De l'électricité dans l'air feat. YAMANAKA Jinpachi
" La véritable force commence par la sagesse. "
Combien de temps s'était-il écoulé depuis ce jour? Combien de rêves avaient hanté les nuits de la jeune femme? Combien de fois avait-elle dû se réveiller en sueur avec l'horrible sensation de sentir ses doigts se promener sur sa peau ou bien son odeur? Elle n'avait jamais parlé, jamais nommée l’innommable, ni à son frère, ni dans ses rapports. Un secret qu'elle portait dans sa chair et qu'elle comptait bien enterrer avec l'homme concerné quand elle l'aurait enfin retrouvé. Mais d'ici là, elle devait s'entraîner et devenir bien plus forte encore qu'elle ne l'avait jamais été. Sa vie, elle l'avait principalement passé à vouloir améliorer des techniques qui pourraient en sauver d'autres. Aujourd'hui, elle cherchait à s'aiguiser pour en détruire une. Une unique. Étouffer cette voix lancinante. Arracher ses yeux rougeoyants. Effacer ce sourire.
Son visage de haine et de colère, elle le gardait au fond d'elle. Pour le monde, elle devait rester telle qu'on la voyait : une élégante jeune femme aux yeux d'un noir si profond que l'on pourrait s'y perdre, une kunoichi prête à aider son prochain en lui apportant tout son soutien. Cela faisait partie d'elle. Mais dans l'ombre, un autre visage se tapissait et grandissait avec une amertume qu'elle cherchait à contrôler et à dépasser.
Loin de son village bien que toujours sur ses terres, Yuriko avait fait le choix de s'isoler quand le poids de ses douloureux souvenirs se faisait plus oppressant. Elle avait d'ailleurs trouvé une zone un peu reculée avec une grotte, sans doute abandonnée par un ours, qui offrait un refuge relatif mais à l'abri des éléments. Une rivière coulait non loin de là et lui permettait de se rafraîchir au besoin. Pour le reste, l'endroit était assez boisé pour qu'elle n'attirât pas l'attention. Il fallait se perdre pour tomber ou bien être attiré par les fumées de son feu de camp. Elle avait ainsi tout le loisir de s'abandonner à ses exercices et à sa fureur sans qu'elle ne prenne le risque de blesser qui que se soit.
Ce jour là, les nuages étaient gris et l'air humide. La pluie se faisait sentir mais cela ne pouvait arrêter une femme aussi acharnée. N'ayant aucun mannequin d'entraînement, ce fut un arbre qui lui servit d'adversaire. Elle visualisait parfaitement dans son esprit la stature d'un homme et chaque coup qu'elle donnait ciblait des centres vitaux. Plus elle frappait, plus le bois marquait, tout comme la jointure de ses mains.
* Ce regard... le voilà enfin. Que j'aime ces yeux ma chère. *
Yuriko s'arrêta lorsque ce souvenir revint à la surface. Elle secoua la tête pour le chasser de son esprit, et reprit aussitôt.
* Vous me donnez tellement envie de vous briser.... vous et votre corps de poupée... *
Encore un. Le regard de la kunoichi se durcit mais cette fois-ci elle ne s'arrêta pas. Elle frappait inlassablement avec plus de force à chaque coup. Au même moment, comme si le ciel était en accord avec son cœur, la pluie commençait lentement à tomber, avant de se mettre à battre comme ses coups.
* Vous êtes faites uniquement pour vous épanouir sous le sang. J'attends avec impatience le jour où vous viendrez pour le mien. *
Ses poings s'abattaient avec acharnement, coup par coup, avec une violence qu'il était difficile d'imaginer dans le corps d'une si frêle jeune femme. Pourtant, elle frappait encore et encore jusqu'à avoir les mains en sang.
* Nous allons pouvoir jouer en tête-à-tête maintenant. *
La jeune femme cessa brutalement. La pluie tombait fortement, elle était trempée jusqu'aux os et ses cheveux noirs ruisselaient comme un torrent. Ce n'était pas raisonnable de rester là mais le froid anesthésiait la douleur, la pluie effaçait les larmes. Il ne fallait pas qu'elle se laissât dévorer par les flammes de la rancœur... mais elle se consumait déjà.
Ce fut alors à cet instant qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Elle tourna la tête, le regard vide, au moins un instant avant de reprendre pied avec la réalité. Qui était-il?
Raijin semblait enragé aujourd'hui. Le temps était d'une rare fureur, la pluie, la foudre, le tonnerre, tout ce qui sentait était que l'orage grondait. Je me trimballais avec ma vieille carcasse dans le Pays du Feu. Je me sentais de plus en plus lourd, car le chemin devenait de moins en moins apte à la marche. Je me sentais bizarrement dans mon élément, Raijin était furieux et Inari dans pleurait à chaude larme de son immense pouvoir. Mes cheveux blonds en pic se retrouvaient à s'étaler le long de mon front, c'était rare et ma tenue se collait de tous les côtés sur mon corps. Je me sentais dans mon élément et mon sang bouillonnait de bien des côtés.
Ma peau dégoulinait, mais mon cœur criait, il criait l'envie de se mesurer au Dieu de la foudre. Il voulait, il rêvait de voir l'incarnation de Raijin. Un être remplie de foudre et d'une puissance extraordinaire à la rigueur, il aimerait pouvoir obtenir le pouvoir de ce Dieu de la foudre et faire de sa puissance une réputation quasiment divine. Je ne savais pas réellement ce que je faisais dans les environs, je déambulais comme un fantôme, ma démarche fantomatique ressemblait à l'errance d'un fantôme dans un cimetière. Je marchais sans but, je marchais simplement comme s'il n'y avait que ça dans la vie. J'entendis un bruit, une flopée de bruit qui me donnait envie de m'approcher, mais simplement par curiosité. J'entrapercevais au fond du chemin, une femme. Elle était tellement pleine d'eau, mais ce qui était très étonnant, c'était ce qu'elle faisait. Elle frappait un arbre, elle le frappait d'une manière si violente, je n'avais jamais vu une femme frapper de la sorte. Elle était d'une puissance hallucinante, je plaignais en quelque sorte ce pauvre arbre et je pouvais en quelque sorte comprendre les larmes d'Inari.
Alors qu'elle était bien absorbée dans cette pratique. Elle se mettait soudainement à me regarder, elle m'avait remarqué dans la tempête. Je m'adossais à un arbre et dis d'un ton très calme :
« - N'avez-vous pas honte de maltraiter cette pauvre création d'Inari ? Un arbre, voyez-vous mademoiselle, je trouve ça à la limite du raisonnable d'attaquer une créature qui ne pouvait guère se défendre. »
Mon ton se faisait plus piquant à la fin de ma phrase. Mon corps se mit à se mouvoir par lui-même et mes mains se mirent à danser vers le ciel comme tendu et appelant les cieux :
« - Que Raijin m'en soi témoin ! Je serais le bienfaiteur qui protégera Inari ! »
Mon allure de fantôme se mettait à se mouvoir étrangement. J'agissais étonnamment, étrangement, même si j'avais l'habitude des combats et de jurer sur les dieux. Mais c'était étrange, Jin n'était pas lui-même, je n'étais pas moi-même, car je parlais de moi parfois à la troisième personne ce qui ne m'arrivait quasiment jamais. J'avais cette étrange impression d'halluciner, mais oui, c'était bien ça. J'hallucinais quelque peu, c'était mon problème en cet instant. L'opium, faisait effet dans mon sang et enivrait chaque partie de mon corps. Je me retrouvais gorgé de cet effluve spéciale qui était mon secret, mon secret le plus profond. La drogue, cette addiction qui enserrait mon pied, enfin ma cheville comme un boulet, mais cette sensation de manque était parfois trop grande et il était plus aisé de se droguer, de se consommer dans un instant de plaisir maximal.
Parler des dieux, les voir pleurer, les imaginer être présent, vouloir les affronter et les voir ce n'était que lorsque la drogue s'amusait dans mon sang que cela m'arrivait. En cet instant, je voyais cette femme comme une shinigami, comme une impie qui tentait de détruire ce que la Terre avait créé. Mon âme se mit à s'animer d'une force étrange :
« - Très chère shinigami, je tiens à vous préciser que je pense que les femmes ne devraient pas être sur un champ de bataille, mais dans une maison. Elle devrait s'occuper des enfants et du ménage et surtout une monstruosité ne devrait pas se trouver sous la pluie. »
La drogue faisait de plus en plus son effet. Je n'allais pas attaquer, mais je ne faisais que vociférer.
Tadake Yurikô
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" La véritable force commence par la sagesse. "
Le bras tendu et le poing fermé contre le tronc de l'arbre, le geste de la kunoichi donnait l'impression d'avoir été arrêté par le temps. La pluie n'avait de cesse de tomber alors que son visage s'était tourné vers l'inconnu qui lui parlait avec un étonnant détachement. Le discours qui lui tint alors lui semblait un peu incohérent à ainsi nommer les dieux. Peut-être essayait-il simplement de faire un bon mot? Alors qu'il affirma être le défenseur de la nature, la jeune femme ramena son bras vers elle alors que des gouttes de sang sur les jointures de ses doigts se nettoyaient avec les larmes du ciel.
" Très chère shinigami, je tiens à vous préciser que je pense que les femmes ne devraient pas être sur un champ de bataille, mais dans une maison. Elle devrait s'occuper des enfants et du ménage et surtout une monstruosité ne devrait pas se trouver sous la pluie. "
Les cheveux de Yuriko encadraient tristement son visage et ses yeux noirs ne quittèrent pas la silhouette massive de l’inopportun. Les propos qu'il tenait, le ton de sa voix, l'écart entre la faute reprochée et la réalité... Cet homme n'était pas clair.
" Vous prétendez être le défenseur des créations d'Inari, mais vous ne leur accordez que bien peu de foi en les imaginant si faibles. Vous faites bien plus de tort à votre déesse en suggérant que ces créations sont faibles qu'en me témoignant votre mépris. "
Yuriko posa alors sa main sur le tronc qu'elle martelait jusque là.
" Est-ce que cet arbre vous parait si fragile et sans défense? Si tel avait été le cas, il n'aurait jamais pu grandir, ni renforcer son écorce par le jeu du temps. Je le maltraite? Non. Il est mon compagnon d'entrainement car je le sais plus fort que n'importe quelle autre créature et que je ne lui ferais qu'un moindre mal. "
La jeune femme présenta ses poings abîmés.
" Il est bien plus féroce que moi. Et que Raijin m'en soit témoin, si je lui avais fait la moindre offense, il m'aurait foudroyé sur le champs. "
Le tonnerre gronda brutalement comme pour soutenir les propos de la jeune femme.
Yuriko s'avança d'un pas assuré vers l'inconnu qui imaginait en elle une créature d'outre-tombe et se posta devant lui sans se montrer impressionnée. Elle plongea ses pupilles noires dans celles de cet inconnu qui se permettait de la juger sans la connaître et réduisait son statut social avec une misogynie qui aurait pu la rendre folle dans une autre circonstance. Mais quand elle le vit, elle comprit. Elle était médecin et certains signes ne trompaient pas.
" Il est bien mal placé de votre part de me traiter de monstruosité alors que visiblement vous semblez avoir besoin de paradis artificiel pour ne pas affronter le monde réel. Ou peut-être ne supportez-vous pas l'idée qu'une femme soit capable d'échapper à votre contrôle ou même soit plus forte que vous? Ainsi, en la cantonnant à des tâches subalternes, vous ne le saurez jamais. "
Le ton de la jeune femme n'était pas agressif mais froid. Sur ces paroles, elle lui tourna le dos et se dirigea vers son abri de pierre où se tenait le petit feu de camp qu'elle avait allumé. Ce dernier n'allait pas tarder à s'éteindre avec cette humidité.
" Ne restez pas sous la pluie... sinon ce n'est pas une shinigami qui viendra vous emporter... "
Le flou des images était de plus en plus présent. Je me demandais ce que je faisais là, cette jeune femme avait en plus le toupet de répondre. Son inconscience me faisait peur. Elle n'avait rien compris de la personne à laquelle elle parlait. Moi, j'insultais Inari, elle disait que les dieux étaient avec elle. Mon rire se mettait à résonner d'une manière tonitruante :
« - J'insulte Inari en la traitant d'aussi faible. Je ne pense pas, il y a des manières d'être respectueux envers un arbre. Lui avez-vous demandé s'il acceptait de recevoir vos coups ? Je ne pense guère, pourquoi le ciel pleure de ses larmes ? Pourquoi il pleure des larmes de boues ? Si ce n'est de dire qu'il n'est pas d'accord. Le ciel pleure à l'entente des cris de cet arbre. »
Elle me parlait de défense, elle me parlait du fait que ses poings sont ensanglantés. La vision d'une femme avec du sang me répugnait de plus en plus. Elle était faible et elle essayait par cette vision faire comprendre qu'elle était forte. Quelle démonstration d'une ville masculinité qu'elle n'avait pas. À croire que comme Ao la plupart des gens ici-bas voulaient montrer sa puissance sur un sexe qui n'était pas le sien. Plus fort qu'elle, je m'esclaffais d'un rire moqueur :
« - En même temps permettez moi de dire que la plupart des choses dans ce monde est plus fort que le sexe féminin. Par contre, je ne suis pas d'accord avec votre point de vu. De votre point de vue, si je m'arrête cueillir une rose, elle me pique de son épine. Je lui offre un hommage en la cueillant et en la privant de sa terre natale ? De son socle et je la condamne à mort ? Vous me dites que frapper cet arbre, c'est l'honorer. Êtes-vous sotte ? Avez-vous promis quelque chose en échange de cet entraînement, une offrande qui permettrait d'apaiser la souffrance d'Inari ? »
Puis elle expliquait que si elle avait offensé Raijin, elle serait foudroyée sur-le-champ. Cela pouvait bien arriver maintenant, je souriais d'un sourire diabolique :
« - Si, je vous disais qu'il est possible que Raijin m'ait envoyé pour vous asséner cet éclair ? »
Soudain, la goutte de sueur dont mon front s'était paré venait de tomber sur le sol. La pluie coulait sur mes tempes. Je voyais de plus en plus flou. Elle me parlait de paradis artificiel, de monstruosité, un instant, son visage se transformait d'un monstrueux aspect. Une femme plus forte que moi, en effet, c'était possible, dans une certaine mesure Sayuri pouvait me battre d'une manière assez brutale. J'arquais un sourcil et me mettais à parler d'une manière assez distante :
« - Comment dire, je sais très bien que des femmes peuvent me surpasser dans un art qui n'est pas le mien. Un paradis artificiel, tout simplement, car le monde ici est simplement un simulacre de ce qu'on espérait trouver. Il n'est rien qu'un déchet et j'ai besoin d'un paradis artificiel tout simplement pour ne pas perdre espoir en ce monde. Une monstruosité, car tu as fait pleuré Inari et pour cela, c'est impardonnable. »
Elle m'invitait à ne pas rester sous la pluie, la fille du feu semblait attendre quelque chose de moi. Je ne savais guère quoi faire, mais j'acceptais étrangement. Je la regardais :
« - A quoi cela vous servait à frapper cet arbre ? »
Tadake Yurikô
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" La véritable force commence par la sagesse. "
La jeune femme portait sur l'inconnu un regard un peu éteint, surtout parce que ces paroles n'avaient que peu de sens et ne trouvaient aucun écho en la jeune femme. Elle n'avait pas l'esprit à se quereller avec un être sous l'emprise de substances illicites mais ils faisaient tout pour la provoquer comme s'il s'agissait d'un jeu. Et il jouait visiblement très bien.
" En même temps, permettez moi de dire que la plupart des choses dans ce monde est plus fort que le sexe féminin. Par contre, je ne suis pas d'accord avec votre point de vu. De votre point de vue, si je m'arrête cueillir une rose, elle me pique de son épine. Je lui offre un hommage en la cueillant et en la privant de sa terre natale ? De son socle et je la condamne à mort ? Vous me dites que frapper cet arbre, c'est l'honorer. Êtes-vous sotte ? Avez-vous promis quelque chose en échange de cet entraînement, une offrande qui permettrait d'apaiser la souffrance d'Inari ? "
Même si la pluie était battante et même si le tonnerre grondait, il fut facile de noter le soupir qui s'échappa des lèvres de Yuriko. Elle secoua même la tête de désolation face à un tel argumentaire.
" Vous me faites perdre mon temps et vous ne faites que vous écoutez parler. "
Il était toujours compliqué de discuter avec un individu dont le fil de la pensée ne suivait pas de logique. Soit était-elle tombée sur un homme véritablement fou, soit la drogue faisait bien son travail en morcelant son esprit pour lui faire quitter toute réalité. Cependant, elle ne relâcha pas sa vigilance et porta toujours sur lui son regard car il pouvait se monter imprévisible, voire même dangereux. La prudence demeurait toujours mère de sûreté et quand bien même son propre esprit était brumeux, elle ne pouvait se laisser aller.
" Comment dire, je sais très bien que des femmes peuvent me surpasser dans un art qui n'est pas le mien. Un paradis artificiel, tout simplement, car le monde ici est simplement un simulacre de ce qu'on espérait trouver. Il n'est rien qu'un déchet et j'ai besoin d'un paradis artificiel tout simplement pour ne pas perdre espoir en ce monde. Une monstruosité, car tu as fait pleuré Inari et pour cela, c'est impardonnable. "
" Vos paroles n'ont strictement aucun sens. Vous fuyez la réalité et vous voulez la défendre? Si tout n'est que déchet, si ce monde en est un, pourquoi vous vous soucierez des créations des dieux? Et si toute vie est une création divine, alors je suis aussi une de leur enfant, au même titre que vous. Quant à votre pardon, je n'en ai que faire. Je n'ai rien à me faire pardonner d'un être dont je ne connais ni le nom, ni les intentions pour se permettre d'interrompre mes entraînements. Et si le ciel pleure, c'est sans nul doute de votre bêtise à croire que vous trouverez le moindre soulagement dans les substances que vous prenez. "
Les paroles de la kunoichi pouvaient être dures et directes, mais il était inutile de prendre des pincettes avec un être qui paraissait si borné que celui qui se tenait impétueusement devant elle. Il cumulait la plupart des choses qui l’insupportaient : il était misogyne, bruyant, grossier. Il venait briser son instant de solitude où elle désirait se recentrer sur elle-même et ses objectifs. Voilà qu'il débarquait de nul part, emmenant avec lui une pluie diluvienne.... Pourtant, bien qu'il semblât agaçant, elle ne se montra pas méprisante pour autant. Elle n'irait pas dire qu'elle avait pitié de sa situation, mais peut-être... peut-être qu'elle comprenait ce qu'il cherchait à fuir. Même si elle ne pouvait décemment soutenir la méthode.
" A quoi cela vous servait à frapper cet arbre ? "
La jeune femme ne répondit pas immédiatement et attendit d'être à l'abri pour cela.
" Je m'entraînais. "
Alors qu'elle lui prononçait ses mots avec désinvolture, elle prit sa longue chevelure dans ses mains et les essora comme si elle venait de sortir de son bain. La pluie l'avait trempé jusqu'aux os mais elle ne pouvait décemment prendre la peine de faire plus en compagnie d'un homme dont elle ne connaissait rien. Non pas par pudeur mais parce que ce n'était tout simplement pas approprié.
" Rapprochez-vous du feu. Vous allez gelé. "
Elle-même s'approcha du feu de camp et tenta vainement d'essorer également les tissus de sa tenue, avant de se résoudre d'attendre simplement que la chaleur des flammes puisse la sécher un peu. La pluie, elle, tombait de plus en plus fortement jusqu'à dresser un véritable rideau. Ils allaient rester coincer là un petit moment s'ils ne voulaient pas affronter les affres du ciel.
" Yuriko. Yuriko est le nom de celle que vous jugez sans connaître. Vous seriez bien aimable de m'appeler par mon prénom et non me traiter comme un monstre que je ne suis pas. "
Les yeux noirs de la kunoichi se portèrent alors sur Jinpachi.
" Et vous? Qu'est-ce que vous faites par ici? Il n'y a jamais personne dans ce coin reculé. "
Je ne faisais que m'écouter me disait-elle. N'était-ce pas le propos même de l'homme s'écouter parler. Elle avait beau dire ce qu'elle voulait, elle s'écoutait beaucoup elle-même. Un seul instant, elle ne s'était pas remise en question, je savais que mes propos n'étaient pas forcément les meilleurs, mais d'un autre côté, je savais que dans ces propos, il y avait également quelque chose de véridique de vrai et que c'était mon cœur mélangé à l'opium qui dans une overdose d'échange répandait un certain propos qui selon la jeune femme dénotait de toute vraisemblance. Elle s'énervait, elle avait cette façon de parler, cette tension dans chacun de ses mots. Je me demandais quoi faire, elle avait raison, mais elle avait également tort. Elle me demandait comment je voulais protéger ceux que je détestais. En même temps, ce n'était rien de plus qu'un peu d'espoir où il n'y en avait pas forcément de base. Ma main se bougeait dans les airs et je répondais :
« - Peut-être qu'en effet, je m'écoute beaucoup ! N'est ce pas le propos même de l'homme ? »
Je me mettais à rire et je dis d'une simple phrase :
« Ai-je dit que vous n'étiez pas un descendant de quelque chose ? Une création divine ? L'ai-je dit ? Au final, sans être méchant, j'ai l'impression de nous deux que celui qui cherche des sous-entendus dans des endroits et qui s'écoute beaucoup ça reste vous demoiselle. Le ciel pleure de ma bêtise, c'est possible. Il pleure également de votre innocence et de votre déraison. Je ne donne pas forcément mon nom comme ça et je ne connais pas le votre nom non plus. Et si j'ai besoin de ces substances qui êtes vous pour me le reprocher ? N'avez-vous jamais eu besoin de vous éloigner de la réalité pour une quelconque raison ? Qui êtes-vous pour juger mon addiction dites moi ? »
Mon ton se faisait à la fois plus colérique, mais également plus perdu, ces questions, je me les posais sans cesse. Pourquoi je me drogue ? Qu'est-ce que cela m'amenait ? Bordel, ma tête, elle tourne. Je n'arrivais pas à joindre deux pauvres idées correctement. Je ne sais pas vraiment pourquoi je me drogue, surtout que j'en ai honte personne ne le sait dans ma tribu, dans mon clan. Elle s’entraînait, il était vrai que travailler sa résistance et sa force contre un arbre ne semblait pas dénoter de jugeote. Elle m'invitait à m'approcher de son feu, je l'écoutais, même si l'eau et son drap ne me dérangeait pas plus que ça. Elle se présentait, c'était étrange, elle s'appelait Yuriko. Un simple prénom, mais qui semblait d'une beauté rare. J'arquais un sourcil et je répondais à ses questions :
« - Yamanaka Jinpachi m'dame. Je ne sais guère, j'errais dans les chemins l'air de rien. J'avais simplement besoin de marcher. Je crois que ça m'a aidé. Mais pourquoi ici, je ne sais guère, c'est peut-être également la drogue qui m'a fais venir par ici. Et vous comment connaissez vous cet endroit ? »
Mes mains s'approchaient lentement du feu pour me réchauffer et sécher les légères gouttes d'eau que j'avais sur le corps.
Tadake Yurikô
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" La véritable force commence par la sagesse. "
Il serait facile de tourner le dos à ce genre d'individu, si facile de ne pas y prêter attention et de fermer simplement les yeux. Toutefois, Yuriko était le genre de femme qui gardait les siens bien ouverts sur le monde qui l'entourait et l'horreur, elle en avait vu bien des formes et des visages. Elle refusait de se laisser engourdir l'esprit par les frivolités des drogues mais elle pouvait en cerner les tentations. Elle gérait les conflits qui l'habitaient d'une toute autre façon.
" Ai-je dit que vous n'étiez pas un descendant de quelque chose ? Une création divine ? L'ai-je dit ? Au final, sans être méchant, j'ai l'impression de nous deux que celui qui cherche des sous-entendus dans des endroits et qui s'écoute beaucoup ça reste vous demoiselle. Le ciel pleure de ma bêtise, c'est possible. Il pleure également de votre innocence et de votre déraison. Je ne donne pas forcément mon nom comme ça et je ne connais pas le votre nom non plus. Et si j'ai besoin de ces substances qui êtes vous pour me le reprocher ? N'avez-vous jamais eu besoin de vous éloigner de la réalité pour une quelconque raison ? Qui êtes-vous pour juger mon addiction dites moi ? "
Alors que ce dernier semblait se laisser prendre par une forme de colère dans le ton de sa voix, Yuriko, peut-être par un défi quelconque, s'approcha de ce dernier et plongea son regard noir dans le sien afin de répondre à sa toute dernière question.
" Je suis médecin. J'ai connu bien des hommes et des femmes qui se sont abandonnés à l'emprise de ces poisons pour bien des raisons. Je ne vous juge pas. Je ne fais que constater que cela ne vous tire certainement pas vers le haut. "
Notons cependant que la kunoichi avait savamment évité la question précédente. Elle profita d'ailleurs de la plus battante pour en écarter d'autant plus le sujet et invita son "camarade" à se mettre à l'abri. Elle essora ses cheveux, ses vêtements et se posta prêt du feu tout en tentant de maintenir un semblant de conversation. Il lui aurait été très facile de conserver le silence mais étrangement, elle les trouvait pour bien lourd ce jour là et voulait à tout prix éviter qu'une certaine voix vienne hanter son esprit. L'inconnu pouvait ainsi lui offrir, malgré son mauvais caractère, un semblant de paix. Ironique.
" Yamanaka Jinpachi m'dame. Je ne sais guère, j'errais dans les chemins l'air de rien. J'avais simplement besoin de marcher. Je crois que ça m'a aidé. Mais pourquoi ici, je ne sais guère, c'est peut-être également la drogue qui m'a fais venir par ici. Et vous comment connaissez vous cet endroit ? "
À cet instant là, la jeune femme ramena ses jambes vers elle, les entoura de ses bras et posa son menton sur ses genoux. Ses yeux se rivèrent sur les flammes dansantes du foyer alors que sa voix répondait de manière détachée. Elle avait un peu froid.
" J'ai toujours aimé me promener dans les vastes forêts pour profiter de leur calme. J'aime également l'éloigner de la foule et de la civilisation pour me retrouver avec moi-même. C'est le hasard de mes pas qui m'a fait découvrir cet endroit. Depuis, j'aime à y venir pour m'entraîner, parfois simplement m'écarter du monde. "
Un frisson la parcourut puis elle se mit à se frictionner un peu. Une nouvelle fois, elle porta son attention sur Jinpachi dont elle connaissait bien le nom, mais elle se garda d'en parler ou tout du moins, du fait qu'elle connaissait quelqu'un de son clan. Pour quelle raison? Parce qu'elle n'avait absolument pas idée de comment pouvait tourner cette rencontre et elle souhaitait conserver son amitié avec Sayuri.
" Les Yamanaka... c'est un clan connu, n'est-ce pas? Est-ce que ce que vous cherchez à fuir est en lien avec votre famille? "
Le regard de la jeune femme s'adoucit, avant qu'elle ne secoua la tête.
" Veuillez m'excuser. Ne me répondez pas. Cela ne me regarde pas. "
La kunoichi finit par tendre ses mains en direction du feu pour les réchauffer un peu.
" Appelez-moi Yuriko. Je pense que l'on peut aisément oublier les madames puisque nous sommes loin de la civilisation. "
Son regard se perdit une nouvelle fois dans les flammes, avant qu'elle ne posa une nouvelle question.
" Pensez-vous vraiment qu'une femme ne peut être assez forte? "
Un médecin, ces êtres qui pensent pouvoir guérir tous les maux du monde. Un simple utopisme qui traduisait un réel manque de sens dans une vie. Elle cherchait sûrement comme la plupart des gens un moyen de se racheter de créer un sens à sa vie. Elle pouvait dire que je fuyais ou autre. Cela ne me tirait pas vers le haut, cette femme était en plus une capitaine obvious. Je trouvais cela drôle, elle avait ce ton un peu moralisateur, mais d'un autre côté, elle gardait un côté nonchalant. Je la regardais et d'un air un peu flou :
« - Médecin voyez-vous. Je pourrais peut-être vous demander de me fournir de l'opium de par votre poste, vous devez en avoir accès, non ? Pourquoi avez-vous décidé de devenir médecin ? Un simple syndrome du sauveur, non ? »
Je la voyais se recroqueviller contre le feu afin de gagner un peu de chaleur. C'était vrai qu'il faisait un froid de canard. Mes mains, commençaient à se réchauffer petit à petit au toucher des voiles de chaleurs projetés par le feu. Le violacée de mes doigts, commençaient à s'en aller et le blanc normal un peu cadavérique commençait à revenir. Le froid, s'en allait et sa morsure se défaisait pour laisser place à la douce étreinte des voiles de chaleurs. Elle m'expliquait pourquoi elle avait décidé de venir ici et finalement, je pouvais comprendre cette façon de voir les choses. La société ne m'aidait pas, j'avais un peu de mal avec les gens. Il était vrai que je n'étais pas le garçon le plus sociable de mon clan et par définition mon clan n'était pas forcément un clan très sociable. Je la regardais et dis d'un air chaleureux pour une fois :
« - Je vois, c'est au final un peu ce que je souhaite. M'éloigner de toute société. La nature est sûrement une des plus belles choses sur terre. Comme tu as pu le comprendre, je n'aime guère qu'on fasse du mal à cette nature. Désolé pour mes propos de toute à l'heure. »
Elle parlait de mon clan ce qui avait tendance à piquer cette sérénité que j'avais gagné il y a quelques secondes :
« - Finalement, j'enlève mes excuses. Mon clan ne fuit pas, enfin ça dépend de qui tu parles. Je ne fuis jamais un combat, personnellement, je fonce plutôt dans le tas et les autres sont plus des gens qui réfléchissent avant d'agir. Excusez-moi très chère, j'ai un peu de mal avec les insultes détournés envers mon clan. »
Elle souhaitait que je l'appelle Yuriko. Je lui répondais :
« - Dans ce cas appelez moi Jinpachi et on oublie le vouvoiement. »
Pour la question sur les femmes, mes dents grinçaient, je m'approchais d'elle dans un élan pour me lever et me reposer à ses côtés :
« - On va dire, que j'ai une mauvaise image des femmes et de leurs faiblesses qui ont coûtés la vie à un proche. »
Je ne savais pas si c'était la drogue ou autre chose qui me faisait parler de cette chose dont je n'avais jamais vraiment parlé à quelqu'un surtout à une femme.
« - Et vous quel est votre plus grande peur ? »
Tadake Yurikô
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De l'électricité dans l'air feat. YAMANAKA Jinpachi
" La véritable force commence par la sagesse. "
Ce Jinpachi était d'une présence étrange et indéfinissable. Elle ne savait pas si le temps jouait sur son moral ou bien si elle était peut-être moins tranchante qu'à l'habitude, mais elle avait toutes les raisons du monde de s'offusquer des propos de ce dernier mais... elle demeurait calme.
" Médecin voyez-vous. Je pourrais peut-être vous demander de me fournir de l'opium de par votre poste, vous devez en avoir accès, non ? Pourquoi avez-vous décidé de devenir médecin ? Un simple syndrome du sauveur, non ? "
Cette simple petite pique fit naître un sourire en coin. Un sourire jaune bien entendu mais il faudrait bien plus que cette provocation pour avoir raison des nerfs de la jeune femme. Elle ne connaissait que trop le comportant des individus en proie au démon de l'artificiel et il n'était jamais bon d'entrer dans leur jeu. Il fallait être capable de leur tenir tête, tout en ne faisait pas preuve d'agressivité ou de jugement.
" Je ne suis pas devenue médecin pour entretenir les vices de mes patients. La seule chose que j'accepterais volontiers de faire est de vous aider à vous défaire de votre addiction à la seule condition que vous en ayez la volonté. Quand à la raison de mon choix de métier, il est bien plus personnel et moins héroïque que ce que vous laissez entendre. "
Les flammes du foyer donnèrent l'impression de danser dans son regard.
" Mon frère est né aveugle. Enfant, je trouvais injuste qu'il soit privé des merveilles de notre monde et je me suis promise que je trouverais le moyen de lui permettre de voir les mêmes choses que moi. Les couleurs, la nature, les visages de ceux qui l'entourent. C'était le point de départ de mon ambition. Est-ce que ma réponse vous satisfait? "
L'étonnant caractère du Yamanaka faisait l'effet d'un yo-yo. Il fut chaleureux quelques secondes, assez pour lui donner le temps de s'excuser... pour rapidement retirer ces mêmes propos car elle avait offusqué en abordant le sensible sujet de son clan. Il y avait visiblement des susceptibilités et des conversations à ne pas engager. Elle prendrait note de ne pas évoquer à nouveau ce problème ou au moins en d'autres termes moins tendancieux.
" Mon clan ne fuit pas, enfin ça dépend de qui tu parles. Je ne fuis jamais un combat, personnellement, je fonce plutôt dans le tas et les autres sont plus des gens qui réfléchissent avant d'agir. Excusez-moi très chère, j'ai un peu de mal avec les insultes détournés envers mon clan. "
Elle sourcilla quand il parla "d'insulte" car elle n'en avait pas l'intention.
" Je pense que vous m'avez mal comprise. Je n'insultais pas votre clan. Je me demandais simplement si votre addiction pouvait être liée à une quelconque pression clanique. Certains clans se conduisent avec rudesse envers leurs membres, et j'ai déjà eu à faire à des individus qui essayaient de supporter cela avec des artifices divers. Je pensais que cela pouvait être votre cas. Si vous avez interprété cela comme une offense, j'en suis désolée. "
Ce fut alors que la kunoichi lui demanda de l'appeler simplement par son prénom, sans fioriture, sans les grands mots de politesse. Juste son prénom. Il accepta cela sans difficulté et proposa même de faire preuve de plus de familiarité ce que la jeune femme accueillit avec un haussement d'épaules d'indifférence.
S'ensuivit la question de Yuriko qui était bien moins anodine qu'il n'y paraissait, bien qu'elle était plus une interrogation sur son propre cas qu'une recherche de réponse universelle. De plus, demander cela à un homme qui tenait des propos fortement misogynes, c'était comme tendre le bâton pour se faire battre. Jinpachi ne répondit pas immédiatement, se leva et vint s'asseoir à ses côtés. Étonnée de se rapprochement soudain, elle releva son menton pour l'observer.
" On va dire, que j'ai une mauvaise image des femmes et de leurs faiblesses qui ont coûtés la vie à un proche. "
Les yeux de la jeune femme brillèrent de plus de curiosité. Il y avait donc une raison réelle qui allait au-delà d'un banal rapport de force? Bien qu'elle trouvait un peu injuste d'acculer toutes les femmes pour l'erreur d'une seule. N'était-ce pas un peu extrême?
" Et vous quel est votre plus grande peur ? "
Assise à côté de lui, la konohajin semblait bien fragile, tremblante à cause du froid causé par ses vêtements encore mouillés. Pourtant elle n'était impressionnée que par la question de ce dernier dont il lui fallut quelques secondes pour réfléchir. Mais avant, elle ne put s'empêcher de le corriger, posant sur lui un regard plutôt bienveillant et un sourire au coin des lèvres.
" Je croyais qu'il fallait oublier le vouvoiement? "
La scène était assez cocasse. Ils se connaissaient à peine et étaient chacun à leur façon des individus introvertis. Une journée de pluie et de l'électricité dans l'air suffisait à les rendre plus bavards.
" Dans tous les cas, je ne suis pas certaine d'avoir la réponse à ta question. Mais peut-être que j'ai peur de moi-même. De découvrir jusqu'où je serais prête à aller pour retrouver... "
À ces paroles, d'un geste de la main, Yuriko dégagea sa chevelure sombre et montra une fine cicatrice qui descendait de derrière son oreille jusqu'à l'orée de sa poitrine. Généralement, elle dissimulait cette dernière avec un peu de maquillage ou tout simplement en se coiffant d'une certaine façon. De la même main, elle découvrit pudiquement un pan de sa veste pour montrer une autre marque qui se trouvait au-dessus de sa poitrine droite, plus profonde et plus marquée que la première.
" ... pour retrouver celui qui m'a fait ça. Cela remonte à plusieurs années mais... peut-être qu'au final, tu avais raison. Je suis une monstruosité en devenir. "
Elle n'était pas devenue médecin pour satisfaire les vices. Elle était ce genre de personne à avoir une bonne âme, cependant, c'était compliquée de se dire qu'il n'y avait aucun attrait narcissique dans cette vocation. Finalement, je n'avais pas tort, si elle était devenue comme ça, c'était pour aider son frère qui était aveugle. Je me demandais ce qu'on pouvait comprendre au monde sans avoir l'attrait de ses yeux, pauvre frère, mais en même temps, il était chanceux, car il devait avoir développé des oreilles super fines, je la regardais et dis d'un ton froid, mais simple :
« - Je comprends, finalement il y a bien une part égoïste dedans, mais également une raison assez profonde et altruiste à tout ça. Certes, cela ne fait pas de vous une grande héroïne, mais cela fait de vous une sœur agréable. Pour ce qui est de mon addiction, je ne sais pas si j'ai envie de l’arrêter, je ne sais pas si j'arriverai à surmonter le monde faible comme il est sans drogue. »
Elle se demandait si mon addiction provenait d'une quelconque pression clanique. Je me mettais à rire d'un rire franc et massif, j'avais rarement rigolé de cette manière récemment en même temps, le problème venait que je me laissais peu de temps à la rigolade et sans une certaine carapace. Bordel, je me laissais aller à des confessions qu'est ce qui m'arrive. Par Raijin, le tonnerre gronde au fond de mon âme, mais j'ai du mal à le laisser aller. Je repris et disais d'un ton nonchalant :
« - Mon clan n'a pas vraiment de pression sur moi. Je suis plutôt la presse qui presse les autres. Je suis du genre à forcer les gens à s'entraîner de manière assez ardue. La pression vient plutôt de mon passé, j'ai perpétuellement cette impression d'avoir un foutu boulet à la cheville. »
La pluie dégoulinait le long de mes tempes. Le feu me rappelait que j'étais très bien réveillé. Elle semblait m'écouter de manière assez intensive, j'étais clairement bizarre aujourd'hui. Je regardais la jeune femme :
« Désolé pour le vouvoiement, c'est assez compliqué d'arrêter une fois que le tic verbal est pris ! »
Puis elle m'expliquait sa peur, elle avait peur d'elle-même. Elle avait peur de ce qu'elle était devenue après cette immense cicatrice sur son corps. J'étais un peu estomaqué, elle était d'une beauté rare et sa peau qui faisait penser à une porcelaine, était quasiment fissurée comme si elle allait se casser d'un moment à l'autre, mais ça lui donnait un peu de charme, enfin beaucoup. Elle s'était laissé aller à donner sa plus grande peur, je me devais par respect de lui raconter la mienne :
« - Cette cicatrice fait de toi une survivante et j'aime bien cet aspect. Tu vois ma cicatrice sur mon visage, c'est un éclair qui me l'a fait, lors d'un entraînement elle reste pour moi le don du puissant Dieu Raijin. Pour ce qui est de ma plus grande peur, elle est plus profonde. J'ai Perdu mon père à cause de la faiblesse de ma mère et depuis, j'ai cette impression que les femmes devraient rester à la maison, pour le bien de tout le monde. Je sais que ça peut paraître débile, mais en même temps j'ai toujours entendu ça dans les sociétés patriarcales et surtout dans le monde des Shinobis. Pour résumé, ma mère a voulu me protéger d'une mort atroce et à abandonner mon père, mais j'aurais voulu continuer à me battre. Préférer mourir avec mon père que l'abandonner... »
Au fond de moi, j'étais toujours ce garçon impoli, maladroit, pauvre con et goujat. Cependant, je me trouvais bizarrement heureux en cet instant d'avoir ce poids en moins. Elle était spéciale, elle avait quelque chose qui me donnait envie de m'excuser de l'avoir appelé monstruosité, alors que je m'excusais très rarement et c'était déjà la deuxième fois en peu de temps :
« - Tu n'es pas une monstruosité, tu es juste une femme qui a un présent et qui a un passé et qui accepte de vivre avec celui-ci. Je pense que finalement, tu es simplement toi. »
Je posais ma main sur son épaule pour essayer de la rassurer, mais je ne savais pas trop comment faire ça.
Tadake Yurikô
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De l'électricité dans l'air feat. YAMANAKA Jinpachi
" La véritable force commence par la sagesse. "
Cet évènement, elle ne l'avait jamais évoqué avec personne, ni même son frère dont elle était si proche. Cela équivalait au fameux boulet que traînait Jinpachi qui avait ses propres démons. Le sien avait des yeux rouges qui les hantait parfois quand elle fermait les siens. Elle revivait parfois la douleur comme dans une transe morbide, percevant les visages aux regards vides de ces camarades qui avaient fait les frais de son sadisme. Elle sentait encore son odeur ou la devinait à des endroits où elle l'imaginait son ombre la suivre. Elle savait qu'il était là quelque part, à peut-être se jouer de nouvelles victimes et d'attendre qu'elle vienne à lui.
Yuriko remonta le haut de sa veste pour couvrir son épaule et ferma d'un geste un peu las cette dernière pour dissimuler ce qu'elle venait de dévoiler.
" Cette cicatrice fait de toi une survivante et j'aime bien cet aspect. Tu vois ma cicatrice sur mon visage, c'est un éclair qui me l'a fait, lors d'un entraînement elle reste pour moi le don du puissant Dieu Raijin. Pour ce qui est de ma plus grande peur, elle est plus profonde. J'ai Perdu mon père à cause de la faiblesse de ma mère et depuis, j'ai cette impression que les femmes devraient rester à la maison, pour le bien de tout le monde. Je sais que ça peut paraître débile, mais en même temps j'ai toujours entendu ça dans les sociétés patriarcales et surtout dans le monde des Shinobis. Pour résumé, ma mère a voulu me protéger d'une mort atroce et à abandonner mon père, mais j'aurais voulu continuer à me battre. Préférer mourir avec mon père que l'abandonner... "
La konohajin n'avait pas quitté des yeux son camarade et l'observait avec attention. Lorsqu'il mentionna la cicatrice sur son visage, c'était comme si la marque lui apparaissait seulement maintenant qu'il évoquait. Toutefois, par respect, elle ne s'y attarda nullement pour ne pas lui donner l'impression de le dévisager, et à vrai dire, cela ne la choquait pas outre mesure. Les shinobis n'exerçaient pas des fonctions qui leur permettaient de pouvoir jouir d'un corps sans imperfection.
" Une survivante oui... mais le prix de ma survie a été... douloureux. "
Le regard de la jeune femme se ternit quelques instants avant de se reprendre. Elle força alors un petit sourire en coin qu'elle adressa au Yamanaka.
" Je crois comprendre ce que tu reproches à ta mère. L'abandon. Un choix qui a dû lui être difficile à faire. Mais en tant que mère, n'était-ce pas aussi son devoir de te protéger? Elle a jugé qu'il était préférable de te sauver que de prendre le risque que tu meurs sur un champ de bataille. Elle a préféré miser sur ton avenir. Regarde l'homme que tu es aujourd'hui, penses-tu qu'elle ait eu tord de te sauver? "
Les sombres pupilles de Yuriko se perdirent dans le regard de Jinpachi. Sa question était authentique, sans arrière-pensée. Une mère faisait naturellement passer ses enfants avant elle-même. Un père aussi. Le monde shinobi étant ce qu'il était, lorsque l'on s'engageait sur cette voie, on connaissait les sacrifices qui pouvaient nous être demandés. La kunoichi ne doutait pas que Jinpachi comprît parfaitement la situation, mais pourrait-elle le blâmer de refuser qu'une seule vie soit abandonnée pour en sauver une autre? Mais était-il vraiment question de ça?
" Le choix de ta mère, même si tu le contestes et que tu y voies une faiblesse, a permis que tu deviennes ce que tu es. Par ta survie, tu as accompli sans doute bien des choses que nul autre que toi ne pouvait accomplir. Et puis, notre improbable rencontre n'aurait jamais eu lieu si elle n'avait pas fait le choix de te sauver. Cela aurait été dommage, non? "
L'esquisse de la jeune femme était sincère et l'expression de son visage semblait s'adoucir, comme si les nuages qui assombrissaient ses pensées s'en allaient petit à petit.
" Tu n'es pas une monstruosité, tu es juste une femme qui a un présent et qui a un passé et qui accepte de vivre avec celui-ci. Je pense que finalement, tu es simplement toi. "
Il posa alors une main compatissante sur son épaule et par réflexe, elle y apposa par dessus sa main écorchée par les coups qu'elle avait donné quelques heures plus tôt.
" Merci... mais mon passé me rattrape et ronge le présent qui est le mien. Il se faufile comme un insidieux serpent, comme un poison qui agit lentement sur mon esprit. Les souvenirs et ce que cela m'inspire me terrifie un peu. "
La jeune femme retira sa main, ferma le poing et le regarda avec intensité. Une certaine détermination brillait dans son regard car elle savait pertinemment à qui elle souhaitait destiner ses coups. Elle avait fait une promesse à son démon et elle la tiendrait.
" Pardon... je m'égare encore une fois. "
Un sourire s'afficha de nouveau sur son visage lorsqu'elle se tourna vers Jinpachi. Elle tendit subitement sa main vers son visage et effleura de ses doigts son visage et sa cicatrice, avant de repousser une mèche de cheveux qui lui collait sur le front.
" Mais dis-moi... pour en revenir au présent... Te rends-tu compte que je suis tout ce que tu sembles dédaigner? Je suis une kunoichi, je combats, je mise ma vie sur un champ de bataille et je me refuse à demeurer en arrière à simplement attendre. Ma présence doit te sembler... insupportable? J'incarne tout ce que tu dois détester chez une femme. "
L'expression de la konohajin était plus taquine, une manière comme une autre de chasser ses mauvaises pensées. La pluie tombait toujours lourdement et le tonnerre n'avait de cesse de gronder, étouffant leur discussion pour le monde extérieur.
Étrangement, moi qui n'étais pas forcément très loquace de base, parlait beaucoup. Pris d'une certaine logorrhée, je me souvenais avoir reprocher à ce Nara de parler d'une affluence et d'un flux un peu trop énorme alors que j'étais en train de faire la même chose. J'avais un peu honte, mais bizarrement, j'avais envie de parler beaucoup de choses. Je m'en voulais d'avoir parlé de la cicatrice, cela n'était pas très courtois. J'arquais un sourcil, j'avais de la peine pour elle. Je lui disais d'un ton désolé :
« - Je me doute bien que cela dût être un douloureux moment... »
Puis, elle parlait de ma mère de son choix. Elle était égoïste, ma mère était un monstre d'égoïsme. Elle souhaitait me protéger, mais qui avait dis que je voulais qu'on me protège, qui disait que je souhaitais une vie sans mon père, sans mon héros. Mon regard se plongeait de nouveau dans les flammes qui crépitaient de plus en plus. Mon regard se perdait et mes voix sonnaient comme une incantation vaudou :
« - Ma mère a fais de moi le péché d'une existence. La vie de mon père fut payée pour ma propre survie qui voudrait être l'enfant instigateur de la mort de son propre paternel. Je lui en veux simplement de ne pas m'avoir laissé le choix. J'étais un shinobi, j'étais en mission, j'aurais pu aider, c'est en grande partie pourquoi je déteste mon hidden. Il est faible, il est inutile et il a montré sa faiblesse lors de ce combat. Je lui en veux, j'en veux à ma mère et à mon clan d'avoir laissé un enfant et une femme faible aller combattre avec mon père. Une autre équipe aurait permis à mon père de s'en sortir. Ma force actuelle aurait permis à mon père de survivre. »
Elle avait répondu d'une manière directe et franche, elle avait un certain franc parlé. Pour une femme, elle avait cette allure cette prestance. Je ne savais guère quoi répondre à sa question. Mon visage s'embrumait et la drogue commençait à s'estomper dans mon sang. Je lui répondis un simple :
« - Si tu le dis, je n'ai pour l'instant pas accompli grand chose. Même dans mon clan, on préfère choisir un fuyard, un couard pour faire office d'intendant. Je ne suis qu'un rebut de la société pour mon clan ma vision est tellement différente de la leur. Il est vrai que notre rencontre est bien plus agréable que je le pensais. »
Je toussais étrangement et ma peau rougissait bizarrement. C'était la première fois que je disais une chose pareil. Je n'étais pas vraiment une personne qui se laissait à ce genre de conversation autour d'un feu. Elle avait peur de son passé et le mien était également un frein à mon futur. Je la regardais et plongeais définitivement mon regard profondément dans le sien :
« - On se ressemble beaucoup plus que je le pensais. Notre passé est un fardeau avec lequel nous devons constamment avancer. Je pourrais peut-être t'aider à avancer comme toi du mien. Ne t'inquiète pas, s'égarer fais partie de la réalité, cela m'arrive souvent et regarde de base, je m'étais égaré afin de venir ici.»
Elle parlait de nouveau en me disant qu'elle était tout ce que je détestais. Une femme kunoichi qui combattait, mais bizarrement, j'avais l'impression qu'elle était différente des femmes que je connaissais. Je souriais, bizarrement, je souriais à ses propos, c'était étrange quand on me connaissait :
« - Hum, j'ai l'impression que je vois en toi quelque chose de différent. Un mélange entre une personne que je respecte et celle qui m'a donné la vie. Je ne sais guère pourquoi, mais je respecte qui tu sembles être. Tu es une femme pleine de ressource. Enfin, je crois. Je n'arrive plus à trouver mes mots, c'est étrange... »
Je n'avais jamais été comme ça, c'était étrange et bizarre.
Tadake Yurikô
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" La véritable force commence par la sagesse. "
La kunoichi était une femme qui n'avait pas sa langue dans sa poche et n'hésitait pas à dire avec honnêteté ce qu'elle pensait. Elle ne jouait pas de faux semblant ou uniquement lorsqu'elle était en mission ou bien quand cela concernait des problèmes qui lui étaient propres. Pour cette raison, elle était tout à fait capable de vous dire ce que vous refusez d'entendre, de vous bousculer avec ces mots pour tenter de faire entendre raison à quelqu'un. Elle le faisait souvent avec ses patients qui se décourageaient trop vite. Elle l'avait fait également avec son propre frère qui avait connu quelques déboires. Un inconnu ou un proche, elle ne faisait pas la différence.
" Si tu le dis, je n'ai pour l'instant pas accompli grand chose. Même dans mon clan, on préfère choisir un fuyard, un couard pour faire office d'intendant. Je ne suis qu'un rebut de la société pour mon clan ma vision est tellement différente de la leur. Il est vrai que notre rencontre est bien plus agréable que je le pensais. "
Le sourire de Yuriko s'élargit. Voilà enfin des mots agréables dont il lui était facile de noter la sincérité. La gêne qu'elle pouvait lire sur le visage du Yamanaka face à une telle liberté de parole montrait qu'il n'était pas habitué à offrir de telles attentions. Cela le rendait bien plus charmant que lorsqu'il envoyait des remarques cinglantes et pleines d'apriori. Mais ce dernier la surprit bien plus quand le regard de cet homme se posa plus intensément dans le sien. Il y avait en lui quelque chose... d'électrique et elle ne put s'en détourner. Yuriko ne lui en aurait pas fait l'affront.
" On se ressemble beaucoup plus que je le pensais. Notre passé est un fardeau avec lequel nous devons constamment avancer. Je pourrais peut-être t'aider à avancer comme toi du mien. Ne t'inquiète pas, s'égarer fais partie de la réalité, cela m'arrive souvent et regarde de base, je m'étais égaré afin de venir ici. "
La kunoichi fut plus touchée qu'il n'y paraissait par sa proposition. L'aider à avancer? Lui qui avait si peu de considération pour les femmes comme elle, il était prêt à tendre sa main dans sa direction, tout en étant prêt lui même à accepter la sienne? C'était bien plus que ce qu'il était prêt à donner des minutes plus tôt.
" Visiblement oui... on se ressemble plus que les apparences le laisseraient croire. "
Le regard que lui offrit Yuriko était différent de ceux qu'elle lui portait jusque là. Sa lumière était plus douce et plus chaleureuse, comme si elle tentait de lire en lui quelque chose d'invisible avec une forme de bienveillance, de savoir quel pas franchir, quelle main tendre et quelle limite pouvait-elle dépasser avec un individu qui semblait si sanguin.
" Hum, j'ai l'impression que je vois en toi quelque chose de différent. Un mélange entre une personne que je respecte et celle qui m'a donné la vie. Je ne sais guère pourquoi, mais je respecte qui tu sembles être. Tu es une femme pleine de ressource. Enfin, je crois. Je n'arrive plus à trouver mes mots, c'est étrange... "
La kunoichi arqua un sourcil.
" Celle qui t'a donné la vie? "
Yuriko se mit à rire.
" J'espère que tu ne me voies pas comme ta mère? Haha! Mais je suis heureuse d'apprendre que j'ai pu gagner en une façon ton respect. "
L'éclat de la jeune femme n'était en rien moqueur, mais la maladresse de Jinpachi l'amusa sincèrement. Derrière les muscles de ce grand blond, il se révélait être un homme bien incapable d'exprimer clairement ce qu'il ressentait ou tout du moins, d'en trouver les mots. Elle ne le blâmerait pas pour cela car elle n'en était pas moins différentes. A maintes reprises il lui avait été reprochée de ne pas s'exprimer clairement sur ce qu'elle ressentait. Elle intériorisait ses émotions, les balayait ou les chassait en prenant sur elle. Cela n'était pas dans l'intention de ne rien dévoiler à son sujet, mais plutôt l'idée de ne pas être un poids pour les autres... à son propre détriment.
Lorsqu'elle retrouva son calme, elle essuya une perle de larme sur le rebord de ses yeux avant de se tourner complètement dans le sens de son camarade. Elle affichait un sourire sincère.
" Merci Jinpachi. Tes paroles me vont droit au cœur et je devine aisément que cela ne doit pas être évident pour toi... de parler ainsi... à moi, ici, maintenant, au milieu de nul part avec une inconnue... pourtant tu m'accordes ces quelques mots qui me soulagent..."
Le feu se mit à crépiter, on n'entendait seulement le ciel pleurer.
" Il y a longtemps que je n'ai plus de respect pour moi-même... il y a longtemps que j'ai l'impression que mon corps et mon esprit sont engourdis par le fardeau de mes propres faiblesses.... et tu es pourtant prêt à m'accorder ce que beaucoup espère trouver en essayant d'en être digne... "
Yuriko se leva pour se poster devant le Yamanaka et s'assit devant lui, prenant son visage entre ses mains pâles et froides. Ses longs cheveux noirs lui collaient à la peau, humides de pluie, alors que ses yeux noirs se plongèrent dans ceux de Jinpachi.
" Tu ne sais rien de moi, si ce n'est ce que j'accepte de te dire. Pourtant... Pourtant tu es prêt à respecter en moi tout ce qui te met en colère.... "
A cet instant, le Yamanaka put découvrir la réalité de la force de la jeune femme qui le bouscula en arrière. Ce dernier se trouva dos au sol, et la kunoichi le domina de tout son long. Son regard ne l'avait pas quitté mais il parut plus triste. Les bras de la jeune femme était tendus de chaque côté de la tête du Yamanaka, sa figure au dessus de lui et des gouttes d'eau commençaient lentement à ruisseler de ses cheveux de jais.
" Toi qui semble prêt à m'aider à surmonter ce que je ne semble pas accepter... en quoi suis-je une femme digne de ton respect? Tu es un fier Yamanaka et je ne suis qu'une modeste kunoichi qui semble avoir courroucé le dieu Raijin lui-même. Je bouscule tout tes principes. "
Il était parfois difficile d'exprimer les choses avec des mots. Les actes en disaient toujours bien plus, et les provocations de Yuriko en faisaient partie. Mais s'agissait-il vraiment de cela ou d'un appel d'une toute autre nature?
Le malaise se dissipait petit à petit à la vitesse de mes pensées qui s'évanouissait dans un épais brouillard consistant et indolore. Mon corps se sentait réchauffer avec la chaleur du feu, les petites gouttes d'eau qui tapissait les vêtements que je portais se mettaient petit à petit à s'évaporer comme mes réticences envers cette demoiselle. Nous nous ressemblions, c'était certain, mais je n'étais pas habitué à ce genre de sensation avec des femmes. Les femmes étaient selon ma pensée des objets, des personnes qui devaient rester à la maison. Elles devaient s'occuper de plusieurs choses, mais cette femme était différente de l'image utopique et désuète que j'avais des femmes. Elle semblait un peu interloquée par la comparaison avec ma marâtre, je m'en voulais. Je ne comprenais pas forcément l'erreur. Ma mère était pourtant la seule femme dont j'avais un minimum de respect. Et Sayuri était un monstre, mais de manière positive, enfin si cela pouvait être positif. Ma voix se faisait incertaine :
« - Désolé, je ne voulais pas être maladroit. Je ne suis pas forcément un homme aguerri aux compliments, mais j'ai essayé d'en faire un en quelque sorte. Enfin, j'espère que je ne t'ai pas froissé. Ma maladresse est compliquée, je ne suis pas coutumier du langage oral, je préfère le côté physique des actions. »
Ma main se posait sur le sol et se mettait à tourner sur le sable comme des petits tourbillons. Je me sentais de nouveau un peu mal à l'aise. Je préférai un bon combat, un combat, c'était simple, je n'avais pas forcément à réfléchir. Dans un combat, il suffisait que je fonce vers l'ennemi et cela pouvait servir et marcher pour tout. Alors que dans ces circonstances-là, il fallait réfléchir, il fallait choisir ses mots. Je me disais que j'étais réellement pas fait pour ça et qu'en cet instant, je comprenais un peu pourquoi on ne m'avait pas choisi pour le poste d'intendant, je n'étais définitivement pas doué pour la parlotte. Elle ne se respectait pas, mais quoi dire. Je ne savais pas quoi dire. Bordel Jin par Rajin trouve quelque chose à dire, dis quelque chose à dire. Que dire ? Que dire ? Que quelqu'un me dise ce que je dois faire dans cette situation. Je ne trouvais pas les mots, lorsque soudain mon corps se retrouvait balancer et mon dos se mit à heurter le sol d'une froideur implacable. Mon dos recevait le choc sans fausses notes. Mon regard se plongeait dans celui de la femme qui se trouvait au-dessus, les cheveux noirs tombèrent sur le cadre de mon visage et l'encadraient avec ce côté noir de jais. Les gouttes d'eau tombaient sur mon visage. Elle m'accablait de divers propos. Je ne savais pas comment répondre. Je ne savais pas quoi faire, elle était d'une beauté rare et proche de moi, elle ressemblait à une magnifique poupée de porcelaine. J'avais envie, envie de stopper cet instant et le graver à vie dans ma mémoire. Ma voix se faisait forte et franche :
« - Le respect se trouve dans ton regard. Ton regard est juste magnifique et pleins de qualité. »
Elle était très forte, mais je ne me débattais pas, j'étais juste bloqué mon regard se posait dans ses yeux et de ce regard ma fierté s'embrumait avant de me donner une folle envie de m'avancer de son visage afin de scruter chaque détail de cette magnifique femme.
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De l'électricité dans l'air feat. YAMANAKA Jinpachi
" La véritable force commence par la sagesse. "
Yuriko n'eut qu'un petit sourire au bord des lèvres lorsque Jinpachi tenta de s'excuser du mieux qu'il pouvait. Il ne lui avait fallu guère de temps pour cerner le personnage. Sous ses airs bourrus et son attitude un peu gauche avec les femmes, il y avait un être sensible comme un autre qui portait en lui des blessures qu'ils refusaient de partager avec autrui. La jeune femme n'était pas taillée dans le même bois que lui, leur vision du monde avait des divergences et pourtant, en cet instant, elle n'avait jamais autant désiré la présence de quelqu'un à ses côtés. Il était vrai que cela aurait pu être n'importe qui car la solitude de l'âme aurait pu se reposer sur n'importe quelle épaule. Mais le Yamanaka était apparu providentiellement sous les larmes du ciel comme l'orage de sa colère dans son cœur. Il s'était montré au moment où finalement elle en avait le plus besoin. Elle n'en avait pas conscience, pas réellement. Mais maintenant qu'elle se tenait juchée au dessus de lui, son regard dans le sien. Elle comprit.
Elle comprit qui lui manquait quelque chose. Elle comprit que sa rancœur l'étouffait au point de devenir aveugle à ce qui l'entourait. Elle comprit que si elle continuait dans cette voie, Hiromasa aurait gagné. Elle voulait effacer le passage de ce démon, que cela soit dans ses pensées ou bien l'empreinte qui l'avait laissé sur sa peau. Elle voulait oublier son odeur et le poids de son regard. Elle voulait oublier sa voix et son rire de dément. Elle voulait oublier ses coups et ses à-coups. Elle voulait effacer tout cela. Elle désirait un autre regard, une autre attention, d'autres gestes.
" Le respect se trouve dans ton regard. Ton regard est juste magnifique et pleins de qualité. "
Une légère esquisse apparût sur ses traits qui pouvaient paraître si froids, défroissant ce visage de poupée pour une expression plus douce.
" Tu disais vrai quand tu affirmais ne pas savoir t'exprimer... "
A ces mots, le silence s'installa entre eux, donnant l'impression que le temps avait cessé sa course. Les gouttes d'eau tombaient inlassablement à un rythme si lent qu'elles participaient à cette illusion chimérique d'un monde où tout s'arrêtait. Les yeux de Yuriko n'avaient toujours pas quitté ceux de Jinpachi comme si elle cherchait à y trouver une réponse à son propre mal-être.
Elle passa alors l'une de ses mains sur les joues du shinobi pour en effacer les perles aquatiques, effleurant la cicatrice de ce dernier de la pulpe de ses doigts. Elle s'y attarda quelques instants comme si cela avait pu la fasciner. Était-ce le temps qui la rendait morose ou bien les douloureux souvenirs qu'elle cherchait éperdument à noyer? Tout ce qu'elle savait était qu'elle voulait oublier. D'une manière ou d'une autre, elle ne voulait plus penser à rien.
" ... mais tu es bien tombé car je préfère les actes aux vaines paroles. "
La jeune femme ne répondit plus à aucune logique, ni de bon sens à s'abandonner de manière si légère. Elle ne voulait pas être maîtresse de ces émotions, elle voulait que tout s'échappa comme une digue que l'on venait de briser. Avec une lenteur infernale, elle s'avança vers le visage du Yamanaka jusqu'à appuyer ses lèvres contre les siennes et demeura figée ainsi quelques secondes qui eurent le goût de l'éternité. Au bout de ce temps qui en réalité était bien court, elle s'écarta de quelques centimètres.
" Cela doit te sembler bien ridicule mais... il y a des souvenirs que je souhaites remplacer par des plus agréables... "
La voix de Yuriko était chaleureuse et son parfum aux voluptés fleuries se faisait sentir parfaitement maintenant qu'elle se trouvait si proche de lui.
" Néanmoins, je comprendrais ton refus.... mais je le déplorerais car je n'en ai pas besoin aujourd'hui.
Nos regards qui se perdaient l'un dans l'autre. Les cheveux qui tombaient en cascade sur mes épaules. L'instant durait plusieurs minutes comme si le temps venait de se suspendre. Elle riait du fait que je n'étais pas doué pour exprimer mes mots, elle avait raison, j'étais d'une maladresse affolante et je me disais que je n'étais réellement pas doué avec les relations sociales en générales. Mon cœur battait tellement fort, je me faisais peur en cet instant. Qu'est-ce qui pouvait m'arriver ? Cela ne me ressemblait tellement pas. Elle parlait d'acte, il était vrai que les mots la plupart du temps était d'une dérision assez futile. Je me sentais calme et perdu, j'avais peur. Pour la première fois de ma vie, enfin la deuxième fois de ma vie, j'avais peur de quelque chose qui était futile. J'étais terrifié de ce que je ressentais en cet instant.
Sa bouche s'était rapproché étonnamment, rapidement de la mienne. Le baiser la texture délicieuse de ses lèvres, ce feu d'artifice que mes lèvres étaient en train de ressentir. Un baiser d'une fougue exceptionnelle qui m'avait totalement décontenancé. Je voulais dire quelque chose, mais c'était comme si un succube venait de m'aspirer mes mots. J'avais perdu totalement pied et mes mots n'étaient plus présents dans mon larynx. Elle s'éloignait et parlait de nouveau, elle m'expliquait qu'elle souhaitait remplacer des souvenirs par des souvenirs agréables. Je me questionnais sur la signification des choses. Mes sourcils s'arquaient dans une étrange synesthésie :
« - Si je peux être ton remède à tes maux. Dois-je signer quelque part ? »
Mes joues se mirent à tourner d'un rouge pourpre. La blondeur de mes cheveux dénotait fortement de ce rouge vif. J'étais atteint d'une gêne monstre. J'étais comme un enfant qui essayait d'être à l'aise dans un inconnu qu'il ne connaissait guère. Mon âge n'avait rien fait à cette chose, je n'avais jamais eu trop l'occasion de draguer quelqu'un ou bien même de comprendre ce qu'était les sentiments réels et non-factices. J'avais simplement passé ma vie à la quête d'une puissance et je n'avais pas pensé trouver une femme avant d'avoir atteint l'apogée de ma puissance. Elle ne souhaitait pas de refus, en même temps, ce n'était pas mon intention, ce que je désirais en cet instant, c'était elle. Son corps, sa puissance, ses formes contre le mien. Cette fois-ci, c'était mon corps qui se contorsionnait pour l'embrasser à pleine bouche avant de retourner la jeune fille du côté de la paroi (évitons de brûler quand même). Mon cœur battait tellement rapidement, je ne voulais qu'une chose en cet instant, je la voulais elle.
Tadake Yurikô
Hokage
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Date d'inscription : 20/09/2018
Age : 30
Localisation : Peut-être derrière toi, je suis une ninja.. TchiTcha!
Fiche du Ninja Grade & Rang: Jônin - rang A - Chef du clan Tadake Ryos: 2730 Expérience: (4428/2000)
De l'électricité dans l'air feat. YAMANAKA Jinpachi
" La véritable force commence par la sagesse. "
La jeune femme se tenait si proche de son partenaire qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur son visage ainsi que sa respiration s’accélérer au moment où elle s'était penchée sur lui. Le corps de Jinpachi semblait se tétaniser à l'instant où la proximité qu'il y avait entre leurs deux corps s'amenuisaient. Ainsi, Yuriko pouvait même ressentir le cœur du Yamanaka pulser et tambouriner dans sa poitrine. La Kunoichi, elle, était d'un calme olympien. Elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle désirait. Elle n'était pas effrayée par ce qu'elle convoitait à cet instant, quelque chose de si humain et si naturel. Pourquoi devrait-elle en rougir? Elle avait ses faiblesses comme nul autre et peut-être y répondait-elle à cet instant même.
Lorsque ses lèvres se déposèrent sur celles de Jinpachi sans une once d'hésitation, elle se surprit à ressentir comme une vague d'électricité lui traverser le corps. N'était-ce là que la réponse de son désir accompli ou bien un avertissement de Raijin concernant son enfant le plus fidèle? Qui aurai cru que cette bouche qui quelques heures plus tôt était prête à la condamner sur l'autel de la monstruosité pouvait à présent lui inspirer force et douceur? Ce fut avec un regret non dissimulé dans son regard qu'elle s'écarta de lui, juste le temps de prononcer quelques paroles et de lui permettre d'exprimer ses propres envies.
En un sens, elle se sentait quelque peu indigne de profiter ainsi de lui, de cet instant où son cœur était chamboulée par les souvenirs douloureux, alors que Jinpachi l'était peut-être par les narcotiques qui faisaient leur chemin dans ses veines. Pourtant, elle était animée par la contradiction car elle ne regrettait rien. Elle en avait juste besoin. Inexplicablement besoin de ce contact. C'était peut-être du pur égoïsme, mais elle s'en moquait. Elle était prêtre à vivre avec la honte d'avoir fautée pourvu que le diable soit chassé de ses songes.
" Si je peux être ton remède à tes maux. Dois-je signer quelque part ? "
Il ne la rejeta pas. Il ne recula pas. Il ne lui tourna pas le dos comme tant d'autres. Il lui faisait face en ne la quitta pas du regard en prononçant des mots qu'elle ne lui aurait pas imaginé. Cela la fit sourire alors qu'il rougissait de ses paroles spontanées.
" Il te suffit de me rendre ce que je t'ai donné... "
La réponse fut entendue. Jinpachi ne se montra plus hésitant et sembla lui aussi obéir à un désir semblable à celui de la kunoichi. Avec la fougue qui fut la sienne, le shinobi embrassa Yuriko avec une passion étonnante pour un homme de sa nature, un homme en retrait et sur la réserve, un homme qui ne perdait gère son temps avec la moindre forme de sentimentalisme. Pourtant, il entraina la kunoichi avec lui, portant sa main vers son visage pour épouser sa forme et ne plus à avoir desceller ses lèvres des siennes. La konohajin qui était réputée pour être une personne contrôlant sa situation s'abandonna dans les bras du Yamanaka sans aucune retenue. Elle lâchait enfin les brides qui la contraignaient, elle vivait simplement l'instant en se laissant emporter par la vague de son propre désir sans le refouler.
Eux qui n'étaient là que par le fruit curieux du hasard, eux dont les premiers mots qu'ils avaient échangés n'étaient que piques et violents reproches, avaient été poussés par le destin et les hurlements de Raijin à trouver refuge entre les murs de pierre gelée de ce lieu. Maintenant, ils s'ouvraient à un monde auquel ils s'étaient refusés, celui du cœur, celui du désir le plus humain, celui de la volonté d'oublier, celui de dépasser des limites qu'ils ne souhaitaient pas franchir seuls. Nuls ne pourraient savoir les conséquences de cet abandon à la déraison, mais Raijin en demeurerait l'éternel témoin...