"reborn from the ashes" athena act I

Reborn from the ashes

L’homme est faible, il a toujours eu besoin de croire en une force supérieure pour avancer. De la nuit des temps à aujourd’hui, il y a toujours eu une croyance derrière chaque avancée et pourtant après des millénaires d’une dévotion aveugle en un être supérieur, la foi des hommes failli, leurs confiances grandies et ils n’eurent plus besoin d’une chimère pour progresser. Le temps des dieux ancestraux allait prendre fin, les guerres de religions cédant peu à peu leurs places à celles de pouvoirs, de territoire. Seulement, si le monde commençait lentement à se défaire de son passé, les vieilles légendes demeuraient présente, tapis dans l’ombre, mais encore riche en rite, en connaissance et en folklore.

Il y a au début de chaque monde un mythe, une religion, guidant les hommes sur le droit chemin. Nombres d’entre elles nous ont laissé croire qu’une seule divinité pouvait endosser le rôle titanesque de faire tourner ce monde, mais quelques païens émirent une autre théorie. Un dieu unique ne pouvait exister, ils ne pouvaient être qu’une multitude s’afférant à offrir aux communs des mortels un avenir meilleur. Cette vision des choses, cette hérésie pour beaucoup, prit ses racines sur les terres inconnues et sauvages d’un continent éloigné. Peu de texte parlant de ce monde et de son peuple réussirent à arriver jusqu’ici, mais les rares ayant accompli l’exploit se réunirent en un petit groupe d’hérétique au cœur de la Vallée des Nuages pour construire un temple. Il devait honorer leur divinité protectrice, celle sans qui ils n’auraient jamais eu la sagesse et la force de mener ce combat jusqu’ici, sur ces terres hostiles. Elle n’était qu’une facette d’un prisme plus large, qu’un pion sur un échiquier cosmique, mais elle parmi tout avait su les protéger. Elle se nommait Athéna, déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans, des artistes et des maître d’école. De nombreuses fonction que même ses plus fervent protecteurs oubliaient souvent au profit de deux : la sagesse et la guerre. Une déesse possédant des liens familiaux, une histoire et un culte à des années-lumières du flou constant de certaines religions. Ils étaient venus ici pour permettre à tous de vivre heureux sous la protection de la seule divinité en valant la peine à leurs yeux.

Avaient-ils raison ? L’on ne saurait le dire, suivre un dogme n’était jamais chose aisée, d’autant plus lorsqu’il était question de convertir un peuple aux croyances inconnues. Sans doute, leur propre ignorance avait causé leur perte, on ne le saurait jamais, car par une nuit d’hiver, leur petit campement fut attaqué et brisé pour ne laissait qu’un tas de cendre et quelques maigres récits à présent éparpiller aux quatre coins de ce monde. Une attaque violente, brutale, qui avait tout arraché, de l’espoir au dernier souffle. Ils étaient arrivés comme des ombres, profitant de la faiblesse des feux de camps pour s’introduire dans chaque tente, pour égorger les prisonniers de Morphée et pour terroriser les rares n’ayant pas cédé à l’appel de la nuit. Le feu avait alors jailli de leurs poumons barbare pour frapper les survivant et avec eux tous les fidèles isolés de cette déesse à présent meurtrie. Dire qu’ils ignoraient le ninjutsu serait une hérésie, mais dire qu’ils s’attendaient à une telle violence… Non, ils croyaient malheureusement trop en leur déesse et pas assez à la force des hommes. Ils avaient attendu qu’on les sauve au lieu de se battre pour y arriver.

Un temple avait été construit, creusé même dans la masse, dans la roche. Un travail titanesque qui aurait dû être le point de départ d’une nouvelle ère. Le premier d’une longue lignée, douze temples primordiaux censé protéger le véritable temple d’Athéna. Sur le fronton, se trouvait d’ailleurs déjà la constellation du solide bélier, un combattant que personne ne pouvait dépasser à moins de faire appel à sa sagesse. Un monstre cornu ayant toujours été le premier à se sacrifier et qui aujourd’hui, une fois de plus, serait le premier et l’unique à tomber. Le temple ne sera à jamais qu’un amas de gravât, qu’une relique passé relatant la fin brutale d’une renaissance et si malgré l’attaque, il était resté tel quel, ses trésors de savoir censé ouvrir les yeux aux plus sceptique, seraient à jamais oublié.

L’Exode d’une croyance venait d’échouer, de prendre fin dans la plus grande des indifférences, l’espoir s’écroulant, Athéna pleurant silencieusement la mort de ses chevaliers partis trop tôt.

ft. athena act I

Reborn from the ashes

Nul n’était retourné sur ces terres désolées, les païens avaient commis leur crime, ils avaient pris là vie, ils n’avaient aucune raison d’y revenir. Pourtant, derrière ce massacre et cette évidente destruction de l’espoir, deux âmes avaient survécu. Un adolescent à la peau bruni par le soleil et son petit frère plus pâle, comme une créature n’ayant pas assez vu l’astre solaire. Ils s’étaient échappés de leurs lits pour rejoindre les prémices de la bibliothèque afin d’y lire quelques ouvrages. Lorsque les cris avaient raisonné, ils s’étaient simplement cachés, priant en silence leur déesse de venir les protéger, d’épargner leurs vies. Les avait-elle entendu ou avait-il simplement eu de la chance ? Nul ne saurait le dire. Les plus sceptiques répondraient sans doute qu’une telle force ne pouvait exister et qu’ils devaient leurs survies à leurs discrétions. Les autres… Les autres y verraient inexorablement la preuve d’une bénédiction divine. Lorsque les cris avaient raisonné, ils s’étaient simplement cachés, priant en silence leur déesse de venir les protéger, d’épargner leurs vies. Ils auraient sans doute dû fuir, rentrer chez eux, ou vivre une vie discrète loin de ce chaos, mais leurs vies avaient été sauvé par la déesse et par fanatisme, ils lui dévoraient chaque minute de leurs existences.

Ils étaient alors sorties, lorsque les cris et la violence semblaient avoir cessé. Ils avaient découvert les corps blessés, souvent démembrés, désarticulés, de ceux avec qui ils avaient bravé les tempêtes et les éléments. Ils n’avaient pas été simplement sauvés de la mort, ils avaient été sauvés des enfers, des griffes brutale d’Hadès. Les Algées n’auraient pas à tourmenter leurs esprits et les seules rencontres qu’il y aurait entre eux et Achos, Ania et Lypé ne seraient que pour de brèves étreintes d’une vie de solitude. Ils avaient été sauvés et après avoir honoré leur mort en leur offrant un voyage sans crainte sur le Styx, ils se relevèrent enfin.

À l’abri des regards, ils continuèrent ce pourquoi ils étaient venus, mais sans connaissance utile à la construction de temple, ils se contentèrent de bâtir de petits autels, onze exactement, tous portant une constellation protectrice. Au crépuscule de leurs existences, ils surent finir une bâtisse plus grande plus solide où honorer leur déesse et c’est aussi en cet endroit qu’ils finirent d’y raconter leur histoire. L'existence de cette mythologie prendrait fin ici, perdue au milieu de ce qui serait bientôt le Sekai. Une vie brisée, arrachée à un avenir meilleur, mais une vie de foi, de croyance et d'abnégation.

À leurs morts ils laissèrent de nombreux parchemins, ouvrages, visant à transmettre leurs connaissances, l’essence même de cette religion qui n’était au final pas si différente.

Mourir dans l’oubli était la pire des morts, mais laisser une marque, une trace de son passage pouvait tout changer et c’était ici que leur sacrifice prendrait tout son sens. Ils avaient retranscrit des siècles de croyance et un jour quelqu’un finirait par faire renaître tout cela. Le Cosmos de leur déesse ne s’éteindrait jamais…

ft. athena act I

Reborn from the ashes

Les années passèrent, puis les décennies et rapidement des siècles enterrèrent les sages préceptes d’Athena. Ici et là quelques voyageurs finissaient par s’y arrêter, ignorant tout des origines de ces lieux, ignorant même le massacre qui y avait eu lieu. Ils passaient simplement, ne remarquant pas les autels qui périssaient avec les années, ne remarquant même pas ces écrits qui peinaient à survivre au temps. Les âmes qui s’y étaient battus pour lutter contre l’oublie s’étaient elles-mêmes perdu et rapidement plus rien n’arrêta les voyageurs sur ces terres sauvages, abruptes. Pourtant, chaque pierre avait une histoire chacune d’entre elle protégeait la mémoire d’une constellation protectrice d’Athena. La première d’entre elles et la plus importante sans doute était Aries, le Bélier, toujours représenté par un descendant des alchimistes du continent perdu de Mu, elle représentait le premier rempart, la première ligne de défense. Les Chevaliers portant les armures dorées du Belier étaient des murs infranchissable, des hommes d’une fidélité pur et infaillible qui ne ployaient jamais le genou face à l’ennemie, mais bien au-delà de ça, ils étaient les seuls pouvant sacrifier leur énergie vitale, leur sang pour réparer les armures de leurs alliés. Ils étaient ceux sans qui la guerre ne pouvait être gagnée.

Sur ce petit autel, était gravé le nom de Shion, dernier Chevalier d’Or connu par les hommes ayant foulé ces terres. C’était un homme sage et puissant, un homme ne courant pas vers le danger sans réflexion. C’était un homme juste, quoique parfois cruel lorsqu’il était question de défendre sa déesse au mépris d’autres vie. Mais sa légende ne se limitait pas à lui. Descendant des grand Alchimiste de Mu, il connaissait les secrets si bien gardé de ces armures légendaire et c’était par lui qu’il fallait passer pour en apprendre suffisamment. Lui qui était sans doute mort depuis bien des années, seul demeurait les légendes pour étayer les textes et pourtant, les deux âmes innocentes s’étant perdu ici n’avaient pas tant échoué à la tâche d’instruire les âmes les plus ignorantes de ce monde.

Pour défendre Athena, 108 armures de 88 constellations du ciel avaient été forgées dans un alliage complexe de Gammanium, d'Orichalque - Ancien cuivre des montagnes. - et de poussière d’étoiles. Assemblée dans le sang et grâce à un Cosmos démentiel, elles avaient été fondues avec un dernier métal différent et s’adaptant à la puissance de chaque chevalier. Ainsi, les plus faibles étaient fondues avec du Bronze, elles étaient peu résistantes, assez basiques et elles étaient au nombre de 52. Il y avait aussi les armures d’Argent, plus couvrante, plus puissantes, elles étaient portées par 24 chevaliers. Et puis il y avait les 12 armures d’Or, presque indestructible, protégeant presque entièrement son porteur. Si les plus faibles pouvaient être réparées facilement, elles subissaient souvent tellement de dégât que le don que devait offrir le chevalier défait pouvait-être la vie. Les réparations n’étaient jamais sans danger, elles étaient complexes, épuisantes, mais elles cachaient une réalité souvent mortelle. Pour protéger son porteur, l’armure était vivante, animée d’un cosmos propre, puissant et silencieux. Les Alchimistes de Mu étaient des virtuoses ayant su produire ce qui avait tout de la mythique pierre philosophale. Ils avaient conçu une alliance capable de se régénérer au travers d’un échange équivalent nécessitant l'énergie vitale d’un être, ou la vie. C’était d’ailleurs pour cela que les colisée de leur terre maternelle étaient si souvent solliciter. L’armure choisissait son porteur et son porteur devait-être digne.

Ces enfants avaient presque eu bon, si l’on ignorait la présence d’autres armures bien plus puissante, ou plus étrange encore. Athéna n’était pas la seule déesse à nécessité une protection, mais la compréhension et les origines de ces dernières étaient bien plus mystique et inconnus. L’on parlait vaguement des Armures de la Couronne Solaire, des Armures devant protéger les Guerriers d’Abel, les Écailles étaient quant à elles portaient par les Marinas, Chevaliers au service de Poséïdon, l’oncle d’Athéna, le seigneur des océans. Et puis il y avait des Surplis, des protections pour les Spectre d’Hadès, le terrifiant dieu des Enfers. Il y avait même quelques légendes courants sur des Armures Divines au service d’un certain Odin, un dieu du nord, mais il était tout aussi incertain que les Armures des Samourai les plus reconnues. Ce n’était pas des armures ayant été confrontées à celles d’Athéna, ce n’était que des armures Païens qui n’avait aucun réel intérêt. Non, les armures les plus fantasmées, les plus rêvés et qu’aucun être vivant n’avait eu la chance de voir étaient les Armures des Dieux.

Quand leurs combattants échoués, quand une Guerre Sainte ne pouvaient plus être évité par des mortels, alors les Dieux Olympiens portaient celles que l’on nommait Kamuis, les Armures les plus puissantes et destructrices de cet univers. Et aussi terrifiant cela puisse-t-être, les Titans avaient été armés par Gaïa, la Déesse mère, pour reverser son mari Ouranos, ces Armures s’appelaient des Sômas. Les dieux originaux, aussi oubliés soient-ils, portaient des Ars Magna et les géants des Adamas. Il fallait être un dieu pour avoir une chance de les voir, mais au cours de ces longues années de labeur pour créer ce qui n’était qu’une pâle copie d’un sanctuaire originel, des rumeurs, des intuitions les avaient animés. Un homme, un mortel pouvait embraser son Cosmos si fort qu’il transformerait son armure d’or en une armure Divine. C’était devenu un espoir de plus de voir le monde ne pas sombrer dans la folie. Un espoir de plus d’être sauvé.

Avec tant de puissance, l’on se demandait encore comment il avait été possible de les voir tomber et pourtant, l’avant-poste s’étant perdu dans le Sekai n’avait pas été protégé. Sans guerrier, les hommes tombaient, révélant la faible de la foi face aux armes, une nouvelle fois. N’y avait-il pas une façon de transmettre ses croyances sans le faire payer par le sang ?

ft. athena act I