Je n’aimais pas sortir, je n’étais pas à l’aise, beaucoup paniqué à l’idée de recroiser les ambitions destructrices de mon père. L’intention pouvait-être la plus innocente possible, il n’en restait pas moins que depuis ce jour-là, je redoutais chaque ombres. Certes, je n’étais guère très courageux à la base et si je pouvais éviter de sortir et donc de potentiellement mourrir, je le faisais, mais l’âge avançant, j’étais censé devoir le faire et ce bien trop souvent à mon goût. Si je repoussais, si je restais cloîtré dans le village, les expériences de mon père seraient de plus en plus violentes, alors quand un Chuunin eut la magnifique idée de signifier combien il aurait besoin d’aide devant mon père et moi, ce dernier me porta volontaire sans chercher à en savoir plus. Certes ne pas passer une journée à devoir travailler avec mon père par obligation était une chose de gagner, mais sortir…
N’ayant guère le choix, j’avais donc suivi cet homme un peu trop joyeux jusqu’à l’extérieur du village et à peine avais-je franchi la porte que déjà je me sentais moins bien. C’était en grande partie, car l’autre n’arrêtait pas de parler et semblait bien plus intéressait par ce qu’il disait que par son environnement. Et ça, ça ne me rassurait pas. On était dehors, ok on était encore proche de Konoha, mais il y avait des malades partout non ? Et lui il s’en fichait royalement, en fait, ils nous attiraient au fin fond de la forêt sous le prétexte quelque peu incompréhensible d’un anniversaire. Il voulait offrir une souche à un membre de sa famille ? Un bouquet de feuille ? Non car là ça m’échappait.
La bonne heure de marche qui s’en suivit fut d’autant plus douloureuse, il ne s’arrêtait réellement jamais, à croire qu’il avait réellement quelque chose d’intéressant à dire à chaque fois. Ce qui était très clairement loin d’être le cas à mes yeux, mais le vexer ne serait pas se condamner à mort ? Non car si il me laissait là, si il m’abandonnait ? Un nouveau frisson à cette idée me traversa l’échine, comme si les tortures, les images que mon père m’avait lancées continuaient à me hanter. Je n’étais pas fort, je n’étais rien pour être exacte. Je… Je ne voulais pas mourir, pas quand la vie semblait prendre un sens. Alors je me contentais de marcher, mes sens aux aguets au point même que j’avais laissé mon Sharingan embraser le bleu de mes yeux. Ça ne changerait peut-être pas grand chose, mais la mort serait peut-être moins invisible. Ça ne changerait rien, les Genins ne se baladaient pas seul dans la nature, alors ça serait forcément quelqu’un d’un niveau supérieur qui viendrait me tuer à cause de l’autre moulin à paroles.
Il nous fit rentrer dans une petite clairière après ce qui m’avait semblé être une éternité. Une clairière où une jeune femme se tenait, visiblement apprêtée et heureuse de le voir arriver. Ralentissant le pas, j’avais froncé les sourcils, craignant de comprendre pourquoi j’étais là… L’on ne venait tout de même pas de marcher aussi longtemps pour justifier un rendez-vous avec quelqu’un ne venant pas du village ? Ça serait terriblement stupide non ? Pourtant j’en avais bien l’impression car il passa bien une dizaine de minutes parfaitement gênantes à l’embrasser comme s'il voulait l’avaler. J’allais vomir sérieusement… Ayant détourné les yeux dès le premier rapprochement buccal, il avait fini par me siffler - comme si j’étais son chien. - pour me faire venir à porter, « Va me cueillir des fleures pour ma magnifique amoureuse ! » demanda-t-il légèrement mieilleux, « Sérieusement ?! Si je dis à quelqu’un qu’on est sor… » , il lâcha la fille pour le première fois, posant sa main sur ma bouche pour me faire taire et reprendre, « Tu veux quand même pas que tout le monde sache que tu t’es mis à pleurer et à hurler quand un renard est sorti d’un buisson ? Mauviette ! », reculant d’un pas je me défendis, « Mais je… », personne ne me croirait… Pas après avoir loupé mon examen… Alors je ne dis rien, me contentant de reculer un peu plus en pestant pour chercher ces satanées fleures pendant que lui continuait de batifoler. C’était écœurant sérieusement, comment on pouvait faire ça ? Et puis surtout pourquoi m’impliquer dans ces histoires à la noix…
Mon voyage initiatique, pour rechercher des nouveaux orphelins avait commencé il y a peu. L'ensemble des événements depuis ma rencontre avait été énorme. J'étais complètement perdu, les événements dans la citadelle de Benkei qui avaient causés beaucoup de remous dans ma psyché, dans mon cœur dans ma façon d'agir. Je m'étais un peu perdu sur l'autoroute du cœur, mon caractère ne savait même plus s'il était réel ou faux. La seule chose que je savais encore réellement faire, c'était dessiner et encore mes dessins étaient beaucoup moins pures et beaucoup moins épurés qu'auparavant. Mon corps bougeait tout seul, je marchais simplement avec mes cheveux noués le long de mon épaule. Je portais une sorte de poncho qui tombait le long de mon buste et qui volait et virevoltait à la douceur de la caresse du vent. Mon visage était d'une froideur qui me rappelait étonnamment l'enfant que j'avais été. Je débouchais dans une certaine clairière, je me posais de nouveau comme à mon accoutumée le dos contre un tronc d'arbre. Je ne dessinais même pas, j'étais simplement là comme un fantôme qui regardait le paysage comme si tout était peint d'une manière magnifique. Un dieu avait exprimé son art en peignant avec de l'aquarelle. Soudainement, deux personnes arrivèrent dans la clairière, l'un était plus grand que l'autre. Un jeune qui semblait un peu faible et un autre qui semblait plus méchant. La façon dont le plus âgé était terrible et me mettait hors de moi. Je me levais d'un air un peu énervé et m'approchais de ce duo et je demandais d'une manière un peu violente :
« - Puis-je savoir pourquoi vous parlez à votre compagnon de la sorte ? Je pense qu'avant toute chose, il n'est pas votre esclave, deuxièmement, on ne parle pas à un être humain de cette manière. Troisièmement, si tu veux prouver ton amour médiocre humain va chercher par toi-même. »
Mon regard était franc et sûr de soi. La nature humaine me débectait de plus en plus. En cet instant, j'avais limite des envies de meurtres, mais je ne pouvais guère me laisser aller à cette pulsion meurtrière. Je me rapprochais du petit être aux cheveux blancs et je posais ma main sur sa tête d'un mouvement paternel :
« - Et toi petit être, il ne faut pas te laisser abattre par ce genre de chose, enfin, je veux dire ne te laisse pas parler de cette manière. Tu as le droit d'avoir un respect, car comme la plupart des hommes, tu restes un être humain et de cette manière, tu mérites le respect, tu ne crois pas ? »
Ma main soulevait sa tête pour qu'il me regarde dans les yeux et je lui disais d'un ton très chaleureux :
« - Soutiens le regard de ton locuteur et fais le ployer devant ta détermination. »
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
J’étais tellement en colère contre l’autre que je n’avais pas vu le nouvel homme venir, pas plus que lui visiblement. Me figeant complètement sur place, je regardais l’homme aux cheveux de jais prendre ma défense sans raison apparente. Peut-être était-ce davantage le comportement de l’homme qui le poussait à agir ainsi, je n’en savais rien, mais il était là aussi grand qu’une montagne et avec une prestance certaine. Que se passait-il en ce moment et pourquoi le monde semblait subitement plus humain avec moi ? Il ne s’était rien passé de différent non ? Si, j’avais accepté une main tendue et peut-être que le monde me semblait aujourd’hui moins cruel… Quoi qu’il en soit, un souci demeurait, l’homme était un étranger, quelqu’un que personne n’avait vu venir, enfin par personne je parlais surtout pour moi, et un homme qui s’approchait à présent de moi pour poser sa main sur mon crâne. Sérieusement ? Voulant me dégager, je fus coupé par les mots qu’il m’adressa. Il me conseillait de ne pas me laisser abattre par ça, ne pas laisser les autres me parler ainsi… J’avais le droit au respect comme le reste des humains. J’étais d’accord sur le fond, mais il n’avait aucune idée de qui j’étais et de combien je méritais d’être traité ainsi malgré toute l’injustice du monde. Je n’étais pas digne de l’amour de mes parents, en quoi celle des autres changerait quelque chose ?
Sa main glissa sur la peau de mon visage pour finir sur ce menton qu’il souleva avec une facilité déconcertante. Croisant nos regards, je fus troublé par l’azure de ses yeux, par les traits de son visage, au point de m’empourprer à cette simple vision. Il continuait à me demander quelque chose que je n’avais jamais fait et bien au de-là de ça, il semait le trouble dans mes pensées. Je ne m’étais jamais interrogé sur la beauté d’un homme avant aujourd’hui, avant lui, mais force est de constater qu’il faisait une exception fort déstabilisante. Je ne me sentais pas très bien à cette idée, j’étais même relativement paniqué au point d’imaginer qu’il pouvait y avoir là le moindre Genjutsu dans cette histoire. C’était risqué, mais si j’étais déjà piégé, je devais le savoir… Alors mes yeux abandonnèrent le bleu du ciel pour se teinter du sang de mon clan une nouvelle fois. Reculant aussi d’un nouveau pas, je me dégageais de son emprise, toujours aussi troublé sans la moindre preuve ou même trace d’une réelle perturbation dans mon chakra. L’illusion était peut-être plus importante que je ne le pensais, suffisamment pour tromper la puissance héréditaire de mon clan - quoi que cette dernière était largement atrophié par mes propres capacités.-.
Une nouvelle main finie par se poser sur mon épaule sans la moindre douceur comparée à sa prédécesseure, me repoussant en avant, vers l’inconnu, le Chuunin répondit acerbe, « Si c’est toucher des gosses qui t’éclates, vas-y, mais laisses moi tranquille. »… Sérieusement ? Il n’était pas censé être l’adulte responsable, ou du moins celui des deux qui devait protéger l’autre ? Non, visiblement embrasser une fille à en vomir était plus important que moi. Ok je ne valais rien, mais en cet instant j’étais exposé et il n’avait pas à me laisser ainsi. Certes c’était un mauvais calcule de ma part et c’était clairement très mal joué, mais comment j’étais censé savoir que ce n’était pas une illusion ? Ça semblait si… Irréelle comme sensation. « Vous… Vous allez nous tuer ? » demandais-je d’une voix légèrement tremblante qui arracha un soupir à l’autre. Me faisant alors tirer en arrière par le col de mon haut, je finis par terre faute d’avoir trouvé mon équilibre, mon ainé prenant enfin ses responsabilités. « Qu’on en finisse vite, j’ai pas que ça à foutre… Viens que je t’éclate. », beugla-t-il à moitié. Il avait toute la volonté du monde, non pas pour me sauver, mais juste pour rouler des mécaniques et pouvoir gagner quelques faveurs de plus avec sa petite amie. C’était fou comme ça me donnait encore moins envie d’en arriver là… Quant au nouveau venu, tout restait étrange, de la gentillesse et la bienveillance de ses mots, à ses gestes et cette allure si… Troublante.
Le regard de cet enfant avait quelque chose de différent, quelque chose d'unique. Un rouge très spécial qui donnait des accents de sang à un regard qui auparavant n'en avait aucun. Un drap rougeoyant qui s'était formé le long des pupilles du jeune garçon, on aurait dit un mécanisme de défense, se sentait-il en danger quelconque par ma promiscuité, peut-être. Mon corps se sentait un peu pris au dépourvu, je n'avais rien fais de mal, mais un simple mouvement de défense me fit faire un pas en arrière puis deux. Mon regard se posait alors vers l'homme plus âgé qui semblait étonnamment rempli de connerie pour un homme de cet âge. Si l'enfant semblait d'une innocence pure parce qu'il croyait que je souhaitais le tuer, le plus âgé voulait me défier. Un ninja qui voulait défier un homme qui n'avait aucune intention hostile sans même savoir s'il venait d'un autre village et potentiellement en attaquant quelqu'un devenir l'instigateur d'une guerre. Mon arrogance se faisait force et mon aplomb droit, le corps bomber, je me retrouvais à plonger mon regard dans l'imbécile du village :
« - Seriez-vous assez bête pour attaquer une personne dont vous ne connaissez ni les tort, ni les aboutissants de ma personne. N'avez vous pas une quelconque once de cervelle avant de défier quelqu'un qui pourrait amener une guerre à votre village. Je vois votre bandeau, je connais votre appartenance, mais vous ne connaissez même pas de quel village je proviens ou pire de quel clan. Toujours à la recherche d'une potentielle bagarre voire guerre ? »
Mon sourire se faisait noir et mon regard démoniaque, ce petit sot me donnait envie de rire. D'un rire profond et cristallin, mais d'un rire moqueur devant tant de naïveté. Je pensais ce qui était le plus risible, c'est cette façon que cet homme avait de faire son caïd, il martyrisait un pauvre enfant et il se prenait pour un réel ninja. Je me retournais vers le petit homme aux yeux flamboyants. Je m’agenouillai au niveau de son corps, de manière à que ma tête soit au même niveau que lui, il était essentiel pour rassurer un enfant de se mettre à son niveau, la communication était plus simple et plus claire dans leur esprit et il n'avait pas cette impression de supériorité que l'adulte prenait constamment sur l'enfant. Puis, je l'aidais à se relever de la brutalité de l'autre. Je lui souriais d'un sourire amicale :
« - Ne t'inquiète pas, je n'ai guère envie de te tuer. La seule chose qui me donne des envies de meurtre, c'est la façon dont ce pleutre te traître. Il est simple pour un adulte d'imposer sa supériorité par la violence, mais il est compliqué de faire preuve d'intelligence et d'imposer sa supériorité par son intelligence. Il semblerait simplement que cet homme ne possède pas la lumière à tous les étages. »
Le regard du chunin commençait à perdre patience, mais je pensais que l'avertissement au préalable concernant une possible guerre avait dû lui suffire ou il était réellement abruti et il souhaiterait réellement combattre.
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
La peur me scia les jambes. Je ne savais pas ce dont il adviendrait de moi, je ne savais même pas si je serais encore en vie demain. J’avais peur, peur de mourir pour une cause qui n’était pas la mienne. Peur de mourir face à la stupidité et à l’appel charnel d’un homme. Toutefois l’inconnu semblait moins idiot que l’autre et bien rapidement, il souligne un point important. Voulait-on réellement déclencher une guerre ? Il était donc d’un autre village ? Je n’avais pas vraiment d’idée quant à son origine, mais il n’y avait pas des milliers de choix et il était évident que l’on ne pourrait pas laisser ce genre de menace passer. Du moins moi, je ne voulais pas laisser cette information passer, car je ne voulais pas être à l’origine d’une guerre. L’homme lui-même ne me semblait plus si menaçant lorsqu’il s’approcha de moi pour me rassurer. Il ne comptait pas me tuer, mais voulait davantage se défouler sur l’homme qui m’accompagnait. Faire preuve d’intelligence… C’était une preuve d’intelligence que de fuir les dangers non ? Oui, ça ne pouvait qu’en être une… Ce qui demeurait troublant en revanche, c’était cette facilité qu’il avait à me désorienter. Il était proche, visiblement assez doué pour savoir interagir avec d’autre être humains, ou du moins des enfants. Il savait ce qu’il faisait et à tort ou à raison, j’admettais l’idée qu’il puisse être réellement ce qu’il prétendait être ou dire en laissant mon Sharingan disparaître de mes yeux. Qu’on soit réaliste, il pourrait me tuer quoi qu’il arrive et pour le moment il avait préféré me remettre debout.
« Si personne retrouve ton cadavre, personne ne le sauras… Débile. » souffla l’autre visiblement beaucoup trop… L’homme ne voulait pas nous tuer, mais il ne fallait pas le pousser pas vrai ? Je n’avais pas envie de me retrouver dans un combat avec une civile d’un autre village à protéger. La tension montait beaucoup trop et devenait palpable. J’avais horreur de ça et je devais trouver une solution. « C’est bon ! Je… Euh… Tu retournes avec elle et nous on va par là ! », déclarais-je la voix tremblante, le cœur battant et une furieuse envie de vomir à l’idée de me retrouver seul avec quelqu’un d’un autre village. Mais si on l’éloignait de lui, alors il n’y aurait aucune agression. Posant donc une main sur le poignée du Shinobi aux cheveux de jais, je l’attirais à ma suite pour nous éloigner de plusieurs dizaines de mètres. Je remerciais intérieurement l’homme de se prêter au jeu, car je n’aurais sans doute pas été en état de le tirer réellement.
Une fois à l’abri de l’idiotie de l’autre, je m’étais arrêté, lâchant enfin l’homme pour reculer de quelques pas avant de courber l’échine et de demeurer ainsi, visage tourné vers le sol, « Veuillez accepter mes excuses et les excuses de mon village pour ce que vous venez de subir. Nous ne voulons pas d’une guerre et les actions d’un de nos ninjas ne représentent le respect que nous avons pour vous. Et je m’excuse d’avoir pris votre bras et de vous avoir éloignée, mais je ne voulais pas que les choses s’enveniment d’avantage pour l’idiotie d’un seul homme. », je parlais pour Konoha, c’était peut-être mal venu, mais je me voyais mal présenter les choses autrement. Il y avait eu une esclandre, il avait été mêlé à quelque chose que personne ne souhaitait voir se réaliser et on lui avait manqué plusieurs fois de respect… Si je n’étais pas Kage, j’étais au moins un Genin et en tant que Ninja de Konoha je devais respecter les engagements politiques de mon village. Même si je n’y comprenais pas toujours grand chose. Alors toujours incliné devant lui, je repris, « Je vous prie de bien vouloir accepter ces excuses… S’il vous plait… Sans vouloir vous donner d’ordres car c’est absolument pas l’idée ! » je paniquais un peu à l’idée de faire pire que mieux. J’avais peur du retour de bâton, peur de disparaître. Mais je devais le faire pas vrai ? Je ne pouvais pas laisser les choses ainsi et prier pour que tout aille bien.
Il voulait vraiment se battre. Je ne pouvais m'empêcher de rire, car il souhaitait réellement créer une possible guerre. Il n'avait pas peur cet homme, mais d'un autre côté, je le trouvais risible dans sa folie de « je suis un caïd regarde moi, je vais te tuer, parce que je suis con ». Le jeune un peu maltraité semblait beaucoup plus intéressant déjà il était beaucoup plus intelligent que son ainé et j'allais dire que ce n'était pas forcément très difficile vu celui qui l'accompagnait. Il chopait mon bras et m'emmenait à l'écart, c'était étrange de voir ce petit être prendre une initiative lui qui semblait ne pas être un grand fervent de l'initiative, trop stresser ou bien trop, je ne savais quoi. Il s'excusait pour son partenaire, je me baissais pour me mettre à son niveau et plongeais mon regard tout en détachant mes cheveux et lui disait avec un sourire :
« - Ne t'excuse pas pour un autre homme s'est déjà oublié. Par contre, j'aimerais savoir pourquoi tu acceptes de te faire marcher dessus de la sorte ? Tu as des yeux magnifiques, je pense reconnaître le symbole de ton clan dedans et tu ne fais pas parti d'un des clans les plus faibles. J'aimerais bien que tu m'expliques. »
Ma main se passait dans ses cheveux pour les ébouriffer. Il s'excusait trop de vivre, c'était fou. J'avais limite l'envie de le frapper pour qu'il se rencontre de sa connerie. Je m'asseyais devant lui et pris un petit crayon avec mon calepin et je dessinais un petit mouton et une rose et lui donne :
« - En signe de mon amitié. Détends-toi, je ne te veux guère de mal. Je ne tue pas les enfants et je ne suis pas dans ce pays pour créer de guerre, je suis ici pour simplement amener une nouvelle vision de l'espoir et surtout aider des orphelins à trouver un foyer. Ah, en fait, je ne me suis guère présenté. Je me prénomme Shun d'Uzushio. Je n'ai pas de nom de famille, car je suis un orphelin et toi ? »
Je souriais d'un sourire sincère et sympathique, je n'étais pas l'être qui était toute à l'heure face à ce vieux dégénéré. Je me retrouvais plus facilement dans une zone de confort et amicale avec les enfants, j'avais beaucoup plus de patience.
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
Ne pas avoir à s’excuser pour un autre ? Pourtant, si un accident diplomatique venait à naître, ne rien avoir fait serait un problème. Je devais éviter le drame, sinon… Ça serait un échec de plus. Mais l’homme ne semblait pas réellement de ce genre, il ne semblait pas violent et la seule chose qu’il souhaitait à présent c’était comprendre pourquoi je laissais les choses se faire ? Pourquoi alors que de toute évidence, j’avais hérité d’un des clans les plus puissant de ce monde… C’était la question que je me posais si souvent. Pourquoi alors que j’étais ce qu’il y aurait dû avoir de plus puissant au monde, je demeurais lâche ? Craintif ? Terrifié à l’idée d’échouer ? Car j’avais déjà échoué, quoi qu’on en dise, j’avais déjà échoué. Je n’avais pas su arriver là où j’aurais du, je n’avais pas su rendre fier mes parents. Alors sans doute étais-je comme ça pour une bonne raison, car si j’avais cet héritage dans mon sang, j’étais incapable d’en faire correctement usage.
Un nouveau contact, simple pour lui visiblement, mais toujours aussi étrange pour moi. Pourquoi tout le monde semblait aussi prompt à avoir ce genre de comportement ? Kyoshiro avait été le premier à avoir un geste amical, quoi que davantage fraternel ou paternel avec moi. Et puis il y avait eu cette femme, Kuma, qui m’avait prise dans ses bras, qui m’avait aimé -même pour quelques heures- comme son propre fils et aujourd’hui il y avait lui. Lui qui me troublait davantage encore sans que je ne comprenne pourquoi, lui qui m’avait fait relever le menton, qui avait panaché mes cheveux dans un geste purement innocent. Pourquoi les gens agissaient ainsi ? Sans distance ? Sans éloignement ? Pourquoi avaient-ils autant besoin d’un contact physique ? De marquer leurs mots avec des gestes ? Pourquoi ?
Silencieux, je ne regardais s’asseoir et dessiner, je prenais le papier qu’il venait de me tendre en me demandant bien ce que cela pouvait signifier. Un mouton et une rose, ça devait bien avoir un sens non ? L’écoutant m’assurer qu’il ne me voudrait aucun mal ni à moi, ni à la stabilité de ce pays, il voulait simplement amener quelque chose qui me semblait étrange. Comment pouvait-on vouloir apporter de l’espoir ? Comment pouvait-on avoir cette ambition ? Je ne disais pas que c’était mal, c’était juste une irrégularité dans le paysage de mon existence. Cet homme allait à l’encontre de tout ce que je pouvais connaître et c’était effrayant de se dire qu’une personne comme lui pouvait exister. Il était… Troublant.
M’asseyant finalement, j’essayais d’étouffer cette crainte de mourir, cette peur de le voir devenir brutalement un monstre, de peur de le voir attaquer sa proie qu’il venait d’endormir. Le monde ne semblait pas entièrement fait de violence et pourtant, je voyais le mal partout, surtout en lui. Je ne devais pas me laisser noyer par mes préjugés, je devais lui donner une chance, juste pour accepter de croire que cet espoir dont il parlait été possible. « Akira. Et même si vous l’aviez deviné, mon nom de famille est Uchiha. », rien de nouveau, l’on pouvait deviner ce que j’étais rien qu’à la lueur carmin de mes yeux. J’étais un descendant d’un clan aux yeux légendaires et j’en souffrais bien que j’essaie de me persuader du contraire. « Et… Mon père sait que je ne suis pas au niveau, du coup… Je n’ai pas vraiment le droit d’agir autrement, pas tant que je n’aurais pas réussi à tous les surpasser et à enfin être cette image dont rêve mon père. », pardon Kyoshiro, j’essayais sincèrement de ne pas me laisser ne prendre pas les ambitions de mon père, mais c’était impossible. Je n’arrivais pas à m’en défaire suffisamment. Je n’arrivais pas à être celui qu’on attendait de moi. Même avec lui j’étais lâche, même avec lui j’étais incapable de tenir mes promesses. Pardon… Pardon aussi de parler si facilement, d’être troublé et blessé au point de lancer des appels à l’aide que je regretterais dès que mon esprit ait réfléchi. Désolé d’exister, d’être synonyme de souffrance… Désolé.
Nous étions face à face, le petit garçon semblait un peu étrange et dans son monde. Il s'asseyait devant moi et semblait un peu incohérent face à mon dessin, comme s'il ne comprenait pas réellement pourquoi je dessinais, il était un enfant, c'était une simple façon de créer un lien entre l'enfant et l'adulte. Le langage de l'art était universel. L'art était si difficile à comprendre parfois, mais l'innocence de l'enfance était quelque chose qui pouvait appréhender plus d'une chose surtout dans l'art qu'un adulte avait plus de mal à concevoir. Le problème, c'est que cet enfant semblait posséder des œillères sur ses yeux magiques, il avait tellement peu confiance en lui qu'il obstruait son imaginaire, il fallait que je fasse quelque chose un si grand potentiel brimée dans un si petit corps. Il était jeune et il avait déjà le cerveau étriqué par les stigmates de la maladie qu'on appelait « adulte ». La vie était déjà assez dure comme ça et Monsieur Temps était assez rapide et il ne fallait pas le précipiter.
Il s'appelait Akira et je souriais et le regardais d'un air assez sérieux : « Enchanté Akira, tu sais dessiner ? » Mon regard se perdait dans la couleur singulière du sien. Il était mignon pour un gamin et ce regard cramoisi lui donnait une allure très mystérieuse. Pour la suite, le poids de son père, je me demandais ce que cela faisait à avoir un père, un instant, je me demandais ce que c'était d'avoir une famille entre Hatsumomo qui semblait avoir des difficultés avec sa marâtre et Akira qui semblait posséder un problème avec le poids que le patriarche posait sur ses épaules. Mon regard se sentait un peu perdu, car je n'étais définitivement pas le meilleur pour parler de famille et je répondais : « Et tu te définis comme le pion créé par ton père ? Je pense qu'avant toute chose, tu devrais essayer de vivre pour toi-même. Quel est ton rêve à toi ? C'est la principale question. C'est la principale inconnue de l'équation de la vie dont il faut que tu résolves. »
Je fermais les yeux pour ressentir la brise du vent qui venait me caresser de sa main élégante ma joue. J'aimais clairement cette petite sensation les frissons que ça me procurait le long de mon épiderme. Voyons ce que l'avenir de cette petite rencontre fortuite allait nous réserver.
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
Est-ce que je savais dessiner ? J’avouais que la question était un peu… Étrange. Qui avait besoin de dessiner de nos jours ? Je ne voyais pas vraiment l’utilité de tout ça. Au final, on était des ninjas et depuis qu’on était enfant on nous formait à ça non ? Alors apprendre à dessiner n’avait très sincèrement pas sa place. Cet homme était étrange sur bien des points. Il était intriguant, cryptique même pour quelqu’un comme moi, quant à ses questions… Elles me surprenaient assez. « Non… Enfin pas autre chose que des bonhomme. », soufflais-je en guise de réponse. Je n’étais pas bien sur de savoirs ou il voulait en venir avec de telles requêtes, mais je supposais qu’il fallait que je réponde pour le bien de cette conversation et hypothétiquement de ma vie. Répondant donc à une autre de ses questions, j’en livrais très certainement un peu trop sur moi, tout comme j’allais à l’encontre de ce que mon maître pouvait dire, ou réclamer que je fasse, mais c’était difficile de faire autrement. Il me pensait exempt d’orgueil, croyant que je me laissais marcher dessus par facilité, mais je ne pouvais tout simplement pas m’y opposer. Quoi dire, quoi faire pour m’opposer à eux ? Dans l’enceinte de Konoha c’était plus simple, mais ici, dehors… Que faire ? Je n’avais aucune force, pas de talent pour me battre, j’étais simplement faible, fragile. Faire preuve d’arrogance serait un suicide dont je pouvais me passer. Je ne pouvais pas être la parfaite image de l’Uchiha partout dans ce monde. Je pouvais juste être moi, lamentable, ridicule quand la peur s’opposait à mon arrogance.
J’étais un pion créé par mon père, un pion ridiculement loin de répondre à ses attentes. Et encore une fois, il dit ce que tout le monde s’entêtait à me dire. Vivre pour moi, exister pour moi… J’essayais depuis que j’avais été confié à une nouvelle équipe, mais cela demeurait difficile, éreintant, et pas franchement un succès. Pour lui, j’avais besoin d’un rêve, mais ne m’étant jamais permis de le faire, je ne pouvais que le regarder, sans réponse à lui apporter. « Je vis dans un clan n’acceptant pas l’échec. » soufflais-je simplement pour commencer. Je doutais que cela lui aille pour l’instant, mais c’était ainsi que je vivais, dans cette réalité. Lui n’avait peut-être pas eu de famille, il en avait souffert sans doute, mais dans mon cas… Ça aurait sans doute été une libération, un moyen plus simple d’aborder la vie sans pression, sans Sharingan à faire grossir. Ça aurait été plus facile pour tout le monde, même pour eux.
« Je veux juste ne plus sentir cette pression dans mon dos. » confiais-je alors, pas vraiment certain de répondre à sa question et pourtant… Si j’arrivais à être digne, l’on ne me regarderait pas chaque jour comme une bête de foire et je serais enfin libre d’exister. Seulement pour y arriver, j’allais devoir atteindre un niveau que l’on ne me laisserait sans doute jamais approché. Pas parce qu’on allait me tirer en arrière, simplement car mon corps ne saurait pas le faire. Je n’avais ni force, ni la puissance pour y arriver. Du moins pas avec ce comportement. À trop vouloir une chose pour en éviter une autre, on se condamnait à échouer non ? J’étais l’expression même de ma décadence.
Cet enfant, il avait cette étrangeté attachante qui donnait envie de le connaître un peu plus. Il ne savait pas forcément comment dessiner, il savait dessiner un bonhomme et je souriais d'un sourire franc et sincère. Je posais ma main sur son épaule et lui dis d'un ton assez ironique :
« - Un bonhomme ce n'est pas si mal. Personnellement, je sais que j'ai appris à dessiner comme moyen de comprendre la véritable nature des choses et puis en plus ça sert à mon art ninjesque. »
Je me relevais tout en attrapant mon pinceau et me mit à dessiner le visage de manière très simple celui du jeune garçon surtout avec la singularité de ses yeux qui étaient étonnants à peindre. Le visage se dessinait de traits fins et régulier le tableau était d'une rare simplicité. Je donnais ce papier à ce jeune garçon, avant d'ajouter :
« - Si ton clan se permet de créer un étau sur ta destinée. Un immense fardeau ce n'est pas la définition d'une famille que donnent les livres, j'ai toujours eu l'impression que ce terme qui dans différents dialecte catégorie d'endroit où les gens s'entraide et s'aide. Je suis un peu interloqué, à mon sens, tu devrais trouver une autre famille. À mon sens la famille, c'est l'ensemble qui caractérise la parfaite harmonie entre l'amour et le plaisir de rester avec eux. Finalement, les clans me débectent de plus en plus. »
J'attrapais une fleur et je la secouais pour faire s'envoler les différents pétales. J'adorai cette splendide vue de ces différents pétales qui dessinait un arc, un drap de mille et une chose qui s'envolait dans l'air. Un arc-en-ciel de couleurs qui se mêlaient à celles du ciel. Un instant, je me disais que tout était possible, un instant, je me demandais si j'étais capable de créer un monde de couleur qui serait l'utopie de ces jeunes. Je me posais devant lui et lui posait une question :
« - Si demain un seul miracle pouvait se produire lequel choisirais-tu ? »
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
Faire des bonhommes n’était pas si mal ? Pourtant c’était clairement basique par rapport à ce qu’il était en train de faire la maintenant. C’était vraiment bien fait et super rapide en plus. Saisissant donc le papier pour le regarder, je levais les yeux vers lui, vers son visage si délicatement dessiné avant de l’écouter reprendre. Choisir sa famille, choisir l’entraide. Je savais tout ça, il n’était pas le premier à me le dire et sûrement pas le dernier, seulement, ma famille reposait dans un clan qui ne permettait pas de telles liberté et quand bien même je commençais peu-à-peu à m’émanciper, ça ne serait sans doute jamais assez. Souriant sans réel sentiment quand il déclarait ne pas aimer les clans, je finis par briser mon silence pour les défendre… Comme s'ils en avaient besoin, « Un clan c’est aussi pouvoir toquer à n’importe quelle porte et trouver de l’aide… », même si sincèrement, il n’y aurait sans doute pas vraiment d’aide à y trouver chez moi… Mais c’était compliqué non ? Moi j’étais… Faible ? Il y avait des bonnes raisons pour me tourner le dos.
Levant donc les yeux en le voyant jouer avec les pétales de cette fleur, je fus rapidement ramené à la contemplation de son corps lorsqu’il s’approcha de moi pour me poser une question. Si un seul miracle devait se produire lequel serait-il ? C’était étrange de savoir que des milliers de réponses étaient possibles, bien plus encore de les juger parfois stupide, d’autre parfois égoïste, mais au finale une seule restait, « Que le clan Uchiha ne soit pas un clan élitiste. Qu’on soit juste des ninjas gagnant en puissance avec nos émotions, rien de plus. » et que ce soient les bons moments fassent de nous des hommes plus forts. Ça n’arriverait jamais, je le savais, mais c’était pourtant ce que j’aurais voulu le plus voir se réaliser. Baissant donc les yeux sur le papier, je détournais la discussion vers quelque chose de moins douloureux peut-être, de moins… Sombre ? « Vous pouvez m’apprendre à dessiner ? », demandais-je simplement, « Enfin pas comme vous, mais juste pour que ça ressemble à quelque chose. », c’était vraiment loin de ce que j’aurais pu demander, mais c’était un art, quelque chose que je n’avais jamais pratiqué et qui pourrait peut-être me sortir tout ça de l’esprit. J’avais trop vu la réalité pour aujourd’hui.
Pouvoir toquer à n'importe quelle porte et trouver de l'aide. Ma main pointait un instant le ciel et d'un simple coup, je répondais d'une manière très calme. Je n'avais pas de famille, je n'avais pas de clan, j'étais un simple orphelin, mais j'avais ces différentes portes où je pouvais frapper. Entre Hatsumomo, Haruka ou Benkei même Yuriko. Je posais mon regard dans le sien :
« - Tu sais, c'est également le principe même de l'amitié. Si, un jour, tu ne vas pas bien, tu seras le bienvenu à venir frapper à ma porte. Je suis orphelin, je n'ai pas de famille, pas de clan, mais je ne me sens pas malheureux de ce fait. Jeune, je me suis senti différent, mais plus maintenant cette différence fais ma force. Je suis la porte chez qui les orphelins viennent taper, je suis le soutien de la plupart de mes amis. »
À la question du miracle, sa réponse ne me surprenait pas. Je le trouvais étrangement très circulaire, il avait tendance à toujours ramener à son clan. Il ne pensait guère à lui, il pensait simplement à la vision élitiste de son clan. Il devait changer, il devait progresser. Il était tellement différent de l'image qu'on pouvait se faire d'un membre du clan aux yeux rougeoyants de sang. Les émotions, il ne semblait pas les contrôler était-ce une chose normale dans ce clan. Je souriais de nouveau, mais je commençais à avoir une crampe à force de sourire, ma voix se faisait un peu plus sévère :
« - Un miracle n'est pas celui d'un clan, mais celui d'une personne. Je ne pense pas que changer un clan soit possible, mais toi, tu peux faire en sorte de changer la vision de ton clan un minimum. Il suffit simplement que tu sois persuadé et que tu te fixes un but. Commence demain par une petite chose et chaque petite chose peut entraîner des plus grandes. »
Par la suite, l'innocence du gamin vint le rattraper et frapper mon doux visage d'une réalité difficile pour cet enfant, je ne voulais pas le froisser ou bien lui créer d'éventuels maux. Il voulait apprendre à dessiner, ce n'était pas forcément quelque chose d'évident à enseigner. Je me demandais comment pouvoir expliquer de manière à pouvoir l'aider. Un instant, il me fallut un simple instant pour comprendre comment je faisais moi-même, la réponse était plus ou moins évidente finalement :
« - Il faut capter dans tes yeux la douceur de l'image que tu souhaites peindre. Repérer les contours, les ombres, la lumière ou bien même le relief d'une image. Il faut décortiquer les parties une à une. Pour commencer le plus simple est de commencer à imaginer les contours. Quand tu peins ou dessines, les contours sont toujours la première chose à faire. Par exemple, lorsque tu veux dessiner un visage, il suffit de dessiner le contour du visage pour enfin avoir une idée des proportions. Commençons par une chose simple, essaye de dessiner ce cerisier enfin juste les contours du tronc. On oublie les détails, les divers pétales, juste le tronc et ses petites branches. »
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
Mon cœur manqua un battement lorsqu’il m’offrit sa porte en cas de besoin. C’était stupide, surtout que ca pouvait être une technique pour vraiment m’isoler, mais cet homme… J’avais réellement envie de croire qu’il était fondamentalement bon. Sa douceur, sa gentillesse, tout ça me donnait envie de lui faire confiance. À moins que cela soit simplement l’instabilité de mon cœur en sa présence qui fasse ça, je ne saurais dire. Il me tendait une main, il rendait ce que jugeait comme étant un miracle davantage possible. Mon clan ne changerait pas, mais moi… J’étais le seul à avoir les clés… Un jour, je finirais peut-être par y croire non ? À accepter que tout ça n’était pas juste les pensées progressiste de quelques personnes. Un jour je le ferais, je prendrais ce qu’ils m’avaient tous offert pour devenir enfin quelqu’un, pour être cet adolescent courageux et prenant enfin son avenir en main. Hochant donc la tête à défaut de savoir quoi dire de réellement pertinent, je savais que j’aurais à travailler sur moi, que j’aurais beaucoup de chose à faire pour devenir enfin quelqu’un de libre, quelqu’un répondant davantage à celui que j’étais. L’arrogance, la supériorité, tout ça n’étaient qu’une façade, qu’une image pour survivre, mais j’avais davantage de bonté en moi qu’autre chose, alors je devais changer, ou changer ma vision des choses.
En attendant, il y avait une chose que je ne savais pas faire, dessiner et avec beaucoup d’hésitation, j’osais lui demander si il pouvait m’apprendre. Il sembla hésiter à son tour, à moins qu’il ne réfléchisse, mais finalement, il m’invita à capter la douceur d’une image, d’appréhender chaques détails. Il fallait surtout identifier les contours et commencer par eux. Il me demanda donc d’essayer de dessiner un cerisier à commencer par le tronc, puis les petites branches avant de faire le reste. Hochant à nouveau la tête, je me mis à commencer, enfin du moins j’avais fixé l’arbre pendant tellement longtemps que j’avais l’impression d’avoir l’image gravé dans la rétine. Ce qu’il y avait de compliqué en revanche, c’était bien de voir sous les feuillages et les fleurs pour trouver les branches importantes, celles à ne pas oublier. Peut-être étais-je encore trop scolaire, trop prompt à chercher la moindre faille, la moindre chose pour ne pas l’oublier et donc échouer. Ca serait sans doute la pire chose à faire, car la sensibilité en pâtissait, mais je n’étais pas un artiste dans l’âme, je ne l’avais jamais été, il fallait donc apprendre.
Finissant par commencer à dessiner, je m’arrêtais quand je pensais avoir fini et presque aussitôt le constat tomba, « C’est pas fameux... » murmurais-je en relevais les yeux vers lui. De toute façon c’était la première fois que je dessinais vraiment, ou que j’essayais, alors c’était normal non ? En soit avec le Sharingan j’aurais pu le copier, mais je doute qu’on apprenne vraiment. « Ça va pas faire moche de voir les branches ? » demandais-je alors en étant vraiment intéressé par la réponse. « Faire la boule au-dessus du tronc serait pas plus simple ?. » je ne voulais pas le contredire, je posais simplement les questions.
Son dessin avait les traits d'un enfant qui essayait simplement de reproduire l'image simple sans même comprendre la quintessence de la beauté de cette nature. Les différentes réflexions de son dessin qui n'aboutissait pas me faisaient étrangement sourire. Il était rare de voir que certains enfants de ce monde pouvait garder leurs âmes d'enfants. Je n'imaginais pas qu'un jeune garçon de ce genre ne pouvait plus voir le monde avec ses yeux d'enfants. Il était compliqué pour la populace de cet âge se faire manipuler par la société shinobesque et devenir à ce nombre de printemps une véritable machine de guerre. Une boule à la place des branches, je rigolais d'un air cristallin et sincère :
« - Tu trouves que cet arbre ressemble à un cornet de glace ? Je ne vois réellement pas la même chose, mais peut-être que tu as faim ? Tu souhaites que j'aille t'acheter quelque chose à manger quelque part. Je suis persuadé qu'on peu trouver des choses dans la forêt qui peut être agréable à manger. Pour le dessin, je t'assure que la beauté de ce genre d'esquisse est dans la simplicité, mais la fidélité des détails. Tu peux le faire, tu es capable de grandes choses, je suis sûre. Il suffit simplement que tu prennes confiance en toi. »
Je me relevais et regardais le ciel un instant, j'attrapai un instant une feuille et dessinais rapidement le ciel avec quelques nuages. Chaque chose se représentait et s'incarnait assez rapidement comme une photo teintée de noir et blanc. Après cela, je lui tendais le dessin et lui dis d'un ton amicale :
« - Je te laisse cette esquisse. Entraîne-toi, on se retrouvera dans quelque temps et tu me montreras tes progrès. Je me dois d'y aller maintenant. Promets-moi une chose, ne te rabaisse plus jamais. Tu es meilleur que tout ce que ton clan peut dire. »
Je posais un baiser fraternel sur son front et je lui souriais avec un petit geste de deux doigts qui partait de mon front pour lui dire au revoir.
b l a c k f i s h
Uchiha Akira
Konoha no Chunin
Messages : 1575
Date d'inscription : 18/03/2019
Age : 33
Fiche du Ninja Grade & Rang: INTENDANT - CHUUNIN - RANG B Ryos: 2850 Expérience: (3458/1200)
Mes questions étaient peut-être un peu stupide, ou du moins amusante car il associa mon idée à la nourriture. Bon certes, ce n’était pas ce que j’avais en tête et je devinais bien qu’il y avait un véritable sens à cette idée, seulement, c’était encore un peu obscure. Lui assurant d’un signe de la tête que non, je n’avais pas faim, je le regardais à la place prendre une nouvelle feuille pour y dessiner le ciel. Ça semblait si facile avec lui, si évident que j’étais forcément impressionné par ça. Acceptant donc le dessin, il prit congé non sans m’assurer que nous nous reverrions ce qui me faisait bel et bien plaisir, bien au-delà de ça, il me redit une nouvelle fois que je ne devais plus me rabaisser. Je voulais bien le croire, mais ça serait toujours un peu dur de s’en persuader. D’autant plus quand votre cerveau cesse de fonctionner. Non car soyons honnête, dès l’instant ou il embrassa mon front, je dus concentrer toute mon énergie à ne pas rougir et lorsque cela fut fait, il était déjà parti. Quoi qu’il m’arrive ce n’était pas normale d’être aussi fébrile en la présence d’un homme, qui plus est un ennemi…
Enfin ennemie… Il n’était juste pas de Konoha, il était d’Uzu et… Secouant la tête, je baissais les yeux vers le dessin qu’il venait de me donner avant de sourire bêtement et de le ranger. Il était hors de question que monsieur le chuunin stupide me le prenne pour se moquer et il était hors de question que je le perde. Aussi inutile cela pouvait-être, c’était un gage que cet homme existait et que si cela voulait dire qu’il faisait de moi quelqu’un de perturbé, cela voulait surtout dire que pour une fois, mon coeur s’était emballé pour quelqu’un. Quelqu’un de gentil.
Retrouvant donc mon chuunin seul - visiblement se faire envoyer chier par quelqu’un était trop vexant et indigne de lui - nous rentrâmes à Konoha sans rien car cette sortie n’avait été qu’une diversion pour qu’il puisse vivre son amourette. Il ne restait plus qu’à espérer que mon père ne me demande pas ce qu’il s’était passé aujourd’hui, car je doutais fort d’avoir quelque chose d’intelligent à répondre.