Délicieuse rencontre | feat Uchiha Shishio

Délicieuse Rencontre

Plissant les yeux à cause du soleil, probablement les dernières perles de lumières de l’année, bientôt l’hiver et son blanc manteau recouvrira tous les territoires, mon propre chez moi se verra bientôt sceller dans les flocons indénombrable allant doucement danser dans un ciel de plus en plus sombre, sale époque que l’automne, on sent que l’hiver se rapproche, inexorablement, dévorant tout sur son passage. C’est dans cet optique que j’avais profité de prendre un peu de temps libre avant de repartir en mission, puis de retourner enfin m’exiler dans ma prison de sang et de glace. Les cigales chantaient, les feuilles tombaient, dansant un tango par l’aide d’un léger zéphyr soufflant sur mon visage. Par terre, un arc-en-ciel aux couleurs brûlantes s’étendaient, toute ces teintes brunes, rouges, jaunes, oranges, des teintes si chaude, si réchauffantes, je soufflais un coup teinté d’une légère mélancolie, tellement en inéquation avec l’enfer d’un blanc immaculé qui viendra dominer cette zone.

Assise sur le  bord de la terrasse d’un petit restaurant caché au milieu de la broussaille, à plusieurs lieux d’un village habitable, je dégustais un saké brûlant, le liquide âpre dans ma gorge me réchauffait la tête et la poitrine, ce n’étais là qu’une chaleur illusoire, fictive, mais une chaleur que j’aimais ressentir, comme une petite flamme qui dansait, me chatouillant avec grâce l’intérieur, tandis que le vent me chatouillait l’extérieur, s’épanouissant à faire danser mes fins cheveux. J’étais bien ici, j’étais heureuse, mon âme était teinté d’un calme olympien, probablement facilité par la petite coupe de l’alcool que je tenais dans ma main. La vieille carne apprécierait probablement le breuvage, je me persuadais que lorsque l’hiver sera passé, je l’emmènerai ici, pour lui faire goûter. Je soupirai avec légèreté, depuis combien de temps n’avais-je pas calmé mes nerfs ? J’enchaînais les missions partout dans le pays, si bien que je n’avais pas pris un seul moment pour moi.

Il n’y a pas un seul bruit, à part la dirigeante du petit salon caché qui buvait du thé en silence. Ce début d’après-midi était agréable sur tous les points, j’en oubliais presque que j’étais en plein pays du feu. Il n’était pas rare que je passe quelque fois dans ce pays, mais je restais toujours à l’écart des routes. En effet, on ne savait jamais qui je pourrai rencontrer, une fille de près d’un mètre quatre-vingt avec une grosse épée et des yeux rouges comme le sang se ferait bien vite remarquer et rapidement on se douterait que je ne suis pas une lambda de passage, je préférais mille-fois rester inconnues, comme une ombre de passage. Cet endroit de par son isolement était parfais, loin de tous, excepté le bâtiment à côté qui devait probablement servir de maison pour la gérante et son mari, que je n’avais pas vu, soit dit en passant. De plus avec un délicieux saké et un calme délicieux, que demander de plus  pour un lieu ?

Je me décidai une fois ma coupe terminé (et peut-être une petite bouteille bus en entier), je me décidai à m’allonger pour observer la voute céleste. Le contact de l’hêtre résistant et dur sous mon dos était assez agréable et rassurant. Le pavillon me cachait le soleil et je pouvais voir les nuages courir dans le ciel, comme des petits moutons jouant ensemble. Mes bras posé sous ma nuque, je profitais avec plénitude du paysage autour de moi. J’en profitais pour commander des brochettes de dango, bien sucrée, ils étaient délicieux. J’avais toujours eu une préférence pour l’épicé et le fort, mais aujourd’hui est un jour particulier pour moi, aujourd’hui, je m’autorise de nombreuse chose que je ne m’autoriserai pas en temps normal. Je planais sous les effets de l’alcool et du sucre, si bien qu’a force de regarder le ciel, je finis par m’endormir nette.

Je me réveillai en entendant du bruit, en ouvrant les yeux je remarquai que le soleil était couché, le crépuscule de ses longs doigts pointait déjà le bout de son nez, il n’était probablement pas aussi tard que cela… Les cigales ronronnaient. Mais, j’avais été réveillé par un bruit, cela ne fait aucun doute, j’attrape mon épée, la ramène vers moi, m’assois, m’appuie sur une poutre en posant mon dos, puis remontant ma jambe gauche jusqu’à ce qu’elle forme une arche au-dessus des planches de bois, je laissant ma jambe droite remuer dans le vide. Tous mes sens en alerte, j’attendis de voir apparaître la personne qui menaçait mon calme. Jetant un coup d’œil vers ma gauche, au milieu du pavillon, je remarquais que la femme qui s’occupait du bâtiment lisait un parchemin calmement avec un thé brûlant à côté d’elle. Je me mis à bailler et me frotter les yeux encore embué par le sommeil, être réveiller par un bruit, c’est vraiment pas une vie.

kyro. ldd 017

Délicieuse Rencontre

En lançant un regard vers la source du bruit, je ne mis pas longtemps à apercevoir un jeune garçon,  plus jeune que moi en tout cas, il devait avoir 15 ans à tout casser. Devant sa jeunesse, je me calmai un peu plus, je lâchai mon sabre pour le reposer à côté de moi, le garçon ne représentait pas à mes yeux un danger. De plus rester sur ses gardes était ridicule. Puis toujours assise sur la terrasse, le dos contre le pilier qui soutenait le petit édifice, je fermai de nouveau les yeux, puis les rouvris quelque seconde plus tard. J’étais désormais incapable de réussir à me rendormir et me taper un petit somme qui je pense m’aurait fait du bien. Le fait même de ne pas réussir à me rendormir me mis légèrement de mauvaise humeur, sans vraiment compter qu’au vu de la place du soleil dans le ciel, je serai bien incapable de rejoindre chez moi aujourd’hui. Moi qui mourrais d’envie de retrouver mon vieux, j’allais en devoir retarder l’échéance…  Le meilleur choix était encore de rester là, à simplement profiter de ce qu’il y a autour… Profiter du léger souffle du vent, profité du doux chant des criquets, profiter des derniers rayons de soleil. Après tout, je me dois de profiter, comme je l’avais simplement fait avant de pioncer, maugréer ne va pas changer quelque chose, à part gâcher mon temps.

J’avais posément écouté les excuses du jeune garçon, il ne pensait pas à mal, il ignorait même jusqu’à mon existence dans le pavillon, a vrai dire, je m’en fichais un peu. Bref, tout cela pour dire qu’au vu des traces de salissure sur ces vêtements, celui-ci a dû errer un certain temps au sein de la forêt. Les forêts du pays du feu sont un endroit fourbe, ou des brigands rôdent, être sans défense et perdu dans cette forêt n’est pas l’idéal, en sois il était eu beaucoup de chance de survivre et de tomber sur un établissement comme celui-ci. Après tout, peut-être que ce garçon vaut le coup, si il a réussis à rejoindre cet endroit ! Je levai le bras droit, pour lui faire signe d’approcher, il était là, autant profiter pour causer un peu avec un gens du pays du feu, en plus, je pourrai peut-être en apprendre un peu plus sur la situation, toute information pouvait être utile. En même temps que j’avais secoué la main, j’en avais profité pour à moitié gueuler, assez fort pour qu’il puisse m’entendre, mais aussi probablement parce que j’avais toujours de l’alcool dans le sang:

« Vas-y ramène toi, je ne bouffe pas ! »

L’idée d’une discussion avec quelqu’un d’une classe sociale que je ne connaissais pas avait quelque chose d’excitant, c’était découvrir un monde entier que j’ignorais et ne connaissais pas. Je rangeai mes jambes pour les placer en tailleur, je voulais lui donner un peu de place pour s’assoir, je n’étais pas malpolie au point de mépriser de lui laisser de la place. Puis, une fois cela fait, je me tourna vers l’hôtesse du pavillon déclara :

« Deux thé s’il vous plait ! »

Pendant que le garçon approchait et que la patronne nous servais du thé que j’allais bien entendu payer au jeune garçon, encore une fois, je peux paraître rustre, mais j’ai quelque bonne manière… Il ne faudrait pas croire que je suis une bête sauvage assoiffée de sang… Quoique… Les yeux perdus dans le crépuscule étincelant de mille et une lumières, je restai concentré sur les motifs merveilleux et exotique que le ciel nous permettait d’entrevoir ! Sans m’en rendre compte, je m’étais même instinctivement mis à murmurer une douce chanson…  Faut croire que la paix à des effets sur moi… je me sens libérée d’un poids sur mes épaules, pour combien de temps encore ? Je n’en sais fichtrement rien, ce que je sais, c’est que je me dois de profiter de cette douce atmosphère, qui pourrait bien mener à une délicieuse rencontre selon les circonstances. Puis, cessant de chanter, je me tournai vers le garçon et lui demanda d’une fois douce et posée, si posée que cela ne me ressemblait pas, aujourd’hui est décidément un jour extraordinaire:

« Alors, c’est quoi ton nom ? Moi, c’est Hitagi, enchantée de faire ta connaissance !»

Je souriais de manière simple, sans animosité, simplement par joie simple !

EDIT POUR TERMINER:

Mais alors que le jeune garçon se dirigeait vers moi, celui-ci glissa et s'étala dans un buisson dont il ne se sortis pas, il semblait s'être évanouis. J'haussai les épaules, puis recommençai à me reposer.

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