Ressortant du bureau du kazekage, je m'étirai et fis craquer mes doigts avant de descendre pas à pas les escaliers en soufflant, yeux clos, main droite contre le mur. Puis mes paupières se rouvrirent à la fin des marches. Il était trop tard pour que je m'entrainasse mais trop tôt pour aller au lit car j'avais déjà bien dormi précédemment et que je risquais de me réveiller après seulement quatre heures de sommeil. Presque vers la porte de sortie, ma main se tendit mais la lourde fut ouverte par quelqu'un qui venait dans le sens inverse. Un membre du conseil du clan Serika qui portait une longue toge d'un tissu lourd mais d'apparemment bonne facture sur lequel étaient accrochées des étoiles d'or à cinq branches. Son visage balafré ne cachait pas un léger sourire qui, je le savais, cachait une satisfaction teintée d'une amertume qui lui était plutôt désagréable. Ceux veux courts, barbe entretenue, l'homme avait pris soin de lui et cela se voyait. Serika Toogaku était un homme qui avait cru qu'il perdrait beaucoup en voyant des ninjas sans clan accéder à de lourdes responsabilités et il avait plutôt mal vu qu'une personne comme moi fût en charge de l'exploration de la Côte d'Omui. Oui, cet ancien faisait partie de ceux qui pensaient que mes bras de bois étaient le signe d'une faiblesse notable et la confiance qui m'avait été accordée ne lui plaisait guère. Ce fut donc ainsi que nous nous croisâmes.
Bonjour.
Il haussa un sourcil et daigna tourner la tête puis, mollement, répondit :
Hm ? Ah… Bonjour.
Il avait le mérite des anciennes batailles dont ses décorations étaient le symbole, mais il avait aussi su accepter de continuer à se démener afin de prouver sa valeur et montrer qu'il avait du mérite à ces jeunes ninjas qui n'avaient pas bataillé mais plutôt subi la guerre. Il avait accepté de rester dans la compétition face à de nouvelles têtes mais regrettait que son clan n'eût pas été réellement dominant : une totale méritocratie l'indisposait.
Je me rendis au Délice des dunes, cet excellent restaurant de Suna dirigé par d'excellents cuisiniers : mon père et ma mère. Pénétrant dans l'établissement dont sortaient les derniers clients, je fus accueillie par une Sawaka froide.
On ferme, madame, repassez demain.
Sawaka… Alors elle avait vraiment décidé de plaquer son copain ? Tant mieux, à la frapper, il allait la blesser, mais je pensais que l'incident durant lequel j'avais transformé ce sale type en grenouille avait mis cette fille en froid avec les Sahara. J'étais contente de voir que seul un lien avait cédé : celui qui la liait à ce connard.
Disons, jeune fille, que j'ai mes entrées ici.
Elle eut un air désabusé et sa mine devint déconfite après s'être tournée dans ma direction.
Denya ! Oh non, je suis désolée, vraiment désolée. Je suis fatiguée, j'ai fait trois jours pleins d'affilée, c'est épuisant, tu as pas idée.
Je rigolai.
En effet, j'imagine pas. Je peux concevoir, par contre.
Si tu nous pardonnes, alors nous sommes rassurées. Bonsoir Denya.
Onae Nanao, une employée plus ancienne, était là aussi. Une femme calme et capable d'accumuler de nombreuses heures de son propre chef. Mon père l'appréciait beaucoup.
Je pardonne. Vous pouvez mettre les chaises sur les tables. Laissez simplement trois places disponibles, on va surement manger quelque chose avec mes parents.
Ce sera fait.
Et encore désolée, je suis si confuse. Passe une bonne soirée.
Les deux serveuses firent cependant une drôle de tête.
Hakaze ? Vous êtes venues toutes les deux ensemble ?