[mission de rang D] Amour, quand tu nous tiens ~ [solo]

Mission:

"Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?"

Le blond fixe l'enclos, l'air dépité. Son rêve de grandeur est encore bien loin de se réaliser et il le sait pertinemment. Il s'approche des bêtes dont il va devoir s'occuper jusqu'à ce que le chamelier soit rétablit.

"Stupides bêtes !"

Une des créatures bossues marche dans sa direction et lui bave dans les cheveux, à moins que l'animal n'essaie en réalité de les lui brouter. Le Genin tremble de rage, ce n'est clairement pas l'envie de le hacher menu qui lui manque. Néanmoins, il n'a pas envie que l'on se casse la tête à essayer de lui trouver des missions avec moins de responsabilités, plus dégradantes. Il va l'accomplir, cette mission. Il accomplira toutes les missions qu'on pourra lui confier jusqu'à ce qu'il soit à portée de ses rêves, à portée du doux pouvoir et de la puissance suffisante pour malmener quelques personnes sans le moindre soucis.

Le jeune garçon repousse la tête du dromadaire qui s'acharne et bave sans répit dans sa chevelure. Il prend donc sur lui, maudissant le pauvre homme qui ne peut plus, pour le moment, assurer ses fonctions. S'il en a l'opportunité, un jour, il est fort probable que l'Akatsuki tente de se venger en préparant quelques coups bas ou en essayant de manipuler quelques crétins. Enfin... Essayer, quoi. Car, on ne peut pas dire que les idées du garçon soient les meilleurs de l'univers, même s'il réfléchit un minimum et qu'il s'avère parfaitement confiant. Ne jamais sous-estimer la bêtise des hommes...

Seiren examine donc les poils, répugnants, des dromadaires, en commençant par celui qui semble attiré par les blonds, vérifiant que les animaux ne soient pas blessés. Il hait la tronche de ces créatures et ne supporte pas qu'elles lui bave dessus ou manifestent un quelconque intérêt à son égard.

"Pourquoi on élève ces choses ?"

Le petit sunajin n'a rien remarqué d'alarmant, il n'a pas repéré de blessure. Maintenant, il peut donc passer à l'étape suivante, les abreuver. Il va donc chercher quelques gourdes qu'il remplit avant de retourner dans l'enclos où son ami le mangeur de cheveux vient se coller à lui.

"Laisse moi tranquille, sale bête !"

Le Genin fait de grand geste pour repousser la créature et espérer qu'elle le laisse enfin passer. Il a surement perdu une bonne demie-heure avec cette histoire. Épuisé, il se laisse tomber à côté de l'abreuvoir des camelins. Et, après avoir bu, l'autre revient encore embêter le jeune ninja. Il rit de nervosité.

Il apporte maintenant de la nourriture aux bêtes avant de s'installer sur la barrière de l'enclos. Il regarde ces créatures. Pourquoi ça et pas autre chose ? Seiren trouve que c'est moche, stupide, collant et encombrant. Cependant, tout le monde ne semble pas de son avis et il ne parvient pas vraiment à le comprendre.

"Maman ! Maman ! Regarde le drodaire !"

"Ahahah... On ne dit pas drodaire, mais dromadaire."

"Tu crois que j'peux monter dessus ?"

"Hum... Je ne sais pas..."

Le petit Akatsuki entends les pas des deux femmes, le sable qui s'écrase sous leurs pieds. Il se raidit. Il n'aime pas vraiment les enfants et n'apprécie pas vraiment les bestiole dont il a la garde. Le Genin aimerait fuir, mais cela serait trop la honte de le faire et puis, il doit s'occuper des camelins... Quelques marchands risquent de passer avec l'autorisation de lui en prendre un ou deux et, s'il n'est pas là, cela risque d'être mauvais pour lui...

"Excusez moi, le chamelier n'est pas là ?"

Le manipulateur de kusarigama tourne la tête avec un sourire nerveux, absolument pas crédible, laissant paraître son mécontentement.

"C'est ça !"

"Qui le remplace ? Vous ?

"Euh... Et bien c'est que... En fait... Il... Je..." Le garçon soupire, il regrette de ne pas avoir préparé un speech plus tôt... Il sait qu'aucun des mensonges qu'il pourrait improviser seront crédibles. "Oui..."

La petite fille vient lui tirer ses vêtements en le suppliant, en criant, de le laisser monter sur une des bêtes dont il a la charge. Seiren se demande pourquoi il a hérité d'une ouïe plus fine que la normale, l'enfant étant en train de lui détruire les tympans. Il ressent l'envie de disparaître... Oui, se faire oublier serait pas mal... Lui qui rêve perpétuellement de se trouver à la place du Kazekage, de voir le peuple ramper à ses pieds, de purger le monde de tout ceux qui sont inutiles, pour une fois, il veut être oublié.

"Ok, ok, demie-portion... Tu vas monter sur le dos d'un de ces trucs."

Le blond balaie l'enclos du regard, cherchant quelle créature servirait de monture à la gosse. Evidemment, IL est là. Oui, lui. Le fameux dromadaire qui est tombé amoureux de la blonde chevelure du ninja. Et, cet animal démoniaque,  titre attribué par l'élève de Denya, comme s'il savait exactement ce qu'il se passait, s'approche du jeune qui émet alors un grognement. L'Akatsuki attrape la petite et la met sur le dos de la créature, comme ça, après lui avoir mis une bride.

Gnagnagna... Je ne suis pas une demie-portion... Gnagnagna... T'es pas bien grand... Gnagnagna... Pourquoi l'avance pas plus vite... Gnagnagna... Ma maman c'est la meilleure...

Le blond n'écoute que d'une oreille distraite les paroles de la petite, ce qui suffit à l'énerver. En même temps, il n'aime pas les camelins et il n'aime pas le babysitting. Il a donc toutes les raisons du monde pour être mécontent de la situation dans laquelle il se trouve et pour rager intérieurement, ce qu'il ne manque pas de faire et avec un certain entrain. Il fait faire quelques tours d'enclos à la petite, essayant de se montrer agréable -mais pas trop quand même-. Une fois l'enfant satisfaite, elle et sa mère remercient le Genin avant de partir. Seiren retire la bride du dromadaire qui, au passage, recommence à s'en prendre à la blonde chevelure du garçon. Puis, il file récupérer quelque chose à manger, comme si ça vie en dépendait, avant de revenir devant cet enclos maudit...

L'Akatsuki vérifie l'eau des bête, leur nourriture. Et, il mange. Tout en mangeant, le shinobi réfléchit et il est persuadé que cette histoire de maladie n'est qu'un prétexte pour fuir ce travail des plus ennuyeux. Cette pensée lui donne envie d'en coller une au chamelier. Mais, ce ne serait pas professionnel et, pas sûr que cela soit très joli à voir sur le dossier d'un ninja aillant l'ambition d'entrer dans la police de Suna.

Seiren joue avec le sable en attendant leur arrivée. C'est surtout pour eux qu'on lui a confié cette mission. Oui, des marchands sont sur le point de quitter Suna pour aller récupérer quelques ressources et faire du troc dans des villages civils ou auprès de nomade. Ces marchands apportent un peu de vie au village. Ils apportent aussi quelques rares et précieuses ressources. Le maître du Kusarigamajutsu regarde les nuages, dans le ciel. Il n'aime pas voir le temps passer. Il s'ennuie. Alors, pour passer le temps, il monte sur un dromadaire, le pot de colle et fait un petit tour d'enclos. Il caresse les bêtes, fait des figures acrobatiques, jongle avec des kunai.

"Hé, gros lard pot de colle ! Je sais pas comment l'autre con t'appelle, mais moi, je vais te nommer Pochi. C'est bien, ça correspond bien à ta tête d'abruti, mais c'est pas trop moche non plus. "

Coincé avec les dromadaires, l'élève de Sahara Denya finit par faire ami-ami, même s'il ne l'avouera sans doute jamais parce qu'il trouve que ces animaux sont vraiment moches et stupides. Mais, le fait de donner un petit nom à l'un d'entre eux montre bien qu'un lien se crée, aussi infime soit-il.

"Bonjour, Akatsuki-san. "

Les yeux de Seiren s'illuminent lorsque le "-san" parvient à ses oreilles. Rêve-t-il éveillé ou a-t-il bien entendu ? Il se retourne en direction des cinq personnes venant d'arriver et s'incline légèrement en signe de politesse.

"Je suppose que vous êtes ici pour récupérer quelques bêtes. Puis-je voir votre autorisation ?"

"Evidemment."

Le chef de la bande approche et tend l'autorisation d'emprunter quatre dromadaires à l'Akatsuki. Le mot semble vrai. Il ne lui reste plus qu'à préparer les animaux et aider au chargement. Le garçon rend donc le document à son propriétaire légitime, puis il va chercher les brides et les longes qu'il attache à quatre créatures. Il les selle également, avant d'aider à attacher les paniers, sacs...

"Merci beaucoup de votre aide, jeune homme."

"Il n'y a pas de quoi, je n'ai fait que mon devoir."

Il regarde les marchands s'en aller, avec quatre des bêtes dont il s'est occupé, tout en caressant Pochi, avant de s'en aller. Lorsqu'il revient, le lendemain, le chamelier est là.

"Hein ? Z'êtes déjà de retour, vous ?"

"Ahahah... Il semblerait bien, en effet. Tout s'est bien passé ?"

"Mouais... Y a juste Pochi qui prend mes cheveux pour son repas."

"Pochi ?"

"Lui-là."

"Ooooh, Lykos. Il est très affectueux, c'est vrai."

"Je peux partir, du coup ?"

"Bien sûr, je ne vais pas vous retenir plus longtemps !"

Sur ces mots, Seiren s'incline pour saluer l'homme avant de rentrer faire son rapport.