Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 :: Votre Personnage :: Présentations :: Fiches Présentations :: Présentations Validées Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru

Fûma Shigeru
Fûma Shigeru
Uzushio no Jonin
Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jônin - Rang A
Ryos: 965
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue0/2000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (0/2000)
Fûma Shigeru



Matricule ninja
NOM : Fūma
PRÉNOM : Shigeru
GROUPE : Uzushio
GRADE : Jōnin
RANG : B / A
SEXE :
ÂGE : 26 ans
SITUATION : Célibataire
FAMILLE : Enfant unique appartenant au clan Fūma, il n'entretient pas de liens familiaux proches avec les autres membres du clan. Ses parents sont tous deux morts dans l'exercice de leurs fonctions de shinobi.

Personnalité
QUALITÉS
Déterminé
Minutieux
Observateur
Discipliné
Endurant
Ingénieux
Rusé
Leader-né
Confiant
DÉFAUTS
Rancunier
Sanguinaire
Sarcastique
Irrévérencieux
Défiant
Exigeant
Froid
Soupe-au-lait
Incisif
AIME
Le Contrôle
Le Succès
Les Armes
Être Entouré
La Vérité
La Rétribution
N'AIME PAS
Le Clan Fūma
L'Échec
Les Obstacles
L'Impunité
La Sécheresse
La Lenteur
AUTRES
Plus riz que nouilles
Plus chat que chien
Plus eau qu'alcool
PHYSIQUE
TAILLE :
1m77
POIDS :
74kg
PEAU :
Pâle
CHEVEUX :
Noirs
Courts
YEUX :
Bleu acier
Cernés
VISAGE :
Une face blanche, exsangue, marquée par une fatigue accumulée sur de longues années. Son air confiant, affable contrebalance un aspect malingre.
CORPS :
Les muscles et les cicatrices marquent sa peau de la preuve d'une vie d'entraînement et de missions dangereuses.
AUTRE :
Il porte sur son pectoral droit un sceau intriqué, gravé directement dans sa chair, noir d'encre sur sa peau blanche.
Histoire

An -5 - Fūma Hattori

Malgré son jeune âge, Shigeru se souvient encore du soulagement perceptible qui traversa les logements du clan Fūma le jour de l’élection du nouveau chef. Il pouvait le voir dans le visage des adultes qui s’afféraient pour préparer la célébration de l’avènement de Fūma Hattori à la tête du clan ; tous avaient l’esprit plus tranquille que la veille. Ce n’était pas seulement dû à la nomination du génie qui avait fait la fortune du clan en tant que chef ; ce jour-là marquait également l’annonce de l’armistice qui mettait fin à la grande guerre entre les shinobi. Il faudrait plusieurs années au petit garçon pour comprendre la raison de l’expression douce-amère qu’il voyait sur le visage de son oncle : la guerre était la source de revenus principale du clan Fūma, une troupe de mercenaires opportunistes qui étaient parvenus à tirer avantage de l’atmosphère de violence extrême du monde shinobi, que ce soit en vendant leurs armes ou leurs compétences. Cependant, après quarante ans de luttes incessantes, même ce clan-là commençait à payer le prix de la guerre ; les parents de Shigeru n'étaient que deux des très nombreuses victimes des batailles constantes, fauchés bien trop jeunes. Si certains membres du clan regrettaient plus ouvertement la prospérité que la guerre leur confiait, la plupart se réjouissaient de cette annonce qui réduirait enfin le nombre de corps que l’on enterrait chaque année.
Pour l’enfant, qui n’avait alors que quatre ans, la vie était beaucoup plus simple que cela : il était simplement heureux de voir les humains qui l’entouraient faire la fête et il s’était joint aux festivités avec un grand sourire au visage, mangeant mieux qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’alors, connaissant pour la première fois de sa vie une occasion suffisamment exceptionnelle pour que toutes les limites que le clan s’imposait habituellement soient oubliées temporairement. L’orphelin passa de bras en bras, de table en table, jouant avec les autres enfants et riant avec les adultes les plus joyeux. C’était un futur brillant qui s’annonçait pour Shigeru, plus brillant en tout cas que ce qui lui avait été promis jusqu’alors.

An 3 - L'ère des Villages

« Oï, c’est quoi tout ce bruit ? Que se passe-t-il ?
- Les anciens ont terminé de délibérer ! Le chef a dit que notre clan se joindrait à Uzushio, on va faire partie d’un village ! »

L’air un peu hésitant, un garçon aux cheveux noirs regarde son cousin éloigné courir vers les autres membres du clan pour répandre la nouvelle plus avant. Shigeru croise les bras, ne sachant trop que penser de cette nouvelle. Au cours des derniers mois, il avait entendu des adultes et des anciens parlaient du choix qui pesait sur le chef, de rejoindre ou non le village caché des tourbillons, et il avait entendu autant d’arguments pour que d’arguments contre. Certains disaient que cela augmenterait la sécurité du clan, et ferait fleurir le commerce avec les autres clans du village ; d’autres arguaient que la perte d’indépendance qui s’en accompagnait ne valait pas le coup et qu’il était inacceptable de ne plus être maîtres de leurs propres destins. Du haut de ses 12 ans, Shigeru essayait tant bien que mal de penser comme un adulte, sachant que sa vie de ninja ne tarderait pas à commencer ; mais malgré toute la réflexion qu’il avait accordée au sujet, il n’arrivait pas à se faire un avis tranché et définitif. De façon purement égoïste, il était heureux de cette nouvelle : s’il rejoignait le village d’Uzushio, cela signifiait qu’il complèterait sa formation en dehors du clan, avec d’autres ninjas, avant de commencer les missions. Un entraînement plus complet, plus exhaustif, dans des conditions plus sûres, avant d’être jeté sur le champ de bataille… Cela avait quelque chose de rassurant. Tout excité qu’il était vis-à-vis de l’affûtage de ses propres compétences, Shigeru ne se faisait pas d’illusion quant à la vie d’un shinobi. Ses deux parents étaient morts au champ d’honneur, tout comme de nombreux autres avant eux ; même si l’époque était plus calme que durant la grande guerre des clans, cela ne rendait pas la vie de ninja moins mortifère. Dès lors qu’il commencerait à partir en mission régulièrement, les chances qu’il meure lors de l’une d’elle plutôt que paisiblement dans son lit augmentaient drastiquement. Même un mois ou deux d’entraînement supplémentaire ne se refusaient pas…
Alors il haussa les épaules et se joignit à la foule. Quel souci cela poserait-il vraiment, qu’Hattori ne soit plus leur seul chef, après tout ? Les ordres viendraient simplement de plus haut, cela changerait-il la vie du clan ? Et puis après tout, les Fūma étaient des ninjas ; si la nouvelle situation ne leur convenait pas, ils se rebelleraient et quitteraient le village dans le fer et le sang bien assez vite.

An 7 - La Cinquième Lame

« Ton affinité naturelle est celle de l’eau… C’est rare, au sein de notre clan, tu sais ? »

Mal à l’aise, l’adolescent s’agite légèrement sur sa chaise. Les poings serrés contre ses cuisses, il jette un regard interdit autour de lui. Surgis de nulle part, deux anciens du clan lui avaient intimé de les suivre dans cette étrange pièce souterraine, qu’il n’avait jamais vu auparavant ; l’endroit est mal éclairé, les murs grossièrement taillés. C’est plus une grotte qu’une véritable salle. Ses yeux peinent à s’adapter à l’obscurité ; il devine à peine la silhouette des innombrables armes qui recouvrent les murs de l’endroit. Le vieil homme continue de tourner autour de sa chaise, sa voix chevrotante brisant le silence solennel de ce lieu.

« Usuellement, les enfants nés au sein du clan Fūma ont une affinité pour le Vent… Notre nom signifie Démon du Vent, tu le savais ?
- Je… Je le savais…
- Qu’est-ce qui te sépare du reste, à ton avis, Fūma Shigeru ?
- Je… Je ne suis pas né au sein du clan. Mes parents m’ont trouvé dans un village abandonné et m’ont ramené ici. Je ne partage pas les traits naturels des Fūma… Y compris en ce qui concerne mon chakra.
- Oui, oui… C’est une explication juste. »

Les doigts osseux se posent sur ses épaules et le jeune ninja frissonne. Il pourrait sans doute se défendre, tuer le vieillard aisément, s’il le devait ; mais quelque chose dans l’atmosphère alentours le mettait terriblement mal à l’aise. Il n’avait jamais vu cet ancien auparavant, il n’avait jamais vu cet endroit auparavant. Qu’était-il en train de lui arriver ?

« Le Vent est tranchant, ferme, droit. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas flexible, pas malléable… Le Vent est une lame, il n’est juste pas visible. » Le vieillard s’arrête devant Shigeru, le fixant du regard, l’air de le jauger. « L’Eau, c’est un élément avec lequel on peut travailler. Une ressource rare dans nos membres. Toi… Tu pourrais la recevoir, la cinquième lame… »

Les élucubrations du vieil homme ont l’air plus adressées à lui-même qu’au garçon. Après un temps de réflexion, il semble avoir pris sa décision ; se remettant en mouvement, il aboie un ordre en direction du jeune ninja.

« Bien, enlève le haut, j’ai besoin de pouvoir travailler sur ton torse.
- Mais…
- Refuserais-tu de servir ton clan avec ta vie, mon garçon ? » Une seule syllabe de refus avait suffi à figer le vieil homme, un regard d’acier braqué sur Shigeru. « Ne fais pas d’erreur ; tu es ici parce que Fūma Hattori le souhaite. Tu penses pouvoir me tuer et t’échapper si l’envie t’en prend, mais es-tu prêt à trahir le clan qui t’a accueilli et élevé de la sorte ? »

Le sermon frigorifie Shigeru, le paralysant aussitôt. Le temps d’hésitation est suffisant ; le vieil homme marque trois mudras de ses mains et le jeune shinobi tombe aussitôt au sol, incapable de bouger ses membres.

« J’espérais que tu serais aussi enjoué que moi à l’idée de repousser plus loin encore les limites de l’art de la forge des Fūma, » explique l’homme en s’approchant de lui, l’air sincèrement déçu. « Mais je ne peux pas prendre le risque que tu résistes pendant le rituel. »

Les mains osseuses lui arrachent les vêtements qui couvrent le haut de son corps, exposant sa peau à la froideur de la pierre. Complètement dominé par la technique de paralysie, Shigeru est incapable de résister ou même protester, ne pouvant bouger que ses yeux avec une expression paniquée. Son cerveau embrume le reste de ce souvenir ; il se souvient de tout, mais rien n’est véritablement net, comme s’il l’avait vu plus qu’il ne l’avait vécu. Le vieil homme se saisit du corps inerte du garçon, le hissant pour l’allonger sur une large table de pierre. Les événements des heures qui suivirent se précipitent dans la mémoire de Shigeru ; comme si tout cela n’avait duré que quelques instants. La sensation froide de l’encre et du pinceau qui passent sur son corps, le marquant du sceau de la cinquième lame ; la sensation glaçante du couteau qui suit les lignes de l’encre, gravant sa chair du sceau lui-même ; la peur ineffable de mourir sur cette table de pierre sans être capable de bouger ou de hurler. Il se souvient surtout de l’effroi qui lui enserre les boyaux lorsque le masque de chair de l’ancien cesse de tenir attaché à son visage, tombant en lambeaux putréfiés pour mieux révéler les traits de Fūma Hattori en personne. Les yeux de Shigeru s’écarquillent encore un peu plus ; il avait pu se raisonner jusqu’ici, pensant avoir été piégé par un traître, mais c’est la tête de son clan en personne qui le tourmente actuellement, qui répand son sang sur la pierre froide.

« Et voici… Onigozu, le Démon à Tête de Taureau… » Les traits du forgeron sont doux, presque énamourés, lorsqu’il dresse la lame colossale devant le garçon immobile. « La cinquième des sept lames qui seront bien assez tôt les plus légendaires de tout le Sekai. Cette épée… Sa puissance est sans pareille, mais malgré tous mes efforts, elle reste incomplète… Ce n’est pas un marteau ou une enclume qui sont requis pour la terminer. » Un regard glacial se pose sur Shigeru. « Il lui faut le fourreau parfait pour la tempérer. Un porteur au chakra plus malléable que le mien… Toi, jeune homme. Tu complèteras mon épée avec ta vie. »

C’est lorsque la pointe d’acier touche le torse de Shigeru que la paralysie se brise enfin. Après tant de tourments, cependant, il ne peut plus qu’hurler à s’en briser la voix tandis que Fūma Hattori pousse la lame contre son corps, la scellant directement dans le corps du garçon, la liant définitivement au sceau gravé à-même sa chair, sans lui épargner la sensation d’être empalé par la raison d’une telle souffrance.

An 17 - Le Jounin d'Uzushio

Cela fait dix ans ; dix ans que Fūma Shigeru a été marqué du Sceau du Silence, l’empêchant de parler à qui que ce soit de ce qu’il a connu dans cette grotte où le chef de clan l’a attiré. Dix ans qu’il porte Onigozu à l’intérieur de son propre corps, bien malgré lui. Il ne s’est jamais tout à fait remis de la douleur qu’il a ressentie, de la peur de la mort qui s’est incrustée dans son esprit ce jour-là ; ses yeux sont maintenant cernés, son teint pâle, révélant un manque de sommeil prolongé, trahissant les cauchemars qui troublent chacune de ses nuits. Les personnes qui étaient déjà proches de lui à l’époque ont vu la différence, mais personne ne sait exactement de quoi il en retourne, renforçant encore un peu l’isolation à laquelle il est condamné. Dix ans surtout que Fūma Shigeru nourrit sa rancune contre l’homme qui lui a infligé cela et cherche un moyen de lui faire payer au centuple.
Malheureusement pour lui, il est bien assez conscient qu’un shinobi est incapable de faire quoi que ce soit seul, dans ce monde ; c’est pourquoi aujourd’hui, au lendemain de sa nomination en tant que Jonin d’Uzushio, il sourit. Bientôt, il serait temps de se trouver des disciples, des jeunes âmes à sa charge, pour être formés selon ses compétences et surtout ses idéaux. Bientôt, le recrutement commencerait. Shigeru sait que ce n’est pas sa vitesse, ou l’épée dans son corps, qui sont le pouvoir ; le pouvoir vient des autres.

Test RP

En 1500-2000 mots, raconte-moi la première fois que Shigeru a, de son propre chef, décidé de sortir Onigozu de son corps pour s’en servir.


« Mais dans quel pétrin… Me suis-je encore fourré… ? »

Le dos plaqué contre la rêche paroi de pierre, Shigeru tourna son visage vers le ciel, fermant douloureusement les yeux. La bouche grande ouverte, il inspirait à grandes bouffées, avec l’intensité désespérée d’un naufragé qui vient tout juste de percer la surface de l’océan. Chaque vague d’air frais qui traversait son corps le faisait souffrir un peu plus, lui donnant l’impression que ses poumons allaient exploser sous la pression. Pourtant, le froid mordant qui s’engouffrait dans sa gorge lui était vital à ce moment précis – malgré le tourment qu’il représentait, le garçon avait la persistante sensation que sans cela, son corps perclus de douleurs ne tarderait pas à prendre feu. Chacune des innombrables blessures qui couvraient désormais son corps le brûlait ; une traînée cuisante avait coulé sur son visage, couvrant son œil gauche d’un voile rouge pour venir se perdre sur son cou. Sa prunelle encore valide se posa sur ses bras meurtris avec un grognement de dégoût. Ce n’étaient ni la peau réduite en charpie, ni la chair déchiquetée qui lui arrachaient un tel son : en dépit des blessures, on pouvait distinguer l’état famélique des deux bras blancs qui se révélaient sous les manches détruites. Depuis la nuit fatidique qui avait eu lieu, deux ans plus tôt, au cours de laquelle Fūma Hattori avait entraîné Shigeru dans cette lugubre grotte souterraine, le physique du garçon ne faisait que de se dégrader chaque jour un peu plus. Ses bras étaient devenus malingres, ses joues s’émaciaient à vue d’œil, des cernes se creusaient sous ses yeux. Il était parvenu, bon gré mal gré, à cacher ces changements à ses coéquipiers, lui permettant de continuer son travail de shinobi sans soulever de questions gênantes. Mais là…

« Si je n’étais pas devenu si lent… Si faible… Me débarrasser d’eux devrait être du gâteau… »

Les dents serrées, le garçon posa son regard sur la piste de sang qu’il avait laissé derrière lui, faiblement diluée par la pluie battante qui s’écrasait en continu sur le sol. Avec une indication aussi évidente, les deux ninjas du Vent ne tarderaient pas à le retrouver ; malgré son escapade réussie, le large rocher ne l’abriterait pas beaucoup plus longtemps. Empli de frustration, il abattit son poing sur le côté droit de son torse, là où le sceau pulsait à travers sa peau. Même à présent, alors que la mort s’approchait à pas lourds, il pouvait sentir le poids de l’acier scellé dans son corps ; à chaque inspiration, à chaque expiration, cette épée maudite lui prenait quelque chose. Une part de lui-même, une part de la force qui devait être la sienne, était siphonnée par la lame, arrachée à l’état naturel de son corps, et il lui devenait alors impossible de la récupérer. Les nuits de sommeil ne restauraient plus son énergie, les repas ne comblaient plus sa sensation de faim, même s’il mangeait jusqu’à en vomir. À petits feux, cette épée était en train de le tuer. Onigozu, la cinquième lame… Tu parles d’une lame de légende ! Hattori aurait l’air fin, avec ses promesses cryptiques et ses machinations sordides, quand il apprendrait que l’un de ses plus grands ouvrages avait été perdu au champ d’honneur et tombait entre les mains de deux ninjas sans réputation du village caché du sable.
Shigeru avait déjà une arme ; un katana simple, sans prétention, fiable. Une arme qui ne demandait pas d’attention, pas de légende ; un sabre ordinaire, qui n’avait pour lui que son tranchant et sa solidité. Ça, c’était une arme. L’énorme bout d’acier qu’un sadique avait enfoncé dans le torse de Shigeru… C’était juste une montagne de problèmes. S’il n’avait pas été affaibli par ce poids mort, le garçon en était certain, il n’aurait jamais été touché par le cyclone tranchant qui l’avait pris par surprise, le blessant grièvement et détruisant complètement la lame de son sabre. Des larmes haineuses et revanchardes envahirent ses yeux et il frappa son torse une nouvelle fois, ses doigts se refermant sur sa peau à travers sa veste.

« Espèce d’inutile pelle à tarte… Foutu vieillard sénile… Clan de malheur… Maudit village… Vous me ralentissez, tous, TOUS..! Il est hors de question que je me fasse avoir par de tels minables… Je refuse de mourir contre un satané caillou sans nom par votre faute ! »

C’était plus que de la frustration, plus que la peur d’une faucheuse approchante ; finalement seul, loin du regard de qui que ce soit d’autre, Shigeru mettait des mots sur deux ans de ressentiment, de colère accumulés. Cette certitude qu’il était condamné à perdre ce combat, à ne jamais revoir les rues d’Uzushio, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase ; la culmination d’un profond sentiment d’injustice qu’il traînait avec lui depuis des mois et des mois.
Il n’aurait pas longtemps pour s’attarder sur ses émotions de la sorte ; il entendait déjà le bruit de la course de ses poursuivants se rapprochant. D’un instant à l’autre, ils surgiraient de derrière le rocher pour lui porter le coup de grâce. La main plaquée contre le sceau gravé dans son corps, il ne put retenir les larmes de rage qui coulaient à présent de ses deux yeux.

« Si au moins… Si au moins je pouvais m’en servir… »

Une étrange sensation parcourut sa main ; ébahi, Shigeru n’eut que quelques instants pour se demander comment il était possible qu’un sceau d’encre et de chair ait eu un soubresaut contre sa paume. La question avait à peine traversé son esprit qu’il entendit le sifflement de l’air fendu par les deux ninjas du Vent qui se trouvaient désormais dans les airs, dans son dos, préparant une nouvelle attaque afin de prendre sa vie pour de bon, cette fois-ci.

« Tu vampirises ma vie depuis deux ans… Tu es devenue le fléau de mon existence, par la faute de ton créateur. Si je peux vraiment t’utiliser à mon avantage… Alors il est temps de payer ta dette ! »

Intuitivement, il injecta son chakra dans le sceau. Il vit l’encre s’étendre le long de son bras droit comme une nuée d’insectes galopant sous sa peau dans une marche ô combien désagréable. En un rien de temps, l’encre atteint la paume de sa main, et un nuage de fumée blanche recouvrit Shigeru.
Les ninjas du Vent ne se laissèrent pas démonter par cette poudre aux yeux. Avec une synchronicité impeccable, ils libérèrent leur technique en direction du garçon dissimulé, créant une intense lame de vent qui rasait tout sur son passage, découpant le large rocher qui avait protégé Shigeru jusqu’ici comme du papier et fonçant jusqu’à lui à toute allure. L’attaque balaya instantanément le nuage de fumée, allant chercher la silhouette obscurcie du shinobi pour mieux le réduire en pièces.
Pourtant, alors que la lame de vent aurait dû atteindre sa cible, le bruit clair de l’acier retentit à travers le sous-bois. Le plus jeune shinobi se tourna vers son camarade, l’interrogeant silencieusement ; l’autre y répondit par un simple haussement des épaules, se tournant vers leur cible pour mieux comprendre ce qui avait bien pu se passer.

Fūma Shigeru se tenait debout, bien droit, son regard froid fixé sur ses deux poursuivants. Entre ses mains – une main sur la poignée et l’autre sur le dos de la lame – il tenait le plus imposant nodachi qu’ils aient jamais vu. L’arme n’était pas seulement énorme – sa seule longueur rivalisait avec la taille de son porteur -, elle avait quelque chose de redoutablement élégant. Dénuée de garde, elle avait une beauté presque primitive, contrebalancée seulement par le motif floral qui ornait le bas de sa lame. Lentement, Shigeru la hissa jusqu’au-dessus de sa tête, la laissant reposer sur son épaule.

« Désolé les copains, c’était mon petit secret, » dit-il, cachant la rage encore fumante qui l’habitait pour mieux se moquer d’eux et leur faire perdre leur calme. « Vous avez détruit mon jouet préféré alors je vais devoir utiliser celui-là à la place, d’accord ? »

Plus silencieusement, parlant cette fois-ci à l’épée, il ajouta lentement, « Et toi, si tu ne mérites pas le  titre de légende, je te jette au fond de l’océan et je te laisse là-bas. »

Abaissant lentement son centre de gravité, Shigeru se campa sur ses appuis sans perdre ses adversaires du regard. Il était pris d’une sensation étrange ; malgré la faiblesse de son corps, il avait désormais l’impression de déborder de force. Ses bras étaient toujours aussi maigres et ses blessures ne s’étaient pas refermées, pourtant… Comment une épée aussi lourde pouvait-elle lui paraître si légère ? Cette impression que la puissance débordait dans son corps… Cela avait quelque chose de grisant.
En face de lui, les ninjas se tenaient également prêts à bondir mais, cette fois-ci, cela fit sourire Shigeru – jusqu’aux oreilles. Maintenant qu’il avait de nouveau une arme entre les mains, que cette sensation de lenteur, de handicap s’était levée… L’existence de ces morpions n’avaient plus la moindre conséquence à ses yeux. Tout ceci ne serait plus qu’un jeu.

« C’est grisant, terriblement grisant… » mumura-t-il dans un court rire narquois, ses yeux encore humides de larmes étincelant avec espièglerie face à ce retournement de situation.

Les trois ninjas s’élancèrent en même temps. Shigeru saisit à nouveau la poignée d’Onigozu à deux mains, se préparant à diriger sa lame. Sa provocation avait fonctionné à merveille : le shinobi le plus jeune avançait légèrement plus vite que son camarade, décider à rabattre le caquet du sabreur qui semblait encore foutu quelques minutes plus tôt. Avec un sourire satisfait, le jeune Fūma accéléra également le rythme ; pendant le court instant où le plus âgé des deux tendit le bras, par réflexe, vers son camarade, Shigeru dépassa l’imprudent et se précipita sur lui.

Quand je tiens cette épée… Tout ce qu’elle m’a volé me revient.

« Salut, toi, » dit-il simplement, levant l’épée haut au-dessus de sa tête, affermissant sa poigne et perdant aussitôt son sourire pour une expression plus concentrée. Le téméraire réalisa son erreur et se retourna, appelant le nom de son camarade, mais c’était trop tard. Avec une exclamation sanguinaire, Shigeru abattit la lame, sectionnant aussi sec le bras tendu. Ignorant les hurlements – de douleur et de colère – combinés de ses deux ennemis, il concentra sa force dans ses bras pour arracher Onigozu au mouvement qui l’entraînait vers le sol, replaçant sa garde aussitôt. Portant un coup d’œil sur sa gauche, il vit le ninja encore indemne se jeter sur lui ; d’un pas de côté, il se plaça hors de sa portée, tandis que de ses mains, il amena la lame colossale droit sur la trajectoire du shinobi du Vent. L’acier traversa le torse comme une motte de beurre chaude, ne laissant derrière lui qu’une fontaine de sang et d’entrailles.

Shigeru se tourna vers le survivant, le fixant d’un air sordide.

« J’imagine que ce doit être frustrant. Moi, j’ai cru que j’allais devenir fou, quand la mort me semblait inévitable. Garder un tel atout dans ma manche… Ce n’est juste pas gentil, je le reconnais. Mais à ma décharge, ce n’était pas volontaire. Bien sûr, maintenant, il faut que je te tue, pour garder ce petit secret, d’accord ? »

Malgré son ton qui se voulait léger, l’animosité s’entendait encore dans chacun de ses mots. L’amputé fit un pas en arrière, puis deux ; tournant sur ses talons, il se prépara à prendre ses jambes à son goût, mais la sensation froide de l’acier qui transperce son torse mit fin à ses projets.

Fūma Shigeru, lui, sourit lentement. Sans qu’il ne pardonne rien, il devait bien s’avouer soulagé de sentir ce poids disparaître de sa poitrine.

Derrière l'écran
PSEUDO : Nero
ÂGE : 23 ans
CONNU PAR : J'en ai trouvé la trace dans les bibliothèques perdues d'El Dorado.
AUTRE CHOSE ? Coupez vos pommes de terre dans le sens de la longueur et les placer sur une plaque au four, face bombée contre la plaque. Saler et laisser cuire à four chaud jusqu'à ce que le dessus soit bien doré. Couvrir de crème fraîche à l'aneth et à la ciboulette avec une tranche de saumon fumée pour y ajouter une touche de fraîcheur délicieusement nordique.
Revenir en haut Aller en bas
Correcteur
Correcteur
Messages : 4620
Date d'inscription : 16/03/2017

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Over 9'000
Ryos: 0
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue100000000000/100000000000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (100000000000/100000000000)
Correcteur
Bonjour, et bon reroll parmi nous !

Je sais que tu es impatient de faire ton test, mais une question me vient à l’esprit en relisant ton histoire : en dépit du sceau du silence, qui empêche Shigeru d'en parler, comment est-ce possible que personne ne se soit rendu compte de l’existence d’Onigozu ? Je me doute que tu comptes bien utiliser cette épée, un jour ou l’autre, donc qu’elle n’est pas vouée à rester scellée éternellement. Mais cela voudrait dire qu’en dix ans, il n’a jamais essayé ou jamais réussi à la sortir ? Ou qu’il a bel et bien réussi, mais qu’il a choisi de ne pas la montrer ?

A vrai dire, j’aurais aimé te poser cette question sous forme de test RP, mais en le formulant je me suis rendu compte qu’en fonction de ta réponse, il pouvait y avoir une légère incohérence avec le fait que personne, hormis Hattori, ne sait ce que sont devenues les sept lames. Je te laisse donc m’éclaircir sur le comment, et nous pourrons rediscuter de ce fameux test.
Revenir en haut Aller en bas
Fûma Shigeru
Fûma Shigeru
Uzushio no Jonin
Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jônin - Rang A
Ryos: 965
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue0/2000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (0/2000)
Fûma Shigeru
Salut, Correcteur !
Effectivement, je n'avais pas vu la question sous cet angle, je ne suis pas allé au bout de mes explications sur le rapport entre Shigeru et son épée.

Il s'en sert effectivement, il peut la sortir, mais c'est un dernier recours absolu : d'abord parce qu'il n'aime pas s'en servir (trop de mauvais souvenirs), et ensuite parce que c'est un atout dans sa manche qu'il tient absolument à garder secret. Donc s'il s'en sert, en théorie, c'est qu'il n'y a aucun allié autour de lui pour en garder le souvenir, et aucun ennemi en face qui est voué à rester en vie. Bien entendu, ce ne sera pas aussi simple en RP puisqu'il n'est pas simple d'éliminer un PJ comme ça et je m'attends à ce que ça parte en vrille sur ce point tôt ou tard mais, pour ce qui est des PNJs, Shigeru s'efforce de ne pas laisser de témoin quand il utilise Onigozu.

À vrai dire, de façon très hypothétique, je pensais établir un lien avec un autre joueur d'Uzushio (Yoshida, en l'occurrence) qui inclurait entre autre le fait qu'il est la seule personne à avoir vu l'épée, et que la relation amicale entre les deux shinobi reposerait en partie sur ce secret qu'ils partagent - et encore, même lui ne saurait pas qu'il s'agit de l'une des sept lames perdues forgées par Hattori, juste que c'est une épée très particulière. C'est encore complètement en discussion et ça n'a rien de garanti pour le moment, je voulais juste en parler ici pour bien mettre en avant à quel point c'est un secret que Shigeru garde ardemment.

Est-ce que cette explication te conviendrait, cher Correcteur ?
Revenir en haut Aller en bas
Correcteur
Correcteur
Messages : 4620
Date d'inscription : 16/03/2017

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Over 9'000
Ryos: 0
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue100000000000/100000000000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (100000000000/100000000000)
Correcteur
OK, ça confirme donc l’hypothèse selon laquelle il a fait le choix de garder cela secret, et je n’y vois aucun inconvénient bien sûr, les raisons que tu cites étant tout à fait compréhensibles et cohérentes. Et oui, j’imagine bien que les choses risquent d’évoluer dès lors que tu te retrouveras confronté (ou allié) à des PJs ; on se porte seulement garant du respect du passé lors de la validation de la fiche.

Ceci étant éclairci, voilà le test RP que je te propose :
En 1500-2000 mots, raconte-moi la première fois que Shigeru a, de son propre chef, décidé de sortir Onigozu de son corps pour s’en servir.

Tu disposes de deux semaines !
Revenir en haut Aller en bas
Fûma Shigeru
Fûma Shigeru
Uzushio no Jonin
Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Jônin - Rang A
Ryos: 965
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue0/2000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (0/2000)
Fûma Shigeru
Test RP terminé !
J'ai eu du mal à dépasser ma page blanche sur ce coup, mais je suis très, très content du sujet qui m'a été donné. J'espère que ma proposition procurera une joie similaire à mon correcteur.

Merci à vous quoiqu'il en soit !
Revenir en haut Aller en bas
Correcteur
Correcteur
Messages : 4620
Date d'inscription : 16/03/2017

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Over 9'000
Ryos: 0
Expérience:
La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Left_bar_bleue100000000000/100000000000La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Empty_bar_bleue  (100000000000/100000000000)
Correcteur


La Trempe et l'Acier - Fūma Shigeru Pq2c


Respect test-rp et originalité

Ne m’en tiens pas rigueur, je vais commencer par le point négatif de ton test RP – qui est un point plutôt subjectif, pour le coup.
Tout simplement, je regrette le choix de certains dialogues/pensées en bleu. Ce qui me frustre dans ces passages, c’est le décalage flagrant, la légèreté du propos, au regard de la gravité de la narration. Ça m’a fait décrocher quelques fois, alors que j’étais bien dans la lecture. « Pelle à tarte », vraiment ? Je me doute que c’est volontaire et que le personnage est ainsi, mais ça te dessert car ça casse un peu l’ambiance. A la réflexion, tu aurais pu simplement intégrer ces passages dans la narration et passer sous silence, au moins pour cette fois, le côté moqueur de Shigeru.

Du reste, le récit répond correctement à l’énoncé. Je savais plus ou moins à quoi m’attendre, parce qu’on en a discuté juste avant, donc je n’ai pas eu de gros effet de surprise, mais j’ai pris plaisir à découvrir cette grande première pour Onigozu et à constater son effet sur Shigeru. Il y a également un bon équilibre entre action et introspection, le rythme est impeccable.



Orthographe et grammaire

Pas grand-chose à dire concernant la langue ; tu as une plume très agréable à lire, très fluide et qui m’a facilement emportée – quand elle ne parlait pas de pelle à tarte, hein !

J’ai relevé les trois petites coquilles que voici :
- Avec une synchronicité impeccable, ils libérèrent leur technique > un synchronisme
- L’existence de ces morpions n’avaient plus la moindre conséquence à ses yeux > n’avait / importance (plutôt que conséquence)
- le shinobi le plus jeune avançait légèrement plus vite que son camarade, décider à > décidé à



Avis général et verdict

Bon, je crois que je n’ai plus qu’à te souhaiter bonne chance en tant que Jûnin de rang A à Uzushio.

Tu peux dès à présent recenser ton avatar, faire ta fiche technique et mettre à jour ta signature avec le code suivant. Merci et bon jeu !

Code:
<a href="URL-Présentation" target="_blank" >Présentation</a> - <a href="URL-FicheNinja(ProfilXP/Ryos)" target="_blank" >Fiche Ninja</a> - <a href="URL-Correction" target="_blank" >Corrections</a><br/><a href=URL-FT" target="_blank" >FT</a> - <a href="URL-MàJFT" target="_blank" >MàJ FT</a> - <a href="URL-CT" target="_blank" >CT</a> - <a href="URL-AC" target="_blank" >AC</a>

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dawn of Ninja :: Votre Personnage :: Présentations :: Fiches Présentations :: Présentations Validées-
Sauter vers:

Cliquez sur une technique de la Bibliothèque pour obtenir son code !
Il ne vous restera plus qu'à le copier-coller ailleurs.

Acte II -  Infestation