Trésor englouti [Mission rang D Solo]

Je lus et relus le parchemin de mission alors que je me préparais pour la faire. Il fallait que je sorte du village, pas très loin, mais tout de même, j'étais impressionnée qu'on me confia quelque chose du genre. Je n’étais jamais sortie avant. Bon. Il y avait une première fois à tout, mais seule ? La mission en soit n’avait rien de difficile. Mais les circonstances l’entourant m’inquiétaient. Si je me faisais attaquer sur le chemin, qu’est-ce que j’allais faire ? Souffrir et mourir. Voilà ce qui allait arriver.

J’inspirai un bon coup. Il fallait se calmer. J’étais une kunoichi. Je savais ce que je devais faire. Il était temps d’arrêter d’avoir peur et faire ce qui était attendu de moi.

Mes baguages étaient prêts. J'embrassai maman et j’enlaçai papa. Avant de quitter je pris quelques provisions. Ensuite, je quittai, prenant la route pour ma destination. Le chemin était, en soit, très court. Quelques heures de course et j’y étais. À ma plus grande joie, personne ne m’avais interceptée. Aucun brigand, aucun animal violent, rien. Le chemin avait été paisible.

Je m'étais d’abord arrêtée au village où se trouvait les clients. Je m'étais assurée d’être présentable. Je ne voulais pas qu’ils aient peur que la mission eût été confiée à n’importe qui. J’étais une Omura, je pouvais le faire … J’étais une Omura … mon clan était connu pour son expertise en médecine pas en plongée sous-marine …

- Omura Hatsumomo, genin d’Uzushio. J’ai été envoyée pour vous aider avec le bateau échoué. J’aurais besoin de la position exacte, mais aussi de ce que vous cherchez. Je ne veux pas savoir pourquoi, je veux juste être certaine que je récupère le tout en bon état.

L’homme était coopératif, il m’avait montré sur une carte la position du navire. Il ne voulait que le journal de bord. Étrange, mais je n’allais pas m’attarder sur les détails, peut-être qu’il voulait simplement savoir ce qui était arrivé à son navire (car oui, j’assumais ici que c’était bien son navire. Sinon pourquoi vouloir le journal de bord ?)

Je me rendis donc sans perdre de temps à l’endroit. Il devait être environ seize heures.  L’eau était tellement jolie avec le soleil qui brillait à la surface se reflétait comme sur du verre … C'était aveuglant.

Le bateau était là, devant, moi, une ruine flottante, prise dans les récifs. S’y rendre allait être un défi, mais rien que je ne pouvais surpasser.

J’étais kunoichi, cela venait avec quelques bons points. Du genre, être capable de bondir de rocher en rocher pour me rendre au bateau. Je concentrai mon chakra dans mes pieds, faisant la technique pour marcher dans les arbres. Je savais que de marcher sur l’eau serai plus pratique, mais je ne connaissais pas encore cette technique alors, il faillait faire avec ce que j’avais.

Pour m’aider à me propulser, profitant du fait que j’étais seule, je fis quelques mudras pour une technique secrète du clan Omura. J’envoyai, ensuite, le chakra dans mes bras, les rendant élastiques. Je bondissais de rocher en rocher saisissant celui devant pour mieux me propulser et mieux me guider.

Lorsque j’arrivai enfin sur le bateau, j’entendis des voix. Deux jeunes hommes qui discutaient. Je n’écoutais pas réellement. Le simple fait qu’ils étaient là rendait tout bien plus compliqué. Qu’est-ce que j’allais faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ?

D’abord, je me cachai entre deux planches brisées, le temps de mettre au point une stratégie. Réfléchis, réfléchis ! Voilà ! Je savais ce que j’allais faire. Mon clan avait développé cette technique pour garder les gens à l’écart de nos expériences, pour s’assurer que personne ne vint mettre leur nez dans nos affaires. Cette mission, c’était mes affaires, non ?

Je fis les quelques mudras nécessaires à la technique et aussitôt, mon corps changea. Ma peau devint bleue. Mes yeux changèrent du bleu au jaune. Mes mains s’agrandirent et se modifièrent, je n’avais que quatre longs doigts. Des écailles parsemaient mon visage. De grands crocs s’installèrent dans ma bouche et mes cheveux s’allongèrent jusqu’au sol devenant d’un blanc jauni.

Je sortis de ma cachette à la course et allai à la rencontre des hommes. Je me tenais toute courbée, la tête en peu de côté, tentant me donner des airs peu chaleureux.

- Quittez, quittez mon navire. Sans quoi, je vous dévorerai !

Bon. On repassera la classe d’intimidation, parce que c’était pas très inquiétant, mon truc. Un des deux garçons, il devait avoir l’âge d’Otohime, lui il avait pris peur. Il me regardait comme si j’étais une abomination … chose que j’étais à ce moment précis …

L’autre, un peu plus vieux, voulait jouer les héros. Il avait bombé le torse et froncé les sourcils. J’ai ris. Pendant que son ami déguerpissait du mieux qu’il pouvait, lui, il désirait me défier …. Merde. Je n’avais pas prévu ça. Que faire ? Que faire ?

Je n’avais pas vraiment réfléchi. Je lui balançai mon poing au visage. Mon bras encore élastique s’était étiré assez loin pour le frapper et l’envoyer au sol. Il s’était relevé, il y avait dans son regard une lueur cette fois-ci. Il avait peur. Il commença à m’insulter. Je n’avais que réussi à l’enrager, l’effrayer un peu, mais il jouait les putains de héro. Bon, que faire ?

Il se rua sur moi. Rapidement et avec difficulté, considérant mon nouvel aspect, j’avais fait les mudras pour la technique de la modification physique souple. Lorsqu’il est arrivé à mon niveau, je m'étais entortillée autour de lui. Je répétai :

- Quittez. Mon. Navire.

Je l’enserrai quelques secondes, puis je le relâchai. Cette fois-ci, il suivit son ami et il quitta. Il se jeta par-dessus bord et quitta mon champ de vision.

Une fois le bateau désert, je me mis à la recherche du carnet de bord, inspectant partout, commençant, logiquement, par la cabine du capitaine du navire. Je décidai de ne pas défaire mon apparence de monstre au cas où d’autres imbéciles viendraient pour fouiller le navire.

Minutieusement, je fis le tour de la cabine, mais rien à faire. Il n’y avait pas de journal ou quoi que ce soit d’autre. J'allai à la cale, sur le pont, mais il y avait de l’eau partout. Absolument partout. J’espérais seulement que le journal ne fut pas noyé. Le navire était un terrain où il était difficile de se déplacer. Entre l’eau, la moisissure et les décombres, il y avait tout pour trébucher. Heureusement pour moi, ça ne m’était pas arrivé, de trébucher, je veux dire.

Je dus faire le tour du navire quatre fois avant de trouver ce que je cherchais. Il était tombé entre deux planches que je n’avais pas osé bouger de peur quelque chose d’autre s’effondre sur moi. Il fallait bien dire que l’état du navire était … disons que j’avais peur qu’il s’effondre sur lui-même à chacun de mes pas.

Une fois l’objet en main, je me dirigeai, la même façon que je m'étais rendue au navire, vers le rivage. En y posant les pieds, je repris mon apparence normale. Je me hâtai vers le village où je donnai à la ligue marchande le journal de bord.

Puisque le nuit s’était installée, je pris une chambre dans une petit auberge de la région avant de reprendre mon chemin vers le village au matin.