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Tristesse et pitié [Etsu PV - Flashback]

Chinoike Tsumi
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« Comme un éclat de lumière, une lueur d'espoir. »

Perdu dans les ténèbres de mon cœur, parcourant l'horizon sombre de cette cage je m'abandonnais. Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois où un rayon de lumière avait touché mon visage ? Une éternité ? Peut-être deux. Le temps n'avait plus aucune saveur cloîtré dans cette prison de roche et de poussière. Voilà un temps que l'on m'avait emprisonné ici, me jurant que jamais je ne reverrai la lueur du jour à cause du crime que j'avais commis. Une vie gâché par la colère et la mort, qui tournoyaient dans mes pensées comme seules délivrances. Bien sûr, j'avais déjà essayé de mettre fin à cette non-vie. Bien entendu que je n'avais pas eu le courage d'aller jusqu'au bout. À chaque tentative, ils étaient là pour m'en empêcher. Mes démons, mes seuls amis. Chaque seconde, je pouvais entendre leurs voix dans ma tête me hurlant de briser ces murs. Mais comment ? Briser cet étau, je l'avais espéré, rêvé même ! Mais il me fallait faire face à la triste réalité. Ces murs que j'avais fini par accepté comme ma maison seraient aussi mon tombeau pour l'éternité.

Mais il serait faux de dire que chaque jour était un abandon. Il m'arrivait parfois d'espérer, de croire, de m'imaginer sortir d'ici et de revoir un couché de soleil. Privé de tout, je me rendais compte de la valeur de l'existence et de chaque petite chose banale qui à ce moment-là aurait pu inonder mon cœur de bonheur. Le bruit du vent qui vient caresser la surface de l'eau, l'éclat du soleil sur la montagne enneigé, l'odeur de la rosée matinale qui rend étincelante les branches des arbres. Toutes ces choses me manquaient atrocement. Que n'aurais-je pu offrir pour juste revivre la caresse d'une main sur ma joue... Parfois je me laissais aller à quelques exercices. Poussé par l'ennui, j'essayais de reproduire les postures et les gestes de combats que j'avais pu voir chez mes aînés. Dans l'obscurité la plus totale, il m'arrivait parfois de frapper avec inadvertance dans la roche. C'était une douleur qui bizarrement me faisait du bien. Comme si, à travers elle, je pouvais me sentir en vie.

Mes entraînements de fortune me donnaient une inspiration nouvelle. Je me sentais progresser sur un chemin que j'avais trop longtemps laissé derrière moi. Jour après jour, je m'adonnais à de nouveaux gestes, de nouvelles « techniques » inspirés par les souvenirs de ces paysages qui restaient ancrés dans mon esprit. Sans la vue, il ne me restait que ça. L'imaginaire et ces autres sens qui peu à peu prenaient une place plus importante dans ma perception des choses. Je ressentais chaque mouvement par son contact avec l'air, mes pas glissaient sur le sol rocailleux dessinant dans leurs amplitudes l'écho nécessaire pour me repérer. Et ainsi allaient les choses, jusqu'à ce jour étrange où je ressentais quelque chose en moi. Une sensation étrange, comme si j'étais recouvert d'un voile chaud et apaisant venant du plus profond de moi. De tentatives en échecs, j'essayais de prendre conscience de cette force qui vibrait en moi. Peu à peu, je prenais le contrôle de cette impression bizarre qui avec le temps devenait de plus en plus familière sans pour autant réussir à toucher du doigt de quoi il s'agissait.

Mais un jour, alors que j'essayais de m'imaginer les traits de ma main que le prodige advint. J'étais assis contre une parois, tentant de me rappeler les traits de mon corps et de mon visage. Puissant dans mes plus lointain souvenir, une image plus ou moins nette de ce que je pouvais être. Je me savais entrain de regarder ma main, sans pour autant y arriver, je figeais en mon esprit la croyance que je pouvais y arriver. Me voir encore une fois. Ne pas m'oublier moi. Déchirer le voile d'ombre et de ténèbres qui depuis trop longtemps faisait parti de ma vie. Je me concentrais, puissant dans ce qui restait de ma volonté pour faire jaillir une image, ou juste un pâle croquis de ma propre identité. Et c'est dans la détermination désespérée de cette quête absurde que le miracle venait éclairer mon chemin. La chaleur parcourait mon corps. Je la sentais danser autour et en moi, se dirigeant peu à peu jusqu'à ma main, concentrant son ardeur au bout de mes doigts. Je n'espérais qu'elle, et elle venait à moi. D'abord ce n'était qu'une légère étincelle qui me surprenait. Mais après avoir conquit ma peur et plusieurs essais, je donnais vie à la lumière. C'était une lueur douce et chaleureuse qui s'échappait de moi pour éclairer l'horizon. Des larmes coulaient de mes deux yeux. L'espoir renaissait. Celui de pouvoir revoir, peut-être, la lueur d'un nouveau jour et l'idée peut-être absurde, que tout en moi n'était pas si noir.

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Chinoike Etsu
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Tristesse et Pitié


Cela ne faisait pas si longtemps que j'avais enfin atteint la marche de l'intendance. Un pas de plus vers mon but qui était de finir par diriger mon clan. Ceux qui me connaissaient, savaient ma détermination et mon sérieux. J'avais sacrifié mes années de jeune adolescente pour uniquement me consacrer à la survie des nôtres et parfaire mes connaissances dans tous les domaines possible afin de pouvoir atteindre cette place espérée. Je m'étais servie de ma colère comme un moteur de mes ambitions, une raison de tenir, une rage énergique qui me poussait à ne pas abandonner et me battre comme je le pouvais. Mais il fallait être honnête. Quelque part, cette aspiration m'avait permis de ne pas me laisser totalement dévorée même si dès que je fermais les yeux, mes souvenirs cauchemardesques me hantaient encore. On ne pouvait pas effacer en un claquement de doigts les trauma d'une gamine de huit ans et la simple évocation du nom des Uchiha avait le don de m'agacer.

Toutefois, je me refusais de gâcher mes efforts parce que j'aurais un problème de manque de maturité. Il était hors de question pour moi de jouer les petites princesses égoïstes. Ce que je voulais, c'était le bonheur des miens. C'était retrouver l'honneur. C'était retrouver la joie de vivre. C'était retrouver nos terres pour pouvoir enterrer dignement nos morts... ou plutôt leur dresser une stèle car depuis... il ne fallait pas que je me fisse d'illusion... le temps avait dévoré leurs os depuis des lustres. Bien sûr, je pourrais aussi simplement me contenter de vivre ici, dans l'Isthme. Cette terre d'exil nous avait permis de survivre et on était capable de garder la tête hors de l'eau pourtant... pourtant j'avais toujours le sentiment d'y être une étrangère, sans compter la rudesse de la vie dans ces montagnes. Nous n'étions pas fait pour les hivers interminables, nous étions faits pour notre vallée où ses nuages électriques grisaient le ciel et peignait dans un contraste saisissant toutes les couleurs de nos collines. Je voulais que la génération future puisse connaître tout cela.

Cela me demanderait beaucoup de travail et sans doute beaucoup de sacrifices. Je ne l'exigerais pourtant pas de mon clan, il avait déjà trop perdu. Je le ferais de moi, de ma propre personne. C'était ma résolution. Quoiqu'il en fut, maintenant que j'étais officiellement intendante, je devais de me tenir aux faits des dernières décisions qui avaient été prises mais aussi de l'étendue de notre situation. Jusque là, notre clan s'organisait autour de notre conseil où il y siégeait trois Chinoike dès plus méritants, trois héros de guerre mais aussi trois visions du monde différentes. Mais ce fut au cours de la lecture d'un rapport que l'on me rapporta une affaire que j'avais presque fini par oublié car lorsqu'elle s'était déroulée, je n'étais pas en position d'en penser quoique se soit et je n'en avais pas les aptitudes. C'était une sombre histoire qu'avait géré nos aînés. Ce fut Fuyu qui m'en parla.

" Intendante... il y a un cas que nous avons besoin de te soumettre.... Une affaire... difficile qui entache notre famille. "

J'arquais un sourcil, un peu surprise.

" Il y a quelques années... il y a eu... un incident qui a causé la mort d'un jeune garçon. Le responsable était... un Chinoike. "

" Un Chinoike contre un Chinoike? Je.. je crois que je me souviens vaguement mais je n'ai pas suivi l'affaire car nos aînés semblaient s'en être occupés. Je sais néanmoins que cela fut un grand désordre et un vrai cas de conscience pour tout le monde. "

Elle soupira et acquiesça d'un mouvement de tête.

" Oui... une tragédie mais... le jeune Chinoike impliquait était alors aussi un jeune garçon. Personne ne sait véritablement ce qu'il s'était produit mais... afin de faire un exemple, afin de montrer que nous ne pouvions accepter une telle division et que nous ne pouvions non plus accepter de nous entretuer entre nous à cause de notre faible nombre, il fut condamné. "

Je fronçais des sourcils et regardaient Fuyu avec une certaine sévérité. Ce n'était pas contre elle toutefois, c'était face à mon incompréhension.

" Condamné? Nos aînés ont condamné un jeune garçon? N'y aurait-il pas pu avoir une plus juste punition pour un garçonnet? Même si je sais... que le prix d'une vie... "

Je fermais les yeux et pris une bonne inspiration avant de reprendre.

" Quelle condamnation? L'exil? Sur ces terres, cela revenait à le mener à une mort lente. Et je n'ai pas souvenir qu'il y eu un procès. "

Fuyu prit un air grave.

" Il n'y en a pas eu. Ils ont voulu agir vite et éteindre les flammes de la colère... mais ils ne l'ont pas exilé dans le sens où tu l'entends. "

J'arquais un nouveau sourcil.

" Tout près de notre domaine, dans les hauteurs de cette montagne, il y a un endroit dont nous interdisons l'accès. Les chemins sont dangereux et tortueux. Toutefois, sur l'une des falaises de cette montagne, il y a  un creux rocheux, une large cavité, qui a servit un temps de lieu de punition. Normalement... ce n'était censé n'être que temporaire mais dans son cas... "

J'ouvris grand les yeux et comprenais avec horreur ce qu'elle était en train de me signifier.

" Mais... cette histoire a déjà plusieurs année.... vous êtes en train de me dire qu'un Chinoike se retrouve toujours dans cette cavité? Était-il toujours vivant? "

Elle acquiesça de nouveau de la tête.

" Il est. Certains de nos senseurs nous ont signalé qu'il y avait toujours une présence là-bas. Et si je t'en parle aujourd'hui, c'est pour que tu prennes une décision dans cette histoire. Nous n'avons pas un d'intendant depuis plusieurs années. Aujourd'hui, il est de ton devoir de prendre acte et de décider. "

Si je m'attendais à celle-là. Je m'étais forgée le caractère pour prendre des décisions difficiles, et il était temps pour moi de le prouver. Toutefois, j'étais partagée. Je comprenais en réalité la décision des anciens car notre clan se reconstruisait mais... abandonner ce gamin... Il en avait tué un, mais nous en condamnions un autre. Nous ne pourrions ramener un mort mais nous aurions pu sauver l'autre? Montrer l'exemple. Faire justice. Calmer les uns, faire un bouc-émissaire d'un autre. Une vie contre une vie. Peut-être que dans un autre clan, cela aurait pu avoir un sens. Mais nous... nous étions si peu nombreux.

" Je veux le rencontrer. "

" Ainsi soit-il. "

Fuyu ne rajouta rien de plus et me conduisit sans plus attendre rejoindre cette zone de montagne interdite. En levant les yeux, je me rendais compte qu'il y avait encore quelques années en arrière, je m'étais questionner sur les raisons de cette interdiction. Aujourd'hui, j'avais ma triste réponse. Soupirant, je n'osais imaginer dans quel état se trouvait ce camarade oublié, je n'osais imaginer le poids de sa solitude et peut-être qu'à dire vrai, il était devenu totalement fou. Je voulais pourtant me faire ma propre opinion. Je voulais avoir sa version, si tentait que je puisse en avoir une.

Une fois le sommet atteint, Fuyu m'expliqua qu'il fallait descendre avec une corde. La falaise était trop raide et escarpée, et les neiges rendaient les parois glissantes. Elle jeta alors la corde et je commençais à descendre en rappel, sans savoir ce qui m'attendait réellement. Pourtant je n'avais pas peur. Je ne devais pas avoir peur. Il s'agissait d'un Chinoike. Il s'agissait d'une des âmes que j'espérais pouvoir sauver... si je le pouvais encore.

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« Dans le monde il n'y a pas d'un côté le bien et le mal,
il y a une part de lumière et d'ombre en chacun de nous. »

Mais c'est lorsqu'une lueur apparaît que les ombres surgissent. Le temps n'avait plus d'importance pour moi, il pouvait s'être passé des secondes ou des mois, peu m'importait. Dans mon cœur, n'y résidait qu'une obsession : Celle de comprendre. Par quelle singularité il m'était possible de donner naissance à cette lumière ? Chaque fois que je le pouvais, je faisais naître cette étincelle de mes doigts. La contemplant, cherchant toujours plus loin à saisir les forces en présence qui me permettait ce prodige. Une quête qui me faisait tout oublier. Mon enfermement, les actes odieux que j'avais commit et même ma solitude. Car dans mon cœur résidait une certitude. Si je parvenais à saisir d'où me venait ce don, plus rien ne me serait impossible. Pas même sortir d'ici. J'épuisais mon corps à puiser toujours plus dans cette énergie dont je ne connaissais rien, mais qui peu à peu se découvrait à moi. Chaque tentative me permettait d'en saisir un peu mieux l'essence. Pourtant, quelque chose me manquait.

Prostré dans un coin de ma prison de pierre en position foetale, je pleurais. Mes nombreux échecs ne faisaient que me plonger un peu plus dans la certitude que jamais je ne sortirais d'ici. Et plus j'y pensais, plus je m'enfonçais profondément dans ce tourbillon sombre et opaque qu'était mon désespoir. Les larmes coulaient sur mon visage et s'échouaient sur le sol glacial qui me servait de couche. J'étais perdu, enlisé dans les bras de la Peine, incapable de trouver une once de lumière dans les méandres de mes pensées. La faim me tiraillait. Je n'avais plus qu'un seul désir : celui de mourir. Une délivrance qui ne venait pas. Et je continuais à sentir mon corps dépérir, se creuser, se décharner un peu plus chaque seconde. Mon crime méritait-il autant de souffrance ? J'avais mal. Mon corps n'était plus que l'ombre de ce que pouvait être un être humain.

« Tu vois... tu es bien un monstre. »
Je me recroquevillais sur moi-même. Grelottant. Fragile. Un animal blessé au fond de sa cage.

« Laisse.... moi. »
Un rire venait de résonner. Je l'entendais ricocher sur les murs, s'amplifiant, se dédoublant dans les ténèbres jusqu'à atteindre mon âme. J'avais tellement peur, mais était incapable de bouger. De toute façon, je ne pouvais pas lui échapper. Il n'y avait aucune issu. J'étais prisonnier de ces murs, à la merci de ses paroles.

« Pauvre Tsumi... Si seul... Si triste... Si désespéré... Même la mort ne te désire... Destiné à pourrir... Voué à n'être plus rien... Moins qu'une ombre... Moins qu'un grain de poussière... Moins que le néant ! »
Je venais de hurler. Du peu de force qu'il me restait, je faisais jaillir de mes doigts une pâle lumière. Je voulais chasser cette horreur comme j'aurais pu chasser une ombre. J'entendais ses rires tout autour de moi. Tentant de le faire partir, je brandissais ma main au plus haut que je le pouvais. Et c'est dans l'hystérie et la peur, qu'il m'apparaissait. J'étais lui et il était moi. Sombre comme la nuit éternelle dans laquelle on m'avait laissé, le visage recouvert de sang, arborant un sourire béant.

« Tu es... à moi... »
Sa main s'était tendue vers moi. Il cherchait à m'atteindre. Un pas après l'autre, il réduisait la distance entre nous. J'étais terrifié, acculé, prêt à sombrer sous le joug de ma propre folie. Sans trop vraiment comprendre pourquoi, je m'étais fin à la lueur, pensant que sans lumière, l'ombre allait disparaître. Mais il n'en fût rien. Dans l'obscurité la plus totale, les crocs de l'ombre luisaient encore et un œil couleur sang s'était éveillé. « Tu ne m'échapperas pas. » Je tombais par terre, le laissant s'approcher toujours plus de ma dépouille encore vivante. Finalement, ce n'était ni la Famine, ni la Peine qui allaient avoir raison de moi. Mais bien la Haine qui animait son regard et qui s'approchait de plus en plus de moi jusqu'à s'arrêter à fleur de mon visage.
« Tu l'as senti n'est-ce pas ?... Ce n'est que parti remise... Nous reprendrons lorsque tu seras à nouveau seul. »

Dans un dernier rictus il disparaissait, me laissant dans le doute et l'incompréhension. Il aurait pu m'avoir et pourtant, il venait de s'effacer de ma vision. C'est tétanisé que je vis qu'à sa place, venait de se dessiner dans la lueur d'un flambeau deux ombres perchées à plusieurs mètres de hauteurs de moi. Je pensais halluciner. La prison que j'avais prise pour une cage était en réalité un puits ? Toutes ces années à chercher une sortie parmi les parois glaciales, alors qu'il m'aurait fallu regarder vers le ciel. J'oscillais entre espoir et crainte de ces inconnus qui se dressaient devant moi. Me voulaient-ils du mal ? Etaient-ils là pour mettre fin à ma souffrance ? Dans un sanglot je n'avais pu dire que ces mots.

« Je vous en supplie.. SORTEZ MOI DE LÀ ! »

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Chinoike Etsu
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Descendre dans ce trou ne fut pas aisé. Je compris donc assez rapidement pourquoi cela était digne d'une prison, une horrible prison d'ailleurs. L'obscurité envahissait rapidement les lieux, le froid était mordant même s'il faiblissait à mesure que je descendais. Mais ma tourmente était plutôt de me demander si ce garçon était toujours actuellement en vie. On m'avait dit que oui mais... dans quel état? Je ne savais pas pourquoi mais cela me rendait étrangement anxieuse. J'étais partagée par le trouble de savoir qu'il avait tué l'un des nôtres mais aussi par la sentence cruelle qui avait été la sienne en étant confiné ici. La mort aurait été préférable que cet endroit. C'était certain. Pourtant il avait visiblement tenu donc cela signifiait que quelque chose le raccrochait encore à la vie, non? Bien que je ne débordais pas d'optimisme, j'étais persuadée qu'il y avait peut-être quelque chose à en tirer.

Alors que Fuyu m'aidait toujours à me rendre en bas, une voix, au début un peu faiblarde, finit par crier et implorer mon aide. Mon sang se glaça quand j'entendis son sanglot... j'avais l'impression... j'avais l'impression d'y noter une forme de désespoir et cela me rappelait les cris d'autrefois, ces mêmes cris qu'avaient pousser des dizaines d'enfants qui tentaient d'échapper aux flammes des Uchiha il y a des années en arrière. Aussitôt, je m'activais à me dépêcher. Cette pauvre âme! Même si je pouvais me montrer dure et inflexible, la détresse d'un Chinoike me frappait toujours au cœur.

Puis je parvins enfin à poser un premier pas sur le sol. Là, j'entendis toujours les sanglots du prisonnier, se mêlant au bruit de l'eau glacée qui gouttaient dans ce puit sombre. Je baissais naturellement la capuche de mon manteau qui me couvrait le visage afin de me montrer sous la lumière qui filtrait jusqu'à moi. Je me présentais comme je l'avais toujours été : un visage figé, un teint pâle, mes cheveux impeccablement peignés et bien sûr, mes yeux rouges. Pourtant, l'expression qui devait s'en dégager était celui que j'espérais le plus approprié pour la situation, un savant mélange de pitié, de cellle qui avait entendu sa complainte mais aussi d'un peu de méfiance.

" Êtes-vous.... Tsumi? "

Je pris un ton chaleureux et bienveillant autant que possible. Je ne voulais ni l'effrayer, ni lui laisser croire que j'étais là pour en finir avec lui.

" Je m'appelle Etsu. Chinoike Etsu. Je suis là pour vous ramener parmi nous. "

Est-ce que cela lui ferait plaisir ou bien l'enfoncerait dans sa détresse? Est-ce qu'il accepterait ma main tendue? Là, je le cherchais dans l'ombre, je cherchais à capter son regard et pour joindre mes actes à la parole, je tendis subitement la main dans ce qui me semblait être sa direction.

" Votre calvaire s'achève ici. "

Je m'avançais sans doute en disant cela, mais si ce dernier était apeuré, je ne pouvais pas me permettre de l'accabler. Je n'étais pas certaine que je serais particulièrement soutenue de ma décision, bien que je serais tout à fait à même d'en donner quelques arguments pour appuyer mon choix. Cependant, dans l'immédiat, je n'étais là que pour une chose : sauver un Chinoike.

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« Si un moment est tout ce que nous sommes. »

J'avais souvent imaginé le moment où l'on viendrait me chercher. C'est drôle de constater aujourd'hui, que tous les scénarios n'avaient pour ainsi dire, aucune ressemblance avec la réalité. Au début, je m'étais imaginé me faire escorter par quelques guerriers du Clan, prêt à en découdre avec la justice des anciens. J'avais cru aussi qu'on viendrait me voir plusieurs fois pour parler avec moi de mon acte et du pourquoi j'avais commis pareille horreur. Mais plus le temps passait, plus la peine augmentait et c'est étrange de voir comment ce sentiment suffit à faire baisser notre culpabilité. Je souffrais amèrement du poids de mon erreur et ça suffisait pour que j'imagine qu'on vienne me chercher en pardonnant la hauteur de mon châtiment. C'est fou de voir comment pendant un temps j'avais presque cru qu'on s'excuserait et me pardonnerait sans trop m'en vouloir. Mais aujourd'hui je sais. Je sais que si l'on est venu me sortir de ce trou à rat qui a vu passer tant de moments de ma vie, c'est par pitié, car au fond, peu à peu une idée avait germé dans mon esprit. Une pensée qui s'avérait fondé. On m'avait tout simplement oublié. Délaissé dans cet abîme, la mémoire commune avait jugé bon de mettre de côté mon existence pour mieux subvenir aux besoins plus pressant du Clan. Comment pouvais-je leur en vouloir ? Ils avaient tant perdu et j'avais agrandi le gouffre de désolation dans laquelle ils voulaient s'extirper. Alors non, ce n'était pas comme ça que je m'étais imaginé ma délivrance, mais elle était là.

Un visage au teint aussi pâle que les lunes rayonnantes dans mes souvenirs, un manteau préservant son corps de jeune femme aux morsures de ce froid glacial dont je m'étais fait un manteau. Tout en elle inspirait le respect et la crainte. Deux mesures qui étaient pourtant loin de ma première impression. Car dans la lueur fugace qui faisait danser les ombres sur les parois de ma prison, mon regard ne se figea que sur une chose : ses yeux. Ou plutôt leurs couleurs : un rouge éclatant dont la lueur suffit à me pétrifier sur place. Etait-elle un autre mirage ? Une autre torture de ces démons qui aimaient jouer avec moi dans des supplices inhumains ? Etait-ce là l'apparat que la Mort avait décidé de se vêtir pour en finir avec moi ? Toutes ces belles histoires sur les fins heureuses que je m'étais imaginé commençaient à s'écrouler. J'allais finir ma misérable existence loin du ciel, expirant mon dernier soupir dans cette grotte de la damnation. Ça ne pouvait finir ainsi, pas sans avoir la possibilité de sentir une dernière fois un rayon de soleil sur mon visage. Cela ne se pouvait.

Mais sa voix brisait le silence. Un silence que seul l'eau et mes pensées arrivaient à arrêter. Je sentais de la pitié, de la peur et de la compassion. Ces êtres diaboliques qui rampaient dans mon esprit avaient-ils trouvé comment me faire encore plus de mal qu'avant ? Ou était-ce vrai ? Cette jeune femme qui répondait au prénom d'Etsu était-elle vraiment là pour me sortir de ce cauchemar ? Je voulais y croire, mais en même temps, comment croire une personne qui arborait les mêmes pupilles que celui qui venait tout juste de m'annoncer ma fin ? Je ne savais qui ou quoi croire. Je reculais au plus du possible de cette vision dont je ne savais quoi penser. Il y avait quelque chose en elle qui me faisait croire à l'espoir. Mon œil fixait son regard, je cherchais à déceler en elle la moindre raison de douter de ces paroles. Mais à la place, venait la foi. Sans doute parce que depuis tant de temps, nul être réel ou imaginaire n'avait posé sur moi une telle compassion. Peut-être parce que dans le fond, je voulais croire sans limite en cette jeune femme et la possibilité qu'elle me mène à la lumière d'un nouveau jour. Qu'avais-je à perdre ? Ma vie ? Je l'avais perdu voilà des années. J'avais le choix entre saisir cette main et voir où elle me mènerait et rester là à attendre que ma folie s'empare définitivement de moi. Il était peut-être temps pour moi de faire preuve de courage et de saisir cette opportunité, qu'importe qu'elle me mène à la rédemption ou au trépas. Car quand tout dans ma vie n'était que ténèbres, tristesse et pitié, je me devais de tenter de suivre cette lueur d'espoir.

Je tentais de me relever en m'accrochant aux parois qui bloquaient ma fuite. Non pas que j'ai voulu être offensant envers cette main tendue, mais malgré l'espoir le doute gisait toujours en moi. Un instinct primaire, celui de survit, qui me poussait à me relever face à cette jeune femme, lui faisant face avec toute l'incertitude que je n'arrivais pas à cacher. Doucement, je tendais ma main vers elle, cherchant à l'atteindre pour être sûr qu'elle n'était pas une autre illusion de mon esprit tourmenté. Le regard emplit de peur et de larmes prêtes à couler, je relevais mon bras, puisant dans le peu d'énergie qu'il me restait pour lentement faire circuler ma force le long de mon épaule jusqu'à la pointe de mes doigts dont une lueur douce commençait à naître. Et plus la lumière grandissait, plus je pouvais distinguer les traits de ce visage que j'avais déjà perçu par le passé. Je ne connaissais pas son prénom, à l'époque je n'étais qu'un tiers que l'on met de côté et dont on ne prête aucune attention. Mais moi je les regardais tous. Ces gens avec qui je partageais le même sang, la même histoire, sans connaître les mêmes désirs. Elle était là, comme apparaît un souvenir. Mes larmes commençaient à s'accumuler aux bords de mes paupières. Etait-ce vraiment possible ? Etait-elle vraiment réelle et là pour moi ? Elle qui comme les autres, ne m'avaient jamais regardé. Aujourd'hui elle prenait le temps de me voir, de me donner une véritable existence. La première depuis tellement de temps. Mon œil avait glissé jusqu'à son épaule où était poséz sa capuche. Si elle était vraie, je pourrais la sentir. D'un pas lent et incertain je m'approchais, brisant peu à peu la distance entre la pointe de mes doigts et ce bout de tissus qui couvrait son épaule. C'était là, le moment que j'avais attendu depuis si longtemps, à porter d'un geste, d'une action. Mon majeur la frôlait. Une sensation suffisante pour que mon visage incertain laisse échapper dans un sourire, un soupir de soulagement. Je ramenais ma main vers moi, la regardant comme pour y chercher la preuve que tout cela n'était pas faux. Non, ça ne pouvait l'être. Je retournais mon visage vers elle, il n'arborait plus aucun doute ni aucune tristesse. La joie laissant place aux sanglots, mes larmes se mirent à couler en flot continu. Une nouvelle force naissait en moi, gouverné par l'espoir et le soulagement. Dans un ultime pleurs je m’effondrais à genou devant elle, saisissant son manteau pour ne pas la laisser partir alors que ma tête baissée vers le sol continuait à laisser s'échapper mes dernières larmes.

Car si je devais mourir aujourd'hui. Si la finalité de toute cette souffrance n'était au final que la mort cela m'importait peu. De ces quelques mots et par sa présence, cette jeune femme dont la présence suffisait à me remplir d'espoir venait de m'offrir le plus beau cadeau que j'aurais pu espérer : Celui d'exister.

« Merci.... Mon dieu merci... Merci d'être réelle, merci... Merci. »

J'allais sans doute passer pour un fou, mais qu'importe. C'était terminé. La solitude, les ténèbres, la folie, dorénavant je n'étais plus seul. Elle m'avait redonné la vie et jamais je ne pourrais assez la remercier pour cela. Sans doute n'avait-elle pas même conscience de tout cela, mais cela importait peu. Je lui offrais mon existence. Je lâchais Etsu, séchant avec mon bras mes dernières larmes. Dans un reniflement je me relevais, faisant face à cette lumière aux pupilles rouges écarlates, la laissant voir le pâle reflet de ce que j'étais. Une ombre aux vêtements sombres déchirés et souillés par la crasse, le visage salit, les cheveux couleurs poussières et mon regard, laissant transparaître l'espoir et la tristesse de ces temps solitaires désormais révolu.

« Je m'appelle Tsumi et... Je ne te remercierai jamais assez d'être venu jusqu'ici pour moi. »

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Chinoike Etsu
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Tristesse et Pitié


Je tentais de faire un pas vers lui, mais à le regarder dans sa détresse, je compris un instant que je devais lui paraître assez irréelle. Si cela faisait des années qu'il était cloîtrer dans cet enfer, seul avec sa seule conscience, peut-être l'avait-il perdu. Il recula instantanément, tel un animal qui ne voulait pas s'approcher d'un humain. Cela me fit un peu de peine... non.... une sincère pitié. Je devais être honnête. J'avais vraiment de la pitié pour ce garçon au point que j'en oublierais presque le crime dont il avait été accusé. Alors que je lui avais tendu la main, je finis par la ramener vers moi, mes yeux ne le quittant pas. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'avais presque peur qu'il s'écroula en un tas de poussière.

Il semblait tellement maigre, affamé, sale et désespéré. Je serrais du poing dans ma manche, pas de colère contre lui mais plus par rapport à mon impuissance face à cette situation. Pire, je me disais que ce n'était pas digne de moi d'avoir ignoré son cas, de ne pas l'avoir connu ou essayé de le connaître avant qu'il ne commit le pire. Il fallait dire que je ne connaissais pas non plus le Chinoike qu'il aurait assassiné. Mais peut-on seulement parler d'assassinat? Dans le rapport qu'il me fut fait, il n'avait jamais été indiqué qu'elle avait eu la volonté de tuer. L'avait-on seulement clairement interrogé ou avait-on agi trop vite? Montrer l'exemple. C'était ce que j'avais cru lire entre les lignes. Mais maintenant que je le voyais, et bien que je savais pertinemment que les apparences étaient trompeuses, j'avais... du mal à comprendre. Toutefois, à partir de maintenant, j'aurais tout le temps pour me faire une opinion parce que je le ramenais chez nous.

Il finit par se redresser et s'avança vers moi. Je ne bougeais pas d'un centimètre et le laissait venir. Je ne fis donc aucun geste brusque et son bras tremblant finit par se tendre jusqu'à me toucher l'épaule. Il fit quelques pas de plus et il comprit. Je vis un petit sourire éclairé légèrement son visage fatigué et une expression d'un soulagement si profond que j'en étais moi-même un peu émue. Alors je souris à mon tour.

" Je suis bien réelle. "

Il fut aussitôt envahi par les larmes et à vrai dire, je crois que quelque part, je me retenais pour ne pas l'accompagner. J'avais beau essayer de paraître dure et forte aux yeux de tous mais je n'étais pas une femme insensible. Je crois même que j'étais tout le contraire, je l'étais trop et je luttais en permanence pour n'être qu'une personne de raison et pas d'émotion. Mais là... là quand je voyais ce garçon, il me fut pénible de refouler ma propre tristesse à sa vue. Il s'écroula devant moi et par réflexe, j'essayais de le retenir mais ce fut lui qui se raccrocha, me saisissant par les pans de mon manteau. Je maintenais toutefois mon étreinte sur ses bras rachitiques tout en essayant de demeurer délicate alors que mon visage l'observait avec une expression peinée. Il me remerciait. Il me remerciait d'être venue. Ce fut étrange comme cela me serra brutalement le cœur. Cela me déchirait un peu parce qu'il était inimaginable pour moi de pouvoir jauger le niveau de sa solitude. Bien évidemment, on me rappellerait sournoisement "mais il a tué l'un des nôtres". C'était vrai. Mais on ne ramenait pas les morts et il me semblait bien puni.

Tsumi se redressa à nouveau après avoir séché ses larmes d'un revers et il se présenta officiellement à moi de lui-même. J'eus un petit sourire à nouveau et les yeux que je posais sur lui étaient plus compatissants. Lentement, je retirais mon manteau et je commençais à lui poser sur ses propres épaules.

" Tiens, Tsumi-san. Porte-le. Il fait bien plus frais à la surface et je pense que tu en auras plus besoin que moi. "

Je lui fis un signe comme quoi il n'avait pas le droit de refuser mon geste, et d'ailleurs, je l'aidai même à l'enfiler, manche par manche, avant de le boutonner moi-même et de rabattre la capuche sur sa tête.

" Tu es trop faible pour remontrer tout seul, je vais t'y aider. Est-ce que tu auras assez de force pour t’accrocher quand même à moi? "

Je rejoignais la corde et lui fis un signe de venir près de moi. Lui tournant le dos, je tentais de lui faire comprendre de s'accrocher, de mettre ses bras autour de mes épaules ou de ma taille, du moment qu'il était certain de pas lâcher, cela n'avait pas d'importance.

" Garde bien la tête enfouie sous la capuche. Tu es resté très longtemps ici et j'ai peur que la lumière de l'extérieur ne te brûle les yeux. Une fois en haut, je t'emmène chez moi et je m'occuperais de toi. Tu seras à ma charge, au moins le temps que tu puisses reprendre des forces. "

C'était le minimum que je pouvais faire, mais aussi le devoir d'intendante qui était le mien. Le libérer faisait partie de ma décision et il devenait ma responsabilité. Je pourrais dire même qu'en un sens, j'allais le chaperonner, que j'apprendrais à le connaître un peu. Je veillerais comme je le faisais pour tous. Je pris alors la corde, je m'y cramponnais durement et tira dessus pour indiquer que l'on pouvait me remonter. Alors que je sentais son corps tout maigre contre moi, mes mains se crispèrent sur le cordage.

" Quand on sera en haut... je t'offrirais de quoi manger, un repas chaud. Tu pourras aussi te nettoyer et je te donnerais des vêtements propres.... et je... tu n'as pas à me remercier. "

C'était moi qui était profondément désolée pour lui.

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« Paie le mal avec la justice, et la bonté avec la bonté. »

Et elle me souriait. Le genre de sourire simple et sincère qui pourtant suffisait à me remplir de bonheur. J'étais persuadé qu'elle ne pouvait se rendre compte du cadeau qu'elle m'offrait. Au delà de la liberté qu'elle me promettait, c'était la vision de son doux visage qui me réchauffait le plus le cœur. Comme un éclair dans les ténèbres, elle venait par ce simple acte de me redonner l'espoir. Un espoir que ma vie ne serait plus englouti par la désolation et la tristesse. Toute belle histoire commençait par un sourire, ma renaissance commençait par le sien.

Et comme si cela ne suffisait pas, je la voyais se défaire de son magnifique manteau. Sans trop comprendre pourquoi et avec énormément de gêne, elle me le proposait. Ou plutôt, elle m'imposait de m'en vêtir. Je ne savais pas comment faire, une telle gentillesse à mon égard, une telle bonté de cœur, comment pouvais-je répondre à cela ? J'ai vite compris que malgré la honte et la gêne que cela pouvait faire naître en moi, je n'avais nul autre choix que d'accepter. Elle m'aidait à le mettre, me poussant dans la confusion la plus total. Méritais-je vraiment autant de douceur et de compassion à mon égard ? Ces pensées s’effaçaient très vite lorsque je sentais son parfum. Une douce senteur dont seules les femmes détenaient le secret mais qui suffit à emplir votre cœur d'un apaisement immense. Sans un mot, je me laissais faire et la regardait prendre soin de moi comme on prendrait soin d'un enfant. Et bien que ces actes n'avaient peut-être rien de bien fantastique pour elle, en ce qui me concernait, je vivais un moment incroyable. Grâce à elle, je renaissais.

Et comme si cela ne suffisait pas, elle voulait maintenant m'aider à me sortir d'ici en me portant. Sans attendre aucune réponse de ma part, elle se tournait, faisant face à la corde qui l'avait été à descendre, me tournant le dos avant de m'inviter à prendre appuie sur elle. J'étais gêné. Jamais je n'avais prit quelqu'un dans mes bras, et même si cela n'avait rien à voir avec une quelconque marque d'affection, l'idée d'un contacte physique me faisait peur. J'étais si sale, que déjà j'avais honte de souiller son magnifique manteau de mon odeur. Mais là, la toucher ? Pire, la saisir dans mes bras ? Je balayais ses idées bizarres d'un mouvement de tête. Allais-je vraiment délaisser ma liberté pour une crainte aussi futile ? Non. Doucement je m'approchais d'elle, le cœur battant à tout rompre au point que j'ai cru un moment flancher. Mais quand mes bras l'entouraient, que je pouvais sentir à la fois son odeur et sa présence auprès de moi, tout cela s'envolait. Je n'étais vraiment plus seul. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds et forçait au mieux pour ne pas la gêner outre mesure. Durant cette ascension le temps semblait s'arrêter. J'y étais, ce moment que j'avais rêver depuis si longtemps, cet ultime instant où enfin, après tant de douleur, de tristesse et de folie je finissais enfin par quitter cet enfer. Porté par un ange, recouvert de sa bonté, je m'élevais loin de ce chapitre cauchemardesque de ma vie. Vers quoi ? Je n'en savais rien et pour être franc je m'en foutais. J'étais juste bien et cet infime bonheur me suffisait.

Durant la remontée, elle me promettait nourriture, vêtement et tout le confort dont je n'aurais jamais pu rêver. Etait-ce de la pitié ? De la compassion ? De la gentillesse ou un altruisme déraisonné ? Qu'importait, même si tout cela ne devait véritablement arrivé, au moins j'avais pu ressentir pour une fois de la bonté à mon égard. Je ne pouvais m'empêcher de la serrer encore plus fort, comme pour la remercier de tout ce qu'elle m'offrait, fermant mon œil qui laissait s'échapper une dernière larme.

« Merci... Etsu... »

On arrivait à la fin de notre ascension. Au bout de la corde, une jeune femme se tenait là, le regard sévère. Qui était-elle ? Une amie ? Un soldat ? Au fond, je ne connaissais que le prénom d'Etsu sans savoir vraiment qui ou quoi lui avait permit de me libérer de ma prison. Je la libérais de mon étreinte, forçant sur mes bras pour m'extirper de ce gouffre avant de me retourner directement et la saisir par le bras pour la remonter. C'était la moindre des choses après tout. Elle m'avait sorti de là, je ne pouvais pas la laisser tomber. Ni maintenant, ni plus jamais d'ailleurs.

Cependant, je pouvais sentir quelque chose de désagréable. Une impression étrange qui me poussait à m'éloigner d'un pas ou deux des deux femmes. Car si Etsu avait fait preuve d'une extrême bonté en me voyant, je pouvais facilement percevoir la réticence de ce nouvel être qui se dessinait face à moi. Le regard froid, je la voyais me regarder avec beaucoup d'appréhension et d'incompréhension de me voir ainsi vêtu du manteau de sa camarade. Par crainte, je baissais aussitôt la tête. La honte revenait et je me plongeais dans un mutisme remplit de timidité face à ce personnage qui m'impressionnait. Je voulais m'extirper de ce manteau. Après tout, je ne le méritais aucunement et je sentais bien qu'elle me jugeait pour ça. Comment lui en vouloir ? Chassez le naturel et il revient au galop. Mes pensées lumineuses qui se remplissaient depuis peu d'espoir, replongeaient doucement dans la noirceur de mes souvenirs funestes.

Des ténèbres aussitôt balayées par une douce brise glaciale qui caressait mon visage. D'un coup je réalisais. Tout ceci n'était pas un rêve, tout était réel. Je relevais la tête, laissant mon regard ébahit contempler ce que je ne pensais plus jamais voir de ma vie. Devant moi, se dessinait les flancs rudes et majestueux de monts ancestraux qui baignaient dans une clarté aveuglante. Bien que ma rétine me brûlait atrocement, je faisais fît du conseil d'Etsu et me plongeait à corps perdu dans cet incroyable paysage où le ciel rayonnait d'un bleu étincelant. Je ne pouvais m'empêcher de laisser échapper un soupire de soulagement, qui fût très vite accompagné de rire éclatant alors que je tombais à genou devant autant de beauté. C'était vrai, elle me faisait face, elle dont j'avais oublié la grandeur, elle dont on m'avait privé depuis tellement d'année. Aujourd'hui elle me faisait face sous la forme d'un paysage radieux dont les couleurs me paraissaient irréelles. Des larmes coulaient sur mes joues pâles, peut-être étaient-elles dues à la lumière dont je n'étais plus habitués ? Ou peut-être juste était-ce le témoignage qu'enfin je prenais conscience que je retrouvais enfin ma liberté ? Allez savoir. Tout ce que je sais, c'est que ces émotions prenait peu à peu les dernières énergies qui me restaient. Le sourire aux lèvres, je fermais mon œil, me laissant m'abandonner à la chaleur des rayons du soleil et à cette luminosité qui me réchauffaient le cœur. Et dans un dernier soupir, je me sentais partir, tombant dans la neige immaculé pour y perdre conscience, me laissant transporter par la promesse d'un nouveau jour...

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Il était si léger, un poids plume en l'état actuel des choses. Je n'eus pas réellement de difficulté à le hisser, voir pas du tout. Pendant notre ascension, il me remercia à nouveau. Il ne devait pas... même si je savais pertinemment que sa gratitude était sincère, c'était une délivrance de plusieurs années. Mais j'estimais que je ne le méritais pas, je m'abstins cependant de faire tout commentaire sur le sujet. Il fut le premier que l'on hissa en haut de se trou, et il m'aida étonnamment en retour, un geste que je ne trouvais pas anodin et qui me prouvait que derrière la crasse, il y avait toujours un humain. Mais à peine eus-je le temps de me retirer la neige collante de mes genoux, je le vis s'extasier devant la vue panoramique de nos montagnes. Il comprenait, il commençait réellement à comprendre que tout cela n'était pas un rêve et lorsque je le vis pleurer, rire, tomber à genoux d'une joie si profonde... mon cœur se serra. Il ferait partie de ses hommes qui sauraient le véritable coût de la liberté, il saurait la chance qu'il avait d'être en vie et de pouvoir dresser son regard vers le ciel. Mais toute cette montée soudaine d'émotion finit par l'épuiser plus qu'il ne l'était déjà. Il sombra dans l'inconscience à l'instant même où je me dirigeais vers lui.


Plusieurs heures plus tard...


Je me trouvais dans mes appartements, en compagnie de Tsumi et de Buntaro. Le premier était profondément endormi, compréhensible suite à l'épreuve subie. Depuis que nous l'avions sorti de sa prison rocheuse, j'avais demandé à ce que l'on l'amena chez moi, à l'abri des regards et j'avais signalé au conseil qu'à partir de ce jour précis, je prendrais soin de lui puisque j'en avais la responsabilité... ou tout du moins, je la prenais. J'en avais profité pour le laver, changer de vêtement que j'avais d'ailleurs emprunté à Buntaro et lui prêtait naturellement mon lit. J'avais aussi panser les quelques plaies que j'avais aperçu et mis de côté quelque chose à manger qu'il me suffirait de lui faire chauffer une fois réveillée.

Son visage paraissait totalement différent maintenant qu'il était propre mais surtout apaisé, apaisé de se savoir à nouveau libre. Je me tenais assise à côté de lui, j'avais pris une chaise de mon salon et je tenais quelques parchemins qu'il me fallait lire. Un travail administratif ennuyeux mais nécessaires. Je le veillais et je guettais son réveil. Buntaro se tenait à côté de la porte, adossé nonchalamment les bras croisés.

" Je peux vraiment te laisser avec lui Etsu? Après tout, on sait pas trop comment il va réagir en se réveillant. "

Je levais mes yeux de mes papiers et observa mon camarade avec un certain dédain.

" C'est qu'un enfant. Si en tant qu'intendante je ne suis pas capable de gérer un enfant, autant me dire tout de suite que j'ai choisi la mauvaise voie. "

Je le vis soupirer puis hausser les épaules.

" Mouais... comme tu veux. De toutes façons, tu sais que je suis dans l'appartement voisin. "

Je lui fis un signe de la main pour s'en aller et je soupirais moi-même comme pour signifier que je savais très bien qu'il ne serait pas loin. Ce ne fut qu'une fois qu'il fut parti que je reportais mon attention sur Tsumi et que je l'observais dormir. Je me questionnais sur ce qu'il pouvait penser, je me questionnais sur comment il allait appréhender la suite. Qu'il soit coupable entièrement ou non de sa faute, cela le poursuivrait et ne faciliterait sans doute pas du tout son intégration dans le domaine. Est-ce qu'il voudrait seulement rester? Cependant, je ne pouvais pas me permettre non plus d'exiler un Chinoike ou le perdre d'une autre façon.

" Mon pauvre... je n'ose pas imaginer ce que tu as dû traverser... "

Je murmurais ces paroles plus à moi-même, comme une pensée dite à voix haute. Joignant un geste à la parole, je passais naturellement ma main sur son front, chassant les mèches de cheveux qui le lui barraient. C'était une attention sans doute un peu trop maternel de ma part, mais qu'importait. De toutes façons, on était que tous les deux et je ne pouvais pas décemment jouer les intendantes frigides à cet instant.

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« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible aux yeux. »

« Donc tu veux que je te suive c'est ça ? »

Cela faisait plusieurs minutes que je m'étais fait réveiller par la langue râpeuse du petit renard à la fourrure blanche qui tournoyait autour de moi. Je ne pensais pas avoir déjà vu d'animal sauvage aussi peu craintif de l'homme, mais le spectacle de joie et d'engouement qu'il portait à mon égard me faisait oublier cette singularité. Je m'étais réveillé sur cette colline verdoyante, le dos apposé contre le cerisier gigantesque dont les pétales jonchaient maintenant ma tignasse ébouriffée. Comment étais-je arrivé là ? Peu m'importait, le soleil était au rendez-vous et la vue tout simplement magnifique. Quant à mon compagnon, son énergie suffisait à me remplir le cœur d'un apaisement qui me semblait sur-humain. Dès qu'il m'avait réveillé, il s'était mis à mordre le bas de mon pantalon, cherchant à m'attirer vers ces collines qui se dessinaient à l'infini dans un horizon couleur émeraude. Quelques piaillements plus tard, je m'étais mis à le suivre, mais le curieux animal était bien trop rapide pour moi, alors je me mettais à courir, me laissant emporter par la pente douce, profitant de la fine brise qui caressait mon visage et m'emplissait encore plus de bonheur. Etait-ce là ce qu'on appelait la liberté ?

J'avais fermé les yeux, appréciant le doux mélange entre air frais et chaleur des rayons du soleil, mais c'était sans compter mon camarade qui ne trouva que ce moment précis pour s'arrêter, me poussant à l'esquiver de manière très balourde, au point qu'emporté par la vitesse, je trébuchais. Mon corps partait en avant dans une roulade qui n'avait rien de très gracieux pour être totalement honnête. Mais que fût ma surprise lorsque je m'apercevais que j'étais dorénavant dans une bulle à plusieurs mètres du sol ? Sous moi, la terre avait disparu, ne restait qu'un immense océan de nuage aux teintes nuancés d'orange et de rose. Au loin, le soleil semblait finir sa course journalière dans le plus paisible des horizons. Amusé, je voyais mon compagnon d'aventure batifolant dans cette mer blanche et, perdant l'équilibre, il se retrouvait recouvert d'un épais voile de coton qui ne laissait transparaître que son mignon petit museau. C'était amusant de le voir ainsi jouer, j'avais presque envie de le rejoindre.

Et comme pour répondre à ce désir, la bulle éclatait. Je tombais paisiblement dans la plus grande douceur sur le moelleux de ce champ de nuage. Très vite rejoins par le renard qui glissait sa tête dans le creux de mon cou, son souffle créant des frissons incontrôlables qui me faisaient rire aux éclats. On s'amusait ainsi un temps à se battre gentiment, laissant le soleil finir sa douce odyssée quotidienne. Mon cœur était apaisé, et mon nouvel ami venait de se lover contre moi pour contempler le ciel étoilé qui nous surplombait. J'avais l'impression de rêver. Et alors que mes pensées glissaient peu à peu dans le brouillard, mon nouvel ami s'était levé, posant sa tête sur mon front. Comme pour me dire au revoir, comme pour profiter de ce dernier instant qui doucement sombrait dans le néant.
Une voix m'extirpait vers la réalité.

« Où suis-je ? »

Que d'étranges sensations. La première chose à me revenir était l'odorat, je pouvais sentir la délicate odeur qui tournait autour de moi, un savant mélange de parfum féminin et d'un plat depuis le temps oublié de ma mémoire. Vint, le toucher, le moelleux et la douceur de ce carcan dans lequel j'étais posé et dont je n'aurais jamais voulu m'extirper tant je m'y sentais bien. Je trouvais la force d'ouvrir mon œil pour percevoir la jeune femme au-dessus de moi dont les doigts délicats glissaient sur mon front, apportant une chaleur qui fit bondir mon cœur. Et là, c'était le choc.

Je me relevais brusquement, regardant autour de moi. Les murs, le plafonds, le lit où j'étais posé. Ma tête tournait et virait sur chaque élément de la pièce. D'un coup, je brandissais mon bras devant moi, regardant la manche de ce nouvel habit que je ne me souvenais pas avoir mis. Je touchais mon visage, n'y sentait que la douceur de ma peau, saisis une mèche de cheveux, la ramenant à mon regard pour y constater qu'il n'y était d'un blanc immaculé. Ce n'était pas possible. Tout cela n'était pas réel. Ou peut-être que... Un flash brisait mes pensées. Celui d'une jeune femme me prenant dans ses bras, m'extirpant de la prison où j'étais retenu. Dans un large sourire, mon œil se posait sur l'ouverture d'où la lumière semblait provenir. Etait-ce vrai ? Je devais en avoir le cœur net.

D'un bond je me retrouvais à quatre pattes sur le lit et puisait dans une force nouvelle l'énergie pour bondir du lit, faisant virevolter les draps et mes habits. Je courais jusqu'à la porte, l'ouvrant en grand. La lumière éclairait d'un coup mon visage, y posant une douce chaleur qui illuminait encore plus mon visage. Tout me revenait. Les odeurs, les parois, les sons de la grotte où j'avais vécu des années durant. Tout était là, devant moi. Je me retournais promptement, regardant ma sauveuse qui avait dû me prendre pour un fou. C'était bien elle qui m'avait sauvé. Son nom éclatait dans ma mémoire comme une douce mélodie. Etsu. C'était grâce à elle que j'étais là.
Le bonheur qui m'avait envie finit par exploser. Un débordement de larme et de joie qui me faisait faire volte face.

« C'est vraiment vrai... »

Je devenais fou, sautant, tournoyant, riant à pleine voix dans la pièce avant de perdre l'équilibre et de tomber brusquement sur le lit où je m'étais réveillé. Mon regard se posait alors sur la jeune femme à qui je devais tout. Je lui souriais comme jamais je n'avais souri à aucun être vivant. Puis dans un soupir mon visage se portait sur le plafond, mes pensées virevoltant à toutes les possibilités qui s'offraient maintenant à moi. J'étais enfin libre.

« Je ne te remercierai jamais assez... J'ai vraiment cru que je finirais mes jours là-bas tu sais... Mais tu es apparu et aujourd'hui je suis libre... »


Une dernière larme s'écoulait sur ma joue alors que je me redressais face à elle.

« Merci Etsu-chan. Vraiment merci... Je pense que je vais devoir aussi remercier le chef du Clan de m'avoir libéré... Tu voudras bien me montrer où il habite s'il te plaît ? »

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Je ne savais plus trop depuis combien de temps Tsumi avait dormi, je le veillais sans véritablement en prendre conscience parce que j'avais passé les heures à me questionner sur comment les choses allaient pouvoir se faire après tout ça. Alors que je passais ma main maternellement sur son front, il finit néanmoins par se réveiller.

" Tu es au domaine, Tsumi. "

Oui. C'était ce que j'espérais qu'il finisse par ressentir, que ce domaine était sa maison malgré le calvaire qu'il avait enduré, malgré sa faute ou plutôt l'indicent dont au final, il était le seul à détenir vraiment la vérité. Mais je n'étais pas là pour le blâmer sur le sujet, j'étais là parce que je souhaitais sincèrement sauver le Chinoike qui était en lui. Toutefois, alors qu'il ouvrit un œil vers moi, il se redressa brusquement comme un mort qui s'extirpait de son cercueil. Je sursautais tellement ce fut soudain et fit de grands yeux.

" Woho! Tu... tu n'as rien à craindre, tu sais. Tu es chez moi. Aucun mal ne te sera fait. "

J'essayais de le rassurer comme je pus, mais je n'avais pas l'impression qu'il m'écoutait. Il se regardait, notamment les habits qu'il portait, puis ses cheveux, tout autour de lui un peu comme un fou qui était en train de réaliser ce qu'il vivait.

" Je me suis permise de te laver et de te donner des habits propres. Tu ne pouvais pas continuer avec ce que tu avais sur le dos. Je me suis aussi occupée à te soigner les plaies ouvertes. "

Bref, le minimum que je pouvais faire en quelques sortes. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas de m'être permise de faire tout cela sans son approbation. Mais difficile avec un jeune homme inconscient. Buntaro m'avait bien évidemment aidé, je n'y serais pas arrivé toute seule et à vrai dire, il y avait des choses que je ne pouvais décemment pas me permettre parce qu'il était... il était un garçon tout de même. C'était mon camarade qui avait pris en charge cette "partie".

En tout cas, le réveil de Tsumi fut plus brutal que je ne l'aurais imaginé. Il semblait véritablement requinqué, emplie d'une énergie nouvelle qui me parut être... de la joie? Oui, la joie d'avoir retrouvé la liberté. Il bondit comme un dément sur le lit avant de partir en direction de la portée d'entrée qu'il ouvrit en grand. Je le suivis du regard avant d'avoir un sourire qui se dessinait sur mon visage. On aurait dit un enfant tout excité, cela me soulageait de le voir si heureux. Si seulement je pouvais voir cette expression sur le visage de chacun des membres de mon clan, ce bonheur si expressif. Je penserais alors ma mission accomplie mais... j'étais encore loin du compte. Très très loin même.

Il finit par se tourner vers moi, le visage plein de larmes en me demandant s'il ne rêvait pas. J' acquiesçais de la tête alors que je me levais enfin de ma chaise. Il finit par sautiller de partout, me donnant presque le tournis avant de s'effondrer à nouveau. Il semblait sincèrement reconnaissant et cela me faisait plaisir. Mais à sa dernière question, mon sourire s'étira et je croisais avec une certaine fierté les bras alors que je le regardais droit dans les yeux.

" Nous n'avons pas actuellement de chef élu, mais un conseil et un intendant qui maintienne l'ordre. C'est l'intendant qui a autorisé ta libération après l'avoir appris et tu l'as devant toi. "

Mon sourire s'élargit un peu plus.

" Et je ne regrette pas ma décision à la vue de l'expression de ton visage. "

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« L'acte absurde est l'expression la plus haute de la liberté. »

Il la regarda d'un air perplexe, n'étant pas sûr de bien comprendre la situation. Devant lui, la jeune femme qui arborait un grand sourire n'était autre que l'intendante du village. En sommes, la chef ici, c'était elle. Il avait beau essayé de tourner l'information en boucle dans sa tête, rien n'y faisait ça ne voulait pas faire tilt. Si bien qu'il la regardait un temps, comme figé, essayant de remettre en place les choses. Il y a trois ans, les anciens qui dirigeaient le Clan l'avait puni de son crime en l'enfermant dans une grotte et aujourd'hui, celle qui l'avait sauvé n'était pas juste une exécutrice, mais bien celle qui donnait les ordres. Tsumi était en face du chef de son clan.

« Oh mer... »

Il ne se laissa pas le temps de finir sa phrase, obstruant vivement sa bouche de sa main, comme pour essayer de ravaler le mot qu'il allait prononcer. L'oeil grand ouvert, il était stupéfait par la nouvelle, mais aussi repensa à ses agissements quelques secondes auparavant. Très vite, il se mit à rougir de honte, se redressa, tentant de remettre en place ses habits débraillés puis s'inclina de façon abrupte devant la jeune femme.

« Excuse-moi je ne savais pas et euh, pardon de t'avoir tutoyé et euh, merde, euh pardon je ne voulais pas euh... Merci de m'avoir libéré Etsu, euh je veux dire madame la cheffe intendante. »

Tête baissée, il ferma son œil, encore plus honteux qu'il ne le fut auparavant. Lui qui aurait voulu faire bonne impression c'était décidément bel et bien raté. Aussi, il se releva, parcourant la pièce du regard, cherchant à éviter celui de l'intendante pendant que ses bras ballottaient d'avant en arrière dans le vide, témoignant du stresse et du malaise qui venait soudainement de le prendre. « Dis quelque chose bon sang ne reste pas comme ça. » pensa-t'il. C'est alors qu'il pensa à une chose absurde. Les vêtements qu'il avait sur lui n'était pas les siens, mais alors, c'est Etsu qui les lui avaient mis ? Mais alors ça veut dire qu'elle l'avait vu nu ? Cette pensée le fit rougir d'avantage, faisant s'emballer son cœur de honte. Mais alors qu'il n'aurait pas cru possible de descendre plus dans les tréfonds de l’indécence, un rugissement bestial surgit de son abdomen, occasionnant un moment de honte encore plus profond avant qu'un large sourire gêné vint se dessiner sur son visage.

« Décidément je crois que je suis vraiment pas doué pour ce genre de truc. »

Ses derniers mots furent entrecoupés d'un rire léger mais sincère. Il se permit de regarder la jeune femme une énième fois. Il se tenait devant l'intendante, et pourtant malgré ses efforts il n'arrivait pas à la considérait comme telle, ni à avoir le comportement adéquat. Tsumi se surprenait à penser qu'au fond c'était peut-être mieux ainsi, après tout, certes elle avait du pouvoir, mais c'était avant tout la personne qui l'avait tiré des tréfonds des ténèbres et ça, à ses yeux, cela valait tous les titres et rangs du monde. Car au-delà du rang et du statut sociale, elle était venue d'elle-même le tirer de sa geôle. Un acte qui pour lui en disait long sur le personnage et surtout lui octroyait bien plus de respect qu'il n'aurait pu en donner à un quelconque quidam prétendu chef.

« Je... voudrais pas abusé mais euh... Tu..Vous n'auriez pas quelque chose à manger ? »

Après tout, quitte à s'enfoncer, autant aller jusqu'au bout.

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Visiblement, l'annonce que je venais de faire était un nouveau choc pour lui, bien que d'un autre genre que celui de son réveil. A voir son visage, il semblait ne pas se rendre bien compte alors que je le regardait fièrement en croisant les bras. Oui, j'étais bien l'intendante. Cela faisait peut-être un peu vantard de ma part mais j'étais fière de l'être et mon ambition ne s'arrêtait pas là. J'espèrais pouvoir un jour diriger le clan mais je n'y étais pas prête et il me faudrait faire mes preuves. Je ne pouvais décemment précipiter les choses et de toutes manières. De plus, j'étais encore jeune et même les anciens ne prendraient pas un tel risque. J'eus beaucoup de chance d'être nommée à l'intendance, ils avaient sentis en moi ma volonté de vouloir faire avancer les choses, ils avaient vu tous mes efforts. L'accès à ce poste n'était que les prémices de mon avenir, de l'avenir des Chinoike.

En attendant, je me mis à sourire quand Tsumi reprit ses esprits et qu'il se confondit en excuse. Il ne savait plus comment me parler, ce qui quelque part, me fit me demander si j'avais été raisonnable de lui avouer si vite qui j'étais. Le voir rougir et essayer de se rattraper en tentant d'être plus présentable et convenu me fit même un peu rire. Je ne savais pas pourquoi, je l'aimais bien. J'avais beau savoir ce qu'on lui reprochait, le voir ainsi me le rendait plus sympathique encore et une curieuse envie de le protéger comme si je n'avais jamais rien su m'habitait. C'était comme avec Hitagi. Un petit caractère bien trempé, une rancœur tenace, plus que la mienne, mais je l'adorais comme une petite sœur. J'avais un sentiment quasiment équivalent à son égard et je ne me l'expliquais pas vraiment.

" Haha! Madame la cheffe intendante? Tu peux m'appeler Etsu sans aucun problème et me tutoyer aussi. Nous n'avons pas à être aussi formel entre nous. Nous sommes une famille après tout. "

Je portais sur lui un regard bienveillant et quand je vis que sa gêne ne semblait pas s'effacer, pour une raison que j'ignorais, je me rapprochais de lui et le pris simplement dans mes bras. Chaleureusement, comme pourrait le faire un membre de la famille.

" Tu voies? Pas besoin de formalisme. A partir de maintenant, je veillerais sur toi et je te protègerais comme n'importe quel membre du clan. "

Je me reculais, laissant mes mains se poser sur ses épaules et lui adressa un petit sourire avant de reculer pour ne pas trop l'étouffer des mes attentions. Comme il était jeune, je pensais que mon geste pourrait un peu le réconforter et bien lui montrer que tout était réel. Je souhaitais aussi qu'il soit en confiance, notamment avec moi. Il était évident qu'il connaîtrait des moments difficiles une fois qu'il passerait le pas de la porte mais je voulais qu'il sache qu'il pourrait toujours venir vers moi, quelque soit son inquiétude ou ses angoisses. Je voulais être une intendante à l'écoute.

Mais à peine le temps d'échanger ces quelques mots, que l'estomac de Tsumi lui rappela qu'il était temps de nourrir son corps rachitique. Mon sourire s'élargit.

" Bien sûr! J'avais préparé quelque chose en avance, il me faut juste le temps de te le réchauffer un peu. Assis-toi, je te l'apporte immédiatement... et tutoie-moi. Pas de vous entre nous. "

Je lui indiquais la table et la chaise dans mon "salon" alors que je me dirigeais vers ma cuisine où l'endroit qui y ressemblait. C'était assez sommaire et il fallait dire que je n'y étais pas souvent. Plus maintenant en tout cas. Toutefois, j'avais préparé un ragoût de lapin, de quoi le nourrir confortablement, ainsi que du riz. Il me fallut bien dix minutes pour tout ça, et pendant que cela chauffait, je lui apportais une assiette, des couverts, une serviette ainsi qu'un verre. Dans la foulée, j'apportais une carafe d'eau.

" L'eau est un peu fraîche, elle n'a pas eu le temps de se mettre à température ambiante. J'espère que ça ira quand même. "

Je lui souris à nouveau et disparus une nouvelle fois pour aller chercher enfin la pitance. Je lui apportais un bol de riz tout ce qui avait de plus simple et une casserole où se trouvait le ragoût.

" Comme je ne savais pas si tu voulais mélanger les deux, je t'ai séparer les deux plats. Si tu as encore faim, je pourrais te faire chauffer à nouveau du riz. Je crois aussi qu'il me reste des oranges et des pommes si tu veux quelques choses de sucré.... et une tablette de chocolat. "

Mon péché mignon. S'il y avait bien une chose que je devais avoir dans mes placards, c'était bien du chocolat.


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« Ne crains pas cette nuit,
tu ne t'égareras pas.
Bien que les ombres s’abattent, les étoiles trouvent encore leur chemin. »

Mais la gentillesse de son hôte était sans égale. Elle arrivait à passer outre son comportement peu convenable et l'invita d'une voix chaleureuse à prendre place à sa table. Tsumi n'en revenait pas d'autant de bonté à son égard. Elle avait déjà prévu un repas pour la pauvre âme perdue qu'elle avait recueilli. Sans dire un mot, il s'avançait vers la chaise, prenant place, désireux de vouloir faire bonne impression mais ne sachant pas vraiment comment il devait se tenir. Devant lui, Etsu commença un balai entre le Chinoïke et la cuisine, posant devant lui assiette, baguettes, verre et carafe d'eau. Il eût un moment d'absence. À quand pouvait bien remonter la dernière fois qu'il avait eu un repas décent, dans un cadre aussi... normal ? Elle s'inquiétait de tout, allant jusqu'à s'excuser de la température de l'eau. Tout cela lui paru irréel, bien trop beau pour être vrai. Lui qui avait été oublié, perdant sa condition d'être humain, elle lui redonnait peu à peu son humanité grâce à sa compassion.

Mais sa torpeur mentale fût brisée par la délicieuse odeur qui lui caressait les narines. Ce parfum lui ouvrait encore plus l'appétit, mais lorsque la jeune femme lui posa son assiette devant lui, il ne su quoi faire. Elle était allé jusqu'à séparer le riz du ragoût au cas où cela l’incommoderait. Une pensée vivace lui traversait l'esprit. Depuis quand ce peuple avait il autant changé ? Mais il balaya très vite cette réflexion et dans un geste incertain, se saisit des baguettes, les tenant d'une main fébrile alors qu'il tentait de retrouver sa dextérité passée. Il arriva à saisir un bout de viande, le portant à sa bouche. Mais quand enfin sa langue frôla le met, une toute nouvelle sensation l'envahissait. Telle une ode divine ce petit bout de rien l'avait transporté vers ce qui, pour lui, se rapprochait le plus du paradis.
Reposant doucement les ustensiles de sa main droite, il se saisit de celle d'Etsu de la gauche.

« Je... C'est parfait... Merci beaucoup. »

Il la relâcha, une larme s'écoulant le long de sa joue qu'il effaça d'un revers de manche avant de reprendre les armes pour attaquer dignement ce qui lui semblait être un repas de roi. Bouchée après bouchée, il avait l'impression que la vie reprenait dans ce corps qui gisait aux portes de la mort. Et plus il mangeait, plus il en désirait. Porté par une nouvelle frénésie, il commençait à se remplir la gorge, omettant de mâcher il remplissait ce corps qui était resté vide bien trop longtemps. Il déposa les baguettes et porta le bol à ses lèvres. La décence n'était plus de mise dans ses actes et il s'en redit soudainement compte, arrêtant l'avarice morbide que son corps lui imposait. Il reposa le bol, essuyant les grains de riz et la sauce qui avait coulé de ses lèvres puis se redressa.

« Excuse-moi... Je... Je voulais pas paraître grossier... »

Sa main se refermait sur le bout de tissus posé sur sa jambe. Il pensait à la chance qu'il avait eu de pouvoir sortir d'ici, à la grâce que la jeune femme lui avait fait en le faisant revenir parmi les hommes et pourtant, il se comportait comme un animal. De la même manière que cette bête aux yeux rouges qui l'avait acculée dans sa geôle. Il se percevait soudain à nouveau comme un monstre. Et cela suffit à délier la question qu'il se posait inconsciemment depuis son réveil.

« Etsu... Pourquoi tu fais tout ça ? J'veux dire... tu es gentille, attentionnée, tu m'as même fait à manger et je ne t'en remercierai jamais assez. Pourtant... Pourtant tu sais ce que j'ai fait non ?... J'veux dire... »

Une larme s'échappa. Très vite il l’effaça de sa pommette et redessina un sourire sur son visage.

« Excuse-moi. Je sais pas ce qu'il m'a prit de parler de ça. C'était vraiment délicieux en tout cas, j'ai beaucoup aimé ! Ca faisait une éternité que je n'avais pas manger quelque chose d'aussi bon, toutes mes félicitations. »

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Lorsque l'on m'apercevait dans le domaine, je savais que je ne paraissais pas toujours amicale. J'avais généralement le visage assez fermé parce que j'étais dans mes pensées mais cela ne m'empêchait pas d''être avenante avec mon prochain afin de m'assurer qu'il ne manquait de rien. Je prenais à cœur que tous possédaient le nécessaire pour vivre correctement, raison pour laquelle je passais beaucoup de mon temps à faire de multiples inspections un peu partout, que je n'hésitais pas à aller à la rencontre de mon prochain pour m'assurer que tout allait bien. Certains Chinoike n'osaient pas demandé. Ils étaient trop fiers ou bien pensaient que cela m'agacerait de m'occuper des petites choses. Cependant, en tant qu'intendante, je me devais aussi de gérer les petits soucis du quotidien. C'était mon devoir.

Alors, me comporter de cette façon avec le jeune Tsumi me paraissait plus naturel que les apparences. Si je pouvais me montrer distante et méfiante avec des étrangers, voire rudes avec ceux qui ne m'inspiraient pas du tout, je ne l'étais pas avec mes compagnons claniques - ou tout du moins, pas envers ceux qui ne faisaient pas n'importe quoi.
Une fois que j'eus apporté tout le nécessaire pour que ce dernier puisse enfin manger quelque chose de comestibles et d'agréables, je pris ma place sur une chaise à ses côtés, portant sur lui un regard bienveillant. Lorsqu'il prit sa première bouchée, il ne put s'empêcher de me remercier de nouveau, chose à laquelle je souris et secoua négativement la tête pour lui signifier que ce n'étais pas nécessaire.

Le regardant dévorer ce que je lui avais préparé, je ne pus m'empêcher de penser à la souffrance qui avait dû être la sienne. La faim... la douleur de la faim devait être une sensation terrible, et cumuler avec celui du poids de la solitude, c'était à se demander comment il n'avait pas cédé à la folie. Bien que dans notre exil, nous l'avions tous connu à une certaine échelle, pour lui, cela devait être un enfer blanc d'un tout autre niveau.... et pourtant, il était toujours en vie, ce qui prouvait sa volonté de s'y accrocher. Une nouvelle fois, il s'excusa.

" Ne t'inquiète pas. Cela me fait plaisir que tu es un aussi bon appétit. Reprend des forces et mange à ta faim. "

C'était la moindre des choses et de le voir ainsi m'apporter un étonnant réconfort. Il n'avait pas... abandonné. Mais le sourire qu'il affichait jusque là s'effaça en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire quand il s'exprima sur la réalité de sa situation. Il n'avait pas oublié. Il était clairement conscient de son statut précaire. Je me rendais compte que peut-être, pour lui, tout ça allait beaucoup trop vite. Il était passé de l'ombre à la lumière en peu de temps, du froid à la chaleur. Son appétit et sa joie étaient les marques de son exaltation et cette dernière semblait brutalement fauchée par la réalité. Je m'apprêtais à lui répondre et j'avais commencé à ouvrir la bouche mais il changea immédiatement de sujet. Je lui souris néanmoins pour le rassurer.

" Je dirais avec cynisme que ce n'était pas très difficile de considérer ma cuisine comme pas trop mauvaise à la vue de tes derniers repas. Mais ça me fait plaisir. "

Je laissais quelques instants le silence s'installer avant que mon petit sourire ne s'effaça. Nous ne pourrions pas échapper à cette conversation.

" Tu sais... si je dois être honnête, je ne peux pas dire que je t'ai libéré sans arrières-pensées. En cela, je ne suis pas certaine que je puisse être qualifiée comme étant une personne gentille... "

Je levais mes yeux vers lui et me mis à soupirer.

" Je suis devenue intendante il y a peu de temps... C'est ainsi que j'ai pris connaissance de ton sort. Le rapport que j'ai lu faisait mention de ce que tu as fais mais... je n'ai que la version qu'il m'est donné sur le papier. Je ne suis pas en position de blâmer la décision de mes prédécesseurs, mais je ne peux pas te juge sans connaître ta version.... cependant, je ne te demanderais pas des comptes aujourd'hui.... mais quand tu sera prêt à m'en parler. "

Je me mettais facilement à sa place ou tout du moins je le pensais. Je ne pouvais pas le bousculer sur le sujet à peine réveillé mais nous ne pouvions toutefois ne pas faire comme si cela n'avait jamais eu lieu. A cet instant, je soupirais une nouvelle fois alors que mon regard se posait sur la pièce. On avait parcouru tous beaucoup de chemin depuis notre exil forcé.

" Tu sais.... si j'ai voulu devenir intendante, c'est parce que je désire me battre pour permettre à chacun d'entre nous de retrouver sa dignité. Je souhaite que chaque Chinoike puisse relever la tête, être fier et avoir également de quoi vivre convenablement. Nous... nous avons tous beaucoup perdu et nous ne sommes que ce qui nous reste. Nous. Le clan. Mais nous avons survécu malgré les épreuves. "

Mon regard fut illuminé d'un peu de tristesse avant que mon attention se reporta de nouveau sur lui.

" Toi aussi, tu as du faire face à beaucoup d'épreuves... et nous n'avons pas été là quand tu en avais besoin. Nous aurions dû voir et faire quelque chose avant que l'irréparable soit commis. Nous avons notre part de responsabilité. "

A cet instant, je me tournais un peu plus en face de lui, une expression déterminée sur le visage.

" Si je t'ai sauvé, c'est parce que je pense que ta vie est importante et que tu as ton rôle à jouer, et je souhaite que tu me la consacres. Je veux dire, pas à moi personnellement mais à mes ambitions, pour les nôtres, à protéger les plus faibles d'entre nous, à leur permettre de vivre décemment. Je souhaite que tu m'aides dans ce combat. C'est le prix que je réclame pour ta délivrance. Une vie pour une vie. "

Je me relevais pour me placer devant lui et me mit à genoux alors qu'il se tenait encore assis sur sa chaise. Là, je me saisis de ces deux mains et le regarda directement dans les yeux - où l’œil en occurrence.

" Tsumi... Je veux aussi être ton intendante. Tu es un Chinoike et en tant que tel, il est de mon devoir de te protéger également. Je veux faire un pari sur toi. Mais je ne vais pas te mentir. Lorsque tu passeras cette porte, tu vivras à nouveau des moments difficiles... mais sache qu'elle ne te sera jamais fermée. Tu pourras toujours venir me voir en cas de problème. Mais sache que je me montrerais aussi intransigeante avec toi qu'avec les autres, je ne ferais aucune différence. "

Je fins par me relever et lui adressa un petit sourire.

" Prouve-moi que je ne me suis pas trompée en prenant la décision de te rendre ta liberté. "

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« Je prendrai mon envol,
pour toi mon amie,
ma lumière. »




Lora Lie Lo - Patty Gurdy


Mais sa pirouette ne provoqua qu'un élan de cynisme qui pourtant les fient sourire tout deux. Il était vrai que cela faisait de nombreuses années qu'il n'avait pas mangé un plat convenable, et ce petit grain d'humour noir lui plut, si bien qu'il rendu de bon cœur le sourire de la jeune femme. Le silence s'installa entre les deux Chinoike, un moment de paix qui n'était que les prémices à une discussion que Tsumi redoutait, mais qui pourtant devait avoir lieu entre le Renégat et l'Intendante.

Elle lui fît part de ses réelles intentions. Ce type de discours, il l'avait déjà entendu. Ça commençait toujours par « je vais être honnête » pour installer la confiance, ça continuait sur une fausse compassion pour installer un semblant de lien, puis ça enchaînait avec un élan d'espoir dont l'étincelle à peine naissante s'étouffait dans un choix à réponse unique. Ce type de manœuvre, il l'avait subit toute sa vie lorsqu'il disait ne pas vouloir combattre. On lui disait que c'était normal, qu'on le comprenait, qu'eux aussi au début ils étaient comme lui, à ne pas vouloir faire de mal aux autres, mais que parfois certains maux sont nécessaire pour protéger ceux qu'on aime et que de toute manière un jour il n'aurait pas le choix de faire couler le sang. Il se souvenait de ces paroles qu'on ne cessait de lui rabâcher entre deux railleries sur son inutilité pour le village. Et aujourd'hui, après avoir enfermé le monstre dans sa cage, ils le libéraient par pur intérêt.

Tout au long du discours, il s'était préservé de montrer sa colère, sa tristesse et son dégoût pour tout ce que la jeune femme venait d'énoncer. Pourtant, lorsqu'elle lui parla de sa « liberté », il eût le mauvais réflexe de se lever promptement, faisant grincer la chaise sur le sol. Les mains posées sur la table, il tentait de contenir les ombres qui murmuraient à ses oreilles. Rien n'avait changé. Non, rien.

« Je.... » il soupira longuement, tentant de retrouver un semblant de calme alors que ses mains tremblaient de manière frénétique. Il était temps que la vérité, SA vérité soit entendu. Trop longtemps il l'avait gardé pour lui, aujourd'hui il allait s'en libérer.

« Pendant trois ans je m'en suis voulu. Oui, j'ai ôté la vie à ce gosse, pour ça on m'a traité comme un monstre. Enfermé et oublié j'ai passé trois ans à crever de faim dans les ténèbres. Aujourd'hui j'vais te dire, je vois des choses. Des ombres qui me murmurent la Peine et la Colère, l'Envie et la Mort. Mais avant, je ne les entendais pas. Avant j'étais un petit garçon que tout le monde ignorait car il ne voulait pas se battre. Parce que dans son cœur il ne voulait ni le combat, ni la vengeance, on l'a traîné plus bas que terre. »

Il s'arrêta dans son récit, essayant de reprendre un once de calme en se redressant, faisant face au mur et aux ténèbres de son passé.

« Cet œil. C'est ton Clan qui me l'a prit. Juste parce qu'un gosse a voulu faire comme les grands et s'en prendre à l' « Engeance d'Uchiha » qui ne demandait rien à personne. Tout ça à cause d'une pierre... Mais tu sais c'est quoi le pire ? » Un sourire dément commença à s'étirer le long de ses joues. « Je m'en veux pas de l'avoir buté ce gamin. Non la chose dont je m'en veux le plus c'est qu'en le tuant, je suis devenu le monstre que le Clan voulaient que je sois... »

Le sourire disparu pour laisser place aux larmes. Il se tourna alors pour faire face au jugement de l'Intendante.

« Ce Clan que tu considères comme ta famille. Je le hais. J'étais innocent et ils ont fait de moi un monstre. Et tu me demandes de leurs offrir ma vie ? Ma vie, ils ont pas attendu que je leur offre, ils l'ont prise et brisé sur les hauts monts où tu es venue me chercher. Je te remercierai jamais assez pour ce petit moment de joie et de bonheur que tu m'as offert aujourd'hui, mais si tu me demandes de me battre pour eux, ma réponse est que je préfère continuer à pourrir au fond de ce gouffre...Tel est ma réponse à l'Intendante du Clan. »

Il laissa le silence se poser un temps, puis se saisit de la main de la jeune femme et la plaça sur son cœur.

« Cependant, je serais ravis d'aider celle qui m'a sauvé des ténèbres et pouvoir la considérer comme mon amie... Du moins, si elle me le demande comme telle. »

Tsumi n'était pas Shinobi et haïssait son Clan plus qu'il ne pourrait jamais l'expliquer. Mais Etsu avait su se montrer différente. Au fond, il ne la connaissait que depuis quelques heures, mais il avait perçu chez la jeune femme une lumière toute particulière qui émanait d'elle. Cette même lueur qui avait chassé les ténèbres de sa geôle, ce même éclat qui dans un sourire, pût faire croire à la Bête qu'il pourrait un jour être différent. Un sourire se dessina sur son visage et il lâcha la main de la jeune femme, lui tournant autour d'un air malicieux.

« Du moins, elle pourra me le demander si jamais elle arrive à me rattraper. »

C'est ainsi qu'il lui tira la langue, passant la porte et sautant sur le toit le plus proche avant de retourner vers son amie.

« Alors ? Devenir Intendante t'as fait oublier comment on joue à Chat ? »


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Chinoike Etsu
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Je fus surprise par la réaction de Tsumi. A l'instant même où j'aspirais à ce qu'il me montra sa gratitude - mais peut-être avais-je été trop présomptueuse - il se mit à réagir assez violemment. Il se redressa brutalement alors que j'écarquillais les yeux face à ce comportement si abrupte. Avais-je dis quelque chose qui ne fallait pas? Je pensais pourtant avoir pesé mes propos. Peut-être m'étais-je précipiter, peut-être était-ce trop tôt. J'aurais sans doute dû avoir cette conversation qu'une fois lorsqu'il se serait à nouveau imprégner du domaine. Cependant, je ne fus pas au bout de ma surprise. Alors que mes yeux ne le quittaient pas, je le sentais nerveux et agacé, bien loin de l'image du jeune garçon qui venait de me sourire et de verser des larmes.

Mes paroles venaient visiblement de briser la digue de sa retenue, il semblait désireux de dire ce qu'il éprouvait, ce qu'il pensait, comment il voyait les choses de son point de vue à lui. Moi... je me contentais de simplement l'écouter, de l'entendre, en m'enfermant dans un mutisme attentif alors que mon visage était placide. C'était l'occasion pour moi de découvrir l'autre visage de ce garçon et je notais dans un coin de ma tête toutes les informations qu'il me fournissait. Des visions, des frustrations, l'indifférence, une absence d'envie de se battre...

Ce qui me frappa le plus - et peut-être choquée de manière inconsciente tout en me rendant profondément triste - était qu'il désignait le clan comme s'il n'en faisait pas partie. Il se considérait étranger, il se considérait différent.... était-ce à cause des mauvais traitements de mes pairs? Était-ce que cela aurait été différent si un Chinoike avait accepté son pacifisme? On ne referait pas le monde avec des Si. Le mal était déjà fait... mais est-ce que je pouvais devenir une partie du remède? Là encore, je pensais que cela serait particulièrement vaniteux de ma part. Le "ton" clan m'avait percé un peu comme une lame. Me reprochait-il d'être une Chinoike, moi qui en était si fière? Accepterait-il seulement que je lui vins en aide puisqu'il nous détestait? En un sens, moi aussi j'avais eu du mépris pour certains de nos membres... mais pas au point de les renier eux et le sang qui coulait dans mes veines. Ma haine n'avait pas été aussi féroce pour en arriver à ce point de dénis.

Je demeurais silencieuse jusqu'au bout, même lorsqu'il m'avoua clairement n'avoir aucun regret pour son acte avec le recul. De la légitime défense? Si c'était ainsi qu'il le voyait... mais se rendait-il réellement compte du prix de son honnêteté? Un autre que moi l'aurait immédiatement remis aux arrêts, voire peut-être condamné à retourner là où je l'avais trouvé.. si ce n'était tout simplement lui accorder la mort sans sommation. Seulement moi, j'avais entre les mains des responsabilités qui ne me permettait pas de me conduire aussi légèrement et facilement en m'abandonnant à une justice expéditive pour des faits antérieurs. J'avais un clan à reconstruire, un domaine à étendre, des vies à préserver, une dignité à retrouver. Ce que Tsumi venait de m'avouer demeurerait entre nous. Je ne comptais pas le rapporter au conseil et je ne désirais pas non plus le condamner à nouveau.

Seulement, j'étais face à un dilemme. Il rejetait mon autorité, il rejetait ma demande qui me paraissait pourtant acceptable. Même si je saisissais toute la dureté de sa punition, physique et psychologique, il semblait en oublier qu'il n'avait payé que trois ans de sa vie pour une perdue à tout jamais. Il m'aurait d'ailleurs été assez facile de lui lancer sévèrement cela au visage, de lui dire qu'il était aussi assez facile de blâmer les autres alors que l'on manquait de caractère. Mais je n'oubliais pas qu'il avait été qu'un simple petit garçon, qu'il n'avait visiblement eu personne à ses côtés, qu'il était le produit de la bêtise de certains. Il se jugeait monstre, moi je le voyais comme un animal blessé.

J'aurais dû me mettre en colère... je supposais du moins. Mais je ne pouvais m'empêcher de l'observer avec un regard triste, alors que des larmes s'étaient à nouveau présentées sur son visage. Il m'avait blessé dans mon égo, il m'avait un peu blessé dans mes résolutions, je me pensais pourtant convaincante et convaincue... cependant je ne semblais pas capable de lui en tenir rigueur quand il me prit la main. Il me la posa sur son cœur et je le sentis battre vigoureusement. Mes yeux s'était posée sur ce geste avant de les lever vers lui. Je ne me sentais pas capable de lui répondre.... jusqu'à ce qu'il changea de comportement pour devenir subitement plus léger.

Il me semblait plus difficile à cerner que ce que je croyais. Il rejetait l'intendante mais pas la femme que j'étais. Pourtant, j'étais bel et bien les deux. C'était ces deux facettes de moi qui avait fait que j'étais venue le récupérer. L'une sans l'autre n'était rien et pas entière.

Voilà qui tourna les choses comme un jeu. Pour m'imposer, il fallait que je réussisse à l'attraper comme pour les règles d'un jeu d'enfant. Je devais avouer que je n'étais pas d'humeur, pas après avoir entendu toutes ces choses que je devais digérer. J'avais encore du mal à imaginer que derrière ce sourire, il nous haïssait tant... Haïr les Chinoike, c'était me haïr aussi... mais il voulait devenir mon ami. C'était une contradiction pour moi.... mais d'un autre côté, si j'arrivais à humainement l'atteindre peut-être parviendrais-je à le convaincre que je n'étais pas comme ceux à qui il faisait des reproches, que mes paroles n'étaient pas que du vent.

Je finis par soupirer alors qu'il me tira la langue puérilement, et je secouais la tête.

" Puisque tu me mets au défi.... ne vas pas le regretter plus tard parce que je compte bien t'attraper. "

Il prit donc la fuite comme un renard et je me retroussais les manches de mon côté. Hors de question pour moi de perdre la face. J'étais décidée et résolue. Je voulais que Tsumi soit de mon côté, je voulais le convaincre que notre clan n'était pas le mal incarné, je voulais qu'il comprisse que nous n'étions pas uniquement composé d'esprits mauvais aux jugements faciles. Cela me prendrait du temps, de la patience et ce serait sans doute mes actes qui feraient la différence. Mais j'étais une Chinoike et lui également, qu'il le voulusse ou pas. Il me voulait comme amie? D'accord, mais il me devra me vouloir entière et comme j'étais... et j'en ferais de même.

Déterminée, je me lançais donc à sa poursuite, le regard sévère comme si je courrais après un voleur. Ce qu'il ne savait pas, c'était que même en jouant j'avais toujours eu un côté beaucoup trop sérieux. Je n'étais pas mauvaise perdante mais je n'étais pas du genre à laisser tomber facilement. Je découvris à cet occasion qu'il était rapide, si ce n'était pour dire autant que moi... mais j'avais un avantage. D'une part, mes muscles n'étaient pas endoloris par le poids d'une inactivité de trois années confinée, d'autre part je pourrais le surprendre par ma capacité à ne pas me faire entendre. Parce que oui, j'étais de ce genre d'intendante fourbe capable de surgir dans votre dos et vous surprendre pendant que vous teniez une discussion gênante. Mes capacités furtives me permettaient de profiter des têtes gênées de mes camarades pris en faute. Pour Tsumi? J'allais lui faire le même coup. Disparaître de son regard au poids qu'il se questionnerait et se demanderait où j'étais passée.... puis je lui sauterais dessus! On ne défiait pas Etsu impunément!

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Chinoike Tsumi
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« Narakumi »




Eva - Nightwish


Qui aurait pu entendre la voix de l'enfant endormi ? Qui aurait pu voir le sourire qui goûte à la vie ? Tant de questions, tant de complexités dans un monde dont il ne savait déjà pas grand chose, mais qui aujourd'hui était encore plus embrumée. Pourtant il volait, ou du moins en avait l'impression, foulant la terre et la pierre de son pied, cherchant à toucher des étoiles inexistantes. Pourquoi ? Peut-être juste parce qu'on avait traité son âme d'enfant comme celle d'un adulte sans lui avoir expliquer les règles ? Que peut-on attendre d'une pensée vagabonde si ce n'est le désir de liberté ? Tant de question en suspend, qui aurait peut-être eu lieu d'être dans l'esprit du jeune garçon, s'il n'y avait pas eu que cette irrépressible envie de jouer. Le temps d'un instant, elle lui avait offert tout ce dont il  avait rêver. De l'attention, de la tendresse, de l'écoute, de la considération, mais surtout la sensation d'être vivant et d'être reconnu comme tel. Certes, cela était sans doute dû à son potentiel, après tout elle ne le lui avait pas caché. Une vie pour une vie. Mais comment quémander un dû que lui-même n'a jamais pu acquérir? À quand remonte la dernière fois que la joie a parcouru votre cœur, bercé simplement par l'innocence ? Pour lui, il s'agissait de la première fois.

Derrière ce caprice d'enfant trop peu gâté, gisait une nécessité. Vivre un dernier instant de liesse et de naïveté. S'abandonner au plaisir d'être un enfant de la lumière, là où tous ne sont plus que des ombres cherchant la chaleur de la sécurité. Il est dommage que les adultes oublient leur âme d'enfant au profit de la peur. L'enfance était un cadeau dont ils avaient été tous privé, mais qui pourtant continuer à brûler dans le cœur du jeune garçon, qui tel un renard, se faufilait parmi les alcôves et galeries du domaine. Gagner n'était pas pour lui une nécessité, bien au contraire. Secrètement, il espérait qu'elle le rattrapa, non pas pour la vie de servitude qu'elle lui demandait, mais parce que personne ne l'avait jamais fait.

Mais le poids de toutes ces années d'emprisonnement commençait déjà à peser sur le corps de Tsumi qui eût du mal à tenir la cadence. L'air se faisait plus dur à respirer, les muscles peinaient à se tendre, quant à l'énergie, elle quittait peu à peu son enveloppe. Il aurait pourtant voulu que ce jeu dure à jamais, mais la vie en avait décidé autrement. Quittant une dernière fois le sol dans un saut bien trop périlleux, un sourire se dessina sur son visage alors que son corps lévitait dans l'horizon. Au loin, il vit une silhouette inconnue, celle d'un homme qui le regardait s'élever dans les airs. Qui pouvait-il être ? Allez savoir.

La gravité reprenait déjà ses droits alors que la lumière qui éclairait la grotte commençait à se fondre dans la noirceur. Lorsqu'il posa le pied à terre, il vit le monde autour de lui s'effacer peu à peu, comme si de l'encre était venu entacher sa vision. Pourquoi ? Pourquoi les ténèbres venaient à lui dans un tel moment ? Il ne comprenait pas, jusqu'à ce qu'une voix s'élève dans les airs et le fasse tressaillir. Cette sonorité, il l'avait entendu en boucle durant ces trois dernières années. Doucement, le visage figé dans une stupéfaction inquiète, il se retourna, faisant face à l'image de cet enfant dont la colère l'avait rendu à moitié aveugle.
Comment était il possible qu'il soit là devant lui ? Son prénom fila entre les lèvres tremblantes du jeune Chinoïke.

« Kōkai ... »

La dernière syllabe prononcée, l'enfant sortit une pierre de sa poche et se mit à le viser. « Ne fais pas ça... S'il te plaît... » Au ralenti, il put voir le projectile avancer vers lui, chaque secondes qui passaient sembla s'étirer vers des longueurs insoutenables. Pourquoi revivait-il ce funeste jour ? Pourquoi aujourd'hui ? Il aurait voulu crier, mais aucun son ne sortait de sa bouche, il était figé, la fatalité le poussant à revivre le moment où tout avait basculé. Et plus le bout de roche avançait, plus il entendait la voix de ses ombres, qui de simples murmures, se transformèrent en hurlement difformes. Ils étaient tous là, présent à ses côtés, contemplant avec lui le début de la naissance de ses ténèbres, alors que la mort frappait le jeune garçon d'une aiguille de sang.


Ses genoux touchèrent violemment le sol de la grotte, le regard inexpressif, perdu dans le néant et prisonnier de ses tourments qui se répétaient dans son esprit, incessamment. Elle l'avait prévenu, mais il ne l'avait pas écouté.

« Lorsque tu passeras cette porte, tu vivras à nouveau des moments difficiles... »

« E...tsu... »

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Tristesse et Pitié


Je n'étais pas connue pour être une femme joueuse, ni même dotée d'un grand humour. Cela ne faisait définitivement pas partie de mes qualités. Du coup, lorsque j'essayais de faire preuve de décontraction, le résultat était toujours maladroit ou trop proche de mon comportement naturel : trop sérieux. C'était d'ailleurs cette attitude qui devait être la source du quiproquos qui allait suivre et peut-être aussi la preuve de mon imprudence depuis ma prise de fonction. Ce n'était clairement pas le moment de "jouer" et j'aurais dû faire preuve de plus d'autorité... mais si j'avais fait cela, j'avais le sentiment que cela aurait été contre-productif alors que j'essayais de gagner la confiance de Tsumi. Et puis, je supposais simplement que c'était parce qu'il avait besoin de se dépenser, l'exaltation de la liberté après plus de trois années dans le noir devait se faire ressentir. Même si son comportement avait son côté puéril, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Le conseil dirait que je suis un peu trop tendre, il aurait peut-être raison.

Du coup, me voilà en train de courir à  toute vitesse pour rattraper le jeune garçon que je venais de faire sortir de sa cage de glace, la mine renfrognée et déterminée à le rattraper. Je m'enfonçais dans les galerie à sa poursuite, sans le quitter du regard tant qu'il fut dans ma ligne de mire. Il ne connaissait pas les lieux, il m'était facile de savoir où il pouvait se rendre en empruntant tel ou tel chemin. Il semblait presque... joyeux.... jusqu'à ce que je me rendis compte qu'il ralentissait, sans doute involontairement puisqu'il n'avait plus eu l'occasion de se dégourdir les jambes de cette manière. Le pire était l'attention que l'on pouvait attirer sur nous vis à vis des quelques âmes que l'on croisait. Il était facile d'imaginer que je pouvais alors avoir un problème pour faire preuve d'autant d'empressement et le premier qui pensa à une telle chose fut bien évidemment Buntaro.

Tandis que je m'approchais de mon but, je vis Tsumi tomber à genoux quand Buntaro vint rapidement à notre rencontre. Cependant, je vis que mon camarade avait une arme à la main, prêt à frapper le fuyard quand j'arrivais sur lui pour retenir son bras. Là, je fis un mouvement négatif de la tête pour lui signifier que c'était inutile.

' Il ne fuyait pas Buntaro, je l'avais sous contrôle. "

" C'est pas l'impression que ça donnait, j'ai cru qu'il t'avait fait quelque chose et qu'il essayait de prendre les voiles. Ça c'est passé comment? "

" Pas aussi bien que ce que j'espérais, mais pas pire non plus. Mais il semble avoir de la rancœur pour le clan. "

" Ha! Ça nous changera de ceux qui piffent pas les Uchiha. "

" Crétin. "

Je posais un regard compatissant sur Tsumi alors que je le savais prisonnier d'un genjutsu de Buntaro. Il avait l'art et la manière d'utiliser les illusions et il était tout à fait capable de se montrer plein d'imagination. Seulement, en voyant l'expression terrible sur le visage du jeune garçon, je ne pus que le prendre en pitié.

" Ramenons-le chez moi. Je pense qu'il a besoin de repos. "

" Comme tu veux Etsu. "

A cet instant, Bunrato brisa sa technique mais aussitôt fila un coup à Tsumi derrière la nuque pour l’assommer.

" Bonne nuit mon gars. "


***


Il s'était produit plusieurs heures depuis "l'incident" et pour des raisons évidentes, je me devais d'aller faire un rapport auprès du conseil pour expliquer les raisons de tout ceci mais surtout mon opinion sur le cas de Tsumi... ainsi que ma décision, notamment si je ne la regrettais pas. J'allais devoir défendre sa cause une nouvelle fois. Pendant mon absence, je l'avais laissé à la garde de Buntaro. Je croisais les doigts pour qu'il ne fasse pas trop de bêtise.


***

Après le petit tour de Tsumi, Buntaro fut chargé de devenir le chien de garde de l'ex-prisonnier. Après l'avoir assommé, il l'avait trimbalé jusque dans les appartements de l'intendante puisque les siens n'étaient toujours pas prêt. Il l'avait reposé sur le lit alors qu'il se tenait, assis sur une chaise retournée, les bras accoudés sur le dossier et la tête nonchalamment posée. Ses yeux rougeoyants, qui donnaient l'impression d'être toujours lassé, était prostré sur la silhouette endormi de Tsumi.

" Quand tu veux tu te réveilles la belle au bois dormant. "

Buntaro retira un de ses bras pour se gratter l'oreille, tout en ne quittant pas de son attention le garçon. Il paraît qu'il devait se montrer gentil... c'était ce que Etsu lui avait réclamé en tout cas. Pas certain que ça serait totalement dans ces cordes ou plutôt que ça dépendrait du Chinoike qui refusait d'en être un.

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« Aux creux des ombres... »




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« Où suis-je ? Il fait si noir... Je ne comprend pas... Pourquoi ?... Etsu... Tu m'avais dis que tu serais là. Mais il n'y a personne... Je suis seul. Si seul... Comme avant. Comme toujours. »

Plongé dans les abysses de son âme, l'esprit tourmenté par la même vision rémanente, Tsumi se laissait dérivé dans les confins de ses ténèbres intérieur. Chaque seconde qui passait lui paraissait une vie, et chacune de ces existences étaient agrémentées de la même action. Encore et toujours, le même garçon, le même geste emplit de haine et la même souffrance. Cette douleur physique qui le privait à répétition de son œil gauche, tel un purgatoire éternel orchestré par ses propres démons. Et si avait tenté de se défaire de ce cycle infernale, dorénavant, il n'était plus qu'une coquille vidée de toute volonté de vivre. Lui qui avait survécu à trois années, perdues au fin fond d'une grotte caché au sommet d'une montagne solitaire, laissait en cet instant le courant de sa vie s'écoulait de lui-même. Une mort lente, accentué par le même cri dont la redondance brisait peu à peu la consistance de sa psyché. Il n'était ni vivant, ni mort. Juste... damné à revivre en boucle ce jour sombre où par le meurtre il brisa en deux son être profond.

« Etsu... Tu … avais dit... »
« tssss tsss tsss allons mon Tssssumi, tu n'as tout de même pas cru aux ssssornettes de cette demoiselle sssssi ? »
« Mais... elle m'a promit Yokubou... Que tout irait bien... »
« hiiihihihihi et tu lui fais confiance ? Hihihihi tu sais bien que ce ne sont que des menteurs hihihihi »
« Non Nikushimi... Pas elle... »
« Elle...pareille...autre...Toi...confiance...facile... trop... »
« Peut-être Shitto... Mais elle, elle est différente. »
« ... »
« Toi aussi Batsu tu es d'accord avec eux ? »
« Pauvre Tsumi... Si jeune, si naïf, si facilement abusé... Tout ça par un joli minois... »
« Tais-toi Shinda. Tout ça c'est de ta faute ! De VOTRE faute si j'en suis là ! »
« Ainsi, tu penses sincèrement que les aléas ténébreux de ta piètre existence sont de notre office ? Ton ignorance me délecte. Une telle aisance à octroyer à autrui une faute qui ne les incombe nullement, cela en est... revigorant. »
« Je... ne comprends pas Seifuku. »
« Ce qu'ils veulent dire, c'est que tout ça est de ta faute ! Ta faute, si je suis mort. Ta faute, si tu es devenu un monstre. Ta faute, si les ténèbres s'abattent sur toi. Ta faute, si tu vis dans le tourment ! »
«  Kōkai ... »

Ouvrant son œil, le Chinoike aperçu la silhouette de l'enfant qui le toisait, arborant un trou béant entre ses deux yeux, d'où des gerbes de sang s'écoulaient en flot continus. À ses cotés, des ombres avaient prit forme, chacune possédant sa propre personnalité et répondant à un nom qui lui était propre. Le Serpent de l'Envie Yokubou. Le Sourire de la Haine Nikushimi. Le Lapin de la Jalousie Shitto. La Muse muette de la Peine Batsu. L'Ombre de la Mort Shinda. Et le Crâne de la Conquête Seifuku. Tous les six avaient prit place autour de  Kōkai, le petit garçon dont le fantôme venait inlassablement torturé son esprit déjà fragile.

« Un... jour... comprendra... »
« Ssssi tu as sssurvécu jusssqu'ici »
« c'est grâce à nous hihihihihi »
« et que si nous n'avions pas été présent, en réponse à l'appel de tes plus profonds tourments »
« Le pauvre tsumi... n'aurais jamais survécu, si longtemps, si simplement... »
« ... »


Les ombres disparurent les unes après les autres, alors que l'enfant mort s'avançait doucement vers son meurtrier, marquant chacun de ses pas par l'évaporation d'une des entités. Peu à peu, la distance qui les séparaient s’amenuisait, et malgré son envie de fuir qui parcourait tout son corps, il resta là, figé, incapable du moindre geste, comme si son corps ne lui appartenait plus. Et lorsque Kōkai arriva à sa hauteur, un énorme sourire s'afficha sur son visage, puis il ouvrit la bouche, de plus en plus grand, déformant ses traits, brisant ses os et la chair, comme s'il était sur le point de l'avaler vivant. La peur faisait trembler tous les membres du Chinoike qui assistait impuissant à la scène, craignant la suite de cette torture mentale dans laquelle il était si profondément plongé.

" Quand tu veux tu te réveilles la belle au bois dormant. "

Réveil brutal. Tsumi ouvrit l'oeil, paniqué par la vision d'horreur qui semblait s'être ancré dans son esprit si bien qu'il chercha à se protéger de cette chose invisible. Pourtant, dans la pièce où il se trouvait, nul monstre, démon ou enfant surnaturel ne semblait y demeurer. La seule présence vivante, était le jeune homme à la chevelure sombre, qui regardait d'un air lassé le borgne paniqué sur son lit.

« Ah bah enfin... »

« Où... où suis-je ?... Où est Etsu... Et qui es-tu ?... »



Les ombres:
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Tristesse et Pitié


Lorsque j'avais fait le choix d'accepter mon rôle d'intendante, j'avais bien entendu conscience que de grandes responsabilités iraient avec. En me donnant une partie des rênes du pouvoir de notre clan, on me remettait aussi la vie de chacun de ses membres, on m'accordait leur confiance pour leur offrir le meilleur avenir. Il était hors de question pour moi de me montrer faible ou bien de me laisser faire, manipuler ou prendre à quelques jeux que se soit. Je me devais d'être résolue et me fier à mon instinct. Et si celui-ci devait me jouer des tours, alors il me faudrait accepter d'être indigne du rôle qui m'incombait... et si on en venait là.... je n'étais pas certaine d'être capable de trouver ma place ailleurs. Je m'étais construite autour de ce but, c'était lui qui m'avait maintenu en vie avec l'esprit clair C'était ma raison de vivre. Protéger les gens de mon clan, tous autan qu'ils étaient.

Cependant, le cas de Tsumi avait fait débat et j'avais - peut-être naïvement - tenté de lui trouver des sortes d'excuses ou plutôt essayer de voir que le problème était plus global et que la faute ne lui était pas totalement dévolue. Il représentait un échec de nous-même, un échec de notre clan pour ne pas avoir vu et agi quand il aurait fallu. Mais je me répétais alors que je me trouvais devant les membres du Conseil. Fuyu restait silencieuse, Zennosuke aussi et bien entendu, Kamejiro ne se retenait pas.

" Pourquoi on se fait chier avec ce morveux-là? A peine sorti, et il fout déjà le bordel? Non mais sérieux! J'avais dit que la gamine prenait une mauvaise décision! Laissez-moi faire et je le découpe, on en parle plus! "

" Tu t'entends parler? Tu parles de tuer un Chinoike? Si on suit ta logique, on devrait aussi te découper pour avoir lever la main sur l'un des nôtres et ça serait un cercle sans fin. T'es vraiment qu'un .... "

" Etsu.... ne joue pas son jeu. "

C'était la première fois depuis le début que Zennosuke ouvrait la bouche et il me jeta un regard qui me demandait de garder mon sang-froid. Il fallait dire que je n'avais jamais eu la moindre affinité avec Kamejiro. A mes yeux, ce n'était qu'un fouteur de trouble.

" Oh? Mais c'est que la petite se laisse pas faire, hein? Sache que le mec qui voudra me passer dessus est pas né! Et puis merde à la fin! Ce type était peut-être plus psycho que moi. On va pas attendre qu'il nous foute un coup de poignard dans le dos, il a clairement pas la tête qui tourne rond. "

Je fronçais des sourcils.

" Tu t'attendais à quoi, hein? C'était qu'un gamin qu'on a enfermé dans une geôle de glace et que ceux qui l'ont condamné on s'en doute espérer qu'il crève de faim comme un chien. C'est intolérable et inhumain. On vaut bien mieux que ça et on peut pas se permettre non plus de l'abandonner. Et je l'ai dit, j'en prend la responsabilité et ce qu'il s'est passé aujourd'hui, c'était rien du tout, un simple quiproquo. C'est la première fois qu'il revoyait le jour depuis des années! Il n'a fait aucun mal. "

Ma voix se voulait cinglante mais en réalité elle tremblotait un peu à cause de ma colère. C'était affreux comme ce crétin me faisait sortir de mes gongs.

" Pauvre chérie... t'as l'air d'oublier que l'on est aussi des shinobis... ce type est de toute façon une machine à tuer, tout comme toi. Et tu sais autant que moi qu'il y a un truc de zarbi chez ce mec... mais puisque tu veux assumer, fais-toi plaisir. "

Il me sourit, ce sourire insupportable qui se foutait clairement de moi parce qu'il savait que je ne pouvais pas le contredire. Je croisais les bras, agacée et je me demandais comment ça se passait avec Buntaro...


***

Buntaro pointait son regard blasé sur la silhouette de Tsumi, rendant ainsi difficile la lecture de ses pensées sur son visage. L'air amical... il devait essayer.... Mais ça ne se lirait sans doute pas sur son visage.

" Etsu, hein? Elle nettoie ta merde je dirais. "

Gentil? Il avait dit qu'il essayerait, il n'avait jamais promis de réussir.

" Et t'es revenu dans sa piaule. J'ai dû te trimballer ici et ... OH! Je suis sensé m'excuser pour le genjutsu. Je pensais que tu te faisais la malle. "

Il haussa les épaules avec une certaine négligence.

" Quant à moi, tu peux m'appeler Buntaro. Je suis en sorte... le bras droit d'Etsu, nous dirons et étonnamment son plus vieux pote. Elle m'a demandé de rester avec toi pendant qu'elle règle ses affaires avec le conseil parce que vois-tu, en jouant au con tu l'as foutu dans la merde. "

Buntaro se redressa légèrement.

" Etsu s'est cassée le cul pendant des années pour être à la hauteur de poste qu'elle a obtenu il y a pas longtemps. Parmi ses premières décisions, y a celle de te donner une seconde chance et crois-moi quand je te dis que si elle se fait jarter à cause de tes conneries, on deviendra pas pote et je t'enfermerais dans une illusion bien plus merdique que celle que t'as vécu. "

Même si on ne pouvait lire de colère derrière les yeux noirs du jeune homme, il était facile de noter son attachement pour l'intendante. Il la protégeait comme un grand frère.

" Et sinon, elle m'a dit que si t'avais faim, il restait encore du ragoût mais me demande pas de te le réchauffer. "

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« La mort danse »




Sadness and Sorrow - Taylor Davis

L'esprit embrumé par l'illusion morbide qu'il avait vécu, Tsumi regardait l'air perdu le jeune homme répondant au nom de Buntaro. Il s'attarda sur son visage, décelant les traits qu'il avait entraperçu dans sa course folle. Ainsi, tout ceci n'était qu'un mirage né d'une technique shinobi. Pourtant, tout lui avait semblé bien trop réel. Son regard plongea sur les draps immaculés le recouvrant. Cela ne faisait pas même une journée qu'il était sorti de sa geôle et pourtant, il provoquait encore plus de tourments que par le passé. L'oeil vide, il écoutait sans bouger le discours du ténébreux, pensant à Etsu et tout ce qu'elle devait endurer en ce moment même et la seule idée qui lui vint à l'esprit fût des plus sombres. Il ne méritait pas de vivre. Toute sa vie n'avait été qu'un échec. Paria dans ses jeunes années, divergent dans sa manière de voir le monde, meurtrier le reste d'une vie tourmenté par des choses que lui seul pouvait voir. Tel était le constat affligeant qui tomba sur ses épaules, alourdissant le poids d'une existence qu'il aurait mieux fait de laisser s'écouler de lui. Après tout, personne n'avait jamais vraiment donné d'importance à sa vie alors pourquoi maintenant cela devait changer ? Pour la bonne conscience d'une jeune femme de principe ? Le jeu n'en valait pas la chandelle, pas pour le Renégat, ni maintenant, ni jamais.

Finissant de subir les dernières injections de l'ami de l'intendante, le jeune garçon hocha la tête et se releva, laissant ses pas le guider jusqu'à l'autre pièce servant de cuisine. Là, il regarda la pitance que la jeune femme lui avait préparé. Le premier vrai repas depuis des années et paradoxalement le dernier de sa courte vie. Car devant lui gisait la réponse à tout ses tourments. Sous la forme d'une lame aiguisée, tout sembla limpide, presque commandité par l'existence elle-même. C'était faire d'une pierre deux coups, mettre fin à une histoire de supplice et délester les épaules d'Etsu d'un poids inutile. Mais avant ça, il se devait de faire quelque chose. Une dernière action, pour lui-même et tout ce que ce Clan lui avait prit.

Lorsque Buntaro se rendit compte que le jeune homme s'était faufilé par une fenêtre, il était déjà trop tard.

C'était le cœur battant à tout rompre qu'il ouvrit la porte de son destin. Chaque mouvement était emplit à la fois de crainte et d'assurance, comme s'il savait ce qui allait se produire mais quelque part, malgré sa volonté, il en avait peur. Les regards se tournèrent vers lui, dont celui de celle qui l'avait sauvé. Troublé par l'incompréhension de voir Tsumi dans ce lieu réservé au Conseil, l'un de ses membres se releva promptement posant sa main sur une de ses armes, prêt à dégainer à la moindre occasion.

Devant eux, se dressait le corps décharné d'un enfant vêtu d'un Yukata immaculé à moitié ouvert sur son tronc, laissant apparaître la maigreur morbide de ce dernier. Pourtant, malgré son œil en moins et ses cheveux imprégnés de poussière, il y avait quelque chose de pure dans cette image. Comme si, devant eux, se dressait l'innocence d'une génération prête à sombrer dans les ténèbres. Un pas après l'autre, il s'avança, l'oeil figé dans la noirceur de songes interdits alors qu'il s'arrêta à quelques distances d'Etsu. En fond sonore, il pouvait entendre la voix d'un des membres du Conseil vociférant milles et unes menace à son encontre. Pourtant, il se contenta de rester là un temps avant de s'incliner quelques secondes, puis il se releva regardant un à un les personnes qui lui faisait face.

« Grâce à ce Conseil, j'ai passé trois années de ma vie enfermé dans une prison de glace... Trois longues années passées à regretter mes actes. J'aurais dû mourir là-bas. Pourtant, ni la faim, ni la folie, ni même la solitude n'ont eu raison de moi. Pendant longtemps je me suis demandé pourquoi. Pourquoi la mort ne vient-elle pas me cueillir alors que personne dans ce bas monde ne veut de mon existence ? Etsu... Je te remercie pour la confiance que tu m'as accordé malgré tout ça, mais je ne mérite pas la position dans laquelle tu te mets aujourd'hui pour moi. Je tenais à te remercier malgré tout pour l'espoir que tu as su créer en moi... Il restera le plus beau cadeau que l'on m'ait jamais fait... Quant à ce Conseil, je tiens à vous présenter mes excuses. Car malgré l'importance que vous vous donnez, nul ici ne décidera de mon avenir. J'ai laissé une fois des personnes qui n'avaient jamais même que posé un regard sur moi me juger. Cela n'arrivera plus. Pas aujourd'hui... »

Un bruit métallique résonna dans la pièce, laissant apercevoir une lame couverte de sang aux pieds de Tsumi, alors que des filets de sang coulaient en abondance de ses poignets.

« Voyez en moi l'échec de votre prétendu sagesse. Je ne suis que le résultat de votre arrogance. Vous avez négligé une génération entière, bercé par vos désirs de Vengeance et de Haine, sans voir que parmi les vôtres, nombreux étaient ceux qui souffraient en silence... Je n'ai peut-être plus qu'un œil, mais les vrais aveugles... Les vrais fautifs de tout cela c'est vous... »

Chancelant, son regard se porta sur l'Intendante.

« Tu es quelqu'un de bien Etsu... Et peut-être la seule bonne décision que ce Clan ai fait depuis des années... Merci... merci pour to... »

Le corps du jeune garçon heurta soudainement le sol, laissant le tissus couleur neige s'imbiber du sang qui peu à peu le recouvrit d'une teinte carmin...

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Chinoike Etsu
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Tristesse et Pitié


J'avais toujours autant envie d'étriper Kamejiro. J'avais beau me répéter qu'il était mon aîné, qu'il était un puissant shinobi, je ne pouvais vraiment pas m'entendre avec lui. Quelque soit mes arguments, quelque soit ce que je désirais défendre, il trouvait toujours une chose à dire. Il était dans l'opposition permanente avec moi. Mais comme l'avait si bien dit Zennosuke, je ne devais pas entrer dans son jeu parce que tout son plaisir résidait dans le fait de me voir m'énerver. Il ne supportait pas que je pusse avoir été nommé intendante parce que j'étais "jeune".... ou bien rêvait-il de cette place et il ne supportait pas l'idée que l'on n'eut pas pensé à lui? C'était peut-être un mélange des deux.

Quoiqu'il en fut, nous étions encore en train d'échanger et de débattre sur le cas de Tsumi et comme à mon habitude, je plaidais ma cause. Fuyu se sentait clairement partager et bien qu'elle n'avait pas fait partie de ceux qui avaient condamnés le jeune garçon, elle ne s'y était pas clairement opposée non plus. Zennosuke ne souhaitait clairement pas prendre parti et demeurait sans opinion. Il estimait qu'il était avant tout un shinobi, un protecteur et non pas un politicien. Il ne mettait son veto qu'en dernier recours car il restait le plus neutre d'entre nous. Quant à Kamejiro, il était clairement le plus hostile et le genre de type a vouloir enterrer un problème en s'en débarrassant plutôt qu'à le résoudre.

Mais alors que nous échangions assez vivement et que je m'agaçais encore contre le fou du couteau-papillon, l'objet de notre débat débarqua sans prévenir et sans autorisation dans la salle du conseil. Là, je me tournais vers le garçonnet avec un regard surpris. Je ne comprenais pas pourquoi il était là, il devait se reposer. Buntaro avait dû s'endormir! Il ne manquait rien pour attendre celui-là! Une simple mission de surveillance! Naturellement, Zennosuke eut le réflexe de se redresser, portant la main sur sa garde alors que Kamejiro....

" Putain je le crois pas! Voilà qui nous arrive! Non mais ce mioche sait pas se tenir! Il est trop con au quoi? On aurait dû le laisser crever dans sa cave! Fais un pas le gamin et tu deviendras un futur jeu d'osselet! "

Je pointais des yeux sévères en direction de ses menaces alors que je le voyais déjà porter ses mains sur ses lames. Il fallut que la voix de Fuyu résonna pour qu'un semblant de calme revint.

" CELA SUFFIT "

Je me tenais silencieuse et j'étais à deux doigts d'aller vers Tsumi. Cependant, il se mit subitement à faire quelques pas, saluer tout le monde et porta son œil unique sur chacun d'entre nous avant de tenir un discours... qui sonnait à mes yeux comme un échec. Je voulais lui offrir l'espoir et il prétendait que je lui en avais fait le cadeau pourtant dans ses paroles, il me donnait plutôt l'impression de ne plus en avoir. Pendant quelques secondes j'ouvris la bouche, toutefois aucun son n'en sortit. Je ne savais pas quoi lui répliquer. Kamejiro lui-même resta muet, reprit place sur son siège comme s'il n'avait rien à faire des mots de Tsumi. Pour lui, il faisait un choix et ce choix allait le conduire sans doute à ce que ce dernier vint à le tuer de ses propres mains car il considèrerait qu'il s'agirait d'un affront à l'autorité du clan. Zennosuke garda la main sur sa lame, Fuyu se releva prête à se tenir devant Tsumi mais il se trancha les veines. Mes yeux s'écarquillèrent d'incrédulité et je l'observais avec une infinité tristesse. Tout en mon être lui demandait "Pourquoi? Pourquoi fais-tu cela? J'allais arranger les choses."

Je saisissais tout le poids de son discours, j'en cernais les reproches mais je savais ses mots égoïstes. Si son sort avait été horrible, il ne mentionnait jamais la vie qu'il avait ôté. Il ne parlait que de son chagrin, de sa peine, de son trouble. Il n'y avait rien de plus humain que cela. Dans un cas comme le sien, peut-être en serais-je venu aussi à tenir le même genre de discours, les mêmes reproches, le même sentiment de solitude. Il avait manqué d'attention, il avait la réaction d'un enfant qui justifiait sa bêtise parce que l'on n'avait pas porté son regard sur lui. On était tous responsables parce que l'on avait pas été assez présents. Peut-être. Peut-être pas. Difficile de pouvoir affirmer que les choix d'autrefois étaient tous mauvais. Après tout, même moi je pouvais reconnaitre qu'il y avait eu des sacrifiés... les plus faibles pour la plupart alors que notre devoir aurait été de les protéger. D'autres comme Kamejiro parlerait de sélection naturelle, de survis, de la nécessité de ne pas se trainer de boulet. Notre exil aurait fait une partie du travail et le conseil ferait l'autre. Des décisions injustes, il y en aurait forcément. Tsumi en était une.

" Tsumi... "

Je le regardais toujours avec peine, alors que Buntaro arriva essoufflé dans l'embrasure de la porte. Le garçonnet borgne s’effondra sous la pression de sa blessure, il avait perdu énormément de sang. Je m'étais naturellement précipitée vers lui pour protéger sa tête de sa chute et dans le même temps, Fuyu s'était approchée à son tour et me regarda.

" Ce garçon est resté le même que celui qui a été jeté dans ce cachot de glace. Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Il n'a aucune maturité. Ton travail sera pénible Etsu, si tu tiens vraiment à l'aider. Mais sache que le conseil ne lui viendra pas en soutien puisqu'il ne le souhaite pas. Toi seule en aura la charge. "

Je levais la tête vers la vieille femme.

" Dans ce cas, je le gèrerais moi-même. "

Fuyu ferma les yeux quelques instants.

" Tu sais ce que cela implique? Sa faute sera la tienne, Etsu. "

" Oui. "

Je m'y engageais. Je mettais promise de protéger les Chinoike. Il n'y avait pas d'exception à ma parole. Fronçant les sourcils, je fis un signe à Buntaro afin qu'il vint m'aider, on devait l'emmener à l'infirmerie. Tsumi ne périrait pas, je ne l'avais pas sauvé pour le voir mourir et même s'il finissait par m'en vouloir et que je lui volais son choix... j'étais son intendante.

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