Une fois votre fiche complétée, le staff vous confiera un test RP sur la base des éléments donnés. Ce test RP déterminera votre grade.
Faites nous rêver !
Pour un rang D : 500-2000 mots minimum
Pour un rang C : 1000-2000 mots
Pour les rang B/A : 1500-2000 mots
Je me suis toujours demandé.
Qu'est-ce que je fous là ?-Ayameeeeee !J'avais les yeux rivés vers le ciel, fixant les petits oiseaux, écoutant le chant insupportable des cigales.
Qu'est-ce que je me fais chier. Mais c'est pas pour autant que j'ai envie de me bouger.
-Ayameeeeee !Et puis pour quoi, d'ailleurs, hein ? C'est quoi le programme d'aujourd'hui ? Taijutsu ? Lancer de kunai ? Ninjutsu ? Renforcement physique ?
Je sais plus - et pourtant on m'a répété le planning une dizaine de fois. Mais je l'ai pas retenu. Ou peut-être que j'ai pas eu envie de le retenir. Fort possible.
J'ai pas envie d'y aller. Qu'on me dise que "ça passe" après deux heures d'entrainement acharné, après m'être bien faite ridiculiser par tous les petits génies qui font la même chose mais avec les doigts dans le nez. Qu'ils s'entrainent du matin au soir, qu'ils rêvent de s'entrainer.
C'est pas mon délire.
-AYAME !-J'ARRIVE BORDEL DE *** !Mais bon, à chaque fois, c'est la même chose. Quand je râle - donc tout le temps - je me prends la tatane de ma vie - oui, c'est chaque fois la tatane de ma vie.
Qu'est-ce que je fous là ?Enfin, ici ou ailleurs, ça changera pas. Ça fait longtemps, que je suis blasée comme ça. Tellement longtemps que j'ai l'impression d'être née blasée.
Mais quand j'y réfléchis bien, j'étais pas comme ça, avant. J'ai surtout eu cette réalisation après la mort d'Enji.
La réalisation qu'au final, quoi que je fasse, j'excellerai jamais,
et je resterai moyenne.***
-Déjà fatiguée, Ayame ?C'était souvent avec cette connasse que je m'entrainais, Aiko. Une cousine du troisième degré, fille de la femme du beau-père de l'oncle Nara... Un truc comme ça. En tout cas, il y a Nara dans son nom.
Le problème, c'est que j'avais pas d'amis. Du coup, je restais avec elle, parce que c'est la seule qui trainait avec moi.
-Fais pas genre, toi aussi.-Pas du tout.Son petit air hautain et méprisant, je lui aurais bien fait bouffer. Le problème, c'est qu'elle venait justement de me faire bouffer mon seum et ma défaite.
-Pourquoi tu montres plus d'entrain à l'entrainement, d'un coup ?J'avais pas répondu tout de suite. Avant, ça me dérangeait pas d'être nulle - enfin, en comparaison avec la famille. Je m'y étais fait, et c'était quelque chose qui était naturel, pour moi.
D'être à la ramasse.
Et ça n'allait pas m'empêcher de vivre. J'allais bien trouver quelque chose à moi, quelque chose pour moi. Un jour.
Mais il y avait cette image que je ne pouvais pas bloquer dans ma tête, ce poids que je n'arrivais pas à lever.
-C'est depuis la mort de ton frère ?Et il se fait plus lourd, ce poids, rien qu'en évoquant l'accident.
J'avais détourné les yeux, ne voulant pas répondre.
Ne voulant pas lui donner raison.-C'est vraiment tragique, ce qui lui est arrivé. Si jeune...Tragique, ouais. C'est pas le mot que j'aurais dit, mais ouais.
Même si, en vérité, je ne sais même pas quel mot j'aurais choisi...
-Mais tu n'as pas besoin de te pousser autant.-Tu pourrais pas fermer ta gueule, sinon ?Je m'étais même pas énervée. J'avais même pas haussé la voix. Au contraire. Elle était devenue plus faible, plus brisée.
Parce que je sais que cette connasse a raison.Elle ne s'énerve pas en tout cas - elle a trop l'habitude qu'on se parle mal - et à la place me regarde avec un air plein de compassion. Ce qui me plait, mais alors, pas du tout. Elle me regarde comme si j'étais une petite merde dont elle doit faire attention. Ce qui n'est pas vraiment faux, vu la raclée qu'elle m'a mise, mais bon, elle pourrait au moins faire semblant de le cacher.
-Ce n'est pas en te poussant au maximum à faire ce que tu ne peux pas faire que tu changeras les choses. Ce qui est arrivé n'est pas de ta faute, tu sais...-Alors je dois faire quoi, hein ? Juste me morfondre dans mon coin et c'est tout ?-Peut être bien. C'est une étape du deuil, que tu es en train de vivre, tu sais ?-Ah, bon...Une étape. On dirait que c'est comme un escalier. Il y a sept marches pour monter et surpasser l'épreuve, sauf qu'à chaque fois que tu en montes une, tu as l'impression de te briser un peu plus.
Je vois pas trop ça comme ça, moi. Le deuil, je l'ai pas vu comme un escalier à monter. Plutôt comme un pont qui s'effondre.
Et elle me tend la main, pour m'aider à me relever - j'étais restée au sol, trop la flemme de me lever. Mais cette fois, je la saisis, et me redresse. Si on apprend que je me suis faite rétamer, je vais encore me faire exploser.
Comme d'hab, quoi.
-Laisse-moi juste... Je suis pas douée, ok, je sais. Mais ça me change les idées, en fait.-Allez, tu es trop fatiguée pour aujourd'hui. Qu'est-ce que tu dis d'une partie de shogi, plutôt.C'est mon majeur qui lui répond. J'ai jamais gagné au shogi. Pourtant c'est le b.a.-ba de la famille Nara. D'habitude les bébés jouent avec des jouets en bois, nous on joue avec des pièces de shogi. Sauf que j'y ai jamais gagné, à ce jeu-là. Sauf quand j'étais gosse et que je boudais trop quand je perdais et qu'on me laissait gagner. Le problème, c'est qu'on ne laisse gagner que les gosses. Et apparemment, je ne suis plus une gosse. Pourquoi il n'y a pas une règle qui dit qu'on laisse gagner les gros nuls, et pas que les gosses ?
-T'es vraiment sure que t'as pas été adoptée ?Et elle se marre, Aiko.
Mais bon. Peut-être que...
Je me suis jamais vraiment préoccupée de ça. De savoir que je n'étais douée dans aucun domaine "spécifique" à ma famille. Mais depuis cet événement, depuis que je réalise que du jour au lendemain, notre famille peut être chamboulée, que depuis que j'essaie de vraiment m'approcher de ma famille, elle me semble de plus en plus éloignée...
Ça me dérange, oui.-Aiko... Qu'est-ce que je fous là ?***
Je me réveille doucement, les rayons du soleil venant m'agresser les yeux. Je m'étais endormie, comme d'hab.
Rêvant à des choses pas super agréables. Comme si j'avais besoin de ça pour me rappeler de ma médiocrité...
-Ayameeeeee !Un soupir. Comme d'hab, « ça va passer », mais ça sera jamais assez bon, hein ?
Une vraie femme Nara...Bah ouais, tiens. Comme une vraie femme Nara, je vais flemmarder toute la journée.
Mes yeux se referment, même si j'ai un amer goût en bouche. Aiko a pas tord. J'ai toujours été trop flemmarde et nulle pour trouver ce qui me correspond vraiment. Alors, autant rester dans ma « moyenne », au lieu de me forcer.
Qu'est-ce que je fous là ?