Chaque grade au sein du village accordait à son détenteur des fonctions et des responsabilités diverses. Lorsque l’on commençait genin, on était réellement concentré sur les entraînements, ainsi que les petites missions qui se produisaient majoritairement à l’intérieur de l’enceinte du village. Ce n’était qu’une fois passé chuunin que l’on se devait d’effectuer de nouvelles missions, plus compliquées et qui quelques fois, pouvaient se produire à l’extérieur du village. Ces missions, bien que peu dangereuses, comportaient toujours un risque, car un imprévu pouvait subvenir rapidement. C’était réellement au grade de jounin que l’on commençait à prendre des responsabilités plus complexes, dont la plus importante, celle de former une équipe qui se coordonnerait pour les futures missions qu’elle aurait à faire. Cela se faisait souvent entre un jonin et trois genins, mais quelques exceptions existaient. En étant convoqué par son supérieur direct, Naoshige ne pensait pas qu’on lui confirait la gestion d'une équipe ; en tant que jonin, il savait que cela arriverait un jour mais ne pensait pas que cela se ferait aussi tôt. Il était depuis quelques temps chef de son clan et cela lui prenait déjà un temps considérable. Cependant, il appréciait l’opportunité de former une équipe. Il y avait bien des avantages dans ce type de formations, car elles permettaient, sur le long terme, de former des ninjas capables de coordonner tout leurs mouvements. Cela prenait du temps, c’était quelque chose de longue haleine après tout mais il ne doutait pas du fait que ça serait profitable, tant pour lui que pour les autres membres de l’équipe.
Dans l’optique de trouver les membres qui composeraient cette équipe, Naoshige avançait à allure modérée dans les rues du village, à peine le bureau du Hokage quitté. Il avait entre ses mains différentes fiches sur lesquelles se trouvaient des informations sur des ninjas du village aptes à rejoindre la nouvelle formation. En regardant les différents descriptifs, le chef du clan Senju se montrait légèrement dubitatif : la conception d’une telle unité n’avait rien d’aisée et beaucoup des membres conseillés étaient loin d’être parfaits pour cela. Ironiquement, c’était l’homme indiqué comme antipathique et asocial qui attirait le plus son regard. Inuwashi Sora avait une histoire singulière et un caractère atypique, bien loin de ce qu’on pouvait atteindre d’un jonin de Konoha et cela relevait du défi que de former une équipe avec cet homme. Au sein d’un village, ces traits n’étaient pas les plus avantageux car le fonctionnement était tel qu’il amenait à une grande cohésion entre les membres d’une équipe, cela se jouait sur la communication et donc sur la sociabilité des membres. Mais il détenait aussi d’autres avantages certains, des qualités qui faisaient de lui quelqu’un d’intéressant dans l’éventualité d’une nouvelle équipe. Naoshige était prêt à relever les défis qui se mettaient face à sa route et sans nul doute, était conscient qu’une équipe se devait aussi d’être diversifiée dans le choix de ses membres : la singularité de chacun pouvait permettre différents points de vu et dans le cas d’une mission, différentes options dans les stratégies à adopter. En ce sens, cela rendait intéressant le choix de Sora, qu’il devrait cependant convaincre de rejoindre cette formation qui relevait simplement d’un choix du Hokage. Naoshige se montrait réfléchi dans les différentes propositions de membres que lui avait fait le chef du village, songeant aux possibilités, prenant son temps. Mais ce premier choix était déjà une base solide sur laquelle construire le futur. Tout naturellement, le Senju s’était rendu au domaine du clan de sa future recrue d’un pas calme, serein, avant d’y interroger un garde qui lui confia que leur chef se trouvait au terrain d’entraînement. Sur un simple remerciement, l’homme avait fait demi-tour pour aller en direction de l’endroit.
C’était avec un sourire agréable, le visage placide, qu’il avançait. Il songeait déjà à ce qu’il allait pouvoir dire à l’homme qu’il venait rencontrer, ne le connaissant pas réellement. Pris par ses obligations, Naoshige ne connaissait pas tous les membres du village, même ceux qui se trouvaient hauts-placés. Il avait rencontré beaucoup de personnes, surtout depuis qu’il avait pris ses fonctions, mais il restait bien des gens à rencontrer. En arrivant aux alentours du terrain d’entraînement, le chef Senju observa l’endroit et toutes les personnes qui s’y trouvaient. Il vit l’individu qu’il était venu voir et d’une démarche calme, commença à s’approcher de lui. « Inuwashi-San ? » demanda-t-il une fois à distance suffisante pour discuter avec lui, s’inclinant légèrement en guise de salutations. « Je me prénomme Senju Naoshige. » commença-t-il tout d’abord pour se présenter, sur un ton lent et réfléchi. « Le Hokage m’a confié la tâche de concevoir une équipe, en me donnant différents noms pour d’éventuelles recrues. Tout naturellement, mon regard s’est tourné vers vous. » expliqua le chef du clan Senju à son interlocuteur, gardant le visage sérieux. Il détaillait le jonin avec un regard sérieux, très observateur sur chacun des détails, voulant se faire sa propre impression sur lui. « Je vais faire court sur ce que je sais de vous, vous êtes indiqué comme antipathique et asocial, or, cela m’est égal. Je me ferai mon propre avis de vous. Konoha a besoin d’équipes pour effectuer des missions plus ou moins dangereuses. Vous semblez compétent, c’est le plus important et nul doute qu’à force, nous saurons exploiter au mieux nos différences. Bien que je pourrais avoir des a-priori, ce n’est pas le cas. Débattre sur vos défauts n’est pas mon but. » détailla le Senju, rapidement, en accentuant sa phrase sur les défauts pour bien montrer qu’il ne considérait pas cela ainsi. Naoshige savait bien-sûr que la tâche pouvait s’avérer rude comme cela pouvait être tout l’inverse, mais franc et clair, il préférait toujours se montrer transparent sur tout. « Pourrions-nous discuter en privé, plus au calme ? » termina-t-il simplement, sans lancer d’autres phrases. Naoshige savait qu’il était là devant quelqu’un qui n’était pas comme tout le monde, les personnes peu - ou pas - sociables avaient bien du mal avec ce type de formations. Cependant, à la différence d'une équipe classique, composée d'un jounin et de trois genins, celle-ci se voulait plus singulière, avec des membres déjà compétents - plus qu'un genin.
Mon corps se mouvait de manière assez rapide, mes poings martelaient plusieurs fois un tronc. L'arbre se secouait plusieurs fois suite aux chocs de mes poings contre l'écorce. Le bout de mes phalanges commençait à se mettre à saigner. Le liquide rougeâtre vermillon coulait légèrement le long de mes doigts. Je regardais ma main d'un air fasciné, alors que ma main se mit à toucher l'arbre marquant au passage l'écorce de ma main. Une voix se mettait à résonner dans ma tête, une voix particulièrement polie, mais que par son intonation m'énervait déjà. Une voix se mettait à résonner dans ma tête, une voix particulièrement polie, mais que par son intonation m'énervait déjà. La transpiration sur mon visage recouvrait celui-ci d'un léger drapée de perles de liquide salé, liquide qui avait été secrété par mon propre corps. Mon avant-bras venait de se frotter à mon front de manière à nettoyer l'ensemble qui continuait à perler.
Je l'écoutais brièvement d'une oreille distraite. Mon visage se durcissait, car il était à la recherche de membre pour son équipe. Je n'aimais pas travailler avec quelqu'un et encore moins l'optique de pouvoir être sous les ordres de quelqu'un. Surtout qu'il était un chef d'un clan bien placé dans ce village et ce n'était pas forcément quelque chose que j'enviais. J'entendais déjà l'intendant râler et me dire plus ou moins d'avancer et de faire en sorte de rejoindre cette équipe pour faciliter l'intégration de notre clan dans ce village caché de la feuille. Il parlait, il continuait sans cesse de parler, il parlait de mes défauts comme si tout était déjà écrit d'avance. Je ne comprenais guère de quoi il parlait, mais il semblait vouloir de mon profil dans son équipe. C'était tout à fait un mystère, parce qu'il fallait bien être complètement fou pour me vouloir dans une quelconque équipe, je ne savais absolument pas travailler en équipes.
Ma tête se relevait et ma main se posait sur mon menton avant de lui asséner verbalement un :
« - Tu parles trop, beaucoup trop. Je ne comprends clairement rien à ton charabia. Discuter à quoi bon ? Seuls les actes comptent. »
Mon visage ne s'adoucissait pas. Je n'étais clairement pas enclin à la discussion. En tout cas, pour l'instant, je ne semblais pas réellement ravi de voir cet homme devant moi. Je ne savais pas réellement quoi faire, mon aigle venait se poser dans un instinct de conservation, il sentait le malaise chez son meilleur ami et il venait le protéger. Parle petit être, montre moi ta détermination. Les autres membres de mon clan reprenaient leur cheminement de vie basique, j'aurais aimé repartir à ma sieste hebdomadaire, mais il semblerait que je n'eusse pas cette chance.
Le regard observateur de Naoshige longeait le terrain d’entraînement, se posant sur chacune des personnes qui se trouvaient là à s’entraîner. Tous redoublaient d’effort pour se surpasser et tous arboraient le même symbole, celui du clan Inuwashi. Au jugé, le Senju remarquait rapidement le dépassement de ces personnes qui appartenaient tous à la même famille, il n’était pas difficile à comprendre que la force faisait foi. Mais la force individuelle ne signifiait plus rien, depuis la naissance des villages cachés. S’il n’existait que Konoha, peut-être aurait-on pu dire qu’un clan seul pouvait encore aisément survivre mais désormais, chaque clan vivait un risque en étant seul, sans alliés, car la force du nombre surpassait tout. Qu’importe la valeur d’un ninja, seul, qu’importe la force qu’il pouvait déployer, le nombre surpasserait toujours tout. En entendant la réponse de son interlocuteur, le chef Senju n’eut aucun mal à comprendre que c’était une leçon que l’homme face à lui n’avait pas encore compris. Il y avait, dans la force du nombre, une grande beauté, la concrétisation d’un idéal. L’arbre tenait grâce à ses multiples racines, le tronc seul ne valait rien devant l’adversité, une tempête n’aurait aucun mal à l’emmener loin. Dire que le chef du clan Senju parlait beaucoup était vrai, car l’homme considérait que le premier combat à mener se faisait dans ce domaine. L’art de la voix permettait de gagner une guerre politique, il fallait savoir manier les mots, savoir tourner ses phrases pour attaquer son adversaire ou le convaincre. Tout en arborant un sourire simple, le Senju inspira une bouffée d’air. « Seuls les actes comptent ? » répéta l’homme en insistant sur la fin de sa phrase, un ton dur, plus sérieux, moins enclin à être sympathique même. Il n’y aurait pas de combat ici, cet acte, il ne l’aurait pas. « Je n’ai nul intérêt à me battre ici, alors que le but d’une équipe est la confiance. C’est ce que ce village prône. » fit sur un ton calme le chef du clan Senju en observant, d’un regard lourd, son interlocuteur. « Que fais-tu dans ce village si tu es réellement si solitaire, Inuwashi Sora ? J’aimerais savoir ce qui te pousse à rester ici. Crois-tu pouvoir survivre, seul, dehors, si tu tombes sur une armée du village de Suna ? » questionna-t-il sur un ton plus dur. Tout le monde connaissait les ambitions militaristes du village caché dans le désert. Ce n’était clairement pas un secret. « Nous sommes nés lors de la même période. Jeune, j’ai moi aussi connu les désarrois de la guerre. Ma mère priait pour que mon père, bon à rien, revienne à la maison. Pourtant, c’était un Senju, l’un des clans les plus puissants. Notre force, c’était notre nombre et notre persévérance, pourtant, la mort nous fauchait aussi. » reprit le Senju, sur un ton légèrement énervé. Il n’appréciait, pour ainsi dire, pas le fait que l’homme parlait d’actes alors que, comme lui, avait la chance de connaître la vie au sein d’un village.
Les personnes qui avaient connu l’ère d’avant, celle où les villages n’existaient pas, connaissaient le véritable sens de la guerre. Enfant, Noashige avait connu la guerre. Protégé au sein du domaine de son clan, il voyait successivement son père, puis sa mère, quittait les lieus pour se rendre au combat. Ce n’est qu’avec le cessé le feu qu’il y avait eu qu’il avait enfin pu espérer une vie descente, sans crainte. Sa vie avant le village n’avait pourtant pas été joyeuse, son père se montrait violent dans les entraînements qu’il lui faisait subir. C’était justement l’année de la création du village qu’il mourut, en faisant paon devant d’autres shinobis. Le Senju n’avait jamais pris autant de plaisir à penser à la mort de son père, à dire vrai. Il avait vu cette horrifique scène devant ses yeux, mais cela ne l’avait pas réellement traumatisé. « Il n’y a pas besoin d’actes. Même si tu avais de vrais actes à ton actif, tu ne vaudrais rien de plus, Sora. » reprit le Senju, sans un ton respectueux, sans marque de respect. Il était ici pour une raison, si la dureté était ce qui guidait l’homme en face de lui, alors il serait dur comme l’écorce des arbres plusieurs fois centenaires. « Tu souhaites la mort de ton clan ? Te voir raillé, vous voir être mis de côté ? L’esprit de ce village est la cohésion. Cette équipe te permettrait de comprendre l’esprit de ce village et d’y exécuter de brillants actes. Si tu veux marquer le monde par tes actions, alors tu en auras l’occasion. » expliqua-t-il en soupirant légèrement. « J’aimerais savoir tes actes. As-tu sacrifié ta vie pour ce village ? T’es-tu démarqué ? Lors de Baransu, as-tu participé à la victoire des nôtres ? Je ne me souviens pas de toi là-bas, tu ne t’es donc pas démarqué. » cracha le chef du clan Senju, sur un ton réellement dur. « Ceux qui se sont démarqués, ce sont les Uchiha, qui ont affronté les samouraïs en première ligne. Ceux qui se sont démarqués, ce sont les trois Kage, les plus puissants et respectés ninjas de leurs villages respectifs, qui ont fait preuve d’esprit de cohésion pour vaincre l’ennemi. » renchérit Naoshige, le visage serré, les traits durs. Il parlait d’actes, mais en réalité, il fallait déjà avoir marqué le village soit-même pour demander la même chose à autrui. « Alors soit, tu ne veux pas être dans une équipe. Cela n’est pas fait pour toi. Si les trois Kage ont su faire preuve d’esprit d’équipe, j’aurai pu espérer qu’un homme comme toi, qui semble avoir une histoire dure, l’aurait compris. Tu parlais d’actes… Ton refus est un acte, car tel est la façon dont je conçois la chose. Je ne me battrai pas pour te convaincre. » termina le chef Senju en se tournant d’un geste vif, son kimono long et ample suivant le même mouvement. D’un pas lent, il se mit en route vers le village.
Le jugement, un biais provoqué par le plus sot des hommes dont l'anamnèse de chacun pouvait être une inconnue que certaines personnes oubliaient de consulter avant de pouvoir émettre une quelconque once de jugement. En attendant, il parlait beaucoup, mais il semblait avoir tiqué sur ma phrase « les actes comptent. » Il avait pris cette phrase suite à ses propos comme une déclaration de combat. En même temps, le lieu de notre rencontre pouvait porter à confusion, mais les actes pouvaient se prouver de bien des manières et celui du combat était qu'une simple version parmi tant d'autres. Mon regard se faisait distant et sans vie, il ne m'intéressait pas, il se mettait à faire l'apologie des combats, des clans, des Uchihas. La simple image d'Akira me revenait en tête, mais en même temps ce jeune garçon avait piqué ma curiosité lors de notre dernière mission comparer à celle qui s'appelait Toka. Il parlait de confiance, mais je me tapais sur le front d'un geste de la main :
« - Vous parlez de confiance, alors que vous n'effectuez que des jugements. »
Ma voix sifflait mon regard se faisait vorace, le côté carnivore de mon âme se réveillait un instant. Un simple mot :
« - Tu ne connais rien (Jon Snow ?). »
Il parlait, il parlait de choses qu'il ne connaissait pas. La solitude, était quelque chose qui m'accompagnait depuis ma tendre enfance. Il ne comprenait sûrement pas le fardeau d'un sang dans un clan où la légitimité se faisait par droit sanguin. Je n'avais que faire de ce village, si cela ne tenait qu'à moi, je serais déjà parti de ce village vivre avec des animaux, loin de tout. Loin de cette civilisation, de cette société remplie de pourceaux qui se croyaient différents du porc qui mangeait dans l'étable alors qu'ils n'étaient pas forcément différents. Je ne souhaitais pas parler, je souhaitais qu'on me laisse tranquille. Je ne voulais pas de responsabilité, je ne voulais pas de cette couronne en plume qu'on m'avait posé sur la tête. Cet Hokage, il était faible, il était du genre à privilégier une politique tellement laxiste que cela m'énervait. Il va bientôt me sortir la fameuse rengaine sur la volonté du feu. Ce discours risibles qui avait eu un réel impact que dans la bouche de Mayuko Aburame. Il n'était rien cet homme était en cet instant, d'une débilité profonde s'il croyait pouvoir m'embaucher avec un discours de la sorte. Ma voix se faisait ironique :
« - Je ne souhaite rien de ce que tu dis, car rien ne m'intéresse à part mon aigle. Mon clan est pour moi un fardeau, je suis à la tête de ce clan, simplement, car j'ai hérité de la couronne de mon père qui comparer à ton bon à rien de père est mort en échange d'un combat contre notre clan rival. La seule chose qui pourrait me permettre de faire équipe avec toi serait de me proposer de détruire le clan Inuzuka, sinon je te souhaite bonne continuation dans ta recherche, car rien de ce que tu me dis pour le moment n'a d'attrait à mon sens. »
La leçon était finie, il m'avait exaspéré et j'avais une folle envie de sortir une flèche de l'imbiber d'un de mes poisons et de le regarder agoniser. J'aurais aimé voir sa tête planter sur une pique et pouvoir voir ces lèvres sans même une once de vie et qui serait tellement plus relaxant. Je ne savais pas ce qu'avait l'homme à parler constamment. Il parlait de confiance, d'actes, de cohésion. Tous ces mots, je les avais perdues il y a bien longtemps, enfin à mon sens leur définition avait été perdu par l'homme il y a bien longtemps :
« - Tu me parles de confiance, d'actes, de cohésion. Est-ce le propos de l'homme de croire qu'il peut créer cette cohésion, cet esprit de groupe poussant à l'aliénation d'une pensée commune ? Dis-moi, Senju, tu parles d'une histoire dure. Tu ne sais rien de ma vie, cependant, je ne me plains pas de ma vie comparer à d'autres. La seule chose qui me révolte c'est cette cohésion que le village entreprend, c'est l'humain qui me débecte. Personne ne fait attention à son environnement, personne ne remarque les animaux, personne ne remarque le cri de douleur de la nature. La guerre a pris des vies et on en a pleuré, enfin, on a pleuré les vies humaines, cependant qui a pleuré les dégâts causés par le Katon, les animaux morts par du suiton ou bien même les explosions causées par nos outils?! Si, je n'ai pas participé à Baransu, c'est qu'il y a suffisamment d'hommes pour protéger d'autres hommes. La seule chose qui compte pour moi s'est les animaux. »
J'avais étrangement beaucoup parlé, mais mon regard était surtout empli d'une fureur bestiale. J'avais envie de tuer les hommes en cet instant. Rien ne m'intéressait plus que la cause animale. Une simple question venait me dévorer les lèvres :
C’était un homme peu commun, aux manières rudes et au tempérament volcanique. Il était comme un roc, il ne se laissait pas abattre pour lui, seul ce qu’il disait possédait un sens. C’était compréhensible, une personne dirigée par un seul but ne pouvait que penser ainsi. Il parlait de jugement, là où Naoshige voyait un constat de sa personne : il ne laissait pas paraître quelque chose de positif, après tout. Il y avait tant de choses à refaire, il ne pouvait se contenter de lui lister ses actes, car les siens étaient ceux de son équipe, ceux du village. Le chef du clan Senju n’avait rien d’individualiste, il visait une idéal qui certes, semblait nié, mais qui apportait une solution aux conflits : les équipes faisaient la force du village et en cas de guerre, il fallait gagner - ou être écrasé comme un puceron. Il ne rêvait pas de paix, ni d’entente mutuelle entre les différents pays. Pour s’étendre, il faudrait passer par des mesures, qu’elles soient diplomatiques ou martiales. Naoshige ne comprendrait que trop bien ce qui découlait de la création des villages, il ne croyait pas en la paix, bien trop réaliste pour une telle chose. Il croyait en d’autres choses, des choses qui, a ses yeux, forgeaient les hommes. Il n’était pas niais, peut-être parlait-il d’une manière pompeuse, mais cela lui octroyait une excellente réputation à Konoha. Le chef Senju avait une grâce, une élégance, que l’on ne trouvait que très peu ailleurs. En entendant les paroles du chef du clan Inuwashi, il cessa de partir et se retourna de nouveau. « Je n’effectue aucun jugement, n’aies crainte sur cela. Mon but est juste de cerner ta personne, cela passe par des phrases qui peuvent sembler chocs, qui peuvent sembler dans être de la critique, mais je cherche à te comprendre, Sora. » expliqua d’un ton lent, le chef du clan Senju. Sa voix avait changé, elle n’était pas plus douce, mais plus sérieuse et à la fois, moins solennelle. Il inspira un grand coup, en affichant un sourire légèrement amusé. « Non, je ne connais rien. » avoua-t-il tout d’abord, rapidement. « Je ne connais rien de ton fardeau, mais je connais le mien. Nous avons tous des expériences différentes, mais nous réagissons tous de manières tout aussi divergentes. » dit-il sans le moindre signe de jugement dans ses paroles. Il ne voulait pas brusquer l’homme face à lui, il ne voulait pas lui donner la sensation qu’il était face à un inquisitoire. S’il avait décidé de se rapprocher de lui, c’était pour une raison précise, pour le peu de détails qu’il avait de lui. Il ne servait à rien de coopérer avec des personnes aux ambitions inexistantes, qui n’avaient aucunes volontés précises pour se développer et s’améliorer. Il avait toujours pensé que chacun se surpassait mieux quand il y avait quelque chose en jeu.
Ici présent, Naoshige ne bougeait que peu. C’était surtout son ample kimono qui se balançait au gré des maigres courants d’air tout en écoutant ce que lui disait son interlocuteur. Cela résonnait en lui, à vrai dire. Il comprenait son poids de vu. « Je comprends ce que tu veux dire. » commença-t-il sur un ton simple. « Oui, ton père est mort d’une façon plus… honorable que le mien. Mais soyons tout deux sincères, qu’est-ce que l’honneur dans la mort ? Le mien, mon bon-à-rien de père, s’il avait survécu jusqu’à ces années, serait sans doute mort de ma main. Pour une raison simple : je n’aurai pas toléré qu’il ne brise la pensée de ma soeur comme il l’a fait avec moi. » expliqua l’homme sur un ton plus que compréhensif. Il n’y avait nul critique sur l’honorabilité de la mort du père de Sora, mais bien qu’à ses yeux, la mort n’avait rien d’honorable, qu’importe la façon. « Je ne peux pas te promettre la destruction du clan Inuzuka. » expliqua-t-il en insistant clairement sur le troisième et quatrième mot de cette phrase. « J’ai conscience que la guerre qui vous a opposé aux Inuzuka fut éprouvante, tout comme la vassalisation qui vous a permis de survivre à cela. Je ne doute pas qu’en rejoignant ce village, tu t’attendais à une aide pour renverser le clan Inuzuka ? » demanda le Senju sur un ton sérieux. « Le village de Konoha est malheureusement trop pacifique, à l’heure actuelle, sous la directive de notre chef. C’est un fait que beaucoup conçoivent, sa politique aurait pu fonctionner à une autre époque sûrement. Mais, si la village de Konoha décidait de lentement s’étendre sur le domaine des Inuzuka, alors… » fit Naoshige en rigolant légèrement, avant de s’approcher pour se rapprocher de l’oreille de son interlocuteur. « Nul doute que cela serait une raison d’avoir ta revanche. Mais, un conseil, la mort est trop douce. » murmura-t-il à son oreille, avec un sourire presque perfide. « Mais ! » reprit-il plus brusquement en s’écartant, souriant. « Faudrait-il déjà que notre chef choisisse cette option. En augmentant le poids de ton clan, cela pourrait changer. » expliqua le chef du clan Senju, qui connaissait très bien les tenants et aboutissants de la politique. « Sora, si je te parle de cohésion, ce n’est pas dans un rêve de paix. Je ne suis pas si idiot, je ne suis pas niais. Oui, je parle beaucoup, certes… Mais je ne crois pas en ces idioties. À mes yeux, la cohésion permet, en cas de guerre… D’être supérieur à l’ennemi et de ronger son territoire jusqu’à la moelle. » cracha brutalement le chef Senju avec un durcissement de ses traits certains. Il n’avait, au sein de son clan, jamais caché comment il était. Il pensait que les villages cachés étaient une bonne idée, car cela donnait l’ascendant pour gagner des guerres. L’homme exécuta une brève série de mudra avant de plaquer sa main droite au sol. Un arbre commença à pousser non loin, une tige qui s’échappait du sol et qui se mit à légèrement durcir, avant de stopper sa croissance. « Tu me parles de la nature, alors que mon clan est le clan Senju de la forêt. Les miens maîtrisent l’art du mokuton, pour ceux qui sont suffisamment compétents pour l’éveiller. Alors, je comprends ce que tu dis. » lâcha-t-il subitement. « Et c’est là que la cohésion entre deux individus, voire une équipe, apparaît. Afin de mener à bien leurs ambitions et si la tienne est la protection de la nature… Si nous sommes d’accords sur les détails, alors il deviendra un de nos buts. » clôtura Naoshige, en laissant s’échapper un soupire clairement distinguable mais qui n’était ni lié à la fatigue, ni à l’ennui. En réalité, il s’était mélangé à un léger rire. Il ne s’était pas attendu à une telle tournure de la discussion et n'avait simplement pas répondu à sa dernière question : la réponse se trouvait dans ses propos précédents.
L'essence d'une discussion se trouve dans le fait que deux entités essayent de rentrer dans une communication à la fois langagière, mais également corporelle. Un amalgame de plusieurs choses qui pouvaient faire qu'une conversation pouvait être un acte particulièrement périlleux pour deux acteurs d'un même échange. Surtout lorsqu'on me connaissait a minima, je n'étais pas doué pour la conversation ou bien faire comprendre l'ensemble de mes émotions ou de mes locutions verbales. L'homme en face de moi était de ce genre à avoir un art oratoire plus qu'efficace, mais mon esprit ne voulait pas, il n'acceptait pas qu'on essaye de s'immiscer dans sa psyché bien que complexe reste parfois simplissime à la limite de l'innocence infantile. Le chef du clan des utilisateurs du bois souhaitait me comprendre, mais en même temps, je n'avais pas envie qu'on me comprenne et surtout moins qu'on m'appréhende, j'aimais le principe qu'on puisse me voir comme une bête sauvage. J'avais peur qu'on m'apprécie, au fond de moi, il était simplement possible que je puisse avoir peur de m'attacher pour finir par perdre quelqu'un de nouveau. Je chassais cette idée de mon inconscient, il était hors de question que je me mette à succomber à différentes introspections et digressions.
Il comparait mon fardeau au sien, il comparait le fardeau d'une histoire à plusieurs histoires. L'anamnèse de chacun fait partie du morcellement du puzzle de la vie de chaque personne. Il me parlait de ce genre d'avis qui divergeaient, mais en même temps je ne cherchais pas de l'empathie ou autre, je cherchais simplement à dire ce que je pensais et c'était déjà plutôt rare que je puisse m'exprimer de manière fluide et surtout composé d'un minimum de phrases, ponctuations, verbes et sujets. Je possédais un poncho au niveau de mon buste, un vêtement qui me permettait d'avoir une ample liberté de mouvement. Le vent caressait le pan de tissu, mon regard se posait sur l'homme qui se trouvait devant moi. Qu'est-ce que l'honneur dans la mort ? L'honneur dans la mort est sûrement la seule chose que je trouvais encore belle dans l'humanité. Mon cœur se serrait, car je ressentais cette phrase comme une insulte, ma canine se montrait comme si j'étais un animal qui venait d’enrager. Mon regard s'emplissait de chakra et d'une haine sans vergogne. Est-ce que je m'attendais à une aide du village pour détruire un clan ? Mon sourire se faisait maintenant carnassier, me prenait-il pour un fou ? Un idiot du village ? Je ne pouvais plus continuer de me taire, ma voix se faisait à l'image d'un grognement :
« - Me prends-tu pour un fou ou un idiot ? Comment attendre d'un village gouverné par un être factice prônant un simulacre de paix une vengeance utile ? »
Mon corps se mettait à se tendre de toute part. Les muscles de mon corps se couvraient de spasmes défensifs. Puis la stratégie dont il commençait à annoncer les prémices n'était clairement pas une mauvaise idée. Faire que Konoha puisse s'étendre sur le domaine des Inuzukas, les annexés, les dominer, les torturer, puis les tuer. Cependant, il continuait à parler de son complexe de cohésion, j'avais simplement l'impression qu'il ne se trouvait simplement pas assez fort tout seul et qu'il avait forcément besoin d'un acolyte pour obtenir ce qu'il souhaitait obtenir. Mon regard se faisait un peu moins dur, mais en même temps un peu plus acerbe :
« - J'ai plutôt l'impression que ta cohésion est simplement un nuage pour cacher une faiblesse individuelle. Notre clan est basé dans l'assassinat, nous sommes puissants dans la traque et la discrétion. »
Il parlait de sa lignée, de son pouvoir unique et connu dans plusieurs endroits comme la marque d'un grand pouvoir le maniement de l'attribut génétique du bois serait selon les dires de Nao, un art ancestral qui se lierait avec ma volonté de protéger la nature. Il n'était pas question de volonté du feu, mais plutôt de volonté du bois. Ma curiosité fut piquée au vif :
Il n’y avait pas à dire, ils étaient deux êtres complètement différents, à l’opposé même. L’un parlait peu, n’étayait que rarement ses sentiments tandis que le second parlait, beaucoup. Sa verve était telle qu’il pouvait justifier quasiment toutes les actions, tous les actes, car il considérait que chacun avait une conception différente et qu’il fallait l’accepter, la comprendre. Il se montrait toujours juste et conciliant, mais constamment dans l’impartialité, une donnée qui représentait beaucoup pour lui. Depuis qu’il était face à son interlocuteur, Naoshige n’avait eu de cesse de tenter de lui expliquer ce que représentait pour lui, le principe de cohésion. Ce n’était pas la simple façon de vouloir amener la paix par une unité totale, ce serait niais de croire que le chef du clan Senju pensait ainsi, car l’unité était impossible : il y avait bien trois villages ninjas et non un seul, en plus d’un empire à Tetsu no Kuni aux ambitions clairement dévorantes. Croire en un rêve de paix, cela ne pouvait exister. Même avec toute la volonté du monde, il était impossible que dans les années à venir, cela se produirait : à l’heure actuelle, le Senju pensait plutôt qu’il valait mieux préparer la guerre et étendre le pays du feu, augmentant ainsi leurs ressources et leur puissance. En remarquant les principes et la mentalité de l’homme face à lui, Naoshige considérait qu’il aurait tout le loisir de voir ses ambitions réussirent, avec la bonne stratégie. Le clan Senju était le premier à avoir affronté un autre clan, pour se défendre ou pour d’autres raisons. Il vendait même ses services lorsqu’un seigneur requérait des ninjas compétents. Et il savait, entre autre, que son clan était en pleine déchéance. Il était certain qu’il fallait recourir à des stratégies rapides mais suffisamment intelligentes pour parvenir à conserver l’existence de leur nom. Le grognement qui suivit, en réponse à ce qu’il venait dire, fut la preuve qu’il venait de le piquer plus qu’à vif. Un léger sourire sur les lèvres, Naoshige fit un mouvement rapide du bras et son kimoni suivit le mouvement dans l’air. Il inspira légèrement. « Je te l’ai dis moi-même, cela n’arrivera pas avec le chef actuel. Pas l’actuel. » insista-t-il plus sévèrement sur le terme, à la fin, pour lui faire concevoir ce qu’il voulait dire. Mais il semblait falloir dire les choses bien plus clairement avec lui. Certainement qu’il comprendrait mieux, ensuite. « Je n’ai peut-être pas été assez clair, je parle trop, pour toi. Je l’ai compris. » rajouta rapidement le Senju, avant de s’éclaircir la voix. « Il faut espérer que le tronc change et que les feuilles suivent le changement. En d’autres termes, il faut espérer un changement de Hokage. » précisa, plus encore, le Senju, avant de lever le doigt pour attirer l’attention de l’homme face à lui. « Mais ! Le moment venu, il vaut mieux que le bon candidat soit en lice pour obtenir le poste. » dit-il en souriant, légèrement… sournois. Mais sans méchanceté : Naoshige ne voulait pas la mort de l’Hokage actuel, ce dernier n’était pas mauvais - à dire vrai, il n’était surtout pas bon. Bien trop laxiste, Naoshige craignait pour le village bâtit par ses aïeuls : si cela retombait sur la population ? Et si une armée se lançait contre eux ? Il se demandait véritablement si ce laxisme ne pouvait pas leur causer du tort. En politique, il était nécessaire de prendre des mesures drastiques… pour évoluer. « Vous êtes puissants dans la traque et l’assassinat… Chacun ses particularités, je dirai. Mais toi, seul contre le clan Inuzuka ou nous, nombreux, contre le clan Inuzuka. L’un serait bien plus rapide pour toi et en prime, cela pourrait être justifié par une raison d’expansion. La cohésion peut servir tous les intérêts, c’est ce que je tente de te faire comprendre ! » répliqua-t-il bien plus férocement, avec plus de hargne. Naoshige ne voulait pas la fin de son clan, il avait besoin de prouver sa valeur, de se montrer puissant et compétent, de se montrer utile au village pour qu’enfin, les Senju reprennent le premier rang. L’entièreté du premier rang, avec leurs alliés. Ceux qui seraient fidèles le moment venu. Il comptait bien amener avec lui, dans sa montée, toutes les personnes qui l’aideraient à asseoir le pouvoir du clan Senju : cependant, il n’était pas mauvais, il croyait en d’autres choses et ne serait pas l’assassin - sans raisons - d’enfants ou tout autre chose. Il pensait avec de la dureté, celle d’un esprit forgé par des personnes dures.
Naoshige avait bien remarqué que son interlocuteur se faisait moins coriace face à ce qu’il disait, car lentement, les arguments du Senju semblaient pénétrer son crâne et leurs intérêts, divergeant au début, convergeaient. « Une équipe peut prendre tous les objectifs possibles. La solidarité peut amener à beaucoup. Tu veux mon but ? Je veux être cet Hokage qui apportera la vraie prospérité et l’expansion à nos terres, je ne veux plus que nous soyons des pantins à la solde d’autrui. Akimichi Cho est passif. Il comprend bien des principes, mais je ne crois pas en la paix. Je crains pour l’avenir de mon clan et du village, car les prochaines guerres seront terribles. Nous ne pouvons avoir des membres tels que vous, les Inuwashi, avec des pensées destructrices. En vous donnant gain de cause, cela nous sera bénéfique. Mais est-ce que la mort de ces chiens est-elle la seule chose que tu désires ? » demanda, très sincèrement et clairement, le Senju, avant de s’approcher de nouveau de son oreille. « Le mieux, ça serait que le clan Inuzuka soit sous la servitude des Inuwashi. Qu’ils contribuent à ta puissance personnelle, qu’ils soient tes chiens et cette fois, les rôles seront inversés. Ton clan ne sera plus considéré comme une branche bâtarde de ces canidés. » précisa, le plus simplement du monde, Naoshige. Il inspira un grand coup en s’écartant un peu. « Je pense, cette fois, avoir été suffisamment clair, n’est-ce pas ? » questionna-t-il de nouveau, avec un visage agréable. « Et une fois que l'on aura aidé ce village à prospérer, nous pourrons prendre des mesures drastiques pour la protection de la nature. Mais pour cela, il nous faudra l'importance nécessaire... » termina-t-il, sa voix pleine de sous-entendus, se rapportant à ce qu'il avait dit au préalable.
Le débat ne devenait qu'à sens unique. D'un côté, il y avait l'audimat en cet instant, c'était plutôt ce que j'étais, un auditeur qui ne servait à rien à part écouter ce qu'il disait et relancer parfois la conversation par certaines bribes ou questions. J'attendais que cet orateur réussisse par son art oratoire et rhétorique à me persuader que le monde avait encore une chance d'être sauvé et que mon espoir pouvait se porter d'une quelconque manière dans l'être humain. Enfin, il était plutôt question de porter mes espoirs dans un messie capable de sauver ce monde Shinobi, pour ce genre de personne qui pourrait nourrir mes idéaux, je serais à devenir une arme écologique pour détruire tout ce qui pouvait se mettre en travers de la route d'un futur idéal. Cependant, avant de devenir cette chose, cette arme ou outil qui pouvait permettre à n'importe qui d'atteindre ses objectifs. Il faut que le tronc change, j'explosais d'un rire moqueur :
« - Le tronc change, tu veux devenir le tronc comme l'homme tronc que tu pouvais être avec ton mokuton ? »
Un peu d'humour, que m'arrivait-il ? Finalement, c'était plutôt du sarcasme et cela me convenait parfaitement, le sarcasme était un art dont j'aimais bien pratiquer l'art et la manière de parler de manière acerbe. Il parlait du principe qu'ensemble conquérir un clan comme les Inuzukas serait beaucoup plus simple au travers d'une entité communautaire. Mon regard se faisait beaucoup plus sérieux, moins piquant, mais avec une touche d'aigreur :
« - Quand, je vois certains ninjas de Konoha comme la petite Toka, je me dis que combattre en groupe pouvait être dangereux. Tu te mets à te soucier des autres, tu te mets à protéger les autres et finalement être seul est parfois beaucoup plus simple. Je n'ai qu'à compter sur moi-même et si je meurs ça ne changerait pas grand-chose. »
Il était plus déterminé dans ses paroles revigoré par les paroles de son adversaire dans cette joute verbale. Il était hargneux et puissant, il avait ce charisme qui correspondait à beaucoup des chefs de clans. Je me demandais bien, si l'ensemble des membres des Senjus pouvaient être comme cela. J'aurais aimé avoir cette aura pour aider les gens qui ont des espoirs en moi, mais finalement, je ne peux pas imaginer que je pouvais être autre chose que cet égoïste, imbu de sa personne et qui aimait voir des têtes au bout de ses flèches. La suite commençait à grossir l'ego monstrueux et terrible qui était en train de surgir dans mes pensées enragées. Il venait de nous comparer à une branche bâtarde des clans Inuzuka, c'étaient ses propos. Les regards de tout mon clan venaient de se tourner vers cet homme, il venait d'insulter un clan qui malgré ce qu'on pouvait penser possédait un honneur et un ego bien plus présent que dans d'autres familles de Konoha. Mon aigle se mettait à fulminer d'un regard extrêmement perçant et d'une violente envie de tuer. Ma voix se faisait sifflante et pleine de graves :
« - Je pense que tu viens d'insulter mon clan et clairement vaut mieux que tu t'excuses sauf si tu veux finir comme nourriture pour nos aigles. De plus, nous n'avons pas des pensées destructeurs, ceux sont mes pensées. Je n'ai pas une pensée commune, je ne suis pas un mouton. Cho est faible et passif, je suis d'accord, mais que peux-tu proposer de si différent. Donne-moi du concret que, pourrais-tu apporter à notre nature ? Comment la sauver, pour l'instant, tu me parles de quelque chose qui apparaît au second plan. Tu es simplement pour l'instant plein de promesse, mais tu sembles mettre l'écologie comme second plan. »
Mon arc se bandait et ma flèche se mettait à viser le corps du membre du clan des Senju :
« - Tu as foi en l'humain, montre moi cette foi ? Crois-tu que je vais tirer ou ne suis-je que le reflet d'un fantôme d'un passé révolu ? Que peux-tu faire pour sauver notre monde futur simulacre de Hokage ? »
Alors que Naoshige n’était que peu dominé par ses émotions, faisant fi de ce qu’il ressentait pour se consacrer à un point de vu plus politique des choses, Sora quant à lui était dicté par ses sentiments. Depuis le début de l’échange, il remarquait au travers des paroles de son interlocuteur à quel point certaines phrases, certains mots, pouvaient le faire sur-réagir, malgré une tentative d’expliquer ses motivations de façon relativement claires. Même avec toute la bonne volonté du monde, le chef Inuwashi prenait surtout ombrage de certaines paroles, de certains mots. Au moment où il se permit une tentative d’humour déguisée derrière un sarcasme, le Senju laissa naître sur ses lèvres un léger sourire amusé. Au vu du caractère qu’il pouvait cerner de l’homme face à lui, il considérait cela une bonne chose qu’il tente un brin d’ironie. À cela, il ne répondit rien cependant, préférant écouter la suite de ses paroles. Il parla rapidement d’une jeune fille et il vit dès lors une légère mésentente dans ce qu’ils évoquaient car lui évoquait plus clairement une équipe compétente, de personnes ayant déjà de l’expérience. Il ne voulait pas que les personnes qui seraient dans cette équipe singulière soient trop jeunes, ne sachent pas ce qu’un combat pouvait représenter. Il fallait savoir le prix d’une vie, de la mort, de la guerre. Être prêt à endurer le plus dur pour espérer, à l’avenir, faire prospérer le village dans une direction particulière. Il était évident que cette équipe ne pourrait pas contenir n’importe qui, il fallait très clairement que chacun de ses membres soient conscients que certaines missions pourraient être dangereux. Cette équipe travaillerait pour le village, mais le village était aussi là pour permettre aux idéaux de chacun d’être mis en place. C’était en ce sens que pensait Naoshige, qui pensait que la nature était un idéal suffisamment important pour devenir un de leurs buts. En tant que Senju, clan de la forêt aux précieux gênes, il ne pouvait que concevoir l’importance d’une telle chose : oui, le monde se voyait détruit par les techniques ninjas. Les animaux souffraient, brûlés par les flammes incandescentes ou noyés sous une pression destructrice. Malgré le caractère de l’homme face à lui, il voyait une grande bonté, une force qu’il appréciait. Il y avait quelque chose qui le poussait à continuer cette discussion, la vision d’un idéal mit en place grâce aux ambitions de tous. « Je ne compte pas que de jeunes enfants soient dans cette équipe. » répondit brutalement le chef du clan Senju, en durcissant son regard face à l’homme. « Cette équipe se voudra constituée de ninjas compétents, qui sauront la dureté des missions et le risque qu’un shinobi en encourt. Chacun devra être prêt au sacrifice nécessaire, si cela venait à arriver. » tenta d’expliquer Naoshige, se voulant clair et espérant l’être. « Nous serons une équipe aux ambitions précises, aux idéaux certains et nous devrons les mettre en oeuvre. Nous suivrons des plans précis pour parvenir à la conclusion de nos missions, afin de limiter les risques, mais si l’un de nous fait une erreur, alors… » dit-il lentement, en observant son interlocuteur. « Alors il faudra être prêt à faire le nécessaire. Nous savons ce que c’est d’être un shinobi. » reprit-il à ce sujet, en espérant s’être montré suffisamment clair sur les ambitions de cette équipe et la volonté derrière tout cela.
La hargne qui s’échappa des paroles suivantes du Inuwashi ne furent, comme lors de toutes ses autres réponses, pas dissimulée. Il venait d’être touché en plein dans son égo, froissé, cela semblait avoir été la pire insulte qui soit. Mais Naoshige concevait la chose et prit une inspiration lente. « Je ne m’excuserai pas pour ce que je viens de dire. Tu ne parles pas à un de tes subordonnés, Inuwashi Sora. Tu veux savoir ton problème ? Tu es bloqué par ce que les gens pensent de toi. Tu veux que je m’excuse pour ce que pensent la majorité des clans du pays du feu ? C’est ainsi que les gens vous perçoivent, cela ne changera pas si je m’excuse. » cracha cette fois le Senju, avec la même hargne. Il y avait, désormais, une profonde dureté dans sa voix, qui montrait qu’il était tout autant près à se défendre malgré ses paroles qui parfois, semblaient douces. « Ce que je t’ai dis, n’est pas ce que je pense. Je te parle d’une considération générale, ce que les gens pensent encore de vous car vous n’agissez pas pour changer cela. Je te propose de t’aider à le changer et toi, tu me demandes des excuses ? Crois-tu vraiment que je sois un chien d’Inuzuka pour te permettre de me parler de la sorte ? » dit-il en fronçant presque violemment les sourcils, une agressivité certaine sur le regard, avant de se radoucir. « Ce n’est pas une pensée commune, mais cela ne parait pas à ton clan de voir leur chef changer les rapports de force ? » demanda le Senju, plus calmement. Il contrôlait ses émotions, savait laisser sortir sa hargne mais était tout aussi fort pour la faire repartir d’où elle venait. « Tu me demandes du concret, mais je ne parlerai pas de projets détaillés avec quelqu’un qui n’est pas mon allié et dans un tel endroit. Mais je ne doute pas qu’une unité faisant usage des dons de ton clan serait appréciable à Konoha, avec toi pour chef. Et lorsque nous aurons tout deux des positions agréables, nous pourrons mettre en place de grandes choses pour la protection de la nature ; et si nous parvenons à hisser le village au sommet, alors… Nous imposerons notre politique de protection aux autres. S’ils refusent, la force sera utilisée. » expliqua Naoshige au sujet des questions qu’il lui posait, en voulant particulièrement lui montrer qu’il y avait une place pour lui dans ce village, mais qu’il fallait la forger. Lorsque l’Inuwashi banda son arc, le Senju n’eut aucun geste de peur, il ne perdit nullement le contrôle de son corps. Il demeura fixe, en observant l’homme face à lui. « Vas-y, tu peux tirer. » fit-il simplement, sur un ton presque las. « Je crains cependant que si tu es si doué que cela, tu pourrais y perdre un allié. » termina-t-il. Il était, de toute façon, près à faire glisser un kunaï par la manche droite de son kimono, qui était suffisamment large pour cacher cela.
La colère, la joie, l'amour, l'amitié, l'espoir ou la confiance un panel d'émotion qui restait dans la palette d'émotions primaires. J'avais du mal à me laisser aller, mais en même temps l'émotion la plus simple qui pouvait nourrir l'ensemble de mon véhicule dénué d'âme était la colère bestiale et hargneuse. Parfois, on pouvait me décrire comme une véritable bête qui souffrait d'une pathologie qui entraîne la rage. Il ne comptait pas que de jeunes enfants puisse être dans notre équipe. Pourtant, ces enfants faisaient partie de ce village, village qu'il n'arrêtait pas de justifier, comme quoi l’entraide au sein de cette bourgade était nécessaire. Je rigolais intérieurement, il était d'une contradiction, en même temps si je n'acceptais pas ce village, c'était pour un tas de raison et principalement l'apologie du faible qui doit être protégé. Dans un sens, on devait entraîner des enfants, mais on ne devait pas les blesser, on ne devait pas les tuer. On enlaçait ces petites choses dans un écrin doux et duveteux pour éviter de leur faire trop de mal. Un ninja pouvait mourir, un ninja pouvait se faire tuer dans un entraînement, parce que cela pouvait arriver en mission. Tout enfant pouvait se faire tuer, il fallait l'entraîner de manière qu'il puisse être suffisamment fort. Je me perdais dans mes pensées, il fallait que je me concentre de nouveau.
Il me parlait de la voie de shinobi. Il voulait une équipe qui pouvait comprendre que la mort faisait partie de la vocation ninjesque. Finalement, dans sa façon de parler, on pouvait entrapercevoir une sorte de vocation à créer une équipe qu'on pourrait considérer comme une escouade de la mort voire suicidaire. Mon regard se posait dans celui du senju. Je ne savais pas réellement quoi répondre :
« - Malheureusement, le futur est dans ces petits êtres qui sont faibles. Je serais violent et forcément très sauvage, es-tu sûre de toi pour cette partie ? »
Ma colère ne le faisait pas ciller, il ne semblait pas avoir peur de ma rage. Il devrait avoir peur des animaux sauvages. Un animal sauvage était imprévisible, un seul de ses pas pouvait être dangereux, un seul de ses bonds et le corps entier pouvait être altéré. Il ne fallait jamais sous-estimer l'animal qui avait peur, peur qu'on touche à son ego et surtout lorsqu'il se trouvait à avoir une tactique de protection de son estime de soi. Le reste de mon clan se rassemblait autour du Senju qui se permettait de nous offenser directement sur notre territoire. Plusieurs aigles se mirent à tourner autour de cet homme qui venait nous offenser sur notre terre, plus jamais ma famille accepterait de se faire humilier de la sorte. Je souriais d'un sourire démoniaque :
« - Les excuses, tu vois, c'est pour mon clan, personnellement la seule chose qui me donne envie de te tuer, c'est simplement ton arrogance à essayer de me faire croire que tu es différent des autres. De plus, la seule chose que j'essaye de faire, c'est de traquer les criminels du Bingo Book. Mon image m'importe peu surtout dans la psyché des hommes. »
La suite commençait à m'exaspérer de plus en plus. Il se mettait à parler comme l'intendant et c'était une vision qui m'horripilait de plus en plus. J'avais déjà assez d'un homme comme lui dans ma vie pour en subir un second. Par contre, l'intérêt se faisait piquer par sa vision d'une unité d'assassinat et je souriais bêtement, car je m'imaginais tuant un nombre incalculable de gens. Mon sourire devient pointu et carnassier. J'avais faim de meurtre. Ma voix se faisait un peu ironique :
« - Je trouve cette idée plutôt bonne, c'est pour l'instant la seule qui peut me paraître concrète et avec un faible intérêt. »
La suite de la scène, vous la connaissez déjà, mon arc se trouvait devant l'homme. La pointe de la flèche qui se trouvait à quelques centimètres du poitrail de l'homme de bois (non, tu n'es pas pinocchio). Il n'avait pas peur, il affrontait cette possibilité que je puisse tirer. Un allié, un allié qui pouvait être capable de changer les choses. La position de chef de clan ne pouvait pas me permettre de le tuer de cette manière, sans déclarer un anéantissement de ma famille. Ma flèche se baissait instinctivement :
« - Finalement te tuer n'a aucun intérêt, mais tu sais qu'elle me titille l'avant-bras. »
Il y avait une grande différences de pensées entre ces deux interlocuteurs. Plus que cela, c’était un véritable gouffre sans fond qui séparait les deux mentalités, tant elles étaient l’une et l’autre à l’opposé. C’était peut-être cela qui faisait la force de leur village, toutes ces différences qui au fond, amenaient les choses à être vues sous plusieurs angles. En discutant avec lui, Naoshige avait eu l’impression de parler dans le vide, que ses paroles étaient telles des plumes, portaient par le vent. Il se demandait même si ce qu’il disait, au fur et à mesure de leur discussion, passait dans l’esprit de son homologue du clan Inuwashi ou si cela s’évaporait. Il devait parler d’une voix claire, avec des paroles qui devaient l’être tout autant s’il voulait que l’homme face à lui ne comprenne réellement ce qu’il disait. Mais en venant ici, le Senju savait que la tâche serait rude : le peu d’informations qu’il avait sur Sora disaient très clairement qu’il était asocial et antipathique. Mais cela n’avait pas suffisamment d’effet pour mettre à rude épreuve son calme et sa sérénité. Il demeurait mettre de ses émotions, il prenait quelques fois un ton plus hargneux pour bien montrer que lui-même ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds mais malgré tout, il restait particulièrement calme, parlant toujours avec des propos qui étaient réfléchis et pensés. Il avait de véritables ambitions pour le développement de son clan et du village, des ambitions qu’il ne pourrait décemment pas mettre en place s’il n’avait pas un contrôle suffisant de son être et de son esprit. Tout deux étaient chefs de clan, mais ils ne géraient pas les choses de la même manière. L’un était l’antithèse de l’autre et vice-versa, tant dans la psyché que dans les ambitions. Naoshige se montrait réfléchi, calme, cherchant à considérer tous les points de vu et à faire du mieux possible pour aller où il voulait alors que son interlocuteur était bien plus dicté par ses émotions.
En écoutant de nouveau les paroles du Inuwashi, il constata encore qu’il y avait méprise. À dire vrai, il avait la nette impression que ce qu’il avait dit récemment été passé à la trappe et qu’à chaque fois, il ne prenait pas en compte l’entièreté de leur discussion mais seulement la phrase qu’il venait d’entendre, réduisant une pensée globale à cette dernière. « J’ai conscience de comment tu es. J’ai conscience que tu n’es pas docile et cela est justement la raison pour laquelle je persévère dans cette voix. Si tu ne comprends pas suffisamment, je ne suis pas ton ennemi. » dit-il lentement, en observant Sora. Il laissa un léger soupire s’échappa de nouveau de ses lèvres, ayant véritablement l’impression que certaines choses qu’il disait depuis le début n’étaient pas prises en compte. « Tu as un but et des ambitions, il en est pareil pour moi. Je te l’ai dis, tout peut s’accorder. Cependant, il faut savoir avoir confiance et être prêt à l’accorder, si tu juges que j’en suis digne le moment venu. » précisa-t-il rapidement, insistant sur le fait qu’il fallait accorder sa confiance seulement si la personne en était digne : c’était là où il voulait en venir. Il ne voulait pas une confiance aveugle alors qu’il ne le considérait pas positivement, cela n’aurait aucun sens. « Alors que ton clan aille demander des excuses aux autres clans, s’il se sent offensé. » claqua subitement le Senju, sur un ton sans détour, sans fausseté et avec dureté. « Je te l’ai dis, je ne pense pas la même chose que les autres habitants de ce village. Je n’ai fais qu’appuyer sur ce point afin de te montrer que je voulais que cela change. Je ne veux pas de mal à ton clan, au contraire. Lorsqu’on parle des grands clans de Konoha, votre nom ne vient pas en premier. Je veux que ça soit le cas. » expliqua l’homme en observant les autres membres du clan Inuwashi qui s’agglutinaient autour d’eux. Ses paroles étaient aussi à leur destination, car il avait conscience que ces hommes et ces femmes entraient dans l’équation. « Oui, je suis différent mais je n’ai rien à prouver auprès de toi. Soit tu prends ce que je te dis en compte, soit non, mais cela m’indiffère au fond. » précisa le chef du clan Senju brutalement, montrant bien que l’avis du Inuwashi n’était pas sa priorité. « Je te propose une alliance entre toi et moi, à long terme, cela veut dire allier les Senju et les Inuwashi. Cela veut dire que ton clan aura un soutien au sein de ce village. Tu me juges semblable aux autres, cela est ton problème, pas le mien. » fit-il alors que son regard se reportait sur son interlocuteur, songeur. Cependant, la suite sembla davantage l’intéresser, lorsqu’il évoquait une unité plus tournée sur les missions d’assassinats et d’espionnage. « Une unité basée sur les compétences de ton clan, dans laquelle tu aurais le choix des membres et que tu pourrais diriger, mais pour le bien de ce village, voilà le compromis. » précisa Naoshige en fronçant les sourcils. « Et avec cela, nous pourrons ensuite nous attaquer sur le cas des Inuzuka, évidemment, comme je te l’ai évoqué. » dit-il sans aller plus loin dans le détail, ne souhaitant pas se répéter, avant que l’homme ne le pointe avec sa flèche. Le Senju ne réagissait pas réellement à cela, si ce n’est en étant prêt à se défendre si nécessaire sans que cela ne se voit. « Garde ton envie de tuer pour les Inuzuka. » prononça-t-il simplement en observant son interlocuteur. Il ne savait nullement si cette future équipe allait porter ses fruits, mais il espérait que ça soit le cas. En tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’elle serait originale dans la composition de ses membres. « Sache que si tu rejoins cette équipe et que nous oeuvrons ensemble, tu auras mon soutien. » ajouta-t-il lentement en voulant préciser ses pensées au sujet de tout cela. « Mais il faudra que cela soit réciproque, nous oeuvrons tous les uns pour les autres, afin que le village ne s’enlise pas dans une politique laxiste. » termina-t-il. Naoshige n’avait rien contre le chef actuel du village, mais contre sa politique, si. Il ne se montrait pas assez présent, à ses yeux, sur la scène internationale et il fallait que le village se développe plus. Il n’avait aucune volonté malveillante, il ne ferait jamais le mal dans son but, mais pour autant, voulait préparer le village au pire - une guerre plus terrible que toutes celles qui furent autrefois. Pour cela, il fallait un chef plus dur, mais qui comprenait malgré tout la particularité du village et de ses habitants. Un chef prêt à mettre en oeuvre un simulacre de paix pour amener la stabilité du pays du feu, même si cette paix ne serait que de façade, car Naoshige ne pensait pas qu’elle serait réelle : ce serait la force qui l’apporterait. Face aux ambitions malsaines ou expansionnistes, la paix ne pouvait pas arriver…
Ses propos étaient pédants, ils étaient redondants et d'un narcissisme avéré. Il aimait s'écouter et il voulait à tout prix que j'entende ses propos, ses arguments et ses valeurs. Le problème, c'est que ce n'était pas en répétant sans cesse les mêmes choses que j'allais forcément appréhender de la meilleure manière sa vision des choses. Plus il répétait les choses, plus j'avais envie d'occulter la moitié de ses propos, de ses termes, de ses mots. À mon sens, il était trop calme, son regard ne transmettait aucune flamme de vie ou d'espoir, il ne me donnait pas envie de l'écouter sans vergogne, même s'il avait un très bon charisme. Une belle aura qui semblait vouloir faire des choses positives, mais je n'arrivais pas à accrocher à sa doctrine. Enfin, à part son escouade d'assassins qui me paraissaient une bonne idée pour retranscrire les idéaux de ma famille dans un groupe d'action. Il n'arrêtait pas de dire qu'il n'était pas mon ennemi. C'était simple de le dire, mais sans des actes, il était compliqué de pouvoir le percevoir, surtout qu'il ne souhaitait pas agréer à des excuses. Mes mains firent une sorte de geste pour chasser les idées qui tournoyaient autour de ma tête. Les mots m'ennuyaient, surtout les siens... Il voulait que je donne ma confiance, mon corps fit un pas de recul par réflexe. Je détestais l'intérêt qu'on pouvait me porter, mais encore plus lorsqu'on me demandait de donner ma confiance. Ma confiance avait été perdue ou mon père m'avait abandonné, décapiter par mon plus grand ennemi, comment faire un deuil sans n'avoir rien pu faire ? Le deuil était trop dur à accepter... J'avais perdu mon père, personne ne me le rendrait et il était hors de question que je puisse perdre quelque chose qui m'importe une fois de plus, c'était pour ça que je ne donnais aucune confiance à personne d'autres. Il parlait des autres clans, il parlait de tout ce qui pouvait me donner des pulsions meurtrières. Je soupirais, je n'avais clairement pas à donner une réponse. Le soupir en disait beaucoup plus long que des mots.
La suite était comment dire d'une superficialité hors pair. Il voulait que notre clan soit cité lorsqu'on parlait des familles influentes de ce village caché de la feuille, mais en même temps cette bourgade ne m’intéressait pas forcément, mais s'il pouvait permettre que l'intendant me lâche la grappe ce ne serait pas forcément une mauvaise idée. Il parlait que cela m'indifférait le plus, mais en même temps, il continuait à dialoguer avec moi, une attitude antinomique lorsqu'on savait que ses propos s'opposaient à son attitude. Une alliance à long terme qui pouvait aider ma famille en s'alliant à celle des hommes de bois. Une unité qui me permettrait de créer l'élite des assassins, cependant, je serais le chef de cette équipe, je pourrais choisir les membres. Ma voix se faisait interrogative :
« - J'ai écouté tout ce que tu avais à dire, tu parles beaucoup trop. Le débat stérile prend fin. Je suis d'accord pour cette idée de ligue des assassins et de toute façon sans commanditaire, une unité de ce style n'a aucun intérêt. Je veux bien te prêter mon pouvoir, si j'ai bien compris en échange de mon soutien pour te voir atteindre la posture de Hokage. Une alliance entre Senju et Inuwashi... Dois-je signer quelque part ou une quelconque paperasse ? Pour une fois, je vais agir en nom de mon clan et non pour ma personne. Ma confiance n'est pas acquise, elle se fera avec le temps, si tu me montres que tu la mérites. Cependant, je te préviens que si l'occasion vient de tuer des Inuzukas, ne te met jamais en travers de mon chemin. »
Ma main se tendait dans un mouvement social d'accord tacite. Je n'étais clairement pas doué pour les correspondances entre humains, mais j'essayais de faire des efforts et puis bon dieu si cela pouvait le faire taire... Je n'en pouvais juste plus qu'il puisse autant parler, ma tête commençait à me faire souffrir d'une céphalée extraordinaire. La seule chose que j'avais envie, c'était de faire une sieste. Une pure et bonne sieste.
La conversation avait été compliquée, car il avait fallu concilier deux personnalités que tout opposait. Face à ses interlocuteurs, Naoshige parvenait à s’adapter mais face à un être comme Sora, il était clair que nulle adaptation ne lui aurait été, il ne jouait pas avec les mots mais avec la force, il avait besoin d’actes mais cela ne pouvait arriver qu’au fil du temps. Le chef Senju s’était préparé à cela, il avait conscience que tout ce qu’il menait depuis qu’il avait été nommé à la tête de son clan requérait une attitude digne, savoir s’adapter aux circonstances et savoir trouver des alliés même dans les endroits les pus exigus. Le clan Inuwashi, en ce sens, était un allié improbable pour eux qui faisaient partis des cinq grands clans mais représentait une infinité de possibilités. L’homme semblait davantage prôner la force, là où lui était un mélange parfait entre les rêves de ses aïeuls - la volonté du feu - et la force qui fut prôné avant la création des villages. Il voulait apporter un semblant de sérénité à ceux qui vivaient dans ce village et dans ce pays, mais avait conscience qu’à cette époque, cela passait par la force et qu’il fallait être prêt à se battre, si on voulait conserver l’héritage des ancêtres. S’il ne croyait pas en la paix, c’était bien pour une raison : autour d’eux, d’innombrables ennemis se tenaient tapis dans l’ombre, scrutant du coin du regard les possibles ouvertures pour amener à la destruction du village. Si les événements de Baransu avaient été la preuve qu’une coalition pouvait naître, les ambitions militaristes et expansionnistes de Suna s’avéraient problématique pour cela. Uzushio, dans la concrétisation de futurs examens, semblait cependant plus enclin à ce qu’une alliance existe entre les deux villages. Naoshige était né dans ce contexte social si particulier, où tout restait à bâtir mais pour cela, il fallait encore parvenir à s’imposer. Il voulait créer l’avenir, il voulait que ce dernier soit à l’égal mesure de ce que désirait les habitants du village mais pour cela, il faudrait préparer bien d’autres choses, montrer que Konoha ne se laisserait pas faire. Seul Konoha et le clan Senju comptaient dans cela, car afin d’assurer la pérennité du village, il fallait un équilibre entre les clans qui le composait. En ayant observé longuement les membres du clan Inuwashi, dont leur chef et en sachant leurs particularités, le Senju savait qu’il faudrait savoir mettre en avant leurs capacités propres. L’espionnage, l’assassinat, tout ce qui pouvait mettre en avant leurs compétences furtives, serait bon à prendre pour le village. Le clan Uchiha avait été relégué à la tâche de la police en raison de leurs compétences combattives, alors il ne voyait pas pourquoi le clan qu’il avait en face de lui ne pourrait pas bénéficier d’un poste décent au vu de ses facultés. Conscient qu’il allait devoir faire ses preuves malgré tout, Naoshige laissa un fin sourire apparaître sur ses lèvres aux paroles du chef du clan Inuwashi, en venant serrer sa main lorsqu’il la lui tendit. « Une fois le poste obtenu, nous mettrons en place ce dont nous avons parlé. » dit-il tout d’abord, pour arriver lentement à la conclusion. « Et ensemble, nous donnerons au village les moyens de protéger la nature de notre monde. » dit-il en observant les autres membres du clan qu’il avait devant lui. « Nul besoin de signature officiel, pour l’heure. Je conçois que je dois obtenir ta confiance et je ne compte pas me mettre en travers de ta route. » reprit-il aussitôt. Il comprenait bien les raisons qui motivaient la vengeance de l’homme, s’il n’était pas un être vengeur, Naoshige savait que le monde d’autrefois avait causé bien des souffrances et qu’il faudrait les réparer, d’une façon ou d’une autre. Cela mettrait du temps. « Nous nous reverrons très vite, Sora. » termina-t-il respectueusement en inclinant légèrement de la tête en guise de salutations, avant de tourner les talons d’un pas lent, pour se mettre en route vers le domaine de son clan.
Il se laissa porter par la direction du vent pour se rendre au domaine des siens, d’un pas certes lent mais gracieux léger. Sa tenue suivait le mouvement de son corps, alors qu’il quittait le domaine du clan Inuwashi et qu’il s’approchait de la rue principale du village, qu’il allait devoir traverser pour arriver chez lui. Un sourire sur ses lèvres, il semblait plutôt satisfait de comment s’était déroulée cette entrevue. Certes, cela avait été compliqué, mais il avait appris un peu plus à connaître les buts de Sora car la fiche que le Hokage lui avait donné été brève, peu construite et avait bien peu d’informations à son sujet. Cette fois-ci, il savait des informations importantes à son sujet, quelque chose qui lui en apprenait beaucoup sur son futur coéquipier : ses buts. Avec cela, il saurait à l’avenir bien mieux ses motivations et donc comment converser avec lui. Cependant, sa tâche n’était pas accomplie : il lui restait à trouver encore deux membres pour leur équipe et cela ne serait pas de tout repos. Voulant faire le meilleur choix possible, il préféra pénétrer lentement dans le domaine de son clan pour se diriger vers son bureau, où il pourrait étudier avec plus d’attention les fiches suggérées par le chef du village.