Mon adversaire direct ne s’était nullement offensé de mes vives insultes, si bien, que je ne pus m’empêcher de saluer son sang-froid ; j’avais cherché à jouer sur la sauvagerie dont pouvait faire preuve les Kaigan pour le pousser à la faute, celui-ci n’était pas de la même trempe que les autres. Ou alors, sa stupidité brute prenait le pas sur sa colère. Toujours était-il que mon ennemi ne semblait que peu enchanté de devoir m’affronter et me préférait la caravane, étant sûrement sa cible. Confirmant mes craintes, il ne tardait pas à s’activer, levant le pied avec malice. Restant sur mes gardes, je me préparais à recevoir son coup, sourire aux lèvres, peut-être avait-il, finalement, cédé à sa haine, à sa brutalité primaire qui caractérisait si bien ce peuple de sauvages. Je retrouvais, dans cet instant de temps suspendu, toutes les sensations qui me rendaient vivant ; violence et douleur en étant les principales. Soudainement, le monde de sable s’envola autour de moi, m’enveloppant dans un chaos de poussière dorée, de roches compressées et de cristaux minuscules. Une vague monstrueuse se dirigeait à vive allure, dans un cri de rage, telle une manifestation d’une divinité folle et capricieuse, sur le convoi. Mon cœur bondissait dans mon thorax, observant, impuissant, les chariots s’embourber et les hommes crier. Fermant les yeux, je me concentrais sur les hurlements afin de déterminer la gravité ; plus de peur que de mal. Alors, je rouvrais mes paupières, me plongeant dans un spectacle à l’aspect de désastre mais qui n’en était rien, superficiel, rien de plus. Mon adversaire se moquait ouvertement de moi, ignorant mes bravades, ignorant ma présence, il me sous-estimait certainement. Ravi d’une telle configuration, je m’approchais de quelques pas, silencieux, le regard vissé dans ses yeux, lisant son âme, le condamnant à une mort terrible. Mon cœur battait lentement, mes entrailles se réchauffaient tendrement par l’anticipation du premier contact, mon esprit brûlait de joie, envoyant de puissantes sensations dans mes mains tremblantes d’excitation. Il n’y avait nul bonheur dans ce monde, nul amour qui tenait ; le creuset infernal de la guerre, de l’escarmouche vidait les hommes des émotions secondaires, l’avilissant dans son instinct primaire. Ce vide intérieur était si positif, remplissant, paradoxalement, les tourmentes habituelles. « Vermine. Faible. Lâche. » Je ne sus pas réellement à quel moment j’étais parvenu au corps-à-corps dans un shunshin puissant, rapide mais mon corps réagissait impunément, me transportant dans une folie dansante. Je ne cherchais pas à l’épargner, les coups portés avaient une vocation de l’accompagner dans l’au-delà, tel un passeur divin. Le premier – un coup de coude haineux -, d’une puissance inouïe, allait tout droit dans ses côtes afin de causer le plus de troubles respiratoires, peut-être même briser une côte et lui perforer un poumon. Le second – un coup de pied circulaire -, plus technique, avait pour vocation de l’envoyer dans les airs, afin de lui limiter l’utilisation de l’environnement nous entourant, de crainte qu’il puisse s’en servir aussi facilement qu’il l’avait fait pour attaquer la caravane.
Le glissement de terrain s'élança vers la caravane dans un bruit sourd. Malheureusement pour lui, le Shirogane n'avait pas la possibilité de parer cette technique. C'était d'ailleurs un de ses points faibles. A contrario, la technique employée n'avait pas l'air dangereuse. Elle les ralentirait tout au plus. Enfin. Tous sauf Yamamoto. Le vieux shinobi était une force de la nature et c'était le sous-estimer que de se permettre ce genre de petit jeu avec lui. Sa colère, le marionnettiste ne l'avait vue qu'une fois mais savait qu'il ne préférait pas l'avoir en face. Loin de là. D'un regard, il observa le vieil homme. Sa force herculéenne et son âge témoignaient de son expérience de la survie et les balafres sur son corps montraient que cet homme était un guerrier. Un des plus forts que le jeune Shirogane ait connu. Peut-être même plus fort que son grand-père Kaji. Sa puissance musculaire dépassait de loin celle de son grand-père, fine asperge gracieuse. Un moment, il se demande si le Hidenori avait connu son grand-père. Peut-être? Il lui demanderait une fois la mission terminée. L'heure était au combat en cet instant.
Malgré le sable et les bourrasques, le Kaigan comprit soudainement son erreur. Du moins son corps la comprit. Une fraction de seconde avait suffi pour que l'ancêtre franchisse la distance entre eux et n'entre en mode Violence. Un coup de coude d'une violence inouïe vint le frapper au niveau des côtes. Wataru ne vit pas vraiment de quoi il retournait mais entendit un léger cri. Sans doute était-ce le bruit du vent? Ou de l'ennemi. Sa machoire se serra. Pour rien au monde il n'aurait aimé prendre un tel coup. Le temps qu'il se rapproche, il jeta un coup d'oeil en arrière et vit les membres de la caravane entravés dans le sable. S'ils en finissaient rapidement avec la menace, ils auraient le temps de venir les aider. Pour le moment, mieux valait tuer cet ennemi voire même le capturer. Sa présence et ses techniques étaient trop handicapantes pour qu'ils ne le neutralisent pas rapidement.
C'est alors qu'il vit ce dernier voler. Tel un oiseau de sable. Enfin voler. Le vieil homme avait sans nul doute du lui infliger un autre coup pour le faire décoller si loin du sol, limitant ainsi ses capacités. Le Kaigan, en fière ordure du désert, lévita quelques mètres au dessus du sol, tandis que la tempête s'abattait sur eux. Il fallait agir encore plus vite que prévu. Le coeur de la tempête allait leur fondre dessus incessamment sous peu.
L'ouverture était faite, c'était à Wataru d'agir. De quelques pas rapides suivis d'un bond agile, il s'élança en avant sur la cible, faisant basculer sa lame autour de son corps pour la positionner devant lui. D'un geste, il fendit l'air en direction de l'ennemi, ses bras accompagnant le mouvement. Son intention était de l'empaler, ni plus, ni moins. Certes, les chances de réussite étaient maigres mais sans doute parviendrait-il à créer une blessure assez notable pour handicaper l'ennemi et le forcer à se rendre. Pourquoi? Dans le même élan, il venait d'en profiter appliquer une sombre décoction sur sa lame dans le plus grand des secrets. Ce doux breuvage était assez puissant pour affaiblir un animal de la taille d'un cheval. La moindre blessure signifierait donc la conclusion quasi instantanée du combat. Chose à laquelle il aspirait pour pouvoir retourner sauver la caravane qui frayait désormais avec la fureur déchaînée des sables.
Le Kaigan observa l’homme foncer sur lui et cilla simplement. Il sourit et se laissa frapper et projeter dans les airs il n'avait pas prévu la force de l'impact et il sentit plusieurs côtes se briser dans un craquement inaudible dans le mugissement du vent. Son sourire se transforma en grimace. En volant dans le sable il se mit à défaire son corps dans le tourbillon de sable en poussant un cri. Il n’avait en plus pas totalement calculé la vitesse du Shirogane. Son corps, pourtant en partie délié dans le sable, sentit en partie le coup du Shirogane qui entailla son bras droit. Mais s’il trancha légèrement la chair, le poison s’infiltra en partie dans le corps de sable.
Wataru atterrit au sol, et au lieu du bruit d’un corps tombant au sol et un gargouillis sanglant… Rien. Quelques goûtes de sang sur le sable, et encore fallait-il pouvoir le voir… Mais rien… Pas de corps, plus de sang. Aurait-il frappé un mirage ? Un regard sur la pointe de sa lame indiqua que non au vu du sang. Mais autour de lui, seul la tempête continuait de se déchaîner… Pas de trace de l’assaillant… Où était-il passé ? Seul le vent hurlait autour d’eux. Et les cris des marchands leur parvient. Ils tentaient de se dégager du sable et de sauver Inoko qui avait réussit à dégager sa sœur mais qui se trouvait également prise au piège à son tour.
Le Kaigan, son corps réduit à l’état de sable se laissa porter par le vent, qu'importe là où il irait, il retrouverait toujours son chemin… Et rien ne l'empêcherait de rejoindre son maître. Il avait eut des informations très intéressantes, malgré quelques côtes réduites en miettes.
Récap:
Mister Kaigan : Vie : 50% Chakra 50%
Si il encaisse la technique, la force lui brise plusieurs côtes et lorsqu'il commence à fuir Wataru l'attaque et parvient à le blesser mais trop tard.
SUNA NO BODI 【CORPS DE SABLE】
DOMAINE :
Kekkei Genkai Kaigan
RANG :
D à A
PORTÉE :
Personnelle
CHAMP D'ACTION :
Personnelle
DESCRIPTION :
Technique passive, elle est toujours active, à la manière des Hozuki les Kaigan se servent de leur corps pour atténuer les dégâts physiques qu'ils reçoivent. Il encaisse ainsi beaucoup mieux les coups au corps à corps. Ils ont besoin de refaire leur réserve de sable afin de pouvoir garder cette technique active. La résistance passive dépend du rang de l'utilisateur (les effets sont cumulatifs) : Rang D : il peut ignorer une attaque normale (coups de poings/lame/jet de shuriken/… sans techniques), une fois par combat. Rang C : il peut ignorer une attaque physique, issus d'une technique de Taijutsu/Kenjutsu/Bukijutsu/Shurikenjutsu de rang C ou inférieur, une fois par combat. Rang B : il peut ignorer une attaque physique, issus d'une technique de Taijutsu/Kenjutsu/Bukijutsu/Shurikenjutsu de rang B ou inférieur, une fois par combat. Rang A : si l'utilisateur subit des dégâts issus d'une technique physique(hors Suiton et Raiton), les dégâts sont réduit d'un rang (des dégâts très important devient des dégâts important, des dégâts légers deviennent très léger), une fois par combat. Après avoir utilisé un de ces effets, l'utilisateur doit reconstituer sa réserve de sable, sous peine de ne plus pouvoir utiliser de technique du Kekkei Genkai Kaigan. Si l'utilisateur subit une technique de Suiton égal ou supérieur à son rang, il ne peut plus bénéficier du Corps de Sable et ses bonus pendant 1 Tour, le temps d'évacuer l'eau.
Enfin, l'utilisateur (à partir du rang B uniquement) peut utiliser une version active de cette technique : il se sert du sable qui compose son corps afin de devenir insensible aux attaques/techniques physiques (y comprit de Ninjutsu affinitaire), sauf issus de technique de rang S, pendant 1 tour. Il peut ainsi attaquer sans réfléchir. Elle consomme énormément de chakra et rend inutilisable le Ninjutsu supérieur au rang C. Les réserves de sable de sable de l'utilisateur doivent être optimales pour utiliser cette version de la technique.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
(cas actif uniquement) Énorme
SUNA NO NAKA NI 【VENT DE SABLE】
DOMAINE :
Kekkei Genkai Kaigan
RANG :
D
PORTÉE :
Grande
CHAMP D'ACTION :
Personnel
DESCRIPTION :
Permet à l'utilisateur de se déplacer grâce au vent, il dissout son corps en sable. Rend l’utilisateur quasiment indétectable dans le désert. Il est par contre soumit au caprice du vent quant à sa destination. Elle peut être utilisée en combat pour esquiver une technique physique de rang D. L'utilisateur sous forme de sable vagabond est très vulnérable aux attaques Fûton et Suiton (qui le disperse ou l'alourdisse). Reprendre forme humaine ne compte pas comme une technique mais prend quelques instant.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très Faible
Feat.
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Un battement de cœur. Un second. Un troisième. Le choc avait été violent, frappant le Kaigan de plein fouet, métamorphosant son sourire en rictus douloureux, sa confiance éhontée en égo brisé. La poussée d’adrénaline enchantait mon corps, le transfigurant en arme, aiguisant mes sens, désinhibant mon vieil esprit. Mon regard suivait avec une particulière attention le corps de l’ennemi tant haït alors qu’il se délitait dans les airs, trop affaiblit pour continuer son pathétique assaut. Il fuyait. Je poussais alors un grognement satisfait, quoique déçu – cette sensation d’utilité, de puissance me manquait cruellement : rappel incessant de mon imminente mort, de ma vieillesse omniprésente. Celle-ci se manifestait tous les jours, répétitivement, me plongeant dans une langueur ignoble, paralysante à cause de souvenirs terrifiants de jeunesse perdue. Mes yeux continuaient de fixer l’endroit où mon adversaire avait pris la fuite, lâchement – ou intelligement, ayant pris des renseignements précieux sur notre position et nous ayant ralentis – tandis que la fièvre du combat s’effilochait peu à peu, me happant de retour dans cette réalité si fade, si morne de monotonie. Saluant l’intervention de mon coéquipier d’un coup de tête, je retournais en courant vers le convoi touché par la déferlante de sable et de terre pilée. Les cris de l’équipage se faisaient plus insistant, suppliant, effrayés, même. Je me dépêchais alors, souhaitant éviter une perte tragique, autant motivé par la volonté de ne subir aucun revers lors de cette mission que par la volonté de ne perdre aucun de mes hommes mis sous ma responsabilité. La traversée de la faible distance nous séparant me semblait pourtant longue, trop, offrant une opportunité à mon esprit de me torturer avec des images infâmes, rappelant les échecs passés, les frères que je n’avais su protéger, su sauver, le père assassiné, les batailles meurtrières où camarades et amis été tombés. Tristesse. Désespoir. La cruauté de la vie me rappelle, dans ces instants cruciaux, chaque erreur, chaque échec passé ; alors que je me précipite au secours d’une personne, même émotionnellement détachée, inconnue, cette sensation désagréable, atroce me prend aux tripes, chauffant mon corps d’une chaleur ignoble, présage néfaste d’un futur échec.
Arrivé à l’endroit où les hurlements se faisaient assourdissants, vecteurs de panique, de stress, de peur et de paralysie, je joignais ma voix à la cacophonie qui régnait afin de rappeler à l’ordre les écarts mentaux et moraux du groupe. Malgré leur expérience, ils avaient cédés à la frayeur de perdre un des leurs. Je ne pouvais que les comprendre mais j’avais espéré un tantinet plus de professionnalisme de leur part, au lieu de se précipiter, causant plus de mal que de bien. Je prenais appui fermement sur le sol meuble et soulevais le chariot sous lequel Inoko s’était retrouvée prisonnière. Usant de ma dextre, la senestre plaquée contre le socle en fer servant de base pour le wagon, je pris la main de la jeune demoiselle, l’extirpant avec mesure, ni trop fort, ni trop rapidement pour éviter une blessure inutile, de sa prison de sable. « Reprenez vos esprits, bon sang ! On doit continuer quoiqu’il arrive, l’ennemi est en déroute mais risque de revenir, peut-être pas de sitôt compte tenu de son affaiblissement mais on ne sait jamais. » Je m’activais alors à déblayer le sable envahissant, commençant par les roues, laissant le rapatriement des bêtes fuyantes à l’équipe et au Tengu.
L'affrontement avait tourné court. Les deux shinobis venaient de prendre l'ascendant en un clin d'oeil et leur adversaire venait de se replier. Leur seul souci résidait dans le fait qu'il avait pris des informations sur le nombre de membres de la caravane ainsi que sur leur potentiel de combat. Cela causait un souci grandissant pour le Shirogane. Certes, il l'avait empoisonné mais cela ne suffirait pas à le mettre hors d'état de nuire. Un corps de sable était sans aucun doute une caractéristique ennuyeuse pour Wataru. Il fallait qu'il réflechisse à quoi faire si cet adversaire se représentait. Il était lent d'accord mais pour le moins dangereux car il pouvait aisément les ralentir. Doton hm. A l'abri dans son armure, le Shirogane se perdit quelques instants dans ses réflexions tandis que la tempête s'éloignait petit à petit.
Il n'eut pas le temps de penser à de quelconques contre-mesures. Le Hidenori activait déjà les membres de la caravane, bien que choqués, pour qu'ils se remettent en ordre de marche. Ca et là certains déblayaient et remettaient les affaires en place. Pour des marchands, cet exercice s'était déjà produit plusieurs fois. Qui dans le désert n'avait jamais été dérangé par une tempête de sable? Leur expérience leur sauvait un temps précieux. En un peu moins de trente minutes, ils reprirent la route. Les civils semblaient inquiets mais le ton autoritaire de Yamamoto ne semblait pas laisser de doute possible quant à l'issue de la mission. Ils allaient réussir. La rapidité de réaction de l'ancien était parfaite. Ses ordres étaient précis et concrets et cela rasséréna tout le monde rapidement. Pendant ce temps-là, le Shirogane en profitait pour rassurer Tomoko et sa soeur. Ippei, habitué à ce danger, était déjà à l'affût, traquant la moindre trace d'une présence ennemie.
Une fois ébroués du sable qui les recouvrait et après avoir rechargé les marchandises tombées de part et d'autre des chariots, ils reprirent la route de plus belle. Le Koseki menait un rythme d'enfer car ils craignaient qu'ils aient du retard. Etait-ce le cas?
Il eut encore plusieurs dizaines de minutes où le sable tourbillonnait et fouettait avec violence le corps des marchands et des ninjas, puis tout aussi brusquement qu’elle était venue, la tempête s’arrêta presque net. Les marchands s’ébrouèrent et se remirent aussi rapidement que possible sur pieds. Les chariots furent remit sur pied et ils se remirent en route tranquillement malgré le fait qu’ils furent secoués par l’attaque, le concours reprit vite sa place et tous s’élancèrent pour rattraper leur retard, bien qu’ils fussent obligés de s’arrêter lorsque le soleil se leva, même s’ils poussèrent jusqu’à la prochaine oasis. Le temps qu’ils arrivent, le soleil s’était mis à darder ses rayons telles des lances dans la chair découverte des hommes. Ils s’arrêtèrent, écrasés par la chaleur, ils firent à nouveaux boire longuement les chevaux avant de constater les dégâts. Ils avaient pris du retard bien sûr… Mais avec de la chance leurs adversaires aussi auraient prit du retard.
Le marchand soupira longuement en se massant les épaules, Inoko allait bien si ce n’était une petite fracture de la jambe, cependant elle avait vécu pire, mais il lui faudrait un peu de repos, qu’elle prit en s’endormant après s’être immergé un peu dans l’eau pour se rafraîchir un peu. Ippei était plus que sur ses gardes et il observait en permanence autour de lui, marmonnant quelque chose contre ces fous du désert priant un dieu que nul n’avait vu. Rien n’indiquait qu’il était avec les autres… Peut-être n’était-il là que pour son dieu ? Il ne savait pas. Le marchand s’approcha d’Hidenori ainsi que de Wataru.
« Tout va bien pour vous ? Vous n’êtes pas blessés ? »
Il était également nerveux et avait du mal à rester en place. Il les interrogea sur ce qu’ils souhaitaient faire. La journée venait de commencer mais la tension se faisait plus que ressentir.
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Après avoir essuyé une attaque de Kaigan ainsi qu’une tempête de sable, l’heure était au départ. Installant délicatement la blessée sur un chariot, nous repartions de plus belle, nous traînant sous la lune malicieuse éclairant nos pas et notre route. Grâce aux connaissances de nos guides, nous n’étions pas en mesure de nous perdre, malgré l’aspect déroutant d’une telle levée de sable. La traversée était longue, éprouvante, constamment sur nos gardes, observant par-dessus les dunes à l’affût d’une moindre attaque, d’une moindre manifestation météorologique surprenante. Les sens aiguisés, seul le sifflement nocturne du vent froid chatouillait mes oreilles, seule l’odeur âcre des herbes médicinales appliquées sur la jambe d’Inoko m’agressait les narines, seule la vision monotone du sable étendu jusqu’à l’horizon enchantait ma vue, seule l’âpreté des grains assaillait ma peau, seule la poussière engouffrait ma bouche. Il n’y avait eu aucun succès dans cette mission, nulle victoire ; nous étions en retard, sujets à la cruauté des éléments, victime de la haine de la nature et des hommes habitant le désert. Je poussais un long soupir, debout sur mon chariot, me laissant transporter telle une marchandise, regardant d’un regard éteint le pâle horizon. Le soleil commençait déjà à pointer sa langue enflammée au-delà de la fine ligne couleur ocre, comme un rappel mortel de sa dangerosité, la chaleur commençait déjà à monter. Malgré cela, nous continuions encore quelque temps, le temps que cet astre assassin s’élève assez haut pour nous indisposer réellement, aveuglant, désorientant par ses mirages, dardant une infâme chaleur. Arrivé à un oasis, nous pûmes donc libérer les bêtes afin de les faire paître tranquillement ainsi que de les laver, les refroidir et les reposer ; nous fîmes de même avec les hommes et les femmes. Ce moment de détente rare passée, le responsable de la course venait me rejoindre, à l’écart des autres sauf du Tengu qui était resté à mes côtés, s’inquiétant de notre état. « Nous allons bien, rassurez-vous. Il en faudra plus pour abattre l’élite de Suna, et je ne parle pas de moi. » Je posais la main sur l’épaule sur mon camarade, un geste vecteur d’une excuse muette ; je n’aurais jamais dû quitter mon poste, j’aurai dû lui faire confiance. Reprenant la parole, je regardais l’horizon, en direction de notre destination. « La suite est très simple : nous partons dès que possible. Nous avons du retard à rattraper, laissez derrière ceux qui ne peuvent poursuivre la cadence. »
Ils venaient de passer une journée entière à faire le compte des marchandises et à se préparer. Wataru en avait profiter pour discuter un peu avec les membres du convoi. A part Ippei dont il se méfiait du fait de sa distance avec les personnes qu'il était supposé garder, il n'avait aucun problème à évaluer les gens de ce convoi. Tous étaient membres de près ou de loin de la famille Koseki ou employés et cherchaient vraiment à devenir les marchands de sel les plus réputés dans la région.
La ressource semblait bien se vendre au vu des ninjas qu'ils s'étaient permis d'engager. Il en allait de même pour leurs concurrents. Combien d'adversaires pouvaient-ils avoir? A considérer qu'ils avaient les mêmes ressources économiques que leurs employeurs, le Shirogane avait de quoi s'inquiéter. Pourtant, cela ne pouvaient être des ennemis d'un autre village réputé. Uniquement des Kaigan? Cela lui avait effleuré l'esprit mais ceux-là se baladaient en petits groupes. Yamamoto s'était discrètement excusé auprès de lui au détour de quelques mots. Wataru ne lui en tenait pas rigueur à vrai dire car la présence d'esprit de l'ancêtre et sa seule puissance leur permettraient sans doute de finir cette mission sans risques. Il avait juste peur pour les membres de la caravane.
Une fois tous prêts, ils étaient repartis quand les rayons du soleil faiblissaient un peu, au début de la soirée. La caravane filait dans le vent à toute allure, des particules poussières fouettant le visage des personnes exposées. Koseki Noboru était un peu moins anxieux après cette journée de repos. Généralement, tout le monde semblait un peu apaisé. Où allaient-ils arriver? A vrai dire le Shirogane en avait peu de choses à faire. Il voulait juste retrouver les ennemis et les vaincre pour sécuriser la fin de la mission.
Le caravanier semblait être rassuré et il hocha la tête. Tout allait bien, il fit repartir la caravane bien plus tôt qu’il n’aurait dû. Mais ils devaient rattraper un retard particulier qui n’existait que dans la tête de Noboru. Tomoko suivait le plan et acceptait d’aller plus vite, Inoko, sa petite sœur, était toujours allongée dans la charrette et Junji jeta un regard furieux à Wataru toujours vexé de l’attention de la jeune archère sur Wataru. Ippei lui restait silencieux avec sa lance et évitait soigneusement les deux ninjas, cachant toujours son visage derrière une écharpe. Mais il semblait alerte et sur ses gardes malgré la nuit épaisse.
Le voyage se déroula avec lenteur, sans aucun son si ce n’était les grincements des essieux du chariot et celui du bois. Alors que le soleil commençait à se lever Noboru refusa d’arrêter la caravane et Tomoko accepta, la petite ville de l’Oasis de Kiramizu n’était pas loin. Ils arrivèrent alors que la chaleur commençait à devenir écrasante. Tomoko se retourna en entendant une clochette au loin. Noboru l’imita et claqua de la langue avec colère en voyant la caravane opposée et adverse arriver également comme lui. Tomoko fit avancer la caravane jusqu’à la première auberge. Il y en avait deux dans la ville. Inoko descendit avec difficulté du chariot dans les bras de sa sœur.
« Noboru ! Comment veux-tu gagner si t’es pas capable de protéger ta gamine ! Qu’il est dommage que t’es choisis la mauvaise caravane gamine ! Y a toujours d’la place pour une jolie minette comme toi dans mon équipage ! »
Lança Bankichi le chef de la caravane en lançant un regard sur Inoko qui rougit jusqu’à la pointe des oreilles et qui balbutia quelque chose alors que Tomoko hurlait des injures sur l’autre. Deux gardes semblaient protéger la caravane. Visages découverts, ils toisèrent les ninjas avec attention. Pas de visage connu, quoi que… l’un semblait rappeler quelque dans l’esprit d’Ippei voir même de Hidenori. S’il fouillait un peu en faisant l’effort un nom, un surnom, lui viendrait : L’Ouragan de Fer. Une petite légende. Et accompagné de son amie : La vipère des sables, qui elle n’était presque pas connue. Elle se lécha les lèvres en regardant Wataru avec un léger sourire aux lèvres. L’autre caravane avança, elle ne semblait avoir subit aucun dommage.
Tomoko aida sa petite sœur à aller s’installer dans l’auberge sans rien dire de plus, repoussant Junjin. Ippei fronça les sourcils et marmonna qu’il espérait s’être trompé avant de s’éloigner vers l’établissement.
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Le retard accumulé par les épreuves incessantes rendait cette course d’autant plus dangereuse ; nous étions obligés d’abandonner les règles de sécurité afin d’avancer plus vite quitte à prendre des risques inconsidérés. L’honneur de Suna, que dis-je, mon honneur et celui du Shirogane était en jeu. Si nous avions pu mettre en déroute les dangers humains et physiques, nous avions été incapables de combattre la colère de Mère Nature. La nuit filait à la même allure que notre convoi, le jour pointant rapidement son nez. Un soleil écarlate nous faisait face, signe évocateur de nouvelles épreuves, sanglantes. Poussant un long soupir, j’attendais, les yeux rivés sur l’horizon, le cœur martelant ma poitrine. Depuis quelque temps, il s’emballait sans raison, comme essoufflé d’une vie d’aventure, de guerre et de peine. Fronçant les sourcils, je fermais les yeux afin de me concentrer sur le muscle affolé, il s’enflammait violemment, pompant furieusement. Inquiet, je m’accroupissais dans mon chariot, inspirant et expirant légèrement, anticipant toute douleur surnaturelle. Elle ne venait pas. Mon cœur se calmait, le sang arrêtait de bouillonner en moi comme un océan tumultueux et la paix revenait dans mon corps. Je me relevais alors, ignorant les quelques regards étonnés, et observais la ville que nous approchions ; un certain Oasis de Kiramizu, une étape nécessaire dans notre voyage. Celle-ci semblait être calme, dotée de deux auberges – un luxe – et particulièrement bien placée, au centre de tout, expliquant certainement l’apparente richesse de l’endroit.
Aidant à décharger, je n’avais pas entendu la cloche résonner dans l’oasis, annonçant l’arrivée de nos adversaires. Quelle ne fut donc pas ma surprise, alors, de me retrouver face à leur caravane, immaculée, et son équipage. Railleries, moqueries et intimidations en tout genre, les deux équipes se faisaient face, se jaugeaient mais je n’en avais cure. Jetant un coup d’œil, je n’évaluais pas de menace réelle si ce n’est l’évidente sournoiserie qui se dessinait dans les traits des deux gaillards arrogants. Ces deux-là étaient connus de Suna, des pillards, des marauds sans foi ni loi, des mercenaires, en somme, d’une dangerosité toute relative. Je finissais de ranger les affaires dans l’auberge et rassemblais autour de moi l’équipe de notre convoi - après que celle-ci ait rangé les bêtes dans une étable - ainsi que Wataru dans une petite pièce discrète. Je prenais la parole, après avoir vérifié si une oreille indiscrète s’était glissée pour écouter notre conversation. « S’ils sont ici, c’est que nous sommes à égalité dans la course. Ils ne semblent pas avoir subis de dégâts donc sont de mèches avec les attaques récurrentes que nous avons subis. Je propose la chose suivante : laissons tomber les apparences, nous devons gagner. Je propose que Wataru ou moi aille, de nuit, saboter leur convoi et, ou, se débarrasser de quelque uns des leurs. Ne faisons pas dans la dentelle, le risque est trop élevé qu’ils agissent de même. C’est pourquoi, soit Wataru ou moi, allons garder le convoi cette nuit, peut-être bénéficiant de l’aide d’Ippei qui me semble tout indiqué pour cette tâche. De même, vous devriez rester sur vos gardes, quitte à tous vous rassembler ensemble, dissuadant toute opération ennemie. » Je prenais une légère pause, le temps d’assimiler les informations données puis reprenais. « Si vous ne souhaitez pas affronter vos ennemis, ce que je peux concevoir, alors nous partons dès que le soir arrive. » Je me taisais alors, enquérant un avis.
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