Le vent qui soufflait dans mes narines, les grains de sable qui griffaient mes joues. Le sable qui parcourait ma peau comme la caresse brutal d'un coup-de-poing sur la joue. Mes yeux qui avaient du mal à s'ouvrir, un voile qui couvrait ma bouche afin d'éviter le malaise et les trous bouchés. Ma carcasse endurait la chaleur étouffante, les perles de sueurs perlaient sur l'ensemble de mon corps et ma peau commençait à souffrir de cette chaleur tonitruante. Ma voix se mit à sortir alors que j'étais seul, enfin, je n'arrivais pas forcément à savoir si c'était simplement l'écho de ma pensée qui se heurtait à la chaleur du désert et ma solitude ou bien réellement ma voix qui s'élevait toute seule et qui au final voulait dire que je me parlais à moi-même. Qu'est-ce qui était le pire à votre avis ? Je m'interrogeais, mais cette phrase venait en moi comme l'éruption d'un volcan : « Par Amaterasu !!! Cette chaleur à tendance à me faire divaguer, j'aimerais crier de tout mon être. Cependant, c'est un merveilleux entraînement que de marcher dans ce désert. »
Mes vêtements commençaient à coller à ma peau et chaque pas était de plus en plus difficile. J'approchais d'une des villes qu'on m'avait indiqué, mais c'était un petit village, il appartenait au pays du sable. Mon corps avait du mal à se mouvoir, mais mon corps était rempli de puissance et chacun de mes muscles étaient en haleine. Je m'asseyais sur un petit rocher qui sortait de ce décor stérile, je pris ma gourde qui était attachée à ma ceinture avant de l'amener lentement jusqu'à ma gorge avant de verser le liquide tiède qui se déversait lentement dans mon gosier. En cet instant, en cette chaleur, l'eau n'avait jamais eu un goût aussi divin que cette fois-ci, un véritable nectar divin.
Je me relevais de la pierre qui semblait d'un coup moins abrupte, moins seule. Elle semblait un instant plus présente et plus rassurante. Elle n'était plus seule dans ce paysage stérile. J'avais décidé d'aller m'entraîner dans le désert. Je voulais entraîner mon endurance, vaincre cette faiblesse que le corps pouvait parfois endurer. Quand soudain, mon corps se fit happer par une étrange ombre sur la ligne d'horizon les vagues déformantes créées par la chaleur était étrange. J'entrapercevais cette étrange part d'ombre se dessiner de plus en plus proche. Elle ressemblait de plus en plus à un corps.
Par Hachiman qui est cette ombre qui s'amène vers moi. Serait-ce un autre tourment d'Amaterasu qui m'en voulait d'avoir offert mon âme à Raijin. Ô, grand soleil, ma force n'est rien comparer à ta puissance, pardonne moi mon insolence de n'avoir offert mon âme qu'à un seul Dieu, mais il fut le plus offrant.
L'ombre devenait lumière, la lumière devenait Humaine et de cette humanité naissait un jeune homme qui avançait vers moi. Mon corps se mit à se mouvoir d'une étrange curiosité, ma crainte se fit taire, mais mon ardeur s'égayait. Au tressaut du vent, mon âme s'embrasait pour la première fois de sa vie.
L'échec et la réussite sont les deux facettes d'une même pièce. Il existe même une part de réussite en chaque échec, et inversement. Cette dualité, nécessaire à l'équilibre de toute existence, si tant-est qu'il y en ait, et qui se retrouve absolument en tout, semble nous échapper pour d'obscures raisons. L'accomplissement personnel n'est total que lorsqu'un être aligne en lui chacune de ses constituantes, trouvant son équilibre naturel qui ne demande qu'à être écouté. C'est cette attention toute particulière sur l'essence même de ce qui est, l'expérience pure de sa propre conscience, qui permet à chaque grain de sable de trouver sa place au sein du désert.
Je suis justement en quête, comme un grain de sable qui cherche sa place. En tant qu'enfant de ce désert, je me sens infiniment bien en ces terres pourtant hautement hostiles à la vie. Il m'arrive de m'aventurer parfois si loin. Mes balades peuvent parfois durer plusieurs jours. Aujourd'hui, c'est un footing qui m'emmène à des dizaines de kilomètres du village de Suna. Loin de tout spécimen humain, je me sens, perdu au milieu de nulle part, plus chez moi que jamais. Malgré les tempêtes, malgré le soleil cuisant. Voilà plusieurs heures que je vagabonde sans croiser personne. Je décèle alors au sein des dunes une silhouette humaine. Celle d'un homme à en croire sa carrure. Malgré le sable qui me fouette le visage, je reste placide, indifférent aux désagréments causés par le climat. Flegmatique, j'avance en suivant mon cap, sans me soucier de l'homme qui me regarde à son tour, m'ayant également repéré.
N'ayant pas plus d'intérêt pour lui, je continue ma marche tranquillement. Le hasard faisant mal les choses - si tant est que le hasard existe bien, le bougre se retrouve naturellement sur ma trajectoire. Mais je m'interdis de dévier mon chemin pour l'éviter. Alors je trace tout droit. J'approche désormais de lui, à quelques mètres seulement. Ma présence semble ne pas le laisser indifférent : je sens l'attention qu'il me porte d'ici. Est-il perdu ? Attend-il de moi que je retrouve son chemin ? Que je lui donne de l'eau peut-être ? Insaisissable, je n'ai de temps à lui accorder. Il en faudra beaucoup pour me tirer hors de mes songes et me ramener à la réalité. Celle d'ici-bas, où les rêves ne sont plus permis. Voué à une quête spirituelle et d'utilité universelle, rares sont les individus qui m'apportent plus qu'ils ne m'enlèvent. Je préfère ainsi m'isoler du reste de mes confrères shinobis. Je sens toutefois que je ne vais pas pouvoir échapper à son interpellation.
En effet, son regard en dit long sur ses intentions : il va vouloir communiquer. Prenant une grande inspiration pour me réveiller, après avoir songé des heures durant, je soupire longuement avant de soutenir le regard de mon éventuel interlocuteur. Le vent souffle mes cheveux dans le sens de ma marche et fait passer mes cheveux devant mon visage, ce qui ne me gêne guère pour lorgner l'homme d'un regard peu sympathique sans pour autant tenter de l'intimider.
HRP:
J'te laisse engager la conversation, je suis timide :$
Amaterasu dont la lumière tiraillait l'esprit de notre cher disciple de Raijin. Le char d'Amaterasu qui ne faisait qu'augmenter cette chaleur dont le désert se revêt. L'homme qui s'était approché de ma carcasse, mon corps qui se faisait tellement lourd à cause du poids de la pesanteur, mais également de cette chaleur étouffante qui d'un drap de sueur s'était emparé de chaque parcelle de peau de mon corps. L'homme était accoutumé de cet endroit, il semblait être un fin connaisseur de ce type de terrain alors que moi j'étais plutôt habitué aux terrains fais d'humidité et de foudre, cet entraînement était celui le plus dur que je n'avais jamais effectué, la chaleur était une chose dont je n'avais clairement jamais eu affaire. Ma main se levait avec difficulté vers l'homme et mes mots se troublaient dans ma bouche :
« - Cher jeune homme, pouvez-vous m'aider ? Je ne sais pas réellement où je me dirige. Le soleil, la chaleur sont compliqués à supporter. »
J'avais bu un peu d'eau, mais cette chaleur me donnait l'impression d'être encore sous l'effet de stupéfiant. J'avais soit l'habitude de me gaver de ce mêt particulier qu'était l'opium et de me jouir dans cette illusion de l'ivresse apporté par cet artifice qu'était la drogue. Ma paume vers le ciel, le corps qui se faisait de plus en plus lourd, mon corps qui réclamait cette avidité, mais surtout qui réclamait une froideur, la morsure d'un froid qui dans cet endroit était inexistant enfin peut-être lorsque Tsukiyomi pointait le bout de son nez, le froid s'amenait souvent comme compagnon.
Je ne savais guère le chemin que je prenais dans ce désert, de base cela semblait être une bonne idée d'avancer dans un endroit qui m'était inconnu comme le désert. Cependant, j'avais l'impression que cette journée avait un sens peut-être que cet homme serait le carrefour de ma destinée et la raison de ma présence dans ce désert. Un poids immense se posait sur mon cerveau qui détestait réfléchir, surtout par cette chaleur qui me donnait l'impression de réfléchir deux fois plus. Déjà qu'une fois pour un tas de muscle comme moi cela pouvait être difficile, je préférai d'habitude combattre avant de parler ou bien même réfléchir, mais par cette température, je n'avais même pas envie de me battre. Je trouvais ça comme un exploit moi qui normalement trouvais un certain accomplissement dans l'art du combat et du massacre, l'art d'un combat noble et froid. Le tigre aux dents de sabre devait pour une fois n'être qu'un chaton inoffensif.