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Une si bonne soirée...

Nozomo Yukio
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Une si bonne soirée... Dim 21 Fév - 20:18
Nozomo Yukio


Une si bonne soirée...


Kaikenjutsu



J’ai déjà dit que je me battais dans les bars ?

Le plus souvent, ce n’était pas ma faute : Je buvais trop, les autres buvaient trop… ça dérapait car les gens ne savaient pas se tenir. Ils devenaient lourds avec des filles et j’essayais d’un peu les calmer avec de beaux discours sur le respect… En vain. Je finissais par les calmer autrement, par terre avec des coups de pieds dans le bide. Parfois, c’était car je provoquais ou je me faisais provoquer. Dans les deux cas, je ne savais pas me tenir alors… On finissait encore par terre. C’était un lieu commun, avec du recul, de mes sorties nocturnes.

Le truc, c’est que chaque fois je pensais y échapper.

Ce soir-là encore, je sortais pour aller boire une bière tranquille dans l’un des bars de la rue de la verrerie. La rue des bars, en somme. Il y avait beaucoup de styles de devanture, certaines sobres et d’autres bien plus colorées, avec des filles en jupes… On attire la clientèle comme on peut. J’avais opté pour un établissement de la première catégorie, normalement la simplicité et le passe-partout rimaient avec une soirée de qualités : Pas de lourdeaux, ou alors qui ne se rebellent pas quand on les prévient.

C’était malheureusement plutôt une nuit d’accident responsable. Sirotant une bière au Yuzu, douce amère, qui me tirait une légère moue, je discutais en parallèle avec le barman au sujet de la rue, son affluence, les affaires… Des banalités pour occuper autant ma sortie que son travail. Il y avait peu de monde dans l’établissement, il était quasiment toujours devant moi à me parler de sa vie : Ancien mercenaire, il avait pris sa retraite après une flèche dans le genou et était devenu barman. Une histoire banale dans le sekaï. Le bruit de la porte signalait discrètement le départ ou l’arrivée de clients, on ne faisait même pas attention au léger cliquetis de la serrure et du bruit du bois contre la façade. Une porte reste une porte, un bruit de fond dans l’orchestra de la vie.

Bien entendu, il fallait un élément déclencheur.

Celui-ci était le bruit classique de la porte qui s’ouvrait, accompagné du brouhaha d’un groupe d’hommes adultes, une trentaine en moyenne, qui entrait dans une joyeuse ambiance. Plus bruyant que d’habitude, ces types n’étaient pas forcément exceptionnels : Des collègues qui sortaient après le travail, c’était pas une alerte.  Le silence qui suivait la fermeture de la porte, oui.

- Tu es un Nozomo toi, non ? Une voix masculine, grave et qui sous-lignait un ton assez froid. Une question réthorique, il savait qui j’étais, en tout cas mon clan, et lancé la conversation de cette manière.

Je tournai la tête vers ces joyeux drilles, et m’aperçus qu’avec la voix, c’était le regard qui était froid comme la glace. « Le froid dans le désert, on aura tout vu ». Souriant à mes compères, je répondis franchement :

- Tout à fait ! Que puis-je faire pour vous ? Une petite bière ? Mon ami sert une très bonne boisson au Yuzu, vous m’en direz des nouvelles ! Je désignai le barman, qui souriait légèrement. Lui aussi sentait la tension.
- Tu fous quoi ? On n’aime pas trop ton clan par ici. Un peu plus d’agressivité, pas d’insulte… Peut-être pourrions-nous parlementer ? Obtenir une paix blanche, eux dans un coin et moi dans l’autre ? Je n’étais pas d’humeur à subir leurs affronts, je voulais une soirée tranquille et elle avait déjà commencé d’une bien belle manière avec mon ami ex-mercenaire.
- Je bois cette fameuse bière, je vous le dis elle est très bonne. Depuis tout à l’heure, je la bois tranquille en parlant avec ce monsieur et …
- Casse-toi. Il s’avançait vers moi.
- Je ne crois pas que je vais faire ça, mon ami. Au terme de "ami", il agrippa mon col. Écoute, tu dois être le chef ici donc on dit que si je te casse le bras les autres vont se calmer, ça va ?

Le « chef » paru un peu choqué, sûrement car je ne paniquais nullement devant cette atteinte physique. Il se ravisa tout de suite. « Pour ne pas paraître faible devant ses potes ? » Je l’avais menacé et devant le petit temps de pause, j’entendais quelques murmures dans la commission des casses-burnes. Le lourdeau qui me tenait la veste me souleva de mon siège, puis me dis quelques mots :

- Tu crois faire le poids contre nous ? On est plusieurs chuunins et tu es quoi ? Un genin ? Tu es tout jeune. Je rigolais gentiment à cette analyse totalement faussée de mon rang de ninja. Il prit la mouche car un poing vola à ma figure, atteignant ma pommette. « Ouille ».
- C’est tout ce que tu as, bonhomme ? Je posais ma boisson sur le comptoir, en tendant le bras. Donc, je te disais… D’un geste vif, je lui attrapais de la main gauche le bras qui me tenait, au niveau du coude, avant d’exercer de la main droite une pression brusque et violente sur l’articulation. L’objectif était qu’il me lâche en lui faisant très mal sur le coup, pas besoin de lui briser le bras. Pour le moment. But atteint car le type recula en se tenant le membre. … Tu veux que je te le brise pour vous calmer ou ça ira ?

Je tournai la tête vers le barman pour prendre la température de l’ambiance du regard : Il préférait que le combat soit dehors ? Question rhétorique, bien sûr qu’il préférait. Je ne voulais pas le mêler à ça, mais peut-être que s’il parlait pour leur dire de se casser… Pas le temps de demander une intervention au salarié, car une chaise atterrit contre mon torse. Me faisant reculer de quelques pas devant le choc. Pas de douleur, je m’orientai de nouveau contre le groupuscule des chuunins justiciers. Trois de ces débiles déboulaient sur moi pour m’apprendre à … Pas être un Nozomo ? Pas faire mal au mec qui me menace ? Je ne sus jamais, car des poings et des pieds vinrent me cueillir sur le plexus, le menton et certaines parties sensibles de mon anatomie. « Ils ne reculent devant rien, ces chiens ». Je me défendais en essayant de réduire les dégâts, pas sur moi… Sur le mobilier. Je savais encaisser, ce n’était pas un souci. Le porte-monnaie du bar, moins. Esquivant un coup de poing, je répondis par un chassé dans un torse pour faire reculer. Le pauvre hère se réceptionna sur une table, qui se brisa. « Oups ».

- Vous êtes quoi ? Six ? Et vous venez à plusieurs sur moi tout seul ? C’est quoi votre problème ? Je me jetais sur le gars le plus proche pour le vriller de coup, le faisant tomber contre le comptoir. Un coup de genoux bien placé et sa tête rebondissait brutalement contre le support. Vous n’êtes pas assez. Débutant une course vers la porte, je passais devant les cinq restants, éberlués.
- On aura ta peau, vermine. L’un cracha ces quelques mots alors que je sortais pour continuer le combat dans un cadre moins destructible.

« Vermine toi-même ».


Sphinx. Yukio 021

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Nozomo Yukio
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Re: Une si bonne soirée... Dim 21 Fév - 20:28
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Une si bonne soirée...


Kaikenjutsu



Technique:

Arrivé dans la rue, je me retournais pour assister à la suite de débiles qui occupaient peu à peu la rue. L’un après l’autre. Se plaçant en arc de cercle, face à moi, leur sourire signalait qu’ils se pensaient triomphants. « Espace plus grand, le nombre joue pour eux ».

Espace vide, et je peux m’exprimer.

C’est ce que je pensais, mais l’un des gus sortit une petite lame. Une dague. Jetant un regard à ses compatriotes, chacun se mit à découvrir leurs armes. « Deux lames courtes, une petite matraque, un poing de combat et un kunaï utilisé comme une dague ». C’était sportif ce soir.  

- Tu sais ce qu’on fait aux bandits ? Parce que c’est ce que vous êtes, vous, des bandits qu’on a récupérés pour vos talents guerriers… Mais vous restez des saloperies. L’un crachait ses mots en avançant, il était presque menaçant.

Un petit frisson passa dans mon dos quand je palpai ma ceinture, pas de fourreau. Je me tapais le front intérieurement. J’avais posé mon katana à côté de moi, avec tout ce bazar je n’avais pas pris ma fidèle lame… Je me sentais un peu nue maintenant, heureusement que caché dans mon dos il y avait mon tantô. « Je devrais le sortir pour être a égalité avec eux ? ». Je fis non de la tête, pas la peine. J’allais me débrouiller. Les premiers opposants à se confronter à moi furent les matraques, une attaque coordonnée visant mes jambes et mon bras droit. J’esquivai en levant la jambe de contact mais je ne pus esquiver l’autre attaque contondante. « J’aurai un bleu ».

L’assaut continuait et je répondais vivement en frappant le nez de l’un, pour lui briser et l’immobiliser, alors que l’autre  subissait un uppercut qui le mit temporairement par terre. Je me retenais, même si je menaçais de briser des bras je ne voulais pas créer ce type d’accident. Pas besoin de casser les jouets du kazekage, même s’ils étaient très chiants. « Les Nozomo ont pas besoin que j’amplifie la mauvaise réputation, je dois calmer les choses ou les calmer sans leur faire trop de dégâts ». Eux, ne faisaient pas grand cas de me sauvegarder. Les chuunins restant se jetèrent sur moi, deux en face et les trois autres sur mes flancs. Personne derrière, c’était déjà ça. J’esquivai la plupart des coups en renvoyant des jabs simple ou des petits coups de pied, mais ils étaient nombreux et je ne pouvais pas me concentrer sur eux sans me faire percer la peau. Au bout d’un moment, ce qui devait arriver arriva… Profitant d’un contre un peu plus lent, l’un des adversaires à la dague m’érafla durement le bras droit. Je reculais pour reprendre mon souffle et gagner du temps de réflexion.

« Putain, quelles sont les solutions ? »

Autour de moi, personne ne bougeait : Les seuls shinobis dans le coin étaient ceux qui se battaient. Où étaient les espions de Serika quand on avait besoin d’eux ? Il m’avait surveillé durant ma mission dans les montagnes, mais dans Suna il ne voyait rien. « Foutu Suna ». Pas de katana, mes techniques de ninjutsu élémentaire allaient créer de la casse. Le genjutsu… Oublions-le genjutsu, cela devait rester mon joker. Il ne restait que le tantô. Agrippant la lame dans mon dos, je la tirais en évidence de mes opposants.

- On a bien rigolé, maintenant soyons à égalité : Toujours tenté de me faire la peau ? Ces cons souriaient, tout devenait réel pour eux maintenant que j’étais armé. Pour moi, c’était déjà beaucoup trop réel.

J’avais déjà rencontré des gens comme ça, ils aimaient le combat. Pas comme Kalida ou moi, non, ils aimaient provoquer la douleur, voir tuer… La graduation était observable. « Espérons qu’ils aiment subir, car je vais les lacérer moi ». Tout assaut devra être calculé, les mecs attendaient que je m’avance : "J’ai l’initiative, mais si je suis trop lent je vais me retrouver encore acculé et ils vont me quadriller le torse". Les types aux matraques se relevaient déjà pour compléter l’unité des tueurs de Nozomo. « Je suis même pas un vrai Nozomo, lâchez-moi ! » Je devais frapper vite, passer la garde de l’un et le mettre K.O avant de passer à un autre. La lame courte de mon tantô était bien plus flexible pour ce type d’exercice : Plus la lame est longue, plus il y a de points de contact pour résister. Se faufiler dans les défenses, c’est facile pour une dague ou un format légèrement plus grand. « Pas de katana, mais je ne suis pas sans défense »

Bon, il fallait se lancer. Les mecs devant moi ricanaient comme une meute de hyène, mais moi je n’étais pas une gazelle. « Je suis un fier porc-épic ». Exerçant un double pas, je m’avançais vers le plus proche des feliformia, celui au poing de combat, pour tendre ma lame dans une fente hasardeuse. Ma dynamique fut accueillie par son arme qui se fracassait contre ma joue. Je reculais devant la douleur, mais déjà les autres étaient sur moi… Pas le choix, je faisais flamboyer mon poing pour frapper dans le ventre, au hasard, l’un des assaillants. Le pauvre tomba à terre, le vêtement qui prenait doucement feu. C’était celui qui visait mes jambes avec sa matraque.

- Tiens ! C’est assez percutant pour toi ça ? Ses copains reculaient, mais ils voulaient revenir sur moi à tout moment. Deux rapatriait le soldat tombé au combat pour ne pas encombrer la rue et qu’ils lui marchent dessus. Ce sont vraiment des animaux, ils pensent toujours à me mettre par terre. Pourquoi vous en voulez tant que ça aux Nozomo ? Ils ont fait quoi à part être des meilleurs combattants que vous ? Bande de naze !

D’accord, j’aurai pu rester sur la question initiale, mais c’était tentant… Le chuunin au kunaï se jeta sur moi, piqué par la provocation. J'en profitais pour retenter mon mouvement, mais cette fois j’usais de mon chakra pour amplifier la force de la lame et ma vitesse. La cible se jeta presque illico sur ma lame que je n’avais qu’à orienter pour qu’il s’embroche. L'arme était courte, mais la blessure était nette dans son épaule. Je le rejetais avec un chassé avant de me jeter sur un nouvel adversaire : J’avais une opportunité, deux étaient K.O, il fallait en profiter. Réitérant une troisième fois la technique, je passais la garde du lourdeau utilisant la seconde matraque du groupe pour lui entailler le flanc durement. Il lâcha gentiment sa matraque quand j’accompagnais mon assaut d’un coup de tête.

- Au suivant ! Plus que deux ! Je comptais bruyamment pour provoquer et intimider. Seul contre six, j’avais réussi à éliminer la moitié de l’effectif. Je saignais du bras et le visage en feu, mais j’étais en train de gagner.

Le froid de la lame précéda la douleur, derrière moi le kunaï du blessé à l’épaule avait été éjecté. Atterrissant pile dans mon dos… Rien de grave, mais suffisamment pour attirer mon attention et permettre aux deux ennemies disposant de dagues de se jeter sur moi.

Je n’étais pas sorti de l’auberge.



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Re: Une si bonne soirée... Dim 21 Fév - 20:46
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Kaikenjutsu



Technique:

Bon, j’étais par terre et les mecs s’acharnaient sur moi. J’avais quelques trous dans la peau, mais ils étaient assez civilisés pour ne m’appliquer que des coups de pieds. C’était déjà pas mal… « Civilisé, mon cul ». L’utilisateur de kunaï et le grand brûlé avaient rejoint le cortège pour s’essuyer les pieds sur moi. La douleur et la honte s’insinuait à un niveau profond dans mon être.

« Pourquoi je finis toujours dans des bordels comme ça ? Ils en veulent aux Nozomo et comme je suis l’un des seuls à me pointer en ville, ils se jettent sur moi comme si j’étais un sandwich gratuit. C’est pas une vie… ». Je revoyais la séance d’entraînement du Daï Henge ou Hayato avait tenté de m’imiter : « Pas vraiment un Nozomo, mal vu au village ». C’était vrai, bordel ! Je voulais boire ma bière et discuter avec un mec inconnu, tout allait bien et comme d’habitude, tout dérapait… Je salissais tout ? C’était moi le problème ? Je devais m’acclimater et m’isoler pour ne pas me battre ? Résister m’avait conduit à finir par terre, roué de coups… « Maintenant, ils me crachent dessus ».

Je devrais peut-être me laisser aller, c’était qu’un mauvais moment à passer. J’avais connu des douleurs physiques et mentales plus vite, ces tocards pouvaient pas me faire quoi que ce soit…

- On ne veut pas de vous, vous vous cachez dans votre domaine et vous jouez les grands ducs. Vous êtes qu’une bande de bandit… On vous butera tous. On t’a choppé toi, mais on choppera aussi le grand là qui se croit plus malin que les autres. Je fronçai les sourcils, ils ne le voyaient pas car j’avais le visage plein de terre, de sang et de salive mélangés… Mais je fronçai les sourcils.
- … Un grand ? J’avalais un peu de poussière en prononçant ces mots. Tu veux dire Hayato ?
- Je m’en fou de son nom, on va le crever comme on va te crever toi. Je relevais la tête, à mon niveau je pouvais faire que ça. Le corps était contusionné, j’étais devenu un bleu humain.
- Vous voulez toucher à mon frère ? C’était à eux de froncer les sourcils, ils ne comprenaient pas encore le lien entre « le grand » et « mon frère ». L’un tenta un nouveau coup de pied, que j’agrippai fermement. Il fit un effort pour me retirer sa cheville, mais je tenais bon.

Le tantô en main, je poignardai son talon d’Achille. Ma victime finit par terre, agrippant sa cheville que je lui rendais. Me relevant, je faisais face à mes bourreaux. Ma main non armée essuya l’affront comme les immondices sur mon visage. « Ils veulent toucher à mon frère ? »

« A HAYATO ?! »

Plus de pitié, plus besoin… Rapidement, je m’engouffrai dans la défense du premier type au hasard pour lui faire subir plusieurs coups d’estoc. Toujours au même endroit, en tout cas j’essayais car la colère et la douleur dans mon bras me faisait rater de quelques centimètres ma cible. Je donnais l’impression de vouloir creuser un petit trou dans son torse. Non, je voulais juste le buter.

« C’est une injustice, on a rien demandé »

Une vie remplis de misère et de douleur : Récupéré par les meurtriers de nos parents, nous avions été battus et humiliés. Détruit puis reconstruit à l'image de nos maîtres. Et maintenant ? Jamais à sa place, je me disais que c'était sûrement à terre. Celle de Hayato ? Non. Il méritait mieux, il n'était pas atteint par le même mal que moi. Je voulais leur faire mal, à tous. Pourquoi je voulais autant leur faire mal ? C'était pas la premiére fois que je me faisais frapper et mettre à terre, cracher dessus... Non. C'était la goutte d'eau.

Je laissais tomber l’animal pitoyable qui me servait à émousser mon tantô, avant de passer à un autre. Encore au hasard, j’agrippai un nouveau déchet. Celui-ci, moins surpris, dégagea son corps pour me porter un coup mais j’esquivai prestement pour lui donner un coup de tête. Ses dents ripèrent sur mon front et avec la douleur une pensée naquit : « Il vient d’avaler un peu de la salive de ses potes ». Cette idée m’amusa, seuls les liquides pouvaient passer de toute façon car je lui brisais les dents de devant avec un deuxième coup. Passant à son torse, je donnai trois coups de poignard. Plus précis, se concentrant dans une plaie unique. Je me calmais gentiment, mais la colère n’était pas moins terrible : Là où le feu de la furie s’évanouissait, le froid de la haine prenait sa place. Des années de formations devenaient la préparation pour ce moment : Détruire, tuer… « Mes semblables ? »

« Ils ne sont pas mes pairs, ils sont inutiles. Je dois les tuer. » Je voulais les tuer. Chacun d'eux... Ils brisaient ma paix, ils brisaient ma vie. Chacun. Tout devenait plus clair, maintenant.

Ma victime tomba à terre, se tenant le torse en hurlant. À mes yeux, c’était un doux bruit alors que je dirigeai mon regard sur une nouvelle cible.

- Je… Je … Je suis déso…

Trop tard, moi je n’étais pas désolé de lui briser l’index et le majeur pour lui faire lâcher son kunaï. Heureusement, c’était le bras où il avait déjà son épaule percée. « Allez, je vais être sympa ». Je plantai mon tantô dans la plaie ouverte, agitant dans tous les sens la garde de mon arme pour ouvrir le plus possible les coutures de sa chair. Le sang coulait abondamment et moi je souriais légèrement.

- Vous vouliez me crever, c’est ça ? Je prenais à pleine main un peu de sang avant de l’appliquer sur la hyène qui me faisait face. Et maintenant ? Je relâchai la prise sur son membre avant de l’agripper par le col. Le soulevant légèrement, un bras ne me permettait pas de faire plus. Il était inoffensif maintenant, je tournai la tête vers ses alliés dont la plupart étaient à terre ou à genoux pour aider les blessés. C’est un avertissement, personne ne touche à Hayato Nozomo. Quiconque s’approche de lui avec une arme. Je crachais par terre. Il finira comme lui.

Sur ses mots, j’appliquai méthodiquement ma lame contre sa jambe pour ouvrir une voie royale entre l’atmosphère de la rue, chargée de sang et de haine, et l’artère fémorale. Je jetais à terre le gros sac de viande qui se vidait de son sang.

Je me tournai vers l’assistance, constatant des regards horrifiés de certains civils qui étaient restés. Les autres avaient fui. Mes adversaires s’approchèrent prudemment leur compagnon exsangue. Du coin de l’œil, je vis le barman qui me regardait quand l’encadrement de la porte de son bar. Une porte classique, un bruit d’ouverture et de fermeture qui était devenu un son de fond dans la discussion et la dégustation.

Maintenant, c’était la frontière entre une bonne soirée et une mauvaise soirée ?

Je me risquai à jeter un œil à mon corps, des plaies sanglantes, des contusions par dizaines. « Il me faut une douche ». Je ne voulais pas repasser cette porte, qu'importe le sabre. Je voulais dormir et oublier... Serais-je inquiété pour l'événement ? C'était de la légitime défense. Je regardai autour de moi : Du sang, des grognements de douleur. Déja, on s'occupait du type dont j'avais altéré l'artére. Il y avait encore de la vie, je n'étais pas l'assassin d'un compatriote. "J'aurai aimé en finir avec eux, pourtant". Jetant mes derniers mots comme des piéces devant un sans-abris, je partis.

- Merci pour la bière.


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