Tanuki dans les bains - mission de rang D, solo

Quelle n'est pas ta surprise lorsque tu remarques que tu as devant toi l'Hokage en personne, Tadake Yurikô ! Cela ne fait que raffermir ta détermination et ton envie de lui prouver que tu peux réussir haut la main la mission qu'elle jugera digne de toi, même si tu te doutes bien qu'à part une rang D, tu n'obtiendras rien de plus glorieux. En tout cas le Hokage t'accueille avec un grand sourire, ce qui malgré tout ne parvient pas à dérider ta retenue naturelle. Depuis que Yurkô est devenue Kage, tu ne l'as plus jamais recroisée. Et pourtant c'est elle qui a soigné la brûlure à ton poignet, il y a quelques années, après un sort katon mal-maîtrisé. Tu te souviens encore de la douceur de son chakra médical alors qu'elle s'occupait de toi, des quelques mots échangés. A l'époque tu étais vexé de t'être brûlé, car le gôkakyû est, pour les Uchiha, une chose très importante. Un apprentissage difficile, malgré le fait que le maîtrises parfaitement maintenant, ce n'était pas le cas à l'époque. Tandis que Yurikô s'affaire à chercher dans ses papiers une mission pour toi, tu ne manques pas de noter qu'elle semble fatiguée, et tu ne veux même pas imaginer la masse assommante de travail qui doit s'abattre sur elle chaque jour. Et pourtant elle ne semble pas y faire attention, continuant d'afficher un visage serein, un regard bienveillant. — Yurikô-sama. Nous ne nous sommes jamais recroisés depuis votre nomination. Félicitations ! Tu hoches la tête, esquissant un bref sourire. Tu n'es pas un garçon très démonstratif, préférant la discipline et la maîtrise de soit à l'effusion de sentiments. Mais elle doit s'y attendre, venant d'un Uchiha.

Finalement Yurikô te tend ton ordre de mission tout en expliquant de quoi il s'agit. Visiblement, une bande de tanukis a décidé de s'installer dans les bains de Konoha, récemment construits, et d'y faire régulièrement trempette. Tu imagines aisément les désagréments que cela peut causer, te voyant déjà transpercer les indésirables boules de poils de quelques kunais bien placés. Tu te figes toutefois quand le Hokage t'indique que les propriétaires ne souhaitent pourtant pas tuer les tanukis, mais simplement les déloger afin de les placer ailleurs. Tu retiens un soupir d'agacement, car cela risque de compliquer un peu la mission. Tu te voyais déjà survoler les bassins fumants, utilisant ta technique d'akuma no seido pour te débarasser des tanukis d'un seul coup. A la place, tu vas devoir faire preuve d'un peu plus d'imagination, et sans doute de préparation, pour t'en sortir haut la main. Car à tes yeux, la mission est tellement simple qu'elle ne devrait t'opposer aucune difficulté. — Bien, Yurikô-Sama. Hochant la tête en guise de salutation, tu recules jusqu'à sortir de la pièce, ton ordre de mission en main. Le lisant rapidement, tu commences à réfléchir tout en quittant le bâtiment.

Tu ne t'étais encore jamais rendus aux bains, construits il y a peu de temps. Ce n'est tout simplement pas le genre d'endroit que tu apprécies de fréquenter. Beaucoup trop de monde, beaucoup trop de proximité et d'agitation, du moins dans ton imaginaire. Tu sais simplement qu'ils sont situés à l'extérieur du village, même si très proches, les sources chaudes dissimulées aux yeux indiscrets. Mais avant de t'y rendre, tu préfères te renseigner sur les tanukis. Car si tu en as déjà aperçu, t'amusant même à leur courir après avec d'autres élèves lors de sorties avec l'Académie, tu ne t'y es jamais vraiment intéressé. Tu ne sais même pas ce qu'ils mangent, alors que tu imagines que c'est l'un des meilleurs moyens de les attirer. Direction l'Académie, où une petite bibliothèque te permettra d'en apprendre plus. Les cours n'ont pas encore commencé, aussi les couloirs restent agréablement silencieux. Tamake, un Chunin que tu as eu comme enseignant, t'interpelle, te demandant la raison de ta présence ici. — Tamake-sensei. J'ai besoin de quelques renseignements à la bibliothèque. Il te laisse passer en souriant, sans toutefois t'en demander plus. Il se doute bien que tu es en mission, à en juger par l'air déterminé sur ton visage, et sait sans doute que les missions qui te seraient attribuées ne dépasseraient jamais le rang D. Pas besoin d'en savoir plus donc. Arrivé à la bibliothèque, tu trouves rapidement l'étagère consacrée à la faune et à la flore. — Hi no Kuni ... Tu marmonnes tandis que tes yeux cherchent un livre pouvant t'intéresser. — Voilà. Tirant le bouquin de l'étagère, tu commences immédiatement à le feuilletter jusqu'à trouver les quelques pages consacrées aux tanukis. Tu y apprends qu'il s'agit d'un animal principalement nocturne, discret et solitaires, même si de manière plutôt rare, certains individus se regroupent en petites familles. La poisse, il fallait que tu tombes sur des sociables en plus ... Une morphologie trapue, et un régiment alimentaire opportuniste, allant des charognes aux oeufs, en passant par les insectes, les petits oiseaux, les escargots, les rongeurs, grenouilles et crapauds. Tu ne serais pas étonné qu'il s'agisse d'une version animale des Akimichi, à tout manger. Mais le moment n'est pas aux plaisanteries. Une brève grimace déforme ton visage, car tu n'as pas spécialement envie de te mettre à chasser des insectes et autres animaux qui serviraient d'appâts pour les tanukis. D'autant plus si ils ne sortent que la nuit, et tu ne tiens pas spécialement à attendre toute la journée que le soleil se couche pour apercevoir les indésirables envahisseurs. Dernier point intéressant que tu notes mentalement avant de refermer le livre, c'est que les tanukis vivent dans des terriers, et qu'ils n'hésitent pas à déposer leurs excréments aux alentours afin de marquer leur territoire. En théorie il te sera donc plutôt simple de les trouver. En théorie. C'est donc le cerveau en ébullition que tu quittes l'Académie, bien décidé à terminer rapidement cette mission.

En quittant le village, tu as l'impression de partir à l'aventure. Et cette fois, tu ne retiens pas tes émotions, laissant un sourire éclairer ton visage tandis que tu passes les portes de Konoha. Pourtant tu n'as qu'une dizaine de minutes de marche jusqu'à arriver aux bains, et pourtant, il y a ce tambourinement dans ta poitrine, comme à chaque fois que tu pars en mission. Tu vois cela comme un moyen supplémentaire de faire tes preuves, de gagner en expérience et en assurance, afin de briller aux yeux non seulement du Hokage, mais surtout de ton clan. Même s'il ne s'agit que d'une mission très simple en théorie, tu te dois de toujours viser l'excellence. Et tu sais que tes parents n'en attendent pas moins. Mais une bande de tanukis ne devrait pas représenter une menace pour un Uchiha, même si n'âgé que de onze ans. Même avant d'arriver aux bains, tu peux en deviner la proximité à cause des vapeurs qui semblent s'élever au-dessus de la végétation. Tu te demandes si il y a aura beaucoup de clients de si bon matin. Tu préférerais avoir tout le loisir de travailler seul, sans des yeux indiscrets qui ne manqueraient pas de se poser sur toi, sur l'emblème du clan brodé sur ton haut foncé. C'est presque toujours comme ça. — Bonjour. Uchiha Kiseki, je viens pour régler le problème des tanukis. Tu t'adresses à la vieille dame qui se trouve derrière l'accueil. L'air de cette pièce sent les bâtons d'encens, et tu veux bien admettre qu'il règne ici une ambiance apaisante, propice à la détente. — Je me disais que ceux de votre âge ne viennent que rarement par ici, surtout de si bon matin ! Bonjour jeune homme. Te faisant signe de l'accompagner, elle t'emmène dans les coulisses des bains. Mais contre toute attente, te voilà devant les vestiaires réservé aux hommes. Se plaçant vers la porte, elle attend. — Je ... Voyant ton début de malaise, la tenancière te coupe avec une soudaine sévérité. — Et bien ? Tu pensais pouvoir déambuler habillé ? Tu te plies aux règles de la maison jeune homme ! Instantanément, tu rougis. Si tu n'es pas spécialement pudique, tu n'avais pas une seconde imaginé devoir adopter la règle de nudité qui règne dans les bains. Quoiqu'en tant que client, te retrouver nu devant d'autres personnes ne t'aurait pas spécialement dérangé. Mais dans le cadre de ninja de Konoha effectuant une mission, de devoir te dévêtir entièrement, ça te dérange. Déglutissant, tu attrapes la serviette que la bonne femme te présente avant de quitter la pièce en t'avertissant. — Ne t'avises pas de déranger ceux qui se détendent, ni de faire du mal à ces pauvres tanukis ! Reviens me voir quand tu auras terminé. Tu te retrouves seul, mal à l'aise. Respirant un grand coup, tu remarques qu'il n'y a personne dans le vestiaire, ce qui signifie qu'il ne doit pas y avoir grand monde dans les bains. Tant mieux. Parce que la mission peut donc officiellement commencer.

Avant de te dévêtir, tu remarques tout de suite de quoi t'aider dans ta mission. Deux paniers qu'on peut refermer avec une cordelette, ceux-là même d'où la bonne femme a sorti ton linge. Le couvercle qu'on peut attacher avec une petite corde sera parfait pour contenir les tanukis, une fois que tu les auras capturés. Discrètement tu vides les deux paniers, puis tu enlèves tes vêtements aussi vite que possible, les pliant soigneusement avant de les déposer dans les casiers prévus à cet effet. L'emblème des Uchiha bien visible. Satisfait, tu ne restes pas nu plus longtemps que nécessaire, et tu enroules le petit linge, à peine assez long pour que tu puisses l'attacher autour de ta taille, avant de te laver les pieds et le visage, point important dans les bains. Car même si tu n'es pas là pour te détendre ni profiter de la quiétude des lieux, tu ne tiens pas à ce qu'on dise que le petit Genin n'était en réalité qu'un gosse mal élevé. Traversant le couloir menant aux bains, tes deux paniers en main, tu apprécies tout de même l'air frais de l'extérieur sur ta peau pâle. Très vite tu scrutes les environs, et dans le bassin, tu soupires de soulagement en n'apercevant personne. Immédiatement tu te sens plus à l'aise, même si ta retenue ne s'est pas encore totalement envolée. A toi de rester attentif. En tout cas c'est la première fois que tu te retrouves nu dans le cadre d'une mission ! Il faut que tu te mettes à la recherche des tanukis. Selon les informations que tu as reçues dans ton ordre de mission, tes cibles n'hésitent pas à se plonger dans les eaux chaudes de bains. Tu te doutes bien que si ils te voient en train de déambuler autour du bassin, ils ne montreront jamais le bout de leurs nez. Raison pour laquelle tu déposes soigneusement le linge et les paniers sur les dalles en pierre entourant le bassin avant de t'y plonger rapidement, espérant que personne ne regarde. L'eau est chaude, presque bouillante. Immédiatement tu sens une sorte de pression bienfaisante sur ton corps, et tu regrettes presque d'être en mission. Concentre-toi Kiseki, penses-tu en inspirant à fond. Ne laissant que tu visage dépasser de la surface, tu commences à bouger lentement, faisant le tour de l'énorme bassin. Tu espères qu'avec le calme qui semble avoir prit possession des lieux, les tanukis n'hésiterons pas à venir se baigner à leur tour.

Tu ignores combien de temps tu restes ainsi immergé dans l'eau chaude. Tes yeux ne cessant de scruter les environs, tu n'as encore rien aperçu. Autour du bassin, une végétation bien entretenue ferait pourtant une cachette parfaite pour les tanukis, et tu ne te doutes pas qu'il doit y avoir leur terrier creusé dans les environs. Et tout à coup, un bruit de feuilles qu'on secoue. Instinctivement tu t'immobilises, te baissant jusqu'à que seuls tes yeux et ton front dépassent de l'eau. Il ne faut pas que tu te fasses repérer, si c'est bien ce à quoi tu penses. Tout à coup tendu, le regard fixé sur la végétation, tu aperçois enfin un museau poilu qui renifle les environs. Après quelques secondes, c'est sa tête, puis ton son corps dodu, qui apparaît. Un tanuki ! Si l'ordre de mission n'exigeait pas que tu les déplaces tout simplement, tu aurais sans doute pu l'abattre d'un lancer de kunai bien précis. Mais tu as laissé tes armes dans le vestiaire, la tenancière aurait sans doute tranché ta tête si elle te voyait avec des lames dans son bain ! T'as l'impression que même ta respiration est trop bruyante, que la petite créature pourrait entendre ton souffle. Pourtant l'odeur de souffre qui plane sur le lieux camoufle sans doute ta présence, et le bruit de l'eau couvre tes propres sons. Tu décides de ne pas bouger tout de suite, tandis que le tanuki inspecte les environs, ses petites yeux sombres furetant partout. Finalement, avec un petit jappement, il valide que la voie est libre, puisque quelques secondes plus tard, c'est un autre tanuki adulte, mais surtout trois bébés, qui sortent des fourrés ! La vue de cette petite famille en est presque attendrissante, mais tu te rappelles tout à coup que tu es là pour les capturer et les déplacer plus loin ! Et le pire, c'est que tu ne sais même pas comment tu vas t'y prendre ... enfin si, tu as une petite idée, mais tu ignores si sa mise en pratique se passera bien. On verra. Pour l'instant, tu attends de voir ce que les tanukis vont faire, histoire de ne pas agir dans la précipitation. Sauf que tu es un jeune homme impatient Kiseki, tu détestes l'inaction. Tu hésites à sortir de l'eau et à leur tomber dessus, tentant de les fourrer dans les paniers. Mais cinq cibles ... dès qu'ils te verront, ils partiront se réfugier dans leur tanière. Il te faut un plan. Tandis que le mâle s'immerge dans l'eau chaude, tu commences à avoir un début d'idée. Pour éviter que les animaux s'éparpillent dans la nature et que tu passes le reste de la journée à les traquer, tu dois les rassembler au même endroit. Et pour ça, quoi de mieux que leur tanière ? Une fois piégés à l'intérieur, il te suffira de les faire sortir un à un, et de les cueillir dans ton panier. Bon plan. Sauf que le temps que tu réfléchisses à cela, voilà la joyeuse petite famille en train de faire trempette dans l'eau des bains. Tu comprends que cela déplaise aux autres clients, même si pour l'instant tu es seul. L'autre problème, c'est que dès le moment où tu sortiras de l'eau ... tu n'arriveras pas à bouger correctement avec un stupide linge autour de la taille. Et tu ne tiens pas à courir, sauter et ramper dans la végétation en étant nu. Quelle poisse ! Et quel dilemme pour un garçon comme toi ! Respirant un grand coup, tu pèses les pour et les contres de chacune de tes options. Linge ou pas linge ? D'un côté, tu n'imagines pas être entravé de tes mouvements, tu sais ces bêtes agiles et rapides. Mais d'un autre ? Et si quelqu'un débarque et te voit la flûte à l'air ? Rien qu'à cette pensée tu sens tes joues se teinter de rose. Allez Kiseki, plus tu feras vite et plus rapidement tu pourras t'habiller.

Décidé à finir cette mission rapidement et avec efficacité, tu lances ton plan. Laissant ton visage sortir entièrement de l'eau, tu tapes la surface de tes mains, attirant immédiatement l'attention des tanukis ! Très vite ils sortent du bassin, se carapatant jusqu'à la végétation. Un sourire satisfait étire tes lèvres, parce que tu sais maintenant dans quelle direction se trouve leur terrier. Et si tes prédictions sont exactes, leurs épaisses fourrures trempées devraient laisser une trace jusqu'à l'entrée de leur abri. Nageant jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient quelques secondes plus tôt, tu sors de l'eau, frissonnant au contact de l'air frais. Tu peux voir les traces humides laissées par les tanukis, et en t'enfonçant dans la végétation, tu remarques plusieurs petits tas de crottes. Les excréments qui indiquent que le terrier n'est pas loin. A moitié courbé en avant, tes yeux fouillant les environs, tu te sens ridiculement nu, dans tous les sens du terme. — Voilà ... Dissimulé dans des fourrés, tu aperçois un trou, avec des traces de pattes tout autour. L'entrée du terrier ! Premier sentiment de victoire, et pourtant tu sais qu'il ne s'agit que de la partie la plus facile de la mission. Car maintenant, il faut déloger les tanukis de là, et surtout, les faire entrer dans les paniers ! Retournant au bassin, tu attrapes tes paniers avant de revenir vers le terrier. Cette fois tu as attaché ton linge autour de ta taille, car entièrement nu tu te sens ... mal à l'aise, définitivement. A l'aide de quelques pierres, tu te débrouilles pour caler les paniers à la sortie du terrier, de manière à ce qu'en sortant de terre, les tanukis soient obligés d'entrer dans l'un ou dans l'autre. Et maintenant ? Il faut qu'ils sortent. Pour ça, tu recommences à fouiller les environs. Parce dans ta logique, il serait stupide pour les boules de poils de n'avoir qu'une entrée dans leur abri ? Et qu'il y a sans doute une autre entrée, ou sortie ? Tu passes presque quinze minutes dans les fourrés, récoltant quelques égratignures aux jambes au passage, et quelques feuilles coincées dans les cheveux, lorsque finalement tu trouves ce que tu cherches : dissimulée au milieu d'un tas de petits cailloux, l'entrée d'un terrier. Avec les mêmes crottes de tanukis aux alentours. Parfait, une bonne chose de faite. Maintenant vient la partie la plus compliquée de ton plan. Rassemblant des feuilles mortes et autres brindilles, tu bouches entièrement l'entrée du terrier. Satisfait, tu recules de quelques mètres, avant de concentrer ton chakra. Après une série rapide de mudras, tu lances ta technique. — Katon, Gôkakyû no Justu ! Volontairement tu n'insuffles que très peu de chakra, et ce pendant un délai très court : ainsi, au lieu d'une boule de feu capable d'embraser la végétation, ce n'est qu'une flammèche qui quitte ta bouche, explosant presque ton tas de feuilles mortes, qui immédiatement prenne feu. Très vite la végétation sèche se consume, et lorsque la fumée commence à s'échapper tu petit brasier, tu pousses le tout dans le terrier à l'aide d'une branche. Si ton plan fonctionne, les tanukis seront obligés de sortir, au risque de mourir étouffés par la fumée. Encore faut-il que le terrier ne comporte qu'une seule autre sortie, mais tu penses que c'est le cas, sinon tu l'aurais trouvée pendant tes recherches, non ? Tout à coup excité, l'adrénaline commençant à se déverser en toi, tu cours jusqu'aux paniers, te cachant à quelques mètres. Deux minutes plus tard, des petites cris résonnent à l'intérieur du terrier. — Héhé. Tu ricanes, parce que ton plan est en train de fonctionner. Et quelques secondes plus tard, c'est les trois petites boules de poils qui sortent, suivies immédiatement par l'un de adultes. Tu supposes que c'est la mère. Réagissant tout de suite, tu sors des fourrés à peine les tanukis entrés dans le panier pour le refermer avec la cordelette. Bam, c'est bon ! Le coeur cognant à toute allure, tu déposes le panier un peu plus loin, tirant le deuxième jusqu'à l'entrée du terrier. Il manque un adulte, sans doute le mâle. Sauf que presque une minute plus tard, il n'a toujours pas montré le bout de son museau. Pourtant il y a bien de la fumée qui continue à sortir du terrier. Fronçant les sourcils, tu décides de déjà prendre le reste de sa famille, et de t'éloigner un peu. Mais à peine as-tu soulevé le panier que tu entends un grognement menaçant, à ta gauche. — Merde ! Les deux mains prises, t'es emmerdé pour réagir lorsque tu vois le mâle te foncer dessus, les crocs luisants dans ta direction ! Déposant, ou plutôt lâchant, le panier, ce qui ne manque pas de provoquer de forts couinements à l'intérieur, tu sautes sur le côté, esquivant la charge de ta cible. Tu ne vas faire qu'une bouchée de cette créature poilue. En temps normal, un katon ou un coup de kunai aurait réglé le problème en quelques secondes. Mais tu dois le capturer lui aussi à l'aide du deuxième panier. Très vite tu sais comment faire, mais au même moment, tu linge se détache et tombe au sol. Déconcentré par ce petit imprévu, tu ne remarques qu'au dernier moment une deuxième charge du tanuki. Réagissant à l'instant plus qu'à la réflexion, tu sautes sur le côté, esquivant in extremis ses dents acérées. Les sourcils froncés, tu te retiens de le rôtir sur place. A la place, tu cours te placer devant le deuxième panier. La flûte à l'air, tu es ridicule, mais tu n'as pas le choix. Et lorsque le tanuki te fonce à nouveau dessus, furieux que tu aies osé t'attaquer à sa famille, tu ne bouges pas. C'est dur de le laisser venir se proche. Et au dernier moment, tu lances une technique de permutation. Bam ! La bûche qui tombe sur la tronche du tanuki, l'assommant par la même occasion ! — Tu pensais vraiment m'avoir comme ça ... Affichant un sourire satisfait, tu attrapes la bestiole par la queue avant de la fourrier dans le panier. Cinq sur cinq, la mission semble plutôt réussie. Sauf que tu ne fais pas le fier : les jambes un peu écorcées par la végétation, l'épaule teintée de vert à cause de ton plongeon dans l'herbe pour éviter le mâle, des feuilles dans les cheveux. On dirait que tu viens de ressortir d'une mission dangereuse ! Alors soulevant les deux paniers, un dans chaque bras, tu décides de passer par les bains. Après tout ils sont aussi là pour ça, non ? Évidemment il ne faut pas que la tenancière te remarque, surtout avec ses deux paniers, sinon tu es sûr qu'elle va te passer un savon ! Cinq minutes plus tard, tu ressors des bains habillé, les deux paniers attachés dans ton dos. Sentir l'emblème des Uchiha sur ton dos te rassure, te donne confiance. En tout cas plus que tout nu, c'est certain ! Tu te souviens encore du regard méfiant de la bonne femme lorsque tu lui avais annoncé que les tanukis étaient capturés, et que tu irais les lâcher à une très bonne distance de ses bains ! Dans tous les cas ta mission était réussie, et plutôt rapidement ! Car une heure plus tard, tu étais de retour au village après avoir laissé les paniers vides aux bains, évidemment sans te faire remarquer.