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Frère des ours - PV Nikkou

Kamiko Raion
Kamiko Raion
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Frère des ours - PV Nikkou Sam 25 Sep - 14:32
Kamiko Raion


 
Frère des Ours
Feat Nikkou-kyun ~

 
Un éternuement. Dans les silencieuses archives de la Tour du Hokage, les étagères tremblent, secouées par le ressaut d’épaules soudain de la jeune femme qui s’y appuyait. Juchée sur un escabeau, le nez dans les vieux rouleaux, remuant la poussière sur son passage, la petite curieuse venait de manquer de basculer cul par-dessus tête en contrariant ses allergies. Le rayonnage vacille encore faiblement, avant de se stabiliser, arrachant un soupir de soulagement à la brune qui n’avait pas l’air particulièrement enchantée à l’idée de se prendre quelques ouvrages sur le coin du museau. Abandonnant son perchoir et sa recherche infructueuse, l’intendante se laisse tomber sur l’un des tabourets pour se masser le cou, pensive. Où pouvait bien se trouver la généalogie des Senju ?

Aussi loin qu’elle pouvait fouiller, il n’y avait pas trace des documents de naissance de certains clans ou, parfois, ils étaient si lacunaires que la Kamiko ne comprenait pas comment une incompétence de ce niveau pouvait être passée inaperçue. Malgré une bonne heure de recherche, elle n’avait pu trouver davantage d’information sur le mystérieux alter-ego de son élève et devait maintenant se résoudre à l’évidence : si Homura avait jamais existé, il faudrait qu’elle aille à la pêche au sein même du domaine du clan pour trouver ce qu’elle cherchait. L’ancêtre, si elle avait bel et bien son caractère, demeurait un immense questionnement pour Raion : pourquoi un esprit pouvait habiter le corps d’un vivant ? Quel en était l’intérêt ? Etait-ce bel et bien un esprit ou la projection d’un mental affaibli par la perte d’un être cher ?

Le regard plongé sur le dossier d’Himiko qu’elle avait déposé sur la table d’étude proche, la brune se fend d’un soupir à en déchirer de pitié l’âme de quiconque pouvait l’écouter. Elle n’avait pas de solution et pas même un millimètre de réponse à ses interrogations. Aurait-elle dû, comme le lui avait conseillé sa tante, lire quelques ouvrages de psychologie, plutôt que de perdre son temps dans les registres ? Peut-être. Peut-être pas. Reniflant de déception, l’intendante finit par éternuer, une fois de plus, son odorat outré par la concentration importante de poussière. Le Atchoum, tonitruant, est bientôt suivi d’un bruit mat de chute qui pétrifie la jeune femme de surprise. Jusqu’à présent, elle était certaine d’avoir été seule mais peut-être que le responsable du foutoir qu’était les archives venait de rentrer de sa pause déjeuner. Raion se redresse, époussetant sa tenue aussi dignement qu’il l’était possible quand le moindre mouvement provoquait une quinte de toux, suivie de sternutation en crescendo, et se glisse vers ce qu’elle espère être son sauveur du jour.

Bien vite, au détour du rayonnage suivant, l’espoir est tué dans l’œuf. Pas d’âme vive ne l’attendait derrière les rouleaux, seulement un livre délogé par ses pérégrinations. L’objet gisait, ouvert piteusement, sa couverture rouge vive ternie par les ans, sa reliure fatiguée en l’air, tirant une grimace penaude à la Kamiko. N’abimez rien, lui avait-on dit en lui ouvrant la salle. Mais comment diable pouvait-elle abimer quoique ce soit, au vu de l’état pitoyable dans lequel était l’intégralité de la pièce ? Là encore, un mystère épais qui venait s’ajouter à ceux qu’elle ruminait déjà, accompagné par la douce musique d’un éternuement suivi d’un grognement agacé. Il était grand temps qu’elle fiche le camp. Elle en avait plus qu’assez de cette fichue archive pleine à craquer d’acarien et autre saloperie et, si elle avait pu croiser une glace, n’aurait guère été étonné du spectacle navrant qu’elle offrait avec son nez rouge et ses yeux gonflés. La brune se penche, ramassant sa victime collatérale dont elle lisse les pages meurtries avec soin. Une, puis deux, puis trois, jusqu’à ce que son regard tombe sur le contenu de la quatrième, faisant naitre un sourire avide sur ses lèvres. Ce n’était pas ce qu’elle cherchait, mais c’était indéniablement intéressant. Refermant l’ouvrage, elle prit alors la direction de la sortie, négligeant de se débarbouiller le visage. La secrétaire du bureau des missions n’eut guère que le temps de l’entrapercevoir, elle, sa tronche de lapin myxomatoseux et son sourire triomphale d’une femme dont la journée venait de prendre un tournant inattendu, alors qu’elle décampait à vive allure, en direction du village.

*

Il y avait quelque chose d’étrange, presque déplaisant, à longer les rues parfaitement entretenue et silencieuse du domaine Uchiha. Impeccable de bout en bout, l’absence d’aspérité dans les murs ou le tuiles dépareillée sur les toits rendait le domaine presque iréel, plus proche de la peinture que de l’endroit où pouvait évoluer un Konohajin lambda. Pas un seul brin de vert ni aucune mauvaise herbe ne venait ternir l’ambiance parfaitement millimétrée et maniaque du si célèbre clan aux pupilles rouges. Raion avait même difficilement trouvé qui que ce soit dehors pour demander son chemin, tant la présence humaine et oisive semblait ne pas pouvoir exister par ici. Tout y était rustique, spartiate, à l’économie pratique et efficace, au dépit des couleurs et de la chaleur humaine qu’on pouvait pourtant voire partout ailleurs au village. Même la forêt luxuriante des Aburame paraissait bien plus accueillante à l’intendante qui tentait, tant bien que mal, de retrouver la petite maison de la personne qu’elle souhaitait voir aujourd’hui.

Les cheveux aux vents, les yeux encore gonflés de mécontentement d’avoir été exposé à tant de poussière, la grande brune, pourtant si digne, ne payait pas de mine. Même sa joli robe bleu sombre portait encore les stigmates poudreux de son escapade aux archives, malgré le soin qu’elle avait mi à épousseter le livre qu’elle portait contre sa poitrine. La reliure, défraichi, brillait de toute la force de son rouge carmin remis à neuf, son titre en kanji dorés luisant parfois, de temps à autre, à mesure que la Kamiko progressait dans les allées. La matrone qu’elle avait arrêtée, une poignée de minutes plus tôt, n’avait guère eu l’air surprise de voir l’intendante chercher le jeune Nikkou. Elle s’était même fendue d’une étrange moue d’indulgence devant la jeune femme, dont le visage allergique aurait parfaitement pu passer pour celui d’un chagrin mal caché, avant de lui indiquer ce qu’elle cherchait, l’air pressé. Etait-ce l’heure d’aller chercher les plus jeunes à l’académie ninja ? Un regard vers le ciel, où le soleil encore haut brillait chaudement, lui appris qu’il était bien peu probable qu’elle ait raison. Une urgence de maison, alors ? Regardant la bonne femme s’éloigner, Raion se désintéresse du sujet, glissant à nouveau vers sa nouvelle obsession, qu’elle tenait fermement serrée contre son cœur, le titre de l’ouvrage flottant en arrière-plan dans ses pensées déjà bien occupées.

Traité magique des sceaux de créatures. Un intitulé intriguant, tout autant que la théorie selon laquelle on pouvait bel et bien invoquer des animaux shinobis à son service. Bien qu’ayant entendu parler de quelques légendes et rumeurs, çà et là, la brune ne connaissait que vaguement le mystère qui entourait le Kuchiyose, n’étant guère intéressée à l’idée de s’en procurer un, de toute façon. Mais que dirait le si célèbre Nikkou, dont la réputation et les rapports, faisait mention de la compagnie poilue et envahissante de ses invocations. Une occasion comme une autre, donc, pour en apprendre un peu plus sur le si enthousiaste Uchiha et sur les animaux shinobis que Raion ne connaissait que par la description, sans doute volontairement vague, de leur propriétaire.

Après s’être enfoncée un peu plus profondément dans le domaine du clan à l’éventail, la jeune femme parvient, enfin à son objectif. La maison, tout comme l’intégralité de l’endroit, émane la même aura sérieuse, spartiate et efficace que les rues. Dépourvue de couleur ou de fantaisie, cernée par des murets pour en protéger l’intimité des jardins, elle n’en reste pas moins un peu plus vivante que ses consœurs, à défaut d’être chaleureuse ou accueillante. L’espace d’une courte seconde, la Kamiko se demande ce que ça fait, de vivre dans un endroit dont tous les angles respirent la rigueur militaire et le devoir de servir. Est-ce que les enfants savent seulement ce que c’est, de jouer à la poupée ou au ballon par ici ? Les adultes étaient-ils heureux, devant l’absence d’art pour apaiser leurs esprits ? Etait-ce pour ça, que les shinobis au sharingan pouvait perdre la tête ?

Alors que l’intendante s’avance dans l’allée, elle se surprend à espérer que le jeune homme soit bien chez lui. Dans son engouement pour sa trouvaille, elle avait négligé de vérifier qu’il n’était pas en mission et n’appréciait que moyennement l’idée de devoir délayer ses recherches pour une si bête erreur de timing. Lâchant un soupir, excédée par son manque de prévoyance, elle arrive malgré tout jusqu’au porche et frappe à la porte. Lorsque le battant s’ouvre, la jolie frimousse de la Kamiko s’anime d’un sourire bienveillant, légèrement incongru sur son visage encore marqué par sa vilaine allergie de tantôt.

« Hey ! Ca fait un bail. » Sans plus attendre, elle met l’ouvrage sous le nez de son pauvre interlocuteur qui devait encore digérer l’information, bizarre, d’avoir l’intendante en personne, avec une tête aux yeux suffisamment rouges pour sérieusement questionner sa santé.  « J’ai cru comprendre que tu étais la meilleure personne à qui je pouvais poser des questions sur le sujet, alors me voilà, si tu as un peu de temps à m'accorder. »

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Frère des Ours
Protection Mission




L’éphèbe s’était réveillé en sueur, le souffle haletant et la panique au cœur. Un bref coup d’œil circulaire lui permis de reconnaître ses appartements. Le cadre spartiate et traditionnel du quartier Uchiha était pour une fois rassurant. Une constante qui lui permettait enfin d’échapper au chaos qui sévissait dans son subconscient, mais qui devenait plus vrai que réalité une fois les yeux fermés.

Calmé, le Chunin fini par retiré les couvertures de son tanami pour s’accroupir au sol. Les gestes brusques, encore maladroits de son réveil malcommode, il s’était saisit de la cruche d’eau pour y boire directement. L’eau froide calmant les ardeurs de ses nuits sans fin en lui offrant la saveur limpide de la réalité.

Encore une fois, la nuit avait été longue, pleine de ces cauchemars arborant les visages de ses compatriotes tombés au combat. Kurohime. Saï. Maho. Naoshige. Sora…les morts semés sur son chemin. De réelles figures vivantes tombés au combat qui venaient le hanter le soir non seulement de leur présence, mais de leur mort. Leur assassin? Toujours le même. Lui-même. Quelques fois que sous ses propres traits impuissants. D’autres sous le teinte sanguinaire des iris éveillées au prix de sa sanité. Et enfin certains dissimulés par un masque d’ombre

Nikkou. Uchiha Nikkou. Datenshi. Peu importe lequel qui plongeait une longue dague dans la poitrine de ses anciens alliés ou tranchait leur gorge d’un Fûton trop affûté. Il demeurait responsable de leur mort. À tous. Et aussi terrible ces cauchemars pouvaient être. Plus terrible en demeuraient les vestiges de leur emprise sur le cœur du Uchiha. À chaque soir, une empathie moins grande. À chaque rêve, la poussée de ses instincts dominants. Et au matin, un sourire qui se faisait plus rassuré. Un relan de la folie Uchiha qu’il savait tapis dans les ombres…de plus en plus révélé, devait-il même se l’avouer.

Alors chaque matin, Nikkou se réveillait hagard, frottant éperdument son visage pour secouer ces pensées retorses et retrouver les semblants de sa personnalité d’antan. Mais ce matin, avant même qu’il ne puisse se défaire de l’emprise délétère de son inconscient, on cogna à sa porte.

Animé par ses habitudes de soldat, le Ninja se vêtu d’un simple kimono noir arborant le symbole carmin du Clan Uchiha pour aller ouvrir la porte. La mine hagard et les cheveux en bataille du Ténébreux accueillirent d’une mine renfrognée le soleil de midi avant de reconnaitre le visage de la nouvelle intendante.

“Raion-san…” s’étonna-t-il, gêné de son allure malgré l’heure avancée de la journée.

Visiblement cependant, la distinguée Chef de Clan n’était pas venu simplement par courtoisie ou pour narguer ses mauvaises habitudes de sommeil. A peine les salutations d’usage faites qu’un large parchemin était présenté devant lui. Les yeux encore à demi-fermé s’habituèrent rapidement au soleil pour enfin déchiffrer le contenu.

“Traité magique des sceaux de créatures” lut-il lentement, quelque peu surpris par cette entrée en la matière, avant d'en comprendre les implications.
“Ahh...j’imagine que la Hokage vous a parlé de mon Pacte avec le Peuple des Ours? N'ai-je pas déjà été assez punis pour les répercussions de ma dernière mission…” maugréa-t-il au souvenir du châtiment imposé par le Shodaime de l’époque.

Le pauvre Chunnin solitaire avait été relégué aux missions de rang D et C et avait dû prendre une équipe sous sa tutelle pour pouvoir reprendre ses attributions ordinaires. Si l'octroi du Pacte avait des conséquences économiques pour le Village et qu'un châtiment plus grand aurait pu être imposé, il demeurait qu'il s'agissait d'une expérience hors de caractère pour le personnage...




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La scène, cocasse, plaisait beaucoup à la Kamiko. Totalement désintéressée de l’aspect purement masculin de la personne qu’elle voyait, les lèvres de la brune ne pouvait s’empêcher de se retrousser petit à petit. L’œil encore hagard, un presque filet de bave vestige de son occupation précédente mais, surtout, la trace indélébile d’un oreiller fraichement quitté faisaient de Nikkou le Uchiha le moins carré qu’elle ait eu l’occasion de voir. Martial, mais pas matinal, visiblement. La jeune femme cille à peine, alors qu’elle découvre un ninja puni. Elle avait le plus grand mal à se rappeler la raison exacte de la punition de la Hokage, mais se souvenait parfaitement de la liste de mission qu’il venait de citer. Ainsi, donc, était-ce le prix pour avoir le droit d’appeler des bêtes de cirques ? Toujours fut-il que le jeune homme, loin d’être enthousiaste, craignait un retour de bâton, de quoi rendre la journée de l’intendante de Konoha, un peu plus comique qu’elle n’avait commencé.
« Ce n’était pas dans mes plans, mais c’est si gentiment demandé que je peux sans doute trouver quelque chose… » Le sourire espiègle de Raion s’étire inexorablement, alors qu’elle soustrait au visage du jeune homme son précieux ouvrage, le laissant regagner le couvert rassurant de ses bras. « Plaisanterie à part, non, Yuriko n’a trahit aucun secret. J’ai trouvé quelques irrégularités dans les attributions de missions, je me suis dit que ce serait le meilleur moyen d’y remédier et je suis tombée sur l’information dans tes rapports, en cherchant à établir une liste relative des capacités de l’ensemble des Konohajin actuellement en service. »

Le sujet, moins léger, terni légèrement son enthousiasme premier, la faisant froncer les sourcils à l’évocation de ces anomalies. Le registre en question, quand bien même existerait-il déjà pour le bonheur de la petite amasseuse d’information compulsive qu’elle était, se trouvait actuellement nulle part ailleurs que dans son esprit. L’intendante n’avait pu se résoudre à le coucher sur papier, de peur que le contenu de ce travail acharné de croisement de données ne soit un jour dérobé par quelqu’un de mal intentionné. Bien sûr, jamais la grande brune ne pourrait se souvenir parfaitement de chacun des shinobis actifs de Konoha de mémoire seulement. Aussi avait-elle rusé, usé de ce qu’elle savait faire de mieux pour contenir ces informations hautement sensibles, au nez et à la barbe de tous : la broderie. Il existait donc, précieusement rangé dans l’armoire de la Kamiko, une paire de gant strictement identique à ceux qu’elle portait et dont le tissu, légèrement plus riche, avait été travaillé pour contenir de discrètes petites irrégularités qu’on ne pouvait détecter qu’au touché. A chaque fois, un prénom et un mot, dont la signification toute personnelle de l’agencement rendait le tout particulièrement casse pied à déchiffrer. La brune avait même longuement hésité à crypter ses étranges duo, avant d’y renoncer, par crainte de sombrer dans une paranoïa un peu trop profonde.
« Mais là n’est pas le sujet. J’avais l’intention de te poser quelques questions sur cette histoire de pacte, n’étant pas familière avec ... ce type de Fuinjutsu ? Ninpo ? A moins que ce soit une forme de Hiden particulier ... ? » Elle cherche le mot, incertaine de comment qualifier la technique d’invocation, et pour cause : faute de précédent et malgré une brève lecture du sésame qu’elle tenait contre elle, elle ne pouvait qu’admettre son ignorance sur le sujet. Ignorance qu’elle comptait par ailleurs, très vite combler. Après quelques brèves secondes de silence un peu étrange, la Kamiko abandonne sa réflexion pour revenir au jeune homme, dont la tenue plus que discutable pour une apparition en public ne manque pas de la faire sourire malgré elle. « Si, du moins, je ne tombe pas trop mal. »

Elle n’avait pas besoin de développer, sentant le regard curieux d’un passant se poser sur le drôle de duo que formait l’intendante en titre et le jeune Uchiha débraillé. La brune sentait déjà la rumeur qui en découlerait naitre dans l’esprit de cette personne inconnu à laquelle elle faisait dos, avec un mélange complexe de lassitude et d’amusement. Elle devrait veiller à l’étouffer, par égard pour un certain habitant du désert, mais ne pouvait s’empêcher de trouver le quiproquo plutôt drôle. La tête dans le brouillard, les cheveux n’ayant pas connu de brosse avant l’ouverture de la porte, les yeux encore perdu dans ses réflexions, le brun ne correspondait pas tellement l’image typique de l’hôte parfait et lisse du domaine si martial dans lequel il vivait. Cette constatation, terriblement amusante, achève d’agrandir le sourire de la Kamiko, qui semble brutalement prendre un malin plaisir à l’idée d’alimenter un racontar de plus sur sa si charmante personne.
« Nous avons maintenant deux solutions, mon cher : Je peux attendre sur le perron, si tu préfères qu’on fasse ça à un autre endroit où tu peux me laisser entrer pour en parler à l’abri des regards indiscrets. »

Docile, Raion laisse l’occasion à son interlocuteur de décider de sa peine, avant de lui emboiter le pas, son précieux livre toujours serré contre elle. Ainsi, donc, il s’agissait d’ours. L’ironie de la situation fit étinceler le regard d’acier de la jeune femme une courte seconde avant de s’évaporer. Le Sekai tout entier semblait se faire une mission divine de lui rappeler, où qu’elle soit, qu’un ursidé impatient l’attendait. A quoi pouvait donc ressembler des créatures pataudes et velues issues de pacte ninja ? Etait-ce de simple animaux avec une capacité de manipulation du chakra ? Qu’est ce qui pouvait bien les différencier des Inuwashi et de leur compagnon à plume de malheur ? Avaient-ils une personnalité ? La parole ? Etaient-ils seulement plusieurs ? Si l’un d’entre eux tente de m’épouser, j’aurais peut-être trouvé un lien de parenté oublié, qui sait ? L’idée fait pouffer la chef de clan qui en oublie, momentanément, l’endroit où elle se trouve et la personne en sa compagnie.

Dire que toute cette histoire découlait de la chute d’un vieux livre égaré rendait l’effet papillon de la situation un peu plus grotesque. De poussiéreuse, les yeux encore rougies de l’influence néfaste de son allergie, la Kamiko était devenue lumineuse et presque bien trop enjouée pour ce qui ressemblait à un interrogatoire surprise en règle, aux dépends du pauvre Nikkou qui avait le malheur de posséder ce qu’elle cherchait. Elle avait presque hâte de lui montrer la page qui l’intéressait réellement, à l’intérieur du traité. La page explicative du sceau mentionnait la capacité – farfelue ? – de renvoyer ces étranges animaux « magiques » droit dans leur dimension alternative, mais ne mentionnait pas la durée de la séparation entre les deux signataires du pacte. Prendrait-il le risque pour la science ?
« J’y pense mais, est-ce que tu veux que je te laisse un peu de temps pour te réveiller un peu ? » Le regard d’acier de la tisseuse tombe sur la trace, encore chaude, d’un oreiller quitté en trombe laissé sur la joue du jeune homme. « Toute question qui t’attend peut être délayée d’encore dix minutes. » Elle l’invite alors, un peu étrangement, à disposer de chez lui d’un geste presque trop naturel, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Seul son mouvement hasardeux trahissait sa méconnaissance totale des lieux, malgré son assurance totale. Aussi décida-t-elle de ponctuer son audace par un moyen, discret, de dissimuler sa maladresse. « Enfin, je crois. Maintenant file, avant que je change d’avis. »

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Le visage du Maître des ours révélé dans le cadre de porte demeurait hésitant. Incapable de saisir les implications de la visite de l’Intendante après une si courte nuit. La pléiade de mots qui s’écoulaient de la bouche distinguée de la Kamiko demeurait un charabia dont il saisissait peut-être seulement le tiers. Trop concentré à saisir les mots plutôt que leur contenu.

“Ahh…je vois.”

Le mensonge accompagné du hochement de tête feignait l’intérêt du Chunin dont l’esprit était encore au lit. Et dont le seul désir était d’y retourner. Cependant, un mouvement furtif en arrière de son invitée accompagné d’un ricanement gras ramenèrent rapidement le Chunin à la réalité. Uchiha Satome, évidemment. La commère s’amusait tous les matins à faire le tour des logements shinobi, à la recherche de quelques ragots à communiquer à ses paires…qui finiraient éventuellement aux oreilles des hautes autorités.

Pris sur le fait, Nikkou n’eut d’autre choix de s’avancer hors du cadre de porte, habillé d’un court kimono qui n’avait rien à voir à ses habits de combat habituels. Il salua d’un sourire niais et d’une main levée la nouvelle venue afin de feindre l’absence de gêne ou de culpabilité. Il ne s’était après tout rien passé…mais ceci n’avait que peu d’importance pour Uchiha Satome.

Il devait cacher Kamiko Raion avant que les autres mégères du Clan à l’Éventail ne fassent leur apparition. Les deux shinobi pouvaient certainement quitter les lieux dans un coup de vent, mais un tel comportement serait d’autant pluss suspect. Le Chunin bondit donc sur l’opportunité tendue par l’Intendante…après tout, inviter une jeune femme le matin dans ses appartements serait certainement moins louche que de la voir quitter.

“Où sont mes manières, désolé Kamiko-san. Effectivement, je suis encore endormi. Mais, viens, rentres. Je nous prépare du thé et je serai mieux à même de parler.”

L’invitation maladroite, mais en réalité calculée, avait été pris sur un ton plus officiel, la voix du shinobi portant un peu plus aux alentours que lors de ses derniers commentaires formulés sur le ton du sommeil. Le Chunin connaissait peu la nouvelle seconde de la Nidaime. Aussi, avait-il de la misère à lire le personnage…toute personne aussi volubile le matin demeurait un mystère à son endroit. Mais devant la sérieux de la situation, il n’avait d’autre choix que de l’inviter à prendre le thé. Du moins, il s’agissait de la seule solution logique que son cerveau encore endormi pouvait concevoir.

Le shinobi resserra la tunique de son court kimono (un peu trop révélateur pour une visite officielle dirait-on) et s’écarta en faisant signe à la Princesse du Tissu de rentrer…se permettant un coup d’œil vers l’extérieur poru s’assurer que quelqu’un avait pu aêtre témoin de ce comportement plus normal.

“Donc…j’ai pas tout saisi, mais tu veux en connaître davantage sur le Kuchiyose? C’est bien ça?”

Le shinobi s’afféra à ramasser quelques parchemins et vêtements traînant dans sa cuisine pour offrir une place à l’Intendante pour s’asseoir, tout en essayant de reprendre le fil de la conversation. Après tout, il était en présence d’une des figures d’autorité du village. Et ce n’était pas tous les jours qu’une shinobi de haut rang venait s’intéresser à ses talents martiaux.

Encore novice en la matière, Nikkou s’était pourtant fait connaître comme l’un des premiers invocateurs du village. Un statut duquel il se serait bien passé pour être honnête. Le Pacte qu’il avait conclu avec le Grand Peuple était un cadeau empoisonné, qui lui avait offert puissance et reconnaissance, tout autant que des tracas.





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« Avec joie. »


L’œil de l’intendante brille une brève seconde, à l’idée de poser ses mains sur une tasse chaude et réconfortante remplie de sa boisson préférée. Bien plus intéressée par la perspective de soulager son nez traumatisé par la poussière avec une odeur de fleur et de thé vert, elle se désintéresse une poignée de seconde du jeune homme, alors qu’il tente de se dissimuler, et entre sans plus de cérémonie, séduite par sa promesse. Elle ne tressaille pas, lorsqu’il referme la porte derrière elle et s’aventure, sous la houlette de son guide, dans les appartements du Uchiha. La Kamiko ne peut réprimer un sourire amusée, alors qu’il la devance pour libérer un peu l’espace encombrer de sa cuisine. L’endroit, bien que relativement standard, avait bien plus d’âme que la totalité du domaine qu’elle venait de traverser et, si elle avait pu, la tisserande aurait bien volontiers dit à son hôte de laisser son bazar en place, tout aussi gênant qu’il puisse être.
« C’est exact. Pour être même plus précise, maintenant que nous avons un semblant de tranquillité, j’aimerais essayer ceci. »

Ouvrant l’ouvrage qu’elle lui avait déjà tendu sur la table, elle en tourne quelques pages avant de finalement tomber sur la portion qui l’intéressait. Le sceau trône, fièrement, au centre d’une double page dont les rebords sont constellés d’annotations, son usage seulement indiqué par l’indication sibylline qui surmonte les explications. L’écriture, un brun inharmonique, penchait sur le côté droit et les mots terminait parfois dans une ligne mystérieuse qui en avalait une partie du sens, sans crier gare. De compréhensible, au milieu de ce joyeux bazar, ne restait que les quelques mots suivants : Retour à la maison.
« J’aurais tendance à croire qu’il s’agit d’un sceau destiné à les renvoyer chez eux. Ma question étant, où se situe leur chez eux et est-ce que ça a vraiment un sens. » La jeune femme s’empare d’un vêtement oublié près d’elle, le pliant machinalement avant de le déposer sur la table, à sa gauche, le temps que son interlocuteur prenne conscience de ce qu’elle vient de lui montrer. « N’y connaissant absolument rien, je viens donc te demander quelques éclaircissements. Et possiblement essayer ma trouvaille. »

Elle s’assoit alors, sur le siège libéré à son attention, laissant Nikkou vaquer à ses occupations. Le jeune homme devait sans doute réfléchir à ce qu’elle venait de lui offrir mais, sans doute, surtout, à ce qu’elle venait de demander. L’intendante ignorait si son interlocuteur avait d’autres projets de prévu, mais elle avait bon espoir, devant sa coopération précédente, qu’il accepte sa requête. Elle aurait, bien-sûr, pu lui en donner l’ordre mais elle n’aimait pas l’idée de travailler sous la contrainte, d’autant que la Kamiko allait certainement le monopoliser pour quelques jours si ce n’est peut-être plusieurs semaines selon son avancement. Aussi choisit-elle, pendant les allées et venues du chuunin, de meubler le silence sans s’intéresser davantage à ce qu’il semblait mettre un point d’honneur à essayer de cacher au milieu de sa soudaine urgence de rangement.
« Comment fonctionne le Kuchiyose ? » La question était simple, presque enfantine. « J’ai compris, dans les rapports, qu’il s’agissait d’animaux, mais qu’est-ce qui les différencie des animaux ninjas comme peuvent avoir les Inuwashi ? »

Cette fois-ci, à mesure des explications, les prunelles d’acier de la jeune femme s’illuminent d’un intérêt nouveau. Maintenant qu’elle en connait davantage, la curiosité l’étreint comme une enfant à qui on venait de présenter un nouveau jouet. Le principe ressemblait à s’y méprendre à du Fuinjutsu, dans un procédé de qui permettait donc de téléporter des entités, plutôt que de les sceller ou les restreindre. Si elle parvenait à en étudier un peu plus, elle pourrait peut-être s’en servir pour créer une nouvelle technique de transport, quelque chose qui pourrait lui permettre par exemple, d’exempter les ninjas d’équipements lourds pour qu’il n’ait qu’à « l’invoquer » sur le champ de bataille, sans parchemin de stockage. Il fallait qu’elle en ait le cœur net, si elle voulait étudier la question.

Pouvait-on démembrer un sceau de Kuchiyose pour en refaire une variante ? La question était entière mais Raion pouvait déjà en voir les intérêts. Elle en oubliait presque que le jeune homme, dos à elle, s’affairait à préparer un thé qu’elle avait bien mérité après sa mésaventure dans les archives. D’ailleurs, peut-être qu’elle lui emprunterait sa salle de bain, une poignée de minute, le temps de s’humidifier le visage pour chasser les derniers vestiges de son allergie sauvage. Si l’Uchiha daigne se retourner, il verra l’intendante plongée en pleine réflexion, l’un de ses doigts dessinant sur le bois de sa table à manger, le schéma complexe qu’elle avait exposé dans l’intimité rassurante de sa cuisine. Ses lèvres bougent à peine, se déformant de temps à autre dans des mimiques tours pensive, contrariée puis enchantée à mesure de son dialogue intérieur. Finalement, enfin d’accord avec elle-même, la Kamiko se redresse sur son siège jusqu’à déposer son dos contre le dossier de celui-ci, dévisageant une courte seconde Nikkou avant de croiser les bras sous sa poitrine.
« Est-ce que tu peux me montrer ou est-ce que ça nécessite des prérequis particuliers ? » Raion pointe le livre ouvert d’un mouvement de menton, avec une petite grimace frustrée. « Pour ce que j’ai pu déchiffrer, il n’y a pas réellement d’explications, juste un sceau posé sur une page, avec des instructions de réalisation à moitié lisible. J’ai bon espoir que l’une de tes invocations le connaisse et puisse me renseigner un peu plus sur son usage qu’un simple rentrer chez soi. »


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Le regard perçant du Uchiha put lire rapidement le titre de l,ouvrage avant que la Kamiko ne commence à en tourner les pages. Traité magique des sceaux de créatures. Un tel livre était donc disponible à Konoha? Nikkou ne put alors réprimer une pensée à l’égard de la punition imposée par le Hokage à l’époque de l’obtention de son Pacte. Un peu plus d’explications aurait été utile à l’époque…

Le sujet était cependant particulier. Axé sur le départ des invocations plutôt que sur leur arrivée. Sceptique sur cette question, le Uchiha allait poser plus de questions sur les implications d’un tel sceau…avant que ses joues s’empourprent en voyant l’Intendante de Konoha plier un morceau de vêtement lui appartenant.

“Euh…leur chez eux? Le Peuple des Ours réside dans leur propre territoire…je ne peux en divulguer le nom…mais à ma compréhension ils ont tous un territoire spécifique que les hommes ne peuvent atteindre. Pour être honnête, je doute même que leur territoire puisse être trouvé sur une carte ou dans notre monde. Sinon, ils n’auraient pas besoin de moi.”

Expliqua un peu désemparé le shinobi. Il en connaissait, il était vrai, peu sur les secrets du Grand Peuple. S’il était leur champion, il demeuraait pour l’instant encore nouveau dans cette position et n’avait pas encore eu la chance d’invoquer des Ours autorisés à lui divulguer les secrets de leur peuple. Et, pour être honnête, il craignait de se frotter à des forces qu’il n’était pas encore en mesure d’affronter.

Le fouillis un brin mieux organisé, le Uchiha s’afféra à chercher dans ses armoires la porcelaine pour servir le thé. Après quelques secondes semblant une éternité, il mis finalement la main sur deux tasses et une théière visiblement neuve, mais couvertes de poussière.

D’un bref regard vers l’arrière, le shinobi aux cheveux encore ébouriffés vérifia si son invitée regardait dans sa direction. Peut-être que répondre à ses questions lui permettrait de distraire ses pensées…

“Hmm…c’est assez simple et compliqué en fait. Le Kuchyiose est l’art de convenir un Pacte d’entraide mutuel avec un peuple animal. Le Pacte semble être similaire à une espèce de fuuinjutsu…mais vous vous y connaissez certainement plus que moi en matière de sceau.”

Après confirmation qu’il opérait avec un semblant de discrétion, Nikkou se saisit rapidement d’un linge qui traînait pour épousseter la vaisselle.

“De mon côté, j’ai simplement gagné leur confiance et signé le Pacte qui a créé un lien entre moi et leur Domaine. Par l’entremise de ce Pacte, je peux les faire apparaître en me concentrant sur le lien établi avec eux. Le Pacte me permet à l’aide de mon sang et de mon chakra d’invoquer des sceaux qui font apparaître les Ours.”

Les détails donnés et l’opération dépoussetage discret réussie, il alluma d’un geste raide le poêle pour y déposer la théière remplie de thé. Il pouvait enfin souffler un instant. Visiblement, il avait rarement eu de visiteurs officiels chez lui…mais au moins l’Intendante ne semblait pas lui en tenir rigueur, bien trop concentrée sur ses affaires.

“Le Grand Peuple contrairement aux autres animaux savent parler et utiliser du chakra. Ils ont leur propre culture, leur propre histoire, leurs propres coutumes…Il s’agit de créatures intelligentes…peut-être même plus que les hommes?”

Expliqua-t-il avec maladresse. Le Grand Peuple était des égaux et non une espèce animale comme tant d’autres. Il avait dû à plusieurs égard faire comprendre ceci à ses condisciples shinobi. Les Guerriers Ursidés n’accepteraient pas quelques tâches ingrates ou à être réduits à être considéré comme de simples servants. Il s’agissait d’un Peuple fier et plein d’orgueil et Nikkou se faisait un point d’honneur de leur rendre justice.

La brunette occupée par ses pensées et visiblement intéressée par tous ces détails s’était tut un bref instant pour récolter ses pensées, laissant Nikkou assis à la table à l’observer incrédule. Il était peu habitué à une telle attitude des femmes venant dans ses appartements…heureusement le sifflement du thé bouillant le retira aussitôt de sa contemplation.

Avec empressement, le jeune homme retira la théière des flammes avant d’être à nouveau interpellée par la jolie tisserande.

“Je peux bien invoquer un de mes alliés du Peuple des Ours, mais je ne connais aucun expert du Fuuinjutsu parmi ceux-ci…je doute qu’ils puissent vous donner plus de détails.”

Après avoir jeté une pincée de feuilles de thé dans la théière, le Maître des Ours se frotta les mains rapidement pour faire tomber toute poussière ou thé accumulé avant de se retourner vers son invitée. Le temps que le thé infuse, il pouvait bien lui faire le plaisir d’une démonstration.

Le shinobi se retourna pour faire face à l’experte du Fuuinjutsu et lui laisser l’opportunité de mieux voir l’exercice de son art. Les doigts agiles se perdirent dans un entrelac de mudras complexes avant que Nikkou porte son pousse à sa canine pour y percer une incision. Le sang perlant sur son pouce, il plaqua alors sa main contre le sol laissant son chakra se déverser.

“Kuchyiose no Jutsu!”

L’incantation prononcée, des cercles cocentriques de kanjis entrecoupés de lignes formulant d’autres sigles inconnus se déservèrent sur le sol un bref instant avant qu’une explosion de fumée blanche n’apparaisse pour révéler finalement un ourson au pelage d'un brun rappelant la couleur rassurante du bois et aux nombreuses rune vertes parsemant son ventre.

“Raion-san, je te présente Kumaubu, Fils de la Grande Forêté Et Kumaubu, dit bonjour à Kamiko Raion, Intendante de Konoha.”
“Bonjour…ahh!”

Le ton fatigué et mignon du petit ourson avait été suivi d’un bref baillement, le petit ourson se dépêchant à grimper sur son acolyte pour s’installer confortablement sur la nuque de ce dernier, fixant la Kunoichi en attente de la raison de sa venue.






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Le voyant rougir, la jeune femme ne peut s’empêcher de sourire. Le voir s’empourprer devant si peu de chose lui donnait envie de recommencer, pour le simple plaisir de voir jusqu’où il était capable de se retenir de lui arracher les vêtements des mains pour aller les cacher plus loin. Etait-il toujours aussi simple à taquiner ? L’amusement se lie dans les pupilles de l’intendante, qui, pourtant, ne perd pas une miette des explications de son homologue sur le fameux peuple des ours.

Nikkou était donc, pour ce qu’elle en comprenait, une porte pour les invocations avec lesquels il avait noué un pacte de sang. Sans doute même une porte à double sens, si elle se fiait à ce qu’elle avait pu déchiffrer et ce qu’elle pouvait dégager des explications qu’on lui donnait. Le sceau, visiblement, faisait office de portail entre lui et le monde des ours, ou plutôt le territoire, lui permettant de faire appel à eux quand ça l’arrangeait et engageant ses derniers à répondre à son appel. Mais est-ce qu’il pouvait franchir lui-même son « passage » ? Comment fonctionnait exactement ce Pacte dont les pré-requis et les conditions semblaient étrangement simple ? N’importe qui pouvait passer un contrat, visiblement, mais était-ce donné à tout le monde de découvrir un peuple ?
« Quand tu les fais apparaitre, choisis-tu qui apparait ou non ? Es-tu lié à tous les ours du peuple par le pacte ou seulement à certains ? Es-tu le seul lié où y a-t-il d’autre membre du pacte en même temps que toi ? »

Il avait quelque chose de charmant, à le voir remuer ciel et terre pour diviser son attention et camoufler quelques petites actions en espérant qu’elle ne remarquerait pas qu’il était en train d’essuyer sa théière avec ce qui, de loin, s’apparentait à une manche de tunique. La Kamiko se garde alors bien de le lui faire remarquer, reportant plutôt son attention sur les nouvelles informations que lui confie Nikkou au compte-goutte. Si le peuple était doué d’autant si ce n’est plus d’intelligence que l’homme, recourir à leur savoir était loin d’être idiot, même sans disposer d’expert en Fuinjutsu. La kunoichi pensait même, peut-être à tort, que la majeure partie de son problème pour maitriser la technique viendrait non pas du sceau, qu’elle devrait vite pouvoir exécuter, mais de la compréhension de cette nouvelle partie du monde shinobi dont elle apprenait petit à petit l’existence. Si les Kuchiyose était tous des animaux, est-ce que cela signifiait qu’il en existait d’autre sorte, comme celui des araignées, par exemple ?

La théière, léchée par les flammes, se met à siffler et, après une brève pause dédiée à la préparation d’un thé déniché à son tour dans un placard, le chunin décide enfin d’accéder aux demandes de son insistante Intendante.

Le regard fixé sur les gestes sûrs et précis du Uchiha, Raion ne perd pas une miette du processus d’invocation. Elle se redresse même lorsqu’il se baisse pour déposer sa main blessée au sol, allant même jusqu’à manquer d’escalader la table pour être certaine de ne rien rater. Elle pousse un sifflement admiratif devant le déploiement du sceau, dont les entrelacements lui rappellent, effectivement, l’exemplaire qu’elle avait trouvé dans le livre mais aussi certains fuinjutsu, plus vieux, qu’on pouvait trouver çà et là dans certains vestiges du Sekai. Une chose était sûre, la complexité de l’architecture de l’outil ne venait que confirmer à la kunoichi ce qu’elle présupposait déjà de ce que lui avait confié son collègue. Le sceau était ancien et le peuple qui l’utilisait peut-être encore plus.

Ainsi donc juchée bizarrement sur la table de son hôte, la Kamiko ouvre de grand yeux stupéfait sur le petit bonhomme dont elle aperçoit les petites oreilles rondes et la truffe encore humide. Etait-il en train de boire, lorsque Nikkou l’avait tiré de chez lui ? Endormi, plutôt, se corrige-t-elle en voyant ses petits yeux larmoyant et son grand bâillement fatigué. Un léger sourire apparait sur le visage de l’intendante, alors que son regard passe de l’invocation à son propriétaire. Pour peu, si le grand brun avait possédé la même couleur que l’ourson, on aurait presque pu les croire identique tant leur air de tombés du lit se ressemblait. Se redressant à mesure que le petit ours brun grimpe sur le ninja, Raion reprend une place un peu plus digne près de la table de la cuisine.

Silencieusement, l’esprit de la jeune femme commence à se battre sur les différentes impressions qui se dégage du pauvre ourson tiré de son train-train quotidien pour le bon plaisir de l’intendante de Konoha. Si les premiers instants de surprise passent bien vite, la brune hésite alors, entre être déçue par l’aspect inoffensif de l’invocation et attendrie par sa petite bouille de bébé baillant aux corneilles. Plus proche de la peluche, Komaubu donnait bien plus envie de le serrer dans ses bras à la tisseuse, que de l’embarquer dans une mission périlleuse, ce qui ne jouait certainement pas en faveur de sa crédibilité d’ours ninja invocation magique, malgré les reliquats de sceau qui s’effaçait du sol de la cuisine.
« Enchantée, Kumaubu. Et désolée de te tirer du lit, à ce que je vois. » Retournant l’ouvrage, la jeune femme le fait glisser devant elle pour laisser au nouvel arrivant le loisir de se pencher dessus ou non. Elle résiste difficilement à lui tendre une main, incertaine qu’il la laisse le toucher même si elle en mourrait d’envie, bien trop curieuse de savoir si la fourrure de l’invocation avait quelque chose de différent avec celle des ours sauvages qu’elle avait déjà pu travailler dans ses ateliers. « J’ai appris l’existence des Kuchiyose en même temps que celle du Sceau de contrat mais j’espérais que, peut-être, tu puisses m’expliquer mieux comment ça fonctionne, ou au moins me corriger si je me trompe quand je vous expliquerais ma théorie, à tous les deux. »

Un regard intrigué échappe à la jeune femme, lorsqu'elle aperçoit les jolies runes vertes qui orne le petit bidon de son interlocuteur à fourrure, la laissant pensive, quelques secondes, avant de se concentrer à nouveau sur la raison de sa venue. L'un des symboles lui rappelait étrangement ceux qu'elle avait vu sur le livre, de quoi la conforter, un peu plus, dans sa théorie de mentor chez le peuple des ursidés.
« J'ignore si Nikkou a de quoi te donner à boire ou à grignoter, mais j'irais régler le soucis en personne, si d'aventure on parvient tous les trois à comprendre un peu mieux comment ça marche. » Souriant à l'ourson, elle se rassoit convenablement face au chunin sur lequel il est perché et commence à lister ses connaissances, comptant sur ses doigts à mesure qu'elle avance dans le processus. « Ce sceau est utilisé pour t'aider à rentrer. Il ressemble à celui qu'à utilisé Nikkou, mais ne sert qu'à retourner de là où tu viens et pas à vous invoquer. Ca ne nécessite donc pas de contrat, contrairement à celui-là, mais ça a bien cet effet là, peu importe sur qui je l'applique entre toi et lui. » Prenant une pause, le temps de se lever pour attraper la théière encore chaude et servir les deux humains en thé, la Kamiko écoute le petit ours lui répondre en revenant vers la table. Elle dépose une tasse devant l'Uchiha, avec un clin d'oeil, avant de s'accouder près de l'invocation, désignant le livre de sa main libre. « Est-ce que les effets sont permanent ou temporaire ? J'ai été incapable de déchiffrer cette partie, à cause des pattes de mouches, mais est-ce que ce ne serait pas plutôt parce qu'il s'agit d'une autre langue, plus ancienne, utilisée par vos peuples ? »

Raion ne faisait que supposer. Le livre était couvert d'annotations, mais aucune des écritures n'étaient identiques et, étant donné les spécificités des différents sceaux qu'elle venait de voir et l'étrange ornement abdominal de l'ursidé, la question avait le mérite de ne pas tout à fait être stupide. Au pire, il s'agissait purement et simplement d'une série de caractères illisibles et hors de sa portée, au mieux l'invocation pouvait déchiffrer cette langue inconnue et lui en apprendre plus sur les origines du Fuinjutsu qui lui était tombé dessus ce matin, sans crier gare.

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L’ourson installé sur sa tête, Nikkou retourna en direction de la théière et s’assurer que le thé était suffisamment infusé. Le liquide encore trop pâle laissait deviner que le rituel d’invocation avait été trop rapide pour permettre la complète infusion. Le duo attendrissant se retourna donc vers leur invitée, comme si la situation était des plus naturelles, pour répondre à ses questions.

“Le Pacte me permet d’établir un lien avec certains Ours et de les invoquer à ma guise...en fait s’ils le veulent bien. Je peux choisir quelle invocation je peux faire apparaître, pour autant que j’ai bien créé un lien avec l’invocation. Je suis le Champion du Grand Peple…selon leurs dires.”

L’ourson bailla de fatigue avant de frotter son museau dans la chevelure d’ébène de son compagnon. Visiblement, les deux alliés avaient établi une relation de confiance (ou plutôt l’ourson se complaisait de cette nouvelle place au soleil).

“Par exemple, j’ai invoqué Kumaubu parce que je le connais…et parce que mes autres alliés du Grand Peuple auraient causé trop de dommages à l’intérieur.”

Kumaubu émis un grognement similaire à un ricanement aigu alors que l’Intendante pouvait remarquer son regard parcourir la pièce amusé. Il doutait visiblement que la présence de l’un de ses pairs aurait pu empirer le logement de son invocateur. Incrédule, l’intéressé leva les yeux aux cieux en direction de l’ourson en secouant la tête de désapprobation. Il était cependant évident que personne ne être fâché que le mignon petit animal.

Les présentations faites, les yeux marrons de l’animal plongèrent dans le regard de l’Intendante. Curieusement, le petit animal donnait l’impression d’une sagesse naturelle emprunte à des millénaires d’existence. La sagesse d’un vieux chaîne tortueux aux pouces continuellement rajeunies. Il ne prit pas la peine de répondre avant de la laisser expliquer sa théorie, appuyant son museau sur l’une de ses pattes décoiffant un Nikkou peu amusé pour l’instant.

“M’aider à rentrer chez moi? Mais je m’y plais ici! Ce n’est sûrement pas Nikkou-chan qui me force à être ici hihi. Je suis l’un des Enfants de la Grande Forêt après tout.”

La mine du shinobi se renfrogna à ce commentaire. Kumaubu était un enfant prodigue du Grand Peuple, véréné pour son savoir lié à l’Arbre Monde, mais il demeurait un enfant pourri gâté sans réelle appréciation des risques du monde…du moins selon l’avis (orgueilleux) de Nikkou. Le pauvre en oublia même le thé infusé depuis bien trop longtemps que la kunoichi eut la délicatesse de servir avant qu’il ne confonde en excuse.

“Désolé, j’ai complètement oublié…j’espère qu’il sera bon…désolé…”
“Vous voyez! Hi hi hi”

Parti dans un fou rire, l’ourson s’arrêta net, un ssourcil comiquement relevé, à l’insinuation de l’Indendante sur ses capacités. Il ne suffit alors que d’un bref regard de l’invocation en direction du sceau proposé pour relever le museau de dénigrement. Pas que l’Ourson ne s’y connaisse en Fuiinjutsu, mais il connaissait mieux que quiconque les entremêlements de l’Arbre Monde.

“Ne soyez pas présomptueuse, Raion-chan. Vos arts shinobi sont redoutables, mais ce n’est pas un simple sceau qui vous permettra de briser un Pacte. Il s’agit d’un art bien plus complexe et dont l’existence est plus ancienne et travaillée que vos arts mystiques. ”

Tout de même intéressé, l’ourson s’avança sur le bout de la tête de son socle humain, ne se préoccupant pas des cheveux qui cachaient désormais la vue du Uchiha sur la scène. De nature curieuse, il s’était penché pour analyser les caractères pointés par le Kunoichi.

“La Langue Véritable…elle précède effectivement votre peuple. J’oublie des fois que vous êtes si jeunes, hi hi hi. ”
“Dit donc, pour Raion-san tu es beaucoup plus réveillé…”
“Tu m’appelles seulement pour t’aider avec tes jeux habituellement! C’est différent cette fois-ci au moins…”
“Missions Kumaubu…missions…pas des jeux…”
“Oui oui…missions…”

Dérangé par l’humain, l’ourson se leva pour l’une des rares fois pour descendre de son repère fétiche. La petite créature aux runes phosphorescentes se dandina donc en direction du livre posé sur la table, s’assoyant de sa petite taille à côté de l’énorme volume pour le déchiffrer à la demande de sa nouvelle “amie”.

“Hmm…il s’agit d’une technique d’interférence. Impossible de briser le lien entre deux signataires d’un pacte, mais ce sceau devrait te permettre de brouiller le conduit spatio-temporel. Les Peuples Nobles ne peuvent pas être dans ce plan d’existence sans un lien avec ce monde…alors les invocations devraient théoriquement disparaitre si tu utilises cette technique”

Le petit ours s’était exprimé avec une nonchalance enfantine, comme s’il contait une histoire innocente à un autre enfant. Il était visiblement peu inquiet des révélations ou conséquences de ces actes, alors que Nikkou regardait ce livre avec une nouvelle appréhension…l’existence de sceau le faisait redouter une rencontre avec un adepte du Fuuinjutsu au cours de l’une de ses prochaines missions.

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La mine penaude de l’Uchiha donne à Raion une furieuse envie de rire, qu’elle camoufle derrière un immense sourire navré à son intention. Non seulement elle venait le réveiller et envahir son espace personnel, mais il trouvait encore le moyen de s’excuser à sa place pour ça. Si la conscience d’être crainte pour ses changement d’humeur n’était pas étrangère à la kunoichi, c’était peut-être la première fois depuis une éternité qu’elle devait aussi violemment se retenir d’ébouriffer la tignasse déjà en bataille de son interlocuteur. Sans le vouloir, le grand brun lui rappelait son ancienne équipe, dissoute à la promotion de ses camarades et dont elle aimait toujours autant taquiner les membres même si elle ne les croisait plus tellement depuis qu’ils avaient commencé à endosser leurs nouvelles responsabilités.
« Sans rentrer dans l’arrogance, je pose la question par prudence. Le pacte a été noué dans le sang et les efforts et ce n’est pas parce que je m’apprête à faire l’apprentie sorcière que je vais négliger un risque. Je m’en voudrais de priver Nikkou d’une partie de son arsenal en faisant une erreur de jugement. » Elle assiste, impuissante, à l’attentat en règle de l’invocation sur la tignasse de son propriétaire, ne pouvant s’empêcher de sourire devant la scène comique générée par la curiosité maladive du petit bonhomme au bidon couvert de glyphes mystérieux. « N’oublions pas que, ce matin encore, le Kuchiyose était pour moi d’avantage une notion littéraire que réaliste. »

Glissant un clin d’œil à Nikkou tandis que son tortionnaire à quatre patte se rapprochait en dandinant de l’objet de ses questions, l’intendante articule clairement sans chercher à prononcer la phrase qu’elle destine au seul regard de l’Uchiha. Peut-être fait lui lire quelques livres, quand tu es de repos, pour adoucir son humeur. Mine de rien, elle reprend sa tasse, dissimulant son sourire complice en prenant une gorgée de thé. Ce dernier, peut-être un brin trop infusé, vient perturber son palais en y déposant une amertume si violente que Raion se demande, l’espace d’un instant, si son hôte ne l’avait pas fait exprès pour se débarrasser plus vite d’elle. Doute qu’elle chasse bien vite devant le visage à l’expression composé d’une multitude de nuance qu’il était difficile de clairement distinguer.

La révélation de Kumaubu tire un haussement de sourcil à Raion, dont le regard revient vers son étrange professeur pour mieux le quitter au profit de l’étude attentive de la réaction de l’Uchiha qui subissait leur présence. L’appréhension qu’elle lisait dans les prunelles sombres du jeune homme, toute naturelle quand on pensait à la restriction que pouvait appliquer le sceau sur les capacités de sa victime, la fit hésiter, ne serait-ce qu’une courte seconde, sur le programme de sa journée. Pouvait-elle vraiment encore abuser de sa gentillesse et lui demander de se plier à subir un sceau qui pouvait se révéler douloureux et désagréable ? Une partie de la jeune femme se laissait aller à penser que, gentil comme il l’était, jamais il n’oserait lui dire non, ce qui rendait la demande d’autant plus injuste. Mais était-elle seulement responsable de la faiblesse des autres ou seulement coupable de l’exploiter à son avantage ?
« Bien. Maintenant que je sais de quoi il en retourne, ... » Déposant sa tasse vide devant elle, la jeune femme se relève en posant ses deux mains sur la table avant de s’étirer dans un gémissement d'effort. « C’est l’heure de mettre ça en pratique. »

Le regard de l’intendante tombe sur son compagnon d’infortune, qu’elle rejoint d’un pas vif. Sans crier gare, elle glisse une main pour tenter de discipliner la chevelure de son cadet avant de reculer, les mains sur les hanches, un sourire enchanté barrant son visage aux traits fins. Par tous les kamis, qu’il lui rappelait son cousin Kensaï, avec sa mine boudeuse encore endormie. Elle ne pouvait décemment pas parfaitement superposé les deux hommes, puisqu’ils ne se ressemblaient que peu, mais il était indéniable que le petit soldat qu’elle avait devant elle partageait bien quelques traits avec son ami d’enfance perdu, ce qui rendait l’exercice de résister à le titiller bien plus compliqué que prévu. Quel dommage qu’elle n’ait pas eu l’occasion de fréquenter le pauvre Nikkou plus tôt, ils auraient sans doute fait un sacré trio tous les trois.
« Je peux compter sur vous pour la suite, n’est-ce pas ? » La question n’est pas rhétorique, mais, devant l’enthousiasme de Kumaubu, la jeune femme ne doute pas qu’il ne laissera guère de porte de sortie au pauvre chunnin qu’elle avait tiré du lit. Sans se céder une once de chance qu’on lui refuse un entrainement en bonne compagnie, le sourire de la brune s’étire dans une moue qui se voulait chaleureuse et engageante. « Un service contre un service, les bons comptes font les bons amis. Vois ça comme une faveur gratuite, utilisable quand ça t’arrange. Et ça donnera aussi une occasion à Kumaubu de se moquer de la pauvre shinobi qui ne sait pas dessiner correctement la langue des Anciens. »

S’écartant du jeune homme, elle lui tend une main, comme elle le faisait à chaque fois qu’elle s’apprêtait à conclure une négociation fructueuse. Elle ne connaissait pas beaucoup le jeune homme, mais estimait qu’il ne lui couterait sans doute pas grand-chose de lui venir une fois en aide. Il avait l’air, à son grand dam, terriblement honnête, ce qui rendait la probabilité que sa future faveur soit de nature similaire à celle qu’elle lui demandait actuelle. Un risque calculé, donc, que la Kamiko maintient en lui présentant sa paume ouverte, en tout bien tout honneur.
« Alors, marché conclu ? »



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Le shinobi approcha la tasse de thé chaud à ses lèvres pour en prendre une petite gorgée, son regard toujours perdu en direction du livre déposé sur sa table à dîner. S’il n’avait que peu de chose à ajouter dans la conversation, il demeurait inquiet des révélations fournies par les deux interlocuteurs. Kumaubu avait après tout confirmé qu’il était possible d’interférer avec le Pacte.

Au moins, la Cheffe du Clan Kamiko pouvait apprécier les tenants et aboutissants des apprentissages du jour. Nikkou laissa même un soupir de soulagement lui échapper alors qu’elle notait elle-même qu’elle n’avait pas l’intention de couper les liens qui l’unissait au Grand Peuple.

“Hihihi…ne t’inquiète pas Nikkou. Il n’y a rien qui pourra faire obstacle à notre amité!” exprima d’un ton enfantin l’ourson devant l’expression de son compagnon.

Nikkou répondit alors au clin d’œil de Raion par un sourire rassuré avant de poser sa main sur la tête de l’ours pour ébouriffer sa coiffure. Le petit ourson se laissa aller alors à un petit rire (ou ronronnement) amusé…et surprenamment l’Intendante fit de même avec le Uchiha qui lui se contenta d’un rourire incertain doublé d’un regard un tant soit peu paniqué. Il ne s’agissait pas du réveil auquel il s’attendait.

“Oui, bien sûr pour l’entraînement…peut-être dehors cependant? Je ne m’y connais pas en Fuuinjutsu et même peu avec le Kuchiyose, mais je voudrais éviter d’étouffer sous la fumée dans mes apprtements.” plaisanta le shinobi en se retirant de la portée de sa visiteuse pour passer sa main dans ses cheveux et retrouvé son look échevlé signature.

“Oui! Allons jouer dehors!” s’excita l’ourson avant de bondir maladroitement jusqu’à Nikkou pour l’escalader et se percher sur sa tête.

Alors que les derniers résidus de sommeil s’étiolaient, Nikkou commençait à apprécier la compagnie de la kunoichi, pleine d’assurance et d’humour et qui ne s’était pas gêné à venir cogner à sa porte de si tôt matin. Aussi répondit-il par un simple hochement de la tête polie suite à son commentaire.

“Une faveur? Ce n’est pas nécessaire Raion…je suis heureux de pouvoir aider un autre Konoha-jin. Et si ça peut m’attirer les bonnes grâces des instances de Konoha, tant mieux…disons que certains n’ont pas été contents de me voir arrivé avec le Kuchiyose.” répondit en riant le Uchiha, se souvenant particulièrement de l’impact financier désapprouvé par la Nidaime (et de la punition du Shodaime).

Le shinobi serra donc la main tendue, sans demander de contrepartie en retour du service rendu. Après tout, dans la mesure où son lien avec les Ours n’était pas compromis, son intervention était somme toute limitée.

La décision prise de tester le sceau, le shinobi fit signe à l’Intendante de le suivre en direction de la petite cour extérieur. À l’image du quartier Uchiha, la cour était spartiate, un simple carré de verdure de la même grandeur que ceux aux alentours, sans décoration ou autre ornement. Les trois compagnons avaient juste la place suffisante pour ne pas se marcher sur les pieds…Nikkou se félicitant de ne pas avoir invoqué un de ses plus imposants alliés.

“Ce n’est pas grand, mais ça suffira?” demanda le shinobi en offrant l’endroit aux soins de sa nouvelle accolyte.

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