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[Ce récit est pure fiction, toute ressemblance avec une situation réelle n’est que fortuite]

« La prochaine fois que tu entres en retard, je te mets à la plonge après le service ! »

La voix nasillarde du propriétaire avait fait écho sur les murs, alors que Yuuki avait mis le pied dans Le Délice des Dunes avant même qu’elle puisse avoir le temps de dire bonjour. Certes, l’accueil n’avait pas été des plus chaleureux de la part de Sahara Koya, peut-être fallait-il s’en attendre du père d’une policière qui semblait célèbre au village, mais peut-être s’agissait-il seulement d’une blague. La jeune Genin n’avait même pas eu le temps de se présenter d’ailleurs.

« J’espère que tu feras l’affaire gamine, sinon le Kage entendra parler de moi! »

Maintenant que la raison était claire sur la raison du manque d’employés dans ce restaurant – il n’y a que les mauvais patrons pour mettre la faute du manque de main d’œuvre sur des raisons aussi stupides que la haute saison ou la paresse des jeunes d’aujourd’hui – la kunoichi sentit son corps se raidir pour la suite, alors que le propriétaire lui mettait différents documents en mains.

« Bon, voici le plan de salle, le menu lunch, le menu diner parce que oui tu vas rester pour le service du soir, le menu des boissons, le menu dessert, le plat du jour sur l’ardoise… Le travail est pas compliqué : tu prends la commande, tu déposes le papier en cuisine, la cloche sonne tu viens récupérer les plats et tu vas les porter aux tables. Les rafraichissements sont ici, tu remplis les carafons jusqu’à cette ligne, pas une goutte de plus tout est calculé à l’once près en fin de journée. Pour le paiement, c’est Chiyo à l’entrée qui s’en occupe, tu ne touches pas à l’argent, et même si les clients t’offrent un pourboire personnel à la table tu dois le mettre dans le pot à l’entrée discrètement et au plus vite. Pour les toilettes, t’utilises celle des employées, pas celle des clients. Des questions ? Non ? Très bien. J’vais être dans mon bureau, viens pas m’déranger, demande à Sawaka l’autre serveuse si y’a un problème, elle devrait arriver bientôt. Tu me passeras un balai dans la salle et un chiffon sur les tables, le service commence dans 30 minutes et je veux que tout soit propre. Tu n’oublieras pas de t’accrocher un sourire sur le visage, les clients n’aiment pas quand les jeunes filles ne sourient pas. Et essaie de divertir ma clientèle un peu, tout le monde aime voir les ninas à l’œuvre. Allez hop ! »

La jeune Genin n’avait pas pu placer un seul mot pendant le monologue du propriétaire, quelque peu abasourdie par le flot d’information qui venait lui être lancé en pleine gueule. Déjà l’homme tournait les talons, laissant l’adolescente de 15 ans seule avec ses menus et ses plans. Yuuki réfréna l’envie de tout planquer ou d’aller pleurer dans les toilettes – surtout parce qu’elle ne savait où étaient les fameuses toilettes pour les employés – et prit quelques grandes respirations pour retrouver une contenance, et de s’attaque au plan de salle. Le tout était relativement simple : 30 tables divisées entre 3 rangées, numéros allant de 11 à 39, les tables 45 et 55 étaient des salles privées qui permettaient la discrétion et l’intimité sur les convives et les conversations qu’il pouvait y avoir. Une fois mémorisé, elle se mit sur le menu du lunch, qui n’était pas très compliqué finalement. Regardant le temps qui filait, elle se dit qu’il valait mieux commencer les tâches ménagères tout de suite. Elle s’approcha de l’hôtesse, une jeune femme un tout petit peu plus âge qu’elle, probablement 18 ans, qui était en train de limer ses faux ongles.

« Dis, - Chiyo c’est bien ça? Moi c’est Yuuki - tu peux me donner un coup de main avec les tables, je ne suis pas sûre d’avoir le temps de finir avant l’ouverture ? S’il te plait… »

La principale intéressée leva les yeux de ses ongles poussa un long soupir, roula les yeux trois fois avant de daigner ouvrir sa bouche en cul de poule.

« C’est la première fois que tu travailles dans un restaurant ou quoi? C’est le travail d’une serveuse de nettoyer, pas d’une hôtesse. J’ai mes propres tâches tu as les tiennes, t’as qu’à mieux t’organiser la prochaine fois… »

« Et l’autre serveuse… Sawaka? »

« Ah, elle va arriver juste avant l’ouverture comme à l’habitude, et de tout façon c’est à la nouvelle de s’occuper du ménage si t’étais pas au courant... » Chiyo retourna à ses précieuse tâche, se désintéressant de l’employée du jour, et attendit que la Genin fasse quelques pas pour dire à elle-même, sans la moindre discrétion « Pfff les nouvelles, toutes les mêmes, toujours en train d’essayer de se sauver sans faire leur part du travail... »

Rageuse, Yuuki attrapa alors le chiffon qui trainait sur l’une des tables, et se grouilla de nettoyer les surfaces désignées. Ce n’était pas l’envie qui manquait de fracasser le crâne de cette Chiyante sur son comptoir à l’entrée, et de lui faire avaler la monnaie de son petit pot de pourboire pièce par pièce. Hélas, elle savait déjà qu’on la châtierait si elle osait blesser l’un des membres du personnel de son employeur du jour, mieux valait faire passer sa colère sur l’une des taches collantes qui ornait l’une des tables. La sauce barbeque était moins difficile à nettoyer que le sang d’ailleurs.

Une fois la tâche terminée, il ne restait que 5 minutes avant l’ouverture. Yuuki avait le choix entre passer le balai ou apprendre le menu des rafraichissements. La jeune ninja préféra la deuxième option : le plancher n’était même pas sale, et son temps serait mieux rentabilisé à la lecture des boissons offertes dans le restaurant. Elle prit le temps de s’asseoir sur une chaise et terminer d’étudier le menu de Le Délice des Dunes lorsque le patron réapparu dans la salle à manger.

« Non mais! C’est pas le temps de se reposer ! Le balai n’a pas été passé ! T’as fait quoi depuis une demi-heure ? Bon sang, mon plancher est sale et les clients vont arriver dans quelques minutes ! »

Il passa en trombe à coté de la Genin, une caisse dans les main dont il compta le contenu avec Chiyo à l’entrée, délaissant Yuuki. Cette dernière se leva illico presto pour attraper le balai qui était dans une petite garde-robe à l’entrée. Elle observa le plancher de façon plus scrupuleuse, cherchant la poussière, les débris et a saleté et ne trouva… rien du tout. Soit le propriétaire avait une vue d’aigle, ou soit il avait un trouble obsessif compulsif du ménage. La kunoichi préféra la deuxième option : le village de Suna était rempli de cinglés, et le patron en faisait fort probablement partie.

«  Et n’oublie pas la devanture dehors ! On n’est pas des souillons ici ! »

La journée allait être longue. Et elle venait à peine de commencer.
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Sawaka n'arriva pas quelques minutes avant l'ouverture, mais bien quinze minutes plus tard. Le patron était soit furtibond, soit inquiet, alors qu'il faisait les cent pas dans la salle à manger, en ruminant on ne savait trop quoi. D'après ses grognements, ce n'était pas du genre de la serveuse d'arriver en retard. Et lorsqu'elle se pointa le bout du nez à la porte, Sahara explosa.

" Non mais t'étais où comme..."

Il se tût, réalisant que la pauvre Sawaka était en pleurs, un main sur la joue. Elle tentait maladroitement de cacher un hématome de couleur violacée, l'air visiblement honteuse de cette marque sur son visage.

" Oh ma pauvre ! Que t'es-t-il arrivé ? " . Son ton s'était aussitôt adouci, il était visiblement anxieux de voir son employée ainsi affublée.

" C'est... c'est Ichiro.. il est revenu chez moi ce matin. Il m'a dit qu'il voulait seulement me parler."

Le patron explosa de nouveau.

" Quoi? Ce foutu crétin t'a frappée ?? J'vais lui arracher les yeux celui-là. J't'avais bien averti, cette racaille traine une réputation de violent, et toi même pas foutue de faire attention de pas tomber dans le panneau. T'es pas mieux que les autres filles à qui il a fait le coup avant toi !  Regarde dans quel état il t'a mise ce connard. T'aurais pu ne pas ouvrir la porte je sais pas ? Tu t'attendais à quoi en le faisant entrer chez toi? Tu l'as laissé il y a trois jours, et tu l'as crue quand il t'as dit qu'il voulait juste discuter ? Tu devrais être heureuse qu'il ne t'aie pas tuée !"

Le propriétaire était en colère contre ce jeune homme, qui semblait trainer une réputation de criminel à la façon dont il était décrit. Hélas, la pauvre serveuse ne demandait qu'un peu de support, pas des accusations à son encontre, et se remit à chialer.

" Bon, tu vas arrêter de pleurer et me maquiller ça. Faudrait pas que les clients te voient dans cet état. "

Il laissa les filles seules dans la salle à manger et reoturna faire ses affaires à son bureau. Chiyo, pour sa part, ne dit rien, mais lança un regard, les sourcils relevés, qui semblait dire : C'est tout ce que tu mérites. Aucune compassion dans ses yeux. Il ne restait que Yuuki à réagir.

" Viens, je vais m'occuper de ça. Je suis soigneuse... Moi c'est Yuuki, je suis shinobi et j'ai été engagée pour la journée."

Effectuant des mudras, ses paumes se chargèrent de chakra, et elle fit lentement disparaitre la blessure du visage de la jeune femme.

" Chez les Kusaribe, mon clan, si un homme lève la main sur une femme, il est mis à mort automatiquement, sans autre forme de procès. "

Ce fût la seule chose qu'elle lui dit en rapport avec les évènements que la pauvre avait subi. Elle souhaitait surtout faire comprendre à Sawaka que ce qui lui était arrivé était tout à fait innaceptable. Yuuki n'allait pas perdre son temps à lui expliquer le fonctionnement de ce clan matriarcal aux pratiques violentes malgré leur apparence douce et pacifique, une forme d'hypocrisie supplémentaire qu'elle abhorrait de tout son être, mais qui sait, peut-être que savoir que le clan à la réputation de meilleures soigneuses de tout Suna faisait subir aux hommes agressifs allait lui faire reconsidérer l'amour qu'elle portait à cet homme. Ou peut-être pas. Les femmes qui aimaient de tels hommes étaient faibles, et ne nul ne pouvait les sauver de leurs malheurs. Seulement elles-mêmes. Du moins, selon l'opinion de Yuuki.

Heureusement, il n'y avait encore aucun client, et Sawaka put sécher ses larmes avant le début du service. Yuuki n'avait pas spécialement cherchée à être gentille dans cette situation, mais avait plutôt penché du coté du patron : il ne fallait pas laisser la pauvre serveuse avec un aussi gros hématome sur la joue servir les clients.

____

Pour le bien de la chose, voici un petit résumé des évènements qui se sont produits lors du lunch.
Yuuki vs Clients de marde

" J'aimerais prendre [Insérer le nom du plat], mais vous devrez retirer [Trois des ingrédients sur 5]... Non je veux pas autre chose, je veux cela ! ""

***

" C'est trop cher ici ! "
" Désolée monsieur, ce n'est pas moi qui fixe les prix.."

***

" Pouvez vous s'il vous plait demander à vos enfants de cesser de courrir partout dans la salle à manger? Nous transportons des assiettes chaudes, c'est dangereux. "
"Petite ingrate, tu ne me diras pas comment élever mes enfants !! "

***

Claquement des doigts intempestifs de la part d'une cliente
" Je ne suis pas un chien, madame, vous pouvez me faire signe autrement.."

***

" Tout va bien à votre table? "
" Oui, très bien merci ! "

5 minutes plus tard...

" Ce plat était absolument dégoutant, je n'ai jamais mangé quelque chose d'aussi mauvais ! Je veux un remboursement ! "
" Mais vous avez vidé votre assiette et tout allait bien il y a quelques minu..."
" REMBOURSEMENT !!"

***

" Désirez vous un apéritif avant de commander"
" C'est toi que je désire ma belle"
En se léchant les babines

***

" Bonjour je suis allergique au basilic"
" Très bien, je vais l'indiquer à la cuisine "
Assiette à la table
" J'ai dit que j'étais allergique au basilic, t'écoutes quand on parle ? "
" Madame, ceci est de l'origan..."
" J'y suis allergique aussi ! Je suis enceinte ! Je vais vomir ! Ammène moi autre chose, ça presse ! "

***

" Faudrait nettoyer les salles de bains ma chérie, on dirait que quelqu'un en a mis partout..."
Sourire narquois

___


Bien évidemment, sur la trentaine de tables qui avaient été servies pendant ce repas, ce n'était pas tous les clients qui avaient agi de manière irrespectueuse. Si Yuuki avait eu plus d'expérience dans le domaine, elle saurait qu'il ne fallait pas s'en faire avec tout cela. Les gens étaient naturellement con, et lorsqu'ils étaient clients, la limite entre de serveur et servant était plutôt floue dans leur esprit. Encore, elle avait eu de la chance que personne ne se mette à lui crier dessus, ni même qu'un vieux pervers ne lui mette la main au derrière.

À la fin du service, le patron fit venir Yuuki dans son bureau.

" Bon, ça aurait pu aller mieux, mais vu ton âge et ton inexpérience on dira que tout a été correct ce midi.  J'ai dû rembourser quelques clients après des erreurs d'inattention de ta part, mais on a évité la catastrophe, c'est le plus important. Il est difficile de savoir ce que le Kage va m'envoyer quand je demande un employé, heureusement t'as réussi à ne pas échapper de soupe sur un client."

Était-ce un compliment ou un reproche? Difficile à dire.

"Par contre pour ce soir, j'ai besoin que tu travailles plus vite, et que tu souris plus. Je crois te l'avoir dit plus tôt. Les clients n'aiment pas quand les serveuses ne sourient pas. D'ailleurs, je ne t'ai pas vu faire de tour de passe-passe de ninja alors que je l'ai bien spécifié dans ma demande de mission. Il va falloir que tu trouves un moyen de divertir mes clients pour ce soir. Vous avez appris des trucs de ninja là, je ne sais pas trop, impressionne moi ! "

Froncement de sourcils. C'était donc des compliments, parce que clairement, il venait de lui envoyer le pot après les fleurs.

"Fais pas cette tête, et souris un peu bon sang ! Faudras te le répéter combien de fois pour que ça te rentre dans la caboche ? C'est pas avec cet air que tu vas trouver un mari convenable, crois moi ! Allez ouste, c'est l'heure de nettoyer et de préparer en vue du service de ce soir. Il faut que ça brille comme un sou neuf. Je ne veux pas entendre un seul client dire que mon restaurant n'est pas propre !"

Il était difficile de garder son calme face à un tel énergumène, mais Yuuki sut trouver une force inespérée pour ne pas lui répondre ou lui cracher en plein visage. Pour son propre bien, elle avait compris qu'il valait mieux se taire et serrer les dents, à défaut de quoi le message de sa non-compliance allait parevnir jusqu'aux oreilles d'Akihiko, qui lui ferait payer cher de ne pas avoir respecté le libellé de la mission.

À défaut de pouvoir exprimer le fond de sa pensée, la Genin sortit du bureau pour se réfugier à la cuisine. Elle n'avait surtout pas envie de croiser Chiyo l'hôtesse et la regarder se prélasser  tranquillement- ou regarder ses ongles - pendant que les deux autres serveuses devait se taper tout le boulot de nettoyage. Aussi, Sawaka avait failli exploser en larmes à tout moment pendant l'heure du lunch, et Yuuki ne se sentait pas la force de la consoler, déjà épuisée par le boulot.  Et puis, il serait facile de dire que les gars à l'arrière avaient besoin d'un coup de main avec la vaisselle. La blonde préférait encore frotter des ustensiles, là où elle pourrait avoir l'air bête sans se faire importuner de sourire plus, ni risquer de croiser un seul client qui s'énerverait du fait qu'il n'y avait pas de repas servis entre 14h et 17h.

" Mais quel travail de merde j'vous dis...."
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Sahara Denya
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Le renouveau du restaurant Mar 23 Juil - 17:47
Sahara Denya

Kusaribe Yuuki &


Sahara Denya

Le renouveau du restaurant





Il était presque midi lorsque je m'étais réveillée. La chaleur ne m'avait pas dérangée le moins du monde, j'étais habituée depuis belle lurette à la température de notre village et j'avais appris à faire des siestes au beau milieu de la journée, car oui, je réussissais à trouver le temps de fermer l'oeil entre deux missions, voire au beau milieu d'une tâche. Les rayons du soleil ne m'avais pas atteinte non plus, ma maison que j'avais choisie était orientée de manière à ne pas faire entrer les rayons du soleil dans les chambres. Un choix judicieux qui s'avérait être une meilleure idée encore maintenant que j'étais en charge de Shinsei. Les bruits extérieurs, quant à eux, ne m'avaient pas troublée non plus. J'avais réussi à roupiller jusque là, même si cette nuit n'avait pas été si longue. Je n'étais revenue d'expédition qu'après minuit, seule, dans le froid. Ce froid traitre qui surprenait les étrangers qui ne le voyaient pas venir avec la canicule diurne. Une différence à laquelle je ne pigeais que dalle car j'avais toujours vécu dans le Pays du vent. Enfin, j'avais bien une idée, il était vrai, car si les Plaines désertiques n'étaient pas fondamentalement différentes de chez nous, les Plaines fertiles, elles, étaient tout à fait différentes, tant dans sa température que dans leur aspect. Cependant, je n'étais pas restée là-bas longtemps et n'avais pu jouir du luxe d'un comparatif entre mon pays natal et la région que je visitais. Je pouvais cependant reconnaitre un certain confort à la ville de Masara et ce n'était pas Nozomi qui allait dire le contraire, mais de là à pouvoir faire une comparaison qualitative point par point, c'était impensable.

Je sortis du lit et me dirigeai par la cuisine. Le jeune moine était déjà parti. Je n'étais pas celle qui se chargeait de son équipe aujourd'hui, un remplaçant avait la tâche de s'occuper de Senri et lui. Je ne me faisais pas de souci pour les deux garçons, ils étaient forts et allaient se débrouiller avec un autre que moi. Peut-être allait-il même s'agir de Takeshi, qui allait pouvoir enseigner le ninjutsu basique : le ninpo. C'était en effet un excellent professeur qui m'avait enseigné le précieux multi-clonage, il devait être à même de faire progresser les genins, même si j'ignorais quelles étaient ses aptitudes auprès des enfants.

Avalant un brunch, je pensai à ce soir et ruminai rien qu'à cela, car ce soir, c'était Délice des dunes. Auparavant, j'aimais apporter mon aide au restaurant de mes parents, mais depuis peu, mon père avait fait agrandir l'espace clients et il avait changé du tout au tout. De patron sévère mais juste, il était passé à directeur moralisateur et autoritaire. Un pauvre con, en somme. Il croyait avoir exacerbé ses sens et passait moins de temps sur le terrain, la paperasse étant alors une activité chronophage, car il faisait des investissements et cela me rappelait ses débuts. Je les avais connues, ses fameuses dépenses, celles qui m'avaient littéralement couté mes bras, avec ses emprunts à des types louches. J'espérais qu'il n'avait pas recommencé car je ne voulais pas voir ses employées se faire scier les jambes ou trancher les mains en guise de menace. J'avais enquêté et si rien ne semblait louche, je n'avais pas caché mon inquiétude à papa, qui ne se faisait pas de souci quant à l'avenir. Mais maintenant, il devait regretter. Lui qui aimait jouer son rôle de chef cuisinier, il se retrouvait chargé de gestion, chose qu'il n'appréciait guère. Il avait toujours été prêt à se lancer dans l'administration de son commerce, mais là, il avait troqué le couteau de cuisine contre la plume et l'encrier. Insupportable, je souhaitais qu'il regrettât son choix et revînt en arrière.

Entrant en quatrième vitesse sans saluer Chiyo et Sawaka mais en tirant une tronche fâchée, j'arrivai vingt minutes avant le début des hostilités du soir et au lieu de m'accueillir comme il le faisait auparavant, il fit une remarque désagréable sur un ton enjoué.

Salut Denya ! Je t'ai connue plus en avance. Pourtant, tu ne vas pas me dire que c'est parce tu cherchais ton sourire.


Hors de question de le laisser commencer ainsi. Il avait l'air gentil et comme j'étais sa fille, il n'allait pas oser me sermonner mais même avec notre lien, il réussissait à me sortir par les oreilles.


Tu veux me donner un salaire ? Je viens gratuitement pour te faire plaisir mais si c'est pour que tu accueilles ainsi les bénévoles, non-merci, je préfère être payée.


Sans qu'il ne pût me donner réponse, je filai enfiler un tablier, me lavai les mains et choisis le mudra du tigre. Apparurent, dans leur nuage de fumée respectif, deux Denya, l'une à ma gauche et l'autre à ma droite. Parfaitement identiques à moi, elles ne souriaient pas. Elles n'étaient pas non plus ravies à l'idée de bosser ici avec un père pareil. Cela ne faisait pourtant que deux semaines que le changement avait eu lieu, mais cela avait suffi à créer une lassitude chez ma mère et moi. Je n'osais questionner ma fratrie sur le sujet, le but n'étant pas de créer une fraction au sein de ma famille avec ma langue comme élément déclencheur. Non, j'allais garder ma question pour moi et ruminer en silence sur son sol sale. Car oui, il y avait constamment un énorme parterre de poussière, selon lui. J'avais pourtant demandé leur avis à plusieurs amis avant que le ménage ne fût fait, aucun n'avait dressé le même constat : pour tous, le restaurant était propre. Mais pour monsieur Sahara, non. Les mains posées sur un plan de travail, je jetai un regard froid à l'un des cuisiniers qui leva les yeux au plafond puis secoua légèrement la tête comme pour me dire de ne pas m'énerver. Mais comment ne pas m'énerver alors que mon père était devenu pareil ? On m'avait raconté comment il était avec l'équipe. Toute l'équipe ! Enfin, surtout le personnel visible. Lui qui avait l'habitude de diriger l'équipe de l'ombre qui préparait les plats, le voilà qui se préoccupait maintenant plus de l'aspect de son établissement. Mais ce qui n'était pas un problème. Ne convenait par contre pas son désir d'éduquer ses employés plus que de leur donner des instructions. Sawaka n'était pas dans son assiette et j'étais passée à côté d'elle sans la saluer, mais quelle pauvre fille j'étais ! Comme si elle était responsable du comportement de mon paternel. J'allai donc de ce pas la voir et présenter mes excuses. Retirant mon tablier et laissant mes deux clones à l'ouvrage, je me rendis vers elle et lui souris.


Salut Sawaka. Désolée d'être passée si vite, sans te dire bonjour. J'étais dans mes pensées. Ça n'a pas l'air d'aller fort.



Elle respira profondément et, comme si elle retenait ses larmes, regarda le sol tandis que je la regardai avec inquiétude. Je lui pris la main gauche, provoquant un léger sursaut suivi d'un temps mort, suite à quoi un sourire en coin se dessina timidement sur son visage.

Ça va aller, Denya. Merci. Yuuki s'est déjà occupée de moi.


Occupée ? Comment ça, occupée ? Et qui était cette Yuuki qu'elle désignait ? Une nouvelle ! Oui, elle désignait bien une nouvelle ! Ça alors, papa avait décidé d'embaucher, c'était incroyable ! À moins que ce ne fût encore une kunoichi et que celle-ci ne maitrisât l'art du ninjutsu médical. J'avais suggéré à papa d'embaucher temporairement des ninjas pour lui donner envie d'apprendre le maniement du chakra et être plus rapide en cuisine. Ça avait fonctionné, il en était à la cinquième serveuse envoyée ici. Mais pourquoi ne voulait-il pas se mettre lui-même au ninpo ? Je lui avais garanti que la maitrise de l'énergie allait lui apporter une vivacité nouvelle, mais il ne voulait rien entendre, il préférait laisser aux autres le soin d'y toucher. Au prix des ninjas, il allait clairement ruiner son commerce ! À quoi pensait-il, bon sang ? Enfin, je ne devais pas hâter mes conclusions, aussi me rapprochai-je de ladite Yuuki et me présentai-je courtoisement.


Bonjour ! Sahara Denya, enchantée. Oui, j'ai un lien avec Koya, il est mon père. Tu es une nouvelle employée ou… la question peut sembler absurde, mais… une kunoichi envoyée ici en mission ?



Si elle n'avait aucune connaissance de la maitrise de chakra, j'étais certaine de passer pour une ahurie avec une interrogation pareille. Et ça tombait sous le sens ! Quel établissement sain d'esprit allait demander à des ninjas de venir chez lui effectuer le travail des employés ? Au prix que ça coutait, qui ?


Code repris à MISS AMAZING et Aburame Hako.
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Bien franchement, Yuuki en n'avait rien à foutre que le propriétaire ait de la difficulté à gérer l'expansion de son entreprise. Il n'avait que lui à blâmer de ne pas s'être entouré d'administrateurs compétents, d'avoir cru que les choses seraient sembables en troquant le couteau de cuisine pour des parchemins de comptabilité. Maintenant qu'il était concentré sur la marge de profit et non plus ses recettes, l'ensemble des employées écopaient. Les stress causé par le manque flagrant d'employés et la difficulté à les retenir causait encore plus d'anxiété chez les pauvres travailleurs laissés derrière. Il ne restait plus qu'à démissionner en guise de protestation silencieuse.... ce que la Genin aurait fait aussi si elle n'était pas en pleine mission obligatoire pour le compte du village de Suna.

Après s'être calmée en nettoyant la vaisselle et polissant les ustensiles pendant une bonne heure, Yuuki était retournée à l'avant. Chiyo était sortie on ne sait où pour le reste de l'après-midi puisqu'elle n'était pas utile entre les deux services - ça c'est si elle avait déjà été utile pour quoi que ce soit. Sawaka venait de faire le ménage du plancher à la vadrouille : un enfant avait renversé son verre de jus bien rouge pendant l'heure du lunch.

" Ah ! Yuuki ! "

La serveuse avait fait signe à la Genin de s'approcher, les larmes sur le bord des yeux, comme si elle allait exploser à tout moment.

" Merci pour tantôt, c'était.. gentil de ta part."

La Kusaribe ne sut quoi répondre, et se contente de hocher la tête. Il y avait des tables à redresser pour le service du soir, et les coupes à faire briller. Le patron avait été clair : pas une seul trace de doigts ou de lèvres ne devait apparaitre sur le rebord, sinon il leur ferait nettoyer les pattes des tables ou des chaises. Yuuki préférait encore focuser son attention sur la verrerie que de panser les plaies émotionnelles de la pauvre quiche à ses cotés.

****

Chiyo venait de revenir pour le dîner et s'affairait à se regarder les ongles à nouveau lorsqu'une jeune femme entra en trombe dans le restaurant, sans dire un mot à personne, et se précipitant dans la cuisine. Cette dernière semblait de méchante humeur. Une employée qui n'en pouvait plus du patron à son tour ? Ce serait pas étonannt au vu de la tronche qu'elle tirait. La Genin décida toutefois que ce n'était pas de ses oignons les relations professionnelles déficientes de ce lieu, et retourna replacer les chaises pour qu'elles soient bien enlignées avec les tables. Pas question de se faire passer une savon pour quelque chose d'aussi banal, et qui avait le don d'hérisser le poil des obsessifs-compulsifs.

La frustrée revint dans la salle à manger après quelques minutes, et s'approcha de la serveuse, lui parlant avec douceur. Elle avait l'air bien plus gentille qu'elle n'y paraissait au départ, et bientôt elle s'intéressa un peu trop au cas de Yuuki, qui aurait bien voulu se dérober.

"Bonjour ! Sahara Denya, enchantée. Oui, j'ai un lien avec Koya, il est mon père. Tu es une nouvelle employée ou… la question peut sembler absurde, mais… une kunoichi envoyée ici en mission ?"

La blonde haussa un sourcil, puis deux.

" J'aurais... cru qu'une policière puisse répondre à cette question elle-même..."

Car bien évidemment, Yuuki reconnu immédiatement la policière aux bras de pantins dont on lui avait fait l'éloge le matin même. Et ce nom, Denya, c'était bien celui qu'elle avait entendu. Et hors de question qu'elle ne réponde à une seule question de sa part ! Le village avait envoyé quelqu'un l'espionner pour s'assurer qu'elle mène à bien sa première mission ?

" J'ai rien fait de mal ici et ma mission se porte très bien merci. Vous devriez plutôt enquêter sur le copain de Sawaka au lieu de me chaperonner, sauf si la violence conjugale ne concerne pas les forces de l'ordre de Suna"

Sawaka s'était alors approchée des deux kunoichis, prenant la Chunin par le bras, comme pour la retenir.

" Oh non Denya, ce n'est pas.... ce n'est pas ce que tu crois.... Ichiro...  il ne voulait pas me faire de mal.."  

Elle se tenait la joue, qui devait la faire souffrir encore un peu malgré les soins apportés par la Kusaribe. La pauvre déployait tous les efforts du monde pour retenir le barrage de larmes qui lui montait aux yeux.
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Sahara Denya
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Deux kunoichi pour le repas Lun 5 Aoû - 20:23
Sahara Denya

Kusaribe Yuuki &


Sahara Denya

Deux kunoichi pour le repas





C'était bien ce que je craignais : une kunoichi. Pas étonnant de se stresser en engageant des ninjas, ce n'était pas cela qui allait arranger les finances de ton affaire, papa. C'était au contraire vraiment inutile de continuer comme cela sur le long terme, tu allais y perdre et non y gagner, mais tu ne voulais pas m'écouter, tant pis our toi. Pourtant, j'avais été claire : c'était à toi de maitriser le chakra et tout allait être plus simple, mais tu persistais. Pourtant, même maman avait accepté d'essayer et si son niveau était celui d'une genin, elle avait gagné en vitesse, une différence non-négligeable pour quelqu'un de pressé. C'était certes un investissement en temps que l'apprentissage des bases, mais tu ne pouvais qu'y gagner. Le jeu en valait la chandelle, mais je n'allais pas m'énerver, c'était trop tard. Je ne pus cependant m'empêcher de fortement soupirer devant la blonde. Elle regardait mes bras, l'air distant, comme méfiante à mon égard alors que je n'avais rien fait, rien dit de mal intentionné ou d'agressif. Enfin, je ne pensais pas avoir été méchante ou maladroite mais apparemment, elle avait quelque chose à me reprocher.

J'ai rien fait de mal ici et ma mission se porte très bien, merci.



Hein ? De quoi parlait-elle ? Quand avais-je prétendu qu'elle avait fait quelque chose de mal ? Je lui avais juste demandé si elle était kunoichi ou pas !

Vous devriez plutôt enquêter sur le copain de Sawaka au lieu de me chaperonner, sauf si la violence conjugale ne concerne pas les forces de l'ordre de Suna.



« Plutôt » ? Imaginait-elle vraiment que je la surveillais ? Pourquoi me présenter alors que je pouvais venir déguisée en cliente ? Et puis qu'est-ce que cette histoire, Sawaka avait encore des problèmes ? Après tout ce temps où ses collègues lui disaient de quitter ce pauvre type ? Et elle, elle ne voulait toujours pas que l'affaire se réglât ? L'employée me tenait fort, tout comme elle se tenait la joue, d'ailleurs. Je n'osais y croire, elle le défendait encore alors qu'il la frappait. Et visiblement, elle avait été prise en charge, voilà pourquoi elle disait que cette Yuuki avait pris soin d'elle. Alors il s'agissait d'une soigneuse. Peut-être même une jeune Kusaribe.


Eh bien, je n'aimerais pas voir ta tête le jour où il voudra vraiment te faire mal.



La saisissant par les épaules, je la fixai droit dans les yeux avant que souffler, de plisser le front et de lui dire ce que je pensais raisonnable, sans aucune idée de la manière de le communiquer. Je manquais de tact, certes, mais ne rien faire me semblait la pire réaction possible. Alors que j'allais parler sèchement, je me retins, tournai ma langue dans ma bouche, réfléchis deux secondes à cette situation simple mais pourtant si compliquée dans laquelle la victime, elle, avait comme tort de rester avec son bourreau.


Sawaka, je vais faire mon boulot. Tu n'es pas la première fille à qui cela arrive et tu espères surement que tout s'arrangera. Mais lui, a-t-il vraiment envie que tout s'arrange ? Réfléchis bien à cela.



Nous nous regardâmes durant trois secondes encore et je laissai glisser mes mains sur ses épaules, reculant d'un pas, la lâchant. Bras pendu, je fis encore un pas en arrière. Puis un troisième et me tournai vers la kunoichi.


Deux de mes clones sont encore ici. Ce sont des clones de l'ombre. Dites à mon père que je pense revenir. Courage pour le service, donnez tout ce que vous avez ! Prends soin d'elle.



Je filai alors ! Mon père allait rouspéter alors qu'une année auparavant, il m'eût crié de sauter secourir la veuve et l'orphelin, mais j'allais le laisser râler. Après tout, la santé de Sawaka allait dans le sens de ses affaires, il fallait libérer cette pauvre victime de ce salopard d'Ichiro. Cette fois, c'en était trop. Même une genin était d'accord sur ce point. Ça passait avant le restaurant. En rentrant, Sawaka allait enfin pouvoir dormir sans la crainte de se faire frapper et engueuler.

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La pauvre Sawaka était terriblement isolée. Jugée par son patron, ses collègues de travail de longue date, et même la petite nouvelle qui n'était là que temporairement, probablement qu'elle l'était aussi par ses ami(e)s et sa famille, si ces derniers étaient encore là pour la soutenir dans ce terrible combat qu'était le sien. Le batteur de femme était souvent doublé d'un manipulateur hors paire, qui pouvait réussir à pousser sa femme victime à rompre les liens avec son entourage. Cette femme elle-même pouvait y voir une bénédiction à couper le contact avec ses proches : ses ami(e)s et sa famille l'aimaient-ils vraiment à vouloir faire en sorte qu'elle quitte son copain violent? Pourquoi vouloir s'entourer de personnes qui ne veulent pas son bonheur, au fond? Et voilà que plus vite que jamais, la pauvre se retrouvait isolée : il ne restait que le petit copain violent et contrôlant pour lui faire croire qu'il était le seul à pouvoir lui donner de l'amour.

Hélas, ce n'était pas le combat de Yuuki que de se sortir des griffes d'un dangereux criminel, mais celui de la pauvre serveuse. La Genin n'était pas une salvatrice tombée du ciel et ne pouvait rien de plus pour Sawaka que de lui soigner la joue. La prochaine fois ce serait peut-être son cadavre qu'elle examinerait. Quelle fuit ou qu'elle meure, là était les deux choix qui se dessinaient devant elle. Ou qu'elle parle, à défaut. Sans plainte et sans preuve, les policiers n'y pouvaient rien. Sawaka n'avait jamais explicitement dit que c'était lui qui l'avait frappée. Questionnée, elle allait probablement inventer qu'elle était tombée dans des escaliers pour justifier les contusions sur son corps. Ces filles étaient prêtes à tout pour protéger l'homme qu'elles aimaient, quitte à y laisser leur propre vie.

Si Denya pensait régler la situation en allant faire une arrestation, elle se trompait fortement. Elle ne ferait que repousser l'inévitable. Sans accusation, le jeune malfrat ressortirait de la prison sitôt rentré, et sur qui croyez-vous qu'il se défoulerait une fois rendu à la maison, non sans avoir fait un tour dans les bars pour gaver d'alcool pas cher? Pourtant, la Kusaribe ne dit rien, et laissa la policière faire qu'elle croyait être le plus juste dans cette situation. L'autre serveuse contemplait la porte par laquelle la Jonin était sortie en silence, l'air effrayée.

C'est le moment que choisit le patron pour revenir dans la salle à manger, avec la caisse pour Chiyo.

" Bon, vous faites quoi les filles ? Le service du soir va bientôt débuter et cette salle n'est pas prête à recevoir le moindre client ! Yuuki, tu as inversé l'ordre des fourchettes et des couteaux, refais les tables immédiatement. C'est pas le temps de rêver ici, au prix que je paie tes services !  Allez hop ! Au boulot !! "

Sawaka se ressaisit, essuya rapidement une larme qui lui coulait sur la joue, puis alla chercher le balai. Yuuki grogna quelques choses entre ses dents, fustigeant le propriétaire et ses troubles obsessifs compulsifs avant de céder et faire ce qu'il lui avait demandé. La mission était plus importante que son égo, et elle ne laisserait pas quelques fourchettes mal placées la placer en échec. Elle ravala les propos incendiaires qu'elle voulait lui balancer, et exécuta les ordres.

****

Le service du soir se passait correctement, du moins aux yeux du propriétaire. Comme Denya avait laissé deux clones à la cuisine, il put venir donner un coup de main aux deux serveuses à l'avant, que ce soit en installant les clients aux tables, en servant les verres d'eau, apportant les plats et en débarrassant les tables pour les remonter afin d'accueillir d'autres clients. Yuuki faisait de son mieux pour gérer la dizaine de tables qu'on lui avait donné, elle qui avait beaucoup moins d'expérience que Sawaka. Certes, les Kusaribe donnaient parfois des banquets et les jeunes filles du clan étaient invitées à servir les rafraîchissements pour les convives, mais c'était dans un cadre diplomatique un peu plus décontracté que le service de restauration formel. Resservir du saké chaud à quelques dignitaires qui étaient bien contents de reluquer les jeunes filles qui se penchaient n'était pas la même ambiance que le couple agressif qui attendait avec impatience que son dîner arrive à la table. Dans le premier cas, on pardonnerait largement à jeune fille maladroite d'échapper quelques gouttes à coté du verre, dans le second, le couple crierait au remboursement immédiat sous peine de mauvaise presse !  

Il devait être bientôt 20h et le soleil déclinait rapidement dans le ciel, lorsque du grabuge se fit entendre à la porte d'entrée.

" Sawaka, ma chériiiiiie ! T'es oùùùùù? "

Un jeune homme à l'allure patibulaire venait d'entrer avec fracas dans le restaurant, en gueulant le nom de la serveur, l'air passablement éméché. En plus d'être grand et costaud, ses bras et son cou étaient recouverts de tatouage. Il était flanqué de deux autres garçons qui avaient l'air de petits truands eux aussi. Des criminels pour sûr, et le chef de la troupe état probablement Ichiro, l'ex petit-copain de Sawaka. Il était débarqué au seul endroit que Denya n'avait pas cherché : le restaurant de son père.

Dans la salle, les conversations s'étaient tues. Suna n'était pas un si gros village, et beaucoup connaissaient Ichiro de réputation. A le voir mettre les pieds dans cet établissement réputé mettait de nombreuses personnes mal à l'aise. La jeune serveuse était passablement gênée et baissait la tête, tout en se dirigeant vers son petit ami.

" Pas ici.. pas au travail... va t'en s'il te plait.."

Sawaka suppliait Ichiro de s'en aller, mais il ne l'entendait pas du tout comme. Il lui attrapa fermement le bras et l'attira vers lui.

" Allez chérie, lâche ton boulot de merde, rentre avec moi maintenant.."

" Aie! Lâche moi, tu me fais mal ! "

Ç'en était trop pour Yuuki, qui ne pouvait supporter de regarder cette scène.

" Toi ! Fout lui la paix espèce de trou d'cul !!  Attaques toi à quelqu'un de ta taille !! Va t'en d'ici avant que je m'occupe de ta gueule ! " cria la jeune Genin, qui devait bien faire une tête de moins que le petit yakuza.

Du haut de ses 15 ans, Yuuki ne semblait pas très crédible pour crier une chose comme ça, surtout affublée d'un plateau de serveuse. Elle n'était tellement pas crédible et n'intimidait absolument personne, au point où les trois truands se mirent à rire à gorge déployée : " Hahah regarde la fillette qui veut nous faire la peau ! "

Chez les Kusaribe, les femmes étaient sacrées, et les hommes, des êtres inférieurs. la blonde allait leur montrer la définition du mot respect à ces imbéciles. Profitant que ces derniers soient trop occupés pour rire d'elle, elle lança son plateau en direction de la tête d'Ichiro. Pas nécessairement pour lui faire de mal, mais comme une diversion. D'abord pour qu'il lâche le bras de Sawaka, et ensuite pour qu'il ne la voit pas arriver. Trop occupé à esquiver le plateau, il n'aperçut pas les mudras qui furent composés rapidement, ni la petite furie qui arrivait à vitesse folle dans sa direction, les deux pieds devant.

Force et vitesse boostés, la jeune Kusaribe lui envoya en pleine tronche un beau Droppu Kikku qui ne rata pas Ichiro. Et alors que normalement cette attaque de Taijutsu basique ne pouvait faire trop de dégats, c'était sans compter que la cible avait boulé tête première en direction du mur. Son crâne fracassa la structure du restaurant, et le pauvre tomba dans les pommes, du sang s'écoulant légèrement d'une plaie qui s'était ouverte dans son front. Le voilà hors, service, il ne pourrait plus faire de mal à personne pendant un petit moment...

Les deux chiens de gardes s'approchèrent de leur ami inconscient, et réalisant qu'Ichiro ne pouvait plus les protéger ni faire peur à personne, une expression de terreur apparut sur leurs visage. Ils jetèrent un regard effrayée vers la petite Genin et quittèrent sans demander leur reste.

Yuuki se demandait bien ce qu'elle allait faire de ce garçon lorsque le propriétaire arriva dans la salle à manger, fulminant : " Non mais c'est quoi tout ce grabuge ??? Quelqu'un veut bien m'expliquer ce qui se passe ici? Toi, ninja ! Tu t'en prends aux clients maintenant ? Maudite insolente ! "

Il ne semblait pas encore avoir remarqué que la 'victime' était nul autre que le petit copain dangereux de Sawaka.
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Le professeur et la grenouille Dim 25 Aoû - 19:41
Sahara Denya



Kusaribe Yuuki &


Sahara Denya

Le professeur et la grenouille





J'étais partie comme une malpropre, mais l'affaire de ce couple m'importait bien plus que la tenue du restaurant pour ce soir. Cependant, je connaissais mon père, je le connaissais très bien et devinais qu'il allait me sermonner à mon retour pour ne pas lui avoir fourni l'aide nécessaire, vilaine fille ingrate que j'étais. Alors que je m'éloignais de l'établissement à grands pas, je sentais un certain regret à le laisser sans moi, mais qui savait ce que ce pauvre type d'Ichiro pouvait bien réserver à Sawaka à son retour chez elle ? Ça me dépassait. Je comprenais parfaitement qu'elle pût aimer ce gars car ce n'était pas comme si l'amour était chose rationnelle ou du mois pas avec des critères aussi précis et aussi faciles à déterminer que lors du choix d'un produit dans les transactions marchandes ou lors de la nomination d'un jonin, je pouvais accepter tout cela. Elle l'aimait et je ne pouvais lui retirer ce sentiment, ce n'était pas ce que je voulais. Mais au fond de mon esprit, je n'avais que le vide. J'avais beau y réfléchir, je ne comprenais pas comment cet amour pouvait l'empêcher de penser à son propre bien. Je comprenais qu'elle souhaitait voir l'"homme de sa vie" heureux, mais au point de le laisser sombrer dans un comportement qui ne pouvait que jeter l'opprobre sur son âme ? Enfin, Sawaka était athée et une telle considération, au vu de ses sentiments qui eussent de toute manière brouillé sa réflexion, était impensable.

Cependant, alors que je me rendais au poste pour trouver l'adresse du mec, je me demandais comment aider cette fille. Trahison ? Je pouvais intervenir. Meurtre ? Je pouvais intervenir. Mais pas pour un problème de couple. Que faire, en tant que membre des forces de police ? Avais-je de quoi l'écrouer ?  Oui. En tant que représentante de l'ordre et membre des forces militaires d'un village militariste, c'était la loi martiale ! Et je pouvais tout à fait faire valoir mon grade pour justifier une arrestation, mais je ne voulais pas user de mon pouvoir ainsi. Si Senshi se permettait de faire vivre les gens dans la peur, pas moi. Je ne voulais pas que les gens craignissent Suna mais qu'ils l'aimassent, qu'ils la chérissent. Je pouvais cependant aussi agir comme une amie et j'avais peut-être le moyen. Mais oui ! Cette technique enseignée que m'avait enseignée Kinawa ! Je la pensais inutile, eh bien voilà qu'elle allait peut-être me servir.

***

Tu sais, si tu veux combattre le crime, sauver la veuve et l'orphelin et arrêter les méchants, la force, la vitesse et l'intelligence ne suffiront pas toujours. Parfois, les technique que tu utilises peuvent soutenir les méthodes que tu emploies.



L'intelligence  pouvait ne pas suffire ? La force, certes, la vitesse, oui, la résistance aussi, mais qu'il me dît que l'intelligence n'était pas une arme suffisante me sidérait.


Pardon, professeur Kinawa, mais c'est avec intelligence qu'on décide d'une méthode, non ?



Il hocha la tête et sourit malicieusement.

Exactement. Mais songe que tu ne feras pas que te battre, tu devras aussi escalader des murs, te cacher, les techniques de bases de l'académie. Tu devras aussi savoir te protéger des illusions, grâce à la douleur ou au Kai, que je t'ai enseigné. Mais tu devras aussi interroger des suspects.




Si vous faites référence au genjutsu ou au fuinjutsu, je ne pense pas avoir le niveau suffisant pour suivre des études aussi poussées. Et je n'en ai surtout pas vraiment envie.



Tu vas chercher bien trop
loin, Denya, bien trop loin ! Je le concède, ce n'est pas demain que tu seras capable de mettre un ennemi hors combat par l'esprit. C'est ce que tu penses. Détrompe-toi, tu en es capable !



Il avait éveillé mon intérêt. Toute mon attention se porta sur les paroles qui allaient désormais sortir de sa bouche.


Comment ?



Il existe une technique maitrisée par certains ninjas, pas moi, qui permet de paralyser un adversaire d'un moins haut niveau que toi. Pour ce qui est de mes propres compétences, sache que je peux t'enseigner du ninjutsu mésestimé. Une technique ne causant aucun dommage et n'ayant sans doute aucun poids en combat. Comme je te l'ai dit, le combat ne fait pas tout et je pense à tes phases d'interrogatoire.



C'était intrigant. Assez pour que je désirasse en savoir plus, car cela semblait tenir de la subtilité tout en m'étant accessible tout de suite et comme je risquais d'interroger encore bien des gens durant ma carrière de kunoichi, c'était ça de gagné.

***

Au poste, je fouillai les dossiers mal rangés dans lesquels figuraient les informations les plus basiques sur le village. Je ne savais pas exactement où vivait le saligaud qui servait de copain à Sawaka, mais j'allais trouver. Certains classeurs des archives n'étaient pas triés par ordre alphabétique, il y avait de nombreuses feuilles volantes, le service méritait un bon coup de ménage, mais j'allais trouver. La santé de cette jeune pouvait dépendre de ma capacité à persuader ce pauvre type de la lâcher.

***

Cette technique nécessite que ton adversaire soit maitrisé. Paralysé, par exemple, par la technique du Kawarimi dont je t'ai parlé avant. Il ne doit pas être en mesure de d'échapper, donc veille à ce qu'il soit immobilisé. Certains ninjas pratiquent la transformation sur des ennemis inconscients, mais si nous restons dans le cas d'un interrogatoire, alors contente-toi d'un suspect qui ne peut pas se débattre.



Je trouverai bien quelqu'un pour m'enseigner le Kawarimi.



Ensuite, forme le mudra du tigre. C'est l'un des symboles les plus simples, en plus, donc tu verras, c'est tout à ta portée. Puis pose ta main sur le front de la personne que tu veux transformer contre sa volonté. C'est une version du Henge, si l'on veut simplifier les choses, mais sur quelqu'un d'autre et sans son consentement. Concentre-toi sur la forme d'une grenouille que tu pourras donner à ta cible. Et applique le Henge. Ta cible sera alors changée en un visqueux batracien et incapable d'utiliser les mudras. Allez, essaie sur moi !


Le professeur écarta alors les bras, à ma grande surprise. Ce visage serein. Il indiquait qu'il était prêt à me servir de cobaye et je sentais son regard bienveillant posé sur moi, observant mes futurs mouvements comment un gentil examinateur. Gentil mais impartial, je le savais. Si je ratais mon coup, il n'allait pas hésiter à me le dire. Il n'hésitait pas à répéter que je n'étais pas assez polyvalente et que le ninjutsu pouvait m'être d'une grande utilité sans toutefois parler de secours.


Merci pour votre disponibilité, professeur, mais tant qu'à touer le cobaye, vous allez le jouer vraiment.



En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, je lui avais foncé et bondi dessus afin de le mettre au sol. En mettant mon pied droit derrière son pied gauche, j'avais pu le pousser et lui faire perdre son équilibre en tenant ses coudes. Il était à présent au sol, un peu confus, car il n'attendait pas que je fusse si agressive, moi qui étais là pour recevoir les conseils qu'il désirait me prodiguer. Mais je devais l'immobiliser, aussi mis-je ses bras le long de son corps et les bloquai-je de mes jambes en posant mes fesses au-dessus de son ventre. Puis je joignis mes deux mains pour l'étape du si simple mudra du tigre. Index et majeurs levés, unis, annulaires et auriculaires croisés. Le symbole était en effet simple, même si je trouvais que le boeuf, même s'il changeait de style, était la base des bases en la matière. Plus aisé à former ? Impossible. Rassemblant ensuite mon énergie spirituelle, je regardai mon mentor qui semblait amusé et dirigeai ma main vers son front, comme il me l'avait indiqué.

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La recherche d'Ichiro Dim 25 Aoû - 21:53
Sahara Denya



Kusaribe Yuuki &


Sahara Denya

La recherche d'Ichiro





Au-dessus de ma cible, j'avais l'ascendant physique sur elle. Mon professeur, bras bloqués, était fixé par terre, sur le sol rocailleux du terrain d'entrainement où il m'avait fait venir. Sans le prévenir, j'avais attaqué et joué pleinement le rôle d'une personne souhaitant appliquer la transformation en crapaud sur un ennemi. L'adversaire, c'était lui à présent et, la main gorgée d'énergie, j'attrapai le haut de son visage d'un geste calme. Il était maintenant à ma merci, tout avait été fait. Ne manquait plus que la transformation en grenouille et même si ces animaux n'étaient pas aussi répandus dans le désert que les fennecs et crotales, j'avais déjà eu l'occasion de voir plusieurs spécimens hors de Suna. On allait appeler mon professeur "Kinawa à tête de grenouille", désormais. Cependant, il ne s'agissait pas que de modifier la tête et faire de son ennemi un ninja clownesque mais bel et bien d'effectuer une transformation complète, ce qui n'allait pas être le cas si j'appliquais l'image que j'avais en tête. Non, il allait faire la taille du crapaud, devenir une vraie bête qui coassait. Ceci dit, il m'était difficile d'associer le visage de mon mentor à un amphibien et je peinais à voir, sous mes yeux, une grenouille véritable, mais restais sur la vision d'un mélange, un genre d'hybride, mi-homme mi-crapaud, qui ne ressemblait à rien. C'était ridicule, mais j'avais un mal fou et ce ne fut que lorsqu'il cria « Hé bien ? » que je réussis à appliquer sur lui mon chakra en ayant en tête l'image d'une véritable grenouille.

Je me relevai et vis, sautant autour de moi, un batracien qui vint sur mon genou gauche. Eh ! Il était lourd ! À croire qu'il avait gardé son poids initial d'homme. Je voulus le prendre dans mes mains mais encore une fois, quelle enclume ! Je comprenais mieux, la forme de la cible changeait, sa taille aussi, mais pas son poids. La grenouille se rua vers la sortie du terrain à la vitesse d'un ninja. Oui, en effet, je dis bien constater que la technique n'enlevait pas non plus la forme physique de la cible, que je suivis à grande vitesse.

***

Où était-il ? Où ? J'avais frappé chez lui et craché un senbon dans sa serrure pour ouvrir la porte : personne. Un endroit où l'on pouvait boire ? Personne ! À faire du sport ? Non. Mais où ? Il n'avait pas été blessé, je n'avais trouvé personne à l'hôpital. J'avais vérifié s'il avait commis un crime, mais pas de trace de lui en prison.

Ce pauvre type avait-il fui Suna ? Inimaginable. Pourquoi partir alors qu'il côtoyait une femme visiblement prête à passer sous silence sa violence ? Je cherchai partout un un mec dans son genre pouvait trainer mais ne le trouvai nulle part.

Je revins le soir au restaurant pour assister à une scène des plus pathétiques. Soutenue par Chiyo, une Sawaka en pleurs était tenue à distance d'un homme qui gisait à terre autour duquel mon père et un client habitué se tenaient à genoux. Mes clones, derrière eux, avaient le regard sévère en voyant ce sale type se relever alors que mon père n'osait jeter son regard sévère à la jeune kunoichi, car il savait Ichiro violent. Et Ichiro revenait à lui. Mais cette fois, en me voyant arriver, Chiyo me dit vivement :

Il l'a violemment prise par le bras alors qu'elle refusait. J'ai tout vu, Yuuki a simplement pris sa défense.



Je voulais bien le croire, mais ça n'allait pas être suffisant, tant que sa compagne ne l'accusait pas.

Denya, je n'ai rien vu, mais même si c'est un sale type, on ne frappe pas les gens ainsi dans mon restaurant. Il aurait pu se blesser encore plus gravement.



Mon père avait raison. Cependant, Ichiro avait exagéré en débarquant ici et méritait une leçon. Pour toucher Sawaka, je devais faire plus que le mener en prison : je devais toucher à son image. Et la technique que je comptais utiliser pour faire peur à ce jeune blanc-bec, j'allais m'en servir maintenant.


Écartez-vous tous.



Je m'approchai du gars, sonné, qui clignait des yeux mais était clairement trop affaibli pour se relever. Me penchant, je fis le mudra du tigre et posai la main droite sur son front. Avec l'image d'un gros crapaud en tête, j'utilisai sur lui la métamorphose.


Kaeru Kaeru no jutsu !



Sans plus attendre et dans un nuage de fumée, l'apparence de ce saligaud changea du tout au tout pour devenir celle d'un batracien sur le dos. Me servant de ma grande force, mais non sans effort, je le remis sur le ventre et il coassa. Il coassa encore. Puis encore. Et un client se mit à rire. Un autre pouffa. Un autre aussi, puis mon père suivit. Des cuisiniers joignirent leurs rires à la clientèle devant le ridicule d'Ichiro.


Alors, tu en veux encore ?



Je me relevai et regardai celle que j'espérais avoir touché. Son copain moqué devant tous n'était à présent qu'un gros crapaud. Je ne voyais pas quoi faire d'autre que de modifier l'apparence qu'il avait et le ridiculiser devant tout le monde pour qu'elle osât enfin lever la voix contre lui. J'espérais que ça allait marcher en lui demandant.


C'est avec ce sale type que tu veux continuer à faire ta vie ?



Une déclaration de sa part et ça allait suffire. Sans cela, j'ignorais ce qui allait bien pouvoir se passer. le village ne pouvait pas surveiller ce couple sans cesse et je ne voulais pas arrêter les gens arbitrairement. Je les voulais aimant Suna, pas n'osant plus faire un pas de travers.

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Heureusement pour Yuuki, la vraie Denya n'était pas trop loin lorsque l'évènement se produisit, et celle-ci arriva très rapidement au restaurant pour prendre les choses en charge dans son rôle de policière. Or, au lieu de l'arrêter pour voies de fait, la sinobis aux bras de pantins décida d'y aller pour une méthode moins orthodoxe, et une grenouille apparut exactement là où il y avait le criminel quelques secondes avant.

Si Yuuki ressentit tout d'abord un malaise en regardant la policière en situation d'autorité transformer ce pauvre homme en grenouille et l'humilier devant sa petite copine, face à l'hilarité générale, la Genin ne put s'empêcher d'éclater de rire. AH ! Regardez-le, ce batteur de femmes ! Réduit à une simple grenouille coassante ! Il ne peut plus faire de mal à personne sous cette apparence. Qui a peur de lui maintenant ? Regardez ce petit criminel de bas étages soumis de la pire des façon face à la policière qui l'a transformé. Tous les clients s'étaient mis à rire aussi, et tous les employés qui étaient sortis de la cuisine, tous se bidonnaient alors qu'Ichiro était en position de faiblesse ultime.

Tous riaient, sauf la pauvre Sawaka. De grosses larmes s'étaient mises à couler sur ses joues.

" C'est avec ce sale type que tu veux continuer à faire ta vie? " avait lâché Denya.

" Laisse le tranquille !!! " s'était écriée Sawaka, en se précipitant sur ce qui avait autrefois été son petit copain, poussant Denya pour qu'elle lui laisse la place.

La technique ne durant pas éternellement, le crapaud se retransforma en humain. Le jeune homme était encore sonné par l'attaque de la Genin, et la serveuse s'était agenouillée près de lui pour s'enquérir de son état. Plus personne ne riait maintenant. Seul le silence était brisé par les sanglots de Sawaka.

" Vous ninjas, vous êtes des êtres méprisants ! Vous devriez avoir honte de votre conduite ! Pourquoi ne pas l'avoir arrêté proprement ? Pourquoi vouloir l'humilier? Qu'est-ce qu'il t'a fait à toi pour que tu le traites ainsi? "

Ce n'était pas contre lui qu'elle eut le courage de lever la voix, mais contre Denya.

" Tu crois que t'es forte, tu te penses importante avec ton rôle de policière, mais tu n'es une petite personne qui se cache derrière son autorité. Tu es méchante et cruelle. " Elle se retourna alors contre le propriétaire. " Et vous. Vous n'avez rien fait pour arrêter votre fille. Vous vous êtes permis de rire alors qu'elle commettait ses actes ignoble ! Et vous tous ! " Elle se tourna alors vers les clients. " Vous tous ! Vous pensez que les ninjas vous protègent.... jusqu'au jour où ils se retourneront contre vous..."

Elle attrapa alors la main d'Ichiro et l'aida à se relever, et se dirigea vers la porte. Furieux, le propriétaire se mit à crier.

" Sawaka, si tu quittes ce restaurant maintenant, je mets fin à ton emploi. Tu n'as pas le droit de partir en plein milieu du service ! "

Sa menace n'eut toutefois aucun effet sur la jeune femme, qui franchit la porte sans même jeter un regard sur celui qui était désormais son ex-patron. Elle avait choisi son petit copain qu'elle aimait et qui la soutenait même s'il n'était pas gentil avec elle, plutôt qu'un employeur qui n'avait jamais rien fait de plus que dénigrer celui qu'elle aimait. Elle pourrait trouver un autre emploi : Sawaka était une serveuse compétente. D'autres restaurants seraient heureux de l'accueillir.

Dans le Délice des Dunes, l'atmosphère était devenue morose. Les client s'étaient remis à manger en silence. Ceux qui avaient terminé ne s'attardèrent pas et se levèrent de table pour quitter cet endroit. Désormais la seule employée en salle, Yuuki eut fort à faire pour terminer le service convenablement. Elle eut toutefois dans le chance dans sa malchance, les clients ne voulaient pas rester plus longtemps, et il n'y eut plus personne dans le restaurant dès 21h alors qu'une soirée normale terminait bien après 23h.

La Genin rumina longuement alors qu'elle était seule pour ramasser toutes les tables, nettoyer les surfaces, passer le balai et remettre les couverts en vue du lendemain. Chiyo, la caissière, s'était bien gardée de donner le moindre coup de main à la Kusaribe, et aussitôt sa caisse comptée, s'était enfuie avant qu'on lui demande de compléter les tâches qui auraient incombées à Sawaka aussi. Une fois qu'elle eut terminé ce qu'elle avait à faire, Yuuki fut appelée dans le bureau du patron, qui explosa.

" Tout ça, c'est de ta faute ! Foutus shinobis ! Même pas capables de remplir votre mission convenablement, il faut en plus que vous vous attaquiez à tout ce qui bouge ! À cause de toi, j'ai perdu ma meilleure employée ! "

Ça était trop pour Yuuki, qui se mit à crier à son tour.

" Ah non ! C'est de votre faute tout ça ! C'est vous qui avez foutu votre serveuse à la porte avec votre menace de merde ! On gage combien qu'elle serait revenue au travail demain matin, comme si de rien n'était, si vous n'aviez pas ouvert votre pathétique grande gueule ! Ah non ! Vous voulez tellement prouver à tous que c'est vous le patron que vous faites fuir tous vos employés !! "

Décidément, l'homme n'était pas habitué de se faire répondre qu'il ne sut quoi dire. La Genin en profita pour continuer.

" J'ai fait TOUT ce qui a été demandé. Même vos tâches ménagères les plus humiliantes ! Tout ça SANS rouspéter, parce que ma mission était bien claire, c'était d'officier à la place des employés que vous n'avez plus! C'est même vous qui avez demandé des petites démonstrations ninjas, et voilà que vous faites une crise parce que j'ai mis KO un homme qui avait attaqué votre employée ! Vous vous attendiez à quoi en demandant un shinobi, vous pouvez répondre honnêtement à ça ????  "

Yuuki était visiblement en colère contre lui, d'abord de se faire faussement accuser que c'était de sa faute tout ce qui s'était produit, et puis parce que cet homme était tout simplement un imbécile.

" La prochaine fois demandez à votre fille de faire le sale boulot. Elle n'a qu'à faire un ou deux clones de plus et le tour est joué ! Mais avant de faire ça, je me méfierais : qui dit qu'elle ne va pas transformer le premier client impoli en grenouille juste pour l'humilier? Ça vous fera une mauvaise réputation, je vous le garantie. "

Elle se dirigea alors vers la porte, prête à quitter cet endroit.

" Je retourne au bureau du Kazekage et dirai que j'ai rempli ma mission. Si j'entends le moindre commentaire négatif de votre part par rapport à cette mission, vous le regretterez je vous le promets. Vous avez vu vous-même la puissance des ninjas..."  

C'est sous cette menace à peine voilée que Yuuki sorti de ce bureau, et de ce restaurant, espérant ne plus jamais avoir à y mettre les pieds. Ce serait probablement la dernière fois que ce propriétaire emploierait des shinobis pour le service.

[Fin de la mission]
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Acte II -  Infestation