Tadake Sadao - Ikiru (test-rp terminé)

Un soleil éblouissant. Pas après pas, Sadao avançait d'un pas assuré vers le champ de blé. Au loin, il voyait ses parents lui faire signe. Un sourire radieux illuminait alors son visage blanchâtre, augmentant alors la cadence pour pouvoir les rejoindre au plus vite, afin de profiter de leur présence si bénéfique. Tout au long de sa course, le garçon pouvait ressentir le contact du blé qui caressait sa peau, laissant également le bon air frais lui caresser habilement le visage. Son visage enjoué devenait de plus en plus interrogatif, devenant même inquiet lorsqu'il se rendit compte que la distance qui le séparait de ses géniteurs semblait toujours plus grande. Le soleil disparaissait peu à peu à travers les nuages qui devenaient de plus en plus sombres et omniprésents. Cela n'arrêtait pas pour autant le shinobi qui ne souhaitait qu'une seule chose : retrouver les siens. Des gouttes se mirent alors à tomber. Un brouillard épais s'installait également pour ne rien arranger, ce qui compliquait drastiquement ses efforts, lui qui au fil des secondes ne semblaient plus en mesure de déceler la moindre silhouette. Sa volonté faiblissait de plus en plus, alors qu'il essayait de se frayer un chemin tout en gardant une allure soutenue. Sans cesse gêné et blessé par les obstacles qui se tenaient sur la route, il recula même lorsqu'une branche vint le heurter de plein fouet au visage. Une douleur vive se faisait ressentir près de son œil, avant même que du sang ne coule le long de sa main qu'il venait de poser à l'endroit de la blessure comme une sorte de réflexe. Retirant alors cette main sanguinolente, il avait réellement du mal à contenir cette douleur. C'est en essayant d'ouvrir les yeux qu'il remarqua que quelque chose clochait et que la blessure était bien plus grave qu'il ne le pensait au début. Son œil droit n'était plus. Le bout de branche avait certainement dû atteindre directement et violemment, l'intérieur de son globe oculaire. Perturbé par cet handicap qu'il venait de subir, il s'arrêta net, commençant doucement à paniquer. Il était seul, loin de ses parents et ignorant comment il allait bien pouvoir rejoindre le village. Sa volonté n'appartenait plus qu'au passé. Blessé et complètement trempé par cette pluie qui ne s'arrêtait pas de tomber, Sadao rendait les armes. Posant genoux à terre, il ne pu s'empêcher de craquer, de verser de nombreuses larmes amères. Pour lui, tout était terminé et il s'en voulait d'abandonner, mais sans la présence de ses parents, il ne se sentait pas aussi fort, aussi déterminé. En quelques instants à peine, l'orphelin venait de perdre sa propre existence.

—NONNNN!

Un réveil ô combien brutal pour le shinobi du clan Tadake, qui venait enfin de se sortir de cet épouvantable cauchemar. En sueur, l'adolescent avait bien du mal à reprendre ses esprits, bien trop heurté par ce mauvais rêve qui encore une fois l'empêchait d'obtenir un sommeil réparateur. Très certainement inquiète suite au cri qui provenait de la chambre de l'orphelin, Itomi entra sans demander son reste.

—Sadao! Tout va bien ?!

—O-oui ne t'inquiète pas pour moi, juste... un mauvais rêve.

—Toujours le même, pas vrai ? Je n'aime pas te voir comme ça tu sais...

—Ça ira, désolé de t'avoir inquiété de la sorte.

Laissant échapper un petit sourire à Itomi, il souhaitait sincèrement la rassurer, lui montrer que tout allait rentrer dans l'ordre et qu'il ne s'agissait que d'une simple broutille. Bien sûr, elle était loin d'être idiote, mais visiblement cela suffisait pour qu'elle puisse le laisser seul. Il était vraiment reconnaissant de pouvoir compter sur des gens comme elle au sein du domaine. Il se sentait comme chez lui, il considérait les Tadake comme des membres de sa propre famille. La perte de ses géniteurs était encore fortement ancrée dans son esprit et cela se traduisait par ce qu'il venait de subir à l'instant. De mauvais rêves qui l'empêchaient de réellement se donner corps et âme à sa vie de shinobi. La peur le guettait à chaque instant, lui qui voulait à tout prix être une fierté pour ses parents et pouvoir les rendre fiers de là-haut. Une pensée qui attristait grandement le garçon qui avait réellement du mal à se faire à cette disparition, même s'il avait retrouvé une partie de sa vie en rejoignant le clan et qu'il était sur la bonne voie pour redevenir celui qu'il était autrefois. Sa volonté revenait chaque jour un peu plus et l'entraînement intensif que proposait le clan, lui permettait de ne penser à rien d'autre qu'à sa réussite et à celle des autres Tadake.

Quittant alors son lit, il se prépara pour l'entrainement, bien que quelque peu secoué par ce mauvais rêve qu'il faisait très souvent et qui l'empêchait de réellement se reposer, de recharger ses batteries. Enfilant son kimono sans manches qui le caractérisait tant, il s'empara ensuite de Fūjin, son katana avant de sortir de sa chambre, prêt comme chaque matin pour sa séance de médiation. Un moyen efficace trouvé par ce dernier pour pouvoir mieux se réveiller et reprendre peu à peu la maîtrise de son esprit. Un exercice compliqué, mais vital pour un homme aussi sujet aux cauchemars et qui avait besoin de se ressourcer avant tout entraînement intensif. Oui, il savait que le manque de sommeil pouvait devenir gênant et l'empêcher d'être assez attentif et performant au quotidien. Une peur qui était tout de même omniprésente, même si moins forte que lors de son arrivée au domaine. Depuis sa rencontre avec Yurikô, sa vie avait basculé et il avait conscience de tout ce qu'il devait à cette femme. Plongé dans l'obscurité pendant presque une année à se lamenter et à suspendre tout entrainement drastique, il considérait alors la jeune femme comme sa lumière. Lorsqu'il méditait comme à l'instant, il se servait de cette rencontre avec la chef de clan. Un jour qui restait gravé dans sa mémoire et qui lui permettait d'apaiser son esprit. Il était tout de même heureux d'être auprès du clan, d'être un membre à part entière. Une motivation nouvelle qui le poussait à ne pas abandonner, malgré le manque de sommeil et le besoin d'être efficace de montrer sa valeur aux yeux des siens. Sa famille biologique n'était plus, mais il avait trouvé un nouveau foyer chez les Tadake. La transition allait très certainement prendre du temps, mais il agissait à présent pour le bien de ceux qu'il chérissait et il comptait bien se servir de sa nouvelle vie pour effacer son passé et écrire une nouvelle page de son histoire.

En pleine méditation, Sadao essayait de visualiser le visage de Yurikô et de chaque membre du clan. Cela avait un effet bénéfique et l'apaisait grandement, le poussant alors à donner sa vie pour eux et à tout mettre en œuvre pour que le passé qui ne cesse de le hanter, ne disparaisse à jamais. Sourire aux lèvres, le membre du clan Tadake reprenait peu à peu ce qui semblait être, la maîtrise de son corps et de son esprit.