Frédéric Chopin - Prelude in E-Minor (op.28 no. 4)- Escortez le prisonnier jusqu’à sa cellule, aucun visiteur, surveillance accrue. Traitez-le correctement. J’ai des choses à régler avant de le voir.Depuis sa création, Uzushio est considéré à juste titre comme un village paisible au bien-être social prédominant. Le commerce, la population et la recherche forme un triangle vertueux au centre des préoccupations du village. Néanmoins, ses membres les plus éminents sont avant tout des combattants. Si bien que comme son modèle des forêts, le village des tourbillons est par essence une organisation militaire. Et chez les militaires, il existe plusieurs manières de punir les comportements les plus inadéquats et l’un d’entre eux se nomme l’isolement.
- Excusez-nous chers invités, ce n’était qu’un contre temps. Toute menace est écartée à présent.L’isolement inflige à l’individu sanctionné une quarantaine forcée. Sans contact social, sans personne avec qui parler, sans rien pour le divertir, le forcené sombre vite dans une détresse psychologique, perd la notion du temps et surtout, fera tout ce qui est en son pouvoir pour ne plus être mis dans pareille situation.
- Ce ne fonctionnera pas avec lui, il est d’une bêtise sans fond !- Peut-être bien- Shodaime, pourquoi le garder en vie ?- J’ai donné ma parole ! Je dois encore faire des recherches sur le clan Kisho.Au plus profond de la tour du Senkage, enfouie sous le plus profond des sous-sols se trouve une cellule bien particulière. C’est un territoire oublié du soleil, aimé seulement des rats, ou l’humidité s’attaque aux bronches aussi vite que les corbeaux à la chaire putréfiée.
- Vous le savez, le village se veut accueillant pour les étrangers bien intentionnés. Benkei était l’intendante du clan, c’est devenu une amie au fil du temps, elle m’a aidé à affronter certaines épreuves de mon passé.Le bruit des pas du Shodaime s’intensifiait à mesure qu’il descendait l’escalier en colimaçon menant à la cellule d’isolement. Éclairé par la seule lueur des torches accrochées le long des murs, les flammes semblaient dévorer une partie des visages. Les interrogations de Meyo étaient restées sans réponse et il avait déjà repoussé l’heure de la confrontation bien trop longtemps. Le dispositif de sécurité à l’étage avait été renforcé pour l’unique occupant des lieux. Tsuri salua les gardes d’un signe de tête et s’avança vers la cellule de Genkishi Kisho. Même enfermé depuis plus d’une semaine, le géant n’avait rien perdu de son imposante carrure. Accompagné de Katsuo et Masashi, le Shodaime déverrouilla la porte et entra. Une table, deux chaises, une paillasse et une toilette sèche. Meyo balaya la petite pièce d’un regard et s’installa à la table où se trouvait déjà le mercenaire.
Un intendant entra à leur suite, un plateau à la main, sur lequel se trouvait le nécessaire à thé et quelques biscuits. Il déposa le plateau sur la table de bois, servit le thé et sortit. Le Senkage plongea la main dans une poche intérieure et en sortit un paquet de cigarette. Il en tira une et tendit le reste du paquet au prisonnier. Une fois allumée, il prit une longue gorgée de thé et inspira sur la cigarette.
- Je suis désolé d’avoir mis aussi longtemps à venir vous voir, votre intrusion a provoqué de nombreuses retombées qui ont retenu mon attention.Il inspira à nouveau sur sa cigarette. Les flammes vacillantes des torches plongeaient la cellule dans une clarté dansante, où l’ombre et la lumière luttaient sans cesse pour s’accaparer le territoire. La tension de ses
Kagemushas était palpable, une seule action de Genkishi aurait entrainé sa mort.
- D’après Shun, le chunin présent à votre arrestation, le clan Kisho est essentiellement constitué de mercenaire. Il me semble que vous venez de l’Enclave. Ça fait une trotte jusqu’à Uzushio. On pourrait commencer par-là ? Comment êtes-vous arrivé au village ? 
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