Savoir où trancher [Entraînement solo]

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Technique :

Le secret du combat à l’arme courte, c’était de compenser la faiblesse de l’arme par un enchaînement d’attaques incessant. En ne laissant aucun répit à l’adversaire, en lui tournant autour, profitant de son avantage de vitesse pour lui taillader la moindre pièce de chair mise en avant, on parvenait finalement à l’épuiser puis, l’achever. C’était exactement ce que l’ancienne souhaitait pratiquer aujourd’hui. En tant que médecin, elle en connaissait bien plus sur le corps humain que les utilisateurs d’arme blanche lambdas. Elle savait où frapper pour faire couler le sang, affaiblir un homme ou même le tuer. Avec l’incision parfaite, elle était sûre de pouvoir aggraver une blessure déjà existante ou de créer des hémorragies mineures qui, lorsque l’on ne s’en méfie pas, deviennent les petites fissures qui finissent par vous mettre à terre.

La voilà alors qui se tenait à nouveau de nuit, à l’abris des regards, sur le terrain d’entraînement. Pour une question de pudeur, mais principalement d’honneur, elle ne voulait pas être vue en train de s’entraîner. Que l’infâme presque-éternelle Sorcière ait encore besoin de s’entraîner, qu’elle s’abaisse à ces comportements d’adolescents, personne ne pouvait le savoir. L’idée même lui donnait un goût amer en bouche. Elle était l’expérience, la sagesse et la puissance - pas une genin courant derrière la moindre nouvelle technique pour aller la montrer à ses parents.

Toujours était-il qu’elle se trouvait là, face à ces piliers de bois qui lui avaient déjà servi de mannequins d’entraînement auparavant. Comme la dernière fois, il lui faudrait se comporter comme s’ils étaient de réels ennemis et non de simples bouts de bois immobiles.

Saisissant fermement ses deux scalpels, elle se rua vers sa cible utilisant sa technique de l'éclair de lame, un assaut rapide et efficace bien que rarement mortel quand il est dirigé vers un shinobi respectable. Cela restait pourtant l'un de ses coups préférés car il était idéal pour contaminer l'adversaire d'un vicieux poison. Lorsqu’elle coupa sa cible, elle essaya de poser son poids sur son pied opposé afin de se lancer dans un contre-pied et ainsi prendre par surprise sa cible inerte, lui infligeant une nouvelle blessure proche de la précédente. En moins de temps qu’il n’en fallait, elle se retrouva le front contre le bois et les jambes emmêlées sur le sol. Elle avait trébuché et s’était blessée à la tête. Rien de grave, surtout parce qu’il n’y avait pas de témoins, mais elle se sentait tout de même particulièrement honteuse.

Malgré cet échec fracassant, elle était convaincue qu’elle parviendrait à aboutir quelque part avec cette stratégie d’entraînement. Elle avait besoin d’effectuer un mouvement contraire au précédent pour surprendre l’adversaire et lui asséner une nouvelle blessure pour le faire saigner abondamment, sans quoi il ne s'agissait plus d'une surprise. Il fallait simplement le faire rapidement et sans perdre l’équilibre. Ça ne pouvait pas être si compliqué, surtout pas pour elle.

Elle recommença alors son assaut une fois, puis une deuxième et une troisième. On aurait pensé assister à l’acharnement d’une panthère fondant sur la proie, la dévorant jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une maigre carcasse.

Grâce à ses efforts, elle parvenait de mieux en mieux à garder son équilibre. Quand elle réussit enfin à rester sur ses deux pieds, elle commença à travailler sur sa précision. Le plus efficace serait de frapper deux fois dans une zone similaire pour que la blessure préalablement infligée s’agrandisse, augmentant ainsi les chances de causer une hémorragie. Elle observait avec attention les marques qu’elle laissait sur le bois pour juger de sa réussite, bien qu’il devenait délicat de faire la différence entre toutes les entailles.

Pour augmenter sa réussite et la force du second impact, elle envoyait une décharge de chakra dans sa jambe au moment du contre-pied pour gagner de la vitesse mais également de la souplesse, lui permettant de mieux ajuster sa frappe. Elle répéta cet exercice encore un bon nombre de fois et observait de nouveaux progrès à chaque fois. Heureusement que les incises causées par les scalpels étaient moins large que celles des kunai, auquel cas le pilier de bois aurait déjà vu sa circonférence diminuer au moins de moitié. Non, les scalpels étaient bien plus élégants : ne laissant qu'une trace discrète, ils coupaient pourtant toutes les fibres musculaires nécessaires pour mettre à terre l'ennemi. Katana et autres armes blanches étaient pour les barbares, pas pour des médecins.

Peu avant l'aube, elle estima que son apprentissage avait été un succès. Elle n'avait plus de difficulté à changer de jambe pour prendre sa cible par surprise et parvenait à frapper suffisamment proche de la blessure précédente pour l'aggraver. Elle sentait que cette technique pourrait encore être développée dans le futur, mais cela lui suffisait pour l'instant. Après ces quelques séances de Kaikenjutsu, elle souhait se concentrer à nouveau sur la médecine et ses nouvelles expériences.


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