Premier jour du spectacle, tombée de la nuit.
La journée s’était terminée dans les applaudissements des spectateurs et les confettis. L’ensemble du cirque était d’accord pour appeler cela une réussite, c’est-à-dire un divertissement sans précédent sur les terres du temple de bois bleu. Assurément, on pouvait appeler cela une fête ! La troupe s’était ensuite dispersée, comme à son habitude, chaque membre étant parfaitement libre de ses actions, les marginaux n’ayant pas pour habitude d’obéir à qui que ce soit.
Sachi et Maïka avaient flâné ensemble dans le marché de nuit, où se côtoyaient de près les échoppes de brochettes, de dango, de poissons et de liqueurs. Ils s’étaient régalés autour d’un bon repas et avait partagé une bouteille de saké. Ces deux-là pouvaient rester ensemble et profiter des silences, ne pas se parler sans qu’il y ait la moindre gêne, simplement profiter l’un de l’autre, plus encore profiter de ce qui les entoure et, dans le cas de Sachi, profiter de ses rêveries. Car le saltimbanque rêvait beaucoup, il n’était pas maître illusionniste pour rien. Il avait sans cesse un pied sur terre et un autre ailleurs, il ne saurait dire exactement où, si vous lui demandiez il vous répondrait sans doute que l’autre pied est avec Dainichi, dans son royaume, dans la cité céleste. En vérité, il était replié en lui, dans l’esprit fascinant de cet homme pas comme les autres.
Quand ils eurent fini, le fanatique fit signe à son acolyte qu’il s’occupait de jeter leurs déchets et en profiterait pour se promener un peu, profiter de la noirceur de la nuit, si propice aux grandes réflexions, mais également à la folie la plus libre. On peut absolument tout faire lorsque l’on est couvert d’un manteau de nuit, il n’y a plus de regard pour vous retenir de rien et, si la nuit ne rime pas nécessairement avec le crime, elle est tout de même habitée par ce frissonnement si spécifique qui vous incite au mal et au secret.
Et justement, Sachi n’était pas le seul à être s’être réfugié derrière la nuit pour ressentir ce frisson. A quelques mètres, il y avait une voix qui s'élevait timidement. Cette voix murmurait des formules incompréhensibles, même pour un homme avec l’ouïe fine comme le
hinin. En s'approchant, il vit la nuit se reculer doucement, pour laisser place à autre chose. Une lumière ? Une ombre ? Personne ne saurait le dire. C'était simplement un homme. Un homme terré dans les ténèbres.
« Qui êtes-vous ? demanda Sachi.
- La vie est un cirque, n’est-ce pas ?
- Oh, là, voyageur ! Tu t’adresses à la bonne personne. Je fais partie du cirque. Et qui es-tu donc ?
- Je sais qui tu es.
- Et moi je ne sais pas qui tu es.
- Je vais te le dire.
- Fais donc, mais fais-le vite !
- Je me dépêche.
- Plus vite, malotru !
- Pourquoi veux-tu le savoir ?
- N'est-ce pas naturel ?
- Pas tant que ça.
- Oh, tu m’emmerdes !
- Ne pars pas.
- Pourquoi ?
- Je vais te le dire.
- Fais donc, mais fais-le vite !
- Je me dépêche.
- Tu ne vas pas recommencer ?
- Pourquoi pas ?
- Au revoir !
- Tu peux partir, mais tu ne peux pas m’empêcher de te suivre.
- Pour une fois, tu parles vrai, vieil homme.
- Je ne suis pas vieux.
- Ah, je croyais. »Sachi tourna le dos à l’inconnu, et partit. Celui-ci le suivit. Il faisait un pas à droite, celui-ci en faisait deux. Un vers la gauche, l’autre deux. Rapidement, il s’agaça. Ils étaient très proches, maintenant. Ils étaient deux ombres dans la nuit. C’est étrange comme la présence d’un autre homme peut vous déranger. Le saltimbanque fit volte-face et sauta sur l’étranger, lui donna un coup de poing et le ligota à un arbre proche à l’aide d’une corde qu’il avait sur lui pour les besoins d’un numéro.
« Vas-tu donc arrêter de me suivre, malandrin !
- Je ne peux plus bouger, comment veux-tu que je te suive ?
- Tu l’as bien mérité.
- Certes.
- Si je te libère, tu me promets de ne plus me suivre ?
- Non.
- Alors tu resteras là.
- Non.
- Tu es bien confiant, pour un vieil homme attaché à un arbre.
- Je ne suis pas vieux.
- Ah, je croyais. »Alors Sachi repartit, laissant l’homme pas si vieux ligoté à son tronc. Il se demandait qui était celui-ci et combien de temps faudrait-il avant que quelqu’un ne le trouve et le libère. Et s’il mourait ici ? Il ne pouvait tout de même pas tuer sans raison un vieillard encore jeune ? Ou bien si ? Il ne savait plus réellement. Pouvait-on réellement assassiner une ombre ? Exaspéré, il fit demi-tour. Celui-ci, en le voyant revenir, n'eut pas un seul sourire. Ou alors était-il fou, ou alors il avait compris depuis longtemps que sa vie ne lui appartenait pas. Or, on ne peut se plaindre de perdre ce qui ne nous appartient pas.
« Te revoilà.
- Je ne pouvais pas te laisser comme ça.
- Bien sûr que tu le peux. Laisse-moi. »Et, effectivement, il n’avait pas besoin de lui. L’étranger se tenait immobile, accroché à l’arbre. L’instant suivant, il n’était plus là. Il ne restait de lui qu’un éclat de confettis, des centaines de morceaux de papiers flottant au gré du vent. C’était comme s’il n’avait jamais été là. C’était le rêve de tout illusionniste. Non, de tout illusionniste du Danzaemon.
Son ombre s'était dissipée dans la nuit.
« Wouaw ! »- Technique utilisée par l'homme:
KAMIFUBUKI NI ESUKEPU
【EVASION EN CONFETTIS】
DOMAINE :
Genjutsu
RANG :
C
PORTÉE :
Personnelle
CHAMP D'ACTION :
Faible
DESCRIPTION :
Technique variante de l'évasion en pétales de fleurs.
Quand l’utilisateur est piégé (dans un genjutsu le ciblant lui même ou un piège plus physique) ou ligoté/immobilisé, il peut utiliser cette technique pour dissiper son corps en une pluie de confettis multicolores, ce qui lui donne le temps de se libérer et de se camoufler.
Les confettis aveuglent également l'ennemi et l'étouffent pour le dévorer, lui causant des dégâts légers.
Fonctionne contre des genjutsu ciblant l'utilisateur de rang inférieur ou égal à celui-ci, et contre les pièges/techniques d'immobilisations de rang C ou inférieur. Ne fonctionne pas contre les Poison ou les techniques immobilisant via des paralysies musculaires.
Nécessite un contact visuel avec la ou les cibles.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Moyenne