Les nuages, lentement, voguaient dans le ciel tels les bateaux qui venaient s’amarrer à Uzushio. La lune avait jeté son éclat sur le monde, tandis que le voile noir de la lune était venu raffermir son emprise. Mais le village, lui, ne dormait pas encore. Il était encore tôt, au sein du monde shinobi et la vie était encore en ébullition. L’événement était suffisamment important pour que chacun reste éveillé, pour que chacun profite. Les regards des habitants de ce village dévisageaient leurs invités mais pourtant, toujours paré de son ample kimono et de son sourire amusé, Naoshige avançait. Loin d’être gêné par les regards d’autrui, il profitait pleinement de l’endroit. Un « guide » lui avait été attitré, mais le jeune chuunin peinait à suivre le rythme de celui qui gérait le clan Senju. À vrai dire, Naoshige appréciait fortement le côté marchand de l’endroit, car cela donnait lieu à davantage encore de spécialités. L’homme appréciait grandement de pouvoir sentir les odeurs qui se mêlaient ici et là, pouvoir contempler cette différence, qui ferait peut-être la force de cette alliance, à l’avenir. La diversité que l’on trouvait ici était fortement différente de celle de Konoha, qui mêlait à la fois le militaire et le politique, dans un mélange rigoureux. Dans ses pas, la grâce du Senju transparaissait : pas un pas n’était plus rude ou élevé que l’autre, il marchait d’une manière légère et son visage, lui, laissait paraître un sourire agréable. S’arrêtant quelques instants face à un imposant stand, l’homme prit quelques secondes pour réfléchir. Son regard se porta quelques instants sur le chuunin qui lui servait de guide, avant de regarder la femme qui gérait l’enseigne et de lui commander un onigiri. Souriant, l’homme donna ensuite d’un geste rapide la somme de ryôs demandée pour le payement, avant de reprendre sa route, lentement. Guère pressé, Naoshige gardait le même pas, en avançant dans les rues du village. Il avait fait envoyer un message à deux personnes précises, qui devaient le rejoindre dans un petit restaurant qui semblait fort agréable, à l’odeur. Son pas le conduisait là-bas, justement.
L’homme arriva bien vite dans l’enseigne, avant de jeter un regard noir au chuunin qui le suivait. Il était évident que ce village surveillait chacun des membres de la délégation, car cela pouvait entraîner quelques problèmes et cette entreprise était nouvelle, unique en son genre. Se posant assis à une table, l’homme spécifia à la serveur qu’il attendait deux autres personnes puis d’un geste rapide, porta son onigiri à ses lèvres ; il ne l’avait toujours pas entamé. D’un croc vif, il s’empara d’une bouchée qui emplit sa bouche, avant qu’il ne mâche en dégustant chacun des saveurs. La nourriture était bonne. Le Senju appréciait grandement cela, à tel point qu’il appréciait même le nattō, pourtant un met très fort, qui était difficile à digérer. En attendant, l’homme pensa aux semaines précédents son départ de Konoha. Le début de son équipe, ses fiançailles avec Hyûga Yume, son entrevue avec Uchiha Akira… tout cela avait été rapide, mais il était parvenu à montrer, à chacune des personnes concernées, les possibilités de ses idées. Yume, lentement, acceptait cette union. À dire vrai, peu avant leur départ, ils s’étaient montrés plus proches que jamais et leur lien se forgeait lentement. Il y avait une véritable unité qui naissait entre-eux. Akira, quant à lui, avait prouvé une première fois sa valeur en venant directement au domaine du clan Senju demander des comptes à leur chef ; Naoshige l’avait reçu, mais n’avait pas été réellement un tendre. Il avait été clair, concis, avait dit ce qu’il avait à dire et cela avait, semble-t-il, suffit au jeune Uchiha qui avait décidé de choisir le Senju comme allié, ce qui lui permettait en outre de surveiller sa relation avec la jeune Hyûga. Dès lors, tout le monde avait trouvé son compte et le chef du clan Senju, quant à lui, était parvenu à trouver des soutiens considérables dans l’optimisation du futur du village. En réalité, Yume et Akira étaient sûrement les premiers soutiens de l’homme. Dans l’optique d’obtenir le poste de Hokage, l’homme devait forger des soutiens, notamment au sein des grands clans. Yume était une Hyûga, clan hautement politique qui lentement, prenait de la place dans les institutions tandis qu’Akira était un Uchiha, clan qui était encore perçu comme divergent envers les Senju. Pourtant, on ne dénombrait plus réellement de conflits sérieux entre les deux clans et ils avaient bien fondé, ensembles, le village caché de Konoha. Exerçant une brève respiration, l’homme savait qu’il aurait bien du travail et qu’il fallait, en outre, se rapprocher de Cho qui définirait son successeur, le moment venu. Le Hokage avait besoin d’une épaule solide pour l’avenir et de fait, il était nécessaire que l’homme qui prendrait sa place, soit en bonne position avec la majorité des clans, qu’il ait des soutiens pour diriger ce village et qu’il ait suffisamment prouvé sa valeur.
Après avoir terminé son onigiri et d’un geste de la tête, l’homme appela une serveuse. L’heure approchait et il savait que ses deux invités n’allaient pas tarder, peut-être même arriveraient-ils ensembles. Il commanda donc du thé, pour débuter ce repas ainsi que des apéritifs, afin que ses invités arrivent et puissent se poser aussitôt, en dégustant agréablement les mets commandés. L’examen approchait et il était nécessaire que chacun se sente bien.
️ GASMASK
Hyûga Yume
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Je finis de ranger mes affaires dans la chambre que je partageais avec Hako avant de m’étirer. Nous étions arrivées la veille avec toute la délégation de Konoha et nous n’avions pas eu le temps de visiter ou quoi, il était tard et nous avions juste mangé avant de dormir. Et j’avais très bien dormis malgré la présence des autres. C’était toujours étrange pour moi de dormir à plusieurs. Mais puisque nous avions quelques jours de paix avant de commencer les épreuves. Histoire de nous habituer à l’endroit et d’échanger avec d’autres sur le lieu. Enfin, pour l’instant nous avions rendez-vous avec Akira avec Naoshige-san. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi… mais soit. Je fouillais un peu l’endroit avant de trouver Akira.
« Akira-kun ! Bonjour, nous avons rendez-vous avec Naoshige-san pour midi, nous devrions y aller pour visiter un peu Uzushio avant. »
Et puisqu’en plus nous étions accompagnés, nous pouvions avoir des explications sur la ville et des annectodes. Je demandais au chunin de nous mener à l’endroit indiqué dans le message. Même si avec le soir la ville était plus calme. Le chunin était fort aimable et pendant que nous marchions il parla beaucoup de la ville des points forts… de tout. Je souris à Akira sans pour autant savoir quoi penser de l’invitation de Naoshige-san… Qu’est-ce que je devais en penser ? Je ne savais pas… Je crois qu’avec l’examen et tout cela, n’importe quoi me rendait nerveuse et fébrile, si bien que je n’écoutais que d’une oreille les explications de notre guide. J’observais avec attention Akira-kun, soulagée qu’il vienne avec moi… Même si… aller voir son fiancé avec un autre garçon… C’était étrange… Pensait-il, Naoshige, qu’il y avait quelque chose entre lui et moi ? Akira-kun était mon ami… Je repoussais en arrière mes cheveux en fronçant très légèrement les sourcils pour moi-même en hochant la tête pour montrer que j’écoutais le guide. Bien que ce ne fusse pas vrai.
Je tournais la tête en voyant Naoshige. Je m’inclinais devant lui en voyant le thé et les en cas… Je ne dis rien de plus et forçais un petit sourire.
« Bonjour Naoshige-san, merci pour l’invitation. »
Malgré sa demande je continuais de mettre un « san » derrière son nom. Il faudrait sans doute qu’il me le redise un jour ? Je ne savais pas vraiment… Je me souviens que je m’étais nichée dans ses bras quand je lui avais parlé du sceau. Je m’assis du bout des fesses sur la chaise sans oser le regarder, je préférais observer mes mains.
Uchiha Akira
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Ça m’avait rendu nerveux de savoir que Naoshige voulait me voir avec Yume. Même si nous nous étions quittés en bon terme, j’avais été réclamé quelque chose que je n’aurais pas dû et bien au delà de ça, je ne savais pas si Yume était au courant. C’était juste une chose de plus qui me stressait, entre Shun qui devait être quelque part dans cette ville et le chef du clan Senju qui réclamait ma présence, j’étais des plus nerveux. Yume vient me chercher pour profiter de la ville avant de rencontrer son futur époux et si j’étais sincèrement intéressé par la culture de ce pays, j’avouais ne pas avoir prêté la moindre attention à ce que notre guide avait pu nous dire. Seul le Senju obsédé mes pensées. Ses ambitions, la place que j’aurais sans doute à y prendre… C’était sans doute trop pour moi, trop à gérer, alors tant que je ne l’aurais pas devant moi, je ne saurais pas penser à autre chose.
Ne sachant pas vraiment si cela faisait une éternité ou non que nous étions sortie, le Senju finit par apparaître devant moi et presque aussitôt la politesse et la distance que Yume mit dans ses mots me fit légèrement froncer les sourcils. N’aurait-elle pas du faire preuve d’un peu plus de familiarité avec lui ou ma présence suffisait à ce qu’elle garde ses distances ? M’inclinant donc à mon tour, je soufflais, « Naoshige-Sama. », ne me redressant pas pour autant, je repris, « Pourriez-vous m’expliquer pourquoi vous avez réclamé ma présence ? », car avec Yume, j’aurais cru qu’il aurait voulu un peu d’intimité, du moins il aurait pu, mais là, le message était différent et un peu plus perturbant. Qu’est-ce que je faisais là ? J’avouais craindre un peu qu’il ne révèle mes intentions concernant Yume, et que cette dernière juge que je n’avais pas le droit de faire autant d’ingérence dans sa vie, mais en même temps… Si il était homme de parole, il ne souhaiterait pas créer la moindre discorde, mais davantage une cohésion.
Me redressant légèrement, je gardais la tête baissé en signe de respect, comme une demande silencieuse d’excuser l’impétuosité dont j’avais pu faire preuve jusque-là. Bon certes, c’était surtout la crainte que son discours n’en soit qu’un qui me faisait marquer autant le respect, mais ne sachant pas encore vraiment sur quel pied danser, j’avais besoin de plus de certitude. J’étais donc le dernier debout, Yume ayant fini par s’asseoir, mais je ne voulais pas faire d’impair, pas maintenant.