C'EST L'HEURE DE LA DOUCHE! [PV AKI]

Si certains ninjas refusent de se battre sous simple prétexte qu’ils risquent de se blesser (ne se mentons pas, c’est bien une mentalité d’Uzujin ou de Konohajin), moi, en tant que représentant direct de l’autorité des Sables, n’hésite pas à tremper le maillot. Peu importe l’issue de la bataille ou du combat : je me dois de faire respecter notre réputation. Bien sûr, c’est toujours mieux en cas de victoire, mais même en cas de défait, la plèbe sait qu’il n’est jamais bon de sous-estimer Suna la Belle.
Je suis donc venu à l’Enclave pour sanctionner, mais je vais d’abord honorer. A moins que de me faire sanctionner moi-même… Bah, comme dit, ce sont des choses qui arrivent, surtout quand on sait à quel point le Suiton peut être faible face au Doton ou au Shôton. Je sais que l’intendante des Kisho et mon cher et tendre Kazekage se la sont déjà donnés, aussi ai-je eu vent de ce dont elle est capable. Autrement dit, je n’ai aucun intérêt à la sous-estimer. Au-delà de ça, je me dois d’être extrêmement vigilant. Si, à de nombreuses reprises, on m’a considéré comme un génie, Benkei est également chevronnée en la matière. J’en suis carrément au point où je dois ravaler ma fierté et admettre une chose ô combien difficile : lé gante est probablement plus intelligente que moi.

Haut perché sur mon simulacre d’épave de barque, j’esquisse une grimace qui, j’espère, saura être imperceptible. Là, dans cette arène, je jette un rapide coup d’oeil à la foule qui sirote plus son thé qu’elle ne nous regarde à proprement parler. Puis mon opposante du moment prend la parole, se targuant de l’honneur qu’elle a de m’affronter. Nombreux ont eu le temps de le dire, peu en sont ressortis indemne. Bien sûr, je tâcherai de ne pas trop la blesser : je ne voudrai pas non plus m’attirer les foudres de cette forteresse. Et puis, de toute façon, c’est un combat amical, sans réel enjeu politique ou corporel.

« Le plaisir est partagé, lui réponds-je accompagné d’un sourire et d’une courbette comme je sais si bien les faire. Je dois avouer être ravi de notre champ de bataille, mais va-t-il seulement me permettre à lui seul de venir à bout de ta superbe ? J’en doute fortement. Je me redresse et plante mon regard dans le sien, adoptant une posture défensive. »

Je vérifie ensuite mes appuis : mon perchoir ne semble pas trop tanguer… pour l’instant. Bah, au pire l’eau n’a pas non plus l’air ultra profonde, il ne me sera guère trop compliqué de me battre, même si cela signifie avoir de l’eau jusqu’au torse.
J’opine du chef à l’énonciation des termes de l’affrontement et esquisse un sourire malicieux. Si elle veut que je reste une semaine en guise de trophée, alors je doublerai les enchères… A moins que je ne les quadruple ? L’idée qui me vient peut sembler un brin machiste, mais ainsi va ma vie. Notamment en mon fief. Je hoche alors la tête pour accepter ses termes affiche « 4 » avec mes doigts.

« Quatre semaines. Si tu perds, Nobushi et toi viendrez un mois en mon antre. C’est que je n’ai pas forcément le temps de m’occuper des tâches ménagères, au vu de tout ce que j’ai à accomplir pour la Sainte Patrie. Je ricane. »

Benkei forme alors les signes propres à son domaine et une magnifique créature apparaît au plus bas du lac. Un clone, si je comprends bien. Je désactive ma sensorialité passive et me concentre sur l’affrontement. A cet instant, mon ennemie de l’heure déploie un parchemin duquel jaillissent une pléthore d’armes toutes plus tranchantes les unes que les autres. Projection pour projection, j’invoque à mon tour une gigantesque cascade d’eau face à moi, empêchant ses projectiles d’aller plus loin. De l’autre côté, je matérialise une flopée de shurikens faits d’eau grâce à la technique précédemment déployée, tous plus tranchants que les armes classiques, mais aussi plus rapides grâce à la pression intrinsèque. Ces derniers fusent alors vers la position supposée de Benkei tandis que je reste aux aguets.

La cascade a beau me couvrir, elle ne m’empêche pas pour autant d’entendre ou d’écouter ce qui peut se passer face à moi. Autour de moi. Aussi, j’entends Benkei siffler alors que je suis impossible de voir où est passée sa double. Je reste concentré alors que la cataracte vient remplit un peu plus le lac. Peu après, je réalise que mes shurikens ont effectivement fait mouche, criblant le bras de mon opposante qui saigne quelque peu. C’est là qu’elle lance sa propre contre-attaque, générant une roue de cristal autour d’elle et… roulant vers moi tel un hamster sous adrénaline. L’image était cocasse pour quelqu’un qui se voulait être l’intendante mais surtout la représentante de son clan.

Machinalement, je hausse les épaules quand j’entends une autre voix rajouter son grain de sel. Là, ses deux mains s’approchent dangereusement des mes chevilles. Immédiatement, je joins mes mains et disparais dans un nuage de fumée, échangeant ma place avec un rondin trempé qui trainait près de la barque de la Kisho. Ainsi, le pauvre rondin coule avec le double de cristal alors que la vraie combattante invoque ultra rapidement un dragon de cristal.

« Tu veux jouer à ça ? Je ricane. Suiton : Ja no Kuchi ! Je scande pour répliquer. »

Là, une colonne d’eau compressée jaillit de l’étendue bleue sous nos pieds au bout de laquelle se dessine une gueule de serpent prête à choper mon adversaire et la broyer dans ses courant annelés… Ou, pour être plus précis, de quoi aller exploser le dragon qui nous fait face. Voire même faire d’une pierre deux coups, sait-on jamais. Bah, ce n’est pas impossible puisque l’indépendante a décidé de jouer à cache-cache en prenant place à l’intérieur de son énorme sculpture rosâtre. En attendant, je me tiens prêt à revoir Isda ou à devoir anticiper une contre-offensive de la brunette. Bah, elle est maline et intelligente, ne l’oublions pas.

Si je permute avec une souche de bois trempée pour me défaire de l’étreinte basse du simili double de Benkei, elle n’en démord pas pour autant. Pire que ça, même : elle donne tout ce qu’elle pour tenter de me rattraper, utilisant une sorte de nage synchronisée et propulsée ; de par une sa force et rapidité, la statue de cristal parvient à compenser son lestage naturel. Néanmoins, elle perd en vitesse. Aussi arrive-je à analyser sa course et me prépare à anticiper ce qu’elle s’apprête à faire. Là, un chemin de cristal commence à jaillir de l’eau, me ciblant.

« Prends ça ! »

Je ricane brièvement et, sans que personne ne puisse s’y attendre, me décide à signer cet affrontement au sommet. Et effectivement, certains des spectateurs ont rapidement compris que je n’étais pas venu ici pour rigoler. Un tsunami jaillit alors, éclatant simplement le chemin de cristal qui se dressait vers moi, tentant par la même occasion d’emporter Isda et Benkei…

D’ailleurs, pendant ce temps-là, ma véritable adversaire tente le tout pour le tout. Déjà, j’ai pu réaliser que le dragon de cristal n’était qu’une simple métamorphose. J’avais quelques doutes quant à la véracité de la technique, les voilà confirmés. La garce, dire que j’avais failli y croire. Mais je souris, voyant qu’elle prend elle aussi le duel au sérieux. Mais si cette dernière a tenté de m’avoir de la sorte, j’imagine qu’elle ne s’attendait pas au serpent aqueux. Aussi rapidement qu’elle le peut, voilà qu’elle lance quelques parchemins explosifs sur mon invocation, tentant de la réduire. Juste un minimum. C’est toujours ça de gagné, j’imagine. Puis sa roue de cristal se rétracte et lui offre une protection supplémentaire alors qu’une armure rosée s’étire tout autour d’elle. Mais ce n’est pas qui va empêcher mon serpent de la bouffer.

« Tu ne vas pas saigner qu’une fois ce mois-ci, Benkei. »

Le tsunami fait mouche. Peut-être même plus que ce que je pensais. Bien sûr, je l’avais surtout fait pour contrer la technique d’Isda et tenter de la faire disparaître parce qu’elle est ultra handicapante, mais je pensais aussi que Benkei était en mesure de l’esquiver. Bah, le serpent l’a sûrement plus endommagée que prévu… Comme moi, ma signature est et sera toujours une valeur sûre ! Aussi, suite à la disparition du clone, voilà que l’eau se teint de rose. C’est très… girly. Autant dire que ça tranche un peu avec l’attitude de bonhomme de militaire, qu’on se le dise.
Enfin, je la vois se tamponner le corps. Littéralement. Une lueur rosée (signe particulier et très distinctif du Shôton, son Kekkei Genkai) commence à émaner d’elle. Plus flashy, tu meurs. Bref. A quoi est-ce que ça peut bien servir ? Aucune idée. Mais alors vraiment aucune. Peut-être est-ce pour relâcher une technique plus tard, en absorber une autre, augmenter ses propres capacités… Qui sait ? On pouvait faire tellement de choses avec les sceaux et autres dérivés que je préfère ne jamais trop m’avancer à ce sujet. Une chose est néanmoins sûre, ce n’est pas fait pour m’empêcher de bouger.

Entre temps, je peux remarquer que les courants sont de plus en plus forts, dirigés vers et donc contre elle. Voilà qui fait grandement mes affaires. Car elle ne le sait pas, mais j’ai glissé quelques précieux cadeaux dans les eaux… Et cette attention, il y a très peu de chances pour qu’elle soit appréciée. Ou alors l’intendante est une vraie masochiste. A voir, donc. Me donnant un peu de style (n’est pas Haut Conseiller de Suna qui veut !), je claque du talon contre le fond de la barque, me tord un peu et claque des doigts. Tout ce qui se trouve d’elle commence à exploser, résultant en une énorme déflagration. Puis, sans même bouger le petit doigt, voilà qu’un requin jaillit de l’eau et lui fonce dessus à une vitesse folle. Est-ce que ça va seulement toucher ? Je verrai bien.

Ça bout, là, dans l’eau, et jusqu’à Benkei. Je ressens l’irrépressible envie de mes bulles d’exploser tout autour d’elle et de lui faire regretter l’envie de m’avoir provoqué en duel. Bah, je prends ça à la rigolade : nous savons tous deux ce que nous valons et les résultats éventuels d’un tel affrontement. Mais elle a bien choisi le cadre de cette bataille. Non pas parce que c’est sur un lac, mais parce qu’au moins il n’y a aucun risque pour les quelques spectateurs. Bah, si ça avait été dans une arène… j’aurais dû restreindre le moindre de mes mouvements et je n’aurais certainement pas mis autant d’écart entre sa santé physique et la mienne.
Par contre, cette série de déflagrations et autres explosions (étonnant pour un maître du Suiton, j’en conviens) l’éloigne encore plus de moi. Et apparemment, mon requin ne semble pas avoir compris qu’il faut l’attaquer quand elle est encore à portée… Pas quand elle est trop loin. Du coup, il s’échoue comme le plus incapable des Uzujins, là, sur le sable. Benkei se venge en lui crachant un affreux mollard (de ce que je peux comprendre au vu de sa posture) avant de me parler. Bien sûr, je ne comprends rien. Entre la distance et les eaux qui s’affolent, ça devient tendu. Du coup, je claque de la talonnette sur ma barque et celle-ci se déplace à vitesse grand V vers l’intendante. Les vagues ? Qui sait…

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, me voilà suffisamment proche de de mon adversaire du moment pour au moins l’entendre… si encore elle avait quelque chose à me dire. Pour le coup, je siffle juste. Là, le tac tourbillonne dangereusement autour de moi. Surgissent alors cinq requins aqueux mais assoiffés de sang qui fusent vers la géante. De mon côté, je fais tout simplement apparaître deux fouets, un à chaque bras, et j’attends. Déjà, je regarde si mes requins ont réussi à la bouffer, c’est quand même la chose importante pour le coup. Mais j’attends aussi de voir si elle arrive à revenir vers moi ou non. Histoire qu’on puisse se battre pour de vrai, comme des bonhommes.

Benkei est intendante du clan Kisho, je suis Haut Conseiller. A postes égaux, compétences égales ? Il fallait croire que non. Non pas que je n’en ai pas bavé, au contraire. Elle m’a fait galérer la saloperie, j’ai claqué plus de la moitié de mes réserves de chakra. Et les dieux savent ce que ça peut représenter au vu de mes capacités aqueuses. Bah, au moins j’ai rétabli l’ordre des choses et j’ai pu redorer le blason de Senshi. Ouais, il avait perdu… C’est ce que ça lui avait mis un sacré coup au moral cette affaire, mine de rien. Mentalité Sunajin oblige, que voulez-vous.
Par contre, j’y suis peut-être allé un peu fort. Comme d’habitude ?
… Comme d’habitude.

Si j’utilise mes requins pour avancer à toute berzingue pour rejoindre la rive de ce lac et pouvoir donner à la Kisho la fessée qu’elle mérite, je n’ai pas forcément prévu que mes bestiaux soient dopés à ce point. Ou peut-être est-ce moi qui leur ai trop donné de chakra, allez savoir. En tous les cas, voilà qu’un aileron frappe la barque. Mais alors là, de plein fouet. Même si je l’avais voulu je n’aurais pas réussi. Du coup, elle est toujours dedans. Et vous savez ce que ça donne un requin enragé et boosté comme jamais qui frappe de toute sa puissance dans une pauvre construction de bois ? Bah ça vole. Hélas, on ne s’arrête pas là. On ne s’arrête JAMAIS là… Bah oui, elle a la bonne idée de s’entraîner et de frapper l’embarcation avec sa tête. Mais la force n’est clairement pas son fort, et elle le ressent. Sans crier gare, elle tombe dans les vapes et s’échoue telle une baleine (quoi qu’un poil plus gracieuse quand même) sur le sable. Mais en plus d’être dopées, mes invocations crèvent la dalle et la simple vue du sang sur son front les excite plus qu’un octogénaire dans un bordel slave. Aussi tournent-ils tous (et ils sont cinq, bon Dieu) à fond les ballons dans l’eau avant de décoller à l’unisson, prêts à la bouffer sans même lui laisser une fringue. Je soupire et me frappe le front. c’est qu’ils sont durs à éduquer ces ahuris. Puis je claque des doigts et de la patte dans ma propre barque. Tous s’arrêtent en plein vol. Je hoche la tête et ils disparaissent. On l’a échappé belle, je vous le dis…

Mes fouets, quant à eux, sont toujours actifs. Je suis un peu déçu de ne pas avoir eu l’occasion de m’en servir… Dire que c’est grâce à sa cousine, Nobushi, que je les ai. Je hausse les épaules : tant pis, il y aura bien une autre occasion. En parlant de ça… J’ai une idée de génie. Mes détracteurs penseront forcément le contraire, mais je les envoie au Diable, ces clampins. Foutue plèbe incapable de comprendre les génies de notre époque. Bref, je m’égare. Je fais glousser mes armes et les enroule autour de membres de mon adversaire déclarée K.O.. Puis, usant de ma force mais aussi de ma subtilité, je la dépose délicatement dans la barque.
Parce que vous croyiez vraiment que j’allais m’infliger de la ramener au clan en la portant à bout de bras ? Elle est plus grande que moi, faut pas déconner.
Et donc, je tire ensuite la barque avec mes armes invoquées, faisant ainsi office de brancard. Non pas que sa vie soit en danger : elle avait surtout besoin de repos. Ce que je vais bientôt pouvoir lui permettre d’avoir.

Quelques… minutes… heures… Quelques temps plus tard, la brunette se réveille dans sa chambre, sa cousine, un médecin et mon illustre personne (n’oublions pas d’énoncer les vérités de temps à autres) encore à son chevet. Avec un drap humide sur le tronche. Si j’en étais capable, j’aurais capturé ce moment. Hélas, je n’appartiens pas encore au monde où les appareils photos ont vu le jour.
BREF. Elle m’insulte et met ça sur le dos des médocs prescrits par le médecin… qui se dédouane rapidement quand je tourne la tête vers lui. Mignonnet. Je retiens un rire moqueur et me penche un peu vers la convalescente, mettant un doigt devant ma bouche comme si je disputais une gamine de cinq ans.

« Oui Benkei, si tu veux. Je ris. Je ne peux qu’accepter tes accusations, en revanche je suis également celui qui ai rétabli l’honneur de Senshi. Merci de ne pas l’omettre. Clin d’oeil. Ça, c’est fait. Vient ensuite l’annoncée des termes de ma victoire. Rapide coup d’oeil vers Nobushi. Comme au bon vieux temps, hm ? Je la taquine alors qu’intérieurement, je soupire. C’est qu’elles vont être longues ces quatre semaines. On part maintenant, je les somme. TRES LONGUES. Je vais devoir inviter Hakaze afin de me protéger, sait-on jamais. C’est que ça peut vite dégénérer, surtout si Isda est de la partie... »