Pour une raison qui était étrangère à la Sorcière, c'était comme si l'examen de promotion Chunin lui collait à la peau. Déjà on lui avait demandé d'examiner la première épreuve, ce qui, finalement, s'était d'ailleurs avéré plutôt amusant, que maintenant on lui demandait de diriger l'équipe qui prendrait en charge les blessés de la deuxième épreuve. Contrairement au test théorique, cette partie de l'examen était particulièrement violente, puisqu'elle opposait les aspirants en équipes de deux et, plus dangereux encore, puisqu'ils étaient confrontés à des shinobi de classe supérieure venant des deux villages. Peut-être cela s'expliquait par une volonté des autorités d'investir la vieille peau dans les affaires de la cité afin qu'elle se sente plus concernée et cesse de comploter ? Ou peut-être encore était-ce pour s'assurer de son emploi du temps, dans le but de lui faire perdre un temps précieux à avancer ses plans ? Peut-être était-ce un peu des deux, ou peut-être était-ce encore bien différent. Bon, cela importait peu de toute façon. On lui avait confié un rôle et un Omura ne devait jamais refuser de soigner. C'était l'un des fondamentaux du clan qui se passait de générations en générations. Plus qu'une règle, c'était un principe directeur.
Elle était donc la médecin en chef et dirigeait un service qui avait temporairement été installé dans une aile spéciale de l'hôpital qui, tout le temps que serait ouvert le village, serait réservée aux participants à l'examen ou à leurs instructeurs. On y soignait les blessures infligées pendant les épreuves, mais également pendant les entraînements. Heureusement, la doyenne n'avait pas à y être tous les jours et n'était de service que les jours d'épreuves officielles. Ainsi, elle s'occupait des blessures les plus importantes et, généralement, des aspirants Konohajin. En effet, le village des tourbillons avait sorti les grands moyens : ils voulaient que les meilleurs médecins se chargent des invités, afin de montrer l'étendue de la connaissance médicale du village à ses alliés. Alliés, ou rivaux ? Sans doute un peu des deux, ici aussi. C'était d'ailleurs une décision qui avait fait polémique dans le village et on pouvait comprendre pourquoi. Les apparences justifiaient-elles qu'on préfère soigner les étrangers plutôt que les citoyens du village ? Mifuyu, elle, s'en fichait royalement. Un patient était un patient.
"Ah ! Mifuyu-sama, vous tombez bien ! Il y a un patient en état grave qui vous attend dans la chambre 212. - Hm ?"
Elle n'aimait pas qu'on lui donne des ordres, toutefois sa conscience professionnelle la força à arracher des mains de la jeune interne le dossier qu'elle lui tendait. Tandis qu'elle montait les escaliers doucement, elle commença à en lire les premières pages. Uchiha Akira, après son épreuve de la journée, avait été amené d'urgence par Masamune Sanada, son partenaire, pour être soigné. Elle sourit. Sanada, hein ? Le destin semblait déterminé à les renvoyer toujours l'un vers l'autre. Son élève, évidemment, n'était plus là, mais il était amusant de voir que le premier patient qu'elle avait aujourd'hui avait combattu auprès de lui. Toujours en lisant le détail des blessures de l'Uchiha, elle poussa la porte de bois et entra dans la salle d'examen.
Le garçon y était allongé sur une table de bois sur laquelle on avait placé des couvertures pour protéger son dos. Les blessures décrites étaient les suivantes : hémorragie, lésion du foie et hypothermie. "Uchiha Akira, c'est bien cela ?" demanda-t-elle pour lui signifier sa présence, même si elle avait déjà confirmé son identité grâce à la photo qui se trouvait également dans le dossier. Cela faisait quelques temps qu'elle n'avait pas vu un membre du clan à l'éventail. "Ca me rappelle de bons souvenirs de guerre, tout ça…" dit-elle à voix basse, pas sûre de ce que le petit avait pu entendre ou non. Elle saisit une couverture doublée de fourrure et la déposa à côté de ça tête. "Tiens, je te pose ça là, car il faut que tu te réchauffes. Mais avant que tu la mettes, il faut que j'arrête cette vilaine hémorragie." L'hémorragie, évidemment, n'était pas si vilaine que ça – autrement il serait déjà mort – mais il était tout de même nécessaire de commencer par cela avant qu'il ne perde trop de sang. "Enlève donc ton t-shirt, mon garçon." Lui demanda-t-elle de sa voix de vieillarde, contrastant affreusement avec son apparence juvénile.
Elle réfléchit un instant. Un Uchiha, donc. A quelle sauce vais-je manger celui-ci ?
J’étais soulagé que cette épreuve soit finie et que Sanada puisse enfin me conduire à l’hôpital. Je n’étais plus vraiment conscient quand je fus déposé dans un lit. Mon esprit commençait à divaguer à oublier même qu’un danger, qu’une menace planait sur ma réputation. Combien de temps avant que l’on sache ? Je m’en fichais pas mal pour le moment, je voyais davantage des ombres se mouvoir devant moi et ce jusqu’à ce qu’une voix ne dise mon nom. Clignant plusieurs fois des yeux, je reconnus la fillette, celle qui avait transmis ses connaissances à Sanada, celle qui ne faisait pas son âge. Hochant douloureusement la tête, je réalisais que me réflexe était endormi quand elle posa une couverture à côté de moi sans que je ne le réalise vraiment. De quoi me réchauffer quand elle en aurait fini avec l’hémorragie. Me redressant douloureusement, je retirais mon haut comme elle l’avait demandé et presque aussi tôt mes yeux tombèrent sur le trou béant que le Shoton avait fait dans ma chair. J’étais un crétin sans nom, un imbécile s’étant fait avoir comme un bleu et je porterais cette blessure en fardeau, en preuve qu’il ne fallait jamais faire ce genre d’erreur. Plus jamais.
Me laissant retomber sur le lit de fortune, je la regardais, un peu effrayé par ma faiblesse et mon incapacité à vraiment rester concentré. « Le Genin qui m’a amené, il a été examiné ? », je n’osais pas vraiment lui demander si son élève avait été vu, je ne voulais pas faire semblant, mais je ne voulais pas être indiscret non plus. « Il a eu été touché par un poison au début de l’épreuve, il faudrait peut-être le rappeler pour s’assurer que tout va bien. » déclarais-je. Je doutais qu’il puisse être vraiment en danger, mais au moins vérifier qu’il n’a aucune complication pourrait être pas mal. « Il s’agit de Masamune Sanada. », pour le reste, il avait eu la chance d’être épargné par les blessures plus physiques, mais il n’en restait pas moins que je m’inquiétais pour lui.
Fermant les yeux en arrêtant de chercher la femme, j’avais vraiment du mal à rester avec elle, conscient. J’avais l’impression que mon corps allait exploser, mais en même temps disparaitre. J’avais froid, je commençais à perdre certaines notions, ça puait quand même, « Qu’est-ce qui a été touché ? » demandais-je alors à la femme. J’avais déjà pu faire un diagnostic primaire sur l’état de mon corps, aucun organe important n'avait été touché, du moins je le pensais, c’était bien l’hémorragie qui était en train de me tuer, mais quel en était la source… Je ne savais pas le dire, mes compétences s’arrêtaient là.
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"Sanada, hein ? Je suis persuadée qu'il s'en sortira très bien. Au pire, ça l'endurcira. C'est comme ça, par chez nous. Enfin, ça devrait l'être, si vous demandez mon avis… dit-elle nostalgique de l'époque où la jeunesse n'était pas faible, où la jeunesse n'avait pas peur et où un Uchiha ne se serait jamais présenté sur sa table dans cet état. Cette foutue paix, ça gâchait bien des choses. Enfin, plus personne n'écoute l'avis des vieilles dames, dans ce village, conclut-elle amèrement.
Le gosse avait quand même un sacré trou dans la poitrine. Le rôle du médecin n'était pas de demander comment il s'était fait cela, il ne devait pas laisser libre cours à sa curiosité mais, au contraire, se concentrer sur les bonnes questions. En fait, elle en fut agréablement surprise puisqu'elle ne se doutait pas que les gamins puissent faire preuve d'une telle violence de nos jours. Cet examen avait au moins de bon de raviver les rivalités d'antan. Elle fit une analyse rapide de la situation, en accord avec les détails qui lui avaient été fournis dans le dossier. Elle appuya d'abord sur son ventre pour mesurer la douleur et, à en juger par la réaction immédiate du gamin dont le corps s'était instantanément contracté, le seuil était haut. Il y avait donc bel et bien une lésion au foie. Tandis qu'elle exerçait une légère pression contre sa peau, une nouvelle giclée de sang jaillit timidement de sa blessure. L'hémorragie, bien que faible, était toujours bien présente et il fallait l'arrêter de toute urgence. Le garçon était palot, encore plus pour un rejeton du clan à l'éventail. Il allait pas tarder à s'évanouir si elle n'intervenait pas.
- Ne bouge pas, je commence par l'hémorragie, lui dit-elle d'un ton ferme. Elle se servait de son autorité naturelle de médecin pour être obéie.
Elle effectua des rapides mudra – très basiques – puit joint ses deux mains contre la blessure. Elles s'illuminèrent d'une chaleureuse lumière rouge qui, on pouvait le voir à l'œil nu, refermait les plaies de l'aspirant. Etant donné l'ampleur des dégâts, elle y mit une bonne dose d'énergie afin de le remettre debout en un rien de temps. Elle ne manqua pas de lui parler pendant le processus afin d'éviter qu'il ne s'endorme sous les coups de cette apaisante magie qui, couplée à sa carence en hémoglobine, risquait de le faire tourner de l'œil. "C'est principalement ton foie qui a été touché. C'est pas trop grave, un peu de ma magie et tu seras rétabli. Il faudra tout de même faire attention à ce que tu manges. Rien de trop solide ou de trop piquant. Et va falloir limiter les entraînements dans les prochains jours. Enfin, ça devrait pas être un problème, c'est pas la paresse qui vous manque, à vous les jeunes." Elle prolongea son geste pendant quelques minutes encore et, quand elle eut fini, l'hémorragie était complètement refermée et il ne courait plus de danger grave.
Elle lui glissa ensuite la couverture sur lui et se dirigea vers le bureau. Elle en sortit une petite boîte en ferraille et en souleva le couvercle. Dedans se trouvait ce qui ressemblait à du sucre roux en petits grains, ainsi qu'une cuillère. Elle en remplit une qu'elle portait de force à la bouche de l'Uchiha. "Ca va te faire du bien. J'espère que vous avez gagné, au moins." Dit-elle en s'efforçant d'être sympathique. Elle voulait surtout avoir un avis extérieur sur les talents de son protégé et, en fonction de la réponse du petit, savoir si elle devait renforcer drastiquement son entraînement ou pas. L'examen, en lui-même, ne l'intéressait pas. Et cet Uchiha était encore bien trop faible pour avoir un quelconque intérêt. Mais dans quelques années, peut-être...
Il ne restait plus que la lésion du foie à guérir et, pour cela, la doctoresse alla fouiller une nouvelle fois dans les tiroirs de son bureau, tout en écoutant la réponse du blessé.
Technique utilisée :
SHOSEN 【PAUME MYSTIQUE】
DOMAINE :
Irou
RANG :
D
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Personnel
DESCRIPTION :
Cette technique est une technique médicale universelle employée par le médecin-ninja pour guérir des blessures et pour exécuter la chirurgie. L'utilisateur concentre son chakra dans sa main et l'applique à la blessure, accélérant la régénération de cellules. Il peut aussi focaliser son chakra dans une lame pour faire des coupes en cas de besoin. Puisqu'elle est faite avec le chakra, l'utilisateur n'a pas besoin de couper à travers la peau du corps pour atteindre des muscles et des organes. Pour la pratiquer efficacement avec un côté curatif, une grande quantité de chakra est exigée. Par contre, couper est moins intensif en chakra. Cet aspect de découpage de la technique peut également être employé en combat, bien qu'il exige une précision incroyable et une grande efficacité de la part de l'utilisateur (et n'inflige que des dégâts légers, bien que traversant les armures normales). Les soins ne peuvent être effectuée qu'au calme, cette utilisation est donc difficile à appliquer en combat. Selon le rang de l'utilisateur, il peut soigner des blessures plus ou moins graves avec cette technique - rang D : blessure légère, consommation de chakra faible - rang C : blessure élevée, consommation de chakra moyenne. - rang B : blessure importante, consommation de chakra forte. Prend tout le tour de l'utilisateur, aucune autre technique ne peut être employée. - rang A : blessure très élevée, il est possible de survivre à une amputation (mais ne régénère pas les membres tranchés). Consommation de chakra : très forte. Prend tout le tour de l'utilisateur, aucune autre technique ne peut être employée. - rang S : idem rang A, mais les soins sont plus rapides et l'utilisateur peut utiliser d'autres techniques durant ce tour, comme normalement
J’espérais vraiment que Sanada aille bien, mais il était difficile de me concentrer sur lui, surtout quand elle disait des trucs aussi étrange. Elle était une vieille dames ? Ca collait avec le peu que j’avais récolté, mais ça n’en était pas pour autant étrange. J’aurais bien eu quelques questions, mais elle me priva de la parole en appuyant sans doute de façon raisonné, mais avec force sur mon ventre. Me tendant alors sans vraiment pourvoir le contrôler, elle me demanda de ne plus bouger pendant qu’elle s’occupait de l’hémorragie et le moins que l’on puisse dire c’était bien que la chaleur salvatrice de son chakra dans mes entrailles me fit un bien fou. J’avais l’impression de plonger dans un bain chaud, d’être enroulé d’une couverture bouillante… Me détendant presque aussitôt, mon corps retombait assez lourdement contre le lit alors que ma conscience commençait à m’échapper. Elle reprit la parole, expliquant que c’était mon foie, mais qu’il n’y aurait rien de grave, qu’il fallait juste faire attention à ce que je mangeais, et à ne pas m’entrainer.
À ces mots, je me redressais un peu et ce malgré la couverture qu’elle venait de me mettre. Je ne pouvais pas attaquer la dernière épreuve ainsi, j’allais… J’allais me faire tuer. Alors non, je n’allais pas mourir pendant l’examen, du moins je l’espérais, mais si j’échouais, car je ne pouvais qu’échouer dans l’état, ça serait catastrophique. Je ne pouvais pas. Avalant donc cette cuillère de sucre, je lui répondis par politesse, « Sans Sanada j’étais mort, il a été entravé par le poison en début d’épreuve, mais une fois qu’il a réussi à éliminer le poison, il a clairement était au dessus. » et sur ça je ne mentais pas, j’avais… J’avais été nul, terriblement nul. « Mais… Je m’en fiche de la nourriture, mais je dois m’entraîner… C’est quoi les risques ? Au pire ça va lâcher, mais je vais pas mourir ? » je sais que le bon sens aurait du me pousser à ne même pas envisager ça, mais soyons honnête, j’avais vu la différence de niveau, j’avais compris à quel point je ne pourrais pas m’en sortir, déjà si je me retrouvais face à Sanada… Ca serait terriblement préjudiciable, je ne pouvais pas gagner contre quelqu’un me privant de la vue par un simple nuage. J’étais foutu. « Si je m’entraîne que sur du Raiton et pas de Taijutsu ou d’autre conneries physique, ça ira ? », je la regardais un peu désespérer alors qu’elle était près du bureau.
Je ne perdais plus de sang, mais j’avais encore un peu mal, du moins trop mal pour jouer aux crétins en étant pas parfaitement honnête, « Je vais me faire tuer par mes parents et mon chef de clan si j’échoue encore, je m’en fous d’être blessé, je veux juste savoir si y’a une chance que j’arrive à finir un entrainement. » bien au-delà de mourir, j’allais surtout me faire renier, ça ne serait pas une grande perte en sois, mais par orgueil je voulais leur prouver qu’ils avaient tords. Et ce n'était pas dans l’état actuel des choses que je pourrais montrer quoi que ce soit à qui que ce soit.
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"Le risque, c'est simplement que tu y laisses ta peau pendant la dernière épreuve" lui répondit-elle calmement, comme si aucune émotion n'accompagnait ses paroles. Elle sortit du tiroir de son bureau des bandages ainsi que deux fioles qui contenaient respectivement un liquide transparent et une sorte de pâte verdâtre.
Quand elle revint vers l'Uchiha, elle leva son bras pour appuyer sa main contre son buste afin de le forcer à se rallonger, lui qui s'était levé pour lui parler. "T'entraîner ne te tuera pas sur le coup, non, mais peut-être à petit feu. Si tu restes avec une blessure de cette ampleur sans la laisser reposer quelques jours, ton foie pourrait être gravement fragilisé à l'avenir et pourrait lâcher lors de ton prochain combat. Et ce, même si tu as la meilleure des médecins qui s'occupe de toi." On voyait souvent les docteurs prononcer cette dernière phrase pour rassurer leurs patients, pour leur faire croire qu'ils étaient entre de bonnes mains. Mifuyu, quant à elle, croyait chacun des mots qu'elle prononçait. Tant qu'elle ne rencontrerait pas de chirurgienne plus talentueuse qu'elle, elle resterait la meilleure que le Sekai n'ait jamais connue.
"Je ne t'interdis rien, lui dit-elle de la voix mature et détachée que prenaient parfois les grandes personnes quand elles s'adressaient à un enfant qui refusait d'écouter. Il faut que tu restes immobiles le plus possible, après libre à toi de te flinguer si c'est ce que tu souhaites."
Quand il mentionna la menace que représentait ses parents, la vieillarde ricana un bon coup. Heureusement qu'on pouvait compter sur les Uchiha pour préserver les traditions ! Eux savaient y faire avec leurs gamins, c'était pas comme tous les ramollos qui traînaient dans le village ! Cette crainte était saine au développement d'un jeune shinobi. "Remarque, j'te souhaite de tomber sur un gosse du village, auquel cas t'auras pas de risque, c'est pas ces mollassons qui vont te tuer et tu pourras faire plaisir à papa et maman" répondit-elle avec cynisme et humour. "Enfin, t'en as quand même un ou deux qui pourraient te faire mal, mais pas plus. Je fais de mon mieux avec Sanada." Même si à entendre l'autre parler, son apprentissage ne servait pas à grand chose... Empoisonné tout le long de l'épreuve, il avait fait fort ce gamin. C'était à se demander pourquoi elle faisait tant d'efforts pour lui. Ah oui, pour l'utiliser comme un pion pendant sa guerre.
Elle ôta ensuite le petit capuchon de liège qui bloquait l'entrée de la première fiole. Elle prit un coton et souleva légèrement la couverture qu'elle avait elle-même déposée sur l'adolescent. "Ca va piquer, alors tache de rester calme, d'accord ?" Elle versa la solution translucide sur la matière douce et l'appuya doucement au-dessus de ses abdominaux naissants. Déjà, il devait sentir une brûlure dévastatrice et pourtant nécessaire pour éviter tout risque d'infection. L'Omura entreprit ensuite de frotter plus vigoureusement la plaie, en appuyant pour bien faire pénétrer le liquide. Aucun produit plus performant n'avait été inventé à l'époque, aussi elle avait besoin de répandre son alcool généreusement pour qu'aucune cellule ne soit délaissée. Quand ce fut fait, elle essuya sa plaie avec un tissu blanc d'une propreté immaculée. Enfin, elle ouvrit le second flacon pour en sortir la pommade, qu'elle versa directement sur la blessure avant de lentement l'étaler par des gestes circulaires avec une grande douceur, presque maternelle. Non pas qu'elle ressentait de l'affection pour lui, c'était simplement son boulot de médecin. Elle souleva son bassin pour bander largement l'intégralité de sa blessure afin de la préserver des bactéries extérieures et de l'empêcher de se rouvrir à chaque fois qu'il se penchera pour ouvrir sa braguette.
"Bon, voilà. Tu te reposes encore un peu et tu seras libre de filer. Je t'ai fait un joli paquet autour de ta plaie pour la protéger, mais elle n'est pas encore guérie. Une lésion du foie, c'est sérieux. Cela demande un peu de temps à se résorber, ou une opération, mais j'aimerais qu'on ait pas à en arriver là. Crois-moi, toi non plus."
Si le risque c'était la mort, alors ca devrait aller, j'avais vu pire... Enfin en soit non, mais l'humiliation de perdre face à mon clan... Je ne m'en remettrais pas. Alors je me reposerais, comme elle l'avait indiqué en me repoussant contre le lit, mais pas maintenant, je le ferais après tout ça, quand mon avenir ne serait plus en jeu. Souriant douloureusement à son arrogance, je hochais la tête quand elle ajouta qu'elle ne m'interdisait rien, mais qu'il fallait que je reste immobile si je ne voulais pas me flinguer. Elle était étrange et semblait vraiment bien plus vieille que son âge, ce fut un peu plus évident quand elle critiqua les genins de son village et le plaisir que je voudrais faire à mes parents. Un instant j'eus envie d'être arrogant, j'eus envie de lui dire que mon clan n'avait rien d'un objectif, d'une raison honnorable pour se battre, mais elle m'effrayait, elle m'effrayait réellement et le simple fait qu'une femme comme ça puis être en charge de quelqu'un comme Sanada... Je ne le connaissais sans doute pas assez, elle avait peut-être su faire des dégâts, mais ca me semblait si... Impossible. Oui, je voulais continuer à croire qu'il n'était pas affecté.
N'ayant pas vraiment le temps de commenter de toute façon, elle m'informe que ce qu'elle va faire va piquer, mais que je devais rester calme. Rester calme ? J'avais l'impression d'imploser. Essayant donc de rester stoïque, c'était compliqué, vraiment compliqué, surtout qu'elle y allait franchement. Elle finit par bander la blessure - non sans me soulever sans difficulté - avant de me laisser tranquille. J'allais finir traumatisé par les gamines sérieusement. C'était l'enfer. « J'essaierais de faire attention. » soufflais-je alors, même si je savais déjà que ca serait vain tant j'avais besoin de gagner en puissance. « Merci. » ajoutais-je alors, le regard toujours planté sur elle. J'allais être mal poli, je le savais déjà, mais là, c'était plus fort que moi, « Pourquoi vous... Vous n'êtes pas une enfant je me trompe ? » on demandait jamais son âge à une femme, mais elle, elle était si étrange que ça ne compterait sans doute pas. Elle était un mystère et elle semblait en attendre beaucoup de Sanada aussi. Il n'avait aucun compte à me rendre, mais moi si alors, si je pouvais le mousser un peu.
« Je pense que Sanada pourrait faire plus que me blesser... Je sais pas ce qui a pu vous décevoir, mais vous n'avez pas l'air heureuse après ce que j'ai dit. » je me trompais sans doute, mais je savais lire la décéption, la colère, la haine envers quelqu'un et là, il y avait eu un truc, « Si il s'était pas fait empoisonner par un Jonin encadrant l'épreuve, il aurait pu s'en sortir sans moi, il maitrise la météo, c'est génial comme capacité ! » déclarais-je avec autant d'enthousiasme que je pouvais. J'espérais ne pas empirer les choses, mais j'espérais surtout qu'il n'ai pas à subir à cause de mes révélations. Il méritait mieux que quelqu'un doutant de lui... Enfin c'était que des suppositions de gosses mal aimé par sa famille... Ca ne valait rien.
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Mifuyu, ayant terminé son service, s'apprêtait à quitter la salle pour laisser le gamin à l'éventail se reposer un peu. Elle ne lui dirait pas au revoir car, à voir comment il avait réagi à ses indications, il avait visiblement l'intention de s'entraîner. Elle sourit. C'était inconscient, dangereux, vain, mais au moins il semblait échapper partiellement au stéréotype de la jeunesse fainéante et incapable. Comme quoi, il restait quelques types en état de se battre, chez les Uchiha. Elle n'en avait pas réellement douté à vrai dire, puisque s'il existait un clan dont l'arrogance et la fierté pouvaient égaler – si ce n'est surpasser – celles de la Sorcière, c'était bien la famille aux pupilles légendaires. "J'y pense, tu transmettras les amitiés d'Omura Mifuyu à ton dirigeant" lui dit-elle d'ailleurs. En effet, elle ne connaissait pas personnellement Kagami mais avait déjà eu affaire à ses prédécesseurs et l'avait donc rencontré à cette occasion. Même les Uchiha, parfois, avaient eu besoin de l'aide des Omura qui, par éthique, n'acceptaient de les aider qu'en échange d'une grosse somme d'argent. Le clan à l'éventail n'était pas le plus apprécié, certes, mais cela n'avait jamais dérangé l'ancêtre et elle était d'ailleurs connue pour cela.
Elle allait saisir la poignée pour franchir la porte de la chambre quand elle fut interpellée par le garçon, qui lui demandait son âge. Un tantinet agacée, la Sorcière demeura toutefois calme et cordiale. Depuis le temps, elle avait l'habitude qu'on lui pose la question et cela ne la dérangeait presque plus car, bien souvent, une fois qu'ils connaissaient la vérité, les petits curieux n'osaient plus lui poser ce genre de questions irrespectueuses. "Oh non je ne suis point une enfant, mon petit. J'ai un âge que tu n'atteindras jamais si tu ne traites pas tes blessures avec un peu plus de sérieux" tacha-t-elle de lui répondre avec humour.
L'Uchiha enchaîna avec une question sur Sanada, son élève-cobaye. Elle eut cette fois un sourire légèrement gêné. "Je te trouve bien curieux, pour un shinobi. Attention, à force de fouiner un peu partout, on risque de se retrouver en bien mauvaise posture." Ce n'était pas une menace, après tout elle n'avait aucun intérêt à le faire puisque l'adolescent ne représentait pas un danger à ses plans. "Prends cela comme un conseil dispensé par une vieille dame qui a connu son lot de morts stupides."
Elle ouvrit finalement la porte pour signaler de manière implicite que la conversation touchait à sa fin. Sa relation avec son élève, ses attentes et ses déceptions ne regardaient qu'elle, d'autant plus qu'elle doutait qu'un gamin qui ne craignait pas la mort – sans doute car il n'avait pas connu la guerre, bien choyé dans le cocon confortable tissé par ses ancêtres illustres – puisse comprendre l'esprit torturé et sinistre de la Sorcière. Tandis qu'elle sortait, elle se retourna une dernière fois pour faire taire ses interrogations.
"Maîtriser la météo, c'est impressionnant, c'est sûr. Mais vous, les jeunes, vous devriez faire attention. Le Ninjutsu n'est que poudre aux yeux. Regarde, malgré ses capacités hors normes, le petit n'a pas été capable de résister à un poison et n'a servi à rien. A trop se concentrer dans les artifices esthétiques, on finit par se perdre. L'art ninja, le vrai, est discret et mortel. Maintenant, repose-toi un peu. On viendra te chercher quand tu pourras sortir."
Parfaite maîtresse de son timing, elle referma la porte derrière elle à la seconde où elle termina sa tirade. Elle disparut donc du champ de vision du garçon avec la même discrétion dont elle parlait, celle qui faisait du shinobi l'arme létale qu'il était.
Elle ne doutait pas qu'elle le reverrait dans quelques jours, avec de nouvelles blessures. Mais elle ne s'en faisait pas pour lui. Son esprit était ailleurs : Sanada serait-il à la hauteur ? Etait-elle sur la bonne voie ? Il allait devoir le lui prouver pendant la dernière épreuve.