La connerie finit toujours par payer [ft. HARUKA]

Grosse p*tain de cochonnerie de technique de sal*pe de- pourquoi ça marche PAS !?

«ARH POURQUOI ÇA VEUT PAS FONCTIONNER? J’SUIS TROP CONNE!?»

Enragée noire et avec l’impatience d'une armée de chats mouillés, je recommence à faire apparaître les symboles sous mes doigts, le lettrage se répend sous mes mains striées de petites brûlures. Comme le médecin dit tout le temps; si ça brûle, c’est pas normal. Ça fait déjà six heures que ça brûle, que j’essaie de POURQUOI ÇA VEUT PAS, TECHNIQUE DE MON CUL.

Je regarde le livre de notes de ma maman; ça dit que c'est une technique rapide. Ça dit qu'une fois que tu tapes le sol, ça se fait pratiquement tout seul.

Elle aurait vraiment dû ajouter une note en bas de la page; "ne fonctionne pas si vous êtes une attardée mentale sans talent". Au moins, j'aurais pas perdu tout mon temps à essayer d'apprendre à dessiner sur le plancher sans craie!

J'essuie mes mains sur ma jupe avant de me frotter les yeux et les joues. Ma face est brûlante, rougie par la frustration. Je fous un coup de poing sur la page du livre comme si ça allait m'aider; peut-être qu'effectivement, ça n'avancerait à rien, mais ça fait du bien.

Ce n'est pas la première fois que je bute à apprendre quelque chose. C'est la première fois qu'une technique me détruit les mains parce que je suis trop débile pour comprendre que peut-être, peut-être, il me manquait des éléments importants que ma mère n'a pas crue bon d'écrire dans ses rapports d'entraînement.

«... Okay bon j'en ai ma claque!»

Le petit terrain boisé derrière moi était bardé d'écriture et de sceaux à moitié complétés, et je comptais bien le laisser crever comme ça. Avec mon cahier de note à la main, j'ai foutu le camp à l'intérieur du domaine, ma patience complètement morte. J'avais tourné les pages du petit livret pour que sur le dessus se trouve la page sur le sceau Uzumaki, et je continuait à lire et à rager dessus. Je le passais une centième fois au peigne fin, et j'avais vraiment l'impression de comprendre.

Il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que je ne fonce dans quelqu'un au tournant d'un des couloirs du domaine. Mais c'était VRAIMENT pas le moment. «'Xcuse-moi, faut que j'passe!» ... Oh.

ELLE.

«J'AI RIEN DIT! Madame, j'ai besoin d'aide!» Sans même m'expliquer, j'ai tendu le cahier devant elle à la va-vite et en tapant du doigt répétitivement et très rapidement sur la page; j'étais très sérieuse. S'il y a quelqu'un dans tout ce clan qui peut m'aider à dessiner sur le plancher, c'est ELLE. «J'suis trop conne pour comprendre ÇA! Tu peux me montrer?»

J'y pensais très fort, puisque je n'ai franchement pas beaucoup de ressources avec moi en ce moment, autrement qu'un trousseau à shuriken, de l'encre, un petit pinceau, le manuel de maman et un petit parchemin.

«Bien... je peux t'apprendre la technique du Teppeki et à faire des papiers de scellement pour shuriken?» Ce sont des techniques faciles, ça s'apprend vite et c'est tout con; une fois qu'on les connaît, c'est bon. Pas besoin de se brûler les mains pendant..!

«J'ai bien compris les signes des mains, mais quand j'essaie d'appliquer les symboles au sol, ça apparaît trop lentement et ça me brûle les mains.» Je lui montre l'intérieur d'une de mes paumes pour illustrer ce que je dis; c'était pas joli-joli. «Je me suis surtout dit que c'était parce que je n'arrive pas à penser à l'écriture d'amblée, alors j'ai écrit les symboles sur le sol pour me donner un guide. Tout apparaît par dessus par étape, mais quand je relâche et que j'enlève mes mains de sur le plancher, ça s'efface. Viens voir!»

J'ai attrapé une de ses mains pour l'emmener jusqu'à mon point d'entraînement; je voulais lui montrer à quel point le sol est séché par les marques du sceau, que l'herbe est pratiquement brûlée par toutes mes tentatives; il y avait deux cercles complets avec toutes les écritures dessinées (j'avais abandonné le premier en me disant que je l'avais mal fait, et je n'ai pas eu le coeur d'en dessiner un troisième. En arrivant, je lui ai montré ce que je voulais dire. «Tiens, regarde!»

Je m'asseois pour refaire les mudras après m'être concentrée sur les formes sous mes doigts. En appliquant mes mains, la calligraphie se répend comme elle le doit sur l'encre, jusqu'à la moitié du cercle. Ça commence à brûler, il y a de la vapeur qui se dégage du sceau, et ça brûle tellement que je suis forcée de lâcher. Sitôt mes mains retirées, les symboles lustrés s'effacent et ne laissent derrière eux que l'encre que j'avais appliquée auparavant. «Tu vois? Ça brûle, mais c'est pas sensé être du katon mon truc!»

Je n'avais aucune idée de ce qui devait causer ça, mais «quand j'ai commencé, ça faisait pas ça!» Peut-être que c'est juste par frustration que ça me brûle, ou peut-être par manque de concentration, mais je me sens comme si je faisais d'assez gros efforts pour rester concentré dessus. Je la regarde avec des grands yeux; j'attends vraiment qu'elle puisse me dire ce qui cloche avec moi, si je suis normale ou si je suis juste pathétique.

«J'essaie de mettre du chakra à dose égale partout, mais j'ai tendance à ne pas en mettre beaucoup. Quand j'ai commencé, j'en mettais trop et ça fonctionnait mal. Ma base c'est le Fûton.» Au moins, à voir sa face, je comprends que ce n'est pas moi qui est conne. Du moins, je ne suis pas entièrement conne. Je suis poussée du chemin pour la laisser vérifier; je suis pas folle, hein?

J'essuie mes mains sur ma jupe en regardant le sceau; apprendre ce jutsu c'est vraiment la merde, en fait. J'ai beau être arriérée, j'ai jamais eu ce genre de problème, puis c'est pas quelque chose que je croyais possible, surtout que les techniques Uzumaki, que je sache, n'étaient pas du tout de ce genre-là. Franchement, j'étais autant sur le cul qu'elle l'était, pour le coup.

«Bin... Je comprends que c'est une technique d'emprisonnement et d'immobilisation qui renforce d'autres sceaux. En fait, ce que je voulais avec ça c'était de coincer quelqu'un avec pour que je puisse lui envoyer un gros Bakuryugeki augmenté par le sceau en plein dans la gueule.»

Ce à quoi je n'avais pas pensé, par contre, c'était la double utilité défensive de le technique; ça ne me revient qu'après l'avoir dit tout haut. Même si je veux l'utiliser pour attaquer, c'est aussi définitivement une technique de renforcement.

...Oh.

Ma main s'abat sur ma face, mes yeux se ferment fort, je secoue la tête. «ROH J'SUIS CONNE! C'est un jutsu de renforcement! C'est ça mon problème! Toute l'énergie qui sert à augmenter, faut bien la calaniser quelque part bon dieu j'suis ignorante!»

Aussi, ça aiderait si j'avais quelqu'un sur qui utiliser la technique, parce que ce genre de truc ne doit pas aimer se faire lancer dans le vide. Bon...

«Attends, on va voir si j'ai raison; je vais utiliser le Fuin Teppeki sur la porte, puis le sceau par dessus. En même temps, ça fera un bon exemple.» Je m'affaire rapidement en exécutant la technique Teppeki; je sors deux morceaux de papier de mon parchemin avant d'écrire dessus ce qu'il faut pour la barricade. Je lui montre le papier avant de les coller contre les moulures de chaque côté de la porte. Le papier se dissout dans la moulure, et la calligraphie devient vite impossible à déceler. En essayant de toucher la porte, une couche translucide se met à onduler, comme quand une goutte d'eau tombe dans une flaque.

J'utilise le sceau Uzumaki sur la porte; on le voit bien apparaître, et il ne se dissipe pas.

L'espèce d'enc*lé ne brûle pas non plus.

«... AH BIN PUTAIN J'CROIS QUE C'EST BON!»

«D'accord! Je m'en souviendrai!» Je ne dois pas y aller de main morte quand j'utilise le sceau uzumaki; noté! Et ça sert de sceau d'affaiblissement contre des ennemis humains, et de dissipation contre les invocations. Ouais, je sais ce qu'est une invocation; je ne suis pas si bête.

J'éxécute le mudra du tigre devant la porte; les papiers réapparaissent lentement. Je n'avais mis que peu de chakra dans mes sceaux après les avoir écrit; je n'ai pas fait plusieurs mudras comme code, parce que je n'étais pas certaine de pouvoir annuler les deux sceaux, et je ne voulais pas rester coincée ici parce que je n'étais pas foutue d'être compétente. Surtout que si je dois lui apprendre la technique du Teppeki, elle ne doit pas savoir comment l'annuler non plus. Je retire les papiers, sans vraiment prendre le temps de regarder les siens; j'ai beaucoup de choses à lui expliquer.

«D'abord, faut savoir que le Fuin Teppeki n'a pas de forme à proprement parler; généralement, quand quelqu'un s'en sert, les sceaux sont dissimulés dans une moulure de porte ou de fenêtre, parfois dans des statues! Le sceau sert de barrière et de barricade, et il faut émettre une signature de chakra spéciale ou faire le mudra associé au code que la personne qui l'a mis en place à utiliser pour être capable de le traverser.»

Je finis par m'approcher avec mes deux feuilles pour qu'elle puisse bien les étudier. «Alors, une fois que tu as bien...» Oh bon dieu c'est quoi c'te gribouillage! «... écrit tes trucs...» J'essaie dédespérément de ne pas craquer, mais j'ai pouffé un bon coup avant de me reprendre. Pour une fois, je ne suis pas la pire! «Une fois que tes sceaux sont faits, tu leur ajoute le chakra qu'il faut; le dosage ne change pas vraiment. C'est un peu moins que ce qu'il faut pour le sceau uzumaki. En ajoutant le chakra aux sceaux avec une main, l'autre te sert à former le ou les mudras que tu veux encoder dans la barrière pour qu'elle puisse être ouverte par quelqu'un à qui tu donnerais le code. J'crois que c'est tout! Essaie, je vais te regarder faire!»

Je lui tends mes feuilles pour qu'elle puisse recopier en cas de besoin. De mon côté, j'ajoute rapidement aux notes de maman ce que j'ai appris sur le sceau, pour ne pas l'oublier quand j'aurai à retravailler dessus.

«Pour moi, tout semble bon!» Je l'avais suivie quand elle s'est avancée pour poser ses sceaux; j'ai mémorisé la séquence de signes qu'Haruka avait choisie comme code, pour tester si on pouvait sortir facilement d'ici après la vérification mandatoire de la solidité du Teppeki. En touchant la barrière, je sens une résistance et, encore une fois, l'impression de toucher un rideau qui ondule comme la surface d'une flaque d'eau.

... Bon. J'avais peut-être oublié de me présenter, c'est vrai. Ce n'est pas moi qui s'attendrais à ce qu'une haut gradée pose ce genre de questions à un sous-fifre, mais si elle veut le savoir, ce n'est pas moi qui vais me priver de m'intégrer à son cercle de connaissances. «Mon nom, c'est Otohime, et j'aime faire exploser des choses.» Je ne le cache pas; c'était absolument inutile de lui admettre ce détail, mais c'est comme ça que je me présente. Comme ça, le gens ne peuvent pas me dire qu'ils n'ont pas été prévenus. «Tant qu'à y être, on va vérifier si ton sceau est un minimum solide! T'en fais pas, c'est pas trop dangereux.»

Sans trop tarder, je fouille dans mon petit sac pour faire ressortir l'un de mes parchemins après m'être reculée un peu, lui faisant signe de s'écarter. Avec mes deux mains, je le déroule un peu; un sceau est déjà apposé dessus. Le pointant en direction de la porte, le sceau avait fini par s'activer et libérer une volée de shuriken. Coincés dans le voile de la barrière qui ondulait, je pouvais constater que sa technique est un succès. «Avant d'essayer le code que tu as choisi, je voulais te montrer comment libérer des shuriken déjà stockés. Je sais que c'est tout con, mais on sait jamais, ça peut servir si tu pars en mission et que tu ne dois pas avoir ton arsenal directement sur toi.»

En me rapprochant d'elle encore une fois, j'arrache rapidement la partie du parchemin avec le sceau pour lui remettre. «Avec un sceau comme ça, tu scelles tes shuriken. Quand tu veux t'en servir, tu n'as qu'à brandir le papier et relâcher une petite quantité de chakra rapidement à travers le sceau. La rapidité, c'est ce qui fait l'effet de ressort qui propulse tes shuriken!»

En attendant qu'elle revienne, je prends le temps de revoir les notes mentales sur le sceau uzumaki qu'Haruka m'a expliqué, en els ajoutant au cahier de ma mère; si elle en a de nouveau besoin, un de ces jours, je pourrai lui dire que je l'ai rembourré en "y mettant mes propres découvertes". J'écris quand même que les notes viennent d'Haruka, mais mon orgueil me forcera sans doute à mettre en avant mon génie incontestable et ma grande compétence, aux oreilles de quiconque voudrait bien entendre mes stupidités.

... Enfin, qui sera forcé de les entendre.

«...» Elle prend du temps. Ce n'est pas parce que je suis patiente que je l'attends, mais bien parce que j'en suis obligée; je tiens mes engagements, et je lui ai dit que j'allais lui montrer comment on fait. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus difficile; même mon frère comprends comment on fait, et c'est un attardé mental avec un trouble de comportement, et probablement un trouble bipolaire de type 2. Si je ne l'ai dit à personne, c'est bien parce que j'ai honte; je sais que je suis une ninja compétente, j'ai appris à l'être, sauf que chez moi... Bin... je me sens jamais vraiment chez moi. J'essaie d'apprendre des nouveaux trucs à chaque jour, juste pour pouvoir rentrer le soir et étamper ma réussite dans la gueule de mon frère, lui montrer que je suis meilleure que lui. Aussi, faire comprendre à mes parents que "pourquoi pas, je suis bonne là-dedans, je comprends ce que je dois faire".

On m'a souvent dit que je suis trop indépendante, que je suis têtue. C'est pour ça que je ne rentre pas très tôt chez moi; parce que je sais que si je rentre, on va croire que j'ai laissé tomber, que je ne m'applique pas assez, et qu'«ils» ont raison. Elle finit par revenir, armes en main, prête à "se lancer dans l'aventure", comme je le faisais quand j'avais huit ans. «Ah, bon! Tiens, prends ça et copie-le! Tu vas voir c'est simple.» Elle réussit.

C'est Haruka, je ne suis pas surprise du tout.

Si elle pensait que je ne la connaissais pas, c'est un peu triste. L'intendante du village, on la connait bien. À côté, moi si j'ai un peu de bol, avec ma gueule elle se doutera que je suis la fille d'Ayame, l'Uzumaki qui a élevé des enfants survoltés et qui se retrouve coincé dans une famille un peu trop dysfonctionnelle qui fait toujours un chahut autour du domaine du clan. Je suis chunin, mais il n'y a rien d'impressionnant là-dedans, surtout à côté de ma réputation de bombe à retardement.

«Oui, je vous connais! Vous êtes l'intendante du village! Moi, je suis une chunin, je suis encore un peu novice dans l'art des sceaux. Je suis plus bonne en explosions et en armes de jet qu'autre chose, franchement, mais j'essaie d'en apprendre le plus possible sur tout ce que les secrets ninja peuvent offrir!» Je donne deux petits coups sur le bouquin de ma mère, d'un revers de main. «Ce truc est rempli de choses que je dois apprendre, et j'avoue que c'est un peu difficile de tout comprendre.»

Pour l'instant, c'était tout ce que j'avais d'important à dire. J'avais besoin d'admettre que je n'étais pas la plus brillante, sinon ça pourrait me monter à la tête plus tard. Si la discussion ne s'éternise pas, je partirai rapidement pour aller étudier un ou deux trucs tranquillement. Dans le cas contraire, lui faire la causette ne me dérange pas.