Promenons nous dans les bois [pv Toka]

Assise, les pieds dans l'eau, j'observe le reflet de mon visage sur la surface du ruisseau, profitant de la fraîcheur du point d'eau. Il fait chaud et le soleil brille. Je suis bien heureuse de pouvoir profiter de la protection du feuillage des arbres. Cela m'offre une raison de me réjouir, un temps soit peu, en cette période sombre de mon existence.

Il est vrai que je pourrais tenter d'oublier ou de passer à autre chose, néanmoins je n'ai pas envie de fuir d'une façon quelconque. Qui suis-je ? Je me le demande... Je suis une Nara ? Je n'ai pas de souvenir de mes parents, je ne sais même pas vraiment ce qu'il est advenu d'eux... Je suis blonde, alors même que les autres ont des cheveux noirs ou bruns. Et pourtant... Mes parents seraient des Nara, j'ai grandi dans ce clan et j'en connais les technique... Je suis une Nara, même si c'est douloureux.

Je lâche un soupire tandis que je saisis un ruban pour nouer mes cheveux. Je ressens une brise, doux souffle qui apaise l'âme et caresse le corps. Je lève la tête et observe quelques instants les feuilles se balancer sur les branches d'arbre avant de tourner la tête en direction d'un bruit que j'ai perçu, découvrant la présence d'une enfant aux cheveux blancs.

Je sors mes pieds de l'eau et je me lève. J'observe la fille en silence et je remarque assez tôt l'insigne de Konohagakure sur un bandeau ninja. Je n'aime pas vraiment les villages ninjas. Je m'oppose fermement à ce que notre clan en rejoigne un. Je n'ai pas envie que l'on perde notre identité, même si, maintenant, mon coeur a un peu changé... Je pense que réunir des personnes de natures différentes est plus dangereux qu'autre chose, je crains que tous les hommes ne soient pas faits pour s'entendre et je ne veux pas perdre ce qui m'est cher... Je ne désire pas changer d'environnement et abandonner les cervidés d'Inari, bêtes sacrées. Je ne veux pas non plus oublier, qu'il s'agisse du meilleur comme du pire. Je ne souhaite pas non plus développer une certaine forme de dépendance à l'égard de quoique ce soit. Et par dessus tout, je ne désire pas être aliénée par une institution pareille...

Quoiqu'il en soit, je me demande ce que cette fille fait là, surtout seule à son âge... Elle n'a pas l'air d'être âgée de plus de quatorze ans. Je reste immobile, inexpressive face à elle, avant de lui demander :

"Que fait une kunoichi de Konoha ici ?"

Envoyer une enfant se perdre dans les forêts les plus grandes du monde, voilà quelque chose d'irresponsable.

La jeune fille se montre tout à fait polie, respectueuse. Cette enfant me plairait bien si elle n'appartenait pas à un village ninja et si elle n'était pas elle-même kunoichi. Je porte mon regard à droite, puis à gauche. J'observe les environs à la recherche d'un élément louche qui puisse m'indiquer la présence d'un piège ou d'autres ninjas, mais je ne vois rien. Alors, naturellement, je me détends un temps soit peu bien que mon visage n'en devient pas plus doux pour autant et que je ne suis pas prête à accepter un quelconque présent de l'enfant.

Elle me parle de yokai... Je hausse un sourcil, surprise par ses propos. Un Tanuki ? Je n'en ai jamais vu dans le coin... Pas que je doute de l'existence d'un être semblable, car dans la mesure où je crois aux dieux et aux messagers divin, je crois aux démons et à d'autres créatures surnaturelles. Cependant, je ne vois pas ce qu'un être pareil ferait ici. Je ne me prive donc pas et questionne la jeune fille, tandis que je remets mes chausses.

"Es-tu sûre d'avoir vu un Tanuki par ici ? Moi, je n'en ai jamais croisé alors même que je connais très bien les lieux. Et pourquoi le poursuis-tu ?"

Marquant une pause, je change de sujet et m'intéresse de nouveau à la demoiselle. Car, il me semble bien que les genin, qui sont les ninjas les moins expérimentés du village, n'ont pas le droit de se déplacer hors du village auquel ils appartiennent non-accompagnés. L'absence d'accompagnateur signifierait donc qu'elle n'est pas si faible que cela ou qu'elle a perdu les siens. Et, quelque soit la réponse, celle-ci est d'importance et risque donc d'influencer mon état et mon comportement.

"Tu n'es pas genin ?"

Simple, direct et efficace. Je me moque un peu de ce que l'enfant peut penser de moi, il y a de fortes chances pour que l'on ne se revoit plus puisque le monde est grand mais aussi dangereux et puis, la sécurité avant tout.

Je ne suis pas sûre des intention de la demoiselle, mais je ne pense pas qu'elle désire s'en prendre à moi, elle n'aurait pas fait quelque chose de si voyant, cela aurait été stupide de sa part et je ne pense pas qu'elle soit stupide. De toute façon, je ne compte pas me battre ici et je doute que pareille issue soit profitable pour nous deux.

J'attends sa réponse. J'aimerais savoir quel est son grade, mais elle esquive ma question. Peu d'importance, hein ? Au vu de son âge, je la classerait dans la case genin. Sa méfiance et sa réserve pourraient signifier qu'elle n'ait pas en confiance, inhabituée à se retrouver seule sur des terres inconnues. Quelques mots supplémentaires me confirment qu'elle est bien genin -elle se permet même de faire l'éloge indirect de ses aptitudes-. Je ne comprends pas pourquoi elle fait des détours, ainsi. Elle aurait pu se présenter immédiatement. Néanmoins, j'incline le buste et saisis mon pendentif avant de lui répondre.

"Nara Towa."

Je plonge mon regard dans celui de mon interlocutrice tandis que je me redresse. Je fais alors un petit commentaire parfaitement neutre bien que cela puisse être vu comme une pique.

" Je ne savais pas que les villages ninjas laissaient leurs genin sortir seuls."

Je me baisse et plonge ma main dans le ruisseau, puis j'invite la kunoichi à se rafraîchir, d'un geste de l'autre main. Je ne compte pas faire ami-ami avec une kunoichi issue d'un village, mais je ne vais pas l'agresser si elle ne témoigne pas l'envie d'en découdre et qu'elle ne semble pas représenter un danger pour mon clan.

"Konoha a renoncé au clan Nara ?"

Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un secret. Le village caché des feuilles a déjà envoyé plusieurs invitations que nous avons décliné. Je ne veux pas les rejoindre, je ne vois pas ce que cela pourrait nous apporter. J'ai peur de perdre notre identité et j'ai peur de ce que je sais...

"Qu'est-ce qui est bien là-bas ?"