« Approchez, approchez ! La danse du dragon va commencer ! — Qui veut goûter la traditionnelle soupe de yuanxiao ? — Venez jouer aux devinettes ! Un mot trouvé, un cadeau gagné ! »
Le festival du Grand Seka battait son plein, à Kurokawa. Tout autour, les uns se pressaient contre les étalages de nourriture, tandis que les autres s’agglutinaient pour admirer un spectacle de rue. De temps à autre, il surgissait du brouhaha incessant une exclamation, plus forte que les autres, incitant la foule à se tourner dans l’une ou l’autre direction, et un mouvement s’opérait dans la rue qui grouillait comme une fourmilière. Ce n’était qu’en arrivant tout en bas de l’artère principale que l’on trouvait finalement un peu de calme. Loin du cœur des festivités, la rue se faisait moins bondée et l’air plus respirable. Là, quelques artistes se préparaient, à l’abri des regards, avant de repartir sur leurs grandes échasses en direction de la foule.
C’était également dans ce coin plus tranquille que s’était établi un atelier tout particulier. Quelques tables et des bancs avaient été installés à même la rue, juste devant la devanture de ce qui, en temps normal, semblait être une papeterie. « Venez créer votre propre lanterne ! » s’exclamait une femme d’un certain âge déjà, sortant de l’échoppe les bras chargés de fines tiges de bois souple qu’elle distribuait allègrement. Protégeant cet espace du reste du monde, de nombreux papiers de riz fins avaient été disposés sur des espèces d’étendages de fortune, tout autour. Il y en avait de toutes les couleurs et de toutes les tailles et, s’ils laissaient passer la lumière, ils semblaient en revanche atténuer le bruit sourd du reste de la rue. Ici, on était dans un monde à part.
Quelques lanternes avaient été disposées, ici et là, certainement créées par les propriétaires des lieux. Mais, contrairement à d’autres étalages, plus haut dans la rue, elles n’étaient pas à vendre. Ici, c’était à chacun de fabriquer sa propre lanterne. Un exercice qui s’avérait un poil plus complexe qu’il n’y paraissait – raison pour laquelle les plus paresseux préféraient certainement en acheter une toute faite. Un défi que Junko avait néanmoins décidé de relever.
Raide sur son banc, la tête penchée vers l’avant, la dame était entièrement absorbée par sa tâche ; si bien qu’elle n’entendait plus les exclamations lointaines des gens heureux, ni les indications données aux curieux souhaitant s’essayer à la création. Elle était dans un moment délicat : elle avait minutieusement choisi son papier de riz et, armée d’un lourd pinceau, s’essayait à un peu de calligraphie – un dessin, enrobant quelques mots qui formulaient un vœu – avant de passer au montage sur la structure. A l’évidence, il ne fallait pas déposer trop d’encre sur la fine feuille, au risque de la traverser, et toute erreur était irrémédiable. Mais elle était confiante.
Dans son dos, les gérants de l’atelier continuaient d’accueillir les passants. L’un disait « Une lanterne géante pour l’envol ? Bien sûr, bien sûr, installez-vous. », l’autre « Viens voir mon petit, on va te choisir un beau papier. » Peu à peu, l’atelier de rue se remplissait.
Alors, qui allait allumer le premier sa lanterne ?
Ennosuke Gintaro
Uzushio no Genin
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Gintaro avait attendu ce moment depuis un certain temps maintenant. Il existait quelque part dans le sekai un festival dédier aux lanternes et ça, y a pas à dire, c’était classe. Il voulait profiter de cet événement pour inviter Aya à sortir avec lui. Seulement le hic, il avait perdu toute confiance en lui. Hana n’étant pas là pour lui donner des conseils et le capitaine qui devait déjà être au festival à cuver sur le plancher d’une taverne.
Le jeune homme avait supplié pendant plusieurs jours Tokagi pour qu’il l’accompagne avec le Dansetsu ou une autre embarcation afin de pouvoir se rendre sur les lieux. Il avait aussi prévenu sa mère qui regrettait de ne pas pouvoir assister au lancé de lanterne.
Le jeune super genin fit les cent pas dans sa chambre se faisant tous les scénarios possibles et inimaginables. Il se prenait la tête pour rien et il le savait. Ni une, ni deux, il prit son courage à deux mains et partit en direction du domaine des Miyamoto. Il réajusta sa veste et toqua bien fort à la porte principale de chez sa coéquipière.
-Bonjour Monsieur ! Dit Gintaro en s’inclinant. Je voudrais parler avec Aya s’il vous plaît. Demanda-t-il sans se relever.
Le gardien de la maison d’Aya lui expliqua qu’elle n'était pas punie aujourd’hui et qu’il pourrait la trouver dans le jardin. Le genin remercia l’homme à l’armure lourde et partie sur les graviers en direction des arbres qui se trouvaient au centre d’un éééééééééééééénorme jardin. Comparé à celui-là, le sien était qu'un petit morceau de terre.
Il arriva devant la jeune fille, la fixa du regard pendant quelques secondes.
-Salut, Aya. Dit Gintaro en l’approchant. Dis-moi ! Tu sais, y a un festival en dehors du village, je me disais que ça pourrait être cool d’y aller, tu vois ? C’est un truc avec des lanternes et ça m’a l’air sympathique. Y aura sûrement des gens qu’on connaît et j’ai demandé à Tokagi de nous y amener. Le visage du garçon tourna au rouge fraisouille. Tu voudrais y aller avec moi ? On pourra passer un bon moment. Se risquait-il.
Il attendit la réponse de la jeune femme et tourna les talons. Il rentra chez lui et attendit avec impatience le jour J.
-Ramène-moi une lanterne ! Ordonna Asako.
Gintaro fonça au port et prit le bateau avec Tokagi et Aya. Ils se rendirent au festival. C’était noir de monde, les gens se poussaient pour accéder au stand et les deux genins durent se créer un chemin dans la foule. Gintaro avança sur quelques mètres et attrapa la main d’Aya pour la tirer en dehors du flux d’humains.
-Regarde là ! Il y a un atelier de fabrication de lanternes. Vient, on y va, ça peut être sympa.
Gintaro avança jusqu’au stand et fut surpris de constater la présence de Dame Junko. Il lui fit de grands signes et s’approcha d’elle.
-Vous ici ? Demanda-t-il. Vous êtes venus faire des lanternes ? Vous avez vu ce monde ? Aya ! Viens voir ! Je ne sais pas si vous connaissez ma coéquipière.
Hâte de faire des lanternes et les balancer sur les passants<3
Festival des Lanternes - Que la lumière soit ! • Libre
Miyamoto Aya
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A la question : Pourquoi Aya était elle perchée dans les arbres au milieu du jardin de sa maison, la jeune femme n'avait pas vraiment de réponse pertinente. Peut-être qu'elle en avait eu marre de voir des gens, marre de sentir des regards sur elle, marre de ne pas pouvoir faire un pas sans tomber sur un de ses cousins tellement plus cools et normaux qu'elle.
Toujours est-il qu'elle s'était perchée dans le bosquet d'arbres, afin de jouir d'un peu de tranquilité. De toute façon, si elle manquait un des nombreux cours obligatoires, elle était persuadée que les gardes iraient retourner la ville sans même penser à vérifier un coin aussi proche de là où une Miyamoto normale aurait pu se rendre.
Bref, c'était la belle vie. Il faisait beau, en cette fin d'après midi, et la jeune femme commençait à se sentir partir, petit à petit, bercée par le doux bruit des feuilles bercées par la brise. Il ne manquait finalement à Aya qu'une seule chose... une toute petite chose.
Gintaro.
Son coéquipier vint la faire sursauter, et la genin se rattrapa tant bien que mal pour observer son partenaire, la tête en bas. Il n'était pas courant pour lui de venir au sein du domaine familial, Aya étant souvent punie, et, quand elle ne l'était pas, souvent bien loin de chez elle. Mais, visiblement, il avait réussi à trouver son chemin dans la grande bâtisse labyrinthique jusqu'à elle.
S'étant enflammée en l'imaginant venir lui proposer une nouvelle mission mortelle et supra-dangereuse, elle sauta de son promontoire pour atterrir à ses cotés quand il formula sa proposition.
Elle sentit son cœur s'emballer un peu plus vite lorsqu'il lui décrit le festival. Une fête en dehors du village ? Les yeux de la Miyamoto s'illuminèrent, s'imaginant des nuées de lanternes infinie venant prendre leur envol au dessus d'une mer d'huile, créant un spectacle féérique. Et il avait même trouvé quelqu'un pour les y emmener !
"Mais, bien sur que je viens ! Tu crois que j'allais rater une occasion comme ça ?! Mon père sera jamais d'accord, mais j'en ai rien à faire, je viens quand même !"
Ce ne fut que plus tard dans la soirée que la genin se rendit compte que le jeune homme lui avait proposé, à elle, d'aller faire une sortie, tous les deux... Non, non. Elle devait s'imaginer des choses ! Mais en même temps, il avait rougi... Mais n'étais-ce pas normal ? Après tout, quand des garçons de son âge lui proposaient des choses du genre, ils rougissaient toujours.
Quand le jour du rendez vous vint, la jeune femme s'évada discrètement pour se précipiter au port avant d'être attrapée, et prirent le densetsu avant d'arriver après quelques heures de navire au lieu promis.
La jeune femme, redevenue un instant jeune fille, sentit sa determination habituelle flancher un peu en voyant le monde, tant de personnes, plus qu'elle ne pouvait se l'imaginer. Pour elle, le plus de personnes qu'elle avait jamais vu au même endroit était au port d'Uzu les jours d'arrivages, et comparé au village ou ils venaient d'arriver, le port d'Uzu semblait être le port le plus désert du Sekai.
Pourtant, comme si il sentait sa perplexité, Gingin vint attraper la main d'aya, et, ensemble, ils allèrent affronter le monstre le plus intimidant que la jeune femme sans peur avait jamais affronté de sa vie : la foule.
Assez vite néanmoins, ils parvinrent à s'extraire du groupe pour se perdre dans les plus petites rues, retrouvant une ambiance qui rappelait fort Uzu à la jeune femme, hormis leurs accoutrements bien différentes de ce à quoi les aspirants shinobis étaient habitués.
Peut-être que c'était la perspective de sortir du village pour aller faire une activité normale dans un monde normal, peut être que c'était l'invitation de Gintaro pour un rendez vous juste entre deux, ou peut être que la Miyamoto avait pour une fois envie d'avoir la vie d'une jeune fille normale, mais elle s'était changée sur le navire pour se vêtir d'un beau kimono bleu profond qu'elle avait volé à la réserve des affaires de sa mère que son père gardait sous clé dans une cave, et elle s'était même arrangé les cheveux. Il ne lui restait que son katana et son bandeau autour du poignet, au final, pour dire qu'elle n'était pas une passante ordinaire. Mais bon, qui allait prendre la peine de remarquer ce genre de détails ?
Toujours est-il que leurs pas erratiques les menèrent à un petit atelier, loin de la foule et de la marée humaine, qui proposait de faire des lanternes. La jeune femme eut des yeux rond à cette perspective, imaginant que c'était un art d'élitiste réservé à une poignée d'élus, mais son étonnement se vit bien vite chassé par un immense sourire.
Elle allait faire une lanterne. C'était trop génial.
En entrant dans l'atelier, invités par les propriétaires, Gintaro remarqua quelqu'un et se précipita à sa rencontre, bien avant qu'Aya puisse s'y opposer. Il la présenta à une grande femme rousse et très belle, qui s’appelait Junko. Instantanément, le cœur d'aya se souleva, et ses genoux flanchèrent.
Oh, non. Nonononon. Pourquoi avait-il fallu qu'au milieu de TOUT CE MONDE, elle tombe sur une kunoichi de son village, kunoichi qui en plus était apparemment très puissante et surement droite et honnête comme tous les shinobis puissants, et qui allait sans aucun doute tout dire à papa Miyamoto en rentrant.
Aya était une sabreuse morte.
Elle joignit ses mains avant de s'incliner devant la jonin.
"Dame junko, enchantée ! Je vous en prie, ne dites pas à mon père que je suis ici ! J'accepte de faire ce que vous voulez si il faut, je peux faire votre lessive pendant des mois, je peux sortir votre chien, je peux vous faire des petits déjeunes, mais pitié pitié pitié ne dites rien à mon père !"
Elle ne leva pas la tête, attendant la réponse de celle qui allait décider de sa survie ou non.
Dakuwanda Kirai
Indépendant
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Disclaimer : Ce texte peut heurter la sensibilité de certaines personnes. /!\ -16 /!\
d e a t h w i l l c o m e...
DEATHMATCH
« Et pensez-vous qu'il serait possible d'avoir un peu de silence pour se concentrer ? »
La voix du Tailleur brise le silence de mort dans lequel il s'est terré durant ces longues minutes où, de l'autre côté du banc de la femme rousse, légèrement déporté vers le mur de la façade, il s'adonne à l'art de la confection des lanternes. Cela fait bien plusieurs minutes que l'Epouvantail tente de comprendre le mécanisme complexe et artistique de ces petites folies luminescentes qui offrent tant de joies à la peuplade présente en ces lieux. Mais pourquoi, un homme tel que lui est présent à ce genre d’événement ? Les récents déboires qu'il a connu à Suna lui ont donné l'envie de se mettre au vert, et c'est un peu par hasard qu'il se retrouve ici, aux côtés de cette Dame dont l'allure n'a d'égal que la beauté. Une partenaire de table agréable, qui apprécie autant que lui le silence lorsqu'il s'agit de créer quelque chose de ses mains.
Et s'il a pensé que la présence des deux adultes calme les plus bruyants énergumènes, il n'a pas pensé que la belle rouquine puisse connaître des freluquets aussi désagréable. Le regard remplit d'une lueur sanguinaire, le reste de son visage affiche un large sourire épais qui trahit pour autant l'agacement qu'il ressent à cet instant. Très brièvement, il regarde la jeune fille qui l'a dérangé, essayant de paraître le plus tranquille possible alors qu'il s'imagine déjà repeindre les lanternes avec son sang. « Du calme Kirai, tu n'es pas à Suna et clairement, tu as d'autres choses à faire pour le moment. » se met-il à penser alors que ses yeux se posent sur le jeune garçon frêle. « Quel tenue immonde... J'ai connu des sans domiciles plus élégant ! » continue-t-il de penser alors que derrière lui, Hikari regarde de son air de poupée le curieux trio. Doucement, elle pose sa main sur l'épaule de son maître, provoquant un profond soupire de la part de ce dernier dont le regard se calme aussi soudainement qu'il a prit en sévérité.
« Pardonnez mes paroles jeune fille. Cela fait un moment que nous sommes ici avec votre amie et je dois bien avouer qu'il est plus que complexe de réussir à faire cette lanterne... Je ne sais pas ce que vous en pensez ma Dame, mais j'ai grand mal à trouver la bonne quantité d'encre pour ne pas trouer le papier de riz... »
En effet, cela fait plusieurs minutes que le Tailleur essaye sans succès d'inscrire quelques kanjis sur sa lanterne dont la forme et la structure sont plus que parfaites et robustes. Ses talents de marionnettistes obligent, il n'a pas eu beaucoup de mal à comprendre comment monter la chose. Non, son problème à lui réside tout bêtement dans la décoration de cette dernière. Un exercice périlleux d'où de nombreuses tentatives se sont soldées par de cuisants échecs. Il n'y a qu'à voir la corbeille au pied de Kirai qui est déjà bien remplit.
Un nouveau soupire et voilà que l'Epouvantail se relance à l'attaque de cet exercice plus que complexe, rapprochant son visage du papier de riz tandis qu'il trempe son pinceau dans l'encre et tente, une nouvelle fois, d'inscrire les premiers traits d'un Kanji qui, une fois de plus, ne verra pas le jour.
« ARGH ! Par tous les diables comment c'est possible d'être aussi cruche ! »
Haku avait retrouvé sa sœur. Après s’être fait légèrement sermonné. Enfin de ce qu’il en avait écouté. Les filles du clan Nara trouvaient toujours à redire. Haku avait donc pris l’habitude d’écouter les sermons que d’une oreille.
- Oui, oui….
Avait-il finit par lâcher d’un ton las, pour obtenir la paix. Mais à force de ne pas écouter, ou peu, il se retrouva la main coincée dans celle de sa sœur. Elle le trainait à un atelier de fabrication de lanterne.
- Mais je t’ai déjà dit que je n’étais plus un bébé. J’ai même évité qu’une bagarre n’éclate !!!
Mais sa sœur ne voulait rien entendre et le traina dans un atelier de fabrication de lanternes. Yüna acheta deux kit de fabrication de lanterne.
- Yüna… Lâche-moi !!! de toute façon ça sert à rien ce truc ! T’es pas douée pour les fabriquer et le papier est trop fin pour écrire quoi que ce soit même en s’appliquant !
Même s’il y avait du vrai dans ses propos, il avait plus lancer cette dernière réplique pour blesser sa sœur. Mais visiblement, elle l’ignorait. Elle voulait absolument fabriquer ces lanternes. Haku, lui, n’en avait cure. Cette activité ne lui plaisait absolument pas. Trop fatiguant, trop compliqué, alors que d’autres stands en vendait des toutes prêtes. Et puis, fabriquer des choses qu’on allait lacher dans le ciel après… Il trouvait cela ridicule. Sa main libre enfoncée dans une de ses poches, il bouda attendant patiemment sa libération. Dès qu’il fut enfin libéré de sa sœur, il fallait bien si elle voulait fabriquer une lanterne, il fit le tour des artisans d’un soir en silence. Il trouva un homme qui ressemblait davantage à un squelette aux côtés duquel se trouvait une multitude de lanternes trouées par l’encre. Haku s’accroupit pour observer les « déchets » du squelette qui remplissaient la corbeille. Il ne put s’empêcher d’être admiratif devant tant de talant. Haku se releva pour observer l'homme manier le papier de riz, il constata l’habileté dont faisait preuve ce le squelette. Soit il était un artisan talentueux, soit un ninja hors pair. Dans la seconde hypothèse, Haku n’aimerait pas se retrouver face à lui. Sentant que ça présence pourrait potentiellement déranger le squelette, il passa une main sur sa nuque et dit en affichant un sourire confus :
- Vous êtes un véritable artiste, monsieur….
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent Ryos: 1704 Expérience: (2166/2000)
« Oh, Gintaro… » Relevant finalement la tête de son ouvrage, la dame découvrait avec étonnement le visage de celui qui avait brutalement interrompu le fil de sa pensée. Jetant un œil hagard aux alentours, elle semblait émerger d’une séance d’intense concentration qui l’avait coupée du reste du monde et peinait à reprendre contact avec la réalité. Visiblement, l’exercice de calligraphie avait absorbé toute son attention et toute son énergie. Si, en d’autres circonstances, elle se serait agacée de la situation – comme le serait, plus tard, le Tailleur –, ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Elle avait reconnu ce visage familier ; il s’agissait du jeune homme qu’elle avait rencontré, quelques temps auparavant, lors d'un séminaire sur la sensorialité à Uzushio. A vrai dire, loin d’être dérangeant, c’était même une agréable surprise.
Laissant échapper le début de la conversation, son esprit se concentra finalement pour capter un nom : Aya. Ses yeux croisèrent alors ceux de la jeune femme qui accompagnait le super genin. « Non, je ne… » commença-t-elle, encore un peu abasourdie par la situation, avant d’être coupée par la demoiselle. Le père, la lessive, le chien, la pitié, de nombreuses fois la pitié, puis encore le père se mélangèrent alors dans un flot de paroles lancées précipitamment, tandis que ladite Aya s’inclinait face à elle. Interdite et silencieuse, Junko interrogea Gintaro du regard. Elle ne pensait pas être effrayante à ce point – du moins, pas comme ça, pas dans cette situation. Avait-elle mauvaise réputation, parmi les genin d’Uzushio ? Non pas que ça la dérange ou l’étonne, remarquez. Mais pour ce qui était du fameux père… Elle ne savait même pas de qui il s’agissait. Alors, qu’était-elle censé répondre à ça ?
Heureusement, quelqu’un s’en chargea à sa place. Se retournant, Junko découvrit qu’elle avait un compagnon de table. Ou plutôt deux, car une demoiselle semblait se tenir dans l’ombre de l’homme qui avait coupé court aux prières d’Aya. Il était visiblement agacé par le bruit, et la dame ne put que compatir sur le coup. Peut-être avait-il vécu le même retour à la réalité qu’elle, brutal, alors que toute son attention était accaparée par la fabrication des lanternes ? Elle s’apprêtait néanmoins à lever la main, dans un signe mi-autoritaire, mi-rassurant – qui se voulait donc signifier à la fois qu’il était inutile de s’énerver davantage et qu’elle souhaitait apaiser la situation par des excuses –, lorsque la demoiselle qui l’accompagnait fit un geste qui eut un effet immédiat. De fait, il se ravisa instantanément. « Vous avez raison, l'exercice est loin d'être évident… » répondit-elle avec un sourire compatissant. Elle-même avait déjà froissé quelques brouillons. « Mais je suis certaine que ces jeunes sauront relever le défi… N’est-ce pas ? » Elle s’était retournée vers le duo de genin, ponctuant son discours d’un geste de la main en direction des places libres à leurs côtés. Difficile de dire s’il s’agissait vraiment d’une invitation ou d’un ordre. Puis, s’adressant cette fois à Aya, elle ajouta : « Une belle lanterne aux couleurs d’Uzushio, contre mon silence. » A l’évidence, elle n’avait jamais envisagé de vendre la mèche – les affaires de la demoiselle ne regardaient qu’elle –, mais la situation était trop tentante.
Mettant un peu d’ordre dans les papiers et les bouts de bois pour qu’ils puissent s’installer, elle poursuivit alors sur le ton de la conversation : « Rinkusu n’est pas avec vous ? » Elle n’avait pas oublié qu’il était leur chef d’équipe. « Ce serait bien son genre de braver une interdiction et de faire s’échapper d’Uzushio une de ses élèves… » Vraiment, plus rien ne l’étonnait quand il s’agissait de l’intendant. Il était capable du meilleur comme du pire. A cette pensée elle eut un nouveau sourire, pour elle-même cette fois.
Ennosuke Gintaro
Uzushio no Genin
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Gintaro fit face à Dame Junko sourire aux lèvres. Depuis leur entraînement, Gintaro avait développé une certaine sympathie pour cette personne et la voir ne pouvait que lui faire plaisir. Mais ce n’était pas forcément le cas de tout le monde… Aya prit peur pour on ne sait quelle raison et se mise d’un coup à supplier la grande Dame en s’inclinant. Elle répétait encore et encore : “le dites pas à mon père”. Gintaro savait que le père d’Aya était quelqu’un de sévère et comprenait ce qu’il se passait que trop tardivement. Vu que la genin avait fait le mur, elle était sujette à représailles de la part de son paternelle.
Junko semblait totalement perdu et chercha le super genin du regard. Ce dernier secoua la tête pour rassurer la Dame. Gintaro mit une main sur le dos de sa partenaire et se pencha pour pouvoir atteindre ses yeux avec les siens.
-Ne t’inquiète pas, ce n’est pas Dame Junko qui va aller dire quoi que ce soit à ton père. Elle a mieux à faire et je ne vois pas ce qu’elle y gagnerait. Dit le jeune homme en souriant.
Il fut très vite interrompu par un type qui semblait un peu mal luné, réclamant le silence. Il l’observa un peu. C’était un type avec un grand chapeau et des traits squelettique.
-Désolé ! Dit doucement le genin en fronçant les sourcils et en s’inclinant légèrement.
Une femme qui se tenait derrière le chapelier, posa délicatement une main sur son épaule. Le type étrange lâcha un soupir et s’excusa pour sa grossièreté. Junko lança un défi aux jeunes que Gintaro ne refusa évidemment pas.
-Évidement qu’on va relever le défi ! Je vais en faire une très jolie ! Répondit un Gintaro encore plus motivé.
Gintaro commença à suivre lentement Junko en tirant Aya par la manche de son kimono.
-Viens ! On va essayer nous aussi ! Dit le super genin à la genin.
Il s’installa entre Junko et Aya et commença à ressembler des morceaux de feuilles et de bois que lui fit passer Dame Junko et en donna aussi à Aya.
-Hum. Vous avez raison ! Ça a l’air beaucoup plus compliqué que ce que je pensais. Dit Gintaro à l’homme mystérieux en face de lui. Mais comment vous faites pour avoir cette forme ?
Il regarda les essaie infructueux du chapelier fou et remarqua qu’il avait utilisé une quantité d’encre supérieure à ce qu’il aurait fallu pour éviter de noyer le papier.
Il commença à assembler des papiers pendant que le chapelier se faisait dérangé par un enfant qui venait voir là leur table. Junko leur posa des questions.
-Hum ! Nan, j’ai essayé de lui demander, mais il avait trop à faire avec l’intendance du village. Une affaire de berger qui a lâché son troupeau dans le village de ce qu’il m’a dit. Les bêtes auraient tout saccagé sur leur passage. “J’aurais aimé venir avec vous, mais ces @&#$! de moutons de @&#$! vont détruire Uzu si je ne fais rien.” Expliqua le genin en imitant la voix de son capitaine.
Remarquant le langage qu’il venait d’utiliser devant un tas d’inconnus, il baissa timidement la tête.
-Et puis je voulais y aller qu’avec Aya de toute façon ! Il nous aurait suivis tout le temps et ça aurait été embêtant. Dit le genin en prenant un pinceau et en effectuant un savant mouvement sur un papier de lanterne.
Il essayait d’écrire un kanji sans trop de succès. Le même phénomène qui était arrivé à l’homme d’en face venait de se produire. Le genin soupira et jeta sa feuille avant d’en prendre une nouvelle.
-Et vous Dame Junko ? Vous êtes venu seule ?
Il se tourna vers les autres occupants de la table.
-Je sais que vous voulez du silence, mais ce serait mieux si on se présente et qu’on se donne un coup de pouce nan ? Dit le genin en souriant. Je m’appelle Ennosuke Gintaro ! Quels sont vos noms ? Dit le jeune genin en regardant le chapelier, la dame derrière lui et l’enfant.
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