功 Honneur — test-rp terminé.

— Isao, lève-toi.
Le ton employé par son géniteur était sec, à la limite de la froideur. Un comportement qui ne ressemblait guère au patriarche de la famille, mais qui exprimait une certaine impatience. D'ordinaire, le shinobi à la chevelure rouge et blanche se levait aux aurores, mais depuis cet incident, cette maudite blessure qui l'écarta subitement de la voie qu'il voulait suivre, tout était différent. Son quotidien était devenu un véritable enfer pour lui, mais surtout pour ses proches qui n'arrivaient pas à l'aider à remonter la pente. Une âme brisée en conséquence de ce traumatisme physique qui au final, lui coûtait cher. Une motivation en berne, une incapacité à se remettre sur le droit chemin, déclinant à chaque fois les différentes séances d'entraînement que ses proches s'évertuaient à lui proposer. Perdre sa volonté, cette lueur qui le poussait à donner le meilleur de son être, était la pire chose qui pouvait lui arriver. Un sentiment de ne plus être à sa place, de se sentir observé de tous, voir jugé. Malgré le fait qu'il ne ressentait pas de pression de la part de ses géniteurs, Isao avait tout de même conscience qu'en tant que membre du clan Uzumaki, l'erreur était à bannir et qu'il devait en permanence faire honneur à sa famille. Un échec cuisant, une souffrance qui le poussait à renier ce qu'il était, à accepter la dure réalité, sans même affronter ce qui semblait être son destin. Le gamin perdait toute confiance, lui qui ne cessait de sombrer.

Dissimulé sous sa couverture, le jeune Uzumaki ne semblait pas inquiété par le ton agacé de son père. Il avait beau vouer un respect sans limite à ce dernier, son état ne lui permettait pas de prendre considération de sa demande et de s'extraire de son lit. Un soupir rempli de tristesse se fit entendre. Oui, il était dévasté par cette situation, mais n'avait pas la force nécessaire pour pouvoir aller de l'avant. Cette blessure avait détruit tout espoir. Pour Isao, rien ne pouvait l'aider à avancer dans cette période douloureuse de sa vie ou du moins c'est ce qu'il pensait. Son rêve de devenir un shinobi brillant comme ses parents, n'était plus qu'une utopie à ses yeux, un objectif qu'il ne pouvait plus atteindre. Un mal profond qui ne cessait de le submerger, de l'empêcher de sortir la tête de l'eau, de reprendre confiance en lui, en ses capacités. Il pensait qu'il était devenu un bon à rien, un shinobi voué à rester au bas de l'échelle, incapable de pouvoir progresser, d'aller de l'avant. Le garçon à la chevelure bicolore se trouvait minable, mais au lieu d'expliquer son mal être, ce qu'il ressentait, il préférait simplement se murer dans le silence. Une attitude qui ne l'aidait pas, mais qui au moins lui permettait de ne pas paraître faible aux yeux des autres. Une carapace qui ne l'aidait pas malgré ce qu'il pensait et qui compliquait sévèrement sa renaissance.

Entendant une nouvelle fois des bruits de pas qui semblaient se diriger en direction de sa propre chambre, Isao décida alors de se remuer. La raison ? Ne pas subir encore une fois le ton froid de ce père qu'il admirait, empêcher qu'une dispute puisse éclater entre eux. Debout avant même que la porte s'ouvre, il ne se sentait pas en forme pour autant, ne souhaitant qu'une chose en vérité : retrouver le confort que pouvait lui apporter son lit.

— Inutile de rentrer, je me suis levé...
Une voix affaibli par tout ce qui semblait le tracasser, une assurance disparue au profit d'une sensation  d'hésitation profonde qui montrait à quel point il était en souffrance. Sans réellement prendre acte de ce que venait de lui dire son fils, Saburo décida de tout de même entrer dans la chambre de son unique héritier. Scrutant avec attention sa progéniture, il n'arrivait plus à masquer son inquiétude profonde.

— Mon fils... Regarde toi, tu n'es plus que l'ombre de toi-même.   Une souffrance terrible se lisait sur le visage de ce père qui craignait pour la santé mentale de son enfant. Un homme qui avait toujours cru en lui et qui encore maintenant, ne cessait d'agir pour qu'il s'en sorte. Touché par l'état de son géniteur, Isao ne savait pourtant pas comment lui répondre, bien trop perdu pour pouvoir s'exprimer de façon claire et sereine.

— Père, je...
Avant même de pouvoir exprimer ce qu'il souhaitait dire à son géniteur, le garçon originaire du Pays du Tourbillon n'eu d'autres choix que de s'interrompre et de laisser une nouvelle fois la parole à sa figure paternelle, à cet homme qu'il respectait et qui venait de poser sa main sur sa joue. Un geste d'affection d'un père envers sa petite merveille.

— Je ne te reconnais plus, où est passé celui qui ne jurait que par l'entraînement ? Celui qui avait cette volonté capable de déplacer des montagnes, de traverser des gigantesques cours d'eau à la nage ? Le petit garçon qui rêvait de suivre la même voie que sa famille, son clan et qui ne rechignait jamais devant la moindre tâche ? Celui qui avait confiance en lui ? Pour moi, il n'est plus là. Oui, tu as connu un moment douloureux et qui pouvait t'amener à réagir de la mauvaise manière, mais là c'est différent. Tu as décidé de tout arrêter, de briser tes rêves pour un simple échec et je ne peux l'accepter, mon fils.

Des mots douloureux, mais nécessaires pour le bien du jeune membre du clan Uzumaki. Un réveil brutal, mais qui montrait tout de même l'amour inconditionnel que portait ce père à sa seule progéniture. Chaque mot était important et résonnait dans l'esprit du shinobi.

— Je...

— Je n'ai pas fini, Isao. Tu te trompes sur toute la ligne, mais tu agis à ta manière, pensant que c'est la bonne décision, mais tu as faux. Ce n'est pas ton échec qui déçoit les gens, qui oblige certaines personnes à être plus distants avec toi. C'est parce que tu as baissé les bras. Tu n'es plus le même, comme si tu n'avais plus d'espoir pour l'avenir, alors que c'est complètement idiot de penser une telle chose, au vu du talent que tu possèdes. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même et je refuse de te laisser sombrer. Oui, mes mots sont durs et blessants, mais ton comportement n'est pas digne du garçon que tu es au fond de toi. Tu es quelqu'un de bien, nous t'aimons pour la personne en or que tu es, mais par pitié, ouvre les yeux.

Un coup de massue. Un choc terrible qui venait de sonner le garçon. Il ne s'attendait pas à une telle confidence de la part de son géniteur. Sa parole reflétait une vérité que ne voyait pas le shinobi à la chevelure rouge et blanche. Il tombait de haut. Aucun mot ne semblait en mesure de quitter sa bouche, bien trop paralysé par ce discours poignant et sincère que venait de prononcer Saburo. Aucune réaction, aucun bruit, si ce n'est le son de la poignée qui se refermait, laissant alors Isao seul avec sa propre conscience. Le garçon était dans l'erreur depuis le début en pensant que c'était l'échec qui marquait une distance, l'éloignait de ses proches et de tous ceux qu'il côtoyait depuis tant d'années. Non, c'était son inaction, son changement de personnalité, sa manière de voir les choses, d'être si défaitiste. Laissant alors ses larmes couler le long de ses joues, il s'empêchait pour ne pas hurler, pour ne pas relâcher toute cette tristesse, cette souffrance qui le hantait depuis cette maudite blessure. Il avait faux sur toute la ligne depuis le début, une prise de conscience qui ne l'aidait pas à garder ses larmes. Oui, il avait mal. Coupable d'avoir brisé la confiance de ceux qu'il aime et d'avoir abandonné aussi vite. Il s'en voulait d'avoir été aussi égoïste, d'avoir pu agir ainsi, son père avait raison, cela ne lui ressemblait absolument pas. Un retour à la normal ? Peut-être, seul le temps pouvait le dire, même si cette confrontation venait de libérer quelque chose en Isao, conscient à présent qu'il était sur la mauvaise voie et qu'il allait devoir tout mettre en œuvre pour se retrouver, redevenir celui qu'il est réellement. Une route sinueuse l'attendait, mais ce choc avait été bénéfique pour lui même si pour le moment, il se contentait simplement de lâcher prise et de fondre en larmes, touché à vif par les paroles de celui qu'il considérait comme un véritable mentor.