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Doucement le matin | Ft Masamune Sanada

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Nishimura Senzo

Doucement le matin

Pas trop vite le soir




Le ciel était couvert, sombre et menaçant. Un vent puissant soufflait, balayant le paysage, secouant les arbres et déracinant certains. Une tempête, sombre présage pour accompagner la guerre qui avait lieu au sol. La foudre frappait la terre au rythme des coups d'épée. Les lances fendaient les chairs, les boucliers brisaient les os, laissant à l'agonie des soldats dont on ne connaissait rien.

Au milieu de la mêlée, une troupe d'une vingtaine d'hommes. Armures de samouraï couvertes du sang de leurs ennemis, ils se battaient farouchement. Chacun d'entre eux portait un menpō, leur donnant l'apparence d'un démon rouge, un oni. Le groupe tenait une formation en cercle et ils étaient armés d'un bouclier et d'une lance. Autour d'eux, les cadavres s'empilaient et au centre de leur cercle se tenait un homme qui semblait être leur chef.

Bientôt, une centaine d'ennemis s'amassèrent en face du groupe. D'un mouvement de tête, le chef signala à un soldat de venir souffler dans un cor de guerre. Le cercle se rompit, laissant une ouverture pour l'homme à la tête des démons. Le vaillant soldat fonça tête baissée dans la mêlée, un naginata à la main. Un carnage sans nom se déroulait sous les yeux des samouraïs. En faisant tournoyer son arme, il fit tomber de nombreuses têtes, déchiquetant leurs membres et brisant leurs armures. Le reste commença à fuir, de peur de subir le même sort. Une acclamation, passant presque pour un coup de tonnerre, pour féliciter leur chef et hurler son nom.

« Senzo, Senzo, Senzo ! »

Fier comme un paon, il se retourna, faisant face à ses hommes, une hécatombe derrière lui. Il enlevait son kabuto quand il se mit à chanceler puis tomba en arrière. Son corps se mit à bouger sans son consentement, dans des mouvements qui n'avaient aucun sens, comme s'il était pris d'une crise... ou comme si on le secouait avec force et vigueur.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Senzo fut sorti de sa torpeur avec perte et fracas, extirpé de son lit comme un malpropre et jeté au sol par sa mère Sanada.

« Lève-toi sale gosse ! T'es nourri, logé, blanchi alors tu peux au moins te lever tôt pour nous aider ! »
beugla-t-elle.

« Mais j'étais entrain de faire un super rêve ! Et puis tu peux pas être plus douce pour me réveiller ? Comme les mères normales ?! »
répondit-il en se massant les côtes, les yeux encore brumeux.

Il s'était entraîné les deux jours qui précédaient et était en convalescence, un coup mal placé lui ayant cassé un os. Le jeune homme se releva péniblement, pestant contre sa mère, elle était tellement intransigeante en ce moment, bien plus qu'elle ne l'était quand il était enfant. Bougon, il se posa sur le lit.

« Bon, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je suis blessé, je te signale ! »
Ronchonna-t-il tout en soulevant son haut pour désigner ses bandages.

« J'ten donnerais de la mère normale moi ! J'ai pas de temps à perdre. J'ai besoin que tu ailles chez le vieux Sugihara, il tient une bibliothèque en centre-ville, on doit signer un contrat avec lui, on va le réapprovisionner en romans, apparemment certains ont énormément de succès. »

Quoi ? Elle voulait qu'il aille chez le vieux bibliothécaire pour signer un contrat ? A cette idée Senzo laissa échapper un long soupir, très long. Il avait passé tellement de temps dans les bouquins qu'il n'avait vraiment aucune envie de retourner dans une librairie. Mais si la matriarche lui demandait, c'est que les autres étaient affairés de leur côté. Il soupira une dernière fois, ce qui exaspéra sa mère, la poussant à lui asséner un coup dans les côtes.

« Bleuuuuaaargh... mais t'es folle, tu veux me tuer ?! »
cria-t-il après avoir presque dégobillé. Il reprit. « Je vais y aller, laisse moi me changer. »

« Je préfère ça, les parchemins sont dans la cuisine, ne fais pas attendre notre client fiston ! » finit-elle avant de poser un petit baiser sur le front de son fils.

Senzo se frotta les yeux tandis que sa mère quittait sa chambre, fermant la porte avec fracas. Comme si un baiser suffirait à le soigner. Il ne comprenait pas tout et surtout pas son comportement actuel, mais le soleil était bien trop bas pour se lancer dans une quelconque réflexion. L'Uzujin comptait bien finir rapidement ce qu'il avait à faire pour retourner pioncer.

Il prit donc la direction de la salle d'eau, fit sa toilette et se dirigea vers la cuisine. Sur la table au milieu de celle-ci, il récupéra tout le nécessaire pour mener sa mission à terme. Il ne prit pas note du contenu, il n'en avait pas besoin et surtout ne le voulait pas. Cela faisait quelque temps qu'il ne prenait plus part à la gestion du commerce familial, il se contentait de rendre "service" et cela lui suffisait. Malgré tout, cela le perturbait. Et si sa mère était ainsi parce qu'il "s'éloignait" ? Il cogita le temps du trajet et finit par arriver devant la bâtisse.

« La Librairie de la Cascade hein » murmura-t-il en lisant l'écriteau.

Il y était déjà venu, plus jeune Risa lui demandait d'aller lui chercher des romans à l'eau de rose, n'ayant pas les moyens d'en acheter, son frère lui les procurait bien gentiment. Même si c'était un fainéant, il avait le cœur sur la main et ne pouvait rien refuser à sa petite sœur. Il fit un pas en avant et poussa la porte d'entrée. Celle-ci grinça fortement, empêchant le jônin d'entrer discrètement si cela avait été son but. Il se positionna devant une sorte de comptoir où il déposa les parchemins puis s'y accouda. Il n'y avait personne.

« Excusez moi, je cherche Monsieur Sugihara, je suis Nishimura Senzo, je dois m'entretenir avec lui. »
dit-il sans trop élever la voix, il était dans une bibliothèque après tout, un peu de respect.

Il bâilla longuement, son lit lui manquait. En se penchant sur le côté pour voir entre les rayonnages, il aperçut une silhouette encapuchonnée, impossible de distinguer s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, il préféra ne pas se signaler plus que cela. Il pouvait bien attendre un peu. Mais qu'il se dépêche quand même !

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Masamune Sanada
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Masamune Sanada
Sanada, comme souvent, faisait semblant de ranger les étagères, mais lisait en réalité. Le roman se déroulait dans les étoiles, une lutte entre un royaume de Salamandre de feu, désirant sculpter le monde à son image et une “résistance” composé d'animaux en tout genre. Il en était à un chapitre particulièrement intéressant, le grand méchant, venant de révéler être le père du chef de la résistance.

Il entendit la porte s'ouvrir grâce aux grincements particuliers, mais non moins sonores qu'elle produisait dès qu'elle bougeait. Sanada se promit de réparer cela avant de replonger dans “Les Batailles des Astres”. Au bout de quelques secondes à peine, il fut interrompu une nouvelle fois dans sa lecture par la voix assez grave d'un homme.
Sugihara était sans doute dans l'arrière-salle, il n'allait pas tarder à aider le client.
Sanada ne quitta donc pas son roman des yeux et continua d'explorer ce monde captivant où les bateaux pouvaient flotter dans les cieux.

- Excusez moi, je cherche Monsieur Sugihara, je suis Nishimura Senzo, je dois m'entretenir avec lui.

Sanada expira longuement, il tentait de se re-concentrer, il n'avait aucune envie de travailler ou de s'entraîner aujourd'hui, il avait été consciencieux des semaines et s'accordait donc, à juste titre pour lui, quelques jours de repos.

Au bout d'une minute, l'homme au comptoir semblait toujours attendre, Nishimura….Ce nom lui disait quelque chose.. Mais bien sûr ! S'exclama-t-il intérieurement. Le vieux libraire ne parlait que de cela depuis des semaines, il allait signer un nouveau contrat pour se fournir en livres dans tout le Sekaï.
Et Nishimura était le nom de la famille de commerçant qui allait s'occuper de l'approvisionnement de la librairie.

Contraint et forcé par sa conscience, il se retourna et alla à la rencontre du grand gaillard qui attendait à l'entrée. Sanada ne pouvait pas vraiment déterminer la carrure en face de lui, elle était cachée par d'amples vêtements, mais le Nishimura était un peu plus grand que lui. Il semblait un peu plus vieux cependant, dans la force de l'âge, dégageant une tranquillité qui pouvait paraitre puissance.

Relevant légèrement sa capuche, mais toujours camouflé derrière un nuage de fumée, le jeune genin se présenta.

- Masamune Sanada, j'aide Sugihara-sama ici à mes heures perdues. Je vais le chercher tout de suite. Dit-il avant de disparaître derrière la porte qui donnait à la salle de collection.
Sugihara était là, des boule quies dans les oreilles pour ne pas être dérangé tandis qu'il restaurait un exemplaire très rare de “ Voyage sous le Sekaï” un très vieux romans d'aventures.

- Hé ! Dit Sanada à son vieil ami en lui tapant sur l'épaule.

- Quoi!??! S'écria le vieux libraire qui avait sursauté.

- Du calme papi, va pas me clamser entre les pattes.

- Petit c….

- Hop, hop hop, les insultes, c'est de la thune dans la tirelire, tu le sais. Il y a un certain Nishimura Senzo qui semble vouloir s'entretenir avec toi.

- Bon, je vais analyser les contrats et les signer, toi, tu lui montres l'entrepôt et tu lui donnes la deuxième clé. Dit le vieux visiblement en proie à la panique.

- Comment ça ? Parce que je dois aussi me taper quelque chose ?


- Je te laisse prendre autant de livres que tu veux pendant un mois.


- Oh.

- La deuxième clé est toujours chez le capitaine Yako, il faudra que tu la récupères.


- Et j'imagine que tu n'as pas dit à ce cher bougre qu'il n'a plus le contrat.


- Allons-bon !
Répondit Sugihara en se levant. Tu es un shinobi, je suis un vieux monsieur. Tu sauras très bien t'en sortir, en plus, les Nishimura sont très regardant concernant les affaires, le capitaine n'osera pas les défier, crois-moi.

Sanada se contenta de hausser les épaules tout en bourrant son calumet.
Après avoir fumé quelques lattes, il ne fit pas plus attendre le fameux Senzo et retourna derrière le comptoir.

- Monsieur Sugihara voudrait pouvoir lire les contrats pour pouvoir les signer, je vais donc les lui remettre. Ensuite, si vous le voulez bien, nous serons amenés à visiter notre entrepôt pour la remise des clés et les quelques détails restants.

Le ton du jeune genin tenait du grandiloquent-protocolaire, mais il savait que le vieux avait l'oreille collée à la porte pour écouter la conversation et il voulait faire les choses bien. Il y avait un mois de livre gratuit en jeu.

Après avoir laissé les contrats en évidence sur le bureau, il invita le représentant à le suivre en dehors de la librairie d'un geste théâtrale. Quand, enfin, ils furent assez loin de la boutique, tout le corps de Sanada se détendit.
En recrachant la fumée des commissures de la bouche déformée par son sourire, il s'exclama enfin.

- Désolé pour tout ce tralala, c'est le vieux qui aime ça quand on se courbe devant la clientèle, il est persuadé qu'il vendra mieux. Enfin bon, Sanada comme je t'ai dit, enchanté. Le jeune genin tendit sa main vers le Nishimura. On va devoir aller chercher le double des clés chez un soûlard notoire, ca va être chiant, donc je te propose une petite pause avant. Un jus de fruit vers le port, ça te dit ?

Il ne voulait pas paraître trop familier, mais le mal était fait, et puis, s'il devait rester avec lui une bonne partie de la matinée, il ne pouvait pas faire semblant indéfiniment.
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Nishimura Senzo

Doucement le matin

Pas trop vite le soir



Accoudé, son bras tenant sa tête pour l'éviter de tomber, le Jônin attendait. Le bruit de ses doigts tapant contre le bois faisait écho dans la pièce. Bientôt, celui-ci fut surpassé par les pas de la personne que Senzo avait remarqué, c'était surement un client, mais il se mit à espérer qu'il s'agissait d'un jeune apprenti libraire et qu'il pourrait l'informer.

Quand le personnage atteignit le comptoir, Senzo avait repris une position plus conforme, plus adaptée à une possible discussion. C'était peut-être quelqu'un d'un naturel décontracté, mais il savait se tenir, éducation manière Sanada oblige. Le temps de se redresser donc, avant que l'individu en face de lui ne prenne la parole, sans pour autant révéler son faciès qui était dissimulé par un épais nuage de fumée.

«  Masamune Sanada, j'aide Sugihara-sama ici à mes heures perdues. Je vais le chercher tout de suite. »

Clair et net, pas besoin de plus de détails. Senzo opina simplement du chef, mais tiqua tout de même sur son prénom et sa pipe. Tout d'abord Sanada ! A l'écoute de ce nom, une vive douleur lui perfora les côtes, comme un mauvais signe, il pesta un instant, priant ne pas avoir rencontré une terreur comme sa mère pouvait l'être.

Ensuite, et il l'avait tout juste remarqué, la fumée venait d'une pipe. Loin de lui l'idée de juger, chacun étant en droit de faire ce qu'il lui plaît, mais n'était-il pas trop jeune pour fumer ? Avait-il quelque chose à cacher sur son visage ? Il balaya le début de pensée, après tout il lui arrivait, à de rares occasions, de fumer l'herbe à pipe avec son père. Il n'était personne pour se mêler des affaires d'autrui et s'il voulait rester incognito, c'était bien son droit.

Dans tous les cas, le jeune homme avait disparu dans l'arrière-boutique et Senzo était reparti pour attendre. Il reprit son jeu de rythme du bout de doigts, souhaitant que le vieux Sugihara arrive au plus vite. Un laps de temps s'écoula et le dénommé Sanada réapparu, toujours suivi de la fumée de son calumet.

« Monsieur Sugihara voudrait pouvoir lire les  contrats pour pouvoir les signer, je vais donc les lui remettre.  Ensuite, si vous le voulez bien, nous serons amenés à visiter notre  entrepôt pour la remise des clés et les quelques détails restants. »


La manière dont il se tenait et le ton qu'il empruntait faisaient contraste avec sa présentation quelques minutes auparavant. Il parlait maintenant comme un homme rompu aux joutes commerciales comme la mère du jônin pouvait l'être, encore un mauvais signe pesta-t-il. Senzo pensa qu'il agissait surement ainsi pour bien se faire voir par le vieil homme qui, à n'en pas douter, se tenait à l'écoute derrière la porte. Il répondit, un sourire en coin.

« Soit, ce n'est pas comme cela que je voyais la suite, mais autant que les choses soient bien faites ! Allons-y gaiement. »


Et il valait mieux pour lui qu'elles le soient. Il aurait beau se lancer dans un débat avec sa mère, prétexter qu'elle ne l'avait pas prévenu qu'il devrait, en plus de la signature, aller visiter les entrepôts, il ne pourrait rien faire pour avoir gain de cause, sa mère étant bien plus retorse que lui, elle arriverait à avoir le dernier mot et à lui refiler un nouveau job. Il soupirait déjà à l'idée de tout ce travail en plus.

Laissant Sanada passer devant lui, après avoir laissé les parchemins visibles, il tira une mine dubitative en le voyant lui indiquer la sortie de manière exubérante, comme s'il sortait d'un kabuki. Il en fait un peu trop pensa-t-il.

L'apprenti libraire amorça la marche et Senzo lui emboîta le pas, tout en se grattant le haut du crâne, imaginant de quoi la suite de la matinée pouvait être fait. Après quelques centaines de mètres, durant lesquels le jônin ne put s'empêcher de voir sa mère à travers le jeunot, celui-ci s'arrêta. On pouvait sentir, rien qu'à la manière dont il se tenait maintenant, qu'il était libéré d'un poids. Comme l'avait pressenti le Nishimura, le Masamune jouait bien un rôle.

« Désolé pour tout ce tralala, c'est le vieux qui  aime ça quand on se courbe devant la clientèle, il est persuadé qu'il  vendra mieux. Enfin bon, Sanada comme je t'ai dit, enchanté. On  va devoir aller chercher le double des clés chez un soûlard notoire, ca  va être chiant, donc je te propose une petite pause avant. Un jus de  fruit vers le port, ça te dit ? »


Un grand sourire s'afficha sur le visage du basané. Il préférait largement qu'on lui parle ainsi plutôt que comme un démarcheur le ferait, s'il était bien là dans un but mercantile, il n'aimait pas pour autant toutes les niaiseries qui entouraient cet univers. Une bonne discussion, une belle pièce de viande, de la rigolade et un peu d'alcool, voilà ce qu'il considérait comme étant un bon moyen de vendre un produit.

Il écouta donc attentivement son acolyte du moment qui précisa à nouveau son prénom, changeant le sourire en rictus nerveux et proposa à son aîné d'aller se désaltérer avant de s'attaquer à la visite des locaux de stockage.

« Oh t'en fais pas, je connais ça. mon vieux c'est le même. Tu peux m'appeler Senzo, enchanté. »
dit-il en réponse. « Je suis aussi d'avis d'aller m'hydrater avant de voir ce fameux soûlard. Je connais un bon endroit. »

Il lui serra la main comme pour valider leur rencontre avant qu'ils ne poursuivent leur route. Si Sanada voulait boire quelque chose au port, lui connaissait un bon endroit où il avait tendance à aller avec... bah Sanada, sa mère. Il servait de délicieux jus de fruits, peu chers et revigorants et la serveuse était une beauté. C'était aussi un débit d'alcool le soir venu. L'Umibõzu Joyeux qu'on l'appelait, un rade bien connu des pochetrons, mais un lieu très cool le matin. Tout en marchant, il interpella le jeune.

« Question. Qu'est-ce qui amène un jeune homme comme toi à travailler pour le vieux Sugihara ? »
lança-t-il. « Et tiens, j'en profite maintenant que j'y pense, tu pourras me conseiller un roman à l'eau de rose, j'aimerais bien faire une surprise à ma soeur, elle adore ça. »

Il avait bien sûr une petite arrière pensée, s'il lui offrait un cadeau, il pourrait lui demander un service en échange et surement éviter ce genre de sortie imprévue au lever du jour.

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Masamune Sanada
- Question. Qu'est-ce qui amène un jeune homme comme toi à travailler pour le vieux Sugihara ? Et tiens, j'en profite maintenant que j'y pense, tu pourras me conseiller un roman à l'eau de rose, j'aimerais bien faire une surprise à ma soeur, elle adore ça.

Sanada ne put s'empêcher de rire en recrachant sa fumée, ce qui le fit tousser pendant une bonne minute.
Senzo avait tapé dans le mille, mais pas de la bonne façon.
Bien sûr, il n'allait pas lui révéler qu'il restait auprès du Sugihara par amour des livres, certes, mais surtout pour trouver une piste qui le mènerait au prophète.
La pythie des Cinq avait prédit que sa quête serait sans doute l'œuvre d'une vie, voir de plusieurs. Il prenait donc soin de ne pas brûler les étapes, Uzishiogakure avait été son plus grand allié dans la découverte et la maîtrise de ses capacités. Il se sentait bien ici, c'était la place que les dieux lui avaient donnée.
Quant aux romans d'amour, il détestait ça et n'en lisait jamais.

- Je ne travaille pas vraiment pour Sugihara-sama, je l'aide et en échange, je peux lire à volonté, affalé dans un fauteuil confortable avec pour seul bruit les fins craquements de l'herbe qui se consume... Sanada leva les yeux vers le ciel le visage béat, comme si ce qu'il décrivait était, pour lui, la vision du paradis. Pour le roman d'amour, je ne suis pas très fan du genre. Je sais cependant que le tome trois de ''Toi, mon cœur, ma vie'' est sorti il y a moins d'un mois, je pense que ce sera parfait. Si elle aime les histoires d'amour, elle doit suivre les péripéties du “Maudit au corps qui scintille au soleil”.

Il avait dit la dernière phrase en caricaturant les mijaurées qui venaient dévaliser ses étagères de pages parfumées à l'eau de rose. Il se mit à rire tandis qu'il marchait de manière efféminée, le rendant, sans qu'il en prenne conscience, étrangement crédible dans ce rôle.

Ils continuèrent leur chemin joyeusement, mais Sanada ne pouvait s'empêcher de tirer frénétiquement sur sa pipe.
Non pas qu'il n'aimait pas la compagnie de Senzo ou qu'il se sentait mal à l'aise, il redoutait simplement d'aller à L'Umibõzu Joyeux. Il avait promis à sa mère de rester hors de ces lieux où le vice et le péché rampaient comme un serpent dans l'ombre.
Il connaissait la grande bâtisse de vue, et le tonneau géant qui trônait devant la grande porte.
Le nom de la taverne parlait pour lui-même et le jeune genin avait été bercé par les histoires qui entouraient ces démons des mers de la mythologie.
Une fois au large, si un navire rencontrait un Umibõzu, la tradition voulait qu'on lui remette un tonneau vide, pour éviter d'être jeté dans un baril plein d'eau de mer et d'y mourir noyé.
Le navire qui offrait le fut vide forgeait donc la tombe du malheureux qui n'avait pas d'offrande.
Cette légende avait été savamment utilisée par les propriétaires de l'échoppe, puisque le personnel n'acceptait de reprendre que les verres vides, assurant un taux d'alcoolémie élevé et une ambiance survoltée au sein de l'établissement.

Sanada emboîta le pas de Senzo non sans psalmodier intérieurement une prière protectrice.
Le Nishimura, lui, paraissait totalement à son aise et connaissait sans doute bien les lieux puisqu'il traversa la salle pour aller s'asseoir sur une immense terrasse aménagée.

Des dizaines de petits espaces délimités par des plantes et des objets de décorations faisaient face à la mer, juste en face d'un des plus grands quais du port qui fourmillait d'activité.
La terrasse n'était pas très surélevée, de sorte que l'on pouvait s'asseoir sur les planches de bois et tremper ses pieds dans l'eau chaude.
Le lieu ne ressemblait en rien à ce que Sanada avait imaginé. Loin d'être sombre, puant et plein de débauches, l'endroit respirait la joie de vivre et la douce beuverie, la fête joyeuse et la camaraderie. Pourtant, tout paraissait étranger au jeune homme, nouveau, exotique.
Il observa les marins qui trinquaient à leur arrivé à bon port, et les jeunes nobles qui semblaient continuer leurs extravagances nocturnes, en suivant le Nishimura d'assez près comme s'il pouvait le perdre de vue à tout moment.
Quand il passa devant le groupe de marins, il sentit les regards s'attarder sur sa capuche et accéléra le pas.

Le genin prit place en face de Senzo, tirant frénétiquement sur son calumet pour se créer un espace de bien-être où il ne se sentirait plus épié par les inconnus qui ne faisaient pourtant que profiter de cette belle matinée, bien loin de se préoccuper du jeune homme.
À peine furent-ils installés qu'une charmante demoiselle s'approcha de leur table balançant ses hanches de manière féline.
Ses cheveux lisses et cuivrés tombaient jusqu'à sa nuque fine. Elle était vêtue d'un petit haut qui mettait sa poitrine en valeur et d'un short blanc si court qu'il semblait pouvoir servir d'écharpe en hiver.
Le spectacle de la serveuse fit son effet et Sanada s'enfonça un peu plus profondément dans sa capuche pour éviter la confrontation qui s'avéra pourtant inéluctable.

- Oh Mirage des mirage, mais qui vois-je si tôt le matin, ce ne serait pas son bon Senzo ? Dit-elle en tapant amicalement l'épaule du basané. Et tu es en bonne compagnie, pour changer, qu'est ce que je vous sers mademoiselle ?

Sanada releva doucement la tête, fixant les grands yeux de la serveuse.

- Je vais prendre un jus de fruit frais, mangue, papaye et banane si possibleEt ne vous inquiétez pas…. Dit-il à la femme qui s'était décomposée en entendant sa voix... J'ai l'habitude.
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Nishimura Senzo

Doucement le matin

Pas trop vite le soir



Senzo sursauta en voyant le jeune homme s'étouffer dans sa fumée, qu'avait de drôle sa question pour qu'il en rigole et se mette à tousser ? Il le regarda d'un air dubitatif, attendant une réponse.

« Je ne travaille pas vraiment pour Sugihara-sama, je l'aide et en échange, je peux lire à volonté, affalé dans un fauteuil confortable avec pour seul bruit les fins craquements de l'herbe qui se consume... »


C'était donc ça, un marché conclu, donnant-donnant. Sanada ne perdait pas le nord et il faisait bien. Aucune raison de se faire avoir et de trimer sans récompenses. L'uzujin félicita l'androgyne, le signifiant par un clin d'œil et un pouce levé. En écoutant la suite, Senzo se mit à sourire béatement, comme son comparse était en train de le faire, à l'évocation d'un bon fauteuil douillé sur lequel se prélasser. Il fut sorti de sa douce pensée par la suite de la réponse.

« Pour le roman d'amour, je ne suis pas très fan du genre. Je sais cependant que le tome trois de ''Toi, mon cœur, ma vie'' est sorti il y a moins d'un mois, je pense que ce sera parfait. Si elle aime les histoires d'amour, elle doit suivre les péripéties du “Maudit au corps qui scintille au soleil”. »

Il n'en savait rien, il avait bien un vague souvenir d'une série de roman intitulée " Attraction, Impulsion, Irrésolution et Confession", mais il s'était contenté de l'acheter et de la donner à sa sœur, sans poser plus de questions. Il n'aimait pas ces styles-là, comme Sanada apparemment, il suffisait de voir le timbre de voix qu'il avait utilisé pour finir sa phrase, un brin moqueur. Senzo lui, il préférait les histoires d'aventures, où un seigneur honorable défendait ses terres face à l'envahisseur, accompagné de ses fidèles frères d'armes. Toutes ces niaiseries fleurs bleues n'étaient pas pour lui. Il garda donc en tête le nom des romans conseillés et remercia Sanada d'un « Je m'en souviendrais, merci. » Après quoi, ils poursuivirent leur route.

Sur le chemin, l'ainé du clan marchand ne put s'empêcher de remarquer son cadet tirer furieusement sur son calumet, il semblait stressé, inquiet. Peut-être avait-il entendu des rumeurs sur le rade où il se rendait, peut-être même avait-il eu vent des péripéties qu'avait pu vivre Senzo et son frère ici même. C'était un jeune homme, quoi de plus logique que de ne pas être accoutumé à ce genre de lieu. Le bronzé n'en tint pas rigueur, laissant tout juste échapper un petit rire.

Ils finirent par arriver à bon port, si l'on pouvait dire. En passant, le grand basané salua quelques loups de mer qu'il connaissait, ignorant les fils de bourges qui décuvaient de la nuit. Sanada le suivait de près et ne mouftait pas, on sentait bien son appréhension, mais Senzo se dit qu'il remarquerait bien assez vite que l'endroit était agréable, très loin de ce que laissait présager son nom.

Ils s'installèrent l'un en face de l'autre en terrasse, une vue splendide sur la mer dont les vents portaient la bruine jusqu'à eux, rafraichissant l'air. Bientôt, une serveuse vint les voir, une serveuse que le Nishimura connaissait bien pour lui en avoir fait voir des vertes et des pas mures avec Kaito. Elle accueilli les deux hommes avec un grand sourire, tandis que de son côté, Sanada se cloîtrait dans ses vêtements, surement titillé par la beauté de la jeune femme. Passant à travers le nuage d'effluves provenant de la pipe, elle tapota l'épaule de Senzo.

« Oh Mirage des mirage, mais qui vois-je si tôt le matin, ce ne serait pas son bon Senzo ? Et tu es en bonne compagnie, pour changer, qu'est ce que je vous sers mademoiselle ? »


Senzo pouffa légèrement de rire, posant une main sur la bouche pour éviter que cela ne se voit trop, avant de reprendre son sérieux en toussotant. Il était vrai que son apparence pouvait porter à confusion, mais Senzo avait bien vite compris qu'il s'agissait d'un jeune homme. Il réprima un nouveau rire, attendant la fin de la commande de Sanada pour répondre.

« Hm hm, désolé. C'est vrai que tu n'as pas l'habitude de me voir arriver aux aurores. dit-il tout sourire. En général c'est le moment que je choisis pour partir.
Il s'arrêta pour prendre délicatement une fleur qu'il tendit à la jeune femme. Mais je te trouve bien dure avec moi Chiaki, je suis toujours bien accompagné ! »

Elle lui rendit son sourire avant de lui coller une taloche sur le crâne, une adresse et une vitesse folle, Senzo ne la sentit même pas venir. Elle s'approcha plus près et attrapa son oreille.

« On n'arrache pas les fleurs, j'ai pris un temps fou pour ces aménagements, aurais-tu oublié votre derrière venue avec Kaito ? Vous aviez dégueulassé toute la terrasse ! J'ai pris une éternité pour arranger tout ça. Elle lâcha l'oreille du pauvre homme et se tourna vers Sanada, affichant un beau sourire. Veuillez m'excuser pour mon erreur et pour me faire pardonner, je vous offre la consommation. »

Elle recula avant de tourner les talons au duo. Senzo l'interpella tout en levant le bras.

« Et pour moi, c'est gratuit aussi ? »

Chiaki le fusilla du regard. Il tourna la tête à l'opposé, sifflotant dans son coin.

« Commence par payer ton ardoise ! Je te ramène un jus de pêche, comme d'habitude. »
Puis elle retourna préparer les boissons.

« Merci ma petite Chiaki ! Il regarda alors Sanada, toujours emmitouflé sous sa capuche. Beau brin de femme hein ? Si l'Umibozu tourne si bien, c'est grâce à elle, même les vieux briscards la tiennent en respect. Enfin bref. Il joignit ses deux mains sur la table et prit un air plus sérieux. Parlons peu, parlons bien ! J'ai réfléchi un peu, cet alcoolique notoire qui détient les clefs de l'entrepôt, tu as dit que ça allait être chiant et moi les problèmes, c'est pas ce que je préfère. Tu peux m'en dire plus sur lui ? D'une certaine manière, on lui vole son business, il va pas se laisser faire si je comprends bien. »

Il espérait une réponse négative, un "non ne t'en fais pas, on va arriver, il va être mort saoul et on aura juste à prendre les clefs". Il était bien trop tôt pour se créer des problèmes, bien trop tôt. Et en plus, il avait oublié qu'il devait régler cette ardoise. Il soupira, blasé.

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- Merci ma petite Chiaki ! Beau brin de femme hein ? Si l'Umibozu tourne si bien, c'est grâce à elle, même les vieux briscards la tiennent en respect. Enfin bref. Parlons peu, parlons bien ! J'ai réfléchi un peu, cet alcoolique notoire qui détient les clefs de l'entrepôt, tu as dit que ça allait être chiant et moi les problèmes, c'est pas ce que je préfère. Tu peux m'en dire plus sur lui ? D'une certaine manière, on lui vole son business, il va pas se laisser faire si je comprends bien.

Sanada se releva légèrement de son siège, et attendit que les verres soient servis avant de répondre.

- De ce que je sais, Sugihara-sama à négocier cela avec ta famille dès le départ. Si j'en crois ce qu'il baragouinait dans sa barbe toute la journée, vous avez une certaine aura au sein du milieu commercial dans le village et au-delà. Je crois donc qu'il comptait sur vous pour régler ce malentendu, et je présume que ta famille a accepté….

Il porta le verre encore givré qui venait d'être servi et se délecta du nectar sucré qui s'épaississait légèrement au contact du froid, associant une fraicheur bienvenue à des parfums exquis.
Se léchant les babines, il reprit la parole.

- Je pense que le mieux pour nous, parce que pour être honnête, j'ai vraiment pas envie d'avoir des problèmes, je suis dans mes jours de vacances auto-proclamés, c'est d'attendre que le pochtron se saoule et donc de faire le larcin ce soir. Sinon, on va à sa rencontre dès maintenant, c'est à toi de voir. C'est votre transaction après tout, et je ne toucherai pas un ryo contrairement à ta famille. Dit-il avec un sourire qui se voulait désarmant.

Il ne voulait surtout pas descendre le moral de Senzo qui semblait déjà avoir pris un coup à l'annonce de Chiaki qui avait révélé le souvenir de son ardoise, mais il faisait une pierre deux coups en agissant ainsi.
Non seulement, il s'acquittait d'une quelconque responsabilité dans le bon déroulé du passage de relai entre les anciens livreurs et la famille Nishimura, mais il s'assurait en plus une journée amusante, loin de la routine des étagères et des échelles coulissantes.

- Pour le moment, profitons de ce si beau temps et de ce cocktail. Il est parfait, j'en ai rarement bu d'aussi bons, tu féliciteras Chiaki-san pour ce mélange si harmonieux des saveurs. La prochaine fois, quand je ne serais pas là. S'empressa-t-il d'ajouter avant que Senzo n'appelle la splendide serveuse.

Sanada leva le visage vers le soleil pour s'abreuver de sa lumière en fumant son calumet tout doucement.
En face, un bateau venait d'accoster, à son bord, le propriétaire de la fameuse clé venait tremper l'ancre de son bateau et sa jambe de bois dans son port d'attache avant de repartir.
Sanada bien loin de ces préoccupations mercantiles, observait maintenant, le plus discrètement possible, deux clientes qui jouaient avec les vagues juste au bord de la plage.
L'eau qu'elles projetaient semblait se transformer en petites pierres précieuses jouant avec la lumière pour briller de mille feux. Ces petits scintillements venaient s'écraser avec grâce sur l'épiderme satinée des donzelles qui criaient alors de plus belle. L'eau habillait ces femmes de la plus belle des manières tandis que le tissu épousait leurs courbes au plus près, comme s'il n'était qu'une deuxième peau.

Il se reprit au bout de quelques minutes et psalmodia une prière intérieure pour faire pardonner ce vice qui l'avait saisi sans qu'il ne s'en rende compte.
Il venait de sortir d'une torpeur contemplatrice et ne voulait absolument pas passer pour un pervers aux yeux du basané. Il se contenta donc de fumer d'un air faussement relâché en articulant de sa voix la plus grave.

- Beau brin de féminité….

Il avait dit cela de la façon la plus rustre et sauvage possible, en imitant les “hommes” qu'il avait connu sur son île.
Il ne savait pas vraiment comment faire, mais une chose était sûr, Senzo était à l'aise avec la gente féminine et malgré l'écart naturel qui existait entre l'androgyne caché dans sa capuche et le fils de Karo, beau, musclé et au regard félin, Sanada tentait vainement de ne pas perdre la face devant le Nishimura.

Il avait légèrement pointé les jeunes filles avec son calumet en faisant bien attention de viser à côté pour ne pas les désigner directement.
Malgré son effort pour montrer une virilité factice, il ne pouvait se résoudre à être aussi direct que les marins qui, eux, sifflaient allégrement les deux sirènes.
Sa noble attention fut doublement salutaire puisque, par le plus grand des hasards, le genin avait pointé sa pipe dans l'exacte direction du pochtron et de son trousseau. Il écarquilla les yeux en chassant le nuage qui dansait devant son regard d'un geste nerveux de la main. Cherchant maladroitement Senzo en donnant de grands coups derrière au hasard sans quitter des yeux le quai, il s'écria :

- Merde Senzo, il est là le con. Là, lààààààà ! Dit-il en agitant son calumet vers le quai.

- Ça veut dire qu'il a repris les voyages ! Il était au village durant toute la convalescence qui a suivi son amputation. Mais apparemment, il reprend la mer, ce qui veut dire que l'on n'a pas tant de temps que ça…... Mais on n'est pas à la minute non plus…. Dit-il en reprenant une lampée de l'élixir fruitier tout en se renfonçant dans son siège.

Il regarda un homme encapuchonné se lever à côté d'eux et partir en les observant du coin de l'œil. Un brin intrigué, il voulut en parler à Senzo, mais se ravisa.
Ce n'était pas le seul individu au comportement étrange ici, il referma donc les yeux pour recevoir la bénédiction de l'astre lumineux pendant qu'il savourait son cocktail.

Il n'avait pas tellement envie de courir, et puis, ils pouvaient observer le déchargement du navire qui ne semblait pas avancer d'un poil. Ils avaient le temps, les matelots semblaient avoir le même dicton que les deux Uzujins, doucement le matin.
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Pas trop vite le soir



Chiaki arriva avec les verres quelques secondes après que Senzo ait questionné Sanada. Elle leur déposa sur la table et s'en retourna à ses affaires tout en jetant un regard mauvais au basané. En réponse, il sourit simplement avant de s'accaparer son jus de pêche et d'en siroter une gorgée. Quand il eut fini, le jeune homme qui lui faisait face se décida à répondre. Il l'informa que tout avait été conclu par le clan. Que le contrat stipulait un accord pour le transport des marchandises ainsi que la prise en charge de la récupération de la clef de l'entrepôt. Ce qui voulait dire qu'il devait se charger des problèmes qui en découlerait.

Senzo pesta intérieurement et cela se voyait sur son visage, il tirait la tronche et fronçait les sourcils. Sa mère avait omis ces détails et elle l'avait fait volontairement, sachant pertinemment que son fils aurait rechigné à lui rendre ce service. Mais l'ainé la reconnaissait bien là, fourbe comme à son habitude. Elle ne donnait jamais tous les détails des missions qu'elle confiait à son gamin, et cela, dans un but précis, l'habituer à l'imprévisible. Malgré tout, il se dit qu'il était loin le temps des entraînements en forêt avec elle et qu'elle pouvait lui laisser du répit. Il se re concentra sur la discussion avec son jeune collègue.

En l'écoutant parler, Senzo commençait à apprécier le personnage. Il préférait éviter les problèmes et profiter de ses vacances. Le basané soupira, il ne pouvait que comprendre ce sentiment. Il en revint vite au sujet principal. Sanada lui expliquait qu'ils avaient deux choix. Se rendre chez ce ravitailleur la nuit venue et lui voler la clef ou bien aller à sa rencontre sans attendre et en discuter avec lui. Il termina par une phrase bien placée pour le dédouaner de toute responsabilité, il ne perdait pas le nord.

Tout en buvant une autre gorgée de son breuvage, Senzo se mit à réfléchir quant au choix à faire. Il lui serait aisé de pénétrer les entrepôts et d'y prendre la clef sans se faire repérer, le jônin était un spécialiste de l'infiltration et cela lui éviterait surement bien des misères. Cependant, il était presque assuré que ce vol serait mis sur le dos de sa famille, les ragots allaient bien vite dans ce milieu et nul doute que l'histoire du contrat viendrait aux oreilles des autres marchands. Le Nishimura se gratta la barbe quelques secondes, perdu dans ses pensées, il en vint même à ignorer le pauvre Sanada qui le conviait à remercier Chiaki pour la boisson.

Le choix était compliqué. D'un côté, il pouvait s'éviter des problèmes immédiats en volant la clef, mais en aurait après coup une fois la rumeur répandue. D'un autre, il allait devoir se coltiner un vieux surement accompagné de ses sbires et ne souhaitant pas lâcher leur business. Le visage de sa mère lui apparut quand il fixa Sanada, comme un mauvais présage. S'il choisissait de faire ce vol, tout retomberait sur son clan et celui-ci aurait une mauvaise image auprès de la ligue, il valait donc mieux régler cela à l'amiable, c'était sa décision. Enfin, il avait surtout peur des retombées possibles si sa mère apprenait qu'il avait causé des problèmes aux Nishimura.

Quand il voulut faire part de sa décision au jeune homme, il remarqua que celui-ci avait le regard pointé vers l'océan et qu'il semblait absorbé par quelque chose. En regardant à son tour, il comprit bien vite la situation et un sourire se forma sur son visage. Il y avait en contrebas deux belles jeunes filles qui s'amusaient à se jeter de l'eau, elles ne tardèrent pas à être trempées au point de pouvoir distinguer leurs formes sous leurs vêtements. Sanada resta ainsi quelques minutes avant de revenir à la réalité et de parler comme un loubard le ferait, ou tout du moins d'essayer. Pas sûr que c'était la meilleure manière d'approche les femmes pensa Senzo qui sourit à cette initiative.

Celui-ci d'ailleurs, finissait d'ingurgiter ce qu'il lui restait de boisson quand son acolyte commença à faire des gestes brusques et à s'agiter dans tous les sens. Un coup vint frapper le verre de Senzo qui laissa tomber le verre au sol.

« Elle va me tuer. » Chuchota-t-il en se tapant la main contre le visage.

Il en revint rapidement à Sanada et à ce qu'il avait à dire.

« Merde Senzo, il est là le con. Là, lààààààà ! Ça veut dire qu'il a repris les voyages ! Il était au village durant toute la convalescence qui a suivi son amputation. Mais apparemment, il reprend la mer, ce qui veut dire que l'on n'a pas tant de temps que ça…... Mais on n'est pas à la minute non plus…. »

Il déblatéra tout cela avec un flot assez rapide, laissant peu de temps au jônin pour tout assimiler. Il semblait parler du fameux alcoolique, revenu de sa blessure et qui allait reprendre la mer sous peu. Il fallait donc agir vite, mais le jeune ne semblait pas pour autant plus presser que cela. Malgré la tendance de Senzo à prendre son temps et à comprendre son sentiment, celui-ci ne pouvait se permettre la patience. Si ce bougre était bel et bien en passe de désamarrer et de partir, il se devait de l'attraper et de régler cette affaire. Seuls les dieux savaient ce que lui réserverait la matrone si elle devait attendre pour conclure le marché avec Sugihara. L'homme au regard de braise qu'il était annonça donc.

« Ca tombe bien mon petit Sanada ! J'ai pris ma décision. On va se charger de ce clampin ici et en finir vite avec cette histoire. On ne sait pas quand il va revenir de son voyage !
Il se leva et se pencha vers lui pour chuchoter. Dépêchons-nous. J'ai remarqué ce gars à capuche, tu l'as suivi du regard, il doit être avec ce vieil alcoolo, si on l'attrape, on pourra lui soutirer quelques infos alors suis-moi... Et finis ton verre sinon Chiaki va m'en vouloir. »

Il emboîta le pas de cet inconnu, pressant la marche tout en se faisant discret comme il savait si bien le faire. Quand l'homme eut atteint un endroit moins peuplé, Senzo sauta pour apparaître à ses côtés et l'attirer dans une ruelle, juste derrière le bar. Ici des grandes caisses de bois les cachaient et le basané pouvait interroger en toute quiétude l'homme qu'il venait d'attraper.

« Excuse-moi de te déranger mon bon vieux, j'ai vu que tu es parti quand mon ami a parlé de ton pote le boiteux, tu veux bien me dire ce que tu sais à son propos ? Tout ce que tu sais ? »


Dans sa main droite, il faisait virevolter un kunaï, son autre main servant à tenir l'homme par le col. Il ne comptait bien sûr pas par le blesser, c'était un marin et avant tout un villageois, mais s'il était bel et bien un homme de main de l'homme à la jambe de bois il fallait au moins un petit coup de pression pour lui tirer les vers du nez.



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- Ça tombe bien mon petit Sanada ! J'ai pris ma décision. On va se charger de ce clampin ici et en finir vite avec cette histoire. On ne sait pas quand il va revenir de son voyage ! Dépêchons-nous. J'ai remarqué ce gars à capuche, tu l'as suivi du regard, il doit être avec ce vieil alcoolo, si on l'attrape, on pourra lui soutirer quelques infos alors suis-moi... Et finis ton verre sinon Chiaki va m'en vouloir.

Sanada se releva aussitôt, comme si le dossier du confortable siège avait été un ressort.
Il avala le reste de sa boisson cul-sec et dû se précipiter vers la sortie pour ne pas perdre Senzo des yeux.

Les rues de ce quartier étaient toujours bondées, les trottoirs, pavés dans ce faubourg animé, accueillaient des centaines de personnes qui se bousculaient pour ne pas gêner les charrettes qui circulaient au centre. Senzo et le genin slalomaient entre les carrioles et les passants et si Sanada avait du mal à suivre la cadence, Senzo, lui, semblait être devenu un prédateur se fondant parfaitement dans le décor.

Il suivait un groupe, adoptant dans la seconde même leur démarche, puis changeait pour un autre. Il se cachait derrière des montures, enjambait les murées, le tout dans un bal d'une fluidité parfaite, tout en avançant vers sa cible. L'étranger en capuche se retournait à intervalles réguliers, mais Sanada était trop loin pour qu'il ne le remarque. Le Nishimura lui, continuait d'évoluer avec une aisance et une furtivité incroyable pour le jeune genin à l'abri des coups d’œils de sa proie.

Sanada se doutait que Senzo était fort, mais il avait maintenant la certitude qu'il était un shinobi. Personne ne pouvait se fondre dans la masse ainsi sans un entraînement spécifique. Aucun geste du Nishimura ne semblait confier au hasard, et même Sanada, qui ne le quittait pas des yeux, avait l'impression de le voir disparaître dans la foule, revenir comme par enchantement dans le champ de vision de l'androgyne dix mètres plus loin, avant de s'éclipser à nouveau.

Après à peine une minute de filature, Senzo apparut en face de l'encapuchonné comme s'il tombait du ciel. Malgré la vigilance de l'étranger, il n'avait rien vu venir. Le Nishimura le saisit par le col et l'attira dans une petite ruelle obstruée par de grandes caisses en bois. Sanada apparut au moment où Senzo collait le fouineur contre le mur.

- Excuse-moi de te déranger mon bon vieux, j'ai vu que tu es parti quand mon ami a parlé de ton pote le boiteux, tu veux bien me dire ce que tu sais à son propos ? Tout ce que tu sais ?

Senzo jouait avec une réelle habileté d'un Kunai qui venait frôler le visage du suspect sous le doigté du basané. Le tenant fermement par le col pour ne pas qu'il bouge, la lame se rapprochait de plus en plus du visage du pauvre homme.
Quand les poils de sa moustache commencèrent à voler sous l'impulsion de la lame, celui-ci agita les mains comme pour signer sa reddition.

- Je vais tout vous….dire…..enlevez cette…. laaaaame …..de mon visage, par…. par pitié…... Le Kunai cessa sa folle danse immédiatement laissant la victime reprendre son souffle avant qu'il ne reprenne. Je… Je m'appelle Kinji, je travaille pour Yamaguchi-gumi, la famille richissime des îles. Il s'avère que Sugihara a fait un emprunt pour ouvrir sa librairie, j'étais chargé de récolter le remboursement. Tout allait bien, le vieux payait ses dettes, trop bien même, puisque, grâce à l'activité de son commerce, il a remboursé les dettes trop vite pour mes seigneurs. On a donc conclu un marché avec le boiteux pour qu'il livre les bouquins du vieux avec des pertes, comme ça, le vieux payait l'assurance des Yamaguchi-gumi. Maintenant qu'il veut changer de fournisseur, je voulais juste prévenir le capitaine. De toutes façons, les rumeurs vont bien vite vous savez. L'étranger avait changé de ton, il ne semblait plus effrayé et narguait même du regard le deux comparses. Je suis certain que le capitaine est au courant et qu'il pille en ce moment même vos entrepôts avant de repartir. Personne ne se soucie de ces livres de toutes façons et Sugihara a choisi de faire affaire avec nous, il faut qu'il paie. Et vous paierez aussiiii…..

N'en pouvant plus, Sananda avait balayé les appuis de l'étranger qui avait fait une chute en plein milieu de ses menaces.
À peine avait-il touché le sol que le genou du genin s'écrasait sur son nez dans un bruit sec, le choc balança sa tête vers l'arrière qui vint percuter une caisse en bois. Touché, coulé.

- Il fallait le faire taire. Et puis on en sait assez. Il faut qu'on traverse le village pour rejoindre l'entrepôt !

Sanada regarda autour de lui, paniqué par le risque de perdre des livres qu'il n'avait pas lus, et distingua un bateau avec deux pêcheurs à son bord qui semblaient reluquer les deux sirènes à une dizaine de mètre du large.

- Senzo, soit on court et on slalom, mais tu seras avant moi à l'entrepôt, et si tu ne sais pas où c'est exactement, tu vas devoir m'attendre. Ou on “ emprunte” le bateau de ces pêcheurs, et on traverse le village par la côte. On va passer près de la cascade, ça va remuer, mais ce sera moins long à terme, et puis, on aura une porte de sortie si le boiteux tente de s'échapper par la mer quand on arrive.

Sanada ne voulait pas prendre de décision, il voyait bien que son acolyte possédait une tout autre expérience que lui dans les situations de crise et il avait confiance dans le sang-froid du Nishimura.

Malgré tout cela, le temps pressait, et Sanada ne tenait pas en place, il se rendait compte à quel point il tenait à cette librairie, et au vieux Sugihara, injustement floué par ces malfrats.

Le soldat des Cinq n'avait qu'une envie en cet instant. Le venger.
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Nishimura Senzo

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Pas trop vite le soir





La courte filature l'avait mené au milieu d'une ruelle sombre et étroite, mais à l'abri des regards trop curieux. Senzo avait poussé cet homme contre le mur et s'attendait à recevoir les réponses à ses questions avant l'arrivée de son jeune acolyte. Il fut un peu surpris quand il aperçut Sanada pénétrer la ruelle seulement quelques secondes après lui. Ses apparitions à l'académie d'Uzu étaient certes rares et il avait tendance à ne pas s'intéresser plus que cela aux jeunes ninjas du village, il savait reconnaître un shinobi quand il en voyait un. Cela l'étonna donc de ne pas avoir immédiatement décelé les talents du gamin. Seul un de ses pairs aurait pu suivre la cadence et les déplacements du jônin. Il secoua la tête pour chasser ses pensées, il discuterait de tout cela plus tard, le vieux était à point pour parler.

Il supplia tout d'abord Senzo d'arrêter de faire tournoyer son arme si près de son visage, celui-ci s'exécuta et rengaina le kunaï. Il continua en se présentant, affirmant qu'il était sous les ordres de la fameuse famille Yamaguchi-gumi. Une lignée de noble très fortunée avec qui le vieux libraire avait passé un marché. Il avait des dettes envers eux et le rôle du dénommé Kinji était de récupérer l'argent de la dette. Bien sûr, le succès grandissant de son bouiboui commença à permettre à Sugihara de rembourser son emprunt bien plus vite que prévu. Ils mirent donc en place un stratagème pour mettre à mal le petit vieux et lui faire débourser plus d'argent que prévu.

Ces bougres étaient malins. C'était un comportement commun dans le milieu de la pègre, car ils en faisaient assurément parti. S'intéresser à un business, l'assimiler ou forcer les petits commerçants à s'endetter et ensuite leur causer des problèmes pour qu'il y ait un nouveau besoin d'argent. Le pauvre c'était bien fait avoir, le stratagème était rôdé et si les Nishimura n'étaient pas passés par là, il aurait certainement continué.

Kinji poursuivit en expliquant qu'il comptait prévenir son capitaine du choix de Sugihara de changer de fournisseur. Après cela, il changea de ton et devint presque insolent, affirmant que le boiteux était déjà au courant de tout cela et qu'il comptait tout piller. Il termina en tentant de menacer les deux hommes, mais il ne put finir sa phrase, car Sanada, qui en avait surement assez, le balaya avant de lui asséner un violent coup de genou dans le pif. Senzo ressentit presque la douleur du bougre et laissa échapper un petit « Ouuuuuch. » tout en se reculant. Sanada prit la parole après coup, il semblait survolté.

« Il fallait le faire taire. Et puis on en sait assez. Il faut qu'on traverse le village pour rejoindre l'entrepôt !
Senzo, soit on court et on slalom, mais tu seras avant moi à l'entrepôt, et si tu ne sais pas où c'est exactement, tu vas devoir m'attendre. Ou on “ emprunte” le bateau de ces pêcheurs, et on traverse le village par la côte. On va passer près de la cascade, ça va remuer, mais ce sera moins long à terme, et puis, on aura une porte de sortie si le boiteux tente de s'échapper par la mer quand on arrive. »


Le jeune avait raison. Aucune obligation de le laisser continuer de parler, les informations étaient leurs et ils devaient en faire quelque chose. Senzo se mit à réfléchir à la meilleure façon d'atteindre les lieux. Valait-il mieux qu'il arrive rapidement sur place et cherche le bon entrepôt ou qu'il parte en compagnie de Sanada. Atteindre les docks lui serait aisé, mais il lui faudrait surement bien trop de temps pour trouver les bons locaux. Prendre le bateau et naviguer discrètement seraient bien plus longs, mais assureraient au binôme de trouver ce qu'ils voulaient immédiatement.

Pour mener sa mission à bien, il valait peut-être mieux qu'il y aille seul, quitte à être rejoint là-bas plus tard. Il préférait ne pas mettre en danger Sanada, Sugihara lui en tiendrait surement rigueur, en informerait la matriarche et Senzo passerait un sale quart d'heure. Et puis le jônin avait horreur des bateaux, il ne pouvait décemment pas se montrer en position de faiblesse devant un ado. C'était le meilleur choix possible, il irait seul, se dit-il en s'apprêtant à partir.

« Écoutes, je vais y aller seul ! »

Puis il regarda son nouvel associé, juste un instant. Ce moment lui suffit pour se rappeler que Sanada était grandement concerné, il semblait trépigner d'envie à l'idée d'en découdre avec ces brutes. Le jeune homme avait réfléchi au plan et était proche de Sugihara, sans doute était-il attaché à lui, a ses bouquins gratuits au moins. Il ne pouvait pas le laisser ici, sans prendre en compte ses sentiments. Et puis s'il était bel et bien un jeune ninja, il saurait très bien se débrouiller face à de simples brigands.

« Ou pas, ton plan est plus réaliste, si j'y vais et que je ne trouve pas les locaux, je serais marron. On va prendre la barque et suivre ton plan ! Cette vieille jambe de bois ne perd rien pour attendre. »


Sans attendre de réponse, il se doutait bien que Sanada allait le suivre, il sortit de la ruelle, se faufila à travers la foule et bondit en direction de la plage. Au bord de l'eau, il interpella les pêcheurs dont il comptait prendre l'embarcation et grimpa dessus.

« Bonjour, ninja d'Uzu, je vous réquisitionne votre bateau, faites place s'il-vous-plaît ! »
Cria-t-il avec autorité.

Bien que récalcitrants au départ, les marins changèrent bien vite d'avis quand Senzo en fit passer un par-dessus bord. Ils suivirent leur compère à l'eau et le basané suivit de son acolyte purent mettre toute voile dehors en direction des fameux entrepôts. Évidemment, les bougres le traitèrent de tous les noms, le jônin ne leur en tint pas rigueur, il n'avait pas le temps de niaiser.

La brève montée d'adrénaline avait permis à Senzo de faire face à son mal de mer, mais il ne tarda pas à pointer le bout de son nez après quelques coup de pagaies. Il s'arrêta de ramer pour se mettre à l'arrière, prétextant une indigestion.

« Fais pas attention à moi... beuuarghh je pense que c'est le jus de pêche qui était pas frais. Je te laisse beuuuarghh te charger du trajet ! » dit-il en se tenant au bord de l'embarcation.

C'était un comble pour un ninja du Pays des Tourbillons d'avoir le mal de mer, mais après tout, Senzo avant passé toute son enfance sur la terre ferme. Il avait rarement pris le bateau, et même s'il n'était actuellement pas en pleine mer, les remous faisaient leur effet sur lui. Il se mit à regretter d'avoir fait l'impasse sur l'apprentissage de la marche sur l'eau, quelle idée ! Il allait devoir remédier à cette erreur très rapidement.

Sanada allait devoir gérer, la cascade était proche.

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Le mal de mer.
Sanada n'en avait jamais vraiment compris le principe, lui qui était pratiquement né sur un bateau. Mais malgré son incompréhension, il ne pouvait que constater les dégâts que cela faisait sur ses victimes.
Quand il avait voyagé de son île natale jusqu'au village caché du Tourbillon, il avait croisé la route que quelques-uns de ces malheureux, incapable de traverser les flots sans être malade, mais c'était la première fois qu'il voyait les effets d'aussi près.

Tentant de ne pas porter une grande attention au bruit écœurant que lançait le basané, il tenta de longer la cascade tout en gardant assez de distance pour ne pas être broyé par la puissance de la chute d'eau.

Ils gagnaient ainsi un précieux temps mais étaient aussi secouer comme des pantins, la force du torrent était d'une telle violence que la plupart des objets passèrent par-dessus bord.

- Ils suivent le même destin que leurs maîtres ! Jashin est joueur aujourd'hui ! Dit le genin en rigolant.

Sanada adorait se confronter à la puissance des flots, il ne se sentait jamais aussi bien que sur un rafiot, que ce soit sur une rivière ou au milieu du grand océan qui entourait le Sekaï.

Il continua de manœuvrer, cherchant les trajectoires les plus directes, mais les moins éprouvantes pour son partenaire.
Repensant à la course de l'empereur, et toutes les péripéties qu'il avait vécu avec Shika, il rigola à la pensée de voir Senzo concourir un jour dans cette course de bateaux légendaire.

Les remous de la cascade se firent plus agressifs encore et les deux comparses devaient s'accrocher à la coque, aveuglés par les innombrables gouttelettes qui formaient un brouillard impénétrable autour d'eux.
Sanada tentait de garder la face et faisait semblant de s'affairer.
En réalité, les remous étaient trop fort, et c'est le courant qui menait la frêle embarcation, plus le genin.

Fort heureusement, l'oscillation de l'eau guida la barque loin de la cascade.
Le rafiot se calma alors, jusqu'à redevenir stable.

- Pfiou ! On a gagné un peu de temps, mais on est pas passé loin du chavirage express. Dit Sanada en faisant mine de s'essuyer le front, soulevant légèrement sa capuche au passage.

Ils mirent alors les voiles pour filer vers les quais situés à quelques centaines de mètres.
Sanada connaissait les lois maritimes, notamment celle qui stipulait que toutes les embarcations devaient baisser les voiles à l'entrée du port et sortir les rames pour éviter les accidents.
Mais il n'en fit rien et laissa le bateau foncer vers la berge.
Trop concentré sur sa destination et la recherche du coupable à la jambe de bois, il ne put voir le navire de commerce à temps.

Les voiles tendues par le vent, la barque se dirigeait dangereusement vers ce qui était alors un véritable mur de bois qui se dressait tout à coup devant eux.
Le grand bateau n'allait sans doute même pas sentir le choc, lui.

- Je peux plus rien faire ! Dit le jeune genin en se retournant vers son acolyte.

Déjà, l'embarcation commençait à frôler les coques des bateaux stationnés tout en continuant sa folle course.
Sans réfléchir, Sanada composa les mudras du suimen, une technique qu'il avait apprise dès les premières semaines d'enseignements à l'académie, et sauta sur l'eau.

La vitesse faillie le désarçonner, mais il réussit à garder son équilibre tant bien que mal.
Il n'eut pas le temps de voir comment Senzo avait échappé au choc, sûrement avait-il usé de la même technique, ou bien, il avait grimpé sur un des bateaux qu'il frôlait juste avant l'impact au vu de l'agilité qu'il avait démontrer un peu plus tôt.

Tout ce que le genin put voir, c'est que seules les planches de bois s'étaient fracassé sur l'imposante coque du navire marchand.

Courant de toutes ses forces, il parvint rapidement sous le bateau du capitaine boiteux.
Il tenta d'écouter le nombre de voix pour déterminer le nombre de sbires sur le navire comme on lui avait appris, mais le tumulte du port ne l'aidait pas dans sa tâche.

Il décida donc de chercher Senzo dans la foule ou sur la mer, mais, encore une fois, il avait disparu.

Ne sachant que faire, il se contenta de faire le tour de l'imposant navire, mais fut débusqué par un mousse qui scrutait le terrain depuis le mât.

- Il est lààà! Allez les gars on l'attrape, on peut pas le descendre au sein du village ce petit con.

Sanada leva les yeux pour observer avec horreur une dizaine de têtes de pochtron pointer des sarbacanes sur lui.
Sans demander son reste, il se plaqua contre la paroi du bateau et le longea, pour éviter du mieux possibles les tirs ennemis.
Quand une fléchette lui frôla l'épaule, il se sentit somnoler instantanément. Heureusement pour lui, la dose injectée fut trop faible pour qu'il perde connaissance.

Pris au piège entre l'eau et des averse d'aiguille empoisonné, il pria l'aide des dieux, en se déplaçant autour de l'embarcation, forçant les marins à changer de bord pour le mitrailler de somnifère piquant.

Mais il avait beau fuir, il se sentait acculé.
Il ne pouvait pas quitter la protection du navire, mais ce refuge devenait une cage, et à chaque tour, un barreau venait s'ajouter à la cellule.
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Nishimura Senzo

Doucement le matin

Pas trop vite le soir



Tandis que Senzo succombait aux maux causés par les remous, transpirant à grosses gouttes alors qu'il vomissait ses tripes, Sanada, lui, faisait de son mieux pour qu'ils ne chavirent pas. Chaque fois que le jônin réussissait à jeter un coup d'oeil vers son collègue, il le voyait se battre bravement contre la puissance des flots. Quand les acolytes s'approchèrent de la cascade, la barque fut grandement secouée et nombres d'objets finirent à l'eau. Sanada était tout à l'aise malgré la houle, il rigola après avoir dit quelque chose que Senzo ne put entendre à cause de la cascade.

Finalement et grâce au talent du jeune à capuche, ils sortirent de la zone de turbulences et l'accalmie soudaine fit comprendre à Senzo que le pire était passé. Il soupira, sentant le contrôle de son corps lui revenir petit à petit. Celui-ci se sentait toujours fébrile et lourd, mais finit de dégobiller par-dessus bord, terminé les frissons. Il réussit à se lever pour essayer d'assister Sanada. Quand le jeune affirma qu'ils n'étaient pas passé loin du naufrage, Senzo ne put que le remercier d'un hochement de tête. Il se sentait honteux de devoir dépendre de quelqu'un de si jeune, se contentant un instant de regarder autour de lui, un peu perdu.

Quand il eut complètement repris ses esprits, Sanada était toujours en train de gérer la navigation. Ils se rapprochaient à grande vitesse du port, le vent et les voiles tendues aidant. Ils allaient d'ailleurs si vite que Senzo commença à se demander comment son associé comptait arrêter l'embarcation. Il eut rapidement sa réponse quand le féru de lecture se retourna pour lui signaler qu'il n'avait plus aucun contrôle sur leur destination.

Senzo analysa immédiatement la situation et l'environnement. La barque frottait dangereusement avec les quelques bateaux amarrés et face à eux se trouvait le navire du boiteux. Il pouvait sauter pour atteindre les pontons et ou attendre que le canot s'écrase sur la coque de l'amas de bois pour s'y agripper. Il fit son choix rapidement, mais quand il voulut en faire part à Sanada celui-ci avait déjà détaler et usait de la marche sur l'eau, qui faisait défaut au jônin, pour s'échapper.

« Y'a plus qu'à ! » cria Senzo alors qu'il prenait une impulsion.

Les deux véhicules marins s'entrechoquèrent et la barque fut écarquillée avant d'être engloutie par les flots. D'un bond le ninja réussit à atteindre un sabord dont la trappe était ouverte. Il se faufila donc à l'intérieur du bâtiment avant de l'inspecter en se faisait le plus discret possible. Dans ce que Senzo pensait être la cale, il n'y connaissait rien à rien au plan d'un bateau, il n'y avait personne. Il tourna bien vite son attention vers l'extérieur d'où provenait des cris. Se précipitant vers le trou par lequel il était entré pour y passer la tête, il aperçut le jeune Sanada en train de courir. Celui-ci était pris pour cible par les marins.

« Ah les salauds, je vais leur botter le cul ! » Pesta le basané.

Il s'empressa de grimper les escaliers et finit par atteindre le pont. Sur celui-ci, les marins s'attelaient à la chasse au Sanada à l'aide de sarbacane. Son sourcil droit se leva en réaction, quelle idée saugrenue, des matelots qui combattent avec des tubes et des fléchettes empoisonnées. Sans attendre plus longtemps, Senzo se lança dans la mêlée.

Trop préoccupé par le jeune homme qu'il pourchassait, l'un des marins fut projeté par-dessus bord par un coup de pied dans l'arrière-train. Le cri provoqué par sa chute alerta ses collègues.

« En v'là un autre, laissez le gamin et occupez vous du bronzé ! » Hurla un homme trapu et à la barbe tressée.

Tous se regroupèrent autour de Senzo, laissant Sanada libre de ses mouvements. Les marins ricanèrent tous en commun, pensant surement qu'ils n'auraient pas grand mal à se débarrasser du nouvel arrivant. Ils se ravisèrent bien vite quand le jônin assomma l'un d'eux d'un coup derrière la nuque et envoya voler contre le mât un autre imprudent. Le combat s'engagea malgré tout.

Un grand gaillard s'approcha rapidement, tentant un coup de manchette. Senzo esquiva en se baissant avant de tendre la jambe et de tourner sur lui-même. Le coup fit chuter le tas de muscle sur le flan et le Nishimura lui assena un coup de pied dans l'estomac, propulsant le corps hors du bateau. Dans son vol, il emporta deux hommes avec lui.

Un nouveau duo vint tâter du muscle avec le ninja. Ils se précipitèrent sur lui en courant alors que les trois restants s'armaient de leurs sarbacanes pour tirer sur Senzo. Celui-ci glissa sur les genoux entre les deux assaillants, esquiva les flèches et attrapa avec chacune de ses mains les jambes des marins pour les faire chuter. Étalés au sol, les bougres ne purent rien faire quand le shinobi les frappa au visage. Se retournant vers les trois derniers, Senzo leur fit signe de venir en les provoquant d'un signe de main. L'un d'eux se mit à courir vers Senzo en hurlant, mais fut vite stoppé par la réception en pleine poire d'un seau en bois qui traînait par là. Le reste détala, se jetant à l'eau. Le basané ne s'en préoccupa pas, préférant s'assurer de ce qu'il était advenu de Sanada. Il se penchait par-dessus bord alors qu'un homme qu'il n'avait pas vu s'apprêtait à l'attaquer dans le dos. Par réflexe, Senzo s'arma d'un kunaï et le plaça sous la gorge du pauvre homme sans même se retourner. Il invita celui-ci à faire demi-tour d'un signe du doigt. Le marin s'exécuta promptement. A nouveau concerné par Sanada, il l'appela en criant avant de l'apercevoir en contrebas.

« Tu peux remonter, je me suis chargé de ces idiots. Allons voir le boiteux maintenant et réglons cette affaire ! »

En attendant que le jeune homme monte à bord, Senzo décida de s'asseoir en tailleur. Il avait fait bien trop d'effort si tôt le matin. Il souffla d'exaspération, qu'avait-il fait pour mériter ça.


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Sanada était toujours plaqué contre la coque du navire, quand la pluie de fléchettes cessa.
Il entendit des bruits de coups sourds résonner dans le bois tandis que plusieurs mousses volaient par-dessus bord et s'enfonçaient dans l'eau sous le regard abasourdi du jeune genin.
L'agitation permanente du port camouflait presque la rixe et seul quelques marins amusés s'attardèrent pour regarder la scène.
La bagarre, ou plutôt l'annihilation, fut brève, Senzo était un ninja aguerri, cela ne faisait aucun doute. Les cris de douleur des marins pouvaient en témoigner. Sanada était en train d'imaginer la façon dont le Nishimura se servait des arts shinobi quand il aperçut sa tête passer par dessus bord. Le basané sembla déconcentrer une seconde, mais son attention revint vite vers son acolyte.

- Tu peux remonter, je me suis chargé de ces idiots. Allons voir le boiteux maintenant et réglons cette affaire !


Sanada composa aussitôt les mudras du Ki Nobori no Shugyô pour pouvoir rejoindre aisément son acolyte en marchant sur la surface bombée du navire.
Arrivé sur le pont, il balaya la scène du regard. Un marin assommé gisait au pied du mat tandis que deux autres s’accrochaient aux cordes pour s'aider à quitter le navire. Sanada ressentit une certaine fierté à être aux côtés d'un homme aussi puissant, capable de terrasser tout un équipage en quelques secondes, et le fais qu'ils soient saouls comme la mort n'enlevaient rien à l'exploit du Nishimura pour Sanada.

- Et ben, voilà un pont plus tranquille. Dit-il en se penchant au dessus du marin sous le mat. Celui-ci remua légèrement, ce qui fit sursauter le jeune genin. L'air hautain et satisfait qu'il avait prit disparu et il se cacha derrière un nuage de fumée, seule parade à la honte qu'il connaissait.

Heureusement pour lui, sa gêne fut de courte durée. Au loin, le capitaine se rapprochait en claudiquant. Senzo, lui, était assis en tailleur, à peine suant et aussi tranquille qu'à l'accoutumé.
Ses yeux jaunes, en revanche, exprimaient une colère froide et une impatience grandissante en fixant le capitaine.

Sanada prépara son allocution alors que le vieil homme se rapprochait. Il voulait rattraper la bourde commise à l'instant, et si Senzo avait prouvé sa valeur avec une apparente facilité, il se devait de faire sa part.
La jambe de bois claqua au premier pas sur les planches, le vieux marin les regarda longuement, puis, avec minutie, il se mit à observer son bateau, regardant une voile déchirée par ici, un cordage emmêlé par là. Enfin, il revint se placer en face des jeunes hommes.
Il ne fallut pas longtemps au vieil homme pour comprendre à qui il avait à faire. À la grande surprise du genin, il s'inclina devant les deux comparses et tendit une clé de bronze ouvragé.

- Je ne crois pas vous avoir invités sur mon humble rafiot, je pense cependant que vous êtes venus chercher ceci. Croyez bien que si j'avais su que les autorités d' Uzushiokagure allaient s'en mêler, et que des shinobis étaient garants de cette librairie, je n'aurais pas pris autant de……libertés avec l'exécution du contrat. Mais tout cela ne compte plus maintenant, vous avez la clé, et je vais repartir plus au nord du Sekai pour transporter d'autres marchandises.


Le capitaine avait dit cela d'un air tranquille, comme s'il savait que tout allait se passer comme il le désirait. Pourtant, ce vieux loup de mer n'était pas naïf, et encore moins stupide.
Il en avait vu d'autre, et son discours n'était qu'un bluff pouvant lui permettre de mettre les voiles sans trop attirer l'attention des gardes du village. Il savait que mener ce genre de trafic dans le fief des shinobi des îles était risqué, mais l'activité commerciale du village en faisait une véritable poule aux œufs d'or pour tous les mercenaires qui cherchaient des ryos dans le creux des vagues.

Sanada écoutait, mais ne répondit pas tout de suite. Il se contenta d'arracher la clé des mains du marin à la jambe de bois pour la jeter à Senzo qui la rattrapa à la volée.
Le jeune genin attendit que son homologue prenne la parole, mais il ne semblait toujours pas enclin à la discussion, le jeune homme releva donc légèrement sa capuche pour regarder le capitaine dans les yeux et s'approcha d'un air hostile et inquiétant, du moins, c'est ce qu'il croyait.
Il chercha quelque chose de menaçant et mystérieux à dire, mais rien ne lui venait en tête. Il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de menacer quelqu'un auparavant et l'exercice lui paraissait aussi étranger que farfelu, sans doute parce qu'il avait toujours été de l'autre côté de la barrière.

Il se planta devant le vieil homme, alluma sa pipe, et, soufflant un nuage de fumée sur celui-ci, il se contenta d'un peu valeureux “au revoir”.

Tout en s'éloignant, il pesta intérieurement contre son manque d'inspiration et contre l'académie qui enseignait toutes sortes de théories sur plein de choses, mais presque rien concernant l'art de la menace et de l'intimidation.
Senzo avait dû le trouver ridicule, d'ailleurs, Sanada n'osait plus le regarder et se contentait de marcher, la capuche enfoncée sur la tête, évitant les marchands et les marins comme il pouvait entre deux lattes. Il avait pourtant préparer la scène dans son esprit, mais le comportement du vieux l'avait désarçonné.

Ils longèrent les interminables quais pendant de longues minutes avant d'arriver vers un petit pont qui menait sur un plus petit canal s'enfonçant dans les terres.

- D'habitude, je passe par là. Dit Sanada en pointant du doigt le cours d'eau. C'est le seul bâtiment qui n'a qu'un tout petit ponton, c'est un entrepôt minuscule, à côté des autres, il fait peine à voir, on ne peut pas le louper. Le problème, c'est qu'à contre-courant, on risque de ramer longtemps. Sinon, on peut traverser les ponts, mais avec ce monde, ce sera tout aussi longs.

Le jeune genin eut soudain une idée lumineuse.

Chose rarissime, il enleva entièrement sa capuche pour faire face au basané et s'exclama avec un grand sourire :

- Ou alors, je t'enseigne suimen hoko no gyo et on fait la course.

Sanada inspira longuement une bouffée de fumée avant d'enfiler son masque rituel.
Il était content de lui, et sa fierté si rudement touchée dans la confrontation sur le bateau reprenait un peu de sa superbe.
Il exécuta les mudras doucement sous le regard attentif du shinobi aux yeux incandescents.

- Il faut juste placer un flux continu de chakra sous les pieds, assez malléable pour épouser la forme mouvante de l'eau, mais assez solide pour pouvoir porter son propre poids, le secret, c'est l'équilibre quoi.

Et sans un mot de plus, il plongea du pont vers la mer.
Il concentra son chakra plus intensément à l’atterrissage pour ne pas s’enfoncer puis leva les yeux vers le ciel pour regarder Senzo sauté.

- Ne fais pas ton timide, et dis-toi qu'avec cela, chaque fois que tu te sentiras mal en mer, tu pourras te dégourdir les jambes !

Le basané était un ninja de premier ordre, cela ne faisait aucun doute, même s'il avait manqué des leçons de base à l'académie, il n'allait pas mettre une semaine à contrôler une technique aussi simple, et puis, slalomer entre les barques sous les insultes des conducteurs menant leurs nefs vers la mer était plus drôle que faire la queue à chaque pont.

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Pas trop vite le soir




L'attente ne fut pas bien longue. Sanada était lui aussi un ninja, bien que jeune et surement encore genin, il s'était rapidement hissé sur le pont. Une fois la plateforme atteinte, il en fit le tour, toujours la pipe à la bouche. Il fit remarquer l'absence de marin en prenant de haut l'un d'eux, couché près du mât. Senzo laissa échapper un petit rire en voyant son acolyte reculer d'un bon pas lorsque l'homme au sol se mit à bouger. Il ne connaissait pas encore très bien Sanada, mais il fut tout de même un peu surpris par sa réaction.

Quand après quelques secondes, le boiteux fit son apparition, l'attention du jônin se porta vers lui, il le fixa d'un regard froid, mais décida de ne pas agir en voyant Sanada s'approcher du vieil homme. Le Nishimura se dit que son jeune collègue voulait s'occuper lui-même du compte de l'arnaqueur et il n'y voyait aucune objection. Cela lui évitait de faire cet effort.

Un court instant passa jusqu'à ce que le voleur atteigne le pont. Sa jambe de bois tapait en rythme sur le bois du bateau, comme un tic-tac annonciateur d'un affrontement, le décompte du face-à-face. Le boiteux contre l'encapuchonné. Un autre instant passa en silence à la fin duquel le vieux loup de mer posa un genou à terre. La situation interloqua Senzo, il s'attendait à un peu plus de résistance, du sang, des larmes et des aveux soutirés de force. Que nenni, juste un vieil homme bien malin qui savait qu'il valait mieux s'avouer vaincu immédiatement. Le ninja souffla de déception.

Le bougre de marin se contenta simplement de lui rendre la clé de l'entrepôt, pensant surement que cela suffirait à laver ses crimes. Bien heureux les simples d'esprit, Senzo ne comptait pas le laisser s'en sortir avec cette petite pirouette. Il s'apprêtait à se lever quand la silhouette de Sanada s'intercala à nouveau dans son champ de vision.

C'était son moment ! Fais le gamin, c'est à ton mentor qu'il a manqué de respect ! Fais-le ! Juste fais-le ! Fais en sorte que tes rêves se réalisent !

Mais finalement rien, si ce n'est un regard insistant, une approche hostile, certes, mais rien qui ne fasse plier un baroudeur comme le boiteux. Senzo se tapa le front avec la paume de sa main, il ne comprenait pas tout, et même si le nuage de fumée soufflé au visage lui arracha un sourire, il n'était pas entièrement satisfait. Pourtant, les heures passées à bouquiner auraient pu l'aider à trouver une bonne réplique. Cet âne boiteux aurait en tout cas au moins mérité un taquet pour venger l'honneur de Sugihara. Pour autant, le jônin ne s'exprima pas, il ne pouvait pas taquiner Sanada après qu'il l'ait vu vomir dans une barque. Il emboîta donc le pas au jeune homme en direction de l'entrepôt, la clé dans la poche.

Le trajet fut assez pénible. Les quais étaient bondés et il fallait se faufiler entre les passants et autres vendeurs pour ne pas finir dans la flotte. Ce n'était pas fatigant, juste chiant. Senzo fut bien content quand, après avoir traversé un pont plus petit que les autres, Sanada s'arrêta. Le jeune shinobi lui indiqua le cours d'eau qu'il empruntait. C'était son parcours habituel, plus rapide, moins contraignant. Autrement, il leur faudrait s’éreinter à ramer contre le courant ou à nouveau s'embourber dans la masse et les piétons. Un dilemme pour le fainéant de service. Il se massa le haut du crâne, il allait devoir faire des efforts dans les deux cas et cela le dérangeait. Il lui fallait trouver un autre moyen.

Quand son regard se posa à nouveau vers Sanada, il fut étonné de voir l'entièreté de son visage, il avait fait tomber la capuche. Sa stupéfaction continua quand l'androgyne se proposa pour lui apprendre la marche sur l'eau.

Pendant un court instant, Senzo maudit son jeune associé et pesta contre sa propre incompétence. Devoir recevoir des cours si basiques d'un gamin plus jeune d'au moins une décennie. Sanada prenait même la peine d'effectuer les mudras lentement, si sa mère voyait ça, il en prendrait pour une année entière de raillerie.

Puis, en prenant un peu de recul, il se dit que la situation n'était pas si mauvaise. En observant le protégé de Sugihara, Senzo s'aperçut que celui-ci semblait tirer une certaine fierté de ce moment. Fierté qui avait surement pris un coup avec les récents évènements. Dans le fond, c'était peut-être pas si mal d'apprendre cette technique avec lui. C'était gagnant-gagnant. Chacun en tirait un bénéfice, il en finissait avec l'absurdité du mal de mer et Sanada en sortait ragaillardi. Et dans le cas où le salopiot ne ferait cela que par moquerie, Senzo se disait que c'était de bonne guerre, il aurait surement fait pareil.

« Je suis tout ouïe ! »

Le Nishimura écoutait donc avec une attention renouvelée les conseils du garçon à la pipe et au masque de bête. Il savait gérer son chakra, c'était même une de ses qualités. Pour dissimuler sa présence et devenir un ninja furtif hors pair comme sa mère l'était, il avait dû perfectionner la manipulation de son chakra. Il lui serait aisé de maîtriser la marche sur l'eau.

Mains jointes, index et majeurs collés. Il ferma les yeux après avoir entendu les derniers conseils de Sanada. Créer une forme qui s'adapte à la surface instable de l'eau. Le chakra se mit à parcourir son corps et à se condenser dans ses pieds. Il le cumula en premier lieu comme il le faisait pour la technique de l'escalade des arbres. Lisse et solide. Une fois, ceci fait, il s'approcha du bord du pont pour se jeter à l'eau, les pieds joints. Durant sa chute, il modula son chakra pour qu'il soit capable de s'adapter aux fluctuations de forme de l'eau. Ajuster continuellement le fluide pour qu'il se colle sur les mouvements de la surface à laquelle on souhaite adhérer.

La chute dura un instant et quand Senzo atteignit la surface de l'eau, il tenait debout, face à Sanada. Il était concentré, il lui fallut tout de même quelques minutes pour assimiler pleinement le jutsu et surement un peu plus pour le gérer en pleine action. Le basané lança donc un regard en direction du masqué.

« T'avais raison, c'est bien plus agréable ainsi ! Ses yeux lui lançaient maintenant un défi. Tu voulais pas faire la course toi ? »

Il s'élança rapidement, sans laisser le temps à Sanada de répondre. A chacun de ses pas, il modifiait la quantité de chakra, un peu plus solide dans cette impulsion, moins dans celle-ci, faire attention aux remous et au poids de son corps. Il y avait quelques ratés, un pied qui s'enfonce un peu trop dans l'eau, rien de grave. Une gymnastique du chakra qu'il ne tarderait pas à maîtriser. Mais d'abord, il se devait d'atteindre l'entrepôt en premier. Slalomant à travers les barques et les roseaux, il finit par prendre une belle avance et à décélérer. Les pêcheurs qu'il avait dépassé et chahuté le maudissaient, l'insultant de tous les noms et tentant parfois de lui jeter quelques-unes de leur prise à la figure. Senzo n'en tint pas rigueur, gardant le cap. Il avait déjà pris un coup dans sa fierté avec ce petit interlude, pas question de perdre une course de rapidité.

Un détail dans son champ de vision, un homme préparant des grillades et les effluves de viandes, lui firent cependant perdre sa concentration. Fatalement, son flux de chakra fut perturbé et il ne tarda pas à boire la tasse. Comme un signe, l'entrepôt minuscule était tout proche et Sanada à sa suite. Ni une ni deux, il usa de sa nouvelle technique pour sortir la tête de l'eau. D'un bond, il s'extirpa du canal pour emprunter la rue piétonne. La course reprit de plus belle. Mais la poisse vint encore le frapper.

Au milieu du chemin, il fit perdre l'équilibre à un mastodonte. Senzo ne tomba pas, au contraire, le choc fit trébucher le gaillard qui fit tomber une étagère remplie de jarre d'huile. Le liquide gras s'étala sur des mètres et des mètres. Pris dans son élan, le jônin ne réussit pas à s'arrêter et ainsi commença une session de glisse sur cette huile de poisson. D'instinct, le Nishimura s'imagina utiliser le suimen pour mieux gérer tout cela. S'il était possible de marcher sur l'eau, il lui serait possible de surfer sur un corps gras non ? Un regard en contrebas lui fit vite comprendre qu'il n'avait pas le choix, Sanada lui suivait de près. Mais pourquoi faisait-il autant d'effort déjà lui ?


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Masamune Sanada
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Comme il l'avait prévu, le ninja sembla maîtriser la technique très rapidement, avec un sourire, il rappela à Sanada le défi qu'il avait lui-même lancé avant de prendre un appui solide sur l'eau pour décamper.
La pression exercée par la jambe du Junin provoque une gerbe d'eau qui trempa le visage souriant du soldat des Cinq.

Sans attendre une seconde de plus, Sanada s'essuya les yeux avant de s'élancer à la poursuite de Senzo.
La course n'avait jamais été le fort du jeune genin, il s'était certes beaucoup endurci physiquement depuis son entrée à l'académie, mais force est de constater qu'il ne pouvait rien face à l'explosivité des muscles du basané qui avait été forgé par des dizaines d'années d'exercices et d'affrontements.

Sanada s'en remit donc à sa seule chance de ne pas se faire distancer, la connaissance du terrain.

Tandis que le Nishimura slalomait entre les barques et les fils de pêche, le genin sauta sur une longue berge qui transportait de longs troncs de bois précieux. Il faillit glisser à plusieurs reprises sur l'écorce pleine de mousse humide, mais se rattrapa in extremis. Lorsqu'il retomba enfin derrière le long bateau, Senzo avait déjà disparu de son champ de vision.

Le jeune homme le chercha du regard, mais en vain. Le bougre était bien trop rapide pour le fainéant au calumet.

A sa droite, le chemin qui longeait la rivière était toujours aussi bondé, ne laissant aucune place pour se mouvoir rapidement, à gauche, des roseaux empêchaient une course directe et fluide vers l'entrepôt.
Les lèvres de Sanada dessinèrent un sourire tandis qu'il hésitait.
Il n'avait jamais aimé la compétition, encore moins la course. Mais il adorait jouer avec ses amis et malgré la jeunesse de leur rencontre, Sanada se sentait bien et à l'aise avec le ninja aux yeux de miel, il ne se sentait pas jugé, ni jaugé.
Il aimait le défi, quand aucun ego ne venait empoisonner l'effort. Et même si, sur le moment, le Nishimura comme lui voulait gagner, il savait que le résultat, au fond, ne comptait guère.

Après une dernière expiration sèche, il reprit sa course vers les roseaux.
Profitant de la technique, il monta sur les tiges qui plièrent sans rompre et sauta sur une barque. Sans prendre le temps d'écouter les insultes du pêcheur, Sanada cabriola d'embarcation en embarcation pour atteindre le pont situé quelques mètres plus haut.
Quand, enfin il parvint à attraper la palissade et se glisser au travers des passants, il fut détourné de la course par un grand cri.

En contrebas, sur la piétonne qui longeait la rivière, Senzo semblait avoir percuté un porteur de jarre et une substance brillante et beige se répandait à vive allure dans la seule descente que comptait l'ascension.
Le basané parvint tant bien que mal à retrouver son équilibre et glissa à toute vitesse, porté par le liquide et l'apesanteur. Sanada éclata de rire, mais dut se résigner à continuer.
La glissade du basané lui faisait gagner un temps précieux et tandis que l'odeur de poisson commençait à envahir le pont, le genin se précipita vers un chemin détourné.

Il n'avait plus le choix, il fallait passer par la faille blanche.

Juste après le pont, il y avait un chemin très étroit et entouré de granit de plus de quatre mètres, cette ouverture dans la roche permettait de rejoindre les entrepôts en deux fois moins de temps, le seul désavantage étaient les oiseaux qui avaient élu domicile au sommet de ces couloirs rocheux, déversant un flot presque incessant de fientes, produit du festin qui gisait au fond de la rivière.

Sanada n'avait pourtant pas le choix et, enfilant sa capuche, il se mit à marcher en crabe dans la faille qui menait à destination.

Le chemin n'avait pas été emprunté depuis longtemps, à juger la couche d'excrément qui tapissait le sol et les murs. Le jeune genin tenta de ne pas respirer par le nez, tout en se répétant que ce genre d'exercice l'endurcissait pour sa future vie de shinobi.
Il se récita des chants osmétiens pour faire passer le temps mais la couche sur le sol était tel qu'il avait du mal à avancer.
Au lieu d'être le raccourci prévu, la faille de la pluie acide se révélait être devenu un bourbier sans nom. Il s'interrogea sur une prochaine mission concernant le nettoyage de ce passage si vital en cas d'attaque, car détourné et facilement dissimulable et se promit d'en parler à Haruka, son amie et accessoirement, intendante du village.

Lorsqu'il s'extirpa enfin de la faille, et se mit de face, il put voir avec dégoût que ses habits noirs étaient devenus gris. Sans attendre une seconde, bien plus heureux de se laver que de gagner la course, il plongea dans la rivière et y frotta le tissu plus longuement qu'à l'accoutumé. Lorsqu'il arriva enfin devant l'entrepôt de la librairie, il y trouva Senzo, qui semblait assis depuis un moment déjà.

- Tu me pardonneras, j'ai dû prendre un bain avant de venir, j'ai fait un pari sur l'itinéraire qui ne s'est pas révélé très payant. Bon ben nous y voilà ! Dit le jeune genin en montrant le petit cabanon ridicule qui trônait entre deux arbres morts.

D'une taille ridiculement petite, l'édifice semblait tenir debout par miracle. La porte paraissait sortie de ses gonds et le cadenas qui la retenait à un mince fil de fer avait l'air de n'être là que par confiance morale envers les potentiels ravisseurs. Les trous entre certaines planches à l'arrière étaient si grands qu'un enfant aurait pu aisément pénétrer à l'intérieur.

- Ouais, je sais, quand on dit “entrepôt ”, c'est un peu enjoliver la réalité, mais tu comprends, pour les clients, ça fait plus classe que “cabanon”. Les apparences, c'est le nerf du commerce, mais c'est pas à toi que je vais l'apprendre.
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