Futon au coeur du Pays du Vent [Solo]

Technique désirée (rang D):

Vaincre ou être humilié, telle est la question...

Perfection... Ce mot était tout pour moi, ou presque. Je visais la performance et la reconnaissance, je visais la découverte de ma propre personne et recherchais un objectif, un but dans cette existence qui était mienne. Ma vie se résumait au arts ninjas et à Sunagakure... Est-ce que j'aimais mon village ? Je n'en savais rien... Je copiais simplement les modèles que j'avais à disposition, au sein de mon clan et de mon équipe, en particulier. Pourquoi étais-je devenu shinobi ? Je ne le savais pas non plus... Dans un sens, j'étais semblable aux marionnettes des Shirogane, raison de plus pour ne pas les aimer.
Intelligent, c'était comme ça que certains me décrivaient. Mais, pouvait-on me considérer comme tel si je me contentais d'apprendre et de réemployer les notions connues, sans forcément y apporter une touche personnelle, sans critiquer ? Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas posé comme ça, dans un coin, pour réfléchir à tout et n'importe quoi, à moi.
A vrai dire, ce n'était pas pour rien que je me questionnais... Il m'avait grondé. Sho m'avait interdit de paraître à nouveau devant ses eux tant que je n'aurais pas appris une nouvelle technique de Futon. Selon lui, j'étais un Serika certes, mais mon identité ne se limitait pas à cela et si je voulais sortir du lot, il fallait que je développe tous les domaines de compétences dont je pouvais tirer profit...

J'étais allongé dans le sable, sous un ciel ensoleillé, les yeux fermés. Les petites particules chatouillaient mon corps, se glissant sous les divers tissus qui protégeaient ma peau de l'ardeur du soleil. Je sentais le vent, chaud, caresser ma peau. Je ne bougeais pas le moindre doigt. Certains pouvaient se demander ce que je faisais là, étalé sur le sol, en plein milieu du terrain d'entrainement. Comme toute personne qui était ici, je m'entraînais. Un Sensei de l'académie s'était proposé pour me donner quelques conseils, j'avais évidemment accepté, rampant à ses pieds comme jamais. Bah quoi ? J'allais quand même pas refuser que quelqu'un me mâche le travail, j'étais pas fou ! D'ailleurs, j'avais quelques dons lorsqu'il s'agissait de lécher les bottes de personnes, mais bizarrement ce n'était pas accepté à sa juste valeur...
Enfin bref... Ces conseils que j'avais reçu servaient à expliquer la situation dans laquelle je me trouvais. Si tu veux manipuler le vent, soit le vent, pense le vent, sent le vent... Certes, je sentais plus le sable que le vent, mais grâce aux déplacements des petits grains, je ressentais les courants d'air, leur direction et leur puissance. A partir de là, il ne me restait normalement plus qu'à trouver le bon timing, imprégner mes mains de chakra et les frapper une fois, l'une contre l'autre. Dans un sens, on pouvait dire que je tentais de dompter le vent. Vaincre ou nous humilier, moi et mon clan. C'était les options qui se présentaient à moi...

Ouvrant les yeux, je fus éblouis par l'astre de feu. Je me levai, j'ouvris grand les bras et je respirais aussi fort que possible. Je me concentrais sur ma respiration et sur les mouvements de l'air que cela engendrait, je laissais quelques minutes s'écouler ainsi. Puis, dans le plus grand calme, je m'étais mis à me mouvoir, lentement, profitant de chaque sensation... Décortiquant les moindre déplacements d'air. Et ce, pendant une heure... C'était long, très long... Mais, cela me permettait de me familiariser avec le vent qui n'était pas du tout mon affinité naturelle.
Après une courte période de repos, je commençais finalement la dernière étape de l'entrainement avant l'usage du jutsu désiré. Et oui, il n'y avait rien de plus efficace que procéder méthodiquement  bien qu'un peu lentement afin d'obtenir une technique et de la maîtriser. Assis en tailleur, je levais mes mains vers le ciel et je les entourais de chakra, puis j'essayais de transformer la nature même de cette énergie en quelque chose de tranchant et de doux à la fois... Cela ne vint pas d'un coup, mais petit à petit, j'y parvins. Et, il ne me resta plus qu'à frapper mes mains en concentrant un peu plus de chakra et en le repoussant pour finaliser le Reppûshô.