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Retour aux sources (chaudes) - ft Hyuga Chōko

Fûma Shigeru
Fûma Shigeru
Uzushio no Jonin
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Fûma Shigeru
Technique concernée par l'entraînement :

Retour aux sources (chaudes)


Les bains mixtes de Konoha étaient sans doute aucun l’une des infrastructures les plus populaires de tout le village. Il n’y avait pas grand monde au sein du village caché des feuilles qui ne s’y était pas rendu au moins une fois pour profiter des propriétés thérapeutiques et relaxantes de l’eau de ces sources chaudes ; d’après les rumeurs qui avaient atteint les oreilles d’Uchiha Shishio, il était si agréable de se plonger dans ces bains et de s’y reposer qu’on avait l’impression de fondre, de ne faire plus qu’un avec l’eau fumante. Lui-même n’en savait pas grand-chose ; particulièrement mal à l’aise à l’idée d’être vu dans son plus simple appareil par d’autres personnes, il était l’un des derniers irréductibles Konohajin à continuer à éviter cette attraction particulièrement populaire. Il y avait mis les pieds, cependant – une fois. Lorsqu’il passa la porte des bains, ce jour-là, il était tout sauf certain qu’on le laisserait passer ; après tout, son dernier passage avait été plus que mouvementé. Pourtant, l’hôtesse d’accueil ne prêta pas la moindre attention à son passage ; il s’en réjouit intérieurement : expliquer la raison de sa présence en plein milieu d’après-midi, un jour de semaine, à l’heure à laquelle les bains étaient complètement déserts, aurait été un peu délicat.

Depuis sa sortie de l’hôpital de Konoha, une semaine plus tôt, Shishio avait pris la décision de contester ses limites et de mettre tous les moyens à sa disposition pour devenir un ninja décent. Il avait un chemin conséquent à parcourir et la conscience de son retard sur ses coéquipiers pesait sur sa conséquence avec la subtilité d’une enclume ; cependant, pour faire honneur à sa professeure, il ne pouvait plus se laisser décourager par des obstacles aussi futiles. Très rapidement, il était allé chercher de l’aide du côté d’Akira, son cousin germain, afin d’élargir son éventail de techniques. Le garçon avait de graves lacunes sur ce plan – il manquait à son arsenal des compétences qui étaient pourtant des plus basiques pour un ninja, plus encore pour un Uchiha. Et si Akira pouvait l’aider à fortifier sa résistance aux illusions ou lui donner quelques conseils sur le combat au corps à corps, rien de tout cela ne serait suffisant si Shishio laissait un changement de terrain le bloquer complètement. Aussi, dans un éclair de lucidité, le garçon à l’éventail avait décidé d’apprendre à marcher sur l’eau.
Dans des bains publics.
Qu’est-ce qui pourrait bien mal se passer, n’est-ce pas ?

Après tout, la dernière fois qu’il avait mis les pieds dans cet établissement, il n’avait que failli se faire tailler en pièces par un pervers déguisé en porc venu voler des sous-vêtements et prêt à le réduire en charpie pour s’emparer d’une culotte. Une après-midi tout à fait banale en perspective ; un combat ridiculement acharné contre un littéral porc dans des bains publics pour protéger les sous-vêtements des femmes de Konoha, conclu par lesdites femmes qui tentaient de les lapider tous deux à coup de seaux d’eau froide, de brosses dures et de savonnettes. Le Genin n’était pas certain de ce qui était arrivé à Inotaro après leur affrontement ; il s’était contenté de livrer le voleur aux autorités compétentes, mais il lui semblait peu probable que le vol de culottes soit passible d’une peine trop lourde – après un an, il était probable que le pervers soit de retour dans les rues de Konoha. Shishio ne pouvait qu’espérer qu’il s’était rangé – c’était un gâchis monstre qu’un type aussi rapide que lui ait dédié ses capacités au larcin de bas étage.

Vêtu d’un survêtement sombre aux couleurs de Konoha – même s’il semblait être seul dans les bains publics, il n’était pas prêt à prendre le risque d’exposer son corps et particulièrement les cicatrices de son torse – Shishio entra dans la salle principale du site. Un grand bassin trônait au centre de celle-ci, sa vapeur s’élevant lentement vers le ciel ; tout autour, des palissades de bois délimitaient la zone d’autres bassins auxiliaires. Tout le long de l’eau, le sol dallé de pierre était parsemé de multiples « chaises » - de simples assises de pierre surélevées par rapport au sol - et seaux d’eau froide, permettant aux clients de se savonner à leur guise avant de retourner dans le bain en lui-même. Déposant son sac à dos à côté de lui, Shishio s’installa sur l’une de ces chaises de pierre et en sortir le rouleau qu’il avait emmené avec lui : un ouvrage théorique simple au possible, censé expliquer à tout ninja intéressé comment marcher sur l’eau.

« D’abord je passe mon chakra dans mes pieds, comme pour marcher sur un arbre… » Marmonna-t-il pour lui-même, « puis je lui inculque le même… Mouvement… Que le courant de l’eau. Aaah, ça a l’air compliqué, ça… »

Sentant l’échec en approche, Shishio se glissa lentement vers le bassin, mobilisant toute sa concentration avant d’y poser un pied. L’eau relativement immobile du bassin rendrait l’exercice plus facile – du moins, c’était ce qu’il pensait, jusqu’à ce qu’il lève la tête et voie une silhouette entrer dans les bains.

« … Chōko ? »

Le nom quitta à peine ses lèvres qu’il fut suivi par un grand bruit d’eau, marquant la chute de Shishio au travers de la surface.

Feat.
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“Le rire n'est pas un ennemi de l'apprentissage.*”


[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

Les bains mixtes de Konoha… Un arrêt incontournable pour tous les voyageurs de passage dans notre radieux village, même si ces derniers temps les locaux ne les fréquentaient plus aussi souvent que d’ordinaire. En partie à cause des récents évènements qui y étaient survenus. On racontait que des types pas nets y rôdaient, et les mères préféraient dissuader leur progéniture de fréquenter ces lieux. Evidemment, ma mère comptait, en tête de liste et de loin, parmi celles-ci. De toute manière, depuis le temps, j’avais appris à connaître mes limites et j’avais conscience de ne pas jouir d’une grande résistance une fois plongée dans une eau bouillante. Plus celle-ci était chaude, et plus le risque que je fasse un malaise grimpait en flèche… Si bien qu’il m’arrivait, que très rarement, de me rendre aux bains publics de Konohagakure. Peut-être une fois par mois, si possible durant les périodes scolaires, et surtout pendant les heures creuses. Celles durant lesquelles on risquait davantage de croiser les petits vieux du coin, plutôt qu’un détraqué sexuel.
C’était en suivant ma logique habituelle que je me rendais aux fameux bains mixtes, aujourd’hui. L’équipe n°4, mon équipe, était de repos, car nous venions tout juste de boucler une mission. Présentement, nous étions au beau milieu de la semaine, par un bel après-midi : autrement dit le moment idéal pour s’éviter les gamins qui courent partout autour des bassins. Malgré ma constitution fragile, j’espérais vraiment qu’un petit bain bien chaud réussirait à détendre mes muscles encore endoloris à cause ma dernière mission.

Après ma séance de lecture habituelle du matin, j’avais pris un déjeuner sur le pouce avec ma mère, tout en profitant des doux rayons de cette fin mars. Puis cette dernière s’était s’absentée pour aller ranger le cabanon au fond du jardin et pour en restaurer l’unique fenêtre, branlante depuis plusieurs années. J’avais attendue une bonne heure, passée à procrastiner, gentiment allongée sur la pelouse du jardin, avant d’empaqueter mes affaires pour me rendre aux bains publics. Car, évidemment, il était hors de question que je fasse un choc thermique ou une hydrocution.
Lorsque j’étais arrivée sur place, l’hôtesse d’accueil s’était montrée fort sympathique et m’avait même rassurée en m’assurant que les bains étaient très peu fréquentés depuis ce matin. Après quelques minutes passées à échanger tout un tas de banalités avec elle, j’avais fini par lui fausser compagnie pour rejoindre le vestiaire réservé aux femmes. Je m’y étais changée, troquant mon éternelle tunique noire et mon haori pour une simple serviette éponge, suffisamment large pour me couvrir de la poitrine jusqu’à mi-cuisses. J’avais pris soin de déposer mes effets personnels dans un casier que je pourrais aisément retrouver par la suite. Puis j’avais jeté un coup d’œil aux autres casiers, alignés contre les différents murs de la pièce. La femme de l’accueil n’avait pas menti ! Aucun des casiers ne semblait occupé, à l’exception faite du mien. Voilà une information qui m’arrangeais bien.
Les yeux rivés sur mes pieds pour éviter toute glissade malencontreuse, je longeais les murs jusqu’à rejoindre le grand bain mixte qui s’étendait à l’extérieur, derrière le bâtiment principal. C’était de loin celui que je préférais le plus, pour son ambiance cozy et sa décoration que les gérants des lieux avaient soignés dans les moindres détails, allant jusqu’à incorporer une sorte de petit jardin zen juste à côté du bassin. Lorsque j’arrivais à l’extérieur, à quelques mètres à peine du grand bain, j’inspirais un grand coup pour m’insuffler du courage et pour me décider à lâcher le mur. Au même instant, une voix familière s’éleva devant moi et me pris au dépourvu :

« — … Chōko ? »

Je relevais la tête en écarquillant mes yeux laiteux, pour m’enquérir de la situation. Shishio se tenait en face de moi, de dos, et me lançait un regard plus que troublé par-dessus son épaule. Je ne pris conscience de sa position précaire, au-dessus de la surface calme du bassin, que lorsqu’il perdit l’équilibre et tomba tout habillé dans ce dernier. Une seconde passa, sans que je ne réussisse à bouger le moindre petit doigt, trop abasourdie de le voir là. Puis son visage refit surface et le voir ainsi, les cheveux désordonnés et complètement collés contre son visage, avec sa mine déconfite ; déclencha une montée d’hilarité en moi contre laquelle je ne réussis guère à batailler. Je partis dans un grand rire franc. Au point de devoir me recroqueviller sur moi-même, pour me tenir les côtes.

« — Ahaha ! Bravo ! C’était très réussi messire Uchiha ! »

Essayais-je d’articuler, bon gré mal gré, entre deux fous rires. J’étais partagée entre mon hilarité et la gêne de le trouver ici, compte tenu du seul vêtement que je portais. Pour plus de sécurité néanmoins, je me relevais et pris le soin de dénouer mes cheveux pour y récupérer ma pince en forme de papillon. Je réajustais la serviette autour de ma taille et utilisais ma pince pour la maintenir bien en place. Puis je me dirigeais à pas mesurés vers Shishio, toujours enfoncé dans l’eau jusqu’à mi-buste.

« — Besoin d’un coup de main, peut-être ? »

Je lui proposais, m’accroupissant près de la limite du bassin. Je lui tendis une main pour appuyer mes dires. Aussitôt, un sourire mutin vint ourler mes lèvres.

« — Je crois que pour la concentration, on repassera... Tu es venu t’entraîner ? Seul ? »

Je fis de mon mieux pour rester naturelle, malgré le léger rosissement qui me mordillait les pommettes à cet instant précis. Après tout, ce n’était pas tous les jours que je me retrouvais seule avec un garçon, au beau milieu des bains.

* Citation de Walt Disney.
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Retour aux sources (chaudes)


C’était une sensation très étrange, de tomber dans une eau sur laquelle on marchait auparavant. Shishio n’avait pas vraiment l’impression d’avoir chuté ; un sol, jusqu’ici presque solide, s’était subitement ouvert pour l’engouffrer tout entier d’une seule bouchée. C’était, à vrai dire, une façon très angoissante de percevoir la situation ; pendant une fraction de seconde, le jeune Uchiha aurait pu paniquer. Fort heureusement pour lui cependant, ses pieds touchèrent presque immédiatement le sol de pierre du grand bassin et il n’eut qu’à tendre les jambes pour ramener sa tête au-dessus de la surface. Lui qui avait pour habitude de tenir ses cheveux en arrière pour ne pas gêner sa vision, il avait la tignasse plaquée contre son visage, bloquant presque complètement son œil gauche. Il entendit le rire clair de Chōko résonner dans le bassin et, avec un petit sourire, cracha l’eau chaude qui avait envahi sa bouche en un jet de déception vers la surface. Cherchant à chasser le goût désagréable de l’eau du bain de sa bouche, il mastiqua dans le vide tout en marchant vers le bord du bassin. Il ne put cacher son sourire devant l’hilarité de Chōko – au moins l’un d’eux avait l’air d’apprécier son échec dans sa splendeur comique.

Éloignant ses cheveux de son front pour voir à nouveau, il fut légèrement surpris d’apercevoir la tenue légère de la demoiselle Hyuga. Certes, c’était un appareil tout à fait adapté à l’endroit, mais… Eh bien, la couleur rougissante de ses joues était l’une des principales raisons pour lesquelles il évitait d’ordinaire les bains publics. Au moins, il ne serait pas difficile de prétendre que c’était la chaleur du bain qui teignait ainsi son visage. Évitant de la regarder en face, il s’accrocha à sa main secourable pour se hisser hors de l’eau, s’asseyant sur le sol de pierre un temps avant de se remettre debout, secouant son survêtement pour en essorer autant d’eau que possible. Tournant son regard vers la traîtresse surface qui l’avait avalé dès qu’il avait relâché sa concentration, il hésita un temps avant de répondre à la question de Chōko – après tout, si leur tutrice était parfaitement au courant de ce que Shishio savait et ne savait pas faire, si Kiseki avait sans aucun doute entendu les pires horreurs sur sa personne, la Hyuga, elle, ignorait sans doute encore à quel point le jeune Uchiha était un poids mort pour son équipe. Pour ne pas dire un handicap.

« … Ouais. En théorie, je connais le truc, mais en pratique… Plouf. » Il haussa les épaules, un peu frustré par son propre aveu d’échec. Quel genre de shinobi pouvait être le disciple du Hokage et être incapable de réussir quelque chose d’aussi élémentaire.
« J’ai juste… Enfin, ne pas maîtriser ce genre de techniques, ça peut être un vrai problème en mission. Que ce soit une poursuite ou une fuite, il faut qu’on puisse se déplacer sur autant de terrains que possible. J’imagine même pas à quel point je coulerais vite dans une rivière en crue si je ne tiens même pas sur un bain public. »

S’approchant à nouveau du bord de l’eau, il s’accroupit en face du bassin, posant doucement sa main sur la surface. À défaut de marcher immédiatement dessus, il pouvait au moins commencer par une paume – ce serait plus facile de sentir le courant si sa peau nue était sur l’eau… Et au moins, il ne se casserait pas la figure au premier échec.

« Pour être parfaitement honnête, je ne comprends pas comment on peut faire fluctuer son chakra en permanence pour s’aligner avec le mouvement de l’eau et continuer à bouger. » Parlant plus à lui-même qu’à sa coéquipière, il se mordillait la lèvre inférieure. « Ça demande déjà tellement de concentration, comment est-ce que ça peut devenir… Je sais pas, instinctif ? Automatique ? »

Lentement, il mit de plus en plus de poids sur sa main posée contre la surface de l’eau – et presque aussitôt, elle passa au travers de la surface. Reculant son bras vers lui, il grinça des dents. Si le Shurikenjutsu était le seul domaine dans lequel il avait su développer un semblant de compétence, c’était en grande partie parce que c’était un domaine où il était très facile de voir ce qu’il faisait mal – si son projectile arrivait à droite de la cible, alors il devait lancer plus à gauche. Il était rare qu’il rencontre un mur d’incompréhension comme c’était le cas ici, une frustration qu’il avait encore du mal à gérer. Il se refusait à se dire qu’il en était simplement incapable – il avait une obligation, envers d’autres que lui, à s’acharner – mais les faits n’en étaient pas moins présentés aussi clairement que possible sous ses yeux.

Feat.
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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

L’Uchiha accepta mon offre, et sa main vint agripper la mienne. Je pris soin de plier les genoux tout en basculant le poids de mon corps vers l’arrière, pour pouvoir l’aider à se hisser hors du bassin. Contre toute attente, et même malgré ses vêtements gorgés d’eau, Shishio ne me semblait pas peser aussi lourd que ce à quoi je m’étais préparée. Mes doigts quittèrent les siens dès lors que le genin s’installa sur le rebord du bassin. Je fis un pas en arrière, pour lui laisser de l’espace, tout en refermant mes bras par-dessus ma poitrine pour me dissimuler un peu. Shishio se releva et s’essora d’une façon qui me fit automatiquement hausser un sourcil, mais je me gardais bien de tout commentaire. Je l’écoutais religieusement m’expliquer la situation. Quelque chose subsistait, à travers sa posture et à travers ses gestes, qui trahissait sa frustration. J’ouvris la bouche au moment même où Shishio fit mine de se pencher à nouveau vers l’étendue aqueuse. Il avança une main, effleura la surface du bain avec. Au moins, il a les bons réflexes. C’est déjà ça. Pensais-je en le regardant faire. Puisque qu’il ne se jetait pas à nouveau, les deux pieds en avant, dans l’eau ; je préférais encore garder le silence en l'observant. D'autant plus que, les paroles que mon coéquipier prononça après ça, me laissèrent songeuse.

« — Ça demande déjà tellement de concentration, comment est-ce que ça peut devenir… Je sais pas, instinctif ? Automatique ?
Tu ne peux pas demander à un chevreuil tout juste né de maîtriser la marche dès le premier regard qu’il porte sur le monde… Ça vient avec le temps, avec les essais à répétition. Et en observant les autres faire, aussi. »

Lorsque ses doigts s’enfoncèrent de nouveau à travers l’eau chaude, je mis ma gêne de côté pour aller le rejoindre. Je fis de mon mieux pour m’installer en tailleur, malgré la serviette qui rendait le tout compliqué. Puis, courbant l’échine, mes doigts allèrent chercher le poignet de Shishio pour l’obliger à rester immergé.

« — Tu as les bons réflexes, mais je crois que ce qui te bloque, c’est que tu veux trop bien faire, dès le début. Vide ton esprit. Imagine toi une page blanche. Un renouveau. Puis focalise-toi sur l’eau, sur ta main et sur les sensations qui t’en parviennent. »

Je murmurais, en tentant de débiter à haute voix ce que je croyais faire moi-même lorsque j’avais recours au Suimen Hoko no Gyo.

« — C’est agréable, n’est-ce-pas ? »

Dis-je, songeuse, sans me départir de mon sourire. Mes doigts lâchèrent leur emprise autour de son poignet pour aller voguer un peu plus loin, comme portés par le faible courant que provoquait le roseau en acheminant l’eau jusqu’au bassin.

« — Ressent le courant, même infime, et calque-toi dessus pour faire affluer ton chakra de la même façon. Ou tout du moins, de façon à ne pas entrer en confrontation avec, mais plutôt dans l’optique de l’accompagner. Cherche l’osmose. »

Peu désireuse de lui laisser le temps de me lâcher une remarque acerbe, ou bien même de douter de tout ce que je lui racontait-là ; je mis mes propres conseils à exécution. Je fis un effort pour faire affluer mon chakra jusque dans ma main en un flot régulier. J’essayais d'imaginer mon flux de chakra mentalement, pour pouvoir mieux influencer son mouvement et pour l’obliger à épouser la même ondulation que celle du courant au cœur du bassin. Doucement, comme par effet de répulsion, ma main commença à remonter à la surface sans que j’eu besoin de forcer le mouvement. Bientôt, elle se stabilisa tout à fait, à quelques millimètres au-dessus de l’eau. Seule une fine couche de chakra les séparait.

« — Enfin bon… J’aurais beau dire ce que je veux, je doute d’être une très bonne tutrice. »

Je retirais ma main et me levais en forçant un peu sur mes genoux pour faire disparaître la petite douleur dû à leur contact sur le sol de pierre dures.

« — Pourquoi ne pas avoir demandé à Yurikô-sama ? »

Je me retins de citer Kiseki, car cela me semblait déplacé de ma part. Surtout compte tenu des liens, que j’avais moi-même du mal à tisser avec les membres de mon clan. Je ne pouvais décemment pas faire cet affront à Shishio. Mais pour Yurikô-san, cependant, tout me semblait différent. A vrai dire, elle et Shishio m’avaient toujours donné l’impression d’être proches.

« — Vous vous connaissez depuis longtemps, notre Hokage et toi ? »

Jetais-je, à l’intention de mon coéquipier, sans pour autant le jauger du regard. Je fis un pas vers le bassin, puis fis glisser ma voute plantaire par-dessus la nappe d’eau. Aussitôt mon chakra se stabilisa pour me maintenir au sec. Alors je fis glisser le second de la même façon, et amorçais quelques pas pour m’éloigner vers le milieu du bassin. Je me débrouillais pour faire fluctuer l’intensité de mon chakra jusqu’à en tester les limites. Mon pied droit s’enfonça un peu, je reportais mon poids sur l’autre avant d’inverser leurs rôles. Puis lorsque ce petit jeu ne m’amusa plus, je fis volteface pour regarder Shishio.

« — Mon petit doigt me dit que tu es d’un naturel...à trop te prendre la tête. Lâche prise... On est que tous les deux, après tout. »

Je penchais la tête sur le côté avec un air interrogateur.

« — Tu viens ? »

A nouveau, mes doigts s’élevèrent pour ponctuer ma proposition. Pour lui forcer la main.

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Retour aux sources (chaudes)


Shishio sentit un frisson lui parcourir l’échine quand les doigts de Chōko subitement entourer son poignet. Focalisé comme il était sur le bassin, il n’avait même pas réalisé que sa coéquipière l’avait rejoint se plaçant à ses côtés pour mieux lui expliquer sa propre méthode quand il s’agissait de marcher sur l’eau. Bien malgré lui, le jeune Uchiha leva brièvement la tête pour laisser son regard glisser sur la jeune fille, juste à côté de lui – il était loin d’être habitué à ce qu’une représentante de la gent féminine se tienne aussi proche de lui, et encore moins en ne portant qu’une serviette autour d’elle. Il avala sa salive, presque avec difficulté, avant de se mordre violemment l’intérieur de la joue pour se ramener de force dans le présent. Il s’était traîné jusqu’aux bains publics de Konoha pour apprendre à marcher sur l’eau, pas pour reluquer des adolescentes – et encore moins sa coéquipière, suffisamment généreuse pour le conseiller.

« C’est agréable, n’est-ce pas ?
- O… Ouais… » répondit Shishio, incertain de ce dont il parlait – le mouvement de l’eau, ou les doigts fins autour de sa main ?

« Une page blanche, hein… » Marmonna-t-il pour lui-même aussitôt l’emprise gracile disparue.

Imitant le geste de Chōko, il laissa tremper sa main dans l’eau, fermant les yeux pour mieux se concentrer.
D’abord l’eau s’intima-t-il. Mobilisant aussi peu de force que possible dans son bras, il laissa sa main tremper sous la surface, laissant entièrement aller les mouvements de son poignet au faible courant qui le mouvait. Quand il sentit que son bras commençait enfin à bouger par lui-même, il ouvrit doucement les paupières, observant le va-et-vient pour mieux en compter le rythme. Un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre… Grâce à l’environnement régulé dans lequel il se trouvait, ce rythme était presque parfaitement régulier, lui permettant de le mesurer, de le calculer. Shishio avait toujours apprécié les moments contrôlés, facilement prévisibles – ils avaient quelque chose de rassurants pour lui. Fermant à nouveau les yeux, il tenta de se représenter visuellement ce va-et-vient, ces vaguelettes constantes et régulières. Jusqu’ici, il avait tenté de reproduire avec son chakra le mouvement de l’eau sous lui – mais en le faisant en direct, il avait toujours une seconde de retard et sa posture était plus qu’instable en conséquence. S’il suivait les conseils de Chōko, s’il prenait le temps de ressentir le courant avant de s’aventurer sur la surface de l’eau, il pourrait sans doute plus facilement s’harmoniser avec celui-ci, n’est-ce pas ?
Un, deux, trois, quatre… Lentement, il concentra son chakra dans la paume de sa main, reproduisant le rythme que l’eau avait inculqué à son bras. Un, deux, trois, quatre… Rouvrant les yeux, il ne put retenir une petite exclamation victorieuse en voyant sa main trôner au-dessus de la surface, malgré le poids qu’il y imprimait.

Il perdit vite son sourire en entendant les questions de sa coéquipière. Hésitant un petit peu, il retira sa main avant de lever les yeux tandis qu’elle glissait sur l’eau, s’avançant vers le centre du bassin. Il n’avait plus d’excuse pour regarder ailleurs, à présent. Visiblement mal à l’aise, il se racla la gorge avant de lever la voix.

« Je voulais… J’espérais me prouver que je pouvais y arriver tout seul. Elle m’aide pour d’autres choses, d’autres entraînements… Je ne veux pas que Yurikô-sensei ait la sensation que je me repose entièrement sur elle. Elle est Hokage, à présent, et n’a pas autant de temps à me consacrer qu’auparavant. C’est… » Se mordillant la joue, il marqua une pause avant de finir. « C’est un peu égocentrique de ma part, mais j’ai peur qu’elle se sente coupable de son manque de temps, si je ne peux rien accomplir sans elle. Enfin, même si elle n’est pas là, je ne réussis pas tout seul non plus, alors… »
Il se releva lentement – la seconde question était bien plus facile que la première.
« Ça fait… Un an et quelques mois, maintenant. J’ai rejoint l’équipe 4 en automne, à la fin de l’An 15. Mais je me suis blessé en mission comme le dernier des abrutis il y a presque un an et j’ai passé toute l’année hors-jeu, c’est pour ça que nous venons seulement de commencer à travailler ensemble. »

À peine sa phrase terminée que Shishio se retrouva de nouveau face à la main de Chōko. Elle se tenait au centre du bassin et lui au bord de l’eau, certes, mais elle lui faisait face, une main à nouveau tendue vers lui, pour l’inviter à la prendre. L’espace d’une seconde, il eut envie de décliner l’invitation – quelles étaient les chances qu’il l’atteigne sans se vautrer ? – mais il changea rapidement d’avis. Sautant d’un pied sur l’autre, il se débarrassa rapidement de ses sandales et fit remonter les jambes de son survêtement jusqu’à ses genoux pour dénuder ses pieds et ses tibias puis, joignant ses mains en un mudra unique – la chèvre – et plongea un premier pied dans l’eau chaude. Il ferma les yeux, répétant les étapes qui avaient fonctionné avec sa main et, une bonne quinzaine de secondes plus tard, son pied se tenait au-dessus de la surface.
Il déglutit lentement, tâchant de ne pas perdre sa concentration, et fit de même avec l’autre.

Lentement, les jambes tremblotantes comme un poulain tout juste né, il avança au travers du bain, se rapprochant de Chōko un pas après l’autre. Avec un sourire fragile, il finit par se saisir de sa main, la façon dont il s’y agrippa trahissant son manque d’assurance encore substantiel. Les yeux rivés sur le visage de sa coéquipière, il répondit simplement à l’invitation qu’elle lui avait émise.

« Je suis là. »

Baissant les yeux, il considéra d’un regard ses pieds, toujours fidèlement au-dessus de l’eau. Il n’était pas encore parfaitement stable, mais il parvenait à faire en sorte que la jambe gauche compense les erreurs de la droite et vice-versa. Il aurait été bien incapable de se battre ainsi, mais au moins il pouvait se déplacer – avec un peu de répétition, il finirait par se débrouiller. En tout cas dans les bains publics. L’eau sauvage… Ça nécessiterait un peu de répétition, et sûrement de boire un paquet de tasses.

« … Merci pour tes conseils, Chōko. Je n’y serais pas arrivé sans toi. » Il était visiblement gêné – non seulement Chōko était sa coéquipière, elle était aussi sa cadette. N’était-il pas censé être l’aîné expérimenté et secourable ? « C-comment veux-tu que je te rembourse ma dette, alors ? Je t’invite à déjeuner, ou je t’offre une des bouteilles de lait aromatisé absolument hors de prix qu’ils vendent à l’accueil ? » Se rappelant ce que lui avait dit Akira, quelques soirs plus tôt, il haussa les épaules. « Sinon, si tu veux… Je peux t’apprendre un truc ou deux en lancers de shuriken ? Je suis loin d’être exceptionnel, mais… Disons que c’est un peu mon truc. »


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[ Mars de l'an 17 ] ( thème musical )

« — Tu viens ? »

La main toujours levée dans sa direction, pareil à un appel qui n’aurait guère accepté de refus, je cru pourtant un instant que Shishio allait me faire cet affront. Mais non. Il se déchaussa d’un geste vraisemblablement rodé par l’habitude et mon sourire s’accentua. Puis il remonta son survet’, glissa ses pieds vers l’étendue d’eau, et le voilà enfin décidé à affronter le grand bain. Sa technique était loin d’être parfaite, et de toute manière je n’en aurais jamais attendu autant, puisque le Suimen Hoko no Gyo ne lui était pas familier. Malgré tout, Shishio avait pour lui l’honneur d’essayer, de persévérer, et aussi ce petit je-ne-sais-quoi qui le rendait attendrissant à mes yeux et à cet instant.

Je fis de mon mieux pour ne pas bouger d’un iota, histoire de ne pas faire fluctuer le mouvement régulier et naturel de l'eau. A force de l’étudier comme je le faisais, et puisqu’il se rapprochait invariablement, je pris brusquement conscience de notre différence de taille. Dix bons centimètres devaient nous séparer, au moins. Et encore, je ne suis pas curieuse d’en avoir le cœur net, dès lors qu’il relèvera complètement l’échine. Ses doigts glissèrent à nouveau contre les miens, je raffermis ma prise pour essayer de le rassurer. Je ne te lâcherai pas. Son sourire, indécis, répondit au mien.

« — Je suis là. »

Je me mis à rougir instantanément. J'essayais de me rassurer, en me répétant que je ne devais pas être la première adolescente de quatorze-ans à toujours avoir espéré, qu'un jour, on puisse me souffler ces mots-là... Mais ce fut peine perdue. Shishio baissa les yeux et j’en profitais aussitôt pour lever les miens vers le ciel, histoire de calmer le jeu. Il ne semblait pas décidé à bouger, mais de toute façon je n’étais pas certaine de si, moi, je le voulais. Alors, en désespoir de cause, je finis par me râcler la gorge pour m’éclaircir les idées. Mon regard suivi le sien vers ses jambes à moitié dénudées. Il me remercia et j’haussais les épaules dans un geste qui laissait transpirer la fausse nonchalance, comme dans l’espoir de maquiller un peu ma gêne. Puis il me proposa de me dédommager. Lorsqu’il me parla des boissons accessibles à l’accueil, je partis dans un nouveau et grand rire franc. J’étais agréablement surprise de constater qu’il ait pu penser à cette option-là. Une option assez banale en somme, lancée sans tenir compte de toute notion de hiérarchie, de rang, de clan…ou de n’importe quoi d’autre qui pourrait être de la même veine. Et c'était aussi à cet instant précis que je compris ce que j’appréciais chez lui : je ne me sentais pas jugée. Et ça m’aidait à me montrer honnête. Je n’avais pas même besoin de me forcer, tant tout me venait naturellement. Rien de plus que cela. Mais c’était un détail qui avait son importance pour moi.

On étais bien loin des regards timides, échangés durant notre première mission commune.

« — Sinon, si tu veux… Je peux t’apprendre un truc ou deux en lancers de shuriken ? »

Mes yeux s’illuminèrent pendant qu’il poursuivait en jonglant entre confiance et dénigrement de lui-même.

« — Ah ! On tient quelque chose d’intéressant, là… Et si tu pouvais aussi apprendre à avoir un peu plus confiance en toi, par la même occasion, ce serait top ! »

Je lui libérais la main pour pouvoir poser mes paumes contre son torse. La seconde d'après, je me pris à le pousser gentiment vers l’arrière. A la fois pour tester ses appuis sur l’eau, mais aussi pour le plaisir simple de le taquiner. Mon rire redoubla.

« — Tu as quoi à me proposer comme technique ? Je te préviens, je suis plutôt portée Kenjustsu à la base… Alors il se peut bien que je sois encore moins douée que toi et ta marche de biche effrayée au-dessus de l’eau. »

Certes, je me moquais ouvertement de lui, mais puisque nous étions en tête à tête je trouvais ça beaucoup moins déplacé que si je me l’étais permis devant quelqu’un.

« — Par contre je doute qu’ils acceptent qu’on s’entraîne au lancer de shuriken dans les bains… C’est dommage, je n'aurais même pas eu l'occasion de profiter de mon passage aux bains mixtes. »

J’haussais les épaules en me faisant une raison malgré la situation.

« — Il va falloir que tu me laisse le temps de me changer, aussi. »

Je fis un pas de côté pour me diriger vers le bord du grand bain, avant de ne plus avoir aucune excuse, pour justifier mes pommettes rougies.

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Retour aux sources (chaudes)


Ravi de pouvoir tenir de façon stable sur l’eau, c’était avec un sourire sincère et éclatant que Shishio avait proposé à Chōko de lui renvoyer l’ascenseur en lui apprenant une de ses techniques à son tour. Un sourire chaleureux, bien trop rare sur son propre visage, quelque chose de naturel pour lui qu’il avait dû apprendre bien malgré lui à retenir – le clan à l’éventail n’aimait que peu les visages d’imbéciles heureux au sein du clan. Ça ne participait pas à leur image lunaire, à leur aspect froid et distant qui aider à conserver leur réputation de force écrasante au sein du village. Un sourire qui fut de courte durée, cependant, vacillant dès que la main délicate vint se poser sur son torse, lui arrachant une expression perplexe – puis, un quart de seconde plus tard, une poussée qu’il eut du mal à encaisser. Ce n’était qu’un petit coup, mais il était indéniable qu’il avait encore de l’entraînement en solo à accomplir avant de pouvoir faire quoique ce soit dans cet état. Déséquilibré et refusant catégoriquement de tomber dans l’eau, Shishio réalisa une bonne demi-douzaine de pas vers l’arrière, les bras se balançant désespérément dans les airs tandis qu’il se concentrait de son mieux pour rétablir le flot calculé qui le gardait à la surface. Après quelques instants de panique et une exclamation de surprise, il finit par se stabiliser, jetant un regard blasé vers Chōko.

« C’était pas obligatoire, ça ! » Il se plaignit doucement, râlant quelque peu avant de rire à nouveau, s’amusant sans peine du ridicule de sa réaction. « Ma vengeance n’en sera que plus terrible, Chōko ! Je vais t’apprendre une de mes spécialités, je ne te ficherai la paix que quand tu la maîtriseras à la perfection, okay ? »

Avec un sourire étonnamment à l’aise pour un garçon qui avait l’habitude de fuir les autres, il acquiesça lentement tandis qu’elle filait loin des bassins pour se rhabiller, profitant du petit répit que celui lui offrait pour se déplacer un peu plus sur l’eau, se forçant à sautiller de temps en temps pour perturber son équilibre fragile. S’il devait être parfaitement honnête, passer ce temps avec une Chōko uniquement vêtue d’une serviette, ç’avait été loin d’être désagréable – et s’il s’était écouté, il aurait sans doute tenté de prolonger ce moment encore un petit peu. Les joues rouges, il s’empressa de se pincer la peau, tâchant de ramener son esprit sur la terre ferme.

C’était un entraînement entre coéquipiers, rien de plus.

N’est-ce pas ?

.:.

Quelques instants plus tard, Shishio retrouvait Chōko juste en dehors des palissades de bois qui délimitaient les limites des sources chaudes. Tout comme la jeune fille, le garçon en avait profité pour se changer. Afin d’éviter de prendre froid dans l’air hivernal avec son survêtement trempé, il était repassé dans des vêtements secs, portant un simple pantalon et un lourd pull à capuche sous son blouson. Contrairement à l’intérieur des bains, il faisait nettement plus froid ici ; les tenues légères ne leurs seraient pas pardonnées si facilement. La buée marquant chacun de ses souffles, il s’approcha de Chōko, dégainant d’un geste une poignée de shurikens.

« Le Kage Shuriken est une technique peu complexe, mais elle peut faire la différence dans un combat serré. » D’un geste vif, il propulsa ses armes vers le mur de bois qui leur faisait face, sa main et son poignet se déplaçant si vite qu’ils se confondirent en un flou couleur de chair pendant un instant ; un clin d’œil plus tard, quatre shurikens se plantèrent dans une colonne parfaitement ordonnée dans le bruit. « Lancer une volée de shurikens, c’est bien, ça permet de maintenir une distance et si tu vises bien, ça peut faire mal. Mais tout le monde peut faire ça, même les gamins de l’Académie. Une fois que tu fais face à ton adversaire, tu ne peux pas compter sur une attaque rectiligne aussi simpliste pour le toucher, encore moins le blesser. Alors quand, comme moi, tu ne sais faire que ça… »

Se mettant de trois quarts par rapport au mur, presque en face d’elle pour qu’elle puisse bien voir son geste, il fit sortir un nouveau shuriken de sa poche d’armes – un seul, cette fois-ci. Bougeant son bras à l’horizontale, il lança l’arme comme on lance un galet sur une rivière pour faire des ricochets ; une fois de plus, l’étoile d’acier se planta immédiatement dans la planche.

« Eh bien, faut apprendre à ruser. Regarde bien en-dessous de mon shuriken. » Quelques centimètres en-dessous de l’arme qu’il lui avait montrée, un autre projectile s’était fiché dans le bois – à peine visible, pile dans l’ombre du premier. « Si tu lèves ton sabre pour parer un shuriken et qu’un deuxième passe en dessous de ta garde, même un type comme moi peut t’abattre. Et pourtant, crois-moi, tu es déjà nettement plus douée que moi en tant que ninja. C’est fourbe, hein ? »

Il avait posé cette dernière question avec un sourire assumé, affichant ouvertement la perfidie de ses techniques de combat. Il était allé jusqu’à revendiquer cette stratégie à base de coups bas comme sa spécialité, après tout ; et c’était tout ce qu’il y avait de plus vrai.

« La clef du ‘truc’, c’est de coincer ton shuriken caché entre deux doigts différents et de le relâcher un demi-souffle plus tard. Il faut être en-dessous, bien sûr, mais il faut aussi et surtout lancer après. Tiens, prends ça, et essaie, » termina-t-il en ouvrant son sac à dos devant elle. Plaquées contre chaque côté de son sac rectangulaire, des lanières de cuir maintenaient en place un nombre assez effrayant d’armes d’acier, que ce soit des kunais, des shurikens ou des fils. « Pense juste à viser le mur, je ne tiens pas à courir après des projectiles perdus dans la forêt. »



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Je venais tout juste de renfiler ma tunique noire, avec des gestes un peu trop précipités peut-être, que je m’éloignais déjà à petit trot vers l’accueil des bains. Mes sandales à la main, j’utilisais ma seconde main, libre celle-ci, pour replacer mon haori qui venait de glisser le long de mon épaule droite. Je marquais un court arrêt dans le hall, pour glisser mes pieds dans mes sandales tout en saluant une dernière fois la femme prostrée derrière le guichet. Puis je poussais les battants qui délimitaient l’établissement du reste du village. De notre village. Konohagakure.

Le temps que mes pupilles sensibles réussissent à s’habituer à l’ensoleillement extérieur, Shishio avait eu tout le temps de se rapprocher. Quelques tintements métalliques s’élevèrent d’entre ses doigts lorsqu’il me présenta une poignée de shurikens. Malgré mes yeux plissés, j’en profitais pour lever le nez et pour lui renvoyer un regard perplexe. Attendait-il de moi que je les lui prenne ? Sa voix s’éleva comme pour fendre l’air frisquet de l’hiver. De petites volutes grisâtres s’échappaient de la commissure de ses lèvres à chacun des mots qu’il prononçait.

« — Le Kage Shuriken est une technique peu complexe, mais elle peut faire la différence dans un combat serré. »

La seconde qui suivait, les armes de jet qu’il tenait encore entre ses doigts quelques minutes plus tôt, partirent se ficher dans les panneaux en bois qui longeaient les sources chaudes. Elles avaient été placées là bien des années auparavant, dans l’optique de délimiter l’espace des bains du reste de la ville, tout en assurant une certaine intimité aux usagers quotidiens.
Aussitôt mes pommettes se colorèrent d’une belle teinte rosée, et je fis de mon mieux pour feindre le geste naturel lorsque ma main – celle que je venais de tendre vers Shishio en pensant qu’il souhaitait me refiler ses shurikens – alla simuler le besoin de resserrer l’étreindre de mon gilet autour de mon cou.

J’opinais du chef.

« — Hm, oui, je vois ce que tu veux dire. »

Une remarque un peu bateau, mais je n’avais rien trouvé d’autre à lui répondre sur le moment. Fort heureusement Shishio ne sembla pas s’en inquiéter outre mesure, puisqu’il reprit aussitôt ses explications. Le sérieux avec lequel il prononçait chacun de ses mots m’obligeait à recouvrer mon sérieux, moi aussi. Pour lui faire honneur, d’une certaine manière, pour me montrer digne du temps et de l’attention qu’il m’offrait aujourd’hui…je ne savais pas trop. Sans doute un savant mélange de tout ça.

« — Alors quand, comme moi, tu ne sais faire que ça… »

Encore à se diminuer, songeais-je en fronçant les sourcils. Mais je ne tenais pas particulièrement à le rabrouer, et encore moins à le couper dans son explication. Alors, sans un mot, je fis un pas de côté pour lui laisser de l’espace. Car j’avais senti à son brusque changement de position que j’allais à nouveau avoir le droit à une deuxième démonstration. Son corps vrilla sur lui-même jusqu’à me faire face ou presque. Je n’eut pas le temps de m’attarder sur ce détail que déjà un nouvel éclat argenté fendait l’air jusqu’à aller rejoindre les autres au cœur des lattes en bois élevées à l’horizontale.

J’étais à deux doigts de lui faire remarquer, grâce à une petite remarque bien sentie, que je n’avais pas pour habitude de me rendre aux bains publics avec une sacoche pleine à craquée d’armes de jet… Mais à nouveau mon coéquipier me prit de court pour me faire remarquer un détail que je n’avais même pas capté par moi-même.
Je plissais les yeux pour m’assurer que l’ombre, que je croyais remarquer sous le premier shuriken, n’était pas un leurre. La pique que mon coéquipier me lança ensuite réveilla en moi une flamme de pure révolte. Le genre de sentiment que j’avais oublié ces derniers jours :

« — Si tu lèves ton sabre pour parer un shuriken et qu’un deuxième passe en dessous de ta garde, même un type comme moi peut t’abattre. Et pourtant, crois-moi, tu es déjà nettement plus douée que moi en tant que ninja. C’est fourbe, hein ?
C’est ça, fais ton malin. »

Grognais-je dans ma barbe. Je n’étais clairement pas décidée à lui donner raison, alors que nous savions pertinemment tous les deux, qu’il avait raison. Le petit sourire qui vint illuminer ses traits après ça ne fit qu’accentuer mon esprit belliqueux. J’haussais les yeux au ciel avec théâtralité pour lui signifier mon désaccord. Loin de se laisser désarçonner, Shishio reprit le fil de ses explications le plus naturellement du monde.

« — Tiens, prends ça, et essaie. »

Il se pencha vers son sac avant de l’ouvrir largement devant mes yeux ébahis. La pique qu’il me lança ensuite me passa totalement au-dessus, tant le contenu de son sac m’avait pris au dépourvu.

« — Pense juste à viser le mur, je ne tiens pas à courir après des projectiles perdus dans la forêt.
Tu rigole ? Tu peux m’expliquer pourquoi tu te trimballe dans tout Konoha avec un arsenal digne d’un appel à la guerre ? T’as peur de te faire attaquer au moindre coin de rue, ou comment ça se passe ? »

Malgré mon air faussement outré, je n’arrivais pas à détourner mes yeux du butin que me présentait Shishio. Je n’étais même pas sûr d’en avoir autant à la maison. Ma mère ne l’accepterait jamais.
Je me penchais à mon tour, faisant bien attention à ce que nos têtes ne se percutent pas. Je tendis un bras pour récupérer quatre shurikens puis, après m’être relevée, j’en fichais deux entre les doigts libres de l’Uchiha. Les deux autres, je les gardais pour mon usage personnel.

« — Et bien vas-y, monsieur l’expert : montre-moi comment tu fais pour les tenir exactement. »

Malgré la différence de taille notoire entre nos mains respectives, je redoublais d’effort pour faire abstraction de ce dernier détail – histoire de ne pas me miner le moral inutilement d’entrée de jeu. Je me savais tout aussi capable que lui, je manquais juste de pratique.
De ma main directrice, je fis en sorte de bloquer le premier shuriken entre mon index et mon majeur, usant de mon pouce pour coincer le second entre mon annulaire et mon petit doigt bien serrés. Mais non seulement cette position ne m’était pas naturelle du tout, mais en plus, à force de resserrer l’emprise de mes doigts sur le métal de peur de le voir m’échapper, je ne réussissais qu’à m’enfoncer les extrémités pointues des projectiles dans la peau.

« — Ok, c’est pas ça. »

Mon coude alla titiller le bras de Shishio avec gentillesse, pour lui expliciter que j’attendais un coup de main de sa part.

« — Aller, montre-nous tes prouesses de magicien en herbe. Que je puisse te juger de tout mon saoul après. En espérant apprendre quelque chose au passage. »

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En entendant la réaction de sa coéquipière à la découverte du contenu de son sac, Uchiha Shishio se rappela soudainement qu’il n’était pas normal pour quelqu’un de vaquer à ses activités quotidiennes avec une telle armurerie sur lui. Lui était devenu si habitué au discret cliquetis métallique et rassurant qui accompagnait chacun de ses pas que, l’espace d’un instant, il fut presque aussi surpris de l’étonnement de Chōko qu’elle l’était de voir tout l’acier qu’il transportait. Avec un sourire gêné, il se contenta de hausser les épaules, détournant le visage pour ne pas montrer à sa coéquipière à quel point il sentait stupide en prononçant sa réponse.

« Eh bien, euh, oui. »

Ce n’était pas beaucoup plus compliqué que ça : il avait effectivement peur de se faire attaquer au moindre coin de rue. Que cette peur soit justifiée ou non, c’était une toute autre histoire ; il vivait avec la certitude absolue que tôt ou tard, un de ses tourmenteurs apparaîtrait d’entre les ombres pour lui faire rattraper toutes les violences qu’il avait esquivées depuis qu’il avait rejoint l’armée régulière de Konoha sous les ordres de Yurikô, avec les intérêts. Au moins, il avait fini par se débarrasser de l’idée que tout ce qui lui arrivait de bien depuis ce jour-là n’était qu’une colossale farce pour mieux le ramener sur terre ensuite, il y avait du progrès dans sa paranoïa.

Se saisissant des deux shurikens que lui tendait Chōko, il fit un pas en arrière, se plaçant à sa droite pour mieux observer ce qu’elle faisait. Il savait bien qu’il n’y avait rien de plus insupportable qu’un instructeur donnant des conseils avant que ceux-ci ne soient nécessaires ; aussi, il s’imposa de rester sage et silencieux jusqu’à ce qu’elle lui demande de l’aide. D’ici-là, il se força à regarder, contenant son envie de reprendre la demoiselle sur la façon dont elle tenait ses armes, ou sur la pression trop importante qu’elle exerçait sur les lames. La main tendue pour lui montrer la prise qu’il avait lui-même sur ses deux projectiles, il resta muet comme une tombe jusqu’à ce que le coude de la jeune Hyuga vienne chercher son bras, l’invitant finalement à répondre aux embûches qu’elle rencontrait. Plaçant ses deux armes d’acier dans une poche accrochée au creux de son dos, il fit deux pas pour s’approcher d’elle, prenant sa main armée entre les siennes.

« Tu serres trop ton arme secondaire, » dit-il d’un ton qui se voulait encourageant. « Je peux comprendre pourquoi, mais ça ne va pas t’aider, surtout si tu te blesses avec. Ces projectiles ont été forgés à la main par des armuriers qui ont parfaitement conscience de l’importance de la fiabilité d’un shuriken dans notre profession ; fais-leur confiance, je te garantis qu’ils ne te décevront pas. Il ne décollera de ta main tant que tu ne le voudras pas. » De quelques gestes, il ajusta la position des deux armes entre ses doigts, lui facilitant la vie pour son prochain lancer, s’assurant que les pointes métalliques ne menacent plus sa peau – il était bien placé pour savoir à quel point une coupure entre deux doigts pouvait être perturbante et douloureuse.

« Okay, je vais te refaire une démonstration. Cette fois-ci, fais de ton mieux pour fixer tes yeux sur ma main, d’accord ? Toute ma technique repose sur le fait que tu vas suivre le premier shuriken, c’est comme ça que tu rates le deuxième. » Se plaçant à nouveau à sa gauche, il se saisit une seconde fois des étoiles d’acier. « Le mouvement de mon bras, la façon dont je tiens mes armes – ce n’est pas vraiment une partie de la technique. C’est juste la méthode qui me vient le plus naturellement pour réaliser ce petit tour. Si je puis me permettre un conseil… Je pense que le plus simple serait que tu essaies de reproduire ce que je fais pour l’instant, et que tu cherches ensuite la façon de faire qui te convient le mieux. Mais si ça coince vraiment, tu peux essayer une autre posture dès maintenant !
« Pour l’instant, garde tes yeux sur ma main. Je garde mon shuriken caché un peu plus proche de ma paume pour le cacher de ma cible, puis j’étends mes doigts pour le mettre en position de lancer. Prête ? »

Il fendit l’air de son bras une seconde fois et, en un bruit mat, les deux projectiles se fichèrent dans la palissade qui leur faisait face.

« Est-ce que ça t’a semblé plus clair ? Je… Je t’avoue que c’est la première fois que j’essaie d’apprendre quelque chose à quelqu’un, je suis complètement dans l’impro’. Personnellement, j’ai appris à faire ça avec un rouleau, quelques heures et beaucoup de shurikens perdus. »

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Les doigts de mon coéquipier se refermèrent sur les miens – ceux encore pourvus des deux shurikens – et l’irrépressible envie de lever mes yeux vers les siens me pris. Mais je ne su pas trouver le courage nécessaire pour le faire. A défaut, je fis de mon mieux pour détailler chacun de ses gestes en essayant de les graver dans ma mémoire, pour pouvoir les calquer plus aisément par la suite.

« — Tu serres trop ton arme secondaire. »

Je laissai échapper un claquement de langue irrité. Non pas en réaction aux gestes de Shishio à mon égard, mais pour la simple et bonne raison que je savais qu’il avait raison. Le fait qu’on ait interverti nos rôles précédents – lui nouvellement dans celui du sensei et moi dans celui de l’apprentie – me faisait vraiment bizarre. Ce n’était pas désagréable d’apprendre de nouvelles choses, et Shishio me paraissait plutôt du genre pédagogue jusqu’ici. Néanmoins, en dehors d’aujourd’hui nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion de partager un tel moment « privilégié ». C’était comme si nous venions d’ajouter une nouvelle couleur au tableau de notre amitié… Un truc un peu comme ça, kitch à souhait, qui me détournait sournoisement des explications que mon coéquipier s’évertuait à me prodiguer.
Parfois, je regrettais de ne pas être aussi proche de Kiseki. Qu’aurait pu être notre équipe, si nous avions été un peu plus proches les uns des autres ? Je me le demandais parfois.
Souvent.

J’avais été à deux doigts de faire part de mon manque de concentration à Shishio, lorsqu’il terminait de me parler d’armuriers et de l’importance de la fiabilité. Mais je me retins in extrémis de peur de le froisser plus qu’autre chose.

« — Fais-leur confiance, je te garantis qu’ils ne te décevront pas. Il ne décollera de ta main tant que tu ne le voudras pas.
Bon, ok. »

Ses doigts s’activèrent autour des miens et je le laissai faire en redoublant d’effort pour dénouer les muscles de ma main. Lorsque le né Uchiha se proposa pour une nouvelle présentation, j’hésitai une seconde entre concentrer mon attention sur ses gestes ou reproduire ces derniers à l’unisson. Finalement, j’optai pour le second choix. Mon regard se nervura naturellement de petites veines saillantes, comme à chaque fois que mon Byagukan avait le malheur de s’activer. Cela m’arrivait aussi – encore – sans que j’en prenne vraiment conscience. Juste comme ça ; lorsque je faisais preuve d’une trop grande envie de ne rater aucun détail d’une action en particulier.

« — Prêtre ? »

J’hochai la tête pour lui faire comprendre que oui. Les doigts de ma main gauche s’étaient d’ores et déjà réactivés dans l’optique de reproduire les gestes que Shishio esquissait en même temps. Mais mes yeux, eux, étaient toujours rivés sur ses doigts qui maniaient le métal avec une dextérité étonnante. J’haussai un sourcil dubitatif. Durant notre dernière mission d’escorte, j’avais eu l’occasion de constater ses prouesses dans le maniement du Shurikenjutsu, certes, mais j’arrivais encore à m’en étonner aujourd’hui.
Sur ses conseils avisés, je fis de mon mieux cette fois pour ne pas braquer mon intérêt uniquement sur le premier des projectiles qu’il envoya. Je faisais de mon mieux pour débusquer celui qui se cachait dans son ombre, jusqu’au moment fatidique où un petit rayon de lumière vint trahir la présence du second shuriken. La preuve irréfutable que cette technique, bien que maîtrisée avec aisance, n’en restait pas moins faillible pour autant. Et ça me rassurait d’une certaine manière ; le chemin qu’il me restait à parcourir jusqu’à pouvoir la maîtriser me paraissait proportionnellement moins long.
Les deux projectiles allèrent se ficher dans la palissade de bois, à côté de leurs petits copains. Et je laissai échapper un sifflement surprit tandis que Shishio reprenait la parole pour m’apostropher.

« — Rassure-toi, tu as été très clair. Après, est-ce que j’arriverai à faire honneur à tes explications du premier coup…j’en doute fort. Mais j’imagine que, comme pour toi, ce sera les essais à répétition qui seront garants d’un perfectionnement notoire. »

Je parlais trop, en partie pour dissimuler un peu mon embarras. Je n’arrivais toujours pas à me sortir de la tête les quelques années qui faisaient de Shishio mon aîné. Ce qui, dans la bouche de Kenzo Hyûga par exemple, aurait dû être synonyme de signe de respect et autres débilités du même genre… Alors que je me sentais si libre – presque coupable de l’être même – avec mon coéquipier de l’équipe 4.

J’inspirai un grand coup tout en ressassant les instructions que m’avait offert Shishio jusque-là. Puis, lorsque je sentis que c’était mon moment, je me remémorai les gestes qui avaient été les siens et fis de mon mieux pour les retranscrire à ma sauce. Mes doigts, refermés autour du métal des deux armes de jet, se détendirent dans le but de les accompagner plus que de les maintenir emprisonnés. D’un coup vif du poignet, quoique sans doute un peu trop forcé, je laissai s’élancer le premier shuriken avant d’envoyer le second avec à peine une demi-seconde d’intervalle. Mais, évidemment, tout cela résultat sur un beau raté : non seulement le second était trop proche du premier, mais en plus il trouva le moyen de changer de direction jusqu’à ricocher dans son prédécesseur pour l’expulser de sa trajectoire. Le premier s’échoua piteusement sur le sol poussiéreux tandis que le second partait se ficher dans la palissade, à une vingtaine de centimètres du sol. J’haussai les épaules d’un geste désinvolte, pour marquer mon échec.

« — Bon, ok, retentons l’expérience. »

J’esquissai quelques pas pour me rapprocher du mur en bois et tendis le bras pour récupérer plusieurs shurikens. Puis je fis marche arrière pour rejoindre mon ancienne position près de Shishio. Je déposai ma petite réserve d’armes de jet à mes pieds et en conservai deux dans ma main pour recommencer.

« — Pourquoi le shurikenjutsu ? Ça m’étonne un peu de toi, même si je ne te connaissais pas jusque-là et que donc je suis franchement mal placée pour dire ça, ou pour te juger ou quoi… »

A nouveau, je plaçai les shurikens entre mes doigts comme me l’avait montré mon coéquipier lorsqu’il m’avait aidé avec ses doigts. La seconde qui suivit les shurikens allèrent se ficher à nouveau dans la palissade. Il y avait du mieux, c’était indéniable, mais le délai entre l’envoi de chacun des projectiles était encore à peaufiner.
Je jetai un œil en coin vers Shishio, pour vérifier s’il venait d’en tirer les mêmes conclusions que moi.

« — Comment tu fais pour jauger…je veux dire, pour savoir quand envoyer le second shuriken ? Je crois que ce détail là, aussi, me pose problème. »

Car si cette fois les deux projectiles que je venais de lancer ne s’étaient pas percutés. Mais c’était aussi et surtout parce qu’ils avaient été trop éloignés l’un de l’autre, pour ne serait-ce que paraître ne former qu’un. C’était nul, quoi.
Je penchai un peu la tête sur le côté, pour appuyer mon interrogation, puis je courbai l’échine pour récupérer deux nouveaux shurikens à mes pieds.

« — Tu t'entraines régulièrement seul, si je comprend bien? »

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C’était une sensation étrange, pour Uchiha Shishio, que de tâcher de transmettre ses petits secrets de shinobi à quelqu’un d’autre. Il savait qu’il avait une bonne maîtrise des quelques tours qui faisaient partie de son éventail de techniques, certes, mais il était loin d’avoir la confiance en lui requise pour se sentir à sa place dans l’enseignement – en regardant Chōko appliquer consciencieusement les conseils qu’il lui donnait, il était atteint d’une lourde vague du syndrome de l’imposteur. Certes, transmettre ce qu’il savait faisait partie de ses responsabilités d’aîné de l’équipe – il était à la fois le plus âgé des trois disciples de Yurikô, et celui qui avait été à son service le plus longtemps – et il était décidé à embrasser ce rôle autant que faire se pouvait, mais la situation ne lui en semblait pas moins… Eh bien, loufoque, voire effrayante. Chōko, à l’instar de Kiseki, était indéniablement une jeune kunoichi qui le surpassait sur tous les tableaux – était-il vraiment légitime à lui enseigner quoi que ce soit ? Elle s’en serait sans doute mieux sortie s’il lui avait prêté les rouleaux avec lesquels il avait appris, plutôt qu’en la guidant. Et surtout… Si elle se reposait sur la technique qu’il lui avait apprise pendant une mission et qu’un échec lui valait d’être blessé, ne serait-il pas alors responsable ?

Cette simple éventualité suffisait à lui faire dresser les poils de la nuque.

Pourtant, Chōko continuait de s’essayer au Shuriken d’Ombre, tentant un deuxième, puis un troisième lancer. Concentrant son esprit sur les lacunes qu’elle avait encore pour chasser ses propres insécurités, Shishio se tint silencieux, bras croisés, laissant à sa condisciple le temps d’expérimenter par elle-même. Mettant un point d’honneur à ne pas être un entraîneur frustrant ou désagréable, il se força à rester parfaitement neutre lorsque la jeune Hyuga échoua son premier essai, ses deux armes se percutant à mi-chemin. Le shinobi ne connaissait que trop bien le son désagréable de cet entrechoc métallique : même avec ses autres techniques, cela lui était arrivé un nombre colossal de fois. Garder une maîtrise totale des trajectoires de plusieurs projectiles, surtout quand on compliquait lesdites trajectoires avec un peu de chakra, c’était littéralement un enfer. Il n’y avait malheureusement pas de formule magique pour se débarrasser de ce problème : Shishio y était parvenu à force de répétition, purement et simplement. En augmentant petit à petit le nombre de projectiles qu’il utilisait en une fois, répétant ses essais jusqu’à ce que cela lui vienne naturellement.

Suivant du regard le second lancer, il tourna un instant le dos à Chōko, ses yeux se posant sur la palissade en même temps que les deux shurikens. Lorsqu’il se retourna vers la kunoichi, son visage arborait un large sourire.

« C’est déjà beaucoup mieux ! » Il fit quelques pas vers elle ; il souhaitait donner plus de poids à ses félicitations en lui montrant qu’elle avait franchi un palier, en quelques sortes. « Tu es à la moitié du chemin. T’as fait le gros morceau, maintenant il te reste à peaufiner le travail de précision. Dans une situation de combat, ton adversaire n’aurait vu le second shuriken qu’après le lancer, ce n’est pas rien ! »

Shishio fit une légère pause, réalisant que, concentré comme il était sur les shurikens, il n’avait pas répondu tout de suite à la question de Chōko.

« Tu trouves que le shurikenjutsu ne me va pas ? C’est la première fois qu’on me dit ça, tiens. Comment tu m’imaginais, avant que je ne commence à me battre ?
« Du reste… J’ai choisi ce domaine parce qu’il est simple. Enfin, pas vraiment simple, plutôt… Froid. Rationnel. Rien ne me venait naturellement, je n’avais pas d’affinité avec quoi que ce soit… Alors j’ai choisi de m’investir dans des techniques que je pouvais calculer, expliquer avec des angles et des décomptes, théoriser sur des rouleaux de parchemin. Les techniques de haut niveau, c’est autre chose, bien sûr, mais pour ce qui est du palier auquel je me trouve… Eh bien, il n’y a pas besoin de talent pour développer son shurikenjutsu. J’ai travaillé ce qui m’était accessible. »

Il se mordit l’intérieur de la joue ; cette explication avait beau être convaincante pour beaucoup, ce n’était qu’une moitié de la vérité. Le clan Uchiha était connu avant tout pour ses yeux écarlates, mais aussi pour son usage des flammes et sa maîtrise exceptionnelle des shurikens.
*J’ai perdu à la loterie génétique et mon affinité naturelle est le vent, donc… Le shurikenjutsu, c’était ma seule option pour leur ressembler au moins un petit peu. Ça n’a pas marché pour autant.*
L’espace d’un instant, une ombre passa sur le visage de Shishio ; les pensées qui lui traversaient l’esprit n’étaient pas exactement des pensées heureuses. Elle passa bien vite, cependant, tandis qu’une nouvelle question de Chōko le sortait de sa spirale négative.

« Jauger le second shuriken… Je ne vais pas te mentir, je compte. J’ai compté tellement de fois maintenant que c’est un automatisme, mais au début, je devais y dédier une grande part de ma concentration. Je ne m’en fais pas pour toi, cependant ; je suis certain que la bonne sensation te viendra bien assez vite ! L’astuce, c’est de faire en sorte que ta mémoire musculaire puisse s’accrocher à quelque chose, pour que tu t’y habitues plus facilement. » Dégainant deux nouveaux shurikens, le garçon se mit à nouveau en position ; la mise en situation lui permettait de plus facilement réfléchir à son processus, pour mieux l’expliquer. « Je mesure toujours ma respiration quand je m’apprête à lancer des projectiles – si ton torse bouge n’importe comment, ça peut impacter ta visée ; même pour lancer un shuriken de façon ordinaire, tu le fais sans doute déjà par réflexe. Essaie de lancer le premier shuriken quand tu commences ton expiration, et lance le deuxième quand tu es à la moitié. Fie-toi à tes poumons plus qu’à tes mains. »

Rengainant les armes qu’il avait sorties pour mieux se concentrer, il se plaça à la gauche de la demoiselle, inspectant rapidement sa posture.

« Je m’entraîne principalement seul, oui. J’ai besoin de travailler plus que les autres pour parvenir aux mêmes résultats ; pour éviter d’être un poids mort en mission, je dois mettre les bouchées doubles en permanence. Et c’est… Plus facile à faire quand personne ne regarde, en tout cas pour moi. Bon, je serais encore en train de patauger dans le petit bassin si je ne t’avais pas croisée aujourd’hui, donc j’imagine que tu fais exception. » Il laissa échapper un petit rire, lui-même surpris par ce qu’il venait de dire. Cela lui était venu alors qu’il parlait, sans qu’il n’y réfléchisse. « Allez, tu touches au but. Persévère ; au rythme où tu vas, tu auras compris le truc dans un essai ou deux. »

Feat.
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