Se méfier de l’eau qui dort [ PV : Masamune Sanada]

Se méfier de l’eau qui dort

Le village d'Uzushiogakure ne dort jamais vraiment. Surtout pas dans le quartier du port, qui jouxte l'habitation de Sanada. Celui-ci a du temps libre dernièrement et compte bien l'utiliser pour améliorer son art du combat.

Après son premier calumet rituel et sa toilette, il se dirige donc vers les terrains d'entraînement autour de l'académie. Malgré l'heure matinale, un bon nombre de shinobi s'entraînent déjà. Sur le premier grand terrain, le dénommé Zhang semble donner un cours de genjutsu. Plusieurs élèves sont en effet en train de se battre contre des ennemis invisibles sous les hurlements de rire de leurs camarades.

L'art des illusions peut être le plus grand des dangers. Pour Sanada, c'est la manière la plus pragmatique de se battre. Pourquoi s'attaquer à l'instrument quand on peut manipuler le marionnettiste ? Le corps, sans l'esprit, ne peut être qu'une coquille vide. Malheureusement pour lui, ce n'est pas la voie que les dieux ont choisie pour lui.

Le chunnin longe la barrière qui délimitait le terrain pour arriver devant un duel énergique. Un Fuma armé du shuriken qui fait la fierté de son clan était en train d'affronter un Miyamoto armé d'une lance. Captivé, Sanada regarde un moment les deux ninjas virevoltés dans un torrent de larmes et de techniques inconnues du jeune homme.
Enfin, tout au bout, il aperçoit un homme qui semble s'échauffer seul. Même de loin, Sanada reconnaît la chevelure de Shawa Shiroi, un jonin qu'il a croisé, mais qu'il ne connaît pas personnellement. Pourtant, la réputation du shinobi n'ést plus à faire et il s'impose comme l'un des plus redoutables utilisateurs du suiton dans le village. L'un des plus tempétueux aussi.
Sanada a un sourire derrière le nuage de fumée qui s'échappe de sa bouche. Les dieux proposent un partenaire de taille pour l'entraînement. Sans attendre, il se dirige vers lui.

- Hé ! Sanada, on s'est déjà croisé plusieurs fois. Dit-il en s'inclinant légèrement. Je sais que tu es un maître du suiton, et je dois dire que je travaille moi-même sur cet élément pour améliorer mon art martial.

Regardant tout autour de lui, il enchaîne.

- Je doute qu'on soit dans le meilleur endroit pour pouvoir nous entraîner au suiton, faudrait pas noyer les autres. Je te propose donc une petite virée sur mon bateau pour atteindre le large. Là, on pourra jauger notre force face à un shinobi inconnu, ce qui est rare au village. Le perdant enseigne une technique à l'autre .

D'un air de défi, Sanada quitte le terrain pour se diriger vers le port. Il sait que Shiroi est un combattant accompli. Il ne va sans doute pas refuser.

Sur le bateau, il reprend la parole.

- J'ai été l'élève d'Omura Mifuyu, c'est pour ça que je ne traînais pas trop à l'académie. Tu es souvent en voyage ou tu habites loin du port ? Parce que je ne t'ai jamais vraiment beaucoup croisé. Dit-il pour combler les silences.

Dans les couloirs de l'académie, on décrit souvent Shiroi comme un besogneux qui aime l'entraînement. Force de la nature, il a un tempérament de feu qui jure avec sa matrise, réputée grande, du suiton.

Mais Sanada a lui aussi bien évolué et les coups de colère d'un jounin ne lui font pas plus peur que cela. De plus, il se doit de suivre les enseignements de la Sorcière, même s'il s'est extirpé de son ombre depuis la greffe animale. La règle numéro une de la Harpie concernant les entraînements est simple. Il faut toujours pousser l'effort jusqu'au bout. Se battre sans retenir ses coups et si possible, contre quelqu'un de plus fort.

À près d'un mille de la cité, Sanada abaisse les deux voiles de l'Atarashi et se relève.

Il enlève sa cape et invite Shiroi à le suivre alors qu'il enclenche la technique de marcher sur l'eau pour être à l'aise.

- Voyons voir si ta réputation est à la hauteur du réel. Dit Sanada avec un sourire.

Récapitulatif combat:

Se méfier de l’eau qui dort

En regardant le clone du shinobi, Sanada ne peut s’empêcher d’avoir un sourire. Ce Shawa Shiroi, aussi réputé qu’il est au village, semble sous-estimer grandement la maîtrise du suiton du jeune homme. Si cela part sans doute d’une bonne intention de la part du ninja, ce n’est pas la compréhension qu’en a Sanada, souvent guidé par une arrogance aussi tenace que la foi qui l’anime.

Après tout, lui aussi est un non-clanique. Lui aussi a dû prouver sa valeur d’abord à l’académie, puis ensuite durant l’examen chuunin, pour enfin devenir un ninja accompli remplissant les missions qu’on lui donne. Pourtant, dans le regard biaisé du soldat des Cinq, la proposition de Shawa de battre son clone sonne comme le symbole du manque de considération dont il est victime selon lui.
Rangeant son calumet, Sanada compose des mudras qui ressemblaient fortement à ceux que Shiroi vient d'exécuter, en un peu plus complexe.

Des remous provoqués par ses quelques pas, des clones aqueux jaillissent, leurs visages paralysés dans une sorte de sourire niais.

- Le clone aqueux est une technique de base. Quand je parlais d’entraînement, je ne demandais pas une leçon, mais un partenariat.

Sanada plaçe une main devant sa bouche et laisse un geyser viser le clone de son supérieur hiérarchique.

Avec un sourire, il repend son calumet en main et tire une longue latte. La fumée blanche s'échappae lentement pour rejoindre les nuages blancs qui parsèment le ciel azur.

- À toi maintenant de me montrer ce que tu vaux. Dit Sanada d’un air enjoué. Tu vois, je te donne une tâche un peu plus ardue que la tienne. Je pense qu’on gagnera du temps. Autant se présenter tout de suite et sans fioriture, n’est-ce pas ? Dit-il en pointant le shinobi de son calumet.

Une seconde plus tard, les trois clones de Sanada se jettent sur le maître de l’eau.
S’ils sont tous identiques, la bordure colorée de leurs capuches permet de les distinguer les uns des autres.

Celui qui a la couleur rouge fonçe ainsi directement sur Shiroi, provoquant une gerbe d’eau derrière ses pas pressés.
Le Sanada à la capuche verte, lui, semble vouloir faire le tour de son adversaire. À quelques mètres, sa course en courbe semble vouloir atteindre le flanc droit de son adversaire.
Le dernier clone est resté près du Sanada originel qui fume toujours. La copie aqueuse a la tête penchée si bien qu’on ne voit que le tissu jaune qui masque sa chevelure pleine de perle et autres nattes tressées. À une allure plutôt tranquille, il est en train de composer des mudras.

- Je suis certain que le fameux Shawa Shiroi ne fera qu’une bouchée de ces clones aqueux. En attendant, je vais admirer le spectacle.


Touché au vif par l’exercice enfantin de son adversaire, Sanada veut maintenant lui rendre la monnaie de sa pièce en attendant tranquillement l’élimination de ses clones pendant qu’il fume et se restaure.

Le clone qui est resté près de lui regarde furtivement son créateur en continuant ses mudras.

- Je ne crois pas qu’il voulait t’insulter, tu sais. Regarde-toi, on dirait Mifuyu.

- Ferme-là et obéis. Dit Sanada, bien décidé à réparer un affront qui n'existe que dans sa tête.

Récapitulatif combat:

Se méfier de l’eau qui dort

Shiroi est un ninja accompli, sa réponse ne tarde pas. Avant même que les clones aient pu l’approcher, le shinobi sculpte la matière aqueuse par sa volonté. En quelques instants, un corps long et musculeux émerge. La forme serpentine prend de la hauteur et de la matière. Des yeux perçants apparaissent, enfin, une gueule béante, aussi large que l’entrée d’un temple.

L’incarnation chakratique attaque le premier clone puis d’un mouvement vif, tourne vers le deuxième clone qui a daigné s’approcher.

Le dragon aqueux fixe enfin le dernier clone à côté de l’original. Sanada ne connaît que trop bien cette technique. Le dragon est une des émanations les plus puissantes du suiton. Capable de blesser très grièvement le plus aguerri des ninjas mais aussi de ravager totalement un paysage. Sous la force des flots incarnés dans l’animal de chakra, les arbres sont arrachés avec une violence inouïe. Seuls quelques petits roseaux, faibles, mais souples, résistent à la colère de la création de Shiroi.

Dès la formation du dragon, Sanada a rangé sa pipe. Enfin, l’uzujin le prend au sérieux.

- Hé, je te conseille d'esquiver ! Sinon, tu risques de finir noyer, c'est un conseil ! Crie Shiroi pour tenter de couvrir le vrombissement que provoquent les mouvements ondulatoires de sa création.

Le soldat des Cinq se contente de sourire. Il a, après tout, une relation spéciale avec l'océan, du moins le croit-il. Le don des dieux, le chakra ranton est capable de partiellement contrer la violence des flots comme il peut annihiler la fougue de la foudre. Pour cela, le jeune homme a découvert un arcane, une explosion du ranton qui ne produit pas de vent, mais souffle les éléments.

D’un geste souple, il concentre du chakra éthéré au creux de sa main, une bille se forme. Une bille qui devient une boule. Puis d’un claquement sec, les paumes de sanada se rencontrent en écrasant la concentration de chakra.

La technique ne provoque aucun remous, aucune illustration visuelle de sa réussite. Pourtant, une seconde plus tard, le dragon se liquéfie littéralement, retombant tel une cascade dans sur l’herbe déjà inondée.
Les ennuis de Sanada ne sont pas pour autant terminés. Shiroi vient de lancer une autre technique suiton. Les mudras étaient trop rapides pour que Sanada puisse bien les observer, mais à n’en pas douter, il n’a jamais vu cela.

Derrière le jonin, les flots se mettent à s’agiter, une trombe d’eau sort littéralement du ciel pour s'abattre autour du ninja qui semble maintenant être un îlot au milieu d’un lac. Si l’eau n’atteint pas Shiroi, l’évitant par un miracle digne du pouvoir divin, elle entrave particulièrement les mouvements de Sanada. Si la technique n’a pas la force de frappe du dragon aqueux, elle est bien plus dérangeante.

Malgré la marche sur l’eau activée, le soldat des Cinq ne parvient pas à garder son équilibre. Les remous à la surface sont si anarchiques que garder des appuis solides est une chose purement impossible. Impressionné, Sanada ne peut que se laisser emporter par les remous incessants qui forment une barrière autour de son partenaire du jour.

- Voilà qui me semble plus digne du célèbre Shiroi ! Dit Sanada. Je suis très intéressé par cette technique. Mais, avant, je dois te rendre la monnaie de ta pièce !

Debout mais trempé, le soldat des Cinq composa des mudras complexes avant de mettre un doigt sur la commissure des lèvres. Après une immense inspiration qui gonfle son ventre anormalement, il crache un impressionnant volume d’eau qui ne tarde pas à devenir une véritable vague scélérate qui fonce sur Shiroi.

Récapitulatif combat:

Se méfier de l’eau qui dort

Le soldat des Cinq écoute son partenaire. Son ton est aussi léger et amical qu’au début. Malgré l’excès de zèle de Sanada, Shiroi ne semble pas être le genre de personne dont l’humeur est influencée par autrui. Devant une telle bonne volonté, Sanada se sent quelque peu idiot. Il sourit donc en sortant son calumet et son herbe, heureusement dans une sacoche étanche, et allume la pipe tout en essorant sa cape.

- Cela me semble être un bon compromis. Une technique contre une autre technique. On est Uzujins ou on ne l’est pas ! Dit-il en souriant pour tenter de désamorcer une situation qui n’avait été explosive que dans son esprit. Laisse-moi commencer.

Il lui montre tout d’abord les mudras à composer plusieurs fois à la suite afin que son homologue mémorise la suite de signes incantatoires. Puis, il fait une nouvelle démonstration de la vague explosive en diminuant quelque peu sa puissance et sa taille pour conserver son énergie.

- Le principe est d’envoyer une importante concentration de chakra suiton d’un coup. Il ne faut pas lésiner sur la quantité pour créer une véritable vague digne de ce nom. Je pense que tu as de la réserve, vu ce que tu as envoyé. Je ne connais pas la technique, mais j’ai l’impression que c’est un peu le même flux de chakra qui est monopolisé, mais pas pour le même but.

Mimant la vague, le jeune homme tente d'illustrer ce qu’il entend par là.

- Si ta technique était dirigée vers le sol pour créer des remous déstabilisants, ici il faut plutôt compresser l’eau afin de pouvoir créer de la hauteur et une certaine vitesse. En plus d’être une technique offensive, elle peut aussi servir de moyen de déplacement impromptu durant un combat.

Sanada recommence la technique puis grimpe sur la vague explosive qu’il vient de créer pour montrer ce pan méconnu de la technique. Celle-ci se dirige vers un banc de corail, emportant avec elle Sanada qui crie à Shiroi pour qu’il puisse l’entendre.

- Une magnifique entrée en matière pour ceux qui aiment le corps-à-corps. C’est pas mon cas !

Une fois la vague brisée sur le récif. Le jeune homme se retrouve à plusieurs dizaines de mètres de la petite plage, au milieu de l’océan. Conscient qu’il se doit de conserver son chakra pour montrer la technique au cas où, il revient à pied jusqu'à Shiroi qui continue de s'exercer.

- Faudrait inventer une autre technique pour avancer un peu plus vite sur l’eau. J’ai lu un truc une fois à propos d’un requin aqueux qui peut servir à assaillir son adversaire plus vite comme la vague explosive. Mais je connais pas encore cette technique.

La fainéantise parlant, le jeune homme s’assied pour savourer l’eau de coco fraîche qu’il conserve dans une outre en peau de tortue. Il laisse le dénommé Shiroi tenter de lancer une vague explosive digne de ce nom. Si Sanada prend autant ses aises, c’est qu’il sait d'ores et déjà que cela prendra un peu plus qu’une journée à son partenaire pour parfaitement maîtriser la technique.
Les techniques les plus complexes requièrent du temps, de la patience et du dévouement pour pouvoir être domptées.

Pour autant, Shiroi est un ninja reconnu du village. Nul doute qu’il maîtrisera les secrets de la vague explosive bien plus rapidement que Sanada l’a fait.

- Je fais une petite sieste, tâche de garder ton slip kangourou pendant tout l'entraînement, j’ai pas envie de faire un cauchemar au moment même où je vais me réveiller. Dit Sanada en tirant sa capuche afin qu’elle lui couvre entièrement le regard.

Technique à enseigner: