Les signatures des deux chefs de clan ornaient désormais les deux copies du contrat liant désormais les deux fiancés. Dans ce document d’importance capitale, chaque clause y était inscrite et décrite en plus petite, venant alourdir le poids des obligeances de cette alliance. Rien n’y était laissé au hasard et Naoshige gardait précieusement la copie qu’il détenait sur son bureau, à côté d’un autre tas de feuilles où se trouvaient compte-rendus et récapitulatif de réunions. Il avait une gestion très stricte du clan, ne laissant personne - outre celles dont c’était leur rôle - se permettre de toucher aux papiers qui pourraient représenter des informations personnelles aux Senju. Non, le chef de ce clan comptait bien amener les siens au plus au de la cime des arbres et cela devait passer par une rigueur religieuse qui visait à défendre les intérêts du clan, à tel point que l’homme n’écrivait que peu ses projets sur le papier, préférant tout garder en tête. Cela évitait en majorité la fuite d’informations confidentielles. À l’affut, l’homme releva la tête en entendant des bruits de pas à l’extérieur de son bureau, levant la tête. Des coups résonnèrent contre la porte, alors que le chef inspirait une grande bouffée d’air frais. « Entrez ! » hurla-t-il, aussi vite que les coups étaient arrivés. C’était une femme à la chevelure jaunâtre - semblable au soleil - et qui transpirait de douceur qui entra dans la pièce. « Mon fils. » commença-t-elle aussitôt en refermant la porte, venant s’asseoir face à l’homme qui laissa paraître un fin sourire tendre envers sa mère. « J’ai préparé ce que tu m’as demandé pour la venue de la jeune femme et ait fait en sorte que personne ne vienne vous déranger, tu connais les jeunes du clan… Une Hyûga qui vient, c’est historique, après tout. Même avant le village, je n’avais jamais vu cela ! » précisa-t-elle, sur un ton presque étonné. Elle avait déjà vu des Hyûga, oui, mais pas au sein de l’enceinte du clan Senju. « Tu as tout préparé ? Même ce que je t’ai demandé venant de chez Akemi-san ? » demanda-t-il à sa mère, en fronçant légèrement ses sourcils, sans méchanceté. Elle afficha un sourire, avant de soupirer subitement. « Oui oui ! Ne t’inquiète pas, le lieu est idéal, tout est là. Même si je ne comprends pas totalement pourquoi tant d’efforts. » lâcha brutalement sa mère en tournant le dos à l’homme, quittant rapidement la pièce en refermant la porte derrière elle. Un soupire s’échappa des lèvres du chef du clan.
Il passa le reste de l’après-midi à lire divers documents, avant de se pencher une nouvelle fois sur le contrat de mariage, dont les modalités qui engageaient les deux partis étaient très lourdes. Après ce qu’il avait exigé lors de la dernière entretien avec le son homologue du clan Hyûga, Naoshige ne pouvait pas être étonné de certaines clauses. "Hyûga Yume s’engagera à donner une descendance au chef du clan Senju, sans quoi, si au bout d’un certain temps elle ne parvenait pas à enfanter d’enfants, le mariage serait déclaré nul et non-avenu. Senju Naoshige serait autorisé, dès lors, à prendre une autre épouse de son choix provenant du clan Hyûga. Dans le cas de la mort de la mariée après l’union, ce cas produirait une reconduction de l’alliance avec une autre membre." En relisant cela, Naoshige avait ravalé sa salive. Cette clause, longue et précise, aurait pu être inscrite selon la volonté du clan Senju, afin d’assurer ses arrières. Cela aurait été même logique qu’ils soient à l’oeuvre de cette dernière mais ce n’était pas du tout le cas. Elle venait du chef du clan Hyûga, qui cherchait à maintenir cette alliance dans tous les cas possibles : ainsi, si l’alliance venait à cesser par la mort de la jeune femme, alors le Senju devrait choisir une épouse toujours dans le même clan et non nouer une nouvelle alliance avec autrui. Ce qu’il vint à relire ensuite était quelque chose qui l’avait dérangé la première fois, mais qu’il n’avait pas pu négocier lors de la signature des contrats. "S’il devait advenir qu’un des enfants issus de l’union entre Senju Naoshige et Hyûga Yume s’éveillait au Byakugan, alors ce dernier ferait dès lors parti du clan de sa mère. Il prendrait donc le nom Hyûga." Fort heureusement, cette clause était courte et pouvait donc être exploitée. Être du clan Hyûga, suivre leur art ninja et porter leur nom ne voulait pas dire abandonner ses racines, oublier les principes moraux de sa naissance. Bien qu’il était dérangé par cela, il avait du faire avec.
Le pas lourd de quelqu’un se fit de nouveau entendre, un brouhaha bien plus fort et moins doux que la précédente venue. Celui qui avançait allait à allure plutôt rapide, avant de frapper bruyamment à la porte. À peine l’autorisation d’entrée dans la pièce fut-elle prononcée, qu’un garde entra, portant l’armure singulière des Senju. « Yume-san est arrivée, elle vous attend dans le patio. » dit-il avant de s’incliner et de se retirer aussitôt, laissant l’homme seul. Il reposa le contrat sur le bureau, posant une pierre taillée dessus pour qu’il ne s’envole pas avant de se lever et de sortir du bureau, d’un pas lent mais d’une démarche sérieuse. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver là où l’attendait la Hyûga, toujours aussi douce et agréable à regarder. « Yume-san ! C’est un plaisir de vous revoir et de passer ce moment avec vous. » commença-t-il par dire en guise de salutations polies. Il regarda les alentours, il avait fait davantage fleurir l’endroit et des petites tables étaient dressées, fleurs et nappes de soie dressées. À peine le chef du clan était-il arrivé dans l’endroit qu’une femme arriva, tenant un imposant plateau. Cette dernière s’inclina en guise de salutations, avant de venir poser le plateau sur la table dressée en retirant le couverte pour ensuite partir. Il y avait des mochis à différents goûts et deux plats de nattō. Il y avait aussi du thé. « Comme vous pouvez le voir, j’ai prévu pour que nous ayons ce qu’il faut ici. J’ai décidé de demander ce qu’il nous fallait à Akemi-san, comme je vous l’ai dis, j’apprécie grandement son nattō et souhaitait que vous goutiez le sien. » dit-il en souriant, l’invitant à se servir. Il y avait aussi un banc, avec quelques cousins agréables pour s’asseoir et profiter de l’après-midi.
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Hyûga Yume
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Je pivotais su moi-même pour éviter le coup de jûken d’Ichigo. Je finis par lui faire signe de faire une pause. On s’entraînait depuis plusieurs heures et je commençais à être fatiguée. Pour une fois que je n’étais ni avec Akira ni au camp d’entraînement il en profitait un peu. Je bus une longue gorgée d’eau et m’essuyais le visage sans rien dire. Il m’observa sans rien dire. Il n’y avait rien à dire. La date de mariage était fixée… Tout était fait, sauf le mariage en lui-même. Contrat signé, impossible de faire marche en arrière. Il m’ébouriffa les cheveux, je le laissais faire sans rien dire en finissant de m’étirer. J’observais le soleil. J’allais devoir me dépêcher : Naoshige voulait me voir chez les Senju… Sans que je ne sache pourquoi. Je saluais mon cousin avant d’aller prendre une douche chaude en évitant mon père. Je laissais mes cheveux libres, pour une fois, et m’habillais comme tous les jours. Je n’allais pas non plus à chaque fois me maquiller et porter un kimono… Je nouais autour de mon front un simple bandeau violet pour m’assurer que le sceau était parfaitement caché.
Je restais interdite… avant de prendre des prunes de mon jardin. Autant ne pas arriver les mains vides. Je traversais le village le ventre serré. Naoshige avait beau être un homme agréable, gentil, doux… Il n’en restait pas moins un homme de neuf ans mon aîné… Et il était puissant, je le sentais sans aucune difficulté… Je soupirais un peu en glissant une mèche derrière mon oreille. Pourquoi voulait-il me voir cette fois ? Le reste de mon clan le savait-il ou pas ? En tout cas je n’étais pas suivi. C’était… déjà ça, j’imaginais. Je me mâchais avec application la langue sans rien dire de plus. En approchant du quartier du clan Senju, je me stoppais et observais l’endroit, une boule au ventre. Je voyais les grands arbres cacher les maisons et l’entrée marqué par l’arche rouge. Avec deux ninjas devant.
La voie est gardée.
Je pris une profonde inspiration et m’avançais jusqu’à eux. Je demandais l’autorisation et le chemin et ils me l’indiquèrent en me regardant avec attention. Je n’aimais pas ça. Je me mis à marcher rapidement en observant autour de moi. L’endroit avait beau être calme… et sûrement reposant. Pour ma part il me rendait nerveuse. Je me sentais dévisagée, surveillée… Je demandais l’autorisation de voir Naoshige-san une fois chez lui.. Et j’eus le droit à nouveau à me faire dévisager. Je n’aimais pas ça. L’homme disparu en courant pendant qu’un autre me menait à un patio. L’endroit était magnifique… mais je ne me sentais pas à l’aise.
Je sursautais en entendant le pas de Naoshige. Je pivotais vers lui et m’inclinais poliment.
« Naoshige-san. Le plaisir est partagé. Je vous remercie de l’invitation. »
J’observais la femme porter un plateau sans rien dire puis Naoshige. Qu’avait-il l’intention de faire ? Oui. J’étais toujours sur la défensive. Avec lui… J’observais le plateau avant de sourire. Cela ressemblait à un goûter. Je souris quelque peu rassurée. Je restais un peu bête avec mes primes avant de les poser près du reste. Je souris à Naoshige avant d’incliner la tête.
« Je vous remercie, c’est une bonne idée… Je me suis entraînée une partie de l’après-midi, j’ai… apporté quelques prunes de mon jardin. Pour vous remercier. »
Je nous servis un peu de natto à tous les deux avant de le goûter et hocher la tête.
« Il est délicieux. »
Je m’assis sur le banc, sans toucher aux coussins et observais l’homme.
« Naoshige-san, pourquoi vouliez-vous me voir ? »
La question était légitime après tout… On ne convoquait pas sa fiancée pour rien… Du moins c’était mon opinion. Je goûtais à nouveau le natto en soutenant son regard.
En apparence, chaque membre du clan Senju vaquait à ses occupations. Le domaine grouillait de vie, les gardes demeuraient fixes aux entrées tandis que certains membres du clan s’entraînaient dans son enceinte. Parmi tous ces shinobis qui participaient à cette vie, certains avaient reçu l’ordre d’être aux aguets mais de ne rien laisser voir, car Naoshige prévoyait une nouvelle entrevue avec sa fiancée mais cette fois, avec l’objectif clair d’en apprendre plus sur ses motivations. La première fois, elle n’avait pas osé en parler, craignant pour sa vie et celle de sa famille. Cela se comprenait car ils se trouvaient tout d’abord au sein de l’enceinte de son clan puis ils s’étaient retrouvés en pleine rue, ce n’était pas ici que l’on pouvait se permettre d’aborder des secrets. Mais ici, sous la surveillance directe du clan de son époux, elle ne craignait rien. De surcroit, Naoshige avait bien spécifié au chef Hyûga que c’était elle qu’elle voulait et non une autre femme, car il avait vu bien des qualités chez sa jeune fiancée et il se sentait réellement l’envie de la protéger, d’être à ses côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. Il ne croyait pas réellement en la paix, cependant, il espérait bien qu’il y ait une flamme qui naissent entre eux pour un avenir commun radieux. Il ne voulait pas finir comme sa mère avec son père, qui avait voué sa vie à un homme violent en épousant son cousin lointain. Cela avait été une union tout autant politique mais avec un but autrement différent, lui n’épouserait pas une autre membre du clan Senju et voyait une politique plus globale, qu’il espérait réussir ; la clause contrat de mariage qui stipulait la poursuite de l’alliance si Yume venait à mourir le déplaisait réellement. Il savait que c’était dans une volonté de garder la mainmise sur cette alliance et que le chef du clan Senju, s’il voyait son épouse mourir, ne pourrait pas choisir un autre parti après cela - il devrait forcément se tourner vers le clan Hyûga. Cela pouvait sembler entravant, mais il ne comptait pas perdre son épouse et ferait tout pour la protéger. Il jugeait cela comme son devoir de devoir protéger la jeune femme, de faire en sorte qu’elle survive et voit l’avenir à ses côtés. Il avait bien vu son potentiel, il n’avait pas eu grand mal à le juger et comptait l’aider à l’épanouir plus encore.
Lorsqu’il entendit la voix de sa fiancée pour la première fois de la journée, un sourire satisfait apparut sur ses lèvres. Il appréciait grandement entendre son timbre plein de timidité, se délectant du doux son qui s’échappait de la bouche de la Hyûga. C’était une mélodie agréable, enivrante. « Et je vous remercie d’avoir acceptée de faire le déplacement. Je ne savais guère si vous viendrez, malgré tout ce que j’avais prévu… » dit délicatement, en voyant la jeune femme poser quelques prunes sur la table. Il était ravi de voir la jeune femme apporter un de ses fruits préférés. « Vraiment, j’ai à coeur de vous faire voir votre future demeure et les endroits calmes que vous pourrez y trouver. Je veux que vous vous sentiez chez vous le jour venu et pour cela, il faut que vous ayez connaissance de l’endroit. » reprit-il, avant d’écouter de nouveau la jeune femme parler. Elle évoquait ses entraînements et Naoshige notait cela. Elle était sérieuse, elle s’entraînait, elle prenait ses obligations à coeur. C’était une très grande qualité. « Elles sont magnifiques, Yume-san. Je comprends pourquoi vous raffoler de ces fruits. » répondit-il au sujet des prunes, avec un sourire agréable. Elle lui servit du nattō et d’un geste tendre, il prit la petite barquette avant de le déguster avec ses baguettes. Il était délicieux, sûrement l’un des merveilleux de Konoha et Naoshige fut heureux de voir que la jeune femme l’appréciait ! Il hocha de la tête en plissant les yeux, dégustant une nouvelle bouchée, pour lui montrer qu’il venait de prendre compte de ce qu’elle avait dit. Il prit le même chemin qu’elle en venant s’asseoir, sa mine se fit légèrement plus sérieuse, mais toujours avec un fin sourire en coin. « J’admets qu’il y a une véritable raison derrière cette entrevue. J’ai à coeur de faire en sorte que notre relation se passe bien et que nous soyons, à l’avenir, un couple soudé. » avoua-t-il en prenant une nouvelle bouchée de nattō, tout sourire. « À dire vrai, j’ai grandement observé votre attitude, la première fois que nous nous sommes vus. Je n’ai pas manqué de voir votre crainte, vos appréhensions. J’ai bien compris pourquoi, mais tout d’abord, laissez-moi vous rassurer. » commença-t-il par dire, en posant sa barquette sur le banc, à côté de lui. « Votre soeur se joindra à vous ici, elle sera toujours sous l’obligation des entraînements de votre clan, cependant. Et votre père viendra, aussi, votre chef ne veut pas le garder. Apparemment, il coûte trop d’argent… Et n’en rapporte pas. » lâcha-t-il brusquement en observant la jeune femme. La bonne nouvelle avait été dit, se voulant rassurante et espérant qu’elle le soit. Désormais, il allait passer à un sujet plus sérieux qu’elle lui avait fait entrevoir au cours de leur première entrevue. Il avait bien écouté ce qu’elle disait, avait pris tout en compte. « J’ai bien entendu votre but, votre ambition… Désormais, seriez-vous encline à ce que l’on parle de tout cela, seul à seul ? En sachant quelques détails en plus, peut-être pourrais-je vous conseiller et vous guider vers la résolution de vos objectifs. Je ne comprends vos motivations qu’à moitié, car j’ai conscience qu’en amont, il y a d’autres choses à savoir. » expliqua l’homme sur un ton parfaitement compréhensif et ouvert à la discussion. Il espérait que la jeune femme accepterait de s’ouvrir à lui et qu’il y ait une véritable entente entre eux. Peut-être qu’ils viendraient à faire de grandes choses, en se soutenant et en travaillant coude à coude.
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Hyûga Yume
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C’était étrange d’être dans cet endroit… et pouvoir se dire que d’ici quelque temps… Je devrais appeler ça… « Chez moi ». Chez moi… Yume Hyûga-Senju… Cela semblait presque ridicule. Et je sentais la boule dans mon ventre grossir en pensant à la discussion que je devrais avoir avec Hako. Il fallait que je réussisse… Et que je lui fasse comprendre que nous n’avions pas le choix aujourd’hui. Je le savais : la date avait été fixé. Même si j’ignorais toutes les clauses du contrat… C’était ainsi… Mais au moins… C’était positif de voir un peu l’endroit avant de pouvoir y poser ses bagages… Même si j’avais l’impression que nous étions surveillés par une bonne dizaine de personnes… Peut-être que ce n’était que mon imagination à cause de l’angoisse ? Je n’en savais rien. Et puis les plats préparés semblaient savoureux. J’ignorais si j’étais capable de vraiment tout manger, mais c’était aimable de sa part. Naoshige semblait heureux de me voir, j’étais contente de le voir, il était aimable avec moi, doux. Peut-être à nouveau n’était-ce qu’un masque ? Je ne savais vraiment pas. Lui ne semblait pas se poser ce genre de question. Je souris à sa remarque.
« Il vaut mieux profiter de ces moments avant le mariage pour apprendre à se connaître un peu. »
Rien qu’un peu. Au moins je savais qu’il aimait le natto et à l’inverse des poires. C’était… bien. Et visiblement il avait eu lui aussi cette idée de me permettre de voir l’endroit où j’allais vivre. Se sentir chez moi… Peut-être que j’allais mettre un peu de temps avant de réussir à me sentir chez moi ici. Rien que pour ne pas me perdre dans les couloirs… Cela serait drôle… et parfaitement ridicule tient. Je le détaillais en silence en mangeant un peu de natto. Il s’assit près de moi sans que je ne le lâche des yeux. Je me mordis la lèvre en l’écoutant. C’était bien qu’on veuille se connaître. Un couple… C’était étrange de m’imaginer avec lui tous les jours, me réveiller, sentir sa chaleur dans le lit, rentrer de mission et le voir… J’avais du mal à me l’imaginer pour l’instant, d’ici quelque temps j’imaginais que cela serait parfaitement… concret. J’avalais ma bouchée de natto sans rien dire ace à sa déclaration. Compris quoi ? Je ne savais pas s’il avait vraiment compris. Je souris un peu en entendant que ma sœur viendrait… Tout comme mon père… Je m’étouffais, rouge de colère, face à la déclaration sur mon père.
« C’est moi qui m’occupe de tout pour mon père ! Et ils osent… »
Je me refermais, étouffant la colère en moi et inspirais un peu.
« Tant mieux s’ils viennent… Ils seront biens ici. »
Je crispais mes doigts autour de la barquette de natto. Parler de tout ce qu’il n’allait pas dans le clan… Expliquer… Je posais la barquette et jouais avec le bout du bandana qui me tombait sur l’épaule. Des choses à savoirs… Beaucoup trop de choses. Je me mordis la lèvre sans rien dire avant de repousser un peu mes cheveux en arrière. Lui dire ? Ne pas lui dire ? C’était compliqué…
« Je… Les deux branches du clan Hyûga ne sont pas égalitaires. La branche secondaire a pour… obligation de servir de bouclier à la branche principale. Littéralement. Qu’importe la situation un membre de la branche secondaire, au moindre problème, doit prendre les blessures ou la mort d’un membre de la branche principale. Il n’y a pas… réellement de justice, certaines des techniques nous sont interdites… Ce genre de choses entre autre. »
J’avais posé ma barquette de natto et je regardais mes mains en les pressant l’une contre l’autre. Je n’arrivais pas à aller plus loin dans mes explications. Lui expliquer le sceau… Ce n’était pas facile pour moi. Comme lui parler de tout cela… J’avais déjà la gorge serrée, c’était déjà… trop. Je pris une profonde inspiration pour calmer le tremblement de mes mains.
Au tout début, lorsque les membres du clan avaient mis le sujet de ses fiançailles sur la table, il n’avait pas considéré cela comme quelque chose qui amènerait des sentiments, de l’amour. Il avait écouté les aînés qui évoquaient le but des alliances, afin d’offrir au village un rassemblement autour du clan Senju en éparpillant les femmes à marier dans les différents clans, tandis que les hommes, à leur tour, prenaient des femmes d’autres clans. Cela n’avait qu’un but stratégie, de faire en sorte que leur clan soit au centre de tout et pourtant, ironiquement, leur clan n’avait jamais été autant sur le déclin. Ils n’étaient nullement au centre de la politique du village, qui avait été donnée aux mains des Akimichi - avec un Hokage qui faisait parti de leur clan. Alors que le village de Konoha avait été fondé sur l’initiative commune des Senju et des Uchiha, ces deux clans n’avaient au final par la reconnaissance que l’on aurait pu attendre face à une telle entreprise. Les Senju n’avaient pas un rôle réellement défini dans ce village, étant comme tout un chacun alors que les Uchiha étaient relégués dans une tâche de seconde zone - faire la police au sein du village. Soit, cela correspondait à leurs capacités mais leur position fondatrice du village n’était nullement mise en avant dans ces attributions. Au fond, la conception de ce village, bien qu’une merveilleuse initiative, voyait le déclin du prestige de certains clans. Aux yeux de Naoshige, il était clair qu’il devait mener une politique particulièrement stratégique s’il voulait rendre à son clan sa gloire, en passant par des projets détaillés. Cependant, il comptait bien que chaque chose qu’il mettrait en place bénéficierait à l’entièreté du village - et du pays du feu -, c’était dans cette raison qu’il se trouvait souvent seul dans son bureau, songeant à toutes ses idées et à leur mise en place. Contrairement à Suna, Konoha bénéficiait d’une excellente condition : le pays dans lequel s’était développé le village était extrêmement prospère et la forêt englobant l’endroit permettait aisément de défendre le village. Et il ne se trouvait pas aussi aride que le village caché du sable, se trouvant sur des terres luxuriantes. Avec tous ces éléments en tête, le Senju cherchait à mettre en place des idées pour exploiter chaque avantage du village.
Mais lorsqu’il avait prévu cette entrevue, il savait qu’il allait devoir délaisser légèrement sa conception de projets pour le village au profit de quelque chose de plus important. Car lorsqu’il avait rencontré la Hyûga, il ne s’était pas attendu à ce qu’aussitôt, il ne se sente l’envie d’être là pour elle, de la protéger. Ce n’était - pas encore - de l’amour, mais en tout cas, il pouvait admettre apprécier la regarder. Elle avait quelque chose d’attendrissant, elle était douce, timide. Elle n’avait pas d’arrogance, pourtant elle semblait douée. Il n’y avait aucun doute, la jeune femme semblait avoir des qualités appréciables aux yeux du chef. Car lorsqu’il avait accepté la recherche d’une fiancée, c’était avec un principe clair en tête : pour remonter son clan, il lui faudrait une femme digne, une femme de conviction et forte. Ils seraient la tête, à eux deux, des Senju. Il devait pouvoir compter sur elle et aujourd’hui, était certain qu’il pourrait compter sur la jeune femme le moment venu. « Oui, c’est certain. J’espère que nous pourrons, prochainement, faire plus ample connaissance en dehors de nos domaines respectifs. Peut-être que l’aide d’une mission, tous les deux, pourrait être bien ? » suggéra-t-il en fronçant légèrement les sourcils, questionnant la jeune femme du regard. « Après tout, nous sommes des shinobis et… lorsque nous serons mariés, nous serons une équipe, n’est-ce pas ? C’est ainsi que je considère la chose, en tout cas. » avoua-t-il en espérant que la jeune fille aux yeux lunaires partagerait son avis à ce sujet. Peut-être avait-il trop fois en cette union future, car il était d’avis que l’amour pourrait naître entre eux, s’ils apprenaient à se connaître. Il avait toujours suivi la voix de son coeur, dans ses ambitions. S’il tentait tant de relever son clan, c’était par amour pour le nom qu’il portait, par fierté positive de ce qu’avaient bâtis ses ancêtres. S’il souhaitait tant aider le village à se développer, c’est car il était un Senju, un des fondements de Konoha alors il voulait aider à son agrandissement, à sa puissance, qu’elle soit militaire ou économique. La politique fut le premier de ses apprentissages, alors qu’il était jeune. C’était ainsi qu’on lui avait appris à penser et c’était ainsi qu’il se comportait. Lorsqu’il marchait dans les rues de Konoha, tous voyaient le chef du clan Senju, souriant et agréable. Un homme avec qui discutait été plaisant, car il était toujours gentil, respectueux et noble. À dire vrai, il contrôlait ses émotions le plus possible et quelques fois, montrer d’autres parcelles de lui à d’autres personnes, afin de montrer qu’il n’était pas si naïf qu’on pourrait le croire à ses sourires. Face à Yume, tout était différent. Enfin, pour une fois, il se sentait la volonté d’ouvrir son coeur. Il avait une véritable hargne de parvenir à son but, au fond de lui et il faisait tout pour son clan mais le bonheur de la jeune femme devenait un de ses buts. Lorsque la colère s’empara soudainement d’elle, elle se tempéra d’elle-même mais il afficha un sourire rassurant. « Ne vous laissez pas emporter par la colère Yume-san ! Votre chef m’a toujours donné mauvaise impression et je sais qu’il ne parlait que d’argent ! Ici, vous n’aurez pas à vous soucier de cela, personne ne vous reprochera rien. Le clan Senju n’est pas ainsi, même les plus anciens de nos membres, aux habitudes moins conventionnelles, sont plus respectueux que Hyûga Hiromi. » dit-il avec une grande douceur, sans réel respect pour le chef du clan Hyûga lorsqu’il prononça son prénom. « Oui, ils bénéficieront du nécessaire à leur vie au sein du domaine. Et nous ferons en sorte que votre soeur n’est pas à subir d’influences néfastes. » répliqua-t-il en observant la jeune femme. Elle l’épousait pour des ambitions politiques alors il en serait sûrement pareil pour sa jeune soeur. Le chef Hyûga ne reculerait sûrement devant rien pour offrir la main de sa soeur à un homme, dès qu’elle serait en âge. Lorsqu’elle expliqua ce qui n’allait pas dans son clan, la jeune femme commença à trembler violemment des mains. Dans sa voix, il avait même entendu une certaine réticence à parler et soudainement, faisant fi des convenances, il posa sa barquette et s’empara des mains de la Hyûga avec les siennes. Ici, personne ne s’en offusquerait, ils n’étaient que deux. « Ne craignez rien, vous parlez sous bonne garde, Yume-san ! » prononça-t-il en espérant être suffisamment rassurant pour elle, lâchant ensuite ses mains pour ne pas la contrarier ou qu’elle ne se sente mal. C’était tôt, pour un tel geste, il le savait. Mais un tel tremblement était nocif, cela venait bien d’un mal-être. Il prenait toujours en compte les convenances sociales, ce qu’on attendait d’eux mais à cet instant, il n’avait pu faire différemment. Il ne pouvait pas laisser la jeune femme se sentir si mal et ne rien faire pour elle, il devait se montrer présent. « C’est un système honteux. » fit simplement Naoshige avec un ton brusque. « Chez nous, nous ne pourrions pas concevoir une telle chose. Chaque membre de notre clan est important. » dit-il en fronçant les sourcils. Il avait déjà entendu bien des rumeurs sur le fonctionnement du clan à l’oeil blanc, mais l’entendre enfin était différent. « Je comprends mieux votre ambition de changer les choses. Pourquoi donc un membre de la branche principal serait-il plus important qu’un autre ? » reprit-il en laissant un soupire s’échapper de ses lèvres. « Le village n’a pas été créé pour qu’une telle discrimination ne se fasse, au sein d’un clan qui plus est aussi important. Je vous soutiendrais pour changer cela, si c’est votre souhaitait. Si vous avez d’autres choses à me confier, n’hésitez pas, Yume-san. » ajouta le chef du clan Senju en inspirant une bouffée d’air frais. « Je conçois que chaque clan est particulier à sa façon, mais cela… Ne correspond pas aux principes du village. Je vous soutiendrais corps et âme pour changer cela, pour amener moins de discrimination au sein de votre clan car changer cela, restreindra aussi la discrimination au sein du village. Mais c’est à vous que reviennent les principales actions. » termina-t-il en observant la jeune femme avec un regard déterminé.
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J’avais quand même l’impression d’être surveillée… Peut-être était-ce juste une impression à cause de la surveillance du clan Hyûga… Ici avant qu’un Hyûga rentre, je le saurais puisqu’il devrait passer par les gardes du clan. Et sûrement que Naoshige serait mise au courant rapidement. Et moi aussi par extension. Est-ce que j’avais peur de ça ? Pour l’instant… je me disais… Qu’il fallait que j’arrive à me détendre. Si nous étions surveillés, ici personne ne me ferait du mal. Et pourquoi ? Parce que rien de ce que je pourrais dire ne remonterait jusqu’aux oreilles de mes chefs. Et puis à moins que je ne saute à la gorge de Naoshige, il n’y avait pas de raison à ce que le moindre ninja extérieur n’intervienne. Il fallait que je respire… Et que je profite du temps libre que j’avais ici. C’était aussi pour… respirer sans doute. Au milieu d’une fort… Cela pouvait s’avérer agréable. Je l’observais parler sans rien dire. Une mission en commun ? Avant un examen chunin c’était une mauvaise idée… Ou alors une toute petite mission, calme et simple ? Une C ou D… Je n’en savais pas grand-chose. Une équipe… Je souris, amusée.
« Une équipe… Je ne suis pas sûre qu’une mission importante avant un examen chunin soit une bonne idée… Mais pourquoi pas, ça reste une bonne idée. »
Il parla de mon père et je sentis la colère monter dans mon corps… Alors que mon père avait tout fait pour le clan… Tout. Et pourtant, on le rejetait aussi simplement… Une lame brisée, un bouclier fêlé. Voilà ce qu’il était pour eux… Quelque chose qu’on utilise puis qu’on jette… Je pris sur moi pour refouler la colère et me calmer… Quelque part… c’était bien que je puisse partir du clan. Même par un mariage arrangé. J’aurais pu tomber sur quelqu’un de horrible. Naoshige était, ou semblait, quelqu’un d’aimable. Vraiment. Il avait de la conversation… et ne semblait pas uniquement s’intéresser à un ventre pour ses héritiers. C’était… rassurant quelque part… Peut-être ? Je hochais la tête, au moins ma sœur ne serait pas complètement coupée de ses amis parmi les autres jeunes Hyûga. J’eus un sourire à la manière dont il prononça le nom de mon chef.
« Et vous n’avez jamais côtoyé sa fille…»
C’était moi qui la supportais le plus souvent. Enfin… Maintenant j’imaginais que maintenant j’allais beaucoup moins la supporter. C’était déjà positif. Naoshige me rassura pour m’encourager à parler sur les Hyûga. Je réussis à parler, un peu, de tout ce qu’il se passait au clan. Rien qu’un peu. C’était déjà pas mal. Je ne me rendis compte qu’il ne prit mes mains que lorsque je pris une nouvelle inspiration pour me calmer. Il avait des mains chaude, plus grande que les miennes et malgré les cals qui montraient des entraînements rigoureux, il avait des mains soignées. Je restais immobile, ses mains étaient chaudes. J’avalais ma salive. Et encore… Un système honteux… Il ne voyait que le début de l’iceberg…
« Et encore… »
Changer les choses… Tuer quelques membres de la branche principale aussi… Cela pourrait être positif. Un membre plus important qu’un autre… pourquoi ?
« Parce qu’ils ont décidé que c’était ainsi. »
Réellement. Je n’en avais aucune idée de comment ce système de branche avait vu le jour… Mais il avait vu le jour… Je fronçais les sourcils avant de relever les yeux vers lui. Sauf que le village était aveugle et sourd à ce qu’il se passait au sein de mon quartier… Autre chose… Je me mordis la lèvre sans rien dire… Confier… C’était mortellement dur pour moi de le faire, il n’avait pas idée.
« Le village est aveugle et sourd à ce qu’il se passe dans mon quartier… Et la branche principale… fait en sorte que rien n’en sorte. »
Les principales actions. J’eus une grimace et serrais mes doigts autours de ceux de Naoshige. Comme un réflexe pour m’accrocher à quelque chose de rassurant.
« Il… est compliqué de faire des actions… Sans craindre pour sa propre vie ou celle de sa famille Naoshige-san. Faire changer les choses devient… compliqué. Rien que pour discuter entre nous… Nous avons dû mettre au point une langue des signes entre nous… Mais j’ignore combien de temps nous pourrons faire cela sans que la branche principale ne se pose des questions. »
Je tirais nerveusement sur le bout de mon bandana sans rien dire de plus… Je n’arrivais pas à lui parler du sceau… Pourquoi avec d’autres oui… et pas là ? Aucune idée. Les mots restaient bloqués dans ma gorge.
En observant la jeune femme, Naoshige détaillait chaque élément de son visage. Il y avait dans ses traits une douceur candide à la grâce à la grâce émerveillante qui venait délecter la vue de l’homme. En la regardant, il voyait en elle un avenir radieux. Malgré les mésaventures de son existence, les terrifiants sursauts qu’avait connu sa vie, il appréciait cet instant qui paraissait millénaire tant chaque seconde peinait à s’écouler. Il se montrait attentif à chacune de ses paroles, prenant compte de ce qu’elle disait en tout instant. Ils ne se connaissaient que peu, pour l’instant, mais chacun mettait les bouchées doubles pour tenter de connaître l’autre. Il y avait une véritable volonté des deux partis d’apprendre à se connaître, de pouvoir partager un lien plus fort afin d’être de véritables alliés dans le futur. Ils ne se contentaient pas seulement des fiançailles qu’il y avait entre eux, c’était aussi la volonté de construire un avenir commun. Lorsqu’elle avait avoué certaines choses sur son clan, le Senju était resté attentif à chaque instant. Les clans qui allaient s’unir grâce à eux étaient différents, à l’opposé l’un de l’autre, c’était même le cas dans leurs fonctionnements respectifs. Le clan Senju, basé sur la volonté de l’apprentissage et de l’amélioration, n’avait pas l’arrogance des pupilles blanchâtres et ne se divisait pas en branches distinctes. Le chef était choisi par vote, ce n’était pas héréditaire et c’était une différence conséquente qui témoignait grandement des principes du clan de la forêt. Et naturellement, même une foi devenue chef du clan, Naoshige continuait de requérir constamment l’avis des membres de son clan au sein d’un conseil qui prenait les décisions à ses côtés. Le choix de la jeune femme était une décision de ce conseil, qui avait longuement débattu pour choisir le parti le plus convenable aux Senju. Cela n’allait pas que du nom et les membres n’avaient pas pris réellement compte des branches principales ou secondaires, ils avaient tourné leur attention sur ce qu’on disait de la jeune femme, sur comment elle était. L’arrogance n’était pas un trait que les Senju affectionnaient, bien que certains en étaient parfaitement dotés. C’était là le choix le plus logique d’avoir négocier un mariage avec la princesse de la branche secondaire du clan Hyûga, décrite comme dévouée au village, volontaire dans tout ce qu’elle entreprenait et qui avait un fort sens du devoir.
Un léger sourire s’afficha sur les lèvres de Naoshige à la réponse de la jeune femme. « Nous ne sommes pas obligés de faire une mission de haute importance pour le village, Yume-san ! Je conçois parfaitement qu’une mission de trop grande ampleur pourrait être compliquée, actuellement. » répondit-il aussitôt après ce qu’elle venait de lui dire. « Vous devez vous concentrer sur vos entraînements, actuellement. C’est le mieux à faire. » ajouta le Senju. Il ne voulait pas qu’elle parte sur une mauvaise base pour l’examen à venir, l’épuisement ou le manque d’entraînement pourraient lui faire échouer et l’empêcher de passer au grade de chuunin. Et cela ferait une nouvelle supplémentaire à fêter lors de leur mariage si elle parvenait à changer de grade. « Je n’aurai nul besoin de côtoyer cette jeune fille, de toute façon. » dit-il légèrement plus sèchement, mais sans nulle méchanceté envers sa fiancée. C’était pour souligner le caractère irascible de certains membres du clan Hyûga. « Et si tout se passe bien, toi non plus. Et si elle vient à t’importuner, on se chargera de changer cela. » reprit-il, en plongeant son regard dans celui de la femme. Elle ne semblait pas avoir de réponse claire sur la raison pour laquelle un membre de la branche principale serait plus fort. Pourtant, ils avaient accès au même dojutsu singulier, portaient le même nom. Contrairement au clan Senju, où certains membres s’illustraient par le don du mokuton, ici, ils étaient nombreux à détenir le byakugan. Les paroles de Yume sur le village furent emplies de pessimisme. Naoshige, d’un geste lent, vint poser sa main sur l’épaule de la jeune femme, de façon rassurante. « Le village n’est pas encore parfait, il est perfectionnable. Son existence est récente mais aussi unique, il nous faudra du temps pour parvenir à ce que l’idéal s’impose. » prononça l’homme avant de retirer sa main. « C’est en agissant que nous pouvons faire changer les choses et je serai là pour agir à vos côtés, Yume-san. La volonté de changement d’un Senju est toujours plus forte que tout. » continua-t-il en accentuant sur le terme volonté, chose importante pour son clan. C’était la base des siens, de leurs avancées, de leurs entraînements. « Je comprends que vous ne soyez pas à l’aise pour discuter dans ces conditions… C’est une situation compliquée, d’être pris au piège. » répliqua le chef Senju sur un ton compréhensif. « Pour l’heure, sans toutes les données en main, il m’est difficile d’imaginer une solution. Notre mariage sera déjà une grande avancée pour que vous retrouviez une liberté plus totale, mais… Ce qui concerne votre clan vous hantera toujours, je le crains. » avoua l’homme en se levant pour aller chercher deux prunes. Il revint aussitôt auprès de la jeune femme et lui en tendit une, avant de croquer dans la sienne. Elle était très tendre, sans être trop molle. Son goût était prononcé, mais cela ravissait ses papilles. « C’est pour cela qu’il faut changer les choses, pour que d’autres ne soient pas dans votre cas. Comment cela est-il vécu par les autres membres de la branche secondaire ? » demanda-t-il, s’intéressant véritablement à la chose. Il cherchait le maximum d’informations pour pouvoir l’aider ensuite. « Est-ce qu’ils vous soutiendrez, si vous cherchiez à changer les choses ? » interrogea-t-il une nouvelle fois, croquant dans la prune, avant de mâcher et d’avaler. Si les membres de la branche secondaire appelaient Yume « princesse », cela était sans aucuns doutes pour une raison précise. Cela pouvait être utilisé pour inverser les rapports de force, mais il fallait faire en sorte que cela ne mette pas en péril la vie d’autrui. Tout devait être pensé à la perfection pour espérer changer les choses.
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Hyûga Yume
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Je me sentais observée, détaillée par l’homme. Comme-ci il essayait de voir au travers de ma peau… de tout. Comme-ci il pouvait ou voulait graver son visage dans son esprit. Pourquoi est-ce qu’il me détaillait de la sorte… Cela me mettait presque mal à l’aise… Je ne comprenais pas réellement ce qu’il pouvait ou voulait voir en me fixant de la sorte. Que dessinait-il dans sa tête ? Je me posais la question. Que pouvait-il voir au travers de ses yeux ? Je le sentais attentif… Presque trop, comme-ci il décortiquait chacun de mes mots pour les mettre devant un microscope et les analyser. J’avais presque l’impression d’être… disséquée et observé par l’homme. Mais ce n’était pas méchant de sa part… C’était… une volonté de comprendre, d’analyser et de résoudre le problème. Presque à se demander s’il ne pouvait pas lire dans mes pensées… Je crois que je préférais ne pas le savoir, j’aurais tout le temps du monde pour l’apprendre. Enfin, le temps de vie d’une ninja. Ce qui n’était pas du tout la même chose… C’était même beaucoup plus court. Une mission… Je hochais la tête à sa réponse et mon esprit se tourna vers le camp d’entraînement mis en place par le kage pour les chunins et genins.
« Oui… Une petite mission… Cela peut être bien. Entre deux entraînements au camp cela peut permettre de changer les idées. »
Et passer un peu de temps autrement ensemble. Enfin, j’étais presque sûre que c’était bien. Puis… Que dire d’autres ? Je ne savais pas, vraiment pas. Nul besoin ? J’eus un sourire amusé et secouais la tête.
« Vous en avez de la chance. »
Moi, je la côtoyais presque tous les jours, la supporter était… un exploit que beaucoup faisaient quotidiennement. Il ne fallait pas rire. C’était une épreuve de supporter ses caprices et sa voix que je jugeais beaucoup trop aiguë. Peut-être n’étais-je pas objectif. Mais avec cette peste c’était particulièrement difficile… Il suffisait de la côtoyer une demie seconde pour le comprendre. Je préférais regarder mes mains en lui expliquant mon clan. C’était… C’était les Hyûga. Et oui, j’étais quelque peu pessimiste. Je sentis la chaleur de sa main sur son épaule et je levais la tête vers lui.
Oui, bien sûr que le village avait encore des défauts, le village n’était qu’à son balbutiement… J’eus un petit sourire quand il affirma que la volonté était un trait particulier des Senju. Quand on savait que c’était par leur volonté qu’ils avaient fédéré des clans et créé le village… Pris au piège… Il ne savait pas si bien dire. Je me sentais totalement prisonnière… Mais est-ce que j’avais vraiment le choix ? Une liberté… J’eus un espèce de rire étranglé. Libre… Il fallait qu’il comprenne. Mes doigts saisirent le bout du ruban couvrant mon front. Je ne touchais pas la prune en le regardant. Est-ce que la branche secondaire me soutiendrait ?
« Oui… Les membres de la branche secondaire me soutiendront. »
Je glissais mes doigts le long du ruban en cherchant le nœud que j’avais fait avant de partir. Je le défis très lentement, mes mains tremblaient un peu. Je rassemblais le ruban dans mes mains avant de serrer la droite en poing et de la gauche retirer la frange de mon front pour dévoiler le sceau tatouer sur ma peau.
« Naoshige-san, la branche principale scelle notre Byakugan, quand nous mourrons, pour eux, notre Byakugan est scellé, mais… ce n’est pas tout… Ils peuvent aussi l’activer… pour… pour détruire les cellules de notre cerveau… Ils s’en servent pour mater le moindre esprit de rébellion. Alors la liberté… J’ai parfois du mal à y croire… Sans aucune offense… »
Ces fiançailles n’allaient pas êtres de tout repos, surtout avec le clan Hyûga qui surveillait de près tout ce que faisait la jeune femme. Il semblerait qu’elle avait une forte influence chez les siens - dans la branche secondaire - et cela ne devait pas forcément plaire aux haut-placés de son clan. En prime, se retrouver fiancée à un chef prestigieux comme celui du clan Senju allait accroitre ses prédispositions, son influence, cela serait un grand bon en avant pour la jeune femme. Lui-même aurait à composer avec de nouvelles obligations, une vie familiale, couplée à une vie de ninjas. Cela n’allait pas être simple, surtout si un jour, ils venaient à avoir un enfant. Mais après tout, ce défi serait relevé comme tous les autres. Ils pouvaient faire un excellent duo, un duo qui s’élèverait et qui pouvait, éventuellement, être complémentaire. Mais cela demanderait un temps d’adaptation, afin que leur ambitions personnelles se mêlent parfaitement et qu’ils parviennent à se jauger, à se faire confiance. Ce n’était pas encore totalement le cas : tout deux apprenaient à se connaître seulement et même si les choses allaient bien, ils n’avaient pas encore vécu d’événement singulier. Ils n’avaient pas encore eu à affronter quelques problèmes, leur lien n’en était qu’aux premiers balbutiements. Mais en regardant la jeune femme, Naoshige se sentait prêt à affronter le reste de sa vie à ses côtés. Au fil du temps, il avait remarqué que leurs caractères et leurs ambitions se rapprochaient, qu’ils n’étaient pas des opposés. Au-delà de tout cela, leurs convictions parvenaient même à se mettre en accord, au sein de leurs buts. Les confidences de la jeune femme avaient apporté bien des perspectives à l’homme. Le clan Hyûga, qui allait devenir l’allié du jeune Senju, avait des principes bien étranges. Un léger sourire s’afficha malgré tout sur le visage de l’homme, qui regardait sa fiancée avec un certain plaisir.
Leur discussion prenait tous les chemins possibles, notamment celui de faire - dès que le temps leur permettrait - une mission en coopération, tous les deux. Cela serait un moyen de forger leur duo, de faire en sorte qu’ils soient en corrélation ensemble. De créer une réelle entente entre-eux, d’être un soutien l’un pour l’autre. Il fallait exploiter tous les moyens possibles pour faire en sorte qu’ils créent une véritable complicité. « Alors nous penserons à faire cela, dès que le temps sera possible ! Et puis, si le temps ne nous le permet pas alors, ce ne sera pas grave : nous ferons des missions ensembles une fois le mariage célébré. » dit-il avec un grand sourire. « À mes yeux, cela sera le meilleur moyen de forger une confiance respective. » expliqua l’homme en regardant agréablement la jeune femme. Il laissa seulement un simple sourire apparaître sur ses lèvres, lorsqu’elle répondit au sujet de la fille du chef de clan. Peut-être que la jeune femme, au final, ne parviendrait jamais à être la chef de la totalité des Hyûga : si Yume avait déjà une partie de la fidélité des siens et s’ils parvenaient à libérer la branche seconde du joug de la principale, alors Yume pourrait être leur tête pensante, leur cheffe, leur guide. Cela se ferait lentement, mais c’était malgré tout possible. À sa réponse, le sourire du chef s’étendit. « Bien, ceci est une excellente nouvelle, vous n’imaginez pas à quel pont Yume-san : si vous n’êtes pas seule dans cette entreprise, c’est une chance d’accroitre votre réussite. » expliqua l’homme concernant son point de vu. Puis, cette fois, Yume vint à des révélations plus troublantes. Des révélations qui changeaient bien des choses, surtout avec le contrat signé par l’homme concernant sa descendance… « Cela veut dire… que… Si notre enfant détient le byakugan, qu’il rejoint le clan Hyûga, alors il se verra affublé d'un sceau restreignant sa volonté de penser ? » dit-il en insistant sur le terme de « volonté ». C’était un mot qui avait une grande importance pour le clan Senju. « Je conçois que vous ayez du mal à croire en cela. Cela ne m’étonne guère, à vrai dire… Mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas possible. Je suis un expert du fuinjutsu, alors je trouverai un moyen de vous libérer de ce fardeau, pour ensuite libérer les vôtres. C’est nécessaire, je ne peux tolérer que ma descendance soit persécutée. » prononça-t-il avec un ton bien plus dur que précédemment. Il se leva d’un geste brusque. « Il va me falloir travailler là-dessus, nous ne pouvons pas laisser les choses rester ainsi. » conclut-il en fronçant les sourcils, le visage serré et dur.
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Je restais en silence près de l’homme sans rien dire. Cette situation était étrange et je continuais à jouer avec la prune sans rien dire de plus. Je me mordis la langue sans rien dire. Oui, une autre mission avec lui… Quand nous serions mariés… J’avalais ma salive sans rien rajouter de plus. Je ne tremblais pas, mais… penser à ce mariage j’avais le ventre noué. Je n’y pouvais rien, il avait beau être gentil et aimable avec moi… J’avais peur de ce mariage, vraiment, j’en avais peur. Qu’est-ce que je devais faire pour faire passer cette boule au ventre ? Je ne savais pas. Je l’écoutais avec attention. Une confiance respective… J’aimerais bien…
Je lui expliquais la situation à Naoshige sans rien dire. La situation du clan. C’était horrible d’expliquer la situation. Un enfant… J’avalais ma salive en glissant une mèche derrière mon oreille. Je haussais les épaules sans rien dire. Je ne savais pas. Je ne savais vraiment pas… Est-ce que lui aussi serait marqué ? Je ne savais pas, je ne savais vraiment pas… Je posais la prune sans rien dire…
« Je ne sais pas Naoshige-san… Je… je ne pense… Ce n’est pas une information que le clan veut faire partager. »
Oh… un expert de fuinjutsu ? Je l’observais légèrement surprise. Un fuinjustu. Est-ce que c’était vraiment possible de ne plus subir le sceau ? Je n’en étais pas sûre. Je soupirais un peu sans rien rajouter en regardant mes mains. J’avais besoin de soutien. Je n’aimais pas ça, parler du sceau. J’avalais ma salive sans rien dire avant de venir me nicher contre Naoshige dans la recherche d’une étreinte chaste et pure pour… Comme pour essayer de chasser la peur que pouvait inspirer la discussion autour du sceau. J’avais juste besoin de réconfort. Je soufflais tout bas :
« Nori-kun a subit l’utilisation du sceau… On entendait ses hurlements de douleurs dans le quartier. J’ai cru qu’ils allaient le tuer. »
J’eus un frisson d’horreur en repensant à cette scène et restais contre Naoshige sans rien dire de plus.
Il n’était pas difficile de voir à quel point le sujet pouvait toucher la jeune femme aux pupilles si lunaires. Son visage trahissait son malêtre, toute sa personne criait son désarroi, sur ses joues se reflétaient la terreur d’une vie confinée, d’une vie sans liberté. Il n’y avait pas plus terrible chose que le fait de vivre enchaîné, encerclé et mutilé ; car c’était ce que pouvait bien représenter ce sceau. Le clan Hyûga semblait autoritaire et lorsque le jeune homme pensait au fait que ce clan possédait une forte présence politique, à tel point que l’on évoquait quelques fois « le futur Hyûga à la tête de Konoha », il n’appréciait pas ce fait. C’était une idée déplaisante que de savoir que potentiellement, la succession d’Akimichi Cho se ferait autour d’un clan qui bien que présent dans la vie du village, avait tant d’arrogance et pourtant, les Senju s’étaient souvent alliés - par intérêt des yeux blancs - aux Hyûga. Mais leurs valeurs demeuraient différentes, le clan de la forêt avait toujours su se parer de toutes les ambitions existantes : tantôt de brillants diplomatiques, ils n’avaient ensuite aucun mal à prendre différentes fonctions, certaines plus propices à la guerre ou aux assassinats. Mais toujours, les Senju avaient su montrer leur volonté au monde, prouver leur valeur. C’était l’exemple type du shinobi, des guerriers valeureux qui faisaient preuve d’une détermination à toute épreuve. Se lier au Hyûga était donc un moyen de bénéficier de leur influence mais aussi de leur soutien. Une alliance entre deux clans aussi prestigieux l’un que l’autre ne pouvait que forger un avenir durable pour le village, tout en obtenant les faveurs des clans alentours : c’était nécessaire, s’il souhaitait obtenir un poste aussi convoité que celui de Hokage, en ayant eu pendant autant de temps une si grande divergence avec le clan Uchiha. Mais bien des citoyens oubliaient régulièrement que ce village était né de leur entente commune.
À la réponse de la jeune femme, Naoshige garda un regard extrêmement fermé, ne détournant pas sa vision d’elle. Elle était encore jeune, ne prenait pas la pleine mesure des choses mais lui comprenait si bien ce que signifiait le fait que leur enfant soit considéré comme Hyûga, s’il développait les yeux blancs. Après une légère inspiration, l’homme répliqua, sur un ton calme mais dur malgré tout. « Vous connaissez sûrement votre clan mieux que moi, Yume-san, mais la politique est mon domaine. Notre contrat de mariage stipule clairement que si un de nos enfants détient le byakugan, il sera considéré comme un membre à part entière du clan Hyûga, élevé selon vos préceptes et sous l’entraînement des vôtres… C’est les règles de nos clans qui sont ainsi : nous ne pourrons aller contre, je le crains… » dit-il lentement, en expliquant la pleine mesure des choses qui avaient été négociées. Mais son regard devint plus dur. « C’est pourquoi il nous faut changer les choses. Que notre enfant soit considéré comme un Hyûga, qu’il porte votre nom, s’il possède votre don, je le conçois aisément… Mais pas qu’il soit affublé d’un tel sceau. » dit-il, abruptement, avant de laisser un soupire s’échapper de ses lèvres. Délicatement, il porta la prune jusqu’à ses lèvres, en dévorant une bouchée large. « Il y a des choses que je ne peux décemment pas tolérer, en tant que chef de mon clan. Certes, rien ne dit que votre don se manifestera chez nos enfants, mais la possibilité existe. Préparons-nous à cela. » prononça-t-il en terminant de manger sa prune, avant de la poser par terre, au pied du banc. L’homme semblait avoir une forte détermination pour ce but. Soudainement, la jeune femme vint se blottir contre lui. Il ne s’attendait pas à une telle chose mais presque instinctivement, son bras vint se poser autour de son cou, pour la serrer légèrement, rassurant. Ici, personne ne viendrait les déranger. Ils étaient seuls. Son attitude suivait directement ses paroles dures. « Votre clan est… odieux. » commença Naoshige, lentement. « Il m’est difficile de concevoir les choses de votre façon, nous sommes si différents, chez nous. Nous ne pourrions faire à l’un des nôtres une telle chose. Notre force est l’unité, celle que nous avons créé avec ce village. » continua-t-il, passant sa main sur l’épaule de la jeune femme, rassurant. « Même si vous peinez à le concevoir, ce genre de choses auront moins de chance de vous arriver, si vous m’épousez. Cela m’étonnerait qu’ils se permettent une telle chose, au risque de perdre une alliance et de voir… La colère du clan Senju s’abattre sur eux. » exprima l’homme sur un ton serein, mais qui témoignait d’une férocité qu’il n’exprimait que rarement. « Je ne tolère pas qu’on s’en prenne aux miens. Et je dois admettre, je fais toujours ce qui est nécessaire pour la protection de mon clan et de nos intérêts. » expliqua-t-il simplement en gardant son regard rivé sur la jeune femme, toujours dans ses bras. Il se montrait protecteur envers elle, conscient du risque qu’en réalité, elle encourait.
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Je secouais tout doucement la tête. Mon clan était peut-être très sévère, mais il jouait aussi la politique. Donc, ils n’allaient pas sceller le Byakugan au risque que les Senjus crient au scandale et que tout se repende dans le village. Je soufflais :
« Non, ils ne veulent pas que ça se repende, que tout le monde connaisse le sceau… Alors… ils n’en feront rien. Eux aussi jouent la politique. »
Je restais silencieuse. Changer les choses. Il était amusant… C’était ce que nous tentions de faire depuis… longtemps. Mais ce n’était pas facile, La peur de la douleur du sceau était trop présente… On craignait même si on tentait tout ce que nous pouvions pour changer les choses… Nous faisions tout ce qui était en notre pouvoir pour changer… Mais c’était tellement difficile… Nous ne parlions même pas de tuer la branche principale, juste d’ôter le sceau, ou refaire un autre système. Je ne savais pas moi ! Un sceau juste pour sceller notre Byakugan et pour tous ! Ne pas tolérer ? Il voulait tester peut-être le sceau ? Puis notre enfant… Nous avions le temps, je voulais continuer ma vie de ninja quand même !
Qu’est-ce que je pouvais dire de plus ? Je ne savais plus quoi faire d’autre. Je me laissais aller contre Naoshige sans rien dire de plus et je sentis son bras se glisser autour de mon cou. Il me serrait tout doucement contre lui. Je ne pouvais rien dire. Un clan odieux… J’eus un rire étranglé avant de répliquer :
« Et pourtant, vous vous liez à lui… Vous comprenez le comportement de la branche principale… »
Je me moquais de lui, du clan, sans rien dire de plus. Je levais les yeux vers lui sans rien dire de plus. Sa main était grande. La colère du clan Senju… Pas sûre que les Hyûga s’y risquent malgré leur nombre. Mais me menacer indirectement avec le sceau de ma sœur, ou de mon père, ou même du mien.. Son clan et ses intérêts. Je notais que j’étais un intérêt pour lui. Pourquoi pas… De toute manière notre mariage en était un. Plus un investissement. Je soutiens son regard sans rien dire de plus. Un instant de silence passa…
« Je vois. »
Qu’est-ce que je pouvais dire d’autres ? J’étais juste bien dans ses bras, contre lui. C’était différent d’avec Hako. Avec mon… ex-petite-amie, c’était contre moi qu’elle se blottissait. Naoshige était plus grand, je pouvais m’appuyer contre lui. Il avait vraiment une grande main, chaude. Je soupirais doucement.
« Nous verrons comment ça se passe avec le clan Hyûga après le mariage… »
Je doutais qu’il veuille, le clan, de tout savoir sur le clan Senju. Ils auraient autre chose à faire. Je doutais également qu’ils m’interdisent d’aller voir Nori-kun… Mais lui aussi j’aurais aimé le mettre à l’abris loin des Hyûga.
Naoshige gardait son regard fixement posé vers la jeune femme. Cette dernière vivait dans le clan Hyûga depuis sa naissance, ce n’était pas une pièce rapportée, elle connaissait leurs manoeuvres, leurs ambitions politiques et leurs façons de protéger leurs secrets. Qu’elle ait avoué que le clan apposait un sceau sur les membres de la branche secondaire était déjà quelque chose de fort, car ce fait n’était pas connu à l’extérieur des murailles de leur domaine. Grâce à cela, l’homme qui dirigeait le clan Senju avait pris la pleine mesure de ce qu’il se passait chez les yeux blancs et qu’il allait avoir bien plus de travail qu’il ne le pensait, afin de changer les fondements de ce village : cela allait passer par changer les institutions claniques qui dominaient présentement Konoha. Les Hyûga étaient extrêmement nombreux, leur don ne peinait guère à se développer et ils se trouvaient dans quasiment tous les organismes du village. C’était une des raisons pour lesquelles Naoshige avait accepté cette alliance, lorsque les aînés du clan avaient évoqué le nom du clan à la pupille laiteuse. Cela permettait au jeune Senju de se retrouver avec des soutiens de taille au sein du village, mais il ne s’était pas attendu à ce que le choix se reporte sur une telle femme comme Yume ; elle avait une forte bonne réputation, ayant réussi bien des missions qu’on lui confiait et un talent inné. Son titre de « princesse de la branche secondaire » lui allait à ravir, elle méritait pleinement de le porter et peut-être qu’un jour, elle se retrouverait hissée au plus haut de son clan. Il ne fallait pas sous-estimer qui que ce soit, car même le plus petit talent pouvait se hisser jusqu’à la cime des arbres, surtout dans une unité telle que le village de Konoha.
À la réponse de la jeune femme, Naoshige fronça les sourcils. « Certes, ils ne veulent pas que cela se répande, mais… Pour autant, ils ne veulent pas que le Byakugan soit à disposition d’autrui. Mais peut-être que nos enfants n’auront pas accès à ce don, cela serait bien plus simple. » dit-il en laissant un bref soupire s’échapper de ses lèvres, alors que la jeune femme se trouvait toujours dans ses bras. « Oui, je comprends parfaitement leur comportement. Les institutions claniques sont encore extrêmement importantes, nos dons sont des armes autant que des outils ; le mokuton a bâti ce village, après tout. Le Byakugan est un avantage indéniable du village et moi-même, en pensant pour Konoha, je ne veux pas qu’il sorte de nos murailles. On ne peut pas se permettre que nos ennemis, car nous en avons, puissent bénéficier de nos propres avantages. » expliqua l’homme sur sa façon de penser. « Le clan Hyûga a des raisons quant à ce sceau, mais pouvoir en bénéficier comme un moyen de pression est la mauvaise utilité qu’ils en ont fait. » dit-il à la jeune femme, caressant son bras avec sa main. « Vous avez raison, nous verrons comment cela va se mettre en place, mais je ne doute pas que nos deux clans pourront s’entendre, à l’avenir, si nous faisons ce qu’il faut, Yume-san. » dit-il, la gardant toujours dans ses bras, alors que la lumière extérieure commençait lentement à se faire moindre. « Il se fait tard, nous avons passé bien du temps à discuter mais je crois que vous devriez rentrer, je ne veux pas que votre clan ressert sa surveillance sur vous. » dit-il en l’invitant à se lever, mais en la tenant toujours. « Cette conversation a été intéressante pour moi, je vais commencer à réfléchir pour vous sauver de votre sceau, puis étendre cela aux vôtres. Il me faudra beaucoup de travail, mais nous y parviendrons, qu’importe le temps que ça prendra ! » dit-il, en venant déposer un léger baiser sur le front de la jeune femme avant de s’écarter d’elle, pour la conduire lentement jusqu’à l’extérieur. « Nous travaillerons sur cela ensemble, mais pour l’heure, reposez-vous et entraînez-vous pour l’examen. Je vous souhaite une douce nuit, Yume-san. » dit-il, un grand sourire sur les lèvres.
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Age : 26
Localisation : Konoha
Fiche du Ninja Grade & Rang: Chunin Rang B - Cheffe de la Bunke Ryos: 420 Expérience: (3498/1200)
Je restais silencieuse en écoutant mon fiancé… Fiancé, c’était tellement étrange de penser ça. Tout comme être contre lui. Ce n’était pas désagréable, d’habitude c’était Hako qui se blottissait contre moi. Naoshige était plus grand et il avait… une présence rassurante avec moi… Aucune idée si c’était quelque chose de bien… En tout cas… il semblait être aimable avec moi et vouloir m’aider et aider mon clan. Enfin, la branche secondaire de mon clan. C’était autre chose… Je soupirais un peu en hochant la tête. Oui, oui il avait raison bien sûr, je l’écoutais à nouveau sans rien dire. Avant de hocher la tête sans rien d’autre. Je ne pouvais pas réellement répondre il était parfaitement déterminé à faire ce qu’il disait. L’heure ? Je levais les yeux vers le ciel pour observer l’heure. Oui, effectivement, je devais rentrer. Je me rendis compte d’un coup, mon cerveau se reconnectant avec brutalité, que j’étais dans ses bras. Je rougis jusqu’à la pointe de mes oreilles. Oups ! J’avais pas prévu ça !
Je me levais aussitôt du banc en rattachant mon bandeau autour de mon front pour cacher le sceau au reste des yeux du monde. Déjà avec Naoshige ça avait été mouvementé… Mais si en plus je devais gérer le reste du village et du clan. Je souris un peu.
« Pas tant le clan. Mais ma petite sœur risque de râler sur l’heure du repas. »
Elle pouvait être terrible quand elle avait faim. Mais ça c’était à moi de gérer… Comme d’habitude… Mon père n’avait pas réellement trop d’autorité parfois sur elle. Ou beaucoup trop. Cela dépendait. Je souris à sa remarque en hochant la tête avant de rire doucement.
« Maintenant vous allez avoir un cobaye sous la main pour tester les sceaux. »
Je rougis jusqu’à la pointe des oreilles quand il m’embrassa la joue. Hey ! Il fallait que j’arrête de rougir ! Je m’inclinais légèrement devant l’homme avant de filer rejoindre le clan en chassant le rouge de mes joues.
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