y cherchait une réponse, un indice mais il parvint à lui répondre asse promptement bien qu'il fut facile d'y noter du trouble.
Ce que lui demandait Yuriko était assez égoïste. Jinpachi avait beaucoup plus à perdre, son rang, sa famille, le devoir auquel il était si attaché. Elle se souvenait d'ailleurs la manière dont il avait réagit quand elle, son frère ainsi que le jeune Akira étaient arrivés dans son domaine sans sa permission. Il aimait ce qu'il faisait et même s'il lui tenait le discours que rien ne le retenait véritablement là-bas, qu'il ne possédait pas d'attache véritable, elle avait fini par assez le connaître pour lire dans son regard une peine naissante. Là, elle serra affectueusement ses mains pour lui prouver qu'elle serait à ses côtés, qu'il ne serait jamais seul.
" Je suis... désolée... Tu dois me trouver terriblement égoïste de devoir t'imposer cela. Je sais à quel point tu es attaché à ton rôle de protecteur. "
Elle baissa légèrement les yeux, elle s'en voulait un peu... mais lorsqu'il lui confirma que pour lui, une réponse positive s'imposait naturellement de par l'amour qui lui portait, qu'il était prêt à la suivre qu'importe où elle se trouverait, elle comprit que les sentiments qui les liaient allaient bien au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer. Un tel sacrifice de la part du Yamanaka était la plus belle preuve d'affection profonde qu'il ne pourrait lui offrir. Dans ce monde où la violence régissait leur vie, il lui apportait un espoir inespéré.
Plutôt que lui tenir un grand discours, elle enroula ses bras autour de lui et sur la pointe de ses pieds l'atteignit pour lui donner le plus tendre des baisers. Elle était heureuse de cette nouvelle et surtout soulagée, même si beaucoup de chemin lui restait à faire pour atteindre le poste convoité.
" Yamanaka Jinpachi, tu fais de moi la femme la plus heureuse qui soit. Sache que je ferais en sorte de ne jamais te décevoir et d'être toujours là pour toi. Je t'aime Jinpachi, plus que tu ne l'imagines. "
Rare était les fois où la jeune femme se mettait aussi clairement à nue face à ses sentiments. Elle n'était pas de celle qui s'accordait autant de liberté et elle s'était toujours privée en une façon tout romantisme par sens aigüe du devoir. Seulement, le poids des années, de la solitude et tout simplement l'énigmatique magnétisme que Jinpachi exerçait sur elle avaient fait céder tous les barrages de ses émotions contenues. Elle l'aimait. C'était un fait. Elle lui prouvait une fois de plus en s'abandonnant à un baiser plus appuyé et passionné, démontrant sa joie véritable.
" Je me battrais pour que nous puissions être réuni. "
Un large sourire se dessina sur son visage alors qu'elle restait dans ses bras. Yuriko saurait se montrer féroce, elle en avait le caractère ainsi que la poigne. Lorsqu'elle décidait quelque chose, elle pouvait se montrer particulièrement obstinée.
Je me devais de garder la tête sur les épaules, le monde tournait étrangement vite, moi l’homme qui aurait rejeté la plupart des femmes dans un passé qui n’était pas si lointain. Je me retrouvais à dépendre d’une femme qui deviendrait potentiellement l’être la plus puissante et respectée de son village. Je n’étais rien de plus qu’un pion dans un futur que je ne contrôlais plus. J’avais mal au coeur, mais en même temps je ne pensais jamais autant aimé quelqu’un de toute ma vie. Cet amour avait sublimé mes sentiments et mon envie de vivre aux côtés de celle que j’aimais. Cependant, il n’était pas chose aisée de pouvoir vivre en oubliant ses rêves et ses aspirations… Parfois, il fallait simplement retrouver quelque chose qui permettrait de retrouver un but à ce monde, une nouvelle aspiration quelque chose de bien plus difficile, mais qui pourrait nous permettre, enfin surtout me permettre de devenir plus fort et en parfaite harmonie avec la vie de Yurilko. Elle me parlait, mais sa voix se perdait dans mes oreilles:
« - Non, tu n’es pas égoïste… Tu as simplement une belle opportunité, ce serait plus égoïste de ma part, si je t’imposais le fait de devoir refuser cette magnifique opportunité. Je serais le mari de l’Hokage… Cela ne va-t-il pas te poser quelques problèmes si tu épouses un étranger à ton village? »
Il était vrai que cette position pouvait avoir des bénéfices, mais également quelques inconvénients. Ma position au sein de mon clan n’était pas aussi impressionnante que celle de la femme Ninja, donc il était vrai que ce n’était pas chose aisée de pouvoir comprendre que je devais abandonner ma place. De toute façon, le choix était fait depuis l’instant où je m’étais délecté du nectar divin qu’était l’amour avec un grand A. Elle était tout ce que je voulais, sa main était la caresse que mon corps réclamait plus d’une fois.
Ma voix se mettait à caresser sa nuque:
« - Je te fais confiance pour qu’on puisse se retrouver réuni définitivement. Quand on aura le temps, j’espère pouvoir tout connaître de toi. »
Je me retournais tout en la lâchant. J’attrapais dans ma poche la bague que j’avais trouvée, puis je reposais un genou parterre:
« - Il est temps que je te fasse une véritable demande en mariage. Acceptes-tu toujours de devenir ma femme future Hokage? »
Dans le meilleur des mondes... feat. Yamanaka Jinpachi
" En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. "
La première fois où elle avait rencontré Jinpachi, rien n'aurait pu laisser prévoir un tel dénouement. La première impression qui fut la sienne était d'avoir en face d'elle uniquement un homme inutilement belliqueux, têtue et trop fier, bien que plutôt bel homme. Leur histoire n'aurait pu n'être que d'un soir, une aparté courte dans la vie de deux shinobis de deux mondes différents et qui voyaient le monde différemment. Pourtant, les foudres de Raijin les avaient rassemblés avec une ironie certaine. Du long chemin parcouru, la première chose qui frappa Yuriko dans la réponse de son amant était sa maturité. Elle ne l'avait jamais imaginé capable de prononcer ces mots avec une telle intensité et un tel calme. Cela semblait à cent mille lieu de lui ressembler et pourtant... derrière la carapace de rage, il se cachait cet homme-là. Il suffisait simplement d'avoir la patience de le découvrir ou bien qu'il donna l'opportunité que l'on puisse l'atteindre.
" Le mari de l'Hokage, hein? Voilà que cela sonne étrange et pourtant... "
Un léger sourire se dessina sur ses traits opalins. Il fallait dire que la bataille n'était pas encore gagné à l'heure où ils en parlaient car elle devrait réaliser une campagne convaincante mais surtout, toucher le cœur de ses camarades pour lui permettre d'atteindre cette haute sphère de la politique shinobi. Cette fois-ci, la jeune femme cherchait à se dresser en pleine lumière, elle qui l'avait toujours fui inconsciemment pour demeurer dissimuler dans l'ombre des autres. Cependant, ses ambitions nouvelles méritaient ce faible sacrifice.
" Arriver à nos fins demandera de l'habilité mais je me targue d'avoir déjà quelques idées qui pourraient profiter à tous, bien au-delà de notre envie d'être réuni. Cela sera un échange entre notre village et le clan Yamanaka. Il me faudra convaincre par des jeux politiciens bien peu romantiques mais notre bonheur se trouvera au bout du chemin. "
La jeune femme se resserra un peu plus dans les bras de son aimé qui lui susurra qui l'avait parfaitement confiance en elle pour trouver la solution idéale. Mais alors qu'elle profitait de la chaleur de ses bras qu'elle avait quitté depuis des mois, ce dernier prit un peu de recul et commença à chercher quelque chose dans ses poches. Ce fut à cet instant qu'il plia un genou à terre et lui tendit alors une bague. Il lui faisait officiellement sa demande, réitérant son vœux de l'avoir à ses côtés, l'esprit clair et limpide.
Pendant quelques secondes, les joues de la jeune femme rougirent avant qu'un sourire ne se dessina franchement sur ses lèvres.
" Jinpachi Yamanaka, voilà que je découvre une nouvelle facette de ta personnalité. Je ne te savais pas si romantique. Mais sache que je veux toujours être ta femme, alors c'est avec un grand oui, que je te l'affirme à nouveau. "
La kunoichi se laissa passer l'anneau au doigt et profita de quelques instants de le voir ainsi arboré sa main. Elle savait qu'elle ne pourrait la porter dans les jours, semaines, voire mois à venir, tant que les futures négociations pour leur alliance ne serait pas abordées. Il lui fallait donc profiter de chaque minutes qui lui étaient offerte en tant que jeune fiancée. Il ne lui fallut pas plus pour retomber avec béatitude dans les bras de l'homme qu'elle aimait.