Duel au sommet. Pv - Rinkusu

Ambiance Musicale ~

Bon, soyons clair. Je n'avais, absolument, aucune, putain, de bordel, d'envie, de faire, CE TRUC ! Alors comment un Clan composé de pètes joyeuses avait-il pu me pousser à jouer les maîtres d'écoles pour l'un de leurs rejetons ? La réponse gisait dans un de mes pêchés les plus sombres et l'unique point faible que j'ai à ma connaissance... Les femmes. Fort d'une notoriété certaine envers le beau sexe, je m'étais attiré la haine, la rancoeur et l'envie de meurtre d'une demi-douzaine de familles de sabreurs dont leurs liens de parentés pourrait sans doute expliquer pourquoi je ne cesse de toujours craquer sur des Miyamoto. Le problème me demanderiez-vous ? Et bien, la plupart de mes conquêtes étaient soit, en concubinage, soit, mariées. Ce qui, venant du petit frère du glorieux Senkage, faisait légèrement tâche sur les diverses relations internes au village lorsque mes péripéties venaient à atteindre ses délicates oreilles. Ce fût donc en proie à une mise à mort très désagréable qu'on me proposa une variante à la fin atroce que ces bouffeurs d'acier m'avaient préparé : Promettre de ne plus jamais toucher à une Miyamoto et, mettre à l'épreuve une des leurs.

Comment vous expliquez qu'un arrêt brutale de mon existence ne faisant pas partie de mes projets, je me retrouva dans l'impasse, devant jurer par un énième pacte que plus jamais je n'irais quérir une fleur appartenant à un autre ou à cette caste du village. Adieu nuits d'ivresses et de folies dans des draps de soie aux côtés des plus belles filles de ce lopin de terre et bonjour l'auto-satisfaction ! J'étais dégoûté, mais pire encore, j'allais devoir jouer les profs pour une autre délicate fleur Uzujins dont les attraits allaient sans doute mettre plus que mes aptitudes au combat à l'épreuve. Le manque de choix étant, j'acceptais toutes les conditions à ce bordel sans nom. Je devais me rendre sur un terrain d'entraînement quelques jours plus tard et passer à tabac une demoiselle dont je ne connaissais rien, si ce n'était la brillante réussite d'avoir détruit un bâtiment entier par son incompétence. Disons le franchement. Je m'étais fait avoir comme une sardine au milieu d'un banc de requin.

Cependant, l'accord ne stipulait pas comment je devais procéder pour cet examen chelou. J'avais à juger de ses compétences en escrimes, très bien... et après ? Je n'avais jamais joué les profs pour qui que ce soit et la dernière fois qu'un blanc-bec m'avait défier en duel, je lui avais refais le portrait au point que Picasso aurait pu être jaloux de mon chef d'oeuvre. Qu'à cela ne tienne, je m'affairais à récupérer mes affaires, me rendant au point de rendez-vous et attendait patiemment que le jeune fille se présenta à moi. Les minutes passèrent et toujours rien, si bien que pour tuer le temps, j'ouvris une bouteille de rhum et en avala le quart de la bouteille. Ce n'était alors qu'elle apparu. Aussi furtivement qu'il m'était possible de l'être, je cacha l'auge derrière mon dos et porta mon attention, - ou du moins ce qu'il en restait -, sur la Genin et... PUTAIN LE CANON !

Elle se présenta à moi, aussi belle que le jour, le regard emplit de cette lueur propre aux membres de son Clan. Quant à ses habits...et bien...Pfiouuu... Je n'étais pas du genre à me faire déstabiliser par quelques apparats mais là, c'était difficile que de ne pas se laisser envoûter par de pareilles courbes. Des pensées impures commencèrent à s'imprégner dans mon esprit alors que la marque du sceau commença à me brûler l’omoplate. « Merde... » sifflais-je, me tenant l'épaule comme si ma main allait changer quelque chose à mon serment inviolable. Je devais me ressaisir et faire taire mes plus bas instinct. Ce n'était plus une question de vertues mais bien de survit... Même si je devais avouer que jouer au voleur et à la policière avec elle ne m'aurait guère...

« AOUTCH !...Hm...Pardon... Oui nous avons rendez-vous effectivement et euh... Je... »

Détrompez-vous, je n'étais absolument pas entrain de perdre mes moyens face à la beauté fatale qui se trouvait devant moi, mais bien parce que ben... Je ne savais absolument pas quoi faire en réalité. Aussi, cherchant une quelconque inspiration, je finis par me laisser à un long soupire. La pauvre devait pas comprendre ce qui se passait.

« Bon... J'vais être honnête avec toi... Je sais pas trop par quoi commencer. Du coup on va faire simple, tu vas me montrer simplement ce que tu sais faire et pour ça... » Un sourire lubrique se dessina alors sur mon visage. « Voici les règles du combat. Tu as jusqu'au levé du soleil pour me faire une seule entaille ! Dès que je saigne, le combat sera terminé ! Cependant, nous allons corser la chose... Car de mon côté, à chaque fois que j'en aurais la possibilité et bien... Je t’enlèverai un vêtement ! J'espère que tu es prête, le combat commence à ton signal... »

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Ambiance Musicale N°2~

La surprise se lisait clairement sur son visage. En même temps, ce n'était clairement pas tous les jours qu'un formateur se retrouvait à vous menacer de vous foutre à poil à la moindre erreur, quoi qu'en y pensant, le taux de réussite de l'académie serait peut-être meilleur avec ce genre de compromis... Quoi qu'il en soit, la jeune Genin ne semblait pour autant pas tellement gênée par la chose, si bien qu'elle m'afficha un large sourire suivi d'un magnifique élan de confiance qui, il faut l'avouer, me plu énormément. Elle allait jouer le jeu et semblait déterminée à en découdre avec moi. Définitivement, les Miyamoto me surprendront toujours.

S'inclinant respectueusement, elle fît volte-face pour s'éloigner un peu, me permettant de contempler plus en détail la musculature plus que dessiner de son... puis se remit face à moi dans une posture de combat des plus commune au Clan du Sabre. Sans attendre mon reste, je sortis mon Kusarigama, empoignant avec fermeté les manches de mes crocs. Moi qui n'était pas tellement motivé par le fait d'enseigner, je me retrouvais à jouer le jeu avec un entrain pour le moins sincère. Il était temps de voir si la jeune demoiselle était capable de me porter le moindre coup de sabre, mais surtout de faire mouche !

Sans plus attendre, elle fendit vers moi, laissant son délicat flanc droit à découvert. Étonnante erreur de débutant ou simple coup de bluff ? Dans un combat à l'épée, la réflexion n'a guère d'importance pour moi, aussi je me contenta de lancer une lame en direction de cette ouverture, remarquant avec stupéfaction qu'elle se déchargeait d'un de ses sabres dans un lancer des plus approximatifs. Tout cela devenait de plus en plus intéressant, car au même moment, elle esquiva mon arme, profitant de son lancer pour parvenir à portée de katana. Avec le recul, tout avait très bien été pensé. J'allais de surprises en surprises, me demandant avec un léger rictus qu'elle nouvelle parade allait bien pouvoir trouver ce petit bout de femme pour atteindre son but. Et pour être franc, je fus loin d'être déçu. Car au lieu de m'attaquer directement, elle usa d'une souplesse clairement impressionnante pour récupérer son arme de jet et l'utilisa pour m'attaquer. Rapidité, souplesse, dextérité et une intelligence proche de la fourberie, tout dans son assaut me plaisait... Dommage qu'il ne porta pas le fruit qu'elle espérait.

Car dans son analyse pourtant fort bien pensée, il manquait un élément principal. Certes, j'utilisais une arme connu pour sa versatilité et sa complexité en terme de maniement. En soit, elle avait très bien su user de ce point faible en m'obligeant à attaquer avant de porter son estocade, la seule bévue, c'est que mon Kusarigama ne possède pas une, mais bien deux lames. Le croc qui était resté avec moi se mit en parade, laissant son katana heurter le mien avant de le dévier vers le haut, la laissant à la merci de ma lame de Tantô que je récupéra derrière mon dos et qui vint découper en deux la boucle de sa ceinture, laissant son bas pour le moment intacte. « Et de un ! » Profitant de l'effet de surprise je donna un coup sur mon croc, faisant se raccourcir la chaîne qui, dans sa course, ramena la seconde épée à toute vitesse en direction du dos de la belle.

Deux solutions : Soit elle m'épatait, soit sa veste finissait en lambeaux...

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Ambiance Musicale N°3~

Voyant le veston de la demoiselle se déchiqueter sous mon croc aurait, en temps normal, émoustillé mon ego et mon profond narcissisme. Pourtant, cette fois-ci ce ne fût pas le cas. Loin de trouver le haut très court de la demoiselle répugnant, ce fût des « détails » qui attirèrent mon attention, et non, je ne parlais pas de ses courbes pour le moins... agréables. Mais bien des marques de coups qui se laissait deviner sur tout son corps. En soit, le fait d'avoir des cicatrices n'était pas quelque chose d'inhabituel pour des shinobis, mais leurs présences sur le corps d'une si jeune genin ? Qui plus était, des marques si vieille ? L'espace d'un instant je fouilla dans ma mémoire, délaissant le combat pour quelques réflexions au sujet de la jeune femme.

Lorsque le Clan Miyamoto m'avait fait part de leur requête, je m'étais renseigné à minima sur la demoiselle. Très douée avec une lame, ce fût cependant par son incompétence qu'elle se démarquait. Dans chacun de ses rapports, on pouvait y voir une belle dose de malchance et une certaine capacité à se foutre dans les pires merdiers qui pourrait presque forcer le respect. Par contre, ce qui n'était pas marqué sur le papier, était l'empressement d'Aya à ce que sa famille ne soit au courant d'aucun de ses agissements, ce qui, en soit, était pour le moins très louche.

Pourtant, au vu des bleus et coupures sur son corps et de tous les éléments que je possédais, je ne pouvais m'enlever de l'esprit le fait que cette kunoichi en devenir était assujetti à l'abrutissante connerie des sabreurs d'élites d'Uzushio. Vous me demanderez sans doute, en quoi c'était mes affaires ? Et bien. Ça l'était.

La suite des événements ne me permit en aucun cas d'entamer la conversation avec la Miyamoto tant elle se mit à agir bizarrement. Quelque chose semblait la faire souffrir à l'intérieur d'elle-même. Aussi, je resta là, planté devant elle, maintenant fermement mes deux crocs, prêt à toute tentative d'assaut à mon encontre. Pourtant, ce ne fût qu'un déluge de souffrance qui s'abattit sous mon regard désemparé. La pauvre se pliait en deux, murmurant des paroles à dieu-sait-qui. Et ce ne fût que lorsqu'elle déposa un genou au sol que sa voix se délia, hurlant des propos pour le moins étrange.

« Hm... »

Je fus surpris de constater qu'elle était capable d'invoquer un esprit. Ainsi, elle était en possession du don caché du clan de l'épée, même si dans le fond, elle semblait plus le subir que vraiment le contrôler. La suite donnera raison à ce ressentiment. Alors que du chakra commençait à l'entourer, je pus sentir une différence d'aura émaner du corps à demi-nue de la jeune femme. Quelque chose au fond d'elle-même avait fondamentalement changé et son assaut le confirma. La vivacité et la dextérité qui la possédaient ne venait pas de ce monde. J'avais l'impression de me retrouver face à face avec un autre Jônin du village, comme si en un instant, elle avait échangé sa place contre un être doué d'un talent inouï pour le sabre. Je dois l'avouer, je n'étais pas forcément très serein face à ça. Pourtant, je donna le meilleur de moi-même pour parer chacune des attaques de cet inconnu aux courbes délicieuses.

Mais alors que le combat avait prit une toute autre proportion, j'entendis la vois d'Aya, vociférant milles menaces envers cet ennemi invisible qui gisait à l'intérieur d'elle. Je pouvais ressentir sa détresse et sa peur... Cela m'était tout bonnement insupportable. J'aurais bel et bien pu me contenter d'attendre patiemment que ce cinéma cesse de lui-même mais..

Sa lame s'abattit une ultime fois, déchirant l'espace entre elle et moi, créant sous son passage un craquement reconnaissable entre tous. Elle m'avait touché, de plein fouet, j'avais subit son courroux au niveau du cœur. Une estoc parfaitement calibré et calculé qui me stoppa net dans mes actions. Les yeux écarquillés, le corps en suspension, le jeu venait de prendre une tournure pour le moins inattendu. Allais-je mourir ? À quelle profondeur le katana avait-il réussi à s'introduire ? Avait-il découpé une artère ? Un bout de muscle ? Un poumon ? La seule chose qui était sûr, fût l'étrange sourire qui s'était figé sur mon visage alors que l'épais bout de métal liait mon corps à celui de la jeune Miyamoto... Et qu'une explosion survint soudainement.

J'avais disparu, laissant derrière moi une bûche dans laquelle était figée l'arme de la Genin. Dans la seconde qui suivit, je me retrouvais collé dans son dos, bloquant son corps par une clef de bras avant de la mettre à terre, l'entravant par ma seule force contre le sol avant de prendre la parole.

« L'évaluation est suspendue. Je te demanderai, qui que tu sois, de laisser Aya passer son test avec la pleine disposition de son corps. Et si après ça tu le souhaites toujours, je m'engage à me battre en duel contre toi. Sinon... J'te pète les deux bras ! »

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Ambiance Musicale N°4~

Un instant perdu dans le temps, la présence chakratique de l'esprit se faisait toujours ressentir et pourtant, je ne sentais plus la même tension. Visiblement, j'avais tapé juste, ou du moins, j'avais au moins titillé son intérêt au vu du temps de réflexion qu'il eut. Finalement, quelque chose sembla disparaître, rendant ma prise bien trop importante pour le frêle corps qui s'écrasa de tout son saoul sur le sol terreux. Tranquillement, je lâcha, m'extirpant pour lui laisser un peu d'air, lui tournant le dos, faisant face au soleil qui brûlait l'horizon d'une chaleur incandescente. Mécaniquement, je fis tourner mes poignets, essayant de réduire la douleur que mes parades avaient provoqué dans mes articulations. Voilà bien des mois que je n'avais pas eu à me battre ainsi et les conséquences se faisaient ressentir.

Mais alors que j'étais perdu dans mes pensées, j'entendis la voix de la jeune femme remplit d'une détresse qui me fit tourner la tête vers elle. Aya avait peur, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle gisait dans une incompréhension gargantuesque, prenant alors peut-être conscience de l'immense puissance qui gisait en elle, mais qui à ses yeux, n'était que pure folie. Etait-ce l'adrénaline ? Le choc ? La possession en elle-même qui provoqua cela ? Le fait étant qu'elle se mit à parler, lâchant ce qui semblait être un secret pour elle, comme une faute grave que l'ont commet sans jamais l'avouer de peur d'être jugé. La jeune Miyamoto ne savait pas qu'en réalité, cette folie était le don le plus précieux de son Clan, et que la « raté » valait plus qu'elle ne le pensait.

Pourtant je resta là, figé, regardant la détresse incommensurable de la demoiselle alors qu'elle expliquait toutes les fois où elle avait perdu le contrôle. Tous ces instants étaient pour elle la preuve d'une démence au plus profond de son être, qui prenait une ampleur ésotérique via le nom de cette esprit gardien qui jadis, avait foulé ces terres. Elle possédait toutes les réponses en elle, pourtant, tout n'était qu'incompréhension et peur. Si bien qu'elle se mit à douter d'elle-même, de sa capacité à faire du mal sans le vouloir aux gens, de la dangerosité de ce qui l'accablait. Plus elle parlait, plus elle s'enfonçait dans ses propres ténèbres, inconsciente de tout son potentiel.

Tranquillement, j'avançai vers elle me délestant de mon manteau alors que son regard était plongé dans le mien. Je lui posa le long tissus sur les épaules, m'asseyant à ses côtés et époussetant mon pantalon dans un long soupir.

« Tu n'es rien de tout ça. » lui dis-je en la regardant droit dans les yeux. « Je suis étonné que l'on ne t'apprennes pas ça au sein de ton Clan. Mais ce que tu vis est normal. Tu n'es, ni folle, ni dangereuse bien que tes coups ont été assez fulgurant je dois bien l'avouer ! Ahah... » Je pris alors un de mes crocs, dessinant un schéma dans la terre entre nous. « Le monde des shinobis se divise en deux catégorie. Les Claniques et les non-claniques. Ca peut paraître sectaire, mais l'idée est là. Les non-claniques comme moi par exemple, sont des outsiders. Nous maîtrisons des formes diverses d'arts ninjas et pouvant être l'égale et même supérieur aux Claniques. La différence entre les deux ne gît pas dans la puissance mais dans un seul élément... Les dons héréditaires. De la même manière que les Omura commande au corps et les Fuma à l'acier, les Miyamoto eux, ont une particularité qui ne se développe que chez une infime partie d'entre eux. Certains disent qu'il s'agit d'une trance, d'autres, d'une possession. Ce qui a de certains, c'est que dans des cas comme le tiens, les gens de ton clan arrivent à entrer en communion avec l'esprit d'un ancien guerrier de votre famille. Ce lien, offrent des possibilités infinies en combat. Le problème étant que comme tu as pu le voir, si ton esprit et ton corps ne sont pas assez entraîner, tu peux vite te faire avaler par la puissance de cet ancêtre... »

Je ne saurais dire si elle comprenait tout ce que je lui racontais. Je ne faisais que retranscrire ce que j'avais pu lire des notes de Tsuri sur les sabreurs d'Uzu et tentait de lui donner un point de vue plus vaste, pour lui faire comprendre que c'était loin d'être un mal, mais bien un don qui lui avait été offert et que cela la rendait....

« Tu comprends ? Tu n'es pas folle, tu es extraordinaire. Une des rares personnes à avoir éveillé un Kekkei Genkai... Ce n'est pas rien tu sais ? »

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Main Theme - Interstellar

Pourtant, malgré mes mots que j'espérais juste, la demoiselle n'eut comme réponse que la négation. Comment aurais-je pu lui en vouloir ? Elle devait vivre cette expérience depuis des mois voir des années, se convainquant d'autant plus qu'il devait s'agir d'au mieux une anomalie, et au pire d'une malédiction. Je compris à travers ses paroles qu'elle subissait cette présence oppressante plus qu'autre chose et que sa situation au sein du Clan Miyamoto n'était pas des plus belles. Après tout, ma simple présence en tant que juge de ses capacités était bien la preuve du manque de considération de sa famille. Peut-être la jugeaient-ils inapte à recevoir l'appréciation d'un des bretteurs confirmés de leurs rangs ? Peut-être était-ce juste pour pouvoir se débarrasser d'elle, conscient qu'elle échouerait sans nulle doute face à moi. Toujours était-il que son histoire éveilla quelque chose en moi, d'enfoui profondément, mais pas assez pour ressurgir et me pousser à l'acte.

J'écoutais ses doutes et ses interrogations, ses certitudes également. Elle avait peur. Telle une enfant découvrant le monde au travers du regard inquisiteur d'un être malveillant, elle tentait de jouer le tout pour le tout, pensant qu'au travers de sa fausse assurance, elle arriverait à se tromper elle-même. Oui, elle me faisait penser à moi. Reniés par nos familles, laissez pour mort sur le chemin de l'existence, nous faisions face à des démons bien plus imposants que notre force intérieur pouvait encaisser. Pourtant, nous le faisions, difficilement, certes, mais nous étions prêt à tout pour maîtriser cette chose en nous, bien décidé à ne pas se laisser gâcher l'existence par cela. Et si je n'avais rien su d'autre d'elle, sans doute cela m'aurait suffit.

Elle me fit part d'une réalité qui, malgré moi, était bien réelle. Au travers de cet entraînement, cet être intangible avait bien failli mettre fin à mon existence. La force de cet ancêtre était, je dois l'avouer, bien plus incroyable que ce que j'aurais pu penser. Nulle doute que j'avais usé de toute mon expérience pour faire face à ce combattant hors-pair. Ce fut à cette réflexion que je me rendis encore plus compte de la détresse dans laquelle devait se trouver Aya. Si moi-même j'avais été à la limite de la mort en le combattant, qu'en était-il pour elle qui le subissait tous les jours ? Plus j'y réfléchissais, plus je me rendais compte de la situation qu'elle devait vivre et plus ma compassion prit le pas sur la raison.

La Kunoichi changea soudainement d'émotion. Elle qui, il y a quelques secondes, était encore prostré dans la peur, venait de me faire part d'un désir profond qui sommeillait en elle. La pariat Miyamoto désirait devenir plus forte. Non pas pour une quelconque quête de puissance lié à l'ego, mais bien pour pouvoir faire face à cet esprit qui lui gâchait la vie. J'eus un sourire à ses paroles. Car bien qu'elle semblait être tombé bas dans sa propre estime d'elle-même, il demeurait cette envie irrépressible d'aller vers le haut, de ne pas se laisser abattre. La vie lui mettait une claque et au lieu de se morfondre, elle faisait face. Son courage me toucha au cœur alors que je me relevais, non sans mal, forçant sur mes genoux pour reprendre de la hauteur, fixant le ciel avec toujours, ce petit sourire en coin.

« Plus forte hein ?... »

Sans doute ne vit-elle pas le coup venir. Ou peut-être que si ? Le fait étant que dans un sifflement de mon croc, un bout de tissus se déchira, tombant à terre pendant que ses cheveux retombaient sur son visage, alors que le chouchou qui les retenait n'était plus.

« Première leçon : Ne baisse jamais ta garde... Que ce soit en présence d'un ami ou en territoire sûr, tu dois rester vigilante. » disais-je alors que je reculais de quelques pas, mon expression se plongeant dans un sérieux solennel. « Nous allons changer les règles du jeu. Si tu arrives avant le coucher du soleil à faire couler ne serait-ce qu'une goutte de mon sang... Je m'engage à t'apprendre tout ce que je sais du combat, à te rendre plus forte qu'aucun enseignement Miyamoto ne pourrais te le permettre. En revanche, si tu finis nue avant les dernières lueurs du jour alors... » Je me mis en garde, tenant fermement chacun de mes crocs dans mes mains. « C'est ta vie que je prendrais, car si tu n'arrives pas à me blesser, jamais tu n'arriveras à tenir en respect l'esprit qui te possède. »

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Song of Women - The Hu

Les Légendes parlent souvent d'actes héroïques, de grands combats qui prennent place sur des champs de batailles incroyable où le courage et la dévotion jouent de paires pour nous offrir les plus beaux récits. Pourtant, ce que l'on oublie à chaque fois de mentionner, n'est autre que le chemin que ces guerriers ont parcouru pour en arriver là. De leurs premiers pas, à l'apprentissage inlassable leurs permettant d'atteindre la gloire divine, il y a un fossé, qui ne sait être franchi que par quelques personnes possédant tous une qualité : la dévotion.

Miyamoto Aya faisait partie de ces personnes. La seule différence résidait dans le fait qu'elle n'en avait pas encore réellement conscience. Elle l'espérait, pour milles et unes raisons que peu pourrait s'imaginer, mais qui à mes yeux, valaient la peine de lui offrir une chance... Non, pas une chance, un coup de main. Un jour peut-être lui avouerais-je si je la recroise qu'à ce moment de notre relation, elle me rappelait pour beaucoup l'enfant que j'étais lorsque Tora m'avait recueilli. Cette rage de vouloir toujours plus, sans pour autant désirer le pouvoir pour ce qu'il était. Juste pour avoir une chance, de vivre une vie, celle que je prendrais le temps de choisir. J'aurais peut-être dû lui dire à l'époque, mais lorsque je vois la femme qu'elle est devenue, je pense pouvoir me vanter d'avoir eu raison sur toute la ligne la concernant.

Cependant à l'instant où nous nous apprêtions à reprendre ce combat, tout restait encore à faire. Et bien que ni mes mots, ni mon allure ne respirait aucune compassion ou affection à son égard, je m'étais étrangement et malgré moi lié à elle. D'autant plus lorsque je la vis se couper les cheveux. Un acte débile pour qui ne comprend pas la force que ce geste demande. Car il ne s'agit pas juste d'un vulgaire caprice, mais bien la preuve que face à l'adversité et pour réussir, elle était prête à faire des sacrifices. Et toutes les légendes de ce monde savent malheureusement que sans renoncement, nul ne peut prétendre à pouvoir toucher les étoiles.

Et ce fut dans un éclat de lune se reflétant sur nos lames que les premiers pas de sa légende s'écrivaient. Elle ne pensait plus comme une Miyamoto, mais bien comme Aya. Sa lame et son bras ne faisaient plus qu'un et répondaient à toutes mes attaques comme un seul être. C'était terriblement agréable à voir, encore plus lorsque je fus surprit par quelques uns de ses assauts qui m'obligèrent à changer d'angle d'attaque ou parfois même d'esquiver un coup trop bien placé. Et même si je cherchais à ne pas lui montrer la moindre émotion, je ne pouvais qu'être fier de voir ce magnifique spectacle.
Car déjà, elle commençait à arpenter le chemin de sa propre existence.

Mais je ne pouvais décemment pas me limiter, ni user d'une quelconque empathie à son égard. Les enjeux étaient plus grands que mes propres ressentis. De ce combat, je devais prendre conscience du niveau de cette jeune femme que déjà, j'avais décidé de prendre sous mon aile. Car oui, qu'importait l'issu de cette confrontation, mon choix était déjà fait. Et je pensais déjà à tout ce qui me serait possible de lui apprendre, aux points divers de sa technique qu'il était possible d'améliorer afin qu'elle soit capable, in fine, de tenir en respect l'esprit sanguinaire qui gisait dans son esprit. Etonnant pour un pirate me diriez-vous et pourtant, tout l'enjeu de cela résidait dans une notion qui faisait partie intégrante de mon existence : la Liberté.

Pourtant, alors que j'enchaînais coups sur coups, ne lui laissant qu'à peine le temps de respirer, je la vis faiblir. Elle posa un genou au sol, me permettant de voir où se situait pour le moment ses limites. Cette frontière, je chercha alors à l'outre-passer, je voulais voir ce moment où son corps et son esprit allez rompre, je me devais de prendre conscience de l'entendu de ses capacités. Et tandis que son second genou heurta le sol, marquant la fin inéluctable de ce combat, je fus surpris. Etait-ce dû à un moment d'égarement de ma personne ? Ou juste le trop plein d'assurance qui m'avait fait défaut ? Le fait étant que dans un dernier fracas de métal, la jeune femme tomba dans les pommes.

Le silence s'installa autour de nous, la fine brise du petit soir sifflant paisiblement dans mes cheveux qui se mirent à virevolter devant mon regard qui se portait sur la kunoichi allongée sur le sol. Un sourire se dessina lentement, alors que je laissais échapper un soupire amusé, me penchant vers le corps inerte de la demoiselle pour la saisir dans mes bras. Et sans un mot, je me mis à marcher, tournant le dos à ce lieu où débutait l'histoire d'une légende, alors que nous laissions dans notre sillage une tâche cramoisie sur le sol.

La preuve que Miyamoto Aya valait plus que ce qu'elle-même et le monde pouvait penser.

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