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"J't'emmène quelqu'part ?" [Feat Uzumaki Haruka]

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Loin, retiré de toute influence et de tout ce qu’il côtoyait au quotidien, une inspiration, lente et sereine suivie d’une expiration tout en maîtrise de son souffle. Plongé dans le néant, les yeux fermés et l’esprit clos, le survivant de « Nume » affrontait ses Démons, ce qui le consumait de plus en plus chaque jour. Il était perçu comme un Homme courageux, extrêmement téméraire et ivrogne, casse-cou par excellence, incapable même d’écrire son propre nom.
Mais derrière cette carapace, se cachait un être qui avait grandi dans la pénombre, eut trouvé un soleil qu’il avait au final perdu, arraché par ceux que le Soleil eut jusqu’à son dernier souffle tenté de valoriser, et d’aider. Le bruit de la cascade venait étouffer les maux de l’Homme qui se tenait, nu et assis en position de méditation juste en dessous de ce léger torrent aqueux, trop absorbé par le flux de souvenirs qui le prenait en cet instant. Ces instants de calme, de paix étaient devenu familiers pour la Bête qui durant toute sa vie n’avait eu de cesse de courir, mais même si aujourd’hui, il était sorti de l’enfer de son enfance, et pouvait aujourd’hui méditer si tranquillement, dans son cœur résidait l’image qui hantait ses cauchemars perpétuels, accentuait son sentiment d’impuissance, et tout Monstre qu’il était, l’amour qu’il ressentait envers un être du passé était toujours aussi vif, et le rattachait à ces souvenirs si doux passés en la compagnie, de celle qu’il aimait.

Des larmes perlaient et se mélangeaient à l’eau qui recouvrait son corps, tandis que son âme voguait au gré des vagues, par-delà cet horizon incertain et nuageux, tendant désespérément la main à quelque chose qu’il ne pourrait plus jamais rattraper. Chaque jour, le même rêve, inaccessible. Sa bêtise était réaliste et elle-même ne pouvait pas masquer derrière un voile d’ignorance le visage sans vie de sa Femme qui semblait jusqu’au bout, guetter le retour de son protecteur, de son amant, qui n’était pas encore rentré… et elle était morte, seule, en protégeant leur enfant. Désespéré, Zenjuro fondit en larmes et frappa la roche sur laquelle il était posé avec son poing, laissant perler du sang, rapidement effacé par l’eau abondante qui ne parvenait pas à purger ses peines malgré tout.

Aujourd’hui, il défendait les gens du Village qui l’avait accueilli. Son existence en elle-même était à moitié vide, le corps meurtri de l’Epéiste n’était qu’une vaste plaisanterie en comparaison des blessures de son âme. Souvent, il observait du coin de l’œil des familles unies et heureuses, sans un mot, lui n’y avait pas eu droit, quelque soit l’époque ou le lieu, il n’avait rien, et ne vivait que pour respecter les idéaux de Mysa, respecter et aimer... chose qui faisait entière contradiction avec ses instincts qui eux le faisait tuer pour se protéger de tout danger, parfois même des êtres innocents. Soufflant lourdement après une demi-heure sous l’eau, se redressant sur ses deux jambes et sortant de la Cascade, puis s’habillant après un temps de séchage, il se mit en quête de chasser pour son estomac qui lui n’avait pas oublié les quelques heures qui s’étaient écoulées, l’heure affichant bien plus que midi, et donc l’heure du repas pour la Bête.

Traçant habilement son itinéraire de chasseur hors pair, ses pièges primitifs et sa technique instinctive lui permettaient tout de même de revenir avec un sanglier embroché par l’estomac et gisant au bout de sa Lame, dont le plat était posé sur l’Epaule du géant qui n’avait pas beaucoup de mal à la traîner sur son épaule, il souriait malgré tout, parce que le Sanglier lui rappelait une aventure assez drôle qu’il eut mené il y a quelques temps avec Genkishi dont il avait le nom et le masque ridicule de Lapin en tête, ce qui le fit rire jusqu’à la halte qui l’eut mené à une clairière qu’il connaissait aujourd’hui comme sa poche.

Allumant un feu en toute simplicité, fort de sa vie d’expérience sauvage, le Jonin se restaura bien tranquillement, et dégusta son mets d’une manière calme et détendue. Sa prudence elle, ses instincts eux étaient toujours en éveil maximal, prêt à découper toute menace ennemie et tout ce qui pouvait lui causer du tort, sans pour autant éliminer à vue. En l’instant il se contentait de savourer son repas, lorsqu’un très léger craquement de branches se fit entendre. D’un vif regard, l’Homme pouvait voir des Lapins qui fuyaient de leur buisson d’une manière qui justifiait une autre présence, animale, ou humaine. Portant la main sur son Nodachi, et portant son regard sur l’endroit présumé, Zenjuro se releva, non sans une note de sommation. « Qui est là ? M’tres toi ! ».
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Soushi était lourd parfois, super lourd, tellement lourd que j'étais obligée de répondre positivement à ses requêtes pour le faire taire -ou de lui donner un coup de boule mais parfois je m'en veux un peu donc bon-. Enfin, ses requêtes n'étaient pas si horribles que ça puisqu'elles me permettaient parfois de prendre un peu l'air. D'ailleurs, j'étais actuellement en train de lui rendre service. Oui, j'épiais quelqu'un et alors ? Le pauvre petit Miyamoto n'aimais pas ce type, ce Zenjuro, et, par conséquent, il m'avait demandé de mener une enquête sur l'homme. Ah et, il était essentiel de savoir que l'individu en question était Jonin mais ne savait ni lire ni écrire et puis il vivait en forêt, choses qui pouvaient s'avérer problématiques une fois accumulées. Soushi m'a aussi dit qu'il s'agissait d'un sauvage et qu'il le soupçonnait de manger des enfants ainsi que des genin.

Je pouvais confirmer que l'homme était "sauvage", dès mes premières minutes d'espionnage. En effet, Zenjuro s'était déshabillé. Cependant, cela restait insuffisant pour le juger digne ou indigne de son poste. Ok, j'ai été gêné en le voyant... au naturel. Mais, ce n'était pas le premier ninja du village que je voyais comme ça. J'avais même l'impression que cela devenait une habitude -bonne ou mauvaise selon les points de vue-. Je comprenais pas son geste. Mais, depuis longtemps, j'avais cessé d'essayer de comprendre les autres, j'avais pas envie de perdre des neurones inutilement. Il était bien plus facile d'accepter les choses telles qu'elle étaient plutôt que chercher une explication quelconque. Ce fut comme ça que j'eus commencé mes observations. Y avait pas grand chose d'intéressant les premières heures, l'individu méditait, à première vue. J'eus songé à d'autres possibilités, mais j'eus chassé ces idées bien assez tôt -les pensées étranges non merci-. Je m'étais confortablement installée sur la branche d'un arbre, me délectant d'une pomme, trésor naturel.

Je suivis Zenjuro lorsqu'il fut rhabillé et qu'il partit chasser. Je notai la bestialité avec laquelle il abattu un sanglier. C'était un sauvage. Ses méthodes n'étaient pas réfléchies, il travaillait à l'instinct. Cependant, si ce ne fut que cela, je n'avais pas la moindre raison de me montrer si méfiante... Même ses mouvements... Tout, sauf son apparence, laissait penser à un animal. Le borgne avait peut être été élevé par des bêtes... Mais, s'il avait été élevé par des bêtes, pouvait-il parler et comprendre le langage humain ? Puis, je me souvins que je n'avais jamais entendu sa voix...

Tandis que mes pensées s'éparpillaient, l'homme vagabondait. Et, je le perdis de vue. J'avais stupidement décidé d'économiser du chakra en refusant d'employer une technique sensorielle qui m'aurait donnée la possibilité de le tracer. Je me retrouvais donc à courir, en essayant de suivre ce qui ressemblait à des traces de pas. Or, en me précipitant, et un peu parce que je trouvais le temps long -et que mon estomac était grognon-, je fis du bruit alors que je venais de retrouver le Jonin.

« Qui est là ? M’tres toi ! ».

Je sortis de ma planque qui n'était pas vraiment une planque, les bras calés derrière la tête, dans une posture détendue. J'étais détendue, mais je me disais que ce type était vraiment quelque chose. Ses sens étaient vachement aiguisés. Ok, j'avais fait du bruit, mais ça pouvait être n'importe quoi d'autre. J'étais quand même pas un éléphant... 'Fin bref...

"Salut."

Je ne jugeais pas utile de me présenter étant donné le rôle que je m'étais vue attribuer, récemment. Mon regard se posa sur le repas du borgne, puis sur le sauvage en question. Je me demandai s'il allait vouloir qu'on se batte. J'étais prête à me défendre, même si ça m'emballait pas tellement de taper sur un allié -après j'avais pas de preuve qu'il s'agissait d'un animal qu'on pouvait domestiquer-.

"C'est gênant..." Je passe une main dans mes cheveux que j'ébouriffe.A y réfléchir de plus prêt, c'était VRAIMENT gênant. Je pouvais facilement passer pour une voyeuse, même si c'était pas mon intention, si l'homme disait quelque chose sans forcément y prêter attention... Bonjour l'intendante ! "On fait comme si on s'était pas vu ou..." Mon ventre m'interrompit, criant famine. Je grognai, pour changer. "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! J'ai rien demandé que je saches !"
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La Bête était sur le qi vif, seul le crépitement encore vif des flammes pouvait trahir ce qu’il faisait avant de se faire interrompre de manière imprévue, surtout au milieu des forêts d’Uzushio où personne ne vient s’y aventurer en règle générale. La légère contraction des muscles, la tension palpable pour la jeune femme qui faisait face à Zenjuro en cet instant était palpable. Ni une, ni deux, sa main se posa sur la poignée de son long Nodachi alors qu’un à un, ses instincts reprenaient le dessus, mettant le sauvage en alerte. Il était prêt, tout son corps détendu et prêt, d’un bon et d’un seul à s’élancer de toute sa vélocité sur l’égarée qui venait interrompre sa cuisine. « T’t’es perdue ? C’quoi tom nom fillette ? »

La Bête ne se cachait pas en prenant quelques distances pour analyser la menace un instant, mais ne ressentait pas l’hostilité que lui avaient adressé tout ses adversaires passés et ceux qui habituellement n’attendaient pas autorisation pour essayer de le dépouiller où le tuer lorsqu’il finissait ivre au Port du Village. Son regard se détournait alors, Kunai en main et il s’occupa surtout de préparer la viande qui continuait à cuire, l’aromatisant comme à son habitude avec des herbes telles que du thym et de la Menthe, et même de la coriandre dont il avait fait l’acquisition auprès d’un couple qui habitait à la frontière entre le Pays du Feu et celui du Vent, dans un environnement favorisant leur culture et allait très régulièrement en récupérer pour ses repas. Instrument de découpe Shinobi en main, il hacha brièvement et avec une dextérité sans commune mesure la Coriandre et le Thym qu’il ajouta à une préparation de Salade fraîche préparée sur un Rocher qui faisait office de table à cuisiner. Il laissa cependant avancer la jeune Rousse et lui désigna une place près du feu en la fixant de l’œil. « S’ta faim, j’prépare d’Sanglier, ‘ssieds-toi. »

Finissant la préparation du sanglier à sa sauce et servant la salade dans un plat où chacun pouvait se servir, Zenjuro se posa près du feu et commença par la part de l’affamée et lui tendit une assiette avant d’en faire de même pour lui. Malgré tout, et même s’il se montrait accueillant, il était prêt à la moindre seconde, au moindre geste suspect à prendre la vie de cette égarée. Rien ne pouvait éloigner le borgne des valeurs de survie qu’il avait développé après des décennies de survie contre tous les aspects de la mort, contre toutes sortes d’ennemis, il était vivant aujourd’hui, et ça n’était pas dû qu’à sa Force.
« Dis-moi, c’pas banal les gens qui s’paument ici, t’cherches quoi dans c’t’endroit perdu ? » Direct, sans aucune forme de tactique ou de feinte. La Bête imposait d’emblée ses questions, chose qui l’empêchait de prime abord d’avoir à tuer comme il l’aurait fait, dix bonnes années plus tôt. Son regard se perdit alors dans le feu, puis revint vers la demoiselle qui lui tenait compagnie pour son repas. Sa propre vie le trahissait lorsque l’on pouvait alors le voir saisir avec la main la cuisse du Sanglier et croquer à pleine dent dans la viande bien cuite et assaisonnée avant d’attaquer la salade composée de la même manière, comme un primate loin de la vie en société et modernisée des Hommes dont il n’avait toujours eu que l’apparence, même si aujourd’hui il se montrait bien plus humain qu’autrefois.

Il mangeait et s’assurait que son interlocuteur se restaure, sans la lâcher du regard, instaurant une tension a moitié électrique, il ne baissait pas sa garde et n’avait pas l’habitude d’être surpris dans ce genre de lieu reclus de tout ce qui ne faisait qu’amplifier sa méfiance bestiale habituelle, rendant la situation plus que tendue derrière le voile d’un repas partagé. Machinalement il gardait son arme à portée de main et cela se faisait clairement ressentir, il n’accordait pas sa confiance à n’importe qui et surtout dans ces conditions-là, la moindre erreur pouvant faire déraper la situation et créer une situation irrémédiable.
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« T’t’es perdue ? C’quoi ton nom fillette ? »

J'écarquillai les yeux... Ah bah ça alors... Je l'avais pas anticipé... Pas du tout, même. Ce type était un véritable...ermite ? Non... Mouais, un sauvage, un barbare, un truc qui se rapprochait plus de l'animal que de l'homme. Un homme, un vrai, était sociable et s'intéressait à ses congénères, un minimum. Ok, j'étais peut être une gamine pour lui et donc négligeable, mais justement ! J'avais réussi à être promu Intendante du village, aussi connue sous le titre de Perle d'Uzushio, ce n'était pas rien. Et, comme je secondais le Senkage, d'une façon ou d'une autre, il était normal que l'on me connaisse un minimum... Enfin, il connaissait peut être mon nom à défaut d'avoir retenu mon visage...

"Uzumaki Haruka..."

Tandis que mon estomac criait famine, j'observais l'homme cuisiner. Il ne semblait plus aussi hostile qu'avant, quelques minutes plus tôt, mais il ne m'avait pas non plus invité à le rejoindre ou à partir. Un peu confuse, je préférais attendre, pour le moment. Il était Jônin, comme moi... Et avec ce que j'avais pu entendre de Soushi, il valait mieux éviter de mettre l'homme en colère.

« S’ta faim, j’prépare d’Sanglier, ‘ssieds-toi. »

Une expression de surprise se manifesta sur mon visage. Mon ventre gargouilla comme s'il me suppliait d'accepter l'invitation de Zenjuro. Et comme c'était ce gourmand d'estomac qui avait le pouvoir, j'avançai en direction du sauvage portant un nodachi et je m'assis à côté de lui. J'avais la bave aux lèvres. Mes narines se régalaient avec la séduisante odeur de la viande de sanglier. La préparation de l'homme était simple, mais appétissante. De toute façon, la viande, c'était mon truc. Surtout quand elle était saignante. Le hic, c'était que j'avais deux pieds gauches pour cuisiner et que c'était vraiment pas bon. L'odeur, l'apparence, tout criait que c'était aussi mauvais en goût que mauvais pour la santé. Mais, la préparation de l'homme me donnait vraiment envie de bondir sur ce qu'il avait déterminé comme étant ma part. Mon regard ne la quittait plus. Dans un sens, j'obéissais tout autant, voire plus que lui, à mes instincts primitifs.

« Dis-moi, c’pas banal les gens qui s’paument ici, t’cherches quoi dans c’t’endroit perdu ? »

Je l'observais saisir la cuisse du sanglier à la main pour croquer dedans. Je penchai la tête sur le côté. Ses manières étaient plutôt... limitées à défaut de dire absentes. Un soupire, amusé, m'échappa. Je l'imitai. Oui, j'imitais ses manières et alors ?! Adaptation ! Par contre, je ne savais pas trop quoi lui dire. Je me voyais pas trop lui mentir... Et en même temps, j'avais pas envie de casser l'ambiance... Mais bon... Comme je n'aimais vraiment pas ça, les menteurs, je décidais de dire la vérité. Et puis, avec son regard assez... voilà quoi, je sentais que je n'aurais pas été en mesure de mentir convenablement.

"Quelqu'un m'a demandé de mener une enquête sur toi pour vérifier si tu es un digne Jônin d'Uzushio." Je marque une pause, pour prendre une bouchée de salade entre deux morceaux de viande. "Je pense que c'est ton style qui met certaines personnes mal à l'aise."

En tant qu'Intendante, je me demandais si je devais lui dire de faire un peu attention à son image, mais je pensais que les artifices n'avaient pas grand chose de positif alors je chassai cette idée de mon esprit.

"Mais, tu n'as pas l'air bien méchant, tu as accepté de partager ton repas avec moi, tu es juste un peu... sauvage... ? proche de la nature... ? Enfin, tu vois ce que je veux dire."

Aaaaaaah... Son regard est un peu gênant, à la longue... Il est un peu... intimidant... Je me demande comment il est devenu borgne...

"Tu sais que je suis Jônin, comme toi ? Et... Intendante ?"
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Dégustant la merveille de la nature qu’il venait de cuisiner à son habitude et toujours d’une manière enjouée, tant sa jeunesse avait été si rude, que le moindre feu de camp lui était interdit sous peine de finir dans le ventre des Monstres qui voulaient sa peau d’humain appétissant, Zenjuro observait du coin de l’œil et écoutait tranquillement ce qu’elle avait à lui dire sur les raisons de sa présence en ce lieu, trop reculé du Village pour n’être qu’une coïncidence, et le borgne avait une expérience bien suffisante pour pouvoir déduire ce genre de choses rien que par son instinct de survie, aiguisé jusqu’à un paroxysme qu’il était difficile d’imaginer pour des personnes ayant vécus dans un certain confort.
Un mince filet de jus émanant de cette viande si tendre en bouche vint perler jusqu’au sol sous forme de gouttes et traduisant toute la douceur de ce plat, en totale opposition avec les produits d’apparence rustiques, sauvages employés pour confectionner cette pièce de maître, un plat digne de la grande Nature, celle qui nécessitait d’être rempli d’énergie et de vitalité pour s’y adapter et s’y développer, une approche d’apparence sauvage, mais bien plus profonde qu’il n’y paraissait, un être entier, celui du Jonin, forgé en plein milieu hostile qui faisait à présent face à la Perle d’Uzushio.

« …. Int.. quoi ? AH ! T’comme la p’tite Etsu, t’un peu coincée derrière t’chaise avec des papiers c’ça ? »

Un rire fou échappa alors et Zenjuro se plia littéralement de rire, n’ayant aucunement conscience et aucune forme de distinction des différents grades employés par les Shinobis, il l’avait sûrement entendu un jour, mais cela faisait partie des informations qui avaient fini leur course à la corbeille lors de son « apprentissage » en tant que Shinobi. Soufflant et reprenant son calme, machant les mots de la Rousse et la fixant avec un regard neutre, il planta un bout de bois aiguisé dans sa part de viande qui finit sa course, suspendu par l’outil rudimentaire, planté dans le sol avant de reprendre la parole.

« J’vis comm’ tou’l’mond’ et j’pas d’compt’ à rendr’ si j’trahis pas Uzushio, j’tue personne, si personne veut m’tuer, c’tout c’qu’y faut savoir p’tite d’moiselle. »

Ni une, ni deux, le Vagabond se mit à préparer sa pipe comme à son habitude et tira sa meilleure latte avant d’en expulser la fumée au gré du vent, reprenant une bouchée de salade accompagné de sanglier rôti au feu de camp et reposa la carcasse vide de viande de ce qui fut l’animal avant de bailler un coup, en se relevant et se permettant quelques étirements pratiques pour la digestion, ne laissant jamais ses muscles trop longtemps au repos pour rester parfaitement réactif quelque soit la situation, si soudaine fusse-t-elle et se tourna vers la petite Perle.

« J’redescends au Village, fau’qu’j’bois un coup d’Rhum, s’tu veux faire ton enquêt’ suis moi, s’tu peux bien sûr. »

Sans même prévenir la petite Uzujin, l’Epéiste prit une bonne impulsion et s’élança à une vitesse qui le rendit rapidement hors de portée de son observatrice. L’idée même d’être observé de la sorte ne plaisait pas au Sauvage qui n’avait pas hésité, ne serait-ce qu’une seconde pour se débarrasser d’un trouble-fait et se mettre à l’abri dans les tréfonds du Bar d’Uzushio se situant à l’épicentre du Port où étaient accueillis la branche des pêcheurs dont faisait partie la Bête.
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« …. Int.. quoi ? AH ! T’comme la p’tite Etsu, t’un peu coincée derrière t’chaise avec des papiers c’ça ? »

Si je fus d'abord surprise par la réflexion de l'homme, cela laissa vite place à de l'amusement. Et, si je ne savais pas qui était la Etsu dont le sauvage parlait, je ne pus m'empêcher de rire. Je ne savais pas s'il venait de faire de l'humour ou s'il était sérieux, mais sa spontanéité m'avait touchée, d'une certaine façon.

« J’vis comm’ tou’l’mond’ et j’pas d’compt’ à rendr’ si j’trahis pas Uzushio, j’tue personne, si personne veut m’tuer, c’tout c’qu’y faut savoir p’tite d’moiselle. »

Si l'homme n'avait pas eu la chance de grandir dans un contexte aussi riche qu'Uzushio et qu'il n'avait pas reçu d'éducation ou qu'il en avait reçu une qui laissait à désirer, je l'aimais bien. Il me mettait en confiance. C'était sa spontanéité, sa sincérité naturelle, que j'aimais ainsi que sa cuisine, c'était très gentil d'avoir accepté de me nourrir. Cependant, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il faisait au sein du village s'il n'y avait aucune accroche, ce que ses paroles laissaient sous entendre. Je me dépêchai de finir ma part, regardant le Jonin s'étirer avant de l'imiter. Quoi de mieux pour comprendre un être que d'adopter son comportement et ses habitudes ? Je n'étais pas sûre qu'apprendre à être un Zenjuro m'aiderait beaucoup dans le futur, mais au moins, cela allait certainement me permettre de plier mon enquête assez vite et me détendre, après avoir calmé Soushi.

« J’redescends au Village, fau’qu’j’bois un coup d’Rhum, s’tu veux faire ton enquêt’ suis moi, s’tu peux bien sûr. »

Une lueur nouvelles apparut dans mes yeux. Un défi ? Parfait ! J'avais pour principe de ne jamais reculer face à un défi et je comptais bien le remporter. L'homme s'élança à une vitesse que je n'aurais certainement pas soupçonnée étant donnée sa carrure. Néanmoins, je ne risquais pas de me dégonfler pour si peu. Et, si j'avais prévu de gagner, je n'avais pas hésité la moindre seconde, à employer une technique pour m'assurer que l'homme ne m'échapperait pas. Au moment même où il m'avait lancé ce défi, il ne pouvait plus m'échapper puisque j'eus aussitôt fait de mémoriser sa signature de chakra en employant mon Seishin Toroku. Certes, le shinobi était rapide et avait l'avantage de connaître les moindres recoins de la forêt, mais moi, je pouvais le tracer sur quelques kilomètres avec mon Shinsei Torakka. Ne jamais provoquer un membre du clan Uzumaki. Je ne mis pas bien longtemps avant de trouver le lieu où il se trouvait, suivant son chakra si particulier.
J'entrai dans le bar et me dirigeai vers l'endroit où s'était installé le pêcheur. Un sourire plaqué sur le visage, amusée par ce petit cache-cache pendant lequel j'avais triché sans le moindre remord, je vins me placer en face du sauvage.

"Bien essayé, mais j'ai des dons sensoriels." Je marquai une pause avant de me décider de le questionner, en essayant d'imiter sa façon de parler ainsi que sa posture. "T'sembles pas être 'ttaché à c't'endroit... Pou'quoi t'restes là 'vec des types qu't'apprécies bof ?"
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Doté d’une vitesse qui ferait pâlir n’importe quel autre combattant non aguerri et fort d’une vie d’expérience dans la vie à la sauvage et dans des environnements faisant passer Uzushio et ses forêts pour de joyeux bois de campagne, le Borgne redescendait sans fausses notes le long de la rivière qui scindait le paradis tropical en deux parties distinctes. Les terres étaient riches en ressources qu’affectionnaient particulièrement Zenjuro, que ce soit le contenu des pipes dont il tirait ses meilleures lattes, à la qualité de la viande qu’il chassait, elles-mêmes en tant qu’animaux vivant, se nourrissant avec des végétaux de première fraîcheur et donnant aux steaks ce gout si prononcé et fin en bouche...
Le Jonin apercevait le Village après quelques minutes de sprint intense à travers végétations et terrains rocheux et s’y engouffra comme à son habitude. Le Port était très animé ce jour-ci, accueillant le douzième championnat local de pêche d’Uzushio et qui rassemblait les meilleurs marins du coin… La compétition avait fini au bout d’un moment par attirer les oreilles et les cannes à pêche des plus curieux et ce, quelque soit l’origine de ces compétiteurs passionnés dont le Borgne, qui s’était introduit en tant que grand vainqueur de la Dixième édition, il y a donc un peu plus de deux ans. En s’approchant après une poignée de secondes, les trophées et les Maîtres pêcheurs gravés à travers un hall de photographies retraçant les précédentes éditions de ce jeu de pêche voyait le Sauvage avec une prise plus grande que lui, vêtu du même Kimono bicolore, le sourire aux lèvres, levant fièrement sa prise des deux mains et entourés des amis qu’il s’était fait par-delà le Monde, de fil en aiguille à travers cette passion qui les rassemblait tous.

Il se reprit à temps, prêt à ne plus porter la moindre attention à la petite Rousse qui devait sûrement l’avoir suivi à la trace et haussa les épaules en lâchant un sourire discret, sans se faire remarquer comme il en avait tant l’habitude et de la manière dont il était reconnu, perçu d’ailleurs habituellement. D’un pas léger, tranquille, il alla même jusqu’à bailler de tout son soul avant de pénétrer dans l’enceinte du Bar qui l’avait accueilli pour la première fois il y a de cela des années, toujours de la même manière, une tape chaleureuse sur l’épaule du Barman qui avec l’habitude cernait très bien l’habituelle commande de ce client peu oubliable : Du rhum et de la charcuterie de goût : du Sanglier.

L’endroit en question était d’une décoration relativement rustique, si ce n’est sauvage. Les sièges habituellement popularisés laissaient place à des troncs d’arbres dont les places assises étaient creusées et taillées à la main, avec le nécessaire pour en retirer un maximum de confort. Tout l’équipement avait été bâti à la force des bras du propriétaire du Bar qui utilisait ses gros muscles pour servir ses clients avec une rapidité qui frôlait l’excellence. Seul lors des premiers instants de cet endroit, l’établissement comptait désormais une dizaine de jeunes, serveurs, serveuses, cuisiniers et barmans, permettant un service optimal même en raison de fortes affluences dû à la renommée du Bar auprès des Voyageurs passagers qui y trouvaient aisément refuge.

« Bah alors Zenny’, t’attends quelqu’un ou quoi ? T’causes pas autant que d’habitude ! » retorqua le Barman en lui déposant sa Commande, table se situant précisément dans l’angle droit à la parfaite droite de quiconque posait son premier pas dans le Bar. « Hmm, on va’dir ça ! T’peux m’donner un’autr choppe s’teu plaît ? », laissa échapper le Borgne en levant la main tout en rigolant et en ôtant le bouchon de son Rhum fétiche dont il apprécia l’arôme avant d’en tâter le goût et par la même, de goûter quelques denrées posées à sa table. Il attendit patiemment, et lorsqu’une silhouette qu’il n’avait que trop vu pénétra par la grande porte le Bar, l’Epéiste se vit arracher un sourire en posant sa choppe sur la table, bourreau d’une bouteille déjà à moitié vidée. Il ne chercha même pas à dissimuler sa présence, n’en ressentant pas le besoin à cet endroit.

« Qui t’dit qu’j’ai seul’ment essayé d’me donner à fond ? » asséna l’escrimeur à sa victime en affichant un petit air amusé avant de lui déposer sa choppe devant elle et lui désigner un siège confortable, entouré d’une table pour deux, décorée de charcuteries et de cornichons frais que Zenjuro mit sous le nez de la petite curieuse avant de répondre à ses interrogations, non sans arquer un sourcil. « La vie d’Shinobi m’remplit l’bide et m’permet d’gagner ma vie. J’voulai’ d’venr Commerçant mais… j’crois qu’j’pourrai jamais, les gens m’voient et fuient direct’ment, compliqué d’fair’ affaire ! » lâcha le Borgne des Tourbillons en éclatant de rire un instant, avant de replonger son œil dans le regard curieux de la petite demoiselle qui semblait attentive.

« Pas plu’attaché qu’a un autre ouais. L’Monde est vaste, c’c’que j’ai compris en sortant d’l’enfer quan’j’tais petiot. Et qu’ce soit n’importe qui, j’baiss’jamais la garde, n’import’qui pourrait t’tuer par derrière n’import’quand, l’mond’ tourn’ comme ça ‘jourd’hui. ». Marquant un temps de pause pour servir la perle du Village, puis lui-même, il reprit deux bonnes gorgées en expirant de plaisir et claquant sa choppe de manière énergique mais calculée sans la table, il reprit avec attention. « T’donc là pour m’surveiller, qu’est’c’que t’vois d’beau ici ? C’pas qu’j’aime pas c’Village, j’m’y sens bien, mais qu’soit bien clair… J’vis comme j’l’entends et j’fais pas confiance en claquant d’doigts. »
Finissant son explication, Zenjuro tapa dans la charcuterie, se remplissant la panse comme jamais de saucisson de sanglier frais et de Rhum pour arroser le tout accompagné de cornichons de première fraîcheur, il avait là un mix gagnant et en passa à l’intendante comme pour l’inviter à se détendre et à profiter de l’instant présent, une première marque de confiance.
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« Qui t’dit qu’j’ai seul’ment essayé d’me donner à fond ? »

Je pouffai de rire face à cette remarque. Il n'avait pas tord, mais si c'était valable pour lui, ça pouvait l'être pour moi. La prochaine fois, je ne me laisserais pas avoir par sa fourbe accélération, ni par ses connaissances exagérées sur la forêt. Je m'installai sur le siège qu'il m'avait désigné et lorgnais quelques instants l'appétissante charcuterie avant d'en attraper un morceau.

« La vie d’Shinobi m’remplit l’bide et m’permet d’gagner ma vie. J’voulai’ d’venr Commerçant mais… j’crois qu’j’pourrai jamais, les gens m’voient et fuient direct’ment, compliqué d’fair’ affaire ! »

J'avais en effet beaucoup de mal à imaginer ce Jônin comme commerçant. Ma mère avait déposée les armes lorsque les guerres de clans s'étaient achevées et elle était devenue commerçante, avec mon père, mais elle n'était pas du gabarit du sauvage et savait se montrer accueillante -avec et seulement avec les étrangers-. Mais, en même temps, ma mère avait été influencée par le clan Uzumaki, comme moi, de sorte qu'une certaine sagesse nous avait été transmise, tempérant nos caractères assez hauts en couleur. L'homme, quant à lui, ne semblait être que franchise et combat bourrin, je doutais donc qu'il soit très accueillant ou même assez intellectuel pour faire de bonnes affaires. Je l'imaginais plus s'enfiler la marchandise, se faire arnaquer ou tabasser des clients ne lui plaisant pas, mais je me trompais peut être.

« Pas plu’attaché qu’a un autre ouais. L’Monde est vaste, c’c’que j’ai compris en sortant d’l’enfer quan’j’tais petiot. Et qu’ce soit n’importe qui, j’baiss’jamais la garde, n’import’qui pourrait t’tuer par derrière n’import’quand, l’mond’ tourn’ comme ça ‘jourd’hui. ».

Plus il parlait et moins je le trouvais stupide, contrairement à une certaine Uzumaki Otohime qui semblait avoir un véritable pète au casque. Les deux se ressemblaient, d'une certaine façon. Bon ok, d'un côté on avait une jeune fille rousse avec des formes généreuses et de l'autre, une montagne de muscles borgne. Mais, les deux-là semblaient être des simples d'esprit, des gens dont la mentalité était de foncer dans le tas sans réfléchir. Mais, l'homme savait réfléchir, simplement, mais il savait le faire. Et, si je n'approuvais pas tout ce qu'il me disait, je ne pouvais totalement le contre-dire.

« T’donc là pour m’surveiller, qu’est’c’que t’vois d’beau ici ? C’pas qu’j’aime pas c’Village, j’m’y sens bien, mais qu’soit bien clair… J’vis comme j’l’entends et j’fais pas confiance en claquant d’doigts. »

Un loup ? Non... Ours ? Déjà mieux. Tigre ? Ouais. Ce type me faisais penser à un tigre, un terrible prédateur mais aussi un gros dormeur. Fier, robuste, puissant, parfaitement indépendant et solitaire. J'aimais bien les félins.

"Perso, j't'aime bien." Je lui lançai un sourire avant de reprendre. "T'es plus naturel que plein de gens ici et t'es plutôt sympa. Mon instinct me dit que t'es un chic type. Et, je crois toujours en mon instinct. J'aime bien ton point de vue même si je ne le partage pas totalement." Je choppai la chope, prête à boire un coup quand je sentis l'odeur de l'alcool. Je savais pas ce qu'il m'avait mis là-dedans, mais ça sentait fort, très très fort. Du coup, je la reposai. "Moi, je ne pense pas que n'importe qui pourrait poignarder qui que ce soit dans le dos. Y a des gens qui le peuvent mais y en a qui sont trop bons pour ça. Et y en a d'autres qui sont pas forcément bons mais qui se fixe des principes, des types rigides comme tout."

J'acceptai l'invitation du shinobi et me saisit de charcuterie et de cornichons que j'engouffrai dans mon estomac à une vitesse remarquable et en quantité surprenante pour mon gabarit. Je m'arrêtai néanmoins quand j'eus soif pour flairer le liquide contenu dans ma chope. Ça puait vraiment l'alcool, ce truc. Sauf que moi, je n'aimais pas trop cette odeur beaucoup trop forte. Et c'était à cause d'elle que je refusais principalement de goûter à ce genre de boissons. Mon odorat n'était pas particulièrement développé, mais je lui faisais confiance.

"C'est ?... Je bois pas d'alcool, j'aime pas l'odeur..."
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