Deux clans, deux femmes [Pv Yuuko]

Je bougeais souvent avec mes missions, mais je ne prenais pas vraiment le temps de découvrir le pays dans lequel je vivais, l'endroit qui avait vu naître le village tant agréable d'Uzushio. J'étais donc partie, en bateau, en direction des îles Tenro. Elles n'étaient pas trop loin du village, c'était donc parfait ! Je voulais faire une sorte de visite de courtoisie et ressentais la volonté d'en apprendre plus sur les cultures des populations peuplant les îles alentours. Nous avions beau vivre dans le même pays, cela ne signifiait pas pour autant que nous avions les mêmes coutumes et c'était toujours intéressant de rencontrer des personnes très différentes de soi. Un monde avec que des Haruka serait sans doute insupportable, oui, oui, je savais parfaitement à quel point je pouvais être pénible et têtue, mais qu'est-ce que je pouvais bien y faire ? Et puis, un monde avec que des Kuragari serait un monde de débauche, je savais franchement pas ce qui était le mieux.

J'étais descendue du navire et je marchais depuis un moment... Le soleil commençait à décliner alors, par mesure de sécurité, j'avais décidé de me reposer sur mes capacités sensorielles. On n'était jamais trop prudents, depuis mon combat contre les cannibales, je me méfiais des territoires inconnus, en particulier quand il y avait beaucoup de végétation, assez pour s'y cacher. Parfois, je sentais la présence de quelques civils ou de personnes dotés d'une certaine maîtrise du chakra, néanmoins personne ne m'avait attaqué. C'était bon signe, j'étais contente. Même si, dans un sens, je n'étais pas contre un peu d'exercice.

J'atteignis finalement un petit village alors que l'obscurité s'installait et se faisait de plus en plus présente, malheureusement, je ne trouvais aucun endroit où passer la nuit. On m'avait refusé par tout ou je n'avais obtenu aucun signe de vie... Alors, j'avais continué mon chemin... Evidemment, j'avais fini par me perdre...

Je n'étais normalement pas autorisée à sortir du domaine des Gurain. Mais les règles s'appliquant pour une cheffe de clan et les restrictions allant avec ne me seyant guère, j'avais décidé de sortir sans escorte pour une simple promenade et éventuellement un peu d'exercice dans la forêt des îles Tenro. Arc à la main, je sautais d'arbre en arbre, observant la nature et les animaux, qui, bien que familiers de la présence de notre clan d'archers proches de la nature, semblaient forts agités ce jour là. J'avais eus vent de l'arrivée imminente de l'arrivée de voyageurs sur l'île. Étais-ce leur présence qui perturbait les animaux à ce point ? Ma promenade me menât non loin de la côte. Le hasard voulut que je croise le chemin d'une jeune femme rousse. Je l'observais depuis les branches des arbres. Observant un peu la demoiselle, je discernais le symbole du clan Uzumaki sur sa tenue. Que venait faire une Uzumaki à Tenro ? M'avait elle repéré ?

Elle se dirigeât vers l'un des villages côtiers comme il en existe tant d'autres dans les îles. Bien que ces villages n’appartienne pas au clan, nous autres Gurain avions de bonne relation avec ces villages et menions avec eux une politique d'échanges commerciaux. Le domaine du clan était un peu plus éloigné de la côte, caché dans la forêt. Nous avions donc noué ces accords d'échanges pour nous approvisionner en divers ressources comme la nourriture. Cependant, ces villages se méfiaient du monde extérieurs... Un peu comme nous en réalité et aucun habitant n'avait accepté de loger la rousse. Si bien que celle-ci finit par se perdre non loin du village. C'est ce moment que je choisis pour descendre de mon perchoir et m'approcher de l'inconnue. Je n'avais pas pris la peine d'armer mon arc. D'une part car les Uzumaki n'étaient pas les ennemis des Gurain et d'autre part, car il se serait révélé peu utile en combat rapproché. D'une voie calme et clair, je m'adressais à l'inconnue en ces termes.

"Vous êtes à proximité du territoire des Gurain. En mon nom, Yuuko Gurain, je vous demande de vous présenter et de m'informer de vos intentions."

Peut être étais-ce un peu trop formel, mais il valait mieux se méfier. La méfiance étant l'une des raisons pour lesquelles nous restions neutres.

J'avais remarqué qu'une personne entraînée à la manipulation du chakra me suivait depuis un moment, mais je l'avais simplement ignoré, ne voyant pas l'utilité de lancer les hostilités ou de lancer une conversation avec une personne qui se contentait de m'observer, même si, dans un sens, je trouvais ça assez perturbant. Je me demandai si cet inconnu qui me suivait pouvait appartenir au clan Gurain, après tout, je ne devais pas être loin de la frontière de leur territoire de clan. Mais, même si ce clan était étranger à Uzushio, je savais que les Miyamoto entretenaient de bonnes relations avec ces archers et qu'il y avait peu de chance pour que ma simple présence face de cette puissance indépendante une ennemie du village.
Le voile nocturne s'était abattu sur ces terres et pourtant, je ne me dépêchais pas. Je marchais. Je prenais mon temps et, depuis mon arrivée, je n'avais pas couru une seule fois, n'en voyant pas l'intérêt excepté me fatiguer alors que je n'étais là que pour me reposer et élargir mes connaissance. Les connaissances étaient quelque chose d'essentiel pour le développement des Fuinjutsu et donc, pour quelqu'un comme moi, qui appartenait à un clan dont ce domaine de compétences était la spécialité. Je m'immobilisai lorsque je remarquai un changement dans le comportement de la personne qui m'épiait, celle-ci s'approchant et m'adressant la parole dévoilant ainsi son genre. Mon regard se posa sur cette personne dont je tentai de détailler l'apparence malgré l'obscurité.

"Vous êtes à proximité du territoire des Gurain. En mon nom, Yuuko Gurain, je vous demande de vous présenter et de m'informer de vos intentions."

Immobile, je l'avais écouté sans prononcer le moindre mot. Yuuko Gurain... Son nom me disait quelque chose... N'était-elle pas l'actuelle chef du clan Gurain ? Une sorte de génie ? Me présenter, livrer mes intentions... Elle était prudente, mais je la comprenais, je n'avais pas le profil d'une civile et elle voulait protéger les siens. J'aurais certainement agi de la même façon qu'elle, à sa place. Et, même si je n'aurais surement pas pris la peine de répondre à ses questions si j'avais été en mission, je n'étais ici que pour ma satisfaction personnelle ainsi, je décidai de m'exécuter.

- Uzumaki Haruka, je suis une Jônin d'Uzushio. Je ne suis pas ici au nom de mon village, je suis ici pour me cultiver et me reposer.

Je n'avais pas été sèche dans ma réponse, mais elle n'était pas douce pour autant. Elle était neutre, un peu comme si je m'étais adressée à un supérieur dans un cadre officiel. Je regardais la kunoichi droit dans les yeux. Je ne cherchais pas à la défier, ni à la regarder de haut, nous étions entre femmes, enfin c'était ce que j'aimais à penser car certains auraient vu, à ma place, deux kunoichi se faisant face. Cependant, mes bras se tenaient le long de mon corps et je n'avais pas fait le moindre signe pouvant laisser penser que je souhaitais me lancer dans un affrontement. Du même ton que précédemment, je repris la parole.

- Est-ce que, par hasard, je n'aurais pas le droit d'être ici ? Je cherche juste un endroit où passer la nuit.

J'étais légèrement tendue. Je n'aurais su dire si cette Haruka, c'est ainsi qu'elle s'était présenté, était vraiment venue par pure "curiosité". Plusieurs facteurs faisait que je ne pouvais pas faire confiance aux Uzumaki. Premièrement, bien qu'ils entretiennent des relations cordiales avec les Omura et que j'entretienne une relation proche avec Leiko que je considérais comme une personne de confiance, je n'avais eus que peu d'occasion de discuter avec les flamboyants Uzumakis d'Uzushio. Ensuite, je ne connaissais pas les intentions du Senkage à l'égard des Gurain et les principes de mon clan voulaient que nous restions Neutre à ce sujet. Cependant, le fait que l'Uzumaki ignore les limites des abords du territoire des Gurain et cherche un coin pour la nuit m'encourageait à lui faire confiance. Un Shinobi envoyé en mission aurait été plus prudent sur ce genre de choses... A moins qu'Haruka ne soit une mauvaise Kunoichi ? Mais je ne pouvais me permettre de porter ce genre de jugements à propos d'une personne que je ne connaissais pas le moins du monde.

Je choisis donc de miser sur la confiance et de détendre l'atmosphère en lâchant un soupir et en desserrant mon poings qui jusque là était serré au point de faire blanchir mes phalanges. Puis sur mon visage jusqu'alors neutre se dessinât l'esquisse d'un sourire bien que la pleine lune ne permette pas vraiment de discerner ce genre de détails.

"Excusez mes manières quelque peu belliqueuses. Je préférais m'assurer que vous n'étiez pas envoyé ici pour des motifs plus... Géopolitiques si je puis dire. Certains principes des Gurain, mais aussi le manque d'informations vous concernant m'ont poussé à me méfier de vous. Loin de moi l'idée de vous faire les moindre mal où la moindre frayeur. Soyez la bienvenue sur les îles Tenro. Si cela vous sied, je connais une auberge au village qui, en ma présence vous garantira le gite et le couvert. Les gens d'ici n'ont pas forcément l'habitude de rencontrer les habitants d'autres lieux et en particulier les habitants d'Uzushio."

J'avais adoucis le ton sur lequel je m'étais adressé à Haruka. J'avais voulus me montrer la plus sincère et amicale possible. Cela était peut être naïf de ma part et je ne doutais pas que les anciens me l'aurait reproché si ils savaient. Mais mon senseï m'a enseigné que parfois les plus grandes victoires sont obtenues sans avoir à utiliser la violence. J'espérais que mon approche pacifiste fonctionnerait pour cette rencontre... Autrement les choses pourrait mal finir...

Le ton de la femme s'était adouci tandis qu'elle me présentait ses excuses et même si son changement brusque de comportement m'avait étonné, elle me semblait être sincère. Enfin, malgré cela, je ne pouvais me permettre de baisser ma garde, ce qui était paradoxal étant donné mon envie de ne pas être ici en tant que Jônin. En tous cas, je comprenais la posture dans laquelle elle se trouvait, il était vrai que le village d'Uzushio avait envoyé une proposition au clan Gurain et que celui-ci était officiellement en train d'y réfléchir. Il était donc logique de penser, dans un sens, que j'étais venue pour des raisons géopolitiques.

Je trouvais cela dommage que les civils et combattants ne s'intéressent pas de plus près aux différentes îles que l'on pouvait trouver dans cette région du monde. Dans un sens, l'économie du clan local grimperait surement en flèche si une alliance était mise en place avec le village ninja du Pays des Tourbillons. Enfin là n'était pas la question ! Il fallait que j'oublie mon rang et mon grade si je voulais me reposer et profiter du voyage comme prévu. En tous cas, j'étais bien contente d'avoir rencontré cette femme qui ne voyait apparemment pas le moindre problème à m'accompagner jusqu'à une auberge.

- Merci, ce serait d'une grande aide. Je préférerais avoir un toit sous lequel me réfugier cette nuit. Je m'en remets donc à vous ? Toi ?

Toujours plus proche de la femme, je lui tendis la main afin de sceller notre relation temporaire ou non de "non-agression" et pour partir sur de bonnes bases. Un contact physique valait mieux qu'une salutation lointaine pour se montrer chaleureux, je l'avais appris avec mon ami, Kuragari, lorsque nous étions à l'académie. Nous faisions à peu près la même taille et nos cheveux avaient une couleur voisine, il s'agissait d'étranges coïncidences qui me poussaient à m'identifier un temps soit peu à elle. J'attendais patiemment qu'elle me montre la route et pourquoi pas découvrir de jolies zones.

- C'est vraiment rare de voir des visiteurs par là ? Vous ne vous sentez pas seuls ?

L'Uzumaki me tendis une main que je saisis pour conclure une sorte de pacte implicite de non-agression. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en réalité. L'Uzumaki était elle là pour obtenir de moi une réponse vis à vis de la demande d'Uzushiogakure  à ce que les Gurain les rejoignent. Je ne m'étais pas décidé sur ce point d'ailleurs. Les avis était très partagés là dessus. Les progressistes pensaient que c'était une bonne idée tandis que les conservateurs voulaient que nous gardions notre indépendance à n'importe quel prix. C'était Leiko qui dans un premier temps m'avait proposé cette possible alliance. Mais je n'avais pas donné de réponse. Puis le Senkage lui même m'avait adressé une lettre officielle à ce sujet. Je ne m'étais pas décidé. Je pouvais comprendre la situation d'Uzushiogakure vis à vis des Gurain. Avoir un clan indépendant à ses portes ne devait pas être simple et, bien que nos relations étaient cordiales, voir amicales, il était de bon ton de se méfier de ses voisins en particuliers quand ceux-ci sont des archers d'élites.

Sur ces pensés je montrait la direction du village le plus proche à l'Uzumaki. Je connaissais ces routes par cœur si bien que je m'y dirigeais sans vraiment regarder devant moi. Mon arc remit dans son support, je continuais de m'interroger sur la raison de la présence de la demoiselle quand celle-ci me demandât si les voyageurs étaient si rares que celà et si de fait, la vie sur l'île n'était pas monotone. Je réfléchis un instant.

" A vrai dire, c'est un peu de ma faute si les voyageurs se font rares. Les Gurain bien qu'ouvert, se montre assez protecteurs de leurs territoires. Et hormis les marchands, les voyageurs comme les shinobis n'osent pas trop venir sur ces îles."

J'étais un peu désolée en y repensant. Mais je n'eus guère loisir d'en dire plus car nous arrivions à l'auberge. Un petit bâtiment ne payant guère de mine à l'extérieur. C'était la meilleure et surtout la seule auberge du village. Le gérant, Takeda, était un homme simple et joviale. Me voir entré dans son établissement le surpris. Surtout accompagné d'une jeune femme d'à peu près mon âge. Puis il me fît un clin d'oeil qui en disait long sur ce qu'il pensait et me fit rougir.

La femme ne me donna aucune indication sur la manière dont je devais m'adresser à elle, j'en conclus que je pouvais choisir la formule qui me plaisait le plus, ce qui était évidemment la plus familière. De toute façon, elle allait certainement me corriger si mes propos venaient à la gêner. Je me mis donc à la suivre. Elle rangea son arme, ne me considérant surement pas comme une menace pour elle ou son clan. En même temps, je ne venais pas emplie de mauvaises intentions. Cela aurait été stupide.

" A vrai dire, c'est un peu de ma faute si les voyageurs se font rares. Les Gurain bien qu'ouvert, se montre assez protecteurs de leurs territoires. Et hormis les marchands, les voyageurs comme les shinobis n'osent pas trop venir sur ces îles."

J'étais attentive aux paroles de la chef de clan et je penchai la tête sur le côté ne comprenant pas ce qu'elle entendait lorsqu'elle assurait être à l'origine de cette absence de voyageurs. Je ne comprenais pas non plus cet isolationnisme dont faisait preuve les Gurain. S'agissait-il d'une peur de l'étranger ? D'un sentiment de supériorité ? Ou d'autre chose ?

- Pourquoi décider de s'isoler ? Il y a plein de choses à découvrir !

Comme toujours, je pris la décision de ne pas passer par quatre chemins. Directe et franche, y avait rien de mieux pour obtenir une réponse rapide, claire et précise. Bon... J'aurais pu être un peu moins impliquée dans mon discours, je pouvais la mettre mal à l'aise avec mon histoire de "plein de choses à découvrir". C'était quelque chose d'implicite, qui venait naturellement lorsqu'on parlait de voyage ou d'ouverture au monde.

Nous arrivâmes à une auberge, petite. Au sein d'un petit village. Ne jamais se fier aux apparences... Je devais donner une chance à cet établissement. Le gérant fit un clin d'oeil à ma guide dont le sens m'échappa. Ils se connaissaient ? Pourtant, comme elle était native de cette île, elle ne devait pas se rendre ici bien souvent... J'observe avec attention l'intérieur de l'établissement puis je tourne la tête vers la demoiselle aux cheveux écarlates.

- Vous vous connaissez ?

Je regardais l'intérieur de l'auberge. Un lieu des plus simples, quelques tables ici et là, un comptoir et une porte menant aux chambres. Takeda me confiât les clés d'une chambre. La réalité était que Takeda, propriétaire de l'auberge me connaissait plutôt bien, car c'est à cette endroit que je donnais rendez-vous aux jeunes femmes du village afin de les inviter à passer une nuit en ma compagnie. Mais à la question de l'uzujin, je préférais omettre ce détail qui ne devait guère l’intéresser dans tout les cas.

"Takeda est le propriétaire des lieux. Il m'arrivait avant ma prise de fonction d'amener des marchands ici pour qu'ils passent la nuit. C'est un endroit confortable, bien que d'un luxe probablement sommaire contrairement à ce dont vous devez être habitué à Uzushio."

Nous finîmes par arriver dans la chambre allouée à l'Uzujin. Comme je l'avais indiqué, le confort bien que présent resté basique. Un lit double, une table basse entourée de gros coussins, un miroir, une commode, une armoire et un grande fenêtre donnant sur la mer. La seconde pièce était une petite salle de bain. L'air sentait le cerisier et les tissus et meubles étaient propres. Je remis la clé à mon invitée, puis lui proposait de s'installer afin que nous discutions un peu. Il me restait un peu de temps avant le réveil des premiers chasseurs du clan.

"Permettez-moi de vous poser une question... Je sais évidement que Tsuri Meyo, votre Senkage souhaite connaitre ma position politique et attends notamment une réponse concernant la demande d'alliance entre Uzushio et les Gurain. Est-ce la raison de votre présence ici ? "

Uzushio était la grande puissance économique du monde, bien que le village de Konoha n'était pas si loin derrière... De ce fait, de nombreuse personnes imaginent que nous vivons, tous et tout le temps, dans le luxe. Evidemment, c'était une erreur, tout le monde ne gagnait pas aussi bien sa vie. Les ninjas n'avaient généralement pas à s'en faire et quelques marchands faisaient fortunes, mais ce n'était pas le cas de tous. Et, même si les ninjas pouvaient avoir une maison bien confortable, leurs missions les leur en privaient régulièrement et j'étais plutôt bien placée pour le savoir. Je n'avais donc aucun problème avec le confort qu'offrait cet établissement, c'était clairement mieux que dormir à la belle étoile.

- Je ne vais pas me plaindre, c'est amplement suffisant.

En plus, la chambre était vraiment sympa, j'avais une superbe vue, je n'avais rien à dire sur la propreté ou l'odeur ambiante. Je saisis la clef que la chef du clan Gurain m'offrit et je m'assis sur le lit, prête à discuter avec elle.
Elle mit la politique sur le tapis, évoquant la demande formulée par le Senkage et l'absence de réponse de son clan. Elle semblait croire qu'il s'agissait du motif de ma venue bien qu'elle se trompait lourdement car, Tsuri Meyo n'aurait jamais envoyé un ninja seul sans la moindre lettre de sa part contacter un clan étranger et puis, si cela avait été son intention, il aurait envoyé un Omura...

- Je ne suis absolument pas là pour obtenir une réponse. Je voulais simplement me reposer un peu et pourquoi pas ramener quelques plantes médicinales à l'hôpital du village.

Je la regardais avec attention. Elle ne ressemblait pas à ce à quoi je pouvais m'imaginer en songeant à la chef des archers du coin.

La réponse de mon interlocutrice m'enleva un poids sur les épaules. Elle n'était pas là pour des raisons géopolitiques. La réalité était que dans les faits, j'avais bien reçue la proposition de Meyo sous la forme d'une lettre officielle. Mais la question était toujours en suspends. Le conseil n'arrivait pas à se mettre d'accord entre ceux jugeant que nous devions rester dans notre isolationnisme et ceux qui trouvait que pouvoir compter sur un rapprochement avec la plus grande puissance commerciale du Sekai pourrait offrir au clan de nombreuses perspectives d'avenir. Aussi, ils avaient décidé que la question me revenait. Mais au vue de l'état de mon bureau de de mon travail en ce moment, ce qui soit dit en passant était la raison de ma présence hors du domaine, tant c'était devenue invivable. Je n'avais guère pris le temps de m’intéresser à la question et n'avais, de fait, pas donné de réponse sur ce que nous ferions.

Leiko m'avait certes maintes fois proposé d'en parler, c'était d'ailleurs elle qui m'avait donné cette fameuse demande. Mais je lui avais répondu que prendre une telle décision celons ses conseils serait mal vue au sein du conseil. C'était d’ailleurs le reproche que me faisait ceux n'était pas toujours d'accord avec mes décisions... J'aurais tant aimé m'en remettre à ma mère pour ce genre de décisions... Mais son état empirait chaque jours un peu plus et je ne pouvais me permettre de lui ajouter cette peine. D'un air pensive, je fixait l'horizon et les premières lueurs du jour. Je devais vraiment prendre une décision, penser le pour et le contre. Et pourquoi pas, organiser une rencontre politique avec Uzushio pour discuter de cela. Mais je revint rapidement au présent.

"Le soleil va se lever dans quelques minutes et vous devez être épuisée. Je suis désolée de vous importuner avec mes inquiétudes et mes questions. Permettez moi de me retirer. J'espère que nous pourrons nous revoir Haruka. Désolée encore pour la méfiance dont j'ai fait preuve à votre égard. Je vous promet de travailler ma convivialité à l'avenir. Profitez de votre séjour ici et ne vous inquiétez pas de la note. Takeda est certes un commerçant, mais c'est un ami de longue date, je me charge de cela. Transmettez mes amitiés au Senkage et... à Leiko Omura de ma part quand vous retournerez à Uzushio s'il vous plait. Enfin, je préviendrais les Gurain que vous n’êtes ni une menace ni une invitée politique soyez tranquile sur ce sujet."

Après ce monologue un peu pompeux, je saluais la rousse de manière respectueuse, mais légèrement maladroite et peu conforme en m’inclinant légèrement... Il fallait dire que je n'étais guère très à l'aise avec l'étiquette et oubliait souvent qu'un chef de clan ne s’incline qu'après un shinobi plus "classique". Suite à cela, je pris congés sans oublier de remercier Takeda d'assurer le confort de mon invitée et comme d'habitude de régler cela avec moi par là suite. Enfin, je m'en retournait au domaine avant la sortie des premiers chasseurs pour ne pas me faire prendre tel une ado craignant la colère de ses parents car elle est sortie sans permission.