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call of silence ○ ft. fubuki

Uzumaki Mitsuha
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call of silence ○ ft. fubuki Mar 21 Déc - 18:15
Uzumaki Mitsuha
Mitsuha n’avait jamais côtoyé la mort.

Oh, bien évidemment, des membres de son clan était tombé au combat ou étaient partis en silence dans la paix de leur grand âge … Mais jamais elle n’avait eu à pleurer la mort d’un de ses proches. Elle ne pouvait donc pas comprendre un centième de ce que pouvait ressentir Fubuki à ce jour. C’était étrange, si étrange … la petite rousse avait parlé à son ami quelques jours avant cet évènement. Ils avaient échangé quelques mots dessus, l’Uzumaki lui avait même offert son soutien avant de reprendre son chemin. Et aujourd’hui, une part de la vie de Fubuki s’était effondré. C’était Yuuhi qui l’en avait informé, doucement, dans la pénombre de la nuit, avec retenue. Après tout, il n’y avait aucune bonne manière d’annoncer que la grande faucheuse avait pris une nouvelle âme … Et ce soir-là, Mitsuha réalisa qu’elle désirait pleurer. Non pas pour un homme qu’elle n’avait jamais côtoyé mais pour la peine, la souffrance que cela apportait au jeune Naïbu. C’était injuste … Tellement injuste. Comment la vie pouvait-elle arraché de telle manière un être si important à notre existence ? Fubuki n’avait pas encore mis un pied dans l’âge adulte que déjà, l’univers semblait lui avoir arraché ses repères.

C’était si injuste. Tellement injuste. Jamais Fubuki n’avait mérité pareil punition …

Mitsuha n’avait pas osé voir le garçon. Que dire pour soulager un cœur faisant connaissance avec la mort ? Que dire quand ils étaient eux-mêmes des enfants soldats semant la mort sur leur passage ? Elle avait eut peur, si peur de regarder le visage du garçon à la chevelure de neige, de croiser son regard vert émeraude … La petite rousse voulait garder en tête ce visage rayonnant qu’elle avait vu quand il lui avait enseigné la prison aqueuse. Par tous les dieux, Fubuki ne méritait pas de perdre son sourire ou de souffrir de la sorte.

C’était injuste. C’était injuste.

Fubuki …

Puis vint le jour de l’enterrement … Et Mitsuha se leva, la peine dans l’âme alors qu’elle revêtait un yukata noir. Elle retira toutes ses coquetteries et délia ses cheveux, laissant tomber sa masse écarlate sur ses épaules et le long de son dos. La petite Uzumaki avait pris une fleur de lycoris rouge. Serrant doucement la fleur contre son giron, la demoiselle avançait à pas lent, alors que le soleil de Uzu commençait à peine à se lever. Elle savait où elle se rendait, elle connaissait sa destination. Elle voulait le voir avant toute chose, elle avait besoin de le voir avant de le soutenir dans ce dernier au revoir. L’enfant du tourbillon voulait être là. Alors elle pénétra à l’intérieur du domaine Naïbu. Si petit à coté de celui Uzumaki, si fragile … Mitsuha marcha la tête basse, comme brisé par l’atmosphère de deuil de ce lieu.

C’était injuste qu’il ait à subir ça.

La demoiselle frappa doucement à la porte de sa demeure, avant de se reculer légèrement … Personne ne semblait vouloir lui répondre. Peut-être était-ce trop tôt ? Peut-être que cette famille souhaitait être laissé en paix avant la toute fin ?

« Fubuki … »

La petite ninja sauta du mieux qu’elle pouvait en soulevant les pans de son vêtement pour arriver au jardin de sa maison. Une intrusion qui en d’autres circonstance lui aurait valut quelques remontrances, mais pour voir le garçon blanc, Mitsuha était prête à être incendié, frappé ou humilié … Elle tourna doucement la tête et vit le garçon à la chevelure de neige. Il était si loin du garçon aux oiseaux de gèle. La rouge s’approcha doucement.

« Fubuki. Bonjour. » non, ce n’était pas un bon jour. Loin de là. Elle lui offrit un pitoyable sourire en guise de réconfort. « Je suis venue pour t’accompagner et honorer ton père. »

Et te soutenir. Et ne pas te laisser seul. Pour ne pas te laisser dans la souffrance. Pour calmer les plaies de ton cœur. Pour tant de choses qu’elle ne pouvait pas verbaliser.
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Naïbu Fubuki
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Naïbu Fubuki


Call of silence

Devant moi, le corps endormi de mon père. Tout était tellement bizarre.  Il était là, à quelques centimètres et pourtant tout le monde ne cessait de me rappeler la lourde vérité. Il était parti, pour toujours. Hier encore, je l’avais entrevu alors que je passais en trombe dans les escaliers pour me rendre à la nurserie. Une mission sans la moindre importance, une punition pour n’avoir pas agi correctement.  Je n’avais même pas pris la peine de m’arrêter pour le saluer. À quoi bon ? Je n’étais rien d’autre que son fils indigne, génin de bas étage qui jetait un voile d’ombre sur la rayonnante réputation des Naïbu.

Voilà déjà des semaines que nous ne nous adressions plus la parole. Je passais mon temps enfermé dans ma chambre, à ruminer contre l’injustice de ma situation. Lui passait le sien dans sa serre, à soigner avec une attention toute paternelle, la moindre parcelle d’herbe. Je ne comprenais pas pourquoi il s’entêtait dans cette voie si peu honorable. Lui qui avait toujours été mon héros, chef de notre famille et éminent junin protecteur du village, passait le plus clair de son temps à rêvasser, à tuer l’ennuie. Était-il déjà malade ? Depuis combien de temps savait-il que ses heures étaient comptées ? Personne n’avait cette réponse.

Quand j’avais appris la nouvelle, j’étais persuadé que tous m’avaient menti et caché son état. Il n’en fut rien. Fin menteur, il était parvenu à tromper chaque membre de notre famille. Mes frères, ma sœur et même… ma mère. J’osais à peine la regarder à présent, dans le fond de ses yeux, je pouvais lire toute la colère qui l’habitait. Femme trahie, femme endeuillée, elle avait passé l’entièreté des dernières vingt-quatre heures à pleurer tout en maudissant la dépouille de son mari. Comment osait-il l’abandonner, elle qui avait tout sacrifié pour lui ? Lorsque dans son malheur elle parvenait à réduire ses pleurs jusqu’au simple soubresaut, elle levait les yeux et contemplait nos visages.

Je savais ce qu’elle y voyait. Visible comme le nez au milieu de la figure, chacun des enfants Naïbu portaient des traits si similaires. Puis revenaient les pleurs. J’avais beau de toutes mes forces me convaincre qu’elle ne nous jugeait pas coupable, tout dans son regard trahissait la haine qu’elle ressentait pour nos gènes. Notre pouvoir, notre godai, fier étendard de notre famille, il était le responsable de cette maladie incurable. En même temps que l’annonce du décès de mon père, j’apprenais que moi et mes frères étions nous aussi condamnés. C’était en nous et nous ne pouvions rien y faire. Un jour ou l’autre, Yuki le premier probablement, nous verrons tous nos poumons qui se rempliront plus difficilement, puis douloureusement. La douleur et le constant combat pour préserver notre souffle, entraineront une fatigue extrême. Puis un beau matin, tout comme notre père avant nous, nous quitterions cette terre.

Une malédiction familiale dont nous ignorions l’existence. Un mensonge de plus de la part de cet homme, blafard, qui gisait devant moi. Passé le choc de l’annonce, ou je m’étais jeté dans les bras de mon ainé, je n’avais plus versé la moindre larme. Il ne méritait pas mon chagrin. Il ne méritait d’ailleurs pas tous les honneurs qui lui étaient rendus. La famille au grand complet, tous habillés de noir, nous nous préparions à enterrer sur notre propre terrain, un traitre à notre famille. C’était Yukio qui avait tout organisé. Mon père parti, il devenait le chef de notre famille et avait endossé le rôle avec une facilité fascinante.

Quoi de plus étonnant, il était toujours le plus fort, le plus beau. Mon père l’adorait et était toujours en admiration devant le moindre de ses gestes. Je crois bien et encore aujourd’hui, que leurs rares affrontements tournaient autour du même sujet. Moi. Le vilain petit canard qui ne rentrait pas suffisamment vite dans le moule au goût de mon paternel. Ridicule. À côté de moi, Yukihana embrassa le front du mort, tout en chuchotant des adieux déchirants. Moi ? Je me détournai et quittai la pièce.

J’étais en colère, bien qu’incapable de mettre des mots sur ma frustration, celle-ci me dévorait. Je voulais tout casser, tout quitter et c’était d’ailleurs ce que je projetai de faire. Partir. J’avais besoin de quitter cette atmosphère, me tenir écarté du mensonge, de la peine et des reproches silencieux que m’adressaient chacun de mes parents. Me pensait-il idiot ? Croyait-il que je ne voyais pas plus loin que leur feinte désolation ? J’avais été la principale source de stress de mon père, je l’avais confronté et à cause moi, il s’était enfermé encore davantage dans son mensonge. Trop facile ! C’était bien trop facile de tout me mettre sur le dos ! Le coupable c’était bien lui ! Pas moi ! C’était lui qui était parti sans dire aurevoir !

La rage au ventre, je m’évadai vers les jardins. D’un pas décidé, j’avançai le pas sûr vers le grand pin qui juxtaposait notre clôture. J’empruntais toujours ce chemin lorsque je décidai de fausser compagnie à mon foyer. Plus jeune, je n’avais pas d’autre choix, les barreaux étaient bien trop hauts pour que je pusse les escalader. Maintenant, bien que je le pusse, je préférai toujours débuter ma fuite par l’ascension de l’arbre centenaire. Une des branches dépassait vers l’extérieur et il ne restait plus qu’à se laisser tomber pour accéder à la liberté.

Oui, j’allais partir et reviendrais peut-être d’ici quelques heures… ou jours. Je ne me demandais même pas ou je pourrais aller. Qu’importait, du moment que c’était loin d’ici. Lorsqu’une voix féminine me héla, je craignis le temps d’une seconde que ce ne soit Yukihana ou pire encore, Yumi. Mais non. Fronçant les sourcils d’incompréhension, j’attendis que l’intruse ne me rejoigne. Ses cheveux en cascade dans son dos et la mine affligée, Mitsuha se présentait à moi.

Un échange de regards et je crus bien perdre connaissance. Pendant un instant fugace, j’avais eu la conviction de lire dans les prunelles vert d’eau de ma camarade, ce même reproche silencieux. Elle aussi me jugeait-elle coupable ? Puis comme un charme qui se dissipe, je pus constater qu’en guise de reproche, seul existait une profonde peine et peut-être… une certaine crainte ?

Elle résuma ses intentions, m’accompagner et honorer mon père ? L’honorer ? Pourquoi devrait-il être honoré ? Un lâche qui avait tourné le dos à la vie et abandonné sa famille méritait-il ne serait-ce qu’une once de bienveillance ?

"Je te remercie, mais j’ai d’autres projets."

C’était en prononçant ses mots que je réalisai l’étendue de mon égarement. Ma voix était vide de toute intonation et le son semblait bourdonner à mes oreilles. Un voile gris s’était levé sur toutes les couleurs de notre jardin et je déambulai finalement comme une âme égarée en son cimetière. Je ne pouvais pas être seul, non, je ne voulais pas être seul.

"Tu veux bien m’accompagner dehors ?"

Mes yeux s’étaient fait suppliants alors que je joignais mes deux mains. Misérable jusqu’au bout des ongles, j’avais craint qu’elle ne me barre la route et m’oblige à retourner dans la fosse aux lions. Peut-être avait-ce été son intention d’ailleurs, pour autant, lorsque j’avais commencé à escalader le large tronc, elle ne m’avait pas retenu. D’un bond, je me retrouvais dehors, libre enfin. Du moins l’avais-je espéré. Je me savais bien naïf, mais j’avais espéré que le simple fait de dépasser cette clôture allégerait d’un centième les tourments de mon cœur. La réalité, encore et toujours, s’avérait bien plus fade que la fiction.

J’inspirai et expirai longuement, lentement et pourtant je ne parvenais pas à m’apaiser. Mon souffle se fit plus court et je crus le perdre pour toujours. Qu’était-ce que cette sorcellerie ? Inquiet, je partis sans me retourner vers les ruelles pleines de vie du village. Espérant secrètement que Mitsuha me suivrait dans ma fuite.
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Kaminari Isasu
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Kaminari Isasu


Call of silence


Feat: Mitsuha / Fubuki / La dépression



"Pourquoi je suis là, moi ?"

Isasu savait que son camarade n'allait pas bien, la nurserie avait été un épisode bien assez représentatif de son état : Partir en disant que son père était à l'hôpital, laissant en plan et Zhang et Isasu. Une sale histoire que le blond n'avait pas développé, aillant ses propres problèmes à gérer... Tout était chamboulé dans sa vie, notamment par la révélation de ses parents et son nouveau questionnement sur sa vie. Il avait dû se focaliser sur autre chose pour ne pas céder à un nouvel épisode dépressif. Alors, il avait fureté : Cherchant des informations sur le contexte familial des Naïbu, le genin avait vite appris la nouvelle.

"Merde." C'était une bonne représentation de ce qu'il s'était dit en voyant que le père de la tête de glaçon avait passé l'arme à gauche. Une certaine empathie s'était installé chez le jeune homme, il n'imaginait pas perdre son père, mais la sensation qu'il éprouvait juste en pensant à ça ne le rendait que plus compatissant avec son camarade. Ils avaient tué, ensemble, mais la mort d'un proche avait un goût différent.

Une saveur de tristesse, atroce torture de la perte de contrôle... Enfin, on ne perdait pas ce qu'on avait jamais eu. Il y avait des choses où l'emprise était nulle. Il fallait faire avec, sans autre option. Soupirant, le blond se demanda quelle était la suite : L'enterrement, sans doute. Devait-il venir ? Il ne connaissait pas le géniteur de Fubuki, pour autant il connaissait son camarade. Les deux étaient dans la même équipe, cela créait un lien, même réduit. De plus, l'utilisateur de Ranton se sentait redevable pour la mission à la nurserie : Le Naïbu avait pensé à lui, ce qui l'avait sorti de sa torpeur.

"Non, bien sûr qu'il faut que j'aille le voir."

Enfilant ses vêtements les plus sobres, il partit de la maison sans jeter un regard à ses parents... La roue avait tourné, c'était lui qui en voulait aux siens dorénavant. Un mensonge, qui avait gonflé avec les années et le silence. L'hypocrisie avait touché plus prés qu'il ne l'avait imaginé. Serrant les dents, le genin claqua la porte pour s'en aller le plus vite possible de cette poche de pus qui menaçait d'éclater.

Il ne voulait pas qu'ils meurent, mais leur existence était pour l'instant douloureuse à son oreille. C'était le triste paradoxe : Il les aimait et cette trahison n'était que plus terrible. Il était lui et les deux Kaminari avaient caché ce fait, à leur fils, à leurs fils !

"Mes pauvres frères." Dorénavant, il était complice de la mascarade.

D'une démarche morne, il alla vers le lieu de recueillement espérant se mettre au côté du jeune shinobi pour l'accompagner... Mais devant le regroupement des têtes blanches, en vêtements sombres, il renâcla à se mélanger avec eux. Leur peine n'était pas la sienne, il n'osa ainsi pas pénétrer dans les lieux pour trouver Fubuki, préférant l'attendre. Lâchement, Isasu pensait que laisser le Naïbu se recueillir seul, avec les siens, ne pouvait être qu'une mauvaise idée.

La vie faisait bien son jeu, car très vite, alors que le Kaminari était assis sur une marche, patientant en stressant, sa jambe tressautant sous le tempo de ses pensées, un petit impact le surpris prés de la clôture du cimetière. Qui donc ? Se retournant rapidement, il observa Fubuki sortir pour courir dans les ruelles... Enfin, c'était un fantôme qui fuyait, reconnaissable par ses mèches.

- Eh merde. Le genin n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, mais en partant de chez lui il n'avait pas imaginé devoir faire la course avec son camarade. Ses vêtements n'étaient pas adaptés à ce type d'exercice. "Pas parce que ton père est mort que tu dois m'emmerder, hein ?"

Parole arrogante et égoïste qu'il regretta en commençant à courir. Comment aurait-il réagi, lui, devant la dépouille d'un de ses parents ? La honte l'emplit, comme une certaine lassitude. Isasu était, malgré tout, un sacré trou du cul. Ce côté aussi, il devait l'arranger. Augmentant la cadence pour réduire la distance, il parut distinguer derrière lui une autre ombre, rouge vive cette fois. Il n'était pas le seul à traquer le fuyard ?

C'était dur de suivre le genin : sa taille et la foule faisait que le blond crut le perdre plusieurs fois, mais en passant les plus grands groupes il arrivait toujours à distinguer un mouvement rapide et l'éclat d'une ou deux mèches. "Il mériterait un ou deux éclairs dans le cul." Souriant tristement devant cette pensée, il se ravisa pour continuer à lui courir après. Il allait bien finir par s'arrêter. Dans le doute, au cas où le genin s'avérait être plus endurant que cette broque de Isasu, il prit quand même une ou deux inspirations pour hurler :

- EH FUBUKI ! ARRETE DE COURIR, JE SUIS PAS HABILLE POUR TE SUIVRE ! Il aurait pu dire mille choses, moins agréables, mais préféra celle-ci, presque marrante.

Un trou du cul, mais pas dénué de tact.

Sphinx. Yukio 021

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Uzumaki Mitsuha
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Uzumaki Mitsuha
« Fubuki ! »

Le garçon fuyait, se précipitait. Il avait dit qu’il avait d’autres projets … Qu’est-ce que cela signifiait ? S’éloignerait-il de cette réalité douloureuse en détournant le dos ? S’enfermerait-il dans une bulle pour tenter d’échapper à la douleur ? Mitsuha ignorait tout de la signification des paroles de Fubuki, mais elle savait qu’elle ne pouvait se permettre de le laisser seul. Et puis, il lui avait demandé de l’accompagner. Les yeux du garçon des neiges étaient presque un appel à l’aide, suppliant alors qu’il joignait ses mains … La rousse avait voulu lui gifler ces misérables mains : jamais ô grand jamais Fubuki aurait à supplier pour quoique ce soit. Ni auprès d’elle, ni auprès de qui que ce soit. Pour l’heure, l’Uzumaki voulait réchauffer ce cœur froid, qu’il ne sombre pas dans les ténèbres de la nuit, le soutenir du mieux qu’elle pouvait. Mais c’était à peine si elle arrivait à toucher l’âme du plus jeune. Mitsuha le suivit après à peine quelques secondes, se précipitant à sa suite.

Il avait le souffle coupé, il souffrait. Fubuki, le garçon qui avait pris le temps d’enseigner à la tête de linotte qu’elle était une technique, le garçon qui lui avait serré la main, qui avait accepté de réaliser une mission avec elle, qui s’était fait punir à cause d’une de ses bêtises à elle … Pourquoi est-ce que le monde était si injuste ? Le Naïbu avait le souffle lourd, le regard perdu, et Mitsuha se précipita, levant les bras avant de lui enserrer les épaules doucement. Elle posa sa joue contre son épaule et serra le garçon contre lui, tentant de contenir son propre tremblement.

« Je suis là. »

Elle l’avait suivi. Elle lui avait obéit. Elle ne le laisserait pas seul. Mitsuha redressa légèrement la tête en entendant la voix juvénile du dernier Kaminari. Isasu. La petite rousse le regarda longuement, la lèvre tremblante et le suppliant du regard de l’aider. Lui. Pas elle.

« Isasu … »

Doucement, elle relâcha sa prise sur le garçon, laissant ses mains glisser pour lui serrer le poignet, comme pour éviter de le perdre dans les méandres de ce monde, mais pour aussi le retenir ici-bas, dans cette réalité. La vue du blond soulagea quelques peu la petite rouquine : ils seraient deux à aider Fubuki à porter le dur fardeau qui s’écrasait sur ses épaules. Du moins elle l’espérait : ce n’était guère le jour pour une joute verbale comme ils en avaient le secret. Non. Elle avait confiance en Isasu … Et au vue de son accoutrement, lui aussi était venue pour rendre les derniers hommages au père de son coéquipier. Mitsuha retourna son attention sur le jeune endeuillé avant de lui offrir un maigre sourire qui se voulait rassurant.

« Tout va bien Fubuki. T’es pas seul. » que fallait-il dire dans ces moments-là ? « Tout va bien. Tu ne seras pas seul pour affronter tout ça. On se tiendra tous les deux à tes côtés quoiqu’il arrive, jusqu’au bout. Pas vrai, Isasu ? »

Pleine d’espoir, elle supplia silencieusement le Kaminari de la soutenir. L’Uzumaki ignorait les raisons de la fuite du blanc mais elle pensait savoir une chose : Fubuki s’en voudrait toute sa vie s’il ne profitait pas de cette dernière journée pour être avec son père. Aussi malheureux que cela soit. Quand se reverraient-ils ? Dans l’haut delà ? Cet haut-delà existait-il seulement ? Ou était-il un conte que l’on narrait pour soulager le cœur de la perte d’une partie de soi. Caressant la peau du pouce, Mitsuha tentait d’apaiser sa propre respiration. Qu’est-ce que des enfants pouvaient faire face à l’inconnue de la Mort et à ce gouffre gigantesque qui se présentait devant eux ?

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Naïbu Fubuki
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Naïbu Fubuki


Call of silence

J’avais couru jusqu’à en perdre haleine. Au fond, j’ignorais ce que je pouvais fuir, j’ignorais même que je fuyais. Ce n’était plus réellement moi qui agissais, mais mon corps. Indépendant de ma volonté, il avait jusqu’ici airé sans but. Mimant les activités quotidiennes que je lui intimais d’ordinaire. Privé de mon cerveau, il s’était retrouvé acculé et n’avait trouvé d’autres solutions que cette fuite à toutes jambes. Moi pendant ce temps ? J’étais absent. Retranché au plus profond de moi-même, j’étais pareil à un chaton se recroquevillant sur lui-même tout au fond d’une panière. Je ne voulais rien, ne voulais voir personne, ne souhaitais plus rien voir, plus rien ressentir. Pourtant, comme si mon corps savait mieux que moi ce qui pouvait lui être nécessaire. Je l’avais observé invitant mes camarades à me poursuivre dans la cité.

Nous avions traversé les ruelles bondées, passé sans un arrêt devant divers magasins qui proposaient toutes sortes de richesses. En écho lointain et informe, nous pouvions capter quelques bribes de conversation. Une femme vantait les mérites de son garçon, un homme se plaignait de son dos, un enfant rigolai à une blague… Au fumet de poisson ambiant je devinais que nous approchions du port. Les effluves iodés ne manquèrent pas de m’arracher une grimace. Comment pouvions nous proclamer la richesse de notre ville, quand l’espace le plus vital de notre puissant village puait de telle manière ? Sans discontinuer nous avions progressé jusqu’à entrevoir au loin les premiers arbres, pointant au-dessus de la muraille. J’avais passé cette barrière que je m’étais longtemps figuré comme impénétrable. Je ne m’étais guère éloigné bien loin et restais même à vue des gardes en faction. Haletant, à bout de souffle, mon corps s’était finalement résolu à rendre les armes ? Ou bien était-ce bien là qu’il projetait de se rendre dès l’origine ? Une manière d’outrepasser les règles ? Un appel un l’aide ou une contestation ? Du plus profond de mon corps, tapi dans l’ombre, j’observais cela comme une attitude toute nouvelle. Une affirmation, que mon corps criait alors au nez et à la barbe du village.

J’étais un jeune garçon. J’étais un shinobi. J’étais un Uzushin. Mais j’étais libre.

Me retournant j’avais observé que mes camarades n’avaient jusque-là pas perdu ma trace. Peut-être par inquiétude pour ma personne, ou par réel courage. Ils avaient tout comme moi outrepassé les limites en franchissant tout juste les bornes autorisées du village. À cet instant, encore en vue des fières barricades du village nous étions officiellement des hors-la-loi. Je me souviens être resté là, stupéfait de la simplicité avec laquelle je venais de coulisser vers l’incivilité. Il était si complexe d’être un garçon bien éduqué, d’être parfait, alors même qu’il était si simple de rater, d’échouer.

"À quoi bon ? Qui viendra m’accuser ?"

Des mots lâchés à moi-même comme à mes camarades. Je devinais que sans toutes les réflexions qui sous-tendaient ma déclaration, il n’aurait guère de moyen de le comprendre. Comme quoi, mon pauvre corps avait définitivement besoin de moi.

"Désolé de mettre enfuie comme ça. C’est juste que je commençais à étouffer."

Il était sans doute déroutant de voir qu’à l’instant je pouvais sembler me comporter de manière tout à fait normale. M’asseyant sans entrain contre une souche, j’avais continué d’énumérer les raisons qui avaient entrainé mon comportement.

"Puis ce n’est pas comme si mon père méritait d’être honoré. Puis de toute façon toute cette histoire c’est n’importe quoi sérieux. Honorer les morts. Pourquoi faire ? Ce sont les vivants qui sont dans la merde. Lui il se repose pour l’éternité."

Prenant un bâton, j’avais commencé à dessiner machinalement dans la terre retournée par mes propres pas. Pourquoi est-ce que je disais tout ça ? À quoi bon sérieusement ? Ils ne pouvaient pas comprendre. Personne ne le pouvait.

"C’est juste une journée comme les autres. Au fond rien à changer. Je suis toujours un génin. Le village continuera à maltraiter ses aspirants et le pouvoir restera toujours entre les mains d’incompétents."

J’entendis mon propre corps se mettant à vibrer alors que je partais dans un rire aux accents sonnants faux.

"Finalement avec la mort de mon père. Ça fait juste un connard de moins dans le monde."

Comme pour me rattacher à cette déclaration, j’avais intuitivement porté la main sur mes côtes et ma joue. Sur lesquels devaient rester encore quelques ecchymoses. Voilà tout ce qui pouvait me rester d’un père-modèle. Les traces impérissables de sa violence comme seule réaction contre son incompréhension. Incompréhension d’un fils qui n’était pas parfait, qui osait se rebeller, qui ne voulait plus être qu’une simple marionnette.

"Dites. Pourquoi on ne partirait pas hein ? On pourrait s’en aller. Visiter le monde et peut-être même trouver un endroit où le monde serait moins pourri ? On pourrait même le créer ! Une société dans laquelle on protégerait les plus faibles…"

Coupé dans mon élan naïf, réalisant moi même l'impossibilité de mes propos, je restais là, regardant mes deux compères. À quelle sauce allaient-ils me manger hein ?
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Kaminari Isasu
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Call of silence


Feat: Mitsuha / Fubuki / La dépression



- Il... Sort du village ? Renâclant, le pauvre Isasu suivit son acolyte au-delà des limites. Qu'est-ce qui pouvait lui passer par la tête pour viser ainsi les environs verts du Tourbillon ?

Genin était le grade ninja le moins élevé. Lorsqu'il était promu, un ninja commençait à contribuer à l'économie de son village - en étant envoyé en mission rémunérée. Généralement, on leur attribuait des missions de rang D, consistant souvent en travaux d'intérêt général exempts de tout risque, ou, plus rarement, de rang C, un rang au-dessus, impliquant des travaux se rapprochant plus de réelles missions de ninjas, bien qu'impliquant peu de risques. Comme des prisonniers, ils ne pouvaient sortir du village seul... Alors qu'un civil, un marchand par exemple, le pouvait. Le blond avait souvent vu son père faire des allez-retour hors des murs alors qu'il était bloqué par cette loi étrange qui le rendait totalement dépendant du bon vouloir de plus haut gradé et... les Senseïs.

Les pauvres en avaient soupé, des professeurs et des chefs d'équipe... Seule porte de sortie pour vivre la vraie vie de ninja, l'administration de Uzushio avait toujours fait en sorte d'emmerder le plus possible les deux compères. C'était la première fois, aujourd'hui, que le fils de l'orage traversait cette frontière politique seul... Enfin, pas complétement.

La tête de glaçon s'arrêta et une fusée rousse dépassa le pauvre poursuivant qui s'était arrêté pour respirer un coup : Plus endurante, elle avait sauté sur l'occasion pour se coller à Fubuki et lui susurrer qu'il n'était pas seul. "C'est quoi ce bordel ?" Le shinobi ne savait pas le tenant des relations entre les deux, mais il se sentait un peu de trop à cet instant. Correctement habillé, la jeune fille devait être également présente pour l'enterrement. Un peu mal à l'aise, Isasu sursauta quand elle se tourna vers lui pour confirmer ou affirmer un soutien au petit torturé. Arrêtant ses halètements, le jeune garçon mit ses mains dans ses poches alors qu'il se redressait fièrement pour rétorquer quelques mots :

- S'il en a besoin... Oui, j'imagine. Un peu penaud, le genin tourna la tête pour évacuer cette pression psychologique. Il voulait répondre quelque chose, du genre à valoriser le Naïbu, mais les mots lui manquait alors il préférait sous-entendre que le garçon était assez fort pour se passer d'eux.

Le sujet des émotions forte se tourna pour murmurer quelques mots : Qui viendrait l'accuser ? Le blond ne comprit, trop loin sans doute, autant physiquement que mentalement des affres de la conscience de son camarade. "Il parle du village ?" Faisant volte-face, le faux flegmatique regarda les hauts remparts avant de ricaner un peu bêtement.

- C'est... Simple. Dans son dos, Fubuki reprenait un discours plus compréhensible. Il s'excusait de s'être enfuis, si loin. Ensuite, ce fut la cavalcade de propos problématique, surtout le jour d'un enterrement. Celui de son père. Avec le rire tonitruant, le fils de l'orage se retourna d'un coup, surpris et... Mécontent ? Il trouva le pauvre être assis, à dessiner avec une branche. Tu le penses vraiment ? Se rapprochant, Isasu vit bien vite les coups et les contusions qui avaient violacé sur le visage de l'utilisateur de Hyoton.

Pour toute réponse, le garçon continua dans son discours : Quitter le village, trouver ou créer un endroit plus sûr pour les faibles. "C'est nous, les faibles ?" Fronçant les sourcils, le fils de Sanaë et Hiro observa plus attentivement le langage corporel du garçon replié devant lui, pour ensuite lorgner sur la réaction de Mitsuha. "On doit toujours jouer le support émotionnel ?" Soupirant, celui qui s'était foutue dans une sacrée merde fit fi de la loi pour s'asseoir à même le sol devant son camarade, préservant le dessin en le mettant entre eux, comme une relique de l'enfance qui s'envolait.

- Partir, je sais pas, mais pour l'instant, tu as besoin d'une poche de glace. Indiquant la joue de son... ami ? Le fils de l'orage fit un rond avec sa paume, comme une formule magique, imitant un magicien qui créait de la matière aqueuse solide, comme les Naïbu quoi. Si tu veux pas accompagner ton père dans ce dernier voyage, c'est ton droit. Je connais pas votre histoire. Est-ce que refuser de lui rendre cet honneur va être un regret plus tard ? Qui sait ? Moi, je sais pas, j'ai jamais vraiment suivi les règles... Levant la tête vers la dernière genin, le blond ricana. Pour le reste de ton discours, sur le village, ect... Je suis d'accord, mais ne mélangeons pas tout. Ton père, la hiérarchie, c'est deux choses différentes... Liées, sans doute, mais différentes. Pointant son index vers sa tempe, l'insolent tapota sa peau encore un peu transpirante. Réfléchis à tout ça, essayons de changer le village et si on n'y arrive pas... Eheh, eh bien, il faudra garder la tête froide. Un clin d'œil, presque complice.

Qu'est-ce que cela impliquait ? Déserter ? Le gamin ne le concevait pas, c'était lointain et pourtant cela pouvait être une solution si l'étau était trop serré. "Si je suis malheureux, pourquoi ne pas partir ?" L'incompétence soulignée par la tête de glaçon était flagrante... Rien que le coup de Sanada durant l'entrainement des clones aqueux avait montré l'indécence des hauts-gradés. En public, c'était montrer que le rang justifié toutes les saloperies imaginables. "Sanada m'a fait ramasser de la merde." Du bout de l'index, le genin continua le dessin de Fubuki, ajoutant sa touche personnelle à une œuvre qui, définitivement, devait se faire à deux.

- Tout ça pour dire qu'il faut que tu fasses ce que tu veux, essaie juste de pas le regretter plus tard... Et sinon, tant pis. C'est la vie, on fait des erreurs. Il y a pas... Mort d'homme. La tête baissée, le fils de l'orage s'amusa de son jeu de mot. L'endeuillé venait de traiter son père de connard, son interlocuteur avait bien le droit de jouer avec ça, aussi. Regarde, on vient de dépasser les murs du village, c'est peut-être l'une des bêtises qui va nous coûter le plus cher, mais tant pis. Le doigt plein de terre, Isasu pointa le visage de celui face à lui.

- Rêve mieux. Mieux que l'argent, mieux que le pouvoir, mieux que les deux. Rêve d'être heureux. Le petit avait du mal parfois à ne pas désirer le pouvoir qui rendait fort et intouchable, mais il y avait des choses qui passaient tout de même malgré la carapace. Au fait, toutes mes condoléances, ça se dit dans ce genre de période... Regardant autour de lui, la nature qui appelait à la liberté, avec la prison de Uzushio derrière. On doit dire ça, oui.


Sphinx. Yukio 021

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Uzumaki Mitsuha
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Mitsuha observait ces deux garçons en face d’elle avec un regard nouveau.

La colère, la tristesse, la souffrance semblaient avoir envahis l’âme des deux garçons, quand bien même l’un s’était effondré avant l’autre. La petite rousse avait écouté, apportant son soutien silencieux, son épaule, en assimilant ces maux. Partir. Quitter leur village, loin, pour embrasser une nouvelle destinée, de nouveaux chemins, découvrir de nouveaux horizons et peut-être, juste peut-être, imaginer la beauté d’un monde idéal. Le petit tourbillon était silencieux, les mains contre sa poitrine en regardant les deux genins à tour de rôle. Ils étaient ses semblables, ses frères d’armes, ses compagnons … Pour autant, à cet instant, Mitsuha comprenait qu’elle était bien loin de les connaitre. La plus vieille s’installa à côté de Fubuki, sur cette souche humide et sale, sur cette souche en dehors du village de Uzushio. Glissant ses mains sur ses genoux, la petite demoiselle eut un triste et vague sourire.

« Quitter le village … Quitter ce monde injuste et imparfait hin … » Uzushio était une structure imparfaite, dirigée par des personnes imparfaites … Et pourtant, Mitsuha ne pouvait s’empêcher d’aimer ces terres. « Uzushio est jeune, vous savez. A peine quinze ans … A peine plus âgée que moi. Comme une adolescente, elle se construit, fait des erreurs et tente de s’améliorer. Les enfants d’aujourd’hui seront les adultes de demain. Un jour, Uzushio sera entre vos mains à tous les deux. »

Elle remonta ses mains pour les poser sur ses genoux, les rapprochant de son torse avant de fixer le dessin que les garçons dessinaient ensemble. Mitsuha avait toujours affirmé auprès de Fubuki que ce binôme était destiné à faire de grandes choses et jamais elle n’y avait douté. Même aujourd’hui alors que les barrières du village qui était né sous les efforts de leurs ainés se dressaient derrière Fubuki. La petite rousse eut un rire sans joie.

« Un jour, je vais mourir. Certainement bien avant vous. Je suis explosive, sanguine, je cours après les problèmes et je peine à réfléchir avant d’agir. » C’était un fait. Le travail que Mitsuha avait à faire sur elle-même était immense. « Alors … Alors vous aurez certainement à m’enterrer. Et je sais qu’on est pas les meilleurs amis du monde tous les trois … J’sais aussi qu’c’est pas toujours faciles entre nous. Mais … » Elle ferma les yeux, les serrant. « Egoïstement, j’aimerai que vous soyez tous les deux là pour me dire au revoir … Parce que, dans ce village, les seuls qui comprennent ce que je vis, c’est vous deux. »

D’un revers de manche, elle se frotta discrètement les yeux.

« J’suis pas la plus facile à vivre … J’suis même un peu stupide. Un peu comme ce village. Un peu comme ces adultes … Alors on a besoin de vous deux pour nous améliorer. Et j’ai envie … J’ai envie que pour mon dernier voyage vous veniez sur ma tombe pour me dire honnêtement ce que vous pensiez de moi. Même si c’est des insultes, une dernière raillerie … Parce qu’à la fin, je serai un fragment de votre passé et de votre vie. » Lentement, Mitsuha releva la tête et fixa le garçon en deuil. « Si tu ne veux pas y aller, n’y va pas. Que ce soit pour ton père ou pour moi. Si tu souhaites quitter un jour le village, je te laisserai partir … Fubuki, Isasu, je veux juste que vous réussissiez à vivre, vieux et radotant, sans regret. Mais si tu penses que tu as encore des choses à dire à ton père, des choses que tu veux qu’il sache … Alors on t’accompagnera. »

Oui Isasu, elle ne te donnait pas vraiment le choix à cet instant.

Mitsuha ignorait les croyances de Fubuki, elle ignorait ce que la mort représentait pour lui … Pouvait-elle, la petite Uzumaki, liée avec les siens par les liens invisibles des chaines de leurs âmes, comprendre ce qu’il ressentait ?

« Ou on peut aller jouer un peu dehors avant de rentrer … » elle eut un léger sourire gêné. « De toute façon, on a l’habitude de se faire gueuler dessus. »
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Naïbu Fubuki
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Call of silence

Même moi je pouvais constater à quel point cette conversation pouvait nous dépasser. Des problématiques impropres à la jeunesse. Le devoir, les responsabilités, la pression et la mort… Autant de sujets que des enfants n’auraient jamais dû pouvoir connaître. Mais nous étions des ninjas, condamnés à affronter les pires situations, à nous perdre dans les pires sentiments humains. Si jusqu’ici je m’étais sentis comme à part, seul dans un univers froid et mordant. Je réalisais en écoutant mes camarades, à quel point nous étions tous similaires. Nous vivions tous cette vie impossible. Nous avions tous été projetés en avant dans cet avenir incertain. Isasu à mon grand étonnement, répondit positivement à ma proposition. Lui aussi avait subi l’indifférence des instances régnantes face aux problématiques de leurs jeunes membres. Lui aussi, connaissait la colère froide et déterminée qui m’habitait depuis ce moment fatidique.

Nous étions déjà tous les trois réunis. À l’intérieur d’une cale et remplissant notre devoir. Une erreur, des esprits qui s’échauffent en quelques chamailleries innocentes et nous avions été punis, indistinctement de nos actes et de manière absurde. Le moi du passé avait d’abord tourné sa colère contre mes camarades, mais des heures de réflexion m’avaient amené à revoir mon jugement. Étaient-ils responsables ou était-ce plutôt le résultat de l’éducation malsaine des shinobis ? Un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités avait dit Maitre Zhang. Mais quelles responsabilités avions-nous si ce n’était l’obligation d’obéir aveuglément aux ordres ?

J’étais capable de sculpter la glace à mon avantage, de déchainer les flots, d’entrainer la puissance du vent. Des forces incroyables, pouvant semer mort et destruction certes. Je ne le savais que trop bien. Mais n’étaient ils pas tout aussi capables d’aider ? De soutenir et défendre la vie d’autrui ? Mon eau pouvait permettre d’arroser un champ. Mon vent pouvait souffler au loin un gaz. Ma glace pouvait se faire le bouclier des civils. Je pouvais être un héros et pourtant, on avait cantonné mes capacités à celle d’un mercenaire. Répondant aux ordres et à ses obligations. Un jouet entre les mains d’un homme à lunettes. Absent la majorité du temps, caché dans son bureau.

Même l’intendant, que j’avais tenu un long moment responsable, ne s’avérait être rien de plus qu’une victime. Le village, ses lois, ses ordres, tous provenaient d’un seul homme, Tsuri-kage. Alors que faire ? Fuir. La réponse était maintenant évidente. Je serais traqué peut-être, je serais tué aussi, mais qu’importait. Du haut de mes treize ans, j’essaierais. Car ma tentative de fuite permettrait peut-être de faire bouger les choses. De montrer la voie aux autres génins.

Impassible, je continuais à écouter mes camarades qui s’épanchaient sur les méandres de leurs propres sentiments. Le regard vide, je regardais Mitsuha qui faisait preuve d’une résiliation insupportable. "Un jour je vais mourir", un jour elle serait le jouet trop bousculé qui finirait décapiter. C’était injuste et pourtant, c’était l’avenir commun de chaque shinobi. La colère monta de nouveau en moi alors que mes traits se tiraient devant l’abandon de ma camarade. Je l’avais détesté, je l’avais confronté, mais aujourd’hui elle était une amie, tout comme Isasu. Me relevant j’affrontais leurs regards inquiets. Planté droit comme un piquet je m’apprêtais à sceller ma promesse.

"Personne ne va mourir. Mitsuha ? Isasu ? Un jour on se retrouvera tous les trois et ce jour-là, les choses changeront. Pour le meilleur et pour le pire. "

J’ignorais au fond la portée de mes paroles, rêve enfantin ou froide réalité ? Sans vraiment comprendre le pourquoi du comment, cette simple révélation avait suffi à apaiser pour un temps ma colère et ma peine. C’était donc neutre que je rebroussais chemin vers le village. Je pouvais bien me faire engueuler pour avoir quitté les bornes du village, je m’en contrefichais, mais les deux autres ne l’avaient pas choisi. De quel droit pourrais-je imposer mes choix ? Je n’étais pas un de ses adultes. Dans mon monde, chacun était libre.

"Rentrons."

Le trajet du retour se fit dans le calme. Je marchais simplement, portant mon regard sur tous les détails qui peuplaient la cité, je les avais déjà vu des centaines fois et pourtant ils me parurent tous nouveaux. Il me restait quelque chose à faire avant de pouvoir entamer pleinement ma métamorphose. À la manière de l’eau qui se cristallise sous l’action du froid, il allait falloir à mon tour que je me solidifie. Mes bases se devaient d’être solides. Je ne pouvais pas nier mon passé. Je ne pouvais pas ignorer sa mort.

Aux abords du domaine, j’avais tourné mon regard vers mes deux accompagnateurs. Une moue désolée comme toute excuse pour mon comportement. Nous avions dépassé le stade des mots pensais-je alors. Poussant le portail de fer ouvragé, je pénétrais dans la demeure qui m’avait vu grandir. Ma mère me jeta un rapide coup d’œil, dans lequel je pouvais lire tous les malheurs du monde. Je me rangeais sobrement à ses côtés, alors que devant le cercueil, mon frère tenait un discours.

Il louait l’homme qu’avait été mon père, il louait le combattant, il louait le chef de famille. Ses yeux étaient rougis et des sillons secs reflétaient la lumière du soleil. Il avait dû se laisser aller quelques instants. Je ne pouvais que trop le comprendre, moi-même je sentis la peine remonter inexorablement jusqu’à mes yeux, mais je m’interdis à craquer. Si je ne laissais échapper ne serait-ce qu’une seule goute, ce serait un déluge qui s’abattrait.

Pourquoi ? Pourquoi étais-je si touché par la mort de cet homme aussi bête que méchant ? Cet homme qui n’hésitait pas à mater la rébellion par de grands coups de trique ?  Cet homme qui m’avait vu grandir… Des images éparses me revenaient en mémoire en suivant les souvenirs évoqués par Yuki. La plage, nos voyages dans le nord, terre de nos ancêtres et cette fois également ou nous nous étions tous rendu au festival d’Amanogawa… Autant de souvenir heureux que j’avais pourtant occulté de ma mémoire. Je restais donc là, hébété par la révélation et voletant à travers mon passé. Quand mon corps retrouva son enveloppe, tous les regards étaient tournés vers moi. Je pleurais. Mon corps était parcouru par des toussotements et je peinais à retenir des bruits de gorge atroces. J’ignorais si mes camarades se trouvaient encore à mes côtés pourtant je sentis une main ferme étreindre la mienne. Le contact était chaud, rassurant et me permit de rester debout. Me gorgeant de cette énergie j’avais quitté ma place et m’étais avancé vers mon père. Je me rappellerais sans doute toute ma vie du choc violent à sa vision, blanc, immobile, apaisé. La mort semblait s’être emparée de lui alors qu’il souriait. Je plantais sur lui mon regard troublé par les vagues salées qui coulaient maintenant sans discontinuer. Pinçant mes lèvres et goutant par la même occasion au mélange infect de mes fluides, je n’arrivais plus à détacher mes yeux de ce visage sereins.

"Papa. "

Une voix chevrotante, dans laquelle perçait le doute. Mon père était-il bien ce personnage étrange et calme ? Je peinais à le croire et pourtant en savait la réponse. Abandonnant toute réserve, je laissais mon corps retomber et me collais contre son buste.

"Je suis désolé."

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